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20 000 à Paris L

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Academic year: 2021

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 718 4 FÉVRIER 2012

ENJEUX 2

CRISE

CETTE SEMAINE 3

APRÈS LE 31 ; ÉCHOS DES CT

ENJEUX 4-5

COMPÉTENCES

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

FORMATION DES MAÎTRES

SUR LE TERRAIN 7

EN LUTTE

DÉBATS 2012 8 CONGRÈS SNES 10

L e président de la République a annoncé son programme gouvernemental pour les mois qui viennent, préfigurant celui de sa campagne, comme un vent mauvais qui balaie notre modèle social : austérité à tous les étages pour presque tous les Français.

Dans la manifestation nationale du 31 janvier, les personnels du second degré ont montré une autre voie : en cette journée d’hiver parisien, ils ont rappelé que le gel des salaires ne devait plus être à l’ordre du jour, que la taille printanière des moyens de l’éducation détruisait le service public, que les enseignants n’avaient pas besoin d’être sous

la tutelle de hiérarchies intermédiaires omniprésentes... bref qu’il était temps de changer de politique éducative.

Ce message s’adresse en premier lieu au ministre de l’Éducation, bien sûr, mais aussi à tous les candidats à la présidentielle.

Pour le SNES, le programme est clair et ambitieux : on ne combat pas l’inégalité par plus d’inégalités, l’injustice par plus d’injustices, le manque de moyens par plus d’austérité. La jeunesse de ce pays a besoin d’espoir, de confiance dans son avenir. La formation initiale est un levier puissant pour le leur donner. Ensemble, les enseignants, CPE, CO-Psy l’ont dit le 31...

ils continueront à le marteler tout au long de la campagne présidentielle, avec le SNES et la FSU. ■ Roland Hubert, cosecrétaire général

TOUT UN PROGRAMME

©Clément Martin

Le courage n’est pas la chose la mieux partagée : Nicolas Sarkozy en a fait la preuve lors de son show télévisé dimanche dernier. Alors qu’il exhortait salariés et retraités à se serrer la ceinture, lui-même refusait d’affronter le bilan négatif de sa mandature, la situation économique désastreuse, la hausse du chômage, un choix du partage des richesses profitant à ceux qui sont déjà les mieux dotés.

Faire preuve de courage aurait consisté à changer de cap, pratiquer une autre politique fiscale, revenir sur des exonérations de cotisations accordées aux entreprises, sur la défiscalisation des heures supplémentaires, relancer la consommation.

Or le Président, omniprésent sur les chaînes de télévision, a fait une fois de plus la preuve de son incapacité à avoir une vision à long terme, de son alignement aveugle sur le modèle allemand et de son enfermement dans des a priori peu susceptibles de contribuer à la création d’emplois et à la relance économique.

Ainsi n’a-t-il pas craint de reprendre le thème éculé du coût du travail en France, qui serait cause de notre manque de compétitivité, n’hésitant pas à multiplier les approximations.

Or, si la France souffre d’un problème de compétitivité, c’est essentiellement du fait du manque d’investissement des entreprises dans l’innovation et la recherche.

VENT MAUVAIS

DISCOURS DE N. SARKOZY

PRÉSIDENTIELLE 2012

Le SNES interpelle les candidats

31 JANVIER

20 000 à Paris

Suite page 2

(2)

24 % des agents de l’Éducation nationale en état de tension au travail

... et 14 % en épuisement professionnel ! Ce sont les chiffres de l’enquête du carrefour social (MGEN, FSU, UNSA Éducation et SGEN) à laquelle plus de 5 000 personnes ont répondu. Si les agents de l’EN sont plutôt moins « tendus » que d’autres professions en raison de leur plus grande latitude décisionnelle, ils sont soumis à une demande psychologique élevée. L’enquête révèle des situations particulièrement sensibles. Ainsi, les CPE sont les plus exposés aux risques psychosociaux. Les administratifs et personnels techniques sont également en tension forte (jobstrain) et, parmi les enseignants, les personnels des écoles primaires et du collège sont les plus touchés.

À partir de 55 ans les tensions s’aggravent. Une majorité d’agents (les femmes en plus grand nombre) ont subi dans l’année un problème d’ordre musculosquelettique, en lien avec l’ergonomie et les exigences posturales des fonctions

Lycée Van Der Meersch (Roubaix)

Depuis la rentrée de janvier, les personnels et les lycéens du lycée Van Der Meersch de Roubaix multiplient grèves, manifestations, rencontres avec les élus, le rectorat... Le lycée perd en effet en 2012 ses classes de Secondes (et 10 postes, soit près d’un tiers des enseignants), sans que rien d’officiel ne soit annoncé pour 2013.

Alors, fermera, fermera pas ? Dans un contexte de suppressions massives dans la Région (589 pour le seul second degré cette année encore), la fusion d’établissements est une nouvelle source d’économies pour le rectorat qui entretient l’incertitude.

Au sein d’une commune classée ville la plus pauvre de France (ex eaquo avec Denain), VDM est un lycée de proximité qui constitue une richesse pour ses élèves. Ces derniers ne

pourraient comprendre que le voisinage immédiat du vélodrome flambant neuf et le besoin de terrains alentours puissent empêcher la Région de confirmer le soutien apporté ces jours derniers. Ils y seront vigilants, tout comme le SNES académique.

http://sauvonsvdm.com

CRISE : VAE VICTIS !

CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Dans un contexte d’explosion du chômage et d’aggravation de la pauvreté, on aurait pu attendre du Président une autocritique reconnaissant l’échec de la politique menée et donc quelques mesures ambitieuses pour tenter de répondre à l’urgence de la situation et aux demandes sociales fortes.

L’AFFAIRE DE TOUS

HARCÈLEMENT

M

ais Nicolas Sarkozy a décidé de poursuivre jusqu’à la fin du mandat une politique de soutien aux entreprises, sans exiger d’elles de contreparties. Il continue à mettre à mal les acquis sociaux et la protection sociale, qui a subi des coups très durs (retraites, franchises médicales, chasse aux malades...). Alors que la plupart des économistes s’inquiètent d’un risque d’inflation, il persiste dans l’augmentation d’une TVA qui n’a rien de social. Il diminue les cotisations patronales sur la famille modifiant ainsi les financements de la branche famille, sans aucun débat. Le patronat y gagnera 35 mil- liards d’euros !

PAS DE CROISSANCE EN VUE

Quant à l’économie du pays, qui peut croire qu’une hausse de 1,6 % de la TVA à taux normal (qui passera de 19,6 % à 21,2 %) améliorera la situation, alors qu’elle va mécaniquement entraî- ner une baisse de la consommation, dans un contexte déjà présent de récession et des hausses intervenues début janvier (mutuelles, transports, mutuelles, gaz...). Quant à la taxe sur les transactions financières (taxe Tobin), elle n’a plus guère de sens. En effet, elle ne taxera que les achats d’actions et quelques Credit Default Swap (CDS) à 0,1 %. Du coup, elle ne rapportera qu’un milliard alors qu’on aurait pu en escomp- ter jusqu’à 60 milliards (en se fondant sur les demandes d’Attac). Une fausse mesure, donc.

Il s’agit aussi, au nom d’une prétendue hausse de compétitivité des entreprises, de détricoter les 35 heures. Pour Nicolas Sarkozy et ses amis du Medef, il faut pouvoir « décider d’un délai de travail, décider de privilégier l’emploi sur le salaire ou le salaire sur l’emploi », « si une majorité de sala- riés se met d’accord dans une entreprise ». C’est la

flexibilité prônée pour chaque entreprise, met- tant les salariés en demeure de choisir entre la peste ou le choléra !

L’omniprésence médiatique (six chaînes convo- quées !) n’a pu masquer le vide économique et social du projet du président candidat.

Élizabeth Labaye

C

ette question est bien réelle. Selon l’en- quête de victimisation d’Éric Debarbieux, un élève sur dix se dit victime de vexations et de brimades, un sur vingt de manière sévère, plus spécifiquement en collège.

Internet et les réseaux sociaux sont des vec- teurs démultiplicateurs du phénomène. Les conséquences peuvent en être graves, faire obstacle aux apprentissages, favoriser une déscolarisation mais aussi avoir des effets plus feutrés de souffrance psychologique, entraî- nant solitude, repli sur soi et tentative de suicide.

La question du harcèlement est à mettre en lien avec celle des discriminations à l’école, thème qui mériterait lui aussi une campagne d’envergure à laquelle le ministère semble renoncer malgré ses engagements passés.

UTILE MAIS PAS SANS LIMITES

Les leviers d’action d’une lutte efficace ne pas- sent pas seulement par la sensibilisation et la mobilisation de tous les acteurs du système.

Le ministère ne répond ici que partiellement aux besoins des établissements. Face à la dégrada- tion des conditions d’étude et de vie scolaire, la réflexion doit prendre en compte les condi- tions concrètes de vie dans les classes et dans les espaces communs des établissements. La vigilance face aux microviolences, l’encadre- ment par des personnels de surveillance for- més et stables sont de moins en moins pos- sibles, faute d’équipes suffisantes notamment en collège. La concertation pour la mise en place de stratégies de prévention, pour l’ac- compagnement et le suivi des élèves harcelés, comme celui des harceleurs, fait cruellement défaut. Les CPE, les CO-Psy, les personnels médico-sociaux donnent à l’équipe pédago- gique d’autres clefs de compréhension et d’ac- tion, et permettent aussi des liens complé- mentaires avec les familles. Les moyens de fonctionnement de telles équipes sont trop rares voire exclus dans certains établissements, privés de personnels. Enfin, le travail éducatif

pour donner aux élèves les cadres et repères, mais aussi l’écoute et la confiance, est une dimension incontournable de nos métiers de l’enseignement, empêchée souvent par des conditions d’études dégradées, des effectifs trop importants, une surcharge horaire et une formation des personnels au rabais. C’est donc bien l’affaire de tous ! ■Valérie Hérault

En vacances avec la JPA

Comme chaque début d’année depuis plus de 60 ans maintenant la JPA, association laïque, lance sa campagne de collecte de dons du mercredi 18 janvier au dimanche 12 février 2012, afin d’aider toujours plus de jeunes à partir en vacances.

Il faut savoir qu’actuellement près de 3 millions d’entre eux sont privés de vacances et que les aides de l’État envers les associations ou les prestations sociales envers les familles diminuent comme peau de chagrin. Le SNES soutient la JPA dans son action solidaire.

Relancer notre politique industrielle suppose de financer les investissements publics et l’in- dustrie, rémunérer davantage les salariés, for- mer les jeunes. Le gouvernement prétend poursuivre une politique perdante, fondée sur la faiblesse des salaires et la baisse de la consommation, la mise à mal des voies tech- nologique et professionnelle de notre sys- tème éducatif, la précarité accrue de l’emploi.

Dans ses annonces, N. Sarkozy réalise le rêve du patronat – le démantèlement des 35 h– lais- sant aux salariés, sous couvert d’accords com- pétitivité/emploi, le choix de la mise au chô- mage ou de la baisse de salaires déjà bien faibles. Le niveau de vie sera dans le même temps dégradé par l’augmentation de la TVA, inefficace pour la compétitivité des entreprises mais d’un effet réel pour le porte-monnaie.

Quant aux mesures de traitement du chômage, elles ne prennent pas en compte l’ampleur du phénomène et sont prétexte à chanter les louanges de l’apprentissage au détriment de l’enseignement professionnel public.

Bref : l’austérité à tous les étages ! Même drapé dans la solennité, ce discours ne convainc plus une opinion désireuse de changement. Le rejet de la TVA « sociale », traduit par les sondages, les batailles menées par les salariés menacés de licenciement, l’adhésion de l’opinion au com- bat mené dans l’Éducation sont de bon augure.

Reste justement à ne pas relâcher la pression, poursuivre les campagnes sur les proposi- tions alternatives, renforcer le lien entre les secteurs. La FSU a proposé une réunion des fédérations de la Fonction publique pour des initiatives communes, un rendez-vous du groupe des 25 pour envisager dans l’Éduca- tion des suites au 31 janvier, belle manifes- tation du mécontentement mais aussi de l’as- piration au changement des personnels de l’Éducation nationale.

Frédérique Rolet, cosecrétaire générale

Suite de la page 1

C’est ainsi que le ministère intitule sa dernière campagne, la quatrième sur le harcèlement entre élèves. Des outils d’action et de prévention, des films, un numéro d’appel, des préconisations sont désormais accessibles sur le site du ministère.

©Thierry Nectoux ©Helder Almeida/Fotolia.com

DISCOURS DE N. SARKOZY

VENT MAUVAIS

(3)

L’US N° 718 • 4/02/2012

3

APRÈS LE 31 JANVIER

POURSUIVRE POUR CONVAINCRE ET PESER DANS LE DÉBAT

Le 31 janvier, par une puissante manifestation parisienne et la grève, les personnels ont marqué une nouvelle fois leur inlassable volonté de résistance à la politique gouvernementale de casse de l’Éducation nationale. Il s’agit de ne pas s’en remettre aux résultats hypothétiques des élections du printemps. Le SNES, avec la FSU, appelle à poursuivre partout la lutte contre les suppressions de postes, mais aussi contre les tentatives de caporalisation des enseignants via la réforme de leur évaluation. Il entreprend une campagne d’interpellation des candidats à la présidence de la République sur leurs projets pour l’avenir du second degré.

L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL PUBLIC SACRIFIÉ

La démolition de l’enseignement professionnel public se poursuit via la généralisation du bac pro 3 ans et le développement de l’apprentissage largement subventionné. Ainsi, près de 3 500 postes de PLP seront supprimés à la rentrée.

Avec 33 000 élèves de moins annoncés à la rentrée 2012, les fermetures de divisions et d’établissements se profilent... Déjà, des établissements se mobilisent contre la fermeture de leur SEP, de leur LP, de sections ou de filières. Parfois avec succès : à Limoges, face à la mobilisation, le recteur a dû revenir sur la fermeture du LP du Mas-Jambots et de l’EREA de Meymac.

Décrochage scolaire et suppressions massives de postes, la réforme est une véritable réussite pour le gouvernement et les organi- sations signataires du protocole d’accord, SGEN-CFDT, SNETAA-FO, SNPDEN-UNSA.

Mis en concurrence avec l’apprentissage, l’enseignement professionnel public est sur la sellette. Le SNUEP-FSU appelle tous les collègues à signer l’appel intersyndical pourlenseignementprofessionnelpublic.orget à amplifier la mobilisation contre la poli- tique actuelle désastreuse pour la jeunesse et les LP.

L

a journée du 31 janvier, cons- truite à l’initiative des syndicats du second degré de la FSU (SNES, SNEP et SNUEP), a permis de montrer la détermination des personnels concernant le projet d’évaluation des personnels d’en- seignement, d’éducation et d’orien- tation, et leur colère face aux dégra- dations des conditions d’exercice de leur métier programmées par les nouvelles suppressions de postes.

20 000

La manifestation nationale, rejointe par les enseignants du premier degré de nombreux départements dans le cadre du plan d’action du SNUipp-FSU décliné en 101 grèves pendant la période d’examen des fermetures de postes, forte de ses 20 000 participants a ainsi fait la démonstration que le ministre devait entendre les revendications des personnels : abandon du projet

« évaluation » et des suppressions de postes. Accompagnée d’un taux de grévistes comparable à ceux de la journée de grève du 15 décembre (malgré de fortes disparités entre établissements), elle est aussi un message adressé aux différents can- didats à l’élection présidentielle sur l’exigence forte d’une autre poli- tique éducative et budgétaire.

Dans la suite de cette journée, tout en maintenant la pression sur l’éva- luation, le SNES appelle les établis- sements à poursuivre la lutte contre les suppressions de postes, dans l’unité la plus large et en liaison avec l’ensemble de la communauté éducative, en particulier les parents d’élèves. La FSU s’est adressée au collectif « un pays, une école, notre avenir » pour décider des modalités d’actions communes dans les semaines qui viennent.

CONVAINCRE

Il s’agit dans le même temps de poursuivre la campagne de convic- tion auprès des candidats à la pré- sidentielle et aux législatives, en relayant à tous les niveaux le projet du SNES pour le second degré et le système éducatif. L’appel pour le second degré, publié dans L’US Mag n° 717, peut servir de support à cette campagne.

Au niveau national, le SNES a entre- pris, jusqu’à son congrès, une série d’interpellations des candidats sur leur projet pour l’avenir du second degré et de ses personnels, la pre- mière portant sur la gouvernance.

Il publiera les réponses sur son site et dans L’US.

Roland Hubert

A

insi, bien que critiquée de plus en plus largement (rapport du Sénat, déclaration de hauts fonctionnaires..), la politique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux initiée en 2008 est poursuivie et se traduit dans le second degré public par la suppres- sion de 6 550 emplois. Et dans les comi- tés techniques académiques ou dépar- tementaux réunis sur ces questions ces derniers jours, l’administration cherche le plus souvent à verrouiller les débats (voir page 7).

La plupart des académies ont aujour- d’hui réparti les moyens entre les éta- blissements et les conseils d’adminis- tration sur la répartition des moyens vont se tenir dans les semaines qui viennent.

DIFFICULTÉS

Les difficultés de cette préparation de rentrée sont d’ordres multiples.

D’une part, les suppressions d’emplois touchent directement des moyens d’enseignement sur le terrain alors que globalement les effectifs d’élèves sont prévus en hausse, avec des inégalités selon les académies, mais toujours for- tement en collège. Les premières annonces des recteurs et des inspec- teurs d’académie montrent que c’est une fois encore en s’appuyant sur la réforme du lycée – regroupement des élèves dans le tronc commun et aug- mentation du nombre d’élèves par

classe, émiettement des horaires disci- plinaires et des dispositifs pédago- giques... – que des économies sont escomptées. Les moyens de rempla- cement déjà fortement laminés ces der- nières années sont à nouveau réduits.

L’inflation des heures supplémentaires se poursuit. Les collèges déjà lourde- ment pénalisés ces dernières années, notamment du fait de la sous-estima- tion de la remontée démographique, ne seront pas épargnés. Les dotations ne pourront conduire qu’à une nou- velle hausse des effectifs par classe, la disparition des quelques dédouble- ments encore existants ou la suppres- sion d’options.

AU NOM DE L’AUTONOMIE

Un deuxième élément de cette rentrée est la méthode de gestion des moyens choisie par le ministère au nom d’une nouvelle « gouvernance » reposant sur une « autonomie » à tous les étages ! Les recteurs comme les chefs d’établisse- ment sont sommés de gérer la pénurie : les premiers en actionnant les leviers qu’ils jugent les mieux adaptés à la situa- tion de leur académie, les seconds en supprimant les dédoublements, en pro- cédant à des regroupements, en annua- lisant les horaires d’enseignement et les services, en répartissant les décharges statutaires de service sur des critères de plus en plus « locaux »... le tout sur la base d’une dotation de plus

en plus souvent en partie « contractua- lisée » avec le rectorat.

Les établissements voient donc arriver des dotations horaires globales bien en deçà des besoins, qui vont conduire à une nouvelle vague de suppressions de postes et à de nouvelles dégrada- tions des conditions d’étude et de tra- vail dans nos établissements.

Fabienne Bellin

RENTRÉE 2012 : MOINS 6 550 EMPLOIS DANS LE SECOND DEGRÉ PUBLIC

La rentrée 2012 se prépare en ce moment dans les académies dans un contexte marqué par l’entêtement du gouvernement dans ses choix de réduire l’emploi public, de surcroît dans des conditions de concertation le plus souvent inacceptables.

©Agnès Verdurand

LeMonde.fr,

Reuters et les chiffres

« Mobilisation mitigée dans l’Éducation nationale » titrait la dépêche de l’Agence Reuters au soir du 31 janvier, reprise par LeMonde.fr. « À Paris, plus de 7 500 personnes selon les organisateurs, et 3 200 selon la police, ont convergé vers le ministère de l’Éducation »...

Dommage ! C’étaient les chiffres de la manifestation académique de l’Île-de-France du 15 décembre 2011. Le SNES a dû joindre les rédactions des deux journaux pour les faire rectifier : 20 000 selon les organisateurs et 9 000 selon la police... Et indiquer que la Place de la Bastille était bien le lieu d’arrivée du cortège. C’est ainsi que deux jours après, la mobilisation devenait « importante » dans l’Éducation nationale pour Lemonde.fr.

Comme quoi, il faut toujours vérifier ses sources... En appelant le SNES !

Collège de

Bédarieux (Hérault)

Le 31 janvier, 200 personnes ont tenu un CDEN sauvage à Montpellier réunissant parents, élus et syndicats enseignants. Puis 500 manifestants se sont réunis devant le rectorat, le collège de Bédarieux était présent en force. En grève à 80 % pour protester contre une baisse drastique de sa DHG, ce collège rural de l’arrière-pays économiquement sinistré perd 59 heures, soit 3 divisions et 4 postes.

Les personnels invitent l’IA à venir les rencontrer au collège.

LGT Aragon (Givors)

Les enseignants du lycée général et technologique Aragon de Givors se mobilisent pour refuser la baisse des moyens qui entraîne la suppression de 3 postes et transforme 4 postes en complément de service.

Suite à un débrayage de la majorité des collègues, les délégués ont été reçus en audience au rectorat.

Les élus déposeront une motion au CA. Pendant toute la durée de ce CA, des collègues, des parents d’élèves et des élèves manifesteront leur colère devant le lycée.

©Clément Martin ©Agnès Verdurand

Lycée Jean-Macé (Vitry-sur-Seine)

Ce lycée était pratiquement vide lors de la grève du 31 janvier ; les personnels n’acceptent pas le retrait de 154 heures d’enseignement, exigent leur rétablissement et poursuivront la lutte.

(4)

« L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée. »

LÉON BLUM

E N J E U X

Enfermement des enfants

La Cour Européenne des Droits de l’Homme

vient de condamner la France qui poursuit sa politique d’enfermement des enfants en CRA. L’actualité montre que le gouvernement poursuit une politique uniquement soucieuse de faire du chiffre.

L’Observatoire de l’enfermement des étrangers et RESF organisent le 6 février prochain de 18 h à 20 h à la Bourse du travail (Annexe Var) une réunion publique sur l’enfermement des enfants que ce soit dans les centres de rétention ou en zone d’attente. L’objectif est de dénoncer et de faire cesser cette pratique qui est de plus en plus fréquente. Certains centres de rétention ont même été

« équipés » pour l’accueil des familles avec jeunes enfants.

Cette mesure doit être interdite tout autant que le recours à l’enfermement comme mode de gestion des étrangers.

Le SNES et la FSU seront présents et appellent les personnels à assurer le succès de la soirée.

Expulsée avec

un enfant handicapé

Ils ont fui le Kosovo avec deux enfants. Un an plus tard, le gouvernement les y renvoie. Arrêtés chez eux le 18 janvier à Châlons-en- Champagne, enfermés au centre de rétention de Metz, ils sont jetés dans un avion le lendemain. L’un des enfants est hémiplégique et devait bénéficier d’une intervention chirurgicale le 21 mars.

Les manifestations de solidarité se sont multipliées notamment le 23 janvier avec habits noirs et bougies, rassemblement bruyant le 27 avec jeunes ou moins jeunes, élèves, citoyens. Dans les rangs, plusieurs citoyens originaires du Kosovo, émus, venus apporter leur soutien. Six autres enfants et leur famille sont menacés du même sort.

A

u lycée se met en place avec la réforme un nouveau livret scolaire pour l’examen du baccalauréat général, applicable dès juin 2012 en Première (voir L’US Mag n° 717).

Pour tous les enseignements (les disciplines, mais aussi les TPE ou l’ECJS), ce livret décline, à côté des moyennes traditionnelles, des com- pétences en référence aux programmes d’en- seignement. Ces compétences sont évaluées et non maîtrisées, insuffisamment maîtrisées, maîtrisées, bien maîtrisées. Aux interrogations du SNES sur la cohérence avec le collège, où selon les experts du ministère, il ne faut évaluer qu’en acquis ou non acquis, il a été répondu par ce même ministère qu’au lycée il faudrait tra- vailler en « binaire détaillé » (sic).

UNE GAGEURE

Les compétences en question ? S’impliquer dans le travail en équipe (ECJS) ; mobiliser les connaissances exigibles (sciences) ; organiser son travail de manière autonome (histoire géo- graphie) ; mener des raisonnements (mathé- matiques), avoir une attitude critique (mathé- matiques) ; approfondir des compétences de lecture en vue de l’étude des œuvres (français) ; restituer et mobiliser des connaissances exi- gibles, expliquer leur mode de construction et leur évolution au cours de l’histoire des sciences (SVT) ; s’exprimer à l’écrit avec correction, clarté et rigueur (SES)... inventaire disparate, dont le traitement sérieux relève du défi pédagogique, si ce n’est du défi à la raison.

Les collègues de langues vivantes se voient imposer les items du cadre européen de réfé- rence, ce qui suppose de leur part une évalua- tion individuelle répétée des élèves à l’oral. Là encore, une gageure au vu des effectifs des groupes de langues vivantes. Pression aux groupes de compétences ?

Au-delà de l’impréparation de la mesure et du surcroît de travail demandé à tous à l’avenir, posons la question du sens : un tel luxe de détails (plus de 100 compétences par élève !) aidera-t-il le jury du baccalauréat davantage que les appréciations des enseignants ?

FAIRE ÉCHEC

Après avoir imposé l’évaluation par compé- tences en collège, le ministère aurait-il l’inten- tion de faire de même en lycée ? Le choix de passer par le livret scolaire plutôt que par le cœur des enseignements, les programmes, en dit long sur la difficulté du ministère à convaincre les enseignants du bien-fondé de ses choix. Le SNES appellera les collègues à mettre en échec cette tentative.

Valérie Sipahimalani lycees@snes.edu

©Fotolia / Maksym Yemelyanov

COLLÈGE : UNE USINE À GAZ

LES COMPÉTENCES DU SOL AU PLAFOND ?

LYCÉE : PEU CONVAINCANT

L

es enseignants évaluent déjà les compé- tences de leurs élèves quand elles sont travaillées dans le cadre des programmes dis- ciplinaires ou à l’occasion de travaux interdis- ciplinaires. Mais socle et LPC font perdre le sens des apprentissages et éloignent l’Ecole de l’ob- jectif de former des individus doués de culture, de jugement et d’esprit critique.

Après plusieurs années d’expérimentation – sans cadrage – de versions différentes et sans débat contradictoire sur le bilan qu’en ont fait les per- sonnels sur le terrain, le livret personnel de com- pétences (LPC) censé attester valablement la maîtrise (ou non) des sept piliers du « socle com- mun » a été généralisé l’an dernier pour la ses- sion 2011 du Diplôme national du brevet (DNB).

ITEMS EN CASCADE

Ce livret a été clairement perçu par les ensei- gnants comme impossible à renseigner sérieu- sement et donnant peu à voir de ce que les élèves ont réellement acquis. Parmi les 98 items du palier 3 à valider en fin de Troisième, certains sont si vastes que même une lecture attentive des grilles de référence publiées sur le site Edus- col ne permet pas de cerner les exigences atten- dues. D’autres, dits « transversaux », renvoient à des « compétences » générales dont tout le monde aimerait bien doter les élèves mais que

personne ne sait évaluer précisément : com- ment par ailleurs dégager une appréciation commune fiable entre les enseignants de dif- férentes disciplines ? D’autres renvoient à la personne même de l’élève et non à son travail scolaire : qui peut juger – et comment – qu’un élève « a un comportement responsable » ou qu’il « est acteur de son parcours de formation et d’orientation » ?

CULTURE COMMUNE

Les pressions ont été multiples l’an dernier pour que la maîtrise du socle via ce LPC soit validée pour un maximum d’élèves afin que chaque collège affiche des statistiques « présentables » ! Et il est tellement illisible pour les parents que la FCPE en demande l’abandon.

C’est sans doute pour toutes ces raisons que le ministère envisage de modifier les épreuves ter- minales du DNB pour mieux les adosser à cer- taines compétences du socle… Il serait même en train de travailler à une nouvelle version du LPC ! À la notion de « socle », le SNES oppose celle d’une « culture commune » émancipatrice. Il appelle les personnels à ne pas renseigner le LPC pour l’instant et à continuer de mener cam- pagne pour son abrogation.

Monique Daune college@snes.edu

©Daniel Maunoury

Paris, le 31 janvier 2012

La loi Fillon de 2005 a institutionnalisé la notion de « compétence » dans le système éducatif français par la mise en place du socle commun et du livret de compétences (LPC) au collège. Si les enseignants évaluent les compétences des élèves dans le cadre des programmes discipli- naires ou à l’occasion de travaux interdiscipli- naires (depuis les années 80), ils résistent à l’im-

position d’évaluations incessantes et de vali- dations des items du LPC (dont certains sont problématiques), qui font perdre le sens des apprentissages et courir le risque de passer plus de temps à évaluer qu’à enseigner. Devant la résistance de la profession, le ministère utilise des moyens détournés pour faire passer son projet : validation de compétences dans le cadre

des épreuves écrites du projet de DNB 2013, par le biais du nouveau livret scolaire au lycée, et de nouvelles définitions d’épreuves du bacca- lauréat. Derrière se cache un véritable bascu- lement du système éducatif dont l’école du socle serait un élément emblématique et précurseur.

Sandrine Charrier (contenus@snes.edu),

BAC TECHNO : ET LES SAVOIRS ?

Le ministère a mis en consultation les projets de note de service définissant les épreuves des disciplines technologiques dans les séries STI2D, STL, STD2A. Il s’agit de la définition des épreuves écrites et de l’épreuve de projet (voir arrêté du 20/07/2011). Malheureusement, ces projets de note de service apportent peu de précision sur la nature des épreuves et font la part belle à l’évaluation des compétences dans les projets (47 indicateurs d’évaluation pour 11 compétences dans le projet STI2D !). Jamais les savoirs mobilisés pour mettre en œuvre ces compétences ne sont évalués, jamais les connaissances acquises lors des démarches de projet ne sont considérées.

Tout est fait comme si les enseignements technologiques n’étaient porteurs ni de contenus, ni de savoirs, ni de connaissances. Cette nouvelle étape montre à quel point cette réforme dénature les formations technologiques et justifie, s’il en était besoin, notre opposition résolue.

Le SNES a exprimé fortement ses critiques à ce projet et exige un cadrage cohérent et respectueux des formations technologiques ainsi que la publication de sujet « 0 » pour l’ensemble des épreuves. Thierry Reygades

©Daniel Maunoury

(5)

L’US N° 718 • 4/02/2012

5

« Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi ; mais elle doit être loi parce qu’elle est juste. »

MONTESQUIEU

E N J E U X

Gel des pensions au 1

er

avril ?

Décembre 2011 : le journal Les Échos donne la parole à Charles Beigbeder, frère de Frédéric, fondateur de Poweo grâce à la dérégulation du marché de l’énergie puis d’Audacia (investissement dans les PME et diminution de l’ISF).

Un orfèvre dans l’appréciation des solidarités collectives et dans l’utilisation par le privé des investissements publics. Pour cet éminent philanthrope : « Les retraités doivent prendre leur part de la rigueur... en gelant les pensions à leur niveau actuel » pour celles supérieures à 1 000 euros. Le système français cumule l’allongement des annuités nécessaires et le recul de l’âge de la retraite. On peut imaginer pire : Beigbeder, secrétaire national de l’UMP, le propose. La retraite moyenne en France est de 1 192 euros ; la proposition de cet olibrius touche en fait la majorité des retraités du pays.

APPRENTISSAGE

ERREUR DE CIBLE

L

es vœux aux fonctionnaires auront été pour le président de la République et son ministre de la Fonction publique, l’occasion d’un auto- satisfecit assurément en décalage complet avec ce que vivent personnels comme usagers, occa- sion aussi d’esquisser le programme de l’UMP.

160 000 suppressions d’emploi sur cinq ans, c’est le bilan quantitatif de la RGPP, la révision générale des politiques publiques ; il signifie abandon ou privatisation d’une partie des mis- sions de la Fonction publique, réorganisations brutales. On s’en alarme jusqu’au Parlement(1). Mais pour le Président et son gouvernement, il faut poursuivre la RGPP !

Fortes dégradations du côté des rémunérations : la chute du pouvoir d’achat du point d’indice contribue à la dégringolade de la grille. Les mesures ponctuelles intervenues, notamment pour les débuts de carrière, n’invalident pas ce constat. Aux personnels qui revendiquent la reconnaissance de leurs qualifications, le gou- vernement répond que le lien entre les qualifi- cations et les rémunérations est désormais dépassé et qu’il conviendrait de rémunérer la

« performance » individuelle ou collective.

IMPOSER LE DÉBAT

La réforme de l’évaluation en cours dans les corps administratifs, qui inspire le projet pour les enseignants, CPE et CO-Psy est partie intégrante de ces évolutions. Garantie pour le citoyen d’une fonction publique intègre, le statut est jugé « trop rigide » par la majorité qui tente de lui substituer un management de la « ressource humaine » qu’elle voudrait plus docile.

Pourtant la poursuite de la « réforme » n’est pas assurée. Par leurs mobilisations, les per-

I

l espère ainsi à la fois résoudre la question du chômage et donner une solution aux jeunes sortant du système éducatif sans qualifications.

Pour cela, il s’appuie sur la loi du 29 novembre 2009 qui renforce l’utilisation des contrats d’al- ternance à destination des jeunes. Impulsées par la présidence de la République et relayées par la ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, de nombreuses initiatives pour développer l’apprentissage sont traduites dans les textes législatifs et réglementaires.

Ces mesures tournent autour du financement de l’apprentissage, de mesures incitatives et coercitives vers les entreprises, de diminutions des contraintes sur l’encadrement des apprentis, de l’ouverture de ce type de contrat vers de nouveaux secteurs (l’intérim), et d’autres initiatives notamment autour de l’information-orientation, des enregistrements des contrats, du statut des apprentis. Parallèle- ment, une grande campagne publicitaire se déve- loppe sur les médias nationaux.

DOUBLE ERREUR

Pourtant, depuis 2008, le nombre de jeunes en apprentissage diminue. Cela ne doit pas sur- prendre, l’apprentissage étant un contrat de tra- vail son évolution est liée à l’évolution de l’emploi, de même qu’il n’est pas surprenant que le

nombre d’apprentis préparant un diplôme de niveau V (CAP pour l’essentiel) diminue forte- ment, également conformément à l’évolution des besoins de qualification. En revanche l’ap- prentissage au niveau supérieur se développe doublant ses effectifs en dix ans.

Ainsi le gouvernement en faisant la promotion de l’apprentissage fait une double erreur et manque la cible qu’il prétend viser :

• il privilégie un mode de formation qui, en moyenne, coûte plus cher à l’ensemble de la nation que les formations sous statut scolaire ;

• il développe un dispositif qui profite relative- ment plus aux jeunes qui ont déjà un niveau de qualification, alors que les possibilités de contrats se réduisent pour les jeunes non qualifiés.

Si cette politique se développait en même temps que le développement des formations profes- sionnelles et technologiques sous statut scolaire, ce ne serait que complémentarité. Mais, au moment où le ministère comprime les forma- tions professionnelles et technologiques des lycées, l’accent mis sur l’apprentissage est un miroir aux alouettes pour nombre de jeunes et une faute politique grave. ■Thierry Reygades Voir site du SNES : www.snes.edu/IMG/pdf/

Apprentissage_Beaucoup_d_argent_pour_V2-2.pdf

sonnels comme les usagers ont imposé le débat sur l’école, l’hôpital, les services publics et l’al- ternative politique ne peut ignorer les exigences portées, y compris en terme d’emplois.

L’intervention syndicale a aussi débouché sur un projet de loi. En cours d’examen au Parlement, il ouvrira un dispositif exceptionnel de titularisation des contractuels, et effacera certains obstacles pour la conclusion de CDI. Sur plusieurs points, le texte a progressé depuis son examen par le Conseil des ministres. Il reste quelques jours pour obtenir qu’il réponde mieux à l’exigence de com- battre la précarité au sein de l’emploi public.

L’emploi public, la Fonction publique sont des atouts dans la crise. Cette conviction vaut d’être défendue dans la période présente.

Anne Féray 1. Rapport Cornut-Gentille et Eckert, décembre 2011.

450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 0

2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10 Supérieur (BTS, Licence, diplôme d'ingénieurs…) Niveau IV (Bac pro) Niveau V (CAP, BEP…)

FONCTION PUBLIQUE

AUTO-SATISFECIT GOUVERNEMENTAL

Après une période de croissance rapide du nombre d’apprentis amorcée en 2004, puis une stagnation en 2008, l’effectif est à la baisse. Il atteint 424 742 en 2009, soit une dimi- nution de 0,7 % par rapport à 2008. Le niveau V accueille près d’un apprenti sur deux (très majoritairement en CAP), le niveau IV, 26 % (répartis équitablement entre le bac professionnel et le brevet professionnel), et les niveaux du supérieur en accueillent 24 %.

Le BTS reste la formation la plus choisie du niveau III (80,8 % des apprentis de ce niveau). Au niveau II, la formation la plus répandue est la licence professionnelle (10 700). Au niveau I, les préparations au diplôme d’ingénieur, suivies par les masters, restent les plus attractives et accueillent respectivement 11 500 et 8 100 apprentis.

Effectifs des apprentis en fonction du diplôme préparé

GRETA : mobilisation le 9 février

Au prétexte d’une indispensable réforme qui devait avoir pour objectif l’amélioration du fonctionnement des structures et de la gestion des personnels, l’État se désengage en remplaçant l’actuelle structure juridique des GRETA rattachés à un établissement public local d’enseignement (EPLE) par un Groupement d’intérêt public (GIP) autonome. Le ministère place ainsi la formation continue des adultes en marge de l’Éducation nationale. Refusant cette « transformation », l’intersyndicale GRETA appelle à une journée d’action le 9 février(1). Le SNES soutien cette action et appelle les personnels à participer aux rassemblements dans les académies et aux actions auprès des recteurs. Il participera à l’audience demandée au ministre par l’intersyndicale nationale. La FSU s’associe à l’action et a demandé que la question des personnels soit à l’ordre du jour du prochain comité technique ministériel.

(1) www.snes.edu/Mobilisation-intersyndicale-le-9.html

En France, la Fonction publique, c’est un emploi sur quatre, au service de la population. Elle ne pouvait être épargnée par la déconstruction des solidarités sociales dans notre pays, conduite méthodiquement par le couple Sarkozy-Fillon.

E

n obligeant par la loi les grévistes dans les transports aériens à se déclarer 48 heures à l’avance pour instaurer un service minimum, le gouvernement instrumentalise la lutte des sala- riés confrontés au mépris qui tient lieu de dia- logue social pour porter un nouveau coup au droit de grève. Sous couvert de bon sens et de défense des usagers, il impose une nou- velle entrave à l’exercice de ce droit, encore et toujours stigmatisé. Il fait semblant d’igno- rer que la loi prévoit déjà le dépôt de préavis dont l’existence offre la possibilité de discus- sions... que le patronat, dans l’immense majo- rité des cas, n’ouvre pas.

MISSION DE SERVICE PUBLIC

Le plus choquant dans le cas présent est que le gouvernement légifère dans un domaine qu’il a privatisé, jugeant inutile de conserver dans le

service public les missions de sécurité et de contrôle dans les aéroports.

Décidément, le pouvoir en place n’est pas à une contradiction près quand il poursuit sa croisade contre les droits sociaux. Il ne cesse de dénigrer le service public, vantant les mérites du privé qui serait plus fiable, plus efficace et moins cher pour la collectivité. Mais il n’hésite pas, dans le même temps, au nom de ce qui s’apparenterait à une mission de service public, à intervenir directement par la loi dans les règles du dia- logue social dans une entreprise, au détriment des salariés, bien sûr. On aurait plutôt attendu une remise en cause de la privatisation de cer- taines missions, ou, au minimum, une réflexion sur les obligations du patronat en terme de dia- logue social et de respect des revendications des salariés. Mais cela ne fait pas partie du

« monde selon Sarkozy ». ■Roland Hubert

DROIT DE GRÈVE

SALARIÉS BÂILLONNÉS

Nicolas Sarkozy a réaffirmé son objectif de porter le nombre de jeunes formés en apprentissage à 600 000 d’ici 2015 (800 000 contrats d’alternance en ajoutant les contrats de professionnalisation).

©Agnès Verdurand

(6)

« Les racines de l’éducation sont amères, mais ses fruits sont doux. »

ARISTOTE

M É T I E R S , C A R R I È R E S

Grenoble

La circulaire académique donne d’entrée de jeu les conditions déterminantes pour l’attribution des temps partiels : « L’académie de Grenoble se caractérise par une sous-consommation des heures

supplémentaires traditionnellement compensée par le recrutement de vacataires. Du fait de la

« mise sous plafond d’emploi des vacataires en 2011 » les HS « ne peuvent être désormais assurées

que par des enseignants (…) à temps complet.

Or, la bonne marche des établissements, c’est-à-dire la mise en place de l’ensemble des enseignements (…) suppose de consommer l’ensemble des HS attribuées. » On ne pouvait dire plus clairement que les emplois votés sont insuffisants pour assurer le fonctionnement du service dans le respect des droits des personnels.

Le SNES et le SNEP ont publié un texte de pétition : www.grenoble.snes.edu/spip/spip.php?article1029

ÉVALUATION

ENTRETIEN ET NOTATION

Depuis début janvier la pression redouble sur les recteurs et les préfets pour qu’au moins dans chaque Région un réseau local soit labellisé « service public d’orientation tout au long de la vie ».

CO-PSY

ILS NE S’EN PRIVENT PLUS !

Une heure, c’est le temps consacré par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale pour étudier la proposition de loi Grosperrin « relative à la modification de certaines dispositions encadrant la formation des maîtres ».

Mon mari, ma femme, fonctionnaire est décédé(e), à quelle pension de réversion ai-je droit ?

QUESTION-RÉPONSE

L

a pension de réversion équivaut à 50 % de la pension perçue ou à laquelle aurait pu prétendre le fonctionnaire décédé. À la pension de réversion s’ajoutent, le cas échéant : – la moitié de la rente d’invalidité dont votre conjoint bénéficiait ou aurait pu bénéficier ; – la moitié de la majoration pour enfants si ces derniers ont été aussi à votre charge.

Il n’y a pas de conditions d’âge ni de ressources, en revanche il faut absolument avoir été marié (le PACS ne donne pas droit à la réversion) et il y a des conditions de durée : l’union doit avoir duré au moins 2 ans si le mariage a été contracté avant ces- sation d’activité et au moins 4 ans en cas contraire.

En revanche si vous avez eu un ou plusieurs enfants avec votre conjoint (avant ou après le mariage) il n’y a plus de conditions d’antériorité.

Si votre conjoint a été marié précédemment,

la réversion est partagée en fonction de la durée respective des unions.

En cas de remariage, PACS ou concubinage, le droit à réversion est interrompu.

Les dispositions sont identiques pour la RAFP (retraite additionnelle de la fonction publique).

La réversion n’est pas versée automatiquement, il faut la demander : au service qui verse la pen- sion du conjoint si celui-ci était déjà retraité, au rectorat si celui-ci était en activité. Si votre conjoint était polypensionné, il y aura lieu de faire les demandes également auprès des orga- nismes de retraite du secteur privé (voir une prochaine question-réponse).

Références : Code des pensions civiles et mili- taires L 38 à 46, décret 2003-1306 art 40 à 49.

Marie-Louise Billy enretraite@snes.edu

P

lusieurs projets ont été déposés dans la dernière période (en Alsace, en Champagne- Ardenne, en Aquitaine, en Bretagne...), concoctés sans concertation ni avec les personnels ni avec leurs élus, et s’accompagnant le plus souvent de fermetures de CIO à la clé.

Quelle retombée pour les élèves et les équipes d’établissements ? La possibilité pour les chefs d’établissement de recourir à des organismes non publics, dont les qualifications ne sont pas vérifiées, pour remplacer les CO-Psy, engagés par le biais de conventions signées par les recteurs, auprès d’autres publics et d’autres actions.

En effet, le service public dont il est question pour le gouvernement ne repose pas sur les « opéra- teurs publics »(1)mais peut très bien être porté par des organismes privés et/ou subventionnés par les Régions tels la CCI, une cité des métiers ou par un GIP. C’est le cas à Mulhouse où une cité des métiers serait le pilote du regroupement imposé.

C’est le projet dans la Nièvre où les directeurs ont été convoqués par la Maison départementale de l’emploi et de la formation, pour envisager les modalités d’association avec le GIP !

C

’est bien peu pour une proposition de loi visant à pérenniser la pseudo-réforme de la formation des maîtres, surtout lorsque c’est la première fois que la représentation nationale est consultée à ce sujet.

Qualifiée de « technique », son auteur la justifie également comme une réponse à l’arrêt du Conseil d’État qui a rétabli le cahier des charges de la formation des maîtres de 2006. Le gouver- nement soutient pleinement cette loi, puisqu’il l’a inscrite à l’ordre du jour de la commission pendant la semaine d’initiative gouvernementale.

C’est bien la preuve que le député Grosperrin est en fait « la plume du ministre pour contourner la décision du Conseil d’État » et qu’il cherche en fait à « légaliser le crime »(1)que constitue la sup- pression de la formation des maîtres.

Cette proposition de loi est en réalité éminem- ment politique, car il s’agit, en urgence, à cinq semaines de la fin de la session parlementaire et à 80 jours d’échéances électorales importantes, d’ac- ter par la loi la suppression de la formation des maîtres et de réduire les IUFM à un rôle tellement minime qu’ils disparaîtront d’eux-mêmes. Même si, suite au tollé provoqué par sa proposition de loi, le député Grosperrin a dû amender son texte afin d’éviter à n’importe quelle officine privée de s’em- parer du marché, la loi entraînera bien la fin du monopole des IUFM et de l’Université dans la for-

I

nscrit dans le pacte de carrière de 2010, l’entre- tien de carrière est censé « donner de nouvelles perspectives de carrière aux enseignants en améliorant l’évaluation professionnelle ». Le public ciblé concerne les enseignants totalisant 2 ans de carrière et 15 ans de carrière auxquels peuvent s’ajouter des volontaires entre 3 et 5 ans d’an- cienneté ou 16 à 20 ans d’ancienneté.

ENTRETIEN OU RAPPORT D’ACTIVITÉ ?

Dans les documents fournis par l’administration centrale aux chefs d’établissement, même s’il est recommandé d’être le plus à l’écoute et de

« remercier la personne » à la fin de l’entretien, il apparaît bien que l’enseignant devra s’exprimer sur son activité professionnelle et les résultats obtenus (rapport aux élèves, leurs évaluations, mise en place des réformes...) mais aussi justifier de son investissement dans l’établissement (par- ticipation aux activités et instances, rôle moteur...).

Quelques chefs d’établissement ont d’ailleurs anticipé et demandé aux heureux élus de prépa- rer un petit rapport d’auto-évaluation d’une page.

Pour aller plus vite peut être ?

Les perspectives d’évolution au sein de l’établisse- ment ou en dehors seront entendues mais, pru- dente, l’administration précise que les chefs d’éta- blissement n’ont dans ce cadre qu’un rôle de premier niveau. C’est ensuite au conseiller mobilité carrière du rectorat de faire le reste. De même pour nos jeunes collègues, le guide des entretiens de 2 ans prévoit «... que cet entretien n’a pas pour vocation première d’être le lieu ou l’occasion de résolutions des problèmes, notamment de nature administrative... ».

Beaucoup de temps perdu pour tous pour un

dispositif informel, basé sur le volontariat sans grande efficacité pédagogique... qui n’est d’ailleurs pas l’objectif réel attendu.

NOTATION ADMINISTRATIVE

Elle est statutaire et à côté de la notation péda- gogique sur 60, fait toujours l’objet d’une note chif- frée sur 40 fondée sur une appréciation littérale et des pavés (assiduité, ponctualité, autorité et rayon- nement). Elle est proposée par le chef d’établis- sement et arrêtée chaque année par le recteur d’académie (voir supplément évaluation).

L’individualisation des carrières par une évaluation locale permet d’affaiblir les repères statutaires en devenant le moyen de transformer en profon- deur le métier et de mieux accompagner les réformes gouvernementales. Il faut être vigilant dans les établissements et ne pas se laisser impo- ser ces entretiens. Comme l’a montré la mobili- sation massive du 31 janvier, la profession conti- nue de rejeter tout dispositif plaçant les personnes sous la coupe du chef d’établissement tant du point de vue de l’évaluation que des propositions pour la promotion d’échelon. ■Erick Staëlen

mation des maîtres. Quel est l’objectif réel sinon de rendre très difficile une future réforme de la for- mation prenant appui sur le potentiel que consti- tuent les IUFM ? C’est une attitude revancharde de la part de la majorité et du gouvernement qui ne digèrent pas l’échec de leur réforme suite à l’arrêt du Conseil d’État du 27 novembre 2011.

Le SNES avec la FSU et ses syndicats ont lancé une campagne d’interpellation des députés et séna- teurs pour que la proposition de loi soit retirée. Il s’adresse également aux sénateurs pour leur demander solennellement de tout mettre en œuvre pour que le processus législatif ne puisse pas aller à son terme. Il demande que des discussions soient ouvertes rapidement pour une autre réforme de la formation des maîtres. ■Emmanuel Mercier

(1) Propos tenus respectivement par Marie-Hélène Amiable et Yves Durand lors de la commission.

Certaines Régions voient dans le SPOTLV(2)le moyen d’établir une gouvernance régionale de l’orientation y compris scolaire comme le réclame L’ARF. C’est le cas en Champagne-Ardenne, dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Bretagne.

Le 31 janvier les CO-Psy et les DCIO ont tenu à affir- mer clairement leur refus de tous guichets uniques et de toute fermeture de CIO sous prétexte d’har- monisation des zones retenues. Leur bataille est celle de tout le SNES pour que l’orientation des élèves reste un levier de développement et de réussite pour tous. ■Catherine Remermier

1. CIO, Missions locales, Pôle emploi, CIDJ.

2. Service public d’orientation tout au long de la vie.

Contrats aidés : stop ou encore !

Une nouvelle vague de recrutement de Contrats Uniques d’Insertion est sensée répondre aux chiffres alarmants du chômage. Accroître leur nombre au premier semestre 2012, c’est l’objectif du ministère du Travail. La contribution de l’Éducation nationale est de 9 500 emplois supplémentaires dans les établissements du second degré et 500 dans le privé. Depuis le début de l’année, le potentiel d’emplois aidés dans l’éducation est à plus de 50 000 selon Luc Chatel. Ces nouveaux contrats dits de « vie scolaire » sont limités à seulement 6 mois. Ils concernent des emplois de secrétariat, de surveillance ou d’informatique. Le recrutement ne peut se faire que si le conseil d’administration a donné son accord. Le SNES dénonce ces emplois de plus en plus précaires alors que les suppressions de postes statutaires se poursuivent.

Parodie de dialogue social

Suite aux élections professionnelles, des comités techniques (CT), dans lesquels la FSU est majoritaire, ont été mis en place à tous les niveaux (national, académique et départemental).

Les représentants élus des personnels y donnent un avis sur les questions relatives à l’organisation et au fonctionnement des services et à la gestion prévisionnelle des emplois.

Ils doivent être consultés sur la répartition des DGH.

Les recteurs et les IA, sur consigne du ministère, ont refusé de soumettre au vote ces répartitions. Le MEN considère qu’une suppression d’emploi dans un établissement est sans conséquences sur son fonctionnement… sauf à supprimer tous les postes de l’établissement ! À tous les niveaux (y compris ministériel), les élus de la FSU ont mené le combat, notamment en refusant de siéger lors de la première convocation, pour que soient reconnus les droits des personnels et de leurs représentants.

FORMATION DES MAÎTRES

UN GROSPERRIN SINON RIEN !

Calendrier d’une proposition de loi précipitée

10 janvier :dépôt de la PPL sur le bureau de l’As- semblée nationale.

• 1erfévrier :passage en commission des affaires culturelles et de l’éducation.

• 8 et 9 février :discussion en séance plénière.

14 février :vote à l’Assemblée nationale en première lecture

• Transmission au Sénat.À ce jour, la proposition de loi ne figure pas à l’agenda du Sénat.

©Thierry Nectoux

À l’occasion de la campagne annuelle de notation administrative qui concerne l’ensemble des collègues, le ministère tente de semer la confusion entre ce qui est obligatoire (la notation administrative) et ce qui ne l’est pas et que nous refusons (l’entretien de carrière).

©Thierry Nectoux

(7)

À PARIS POUR DIRE « ÇA SUFFIT ! »

20 000 manifestants ont défilé le 31 janvier à Paris pour dénoncer les 14 000 suppressions de postes à la rentrée et exiger le retrait du projet de réforme de l'évaluation. La situation devient en effet intenable dans de nombreuses académies, comme celle de Limoges, et pour des établissements investis dans l’action, comme le lycée Montebello à Lille gravement touché par ces suppressions. Deux exemples parmi bon nombre pour lesquels les délégations des académies, des départements, des établissements sont venues à Paris dire NON à cette politique.

LILLE – LE LYCÉE MONTEBELLO, UN ÉTABLISSEMENT DANS L’ACTION

D

epuis septembre, le lycée Montebello de Lille est dans l’action contre l’inter- prétation tendancieuse de la rectrice de Lille des textes sur les obligations de service.

Travailler plus pour gagner moins semble être l’obsession de notre administration qui remet en cause les statuts des person- nels. 13 collègues concernés, c’est 13 heures de moins dans la dotation ! Les collègues ont débrayé, pétitionné, ren- contré les parents, l’inspection générale et le rectorat. Ils étudient la possibilité d’un recours au tribunal administratif et en refu- sant tout travail bénévole (refus de repor- ter les notes par informatique, d’organiser bacs blancs, portes ouvertes, etc.). Au-delà de la demande de voir respecter notre tra- vail, c’est aussi lutter pour préserver notre potentiel d’enseignement, dans une aca- démie encore lourdement touchée par les suppressions de postes. Avec un élève en moins, on nous annonce la suppression de six postes remplacés partiellement par des BMP, du latin, du polonais, l’absence de moyens pour le portugais et le néerlan- dais, la disparition des dédoublements hors disciplines expérimentales. La grève du 31, bien suivie à Montebello, a été une première riposte. Mais nous mettons éga- lement en ligne une pétition pour nos postes (site du S3 de Lille), et l’AG de cette semaine doit être l’occasion de faire de nouvelles propositions d’actions.■

S

ur cinq ans, l’académie de Limoges a perdu dans le second degré 12 % de son volume d’emplois total ; dans le même temps, baisse d’effectifs de 0,6 % ! Données pour la rentrée 2012 : – 147 emplois dans le second degré, – 30 en collèges pour 100 élèves supplémentaires, – 30,5 en lycées pour – 60 élèves et la préparation de la rentrée 2012 s’an- nonce encore plus compliquée.

Premier temps : CTA mercredi 11 janvier avec un appel intersyndical à une manifestation devant le rectorat de Limoges (800 personnes) pour protes- ter contre la carte des formations prévue par le recteur qui fait le choix de récupérer des moyens via des fermetures de filières, sections et même éta- blissements. Sont attaqués en priorité des lycées ruraux : lycée Saint-Léonard en Haute-Vienne, avec fermeture programmée de la Première L, lycée des Métiers de Felletin en Creuse avec fermeture prévue de la Seconde générale et technologique (et fer- meture programmée en trois ans du lycée techno- logique), lycée de La Souterraine en Creuse égale- ment avec la fermeture de la Première S/SI, lycée d’Ussel en Corrèze avec fermeture le la filière STG.

Dans tous ces établissements la fermeture de ces classes fragilise considérablement l’existence même du lycée, limite la diversité des choix pour les élèves et à terme prépare des orientations contraintes et des reculs de la scolarisation des jeunes. On sait que, dans les zones rurales, la mobilité des élèves est difficile, les freins sont nombreux, à la fois financiers mais aussi culturels. Dans le même temps fermeture en LP de la presque totalité des Troisièmes DP 6 h au prétexte de l’ouverture de DIMA par la Région, ce qui conduit à l’éviction précoce des jeunes en dif- ficultés là où le service public devrait les aider à surmonter ces difficultés.

D’où à terme des perspectives de recul de la scola- risation et de l’accès aux qualifications des jeunes, désertification de pans entiers du territoire aban- donnés par le service public d’Éducation...

Mobilisations très fortes à la fois des personnels, des élèves, des usagers, des élus de tous bords, de la population dès les premières annonces des pro- jets du recteur.

L’ensemble des élus au CTA obtient un vote una- nime contre la carte des formations et contre le volume des retraits d’emplois ce qui oblige donc le recteur à convoquer un nouveau CTA et permet de faire monter en puissance la mobilisation.

Deuxième temps : CTA reconvoqué le vendredi 20 janvier avec nouvel appel à un rassemblement. Le recteur revient sur les mesures les plus contestées à Saint-Léonard, Felletin, Ussel, La Souterraine ainsi que sur la fermeture prévue des deux établisse- ments. Par contre, il maintient les fermetures des Troisièmes DP6 ainsi que la plupart de celles prévues dans les LP.

Troisième temps : l’envoi des DGH dans les éta- blissements montre que le recteur a fait le choix de répartir les retraits d’emplois sur l’ensemble des établissements de l’académie.

Incontestablement sentiment de victoire des établissements mobilisés, dans le même temps rien n’est réglé puisque le volume des retraits d’emplois reste identique.

Toutes les raisons qui fondent la nécessité de poursuivre la mobilisation sont là, notamment pour la journée de grève et manifestation du 31 janvier et au-delà.

31 janvier : près de 55 % de grévistes dans les col- lèges et lycées. Le SNES et la FSU sont à l’initia- tive d’intersyndicales académiques et départe- mentales pour organiser la convergence des mobilisations locales contre l’indigence des DGH.

Premier de ces nouveaux temps d’action, ras- semblement mercredi 8 février en Corrèze.

LIMOGES – UNE ACADÉMIE DANS LA MOBILISATION

©Agnès Verdurand ©Agnès Verdurand

©Agnès Verdurand

©Daniel Maunoury ©DR

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