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Un puissant outil d'amelioration des parcours : le parcage nocturne.

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Un puissant outil d’amelioration des parcours : le parcage nocturne.

P. Loiseau, G. Merle

To cite this version:

P. Loiseau, G. Merle. Un puissant outil d’amelioration des parcours : le parcage nocturne.. Agronomie, EDP Sciences, 1983, 3 (4), pp.375-385. �hal-02720987�

(2)

Un puissant outil d’amélioration des parcours:

Le parcage nocturne.

Pierre LOISEAU

Guy MERLE

LN.R.A., Station d’Agronomie, 12, avenue de lagriculture, F 63039 Clermont-Ferrand Cedex.

RÉSUMÉ Le parcage des ovins sur nardaie et callunaie est étudié dans la région volcanique des Monts Dômes à 1000 m

d’altitude. Il améliore la composition botanique pour plus de 5 ans. En régime de pâture, l’amélioration de la production s’estompe après la 6eannée ; les apports d’éléments par le parc sont chiffrés à 195 kg N, 19 kg P, 114 kg K, 28 kg Ca et 10 kg Mg/ha pour une intensité de parcage de une nuit de brebis/m’ (1 nb/m’).

Pour une nardaie qui subit un premier parcage à 2 nb/m’, les taux apparents de valorisation de ces éléments dans la production épigée sont respectivement de 55, 64, 86, 70 et 65 p. 100.

L’indice de valeur pastorale ne réagit pas à l’augmentation du potentiel productif selon l’équilibre habituel

entre les 2 termes (fig. 5) : la composition botanique montre d’abord une résistance (Ireforme de l’inertie), puis une réaction atténuée et différée au changement (2eforme de l’inertie). La stratégie de parcage tous les 4 ans utilise la 2e forme de l’inertie de la composition botanique pour vaincre la première. La nardaie produi-

sant 2,4 t MS/ha/an est transformée en 12-15 ans en pelouse à trèfle blanc produisant 3,8 à 7,1 t MS/ha et l’amélioration concerne 15 p. 100 de la surface totale du parcours. Le pâturage tournant valorise mieux l’ensemble des surfaces mais l’amélioration botanique est insuffisante car la trop faible concentration des animaux ne permet pas de vaincre l’inertie de la composition botanique.

Mots-clés additionnels : Pâturage, Fertilisation (organique), Composition botanique, Production, Nardus stricta L., Calluna vulgaris L. Hull.

SUMMARY Response of upland pastures to high stocking: improvement of the vegetation by sheep folding.

The folding of sheep on Nardus and Calluna upland pastures was studied in the volcanic region of the Monts Domes at 1000 m. a.s. It improved botanical composition for more than 5 years. Under grazing conditions, the improvement of production stopped after the 6th year. The supply of chemical elements by the fold attai- ned 195 kg N, 19 kg P, 114 kg K, 28 kg Ca and 10 kg Mg/ha for an intensity of folding of 1 ewe-night/m’

(1 en/m’). For a Nardus pasture which undergoes a 1st folding at 2 en/m’, the apparent rates of appearance of these elements in the above-ground production were respectively 55, 64, 86, 70 and 65 %.

The pasture value index did not react to the increased potential of productivity in accordance with the usual

equilibrium between the 2 terms (fig. 5). Botanical composition first showed a resistance to the change (1st form of inertia), then a weak delayed reaction (2nd form of inertia). The strategy of folding every 4 years utilizes the 2nd form of botanical inertia in order to overcome the 1st form. The Nardus pasture yielding

2.4 t DM/ha/year is changed to a white clover pasture yielding 3.8 to 7.1 t/DM/ha/year, the improvement only affecting 15 % of the total area of the pasture. Rotational grazing makes better use of the area as a

whole but the botanical improvement is insufficient because the small concentration of the animals does not allow botanical inertia to be overcome.

Additional key-words : Grazing, Fertilisation (organic), Botanical composition, Production, Nardus stricta L., Calluna vulgaris (L.) Hull.

ABRÉVIATIONS UTILISÉES

V.P. : Valeur pastorale = indice calculé à partir des VS

et IS.

V.S. : Volume spécifique = estimation de la proportion

en masse d’une espèce dans la végétation.

I.S. : Indice spécifique = note de 0 à 5 donnée aux espè-

ces végétales selon leur valeur pour le pâturage.

P. : Production primaire épigée.

I. : Inertie de la composition botanique.

I.P. : Intensité de parcage en nombre de nuits de brebis par m2.

T et P : Station Témoin ou parquée.

T. V. : Taux apparent de valorisation des apports en azote

et en minéraux dans la production primaire.

P.T. : Pâturage tournant.

nb/m 2

: nuit de brebis/m2.

I. INTRODUCTION

Le parcage est un mode traditionnel de gardiennage des troupeaux ovins universellement répandu en Europe qui

consiste à rassembler le troupeau pour la nuit dans un parc

(3)

mobile de surface très restreinte. Pendant des siècles, il a été utilisé à la fois comme une technique de fumure des ter- res cultivées et comme un moyen de contenir les animaux durant la phase de repos nocturne. Dans la région des Dômes (Puy-de-Dôme), BAZIN & LARRÈRE(1981) ont analysé le déclin de l’utilisation du parc sur les terres cultivées à l’oc- casion des transformations du système agropastoral depuis

le début du siècle. Le transfert des excrétats vers les terres

(LARRÈ

RE& MENETREY, 1977) qui avait fini par ruiner la fertilité des terrains de parcours après le déclin des cultu-

res (LOISEAU& MERLE, 1979) a pratiquement cessé et est

destiné à disparaître. En revanche, le parcage subsiste

aujourd’hui comme technique de gardiennage et, de plus

en plus, comme technique de mise en valeur des parcours

dégradés. Le transfert des fertilisants par l’animal est devenu un flux interne du pâturage. Il constitue un des prin- cipaux moteurs de la mise en valeur et de l’évolution bota-

nique de la végétation sur de nombreux parcours extensifs du Massif central.

II. MÉTHODES D’ÉTUDE

L’effet du parcage des ovins sur la végétation des par-

cours a été examiné entre 1976 et 1980 dans 2 pâturages sec- tionnaux dégradés situés à 1.000 m d’altitude dans la région

des Dômes : les sectionnaux de la Garandie, le parcage du parcours venait de débuter en 1974, et de Recoleine où le parcours était pratiqué depuis 1965. L’état initial dégradé

du pâturage à Recoleine est attesté par la végétation actuelle

des zones non parquées qui consiste en nardaies et callu-

naies ainsi que par la présence sur les zones parquées de gené-

vriers qui témoignent de l’extension passée de la lande. Par le choix de ces 2 cas où la pratique du parcage est décalée dans le temps, on espère reconstituer une évolution réali- sée sur 15 ans.

Les conditions et les emplacements exacts des parcs à moutons ont été soit notés directement, soit retrouvés par

enquête sur le terrain et auprès des bergers. L’intensité du parcage (LP.) est le produit de la densité de brebis dans le

parc par le nombre de nuits de parcage réalisées sur le même

emplacement : elle est exprimée en nuits de brebis/m2

(nb/m l

). Une nuit de parc dure 15 heures.

A la Garandie, les parcages sont réalisés sur une nardaie

anthropique (LEIVIÉE, 1959) résultant d’une dégradation par

un pâturage libre sans restitutions durant de longues pério- des ; cette nardaie est très différente des nardaies de haute altitude. L’intensité de parcage varie en fonction de la den- sité du nard et des années entre 1 et 5 nb/m2. A Recoleine, elle est restée constamment à 2 nb/m2sur les pelouses, en

montant exceptionnellement jusqu’à 5 sur les landes à cal- lune. Sur la partie régulièrement parquée, la fumure revient

en moyenne tous les 4 ans.

Le dispositif d’observation comprend, pour chaque cas

de parcage, l’étude d’une station témoin (T) et d’une sta- tion parquée (P). A la Garandie, les stations témoins repré-

sentent l’état initial de la pelouse avant la pratique du par- cage sur le parcours. A Recoleine, les témoins sont soit des stations où le parcage est plus ancien que sur les stations P, soit des témoins véritables de l’état antérieur. Des précisions

sur les stations étudiées (31) sont données dans le tableau 1.

L’étude de chaque station comprend l’estimation annuelle de la composition botanique, c’est-à-dire de la proportion pondérale des différentes espèces par les volumes spécifi-

ques et de la production dans les cages de mise en défens de 1,2 m2(INRA, 1979). La station est définie comme une surface de 5 x 15 m dans laquelle est mis en place un tran-

sect linéaire permanent de 15 m matérialisé par 2 bornes.

Les cages sont mises en place en avril, récoltées une 1&dquo; fois

vers le 20 juin, puis déplacées en restant dans l’espace de

la station et récoltées de nouveau en octobre. A chaque mise

en place de la cage, toute la biomasse épigée éventuellement

présente est supprimée. La composition botanique est esti-

mée sur le transect permanent. Les points-quadrats, espa- cés de 50 cm, sont matérialisés grâce à un décamètre tendu entre les 2 bornes. Les 2 transects T et P sont disposés paral-

lèlement et à très peu de distance l’un de l’autre (4 m envi- ron) pour éliminer un éventuel effet de gradient perpendi-

culaire à la limite du parcage. La proportion des différen-

tes espèces est estimée par une notation sur 6 des espèces présentes sur chaque point-quadrat selon leur volume appa-

(4)

rent (volume spécifique ou V.S.). Cette mesure donne une estimation plus voisine de la proportion pondérale réelle que la simple prise en compte des présences d’espèces (Contri- bution Spécifique Présence ou C.S.P. selon PoissorrET &

PoissONET, 1969). Il s’agit toutefois d’une méthode sim-

plifiée par rapport à la méthode de référence des mêmes auteurs qui utilisent le nombre de contacts des différentes

espèces avec une aiguille (Contribution Spécifique Contact

ou C.S.C). En effet, dans les pelouses herbacées très den-

ses à base de graminées à feuilles fines, le grand nombre

de contacts par point-quadrat et la difficulté de lecture ren-

dent cette méthode lente et peu opérationnelle.

La valeur agronomique des espèces (Indice Spécifique ou I.S.) et leur volume spécifique permettent de calculer un

indice de Valeur Pastorale (V.P.). Les indices I.S. sont ceux

employés par le C.E.P.E. (tabl. 4). Ils tiennent compte de nombreux facteurs : écologie, productivité, valeur fourra-

gère, acceptabilité.

III. RÉSULTATS

A. Les végétations initiales

A la Garandie, la nardaie des stations témoin varie en

fonction de l’ancienneté des cultures et de la proximité de

l’entrée du parcours. La V.P. moyenne est de 6 à 19 sur

les faciès pauvres (stations 3 à 10) et de 30 à 35 sur les faciès

« riches » (stations 1 et 2). Toutes ces stations sont voisi-

nes dans l’espace, similaires sur le plan pédoclimatique et

ne diffèrent que par le passé anthropique (LOISEAU &

MERLE, 1979).

Les faciès riches se caractérisent par rapport aux faciès pauvres par un pourcentage de nard faible de 10 à 20 p.

100 au lieu de 40 à 70 p. 100 et une abondance de trèfle blanc de 11 p. 100 au lieu de 1 p. 100 (cf. annexe).

La production moyenne des stations pauvres est de 2.438 kg MS/ha contre 3.619 pour les stations « riches ».

La moitié de cette production est effective avant le 20 juin (tabl. 2). Aucune liaison n’a été mise en évidence entre la

production et l’ETR d’une même période quelle que soit

la période de croissance. Cependant, la production (P) ainsi

que l’indice de V.P. des stations témoin varient d’une année à l’autre. Pour les stations 1 à 4 où l’on dispose de 5 années de mesure, les valeurs de l’indice de V.P. sont liées à la pro- duction mais avec une année de décalage : la composition botanique peut s’améliorer suite à des conditions climati- ques favorables, mais avec un retard qui signale son iner-

tie. Cette amélioration résulte essentiellement d’une exten- sion du trèfle blanc et des graminées fourragères.

avec P en t MS/ha

Par ailleurs, il existe pour l’ensemble des stations témoin

une liaison entre la production et la V.P. moyennes :

avec P : moyenne 1976-80 en kg MS/ha

VP : entre 5 et 35

Cette droite n’est pas significativement différente de celle obtenue précédemment sur un plus grand nombre de sta- tions et sur une gamme plus large de V.P.

avec P : moyenne 1976-77 en kg MS/ha

VP : entre 5 et 66

A Recoleine, la végétation initiale est soit une nardaie, soit une callunaie. La nardaie est très semblable à celle de la Garandie (tabl. 3). La station étudiée produit 2,5 t MS/ha/an pour une V.P. de 12,8. La callunaie a été étu- diée par ailleurs (LOISEiBU& MERLE, 1981). Deux types très différents sont pris en considération : un type de callunaie très fréquentée, riche en espèces herbacées (32 p.100 de cal- lune) et pâturée à ras produisant 1 t MS/ha (station 11 et 12) et un type de callunaie bien développée, comportant 66 p. 100 de callune et 10 p. 100 de genêt pileux, où la bio-

masse ligneuse atteint 5,7 t MS/ha et la production de feuil-

les et fleurs de callune 2,5 t MS/ha (stations 5 et 6).

B. Influence du premier parcage sur la production

Dans le cas de nardaies parquées et exploitées en fauche, le supplément de production devient faible dès la 3e année

(H AB O V S TIAK

, 1965). En pâture, l’influence du parcage

s’exprime au moins pendant 6 ans au cours desquels le sup-

plément de production obtenu par rapport au témoin non parqué décroît en fonction de l’ancienneté de la fumure

(fig. 1).

Le supplément de production pendant la 1 reannée après

le parcage est largement fonction de l’intensité du parcage.

P en kg MS/ha

I.P. en nuits de brebis/m’

L’efficacité de la fumure décroît faiblement avec la dose : entre 1 et 4,8 nb/m2, le supplément de production passe de 2,1 à 1,4 t MS/ha pour une dose unitaire de 1 nb/m2. A intensité de parcage égale, les callunaies donnent des sup-

pléments de production nettement inférieurs aux nardaies :

en effet, sur la lande, le parcage est utilisé avant tout comme un procédé de destruction mécanique du couvert sous des

intensités de parcage très élevées ; le pied de cuve en espè-

ces herbacées est insuffisant pour valoriser les importants apports de fumure.

A partir de la 2e année après le parcage, les suppléments

de production obtenus sont d’abord fonction du nombre

d’années depuis la fumure (fig. 1). Sur nardaie, on a :

avec A : nombre d’années depuis le parcage P en kg MS/ha

(5)

Selon le 2e modèle, le parcage apporte 2,8 t MS/ha en

2

c année et seulement 0,5 t en 6c année ; le supplément cumulé de production des années 2 à 6 est de 7,8 t MS/ha.

Les productions obtenues pendant les 5 premières années (10,2 t MS/ha pour 2,4 nb/m2) sont proches de celles d’AG

LADZE

& LECHBORASHVILY, (1969) : 12,5 t MS pour

2,7 nb/m2.

Les productions supplémentaires obtenues à partir de la

2

eannée après parcage tendent à être plus élevées pour les stations riches. Une interprétation par la stimulation du trè- fle blanc peut être avancée pour ce qui concerne la station

1 le pourcentage de trèfle est passé de 20 à 29 p. 100

(moyenne de 5 ans) ; sur cette station, le supplément de pro- duction cumulé sur les années 2 à 5 est de 8,5 t MS/ha au

lieu de 7,1 t pour les stations pauvres, soit un gain de 0,5 t MS/ha/an.

C. Influence du premier parcage sur la composition botanique

Le parcage provoque une baisse considérable d’abon- dance du nard sans aller jusqu’à l’élimination, en accord

avec HABOVSTIAK (1965).

En régime de fauche et avec des apports minéraux annuels, on pourrait cependant obtenir une éradication

totale (TotvtxA et al., 1972 ; HABOVSTIAK1972). Les autres espèces en diminution sont Festuca capillata, Genistella sagittalis, Carex caryophyllea et Luzula campestris. Les espèces encouragées sont les graminées fourragères (Poa pratensis, Festuca rubra, Agrostis tenuis, le trèfle blanc, et

des espèces diverses (Cerastium sp., Galium verum, Achil- lea millefolium... tabl. 3). On note à Recoleine une appari-

tion du ray grass et du trèfle blanc à un niveau important (28 p. 100) en une douzaine d’années à la suite du parcage

répété.

Ces résultats sont analogues à ceux de nombreux auteurs :

KOSTUCH (1969), AGLADZE & LECHBORASCHVILY (1969),

JAKIMOVA et al. (1972), KOTANSKA (1976)...

L’action du parc sur la composition botanique de la nar-

daie est moins immédiate et plus durable que l’action sur

la production : l’effet maximum est obtenu en 2eou 3e année

après le parcage et la végétation est améliorée pour une durée d’au moins 5 ans (fig. 2a). Les fortes intensités de parcage sont les plus efficaces : le gain maximum de V.P. (diffé-

rence entre la V.P. de la station parquée et celle de la sta- tion témoin la même année) est de 8 points pour 2,8 nb/m2 (3&dquo; année) et de 25 points pour 4.8 nb/m2 (2eannée). Ces

résultats confirment ceux d’AGLADZE ôC LECHBORASHVILY

(6)

(1969). Sur les stations riches, qui sont aussi parquées de façon moins intense, les améliorations sont assez faibles à

partir de la 3e année.

Sur la lande à callune (tabl. 4) le parcage peut provoquer dès la 1 re année une baisse considérable des espèces ligneu-

ses de 76 à 11 p. 100. Les graminées fourragères sont encou- ragées mais ne sont pas assez bien représentées au départ

pour prévenir une extension très marquée des graminées

médiocres (Poa chaixii, Anthoxanthum odoratum, Festuca capillata, Nardus stricta...) et d’autres plantes sans valeur agronomique (Luzula coampestris, Carex sp., Galium

verum, Thymus serpyllum fig. 2b).

D. Utilisation des éléments biogènes par la végétation après

le premier parcage

Un an après le parcage, les éléments biogènes utilisés par la végétation sont évidemment supérieurs sur les stations

parquées. Les suppléments mobilisés par rapport aux sta- tions témoin sont directement fonction de l’intensité de par- cage. D’après les résultats du tableau 5 les suppléments

ramenés à une intensité de 1 nb/m2 sont de 39 à 48 kg N, 3,5 à 6,0 kg P, 34 à 52 kg K, 4,8 à 9,5 kg Ca et 2,1 à 2,9 kg Mg/ha.

Les années ultérieures, les suppléments mobilisés dépen-

dent moins de l’intensité de parcage. Pour les stations 3 à 6, dont la densité de parcage moyenne est de 2,4 nb/m’, les mobilisations supplémentaires d’éléments sont, en 2e année, de 67 kg N, 7,4 kg P, 58 kg N, 11,7 kg Ca et 4,1 kg Mg/ha. Ces suppléments décroissent ensuite selon un

modèle curviligne jusqu’à la 6c année où ils s’approchent

de 0 (fig. 3). Les apports totaux des années 2 à 6 sont de 151 kg N, 18,6 kg P, 146 kg P, 146 kg K, 29,3 kg Ca et 10,0 kg Mg/ha.

Les mobilisations supplémentaires de minéraux pour les années 2 à 6 tendent à être plus élevées pour les fortes inten- sités de parcage. Mais pour N, les suppléments mobilisés

à partir de la 2c année sont assez peu dépendants de l’in-

tensité de parcage : pendant les années 2 et 3 suivant le par- cage, les quantités utilisées sont de 99 kg pour IP =

2,109 kg pour IP = 2,8 et 123 kg pour IP = 4,8 nb/M2. Les apports d’éléments par le parc peuvent se calculer à partir de 3 paramètres qui sont les qualités ingérées par brebis et par jour, la quantité de l’herbe ingérée et le taux de restitution des excrétats dans l’enceinte du parc. Les quantités ingérées sont estimées en fonction du gabarit des brebis et de données recueillies sur nardaie (INRA, 1979) à 1,3 kg MS/ha/j. La qualité de l’herbe ingérée peut être

(7)
(8)

estimée d’après les données relatives à l’herbe produite à 2,4 p. 100 N, 0,24 p. 100 P, 1,40 p. 100 K, 0,35 p. 100 Ca et 0,’12 p. 100 Mg. LAMBERT(1979) a montré que les resti- tutions de brebis parquées se faisaient au prorata du temps passé dans le parc. Le parcage durant ici de 19 h à 10 h, la proportion des éléments ingérés laissés dans le parc est de 62,5 p. 100. Finalement, les apports par parcage sont pour une intensité de 1 nb/m’ de 195 kg N, 19,5 kg P, 113,7 kg K, 28,4 kg Ca et 9,7 kg Mg/ha. Ces chiffres sont

comparables à ceux mesurés par SKRIKJA(1973) : 210 kg N, 21 kg P, 100 kg K, 32 kg Ca, 5 kg Mg.

Sur les stations pauvres, le taux apparent de valorisation de l’azote décroît avec l’intensité de parcage (fig. 4). Pour

une intensité moyenne de 2 nb/m1, le taux atteint 50 p. 100 des apports au cours de la 4e année après le parc. Après

6 années, il ne dépasse guère 60 p. 100. Le taux de valori- sation le plus élevé est celui de la potasse avec 86 p. 100

en 6 ans. Les autres éléments ont des taux intermédiaires : 64 p. 100 pour P, 65 p. 100 pour Mg et 70 p. 100 pour Ca

en 6 ans.

Sur les stations riches, les mobilisations supplémentai-

res au bout de 5 ans dépassent les apports de 49 kg pour

N, 13 kg pour P, 152 kg pour K. Par conséquent, les taux

apparents de valorisation dépassent 100 p. 100.

E. Evolution de la végétation soumise à des parcages répétés

La pelouse régulièrement parquée produit 3,8 à 7,1 t MS/ha/an selon l’ancienneté du parcage. Après avoir

atteint jusqu’à 8,6 t MS/ha l’année suivant la fumure, la production décroît pendant 2 ans et reste stationnaire à par- tir de la 3eannée à un niveau moyen de 3,9 t MS/ha (tabl. 6), qui représente l’état d’équilibre spécifique de la nouvelle conduite du pâturage.

Dans cette stratégie de parcage régulier, la nardaie d’ori-

gine (43 p. 100 de Nardus stricta) évolue vers une pelouse

à trèfle blanc (27 p. 100), fétuque rouge (16 p. 100) et patu- rin des prés (6 p. 100) où le nard, toujours bien représenté varie de 15 à 20 p. 100 selon que le dernier parcage est récent

ou non (tabl. 3). Le trèfle blanc ne doit pas apparaître réel-

lement : on l’a vu aussi se développer après défrichage et fumure sur certains faciès de la lande. Il n’en est pas de même du ray grass qui pourrait avoir été apporté par les

(9)

ovins depuis des parcelles plus riches exploitées en vaine pâture. L’indice de valeur pastorale varie en moyenne de 51 à 39 entre la 1 re et la 3° année, après parcage, contre 4 (lande) à 13 (nardaie) pour la végétation initiale.

Les suppléments d’éléments biogènes utilisés dans la végé- tation sont comparables à ceux de la Garandie (tabl. 7) avec toutefois de moindres mobilisations de P et Ca. L’étude des taux de valorisation a été faite sur des bases un peu diffé- rentes pour tenir compte de l’amélioration chimique du fourrage : les apports dans le parc pour 1 nb/m2 sont de 199 kg N, 198 kg P, 127 kg K, 49,5 kg Ca et 19,0 kg

Mh/ha. Par rapport à la Garandie, les taux de valorisation sont semblables pour N et inférieurs pour P, Ca et Mg. La

valorisation de la potasse devient encore plus rapide (fig. 4).

F. Processus de l’évolution végétale après parcage DE

LP EC

H (19’15) a déjà signalé à propos d’une pelouse

à nard du Lautaret que les modifications qualitatives (flo- ristiques) et quantitatives apportées par une fumure annuelle sont lentes et progressives. Dans notre dition, l’évolution botanique est faible et lente après le premier parcage alors que l’augmentation du potentiel de production est forte et rapide. Une représentation graphique de cette inertie de la composition botanique est donnée figure 5. Le point qui défi-

nit les états successifs d’une station après parcage décrit dans

les axes de coordonnées P et V.P. une courbe qui tend à

se refermer sur elle-même après 5 ans lorsque le système tend à revenir à l’état initial. La courbe reste au-dessus de la droite d’équilibre P = 1.905 + 53,4 V.P., définie pour les stations témoin, et sur laquelle on aurait pu s’attendre à voir se déplacer le point-station.

La courbe se décompose en 2 phases qui expriment 2 for-

mes de l’inertie botanique :

1. pendant la phase ascendante de la production, l’amé- lioration de la composition botanique est largement infé-

rieure à l’amélioration théorique déduite de la pente d’équi-

libre. L’inertie la est une résistance à l’amélioration de la

composition botanique. Elle est mesurée par l’angle de la

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