HAL Id: jpa-00246235
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Submitted on 1 Jan 1990
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Introduction à la TMG et aux codes MMP
S. Kiener
To cite this version:
S. Kiener. Introduction à la TMG et aux codes MMP. Revue de Physique Appliquée, Société française
de physique / EDP, 1990, 25 (7), pp.737-749. �10.1051/rphysap:01990002507073700�. �jpa-00246235�
Introduction à la TMG et
auxcodes MMP
S. Kiener
Institut für
Feldtheorie,
EPFZ, CH-8092 Zurich, Switzerland(Reçu
le 17 août 1989, révisé le 12février
1990 et le 13 mars 1990,accepté
le 23 mars1990)
Résumé. 2014 L’ambition de ce
papier
est deprésenter
enlangue française
la TMG(Technique
desMultipôles Généralisés,
GMT enanglais)
ainsi que les codes de calcul MMP(Multiple Multi-Pôles)
d’une manière aussicomplète
quepossible.
Cettetechnique
est basée sur les concepts suivants :(i) développement
direct deschamps électriques
etmagnétiques ; (ii)
choix de fonctions de basequi
sont des solutionsanalytiques
deséquations
dechamps ; (iii) application
d’unetechnique
de collocationgénéralisée, qui
utilise unsystème
surdéterminé
d’équations
résolu par la méthode des moindres carrés. Les avantagesprincipaux
desprogrammes sont :
(i)
pasd’équations intégrales
àrésoudre ; (ii)
discrétisation des seuls pourtours des domaines(même
dans le cas des corps avecpertes) ; (iii)
calculprécis
deschamps
aussi bien dans les domaines ouvertsqu’à
la frontière des domaines fermés ;(iv)
contrôle des résultats par une visualisation de l’erreur surle pourtour du domaine ainsi que par la
configuration
deschamps ; (v)
efficacité des programmes existants notamment installés sur des PC etparallélisés
afin d’utiliser des cartes avecplusieurs
transputers(T800).
Lesprincipes analytiques
etnumériques
de la méthode et des codes seront décrits d’une manière détaillée avec une courtecomparaison
avec d’autres méthodes. Lesexemples qui
seront finalementprésentés
dans le dernierparagraphe
chercherontplus
à montrer lespossibilités
des codes(vitesse
etcomplexité)
sans soucisparticulier d’applications techniques précises.
Abstract. 2014 The aim of this paper is to make a
general presentation
in French of the GMT(Generalized Multipole Technique)
and of thecomputation
codes MMP(Multiple MultiPoles).
The basic concepts of thistechnique
are :(i)
directexpansion
of theelectric
andmagnetic
field ;(ii)
a choice of basis functions whichare
analytical
solutions of the fieldequations ; (iii) application
of ageneralized point matching technique,
which
simply
uses an overdetermined system ofequations,
which is solved in the least squares sense. The mainadvantages
of the programs are :(i)
no numericalintegration ; (ii)
discretization of the boundariesonly (even
in the case of
lossy materials) ; (iii)
accuratecomputation
of the fields in open domains and on boundaries of closeddomains ; (iv)
excellent control of the results with aplot
of the errors on theboundary
and aplot
of theconfiguration
of thefields ; (v) availability
of efficient programs installed on PC’s andparallelized
for the useof boards of transputers
(T800).
Bothanalytical
and numericalprinciples
of the method and of the codes will beprecisely
described with a shortcomparison
with other methods. In the lastparagraph,
theexemples
havebeen chosen more to show the
possibilities
of the codes(speed
andcomplexity)
than in a concern of realtechnical
applications.
Classification
Physics
Abstracts4l.lOH-41.10-02.60-03.50
Introduction.
Le calcul des
champs électromagnétiques
se faitmaintenant essentiellement en utilisant des méthodes
numériques,
aussi nommées méthodesd’approxima-
tion. Pour
l’utilisateur,
ils’agit
enpriorité
de choisirla « bonne »
méthode,
c’est-à-dire cellequi
résoutson
problème,
sipossible
dans unlaps
detemps
raisonnable et depréférence
pour un coût modéré.Cette
évaluation, pourtant primordiale,
n’est pastrès
aisée,
car souvent l’information fournie par le titre de la méthode peutprêter
à confusion. D’autrepart, chaque
méthode a sesavantages
mis en avant par sesconcepteurs,
mais aussi ses inconvénientsqui
eux sont, en
général, plus
difficiles à découvrir. Cefait,
reconnuinternationalement,
conduit lesproduc-
teurs de codes de calcul à définir des
exemples canoniques («
Benchmarks»)
pourpouvoir
ensuitefaire une évaluation
précise
des différents codes. Les difficultésmajeures
rencontrées lors de l’élaboration desexemples
montrent bien que personne n’est vraimentprêt
à comparer « son » code avec celui desautres dans des conditions défavorables.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01990002507073700
Sous
l’impulsion
de A.Ludwig [14],
différentsgroupes de par le monde
(Confédération helvétique, USA, Japon, Israël)
ont décidé de se réunir sous unebannière commune
qui
est leconcept général
TMG.Cette
méthode,
dont ledéveloppement
dans notregroupe remonte à
1980,
adéjà
étéprésentée
à denombreux
congrès
internationaux delangue anglaise
ou allemande avec des résultats convaincants concer- nant des domaines aussi divers que les antennes, les
guides
d’ondes(lignes
detransmissions,
fibresopti-
ques,
etc.)
ainsi que toute une série deproblèmes
variés en 2 et 3 dimensions. Les programmes ont un éventail très
large
et n’ont pas étédéveloppés
pourun
problème particulier.
Ils seposent
par leurspossibilités
en concurrents de codes basés sur des méthodes comme EF(éléments finis)
ou MM(méthode
desmoments).
Ceci seraexplicitement
décrit dans un
paragraphe séparé
où unecomparai-
son
rapide
avec différentes méthodes sera effectuéeaprès
ladescription complète
des codes MMP.Quant
au butpremier
de cetarticle,
ils’agit
demontrer les
principes théoriques
etpratiques
denotre méthode ainsi que ses
performances
à l’aided’exemples
choisis. Ceci pour favoriser l’utilisation des programmesdéjà
existants ou pourpermettre
la diffusion de codes basés sur cette méthode dans lesrégions francophones. Actuellement,
la totalité de la littérature existante sur cesujet
est en allemand[2, 3,
12 entreautres].
Lescomptes
rendus des conféren-ces ainsi que les autres
publications
enanglais
ou enfrançais
ne donnent que des éclaircissements sur despoints particuliers
et ne décrivent pas la méthode dans sagénéralité [4, 8,
11parmi
de nombreusesautres].
La
première partie
sera dédiée auxprincipes théoriques
aussi bienanalytiques
quenumériques.
Un court
paragraphe
sur uneméthodologie permet-
tant de comparer les différentes méthodes numéri- ques conclura cette
première partie.
La deuxième sera consacrée à la
description
del’implantation
des codes sur différentes machines ainsiqu’à
son utilisation.Finalement,
desapplica-
tions seront
présentées
dans des domaines divers.Présentation des
principes
de la méthodeCette
présentation
se fera en deuxparties,
la pre- mière sera ladescription
du chemin de résolutionanalytique
et la seconde montrera le traitementnumérique.
1. PARTIE ANALYTIQUE. - Soit les
équations
deMaxwell :
qui
sont obtenues par l’utilisation de la loi d’Ohm(j = 03C3E),
par lescaractéristiques
des matériaux(D
= EE et B =03BCH)
et par laséparation
de lafonction du
temps (f(t)
=e-i03C9t,
où wpeut
êtrecomplexe). Après quelques manipulations
mathéma-tiques
trèsclassiques (et qui
ne seront pas décritesici),
il estpossible
d’obtenirl’équation
d’Helmholtz(aussi appelée,
enMathématiques, équation
méta-harmonique)
pour des domaineslinéaires, homogè-
nes,
isotropes
etexempts
de sources :où
Aux bornes des
domaines,
les conditions decontinuité,
dérivées deséquations
deMaxwell,
doi-vent être
respectées.
Soit entre deux domainesDi
etDj :
où les lettres t et n
désignent
lescomposantes tangentielles (2 composantes)
et normales à la fron- tière du domaine. Il faut remarquer que toutes ces conditions ne sont pas linéairementindépendantes
les unes des autres, mais c’est un
point qui
seradéveloppé
dans lapartie numérique.
A
partir d’ici,
lagéométrie
duproblème
à résoudreintervient. En
effet,
lasignification
de lagéométrie
et donc du
système
de coordonnées(ou
deréférence) joue
ungrand
rôle. Lescaractéristiques
desopéra-
teurs sont différentes dans
chaque système
de coor-données
(singularité
pourl’opérateur
deLaplace
encoordonnées
sphériques
àl’origine r
=0, etc.).
Les domaines
d’application
des codes MMP sontessentiellement des
problèmes
deguides
d’ondes àsymétrie cylindrique
et d’antennesauxquelles
untraitement en coordonnées
sphériques
est bienadapté.
Cesdeux systèmes
de coordonnées corres-pondent
à deux codesMMP,
l’un en 2D(coordon-
nées r,
~, z)
et l’autre en 3D(coordonnées
r,0, 0).
Pour le traitement en
2D,
laséparation
pour lacomposante
desymétrie
z s’effectuera enprenant f(z) = e "Iz.
Il n’est évidemment pas souhaitable d’avoir à résoudre directement une
équation
vectorielle(Eq.
(2.1)).
On réduit doncl’équation
vectorielle à uneéquation
scalairepour Ez
etHz
pour ensuite déduire toutes les autrescomposantes
à l’aide de ces deux seulescomposantes.
C’est un calcul trèsclassique qui
découle directement deséquations
de Maxwell.Cette
façon d’agir
est d’autantplus
intéressante que de nombreux caspratiques
se contentent d’un mode depropagation
TE(Ez
=0)
ou TM(Hz
=0).
Il ne reste
plus qu’à
résoudre :où
et y : constante de
propagation, qui
est uneéquation
scalaire avec la valeur propre y à déterminer. Pour trouver une solution à ce
problème,
une méthodeclassique
consiste àdévelopper
la fonction - danschaque Di séparément
- en une série de fonctionsde
base,
parexemple,
pourEz :
avec
où Hi
estl’opérateur
d’Helmholtz et gi la source(fonction d’inhomogénéité).
Il estimportant
deremarquer que c’est une
expansion
directe pour leschamps électriques
etmagnétiques.
Nipotentiel électrique,
nipotentiel magnétique,
ni courant nesont
nécessaires,
cequi
évite de se poser leproblème
de la
signification
de la norme de Lorentz(Coulomb
en
statique).
D’une manièregénérale,
l’utilisation despotentiels
A(magnétique) ou rb (scalaire) n’apporte
pasgrand-chose
dans le cas deschamps dynamiques,
car uneéquation
d’Helmholtz doittoujours
être résolue et deplus,
cesgrandeurs
nesont pas mesurables. Et surtout, il
n’y
a pas d’inté-grales (type Coulomb)
à calculer pour obtenir leschamps électromagnétiques.
En trois
dimensions,
le calcul est tout à fait similaire. Enpartant
del’équation (2.1),
onmultiplie
scalairement par r de deux côtés pour ensuite obtenir :
si,
et seulement si div E = div H = 0.Et,
il ne resteplus qu’à résoudre,
à nouveau, uneéquation
scalaired’Helmholtz
pour Er
etH,,
enséparant
en modes TEdécoulent des
équations (l.l-4)
écrites de la manièresuivante :
L’opérateur
L est bien connu et sescomposantes
en coordonnées
sphériques
sont :avec
L . L =
L 2 : opérateur
deLaplace angulaire .
Pour la résolution de
l’équation (2.3),
undévelop-
pement
similaire à celui en 2D sera effectué. Les fonctions de base sont choisiesparmi
les solutionsanalytiques
deséquations (2.1)
ou(2.3).
Ces fonc-tions sont
appelées multipôles
et sontcontinues, n
foisdifférentiables,
linéairementindépendantes.
Un
multipôle
d’ordreN,
en coordonnéessphéri-
ques, a la forme
typique
suivante :où
H(1)n+1/ 2
est une fonction de Hankel dupremier
ordre et
Pn
unpolynôme
deLegendre.
Le
comportement
de cesfonctions, qui
sont d’unusage très
souple
etefficace,
est essentiellement local(c’est-à-dire
que leur valeur estgrande
dans levoisinage
de leurorigine
et décroîtexponentielle-
ment avec
l’éloignement).
Ces fonctions sont calcu-lées
numériquement
à l’aide de formules de récur- rence, dont letemps
de calcul - même s’il estplus important
que pour des fonctionsplus simples
sou-vent utilisées par d’autres méthodes - reste raison- nablement réduit
(pour
desproblèmes
où le nombred’inconnues est
important,
il devient même totale- mentnégligeable).
Il se pose encore une
question
depureté
mathéma-tique
pour savoir si des solutions existent(mais
laréalité
physique
nous donne laréponse).
En revan-che,
la convergence desfonctions, quel
que soit lepourtour étudié,
est unproblème
difficile. I. N.Vekua
[18]
a traité le cas del’équation
métaharmoni- que d’une manière trèscomplète.
En utilisant lespropriétés
des fonctionsholomorphes
et en construi-sant les fonctions de Riemann
correspondantes
auproblème,
il résout(en
deuxdimensions) l’équation
et prouve la convergence pour des
domaines,
dont lepourtour
estlisse,
même si c’est seulement au sensd’Hôlder. Il existe donc une forte
présomption
de lajustesse analytique
de notre méthode.En
conclusion,
la méthode est basée sur unerésolution
analytique
deséquations
deMaxwell,
endéveloppant
les fonctions dechamps
sur une based’approximation.
C’est maintenant la tâche du programme de déterminer les
A
i del’équation (4).
2. PARTIE
NUMÉRIQUE. -
Ceparagraphe
est lui-même divisé en
quatre sous-paragraphes
dont lepremier
et le troisième sont essentiellement destinésaux utilisateurs. Le
problème général
sera de nou-veau
posé,
d’une manièreformelle,
afin de permettreune classification des différentes méthodes numéri- ques
qui
conclura cettepremière partie. Quant
audeuxième,
il montre un nouvelangle d’approche
pour la TMG et donne le
principe
de fonctionnement des programmes ainsiqu’une description
des contrô- les internes des codes.Chaque
matériauphysique (avec
son ê, JL eto-)
donnera naissance à un domaine. Il estparfois
nécessaire de diviser un même matériau en
plusieurs
domaines pour faciliter le traitement de frontières
aux formes très tarabiscotées. On
parlera
dans ce casde
(sous-)domaines fictifs,
dont le traitement est exactementpareil
aux autres.Soit 2 domaines
Di
etDj,
leproblème
à résoudrese pose
formellement,
comme suit(problème
deDirichlet) :
L’équation (2i) représente
leséquations
dechamps
d’Helmholtzhomogènes (Gi,j
=0)
ou pas.Nous avons vu dans la
partie analytique
que les fonctions de base sont des solutions deséquations
dechamps. L’équation (3i) représente
les conditions de continuité à la frontière des domaines. Ces condi- tions sont satisfaitesnumériquement
dans un certainnombre de
points
dupourtour (matching points
ouMP)
en utilisant unegénéralisation
de latechnique collocation, qui grâce
aux améliorations dupère
dela
méthode,
Ch. Hafner[2, 3],
devient MMP. Enrevanche,
dans d’autres groupes, l’évolution s’estplutôt
faite audépart
de la méthode des moments. Ace
stade,
il estimportant
depréciser
cequi
faitl’originalité
des codes MMP. Eneffet,
le traitementanalytique n’apporte
rien de franchement révolution-naire,
sauf si l’on considère que de nombreux codes calculent les différentescomposantes
deschamps séparément.
Demême,
le traitementnumérique
estconnu
(la
méthode des moindres carrés remonte àGauss)
et le restepeut paraître
de la cuisine de programmeur, si ce n’estqu’un
certain nombre d’idées nouvelles ouplutôt
la combinaison de toutes cestechniques permette
cesperformances
des codes.Le fait d’utiliser des
multipôles
à laplace
demonopôles
comme dans la méthode descharges [17]
d’abord
proposée
par J. J. Thomson et dont lesapplications
sont essentiellement enstatique,
d’utili-ser des
systèmes d’équations
surdéterminésplutôt
que des
systèmes quadratiques
comme dans lacollocation
classique (hypothèse
deRayleigh)
etfinalement d’autoriser
plusieurs emplacements
pour lesmultipôles permettant
d’obtenir un meilleur traitementd’objets
de forme variée. La méthode apour
point
dedépart
leséquations
de Maxwell(et
non les
équations
deCoulomb-Laplace
comme dansla méthode des
moments)
et dérive d’unegénéralisa-
tion du
principe
deHuyghens
où les sources duchamp
seraientplacées
à l’intérieur du corps.Le
système d’équations (2i)
et(3i) permet
une classification des différentes méthodesnumériques :
-
semi-analytique ((3i)
satisfaitenumériquement
et
(2i) analytiquement,
parexemple TMG)
-
semi-numérique ((2i)
satisfaitenumériquement
et
(3i) analytiquement)
-
purement numérique (les équations
sontapprochées numériquement).
Les
avantages
et les inconvénients dechaque
classe seront
soulignés
dans le dernierparagraphe,
en
rappelant
que les méthodespurement analytiques
n’ont
plus qu’un champ d’application
restreint.2.1
Règles
pour l’utilisateur. - Etudions mainte- nant,quelle
est la marche à suivre pour résoudre unproblème
concret.La
première
chose à faire est desimplifier
lagéométrie
etd’engendrer
lesMP,
sans oublier d’utiliser lessymétries qui
réduisent le coût du calcul. Le nombre total de MP est donné par lafréquence (un
minimum de 5 ettypiquement
10 MPpar
longueur
d’onde pour les surfacescourbes)
etpar le
type
de surface(avec
ou sansdiscontinuité).
Le choix de
l’emplacement
des MP est tout à faitlibre
(par exemple, équidistants
les uns desautres),
sauf cas très
particuliers [9, 10].
Comme les codesMMP sont basés sur l’utilisation de
plusieurs
multi-pôles
pardomaine,
il faut déterminerl’origine
de cesmultipôles
et bien choisir l’ordre maximum afin d’éviter desdépendances
linéaires pour les fonctions dans un même domaine(et
donc une matricesingulière).
Ce processus a étécomplètement
auto-matisé en
2D-statique [15]
et enpartie
pour les codesdynamiques.
Dans tous les cas desimples
considéra-tions
géométriques
sont suffisantes. Toutd’abord,
comme
l’équation (6)
le montre, lesmultipôles
ontune
singularité
àl’origine ;
il faut donc lesplacer
àl’extérieur du domaine pour
lequel
ils fonctionnent ! Leconcept
dessphères tangentielles
en 3D(cercles
en
2D) permet
de couvrir le domaine à considérer.La
figure
1 montre comment le domaine extérieur à uncylindre métallique
delongueur 5,5
unités et dediamètre 1 unité est
approximé
par troissphères.
Lasphère supérieure
estgardée
ouverte afin depermet-
tre une meilleure vue de
l’angle
de vision du MP.Les
multipôles
serontplacés
au centre dessphères.
Si les
sphères peuvent s’interconnecter,
en aucun casplusieurs multipôles
nepeuvent
être contenus dansune même
sphère. Quant
à l’ordremaximum,
c’estaussi
simple, puisqu’il s’agit
de considérerl’angle
deFig.
1. -Cylindre métallique approximé
par dessphères. [Metallic cylinder approximated by spheres.]
vision maximum
(pour 0
et4»
dupôle
et de deuxMP voisins
(dans
lasphère
d’influence dupôle,
voirFig. 1) :
Ceci
permet
d’unepart
d’obtenir unsystème qui
soit suffisamment surdéterminé
(4-10
foisplus d’équations
qued’inconnues),
le nombred’équations
étant donné par le nombre de MP
(multiplié
par le nombre de conditions decontinuité, c’est-à-dire,
engénéral,
3 pour les conducteursparfaits
ou 6 pour les autrescas).
Le traitement des discontinuités(poin-
tes,
coins, etc.)
demande un soinparticulier
dans lechoix des MP et de l’ordre des
multipôles [9, 10],
dont
l’emplacement
est contrôlé d’une manière conventionnelle(ce sujet
est vaste et ne sera pas traité dans le cadre de cettecommunication,
il fautsimplement
remarquerqu’il
est inutiled’implémen-
ter des fonctions
spéciales).
Pour des corps
diélectriques
avec ou sanspertes,
leprincipe
est lemême,
mais il est aussipossible
d’utiliser comme fonctions de base ce que l’on
appelle
des« expansions
normales » dont la forme estéquivalente
auxmultipôles,
si ce n’est que lesfonctions de Hankel sont rem lacées ar des fonc- tions de Bessel. Ces fonctions ont une
singularité
àl’infini
(si l’argument
estcomplexe)
et nepeuvent
donc être utilisées que pour l’intérieur de corps. Lesavantages
et les limitations de cettetechnique
serontdécrits dans une
publication
ultérieure. Le casgénéral
utilise donc desmultipôles
à l’extérieur du domainediélectrique.
La
figure
2 donne lecomportement
duchamp électrique
d’undipôle.
Et ceci termine le travail de l’utilisateur ! S’il a
respecté
toutes cesrègles,
iln’y
aura pas deproblè-
mes de matrice mal conditionnée.
Fig.
2. -Champ électrique
d’unmultipôle sphérique
d’ordre 0,1.
[Electrical
field for amultipole
of order0.1.]
2.2 Contrôles internes. - Etudions maintenant la méthode
employée
par le programme pour résoudreun
problème.
D’un côté lagéométrie
est définie ete autre un eve
oppement
en onc ion e ase esà
disposition.
Pourgénérer
unsystème d’équations qui peut
être résolu par unordinateur, plusieurs possibilités
s’offrent :-
Projection :
unproduit
scalaire estdéfini,
desfonctions tests sont choisies et on annule la
projec-
tion de
l’équation (de champ
ou decontinuité)
surles fonctions tests.
Lorsque
les fonctions tests sontégales
aux fonctions debase,
onparle
de méthodede Galerkin.
- Collocation : pour
chaque MP,
on écrit leséquations
de continuité que l’on résout directement.Le
grand désavantage
de cette méthode est que, suivant lesproblèmes, l’emplacement
des MPinfluence fortement la solution. D’autre
part,
si l’erreur est nulle àl’emplacement
duMP,
entre les MP c’est loin d’être le cas.- Méthode de l’erreur
(quadratique) :
il existedeux manières de
présenter
cette méthodequi
sedifférencient essentiellement
historiquement.
Soiton
imagine
unegénéralisation
de la collocation avecplus d’équations
que d’inconnues ou l’erreur neserait pas exactement nulle sur le
MP,
soit on définitune fonction erreur
qui
sera minimisée.Quoi qu’il
en soit cette méthode est
équivalente
à latechnique
de
projection
avec un choix des fonctions tests de Galerkin en choisissant les« poids »
correctement[3].
Considérons
toujours
la frontière aG entre deuxdomaines
Di
etDj :
soit 772,
la fonction d’erreurquadratique :
où
Une fois les
composantes
deschamps
écrites sousla forme d’une série où les
Ai
sontinconnus,
il suffitde différentier par
rapport
à ces coefficients et à annuler pour obtenir lesystème d’équations.
Il est àremarquer que pour notre méthode
« semi-analyti-
que
», ~Gi
=71 Gj
= 0 et seul lepourtour
est àconsidérer. Cette fonction erreur a la dimension d’une
énergie
et unparallèle peut
être tracé avec la méthode des EF. Dans sa classification des différen-tes méthodes
numériques, Zhang [19,
20 + livre àparaître] part
duprincipe
que toutes utilisent unefonctionnelle. Puis il
distingue
deux branchesprinci- pales,
l’une variationnelle et l’autre avec les résiduspondérés (Method
ofWeighted Residuals), puis
ilsubdivise cette dernière entre méthode sur le pour- tour et à l’intérieur du corps. Sur le
pourtour
existent essentiellement des méthodesintégrales (BIEM, BEM, etc.),
mais aussi la TMGqui
ellen’est pas une méthode
intégrale.
Onpeut
aussiinterpréter l’équation (8)
comme le fait que leséquations
de continuité sontenregistrées, après
avoir été dotées d’un
poids approprié
àl’emplace-
ment de
chaque
MP. Cette nécessairepondération
des différentes
équations s’explique
par :- Les dimensions de E et H sont différentes d’un facteur
105,
mais surtout D et E(eo
=1/36
1T x10- 9 [MKSA])
et B et H(03BC0 = 4 03C0 10-7
[MKSA])
sont d’une dimension encore bien diffé- rente. Leséquations
de continuité devront être dotées d’unpoids
différent(voir Eq. (9))
pour éviterune
prépondérance
d’une descomposantes
duchamp qui peut
influencer la réalitéphysique
durésultat.
- La distance au MP voisin définit aussi un
poids
pour
chaque équation (ceci
vient del’équivalence
avec la méthode de
Galerkin).
- Et
finalement,
unpoids supplémentaire peut
être installé sur un MPparticulier (pour
que les conditions de continuité dans ce MP soientplus
exactement
remplies).
Tout ceci pour
empêcher
que desdigits
soient« effacés » lors du calcul.
Pour la mise en mémoire seul
chaque
rang estcalculé, puis
il est« update »
etenregistré
sous laforme d’une matrice
triangulaire,
avec un nombre decolonnes
plus important
que delignes.
La résolution du
système d’équations
utilise laplus grande partie
dutemps
de calcul. La recherche des valeurs propres(numériquement,
à l’aide d’unalgorithme d’approximation parabolique,
par exem-ple), lorsque
celles-ci sontcomplexes, peut
s’avérerdifficile, malgré
le faitqu’une
bornesupérieure
etinférieure soit donnée. Tout d’abord ce n’est pas un
problème linéaire,
ensuite il est difficile d’assurer l’unicité et lacomplétude
des modes trouvés etfinalement un minimum et non un zéro
(dans
le casde
MMP)
est recherché. Enpassant,
il faut remar-quer que la valeur du déterminant n’est définie que pour une matrice
quadratique.
D’autrepart,
cette minimisation du « déterminant »(en fait,
seul ledernier terme est
considéré,
car c’est la sommequadratique
deserreurs)
doit être effectuéesoigneu-
sement, sinon on obtient la solution triviale. Il faut donc normer la fonction erreur en la divisant par une
amplitude :
q2/A
= minimum. Cecipermet
aussi deprivilégier
un mode depropagation.
Cette recherchepeut
s’effectuer interactivement en résolvant toutd’abord un
problème équivalent,
avec un y réel et enprenant
cette valeur comme base dedépart
pour laseconde recherche
(la plupart
desapplications prati-
ques utilisent des matériaux avec des
pertes faibles).
Pour inverser une matrice non
quadratique,
laméthode la
plus
connue consiste à lamultiplier
parsa
transposée
et de l’inverser ensuite par une techni- que deCholesky.
C’est une méthode « bon marché »en
temps
decalcul,
maisqui peut
poserproblème
sila matrice n’est pas
parfaitement
conditionnée. Nous utilisons des routines LINPACK basées sur lesplans
de rotation de Givens
(améliorées
par une détection des zéros et une meilleure mise enmémoire) qui
sont un peu moins
rapides,
maisplus
fiables. Elles sont faciles àparalléliser,
cequi
permet l’utilisation de cartes avecplusieurs
«transputers » (T800) qui
réduisent fortement
(voir chapitre suivant)
letemps
de calcul.2.3
Dépendances linéaires,
combinaisons etsymé-
tries. - Comment éviter les
dépendances
linéaires etles matrices mal conditionnées dans le cas d’un
problème
avec unegéométrie complexe
etqui
demande de nombreux
multipôles ?
Ce n’est pas l’utilisation des 6 conditions de continuité
qui
poseproblème
car ladépendance
linéaire
analytique
etnumérique
n’est paséquiva-
lente. Bien au
contraire, l’expérience
aprouvé
queces conditions de continuité
apportent
un meilleur résultat[3].
Ceci est dû au fait que dans certainesconfigurations
dechamp,
seule une descomposantes
est vraiment
importante (par
sonamplitude).
Sicette condition de continuité pour cette
composante
n’est pasexplicitement remplie,
alors laqualité
ducalcul n’est pas
garantie. Quant
aux différents ordres desmultipôles,
ils sontorthogonaux
les uns auxautres et linéairement
indépendants.
Enrevanche,
ily a des limitations à la taille des
problèmes
que l’onpeut
calculer. Toutsimplement
par laplace
mémoiredisponible.
Cela commence avec la limitation à 512 kB despremières
machines fonctionnant surMS-DOS
qui
autorisait environ 120inconnues,
à deslimites nettement
plus
élevées comme on le verradans le
chapitre
suivant. Il existepourtant plusieurs
moyens pour réduire les dimensions de la matrice.
L’un d’eux consiste d’abord à calculer un
problème plus simple
et ensuite d’utiliser ce résultat comme source duproblème plus complexe.
Un autreconsiste à utiliser les
symétries
des corps et deschamps.
Le but avoué était aussi de gagner dutemps
decalcul,
mais il s’est avéré quel’implantation
detoutes sortes de
symétries
alourdissait le code et surtout s’est révélé d’un usage peusouple
pour les utilisateurs.Actuellement,
seules lessymétries
diadi-ques par
rapport
à chacun desplans
xy, xz, yz ont étéconservées,
même lasymétrie
rotation-nelle en 3D n’est
plus
utilisée que pour des tests de vitesse.Si l’on recherche la
plus grande précision possible,
il
peut
être utile de diviser certains matériaux ensous-domaines fictifs. D’autre
part,
il est faciled’implanter
d’autres éléments : parexemple,
onpeut
calculer lechamp
d’une antenne mince avecMM et ensuite étudier le
champ
de diffractionproduit
sur un autreobjet
avec MMP. D’autresapplications
utilisent les coordonnees cartesiennesou encore des solutions
analytiques (par exemple,
les
guides
d’ondesrectangulaires,
ou les modes TEMsur un câble
coaxial)
comme source deproblèmes
modifiés.
De
plus, l’implantation
des séries de Fourierpermet
le calcul de sources nonsinusoïdales,
notam-ment de trains
d’impulsions.
Lesintégrales
de Fou-rier
(ou
transformation deLaplace) posent
le pro- blème de la transformation inversequi
demande destemps
de calculimportants.
D’autres
exemples
de combinaison avec d’autresméthodes sont en cours
actuellement,
unexemple
est donné dans
[11].
D’autresprojets
sont en coursafin de calculer des éléments non
linéaires,
etc.2.4
Comparaison
avec les méthodes lesplus
couran-tes. - Ce court
paragraphe
voudrait montrer lesdifférences
majeures qui
existent entre les codesMMP et les autres codes basés sur d’autres métho- des. Nous nous limiterons à une
comparaison
avecles méthodes les
plus
usuelles comme la GTD(General Theory
ofDiffraction),
MM(Méthode
desMoments),
EF(Eléments Finis)
FD-TD(Finite
Difference-Time
Domain)
et bien sûr la TMG. Il nes’agit
pas ici de décrire en détailchaque méthode,
mais
juste
d’enindiquer
lesprincipes philosophiques principaux.
- GTD est basée sur la théorie des rayons lumineux
qui
remonte à Newton et à Fermat. Cette méthode utilise essentiellement desprincipes géomé- triques
pourprévoir
les réflections et son domained’application
est en hautefréquence
pour le calcul degrands objets.
- EF est
apparenté
à laphysique quantique (Hamilton)
parl’intégrale
de variationqui
est lecoeur des codes. Bien
adaptée
aux domainesfinis,
non linéaires et de
géométries complexes.
- FD-TD est basée sur les
Mathématiques
discrè-tes
(discrétisation
del’opérateur)
et lechamp d’application
est similaire à celui de la FEM.- MM au sens de
Harrington [6]
utilise desprincipes
que Coulomb etAmpère
avaientdévelop- pés,
deséquations intégrales
etdéveloppe
les cou-rants et les
charges.
Il estparticulièrement
bienadapté
auxobjets
fins et bons conducteurs.- TMG résout
l’équation
d’Helmholtz et donc leséquations
de Maxwell. Ils’agit
doncd’équations
à dérivées
partielles.
Parrapport
àGTD,
les limitessont la taille du corps. Le
problème
pour toutes les méthodes basées sur la théorie ondulatoire de lalumière,
ce sont lesproblèmes
d’effacement dedigits,
car pour les hautesfréquences
les ombresderrière le corps sont très franches et il est difficile pour un ordinateur d’obtenir un zéro absolu
lorsque
celui-ci est une
superposition
deplusieurs
valeurs defonctions.
avantage e et - sur a es que les non-linéarités
peuvent
être calculées. En revan-che,
lestemps
dedressage
de la matrice sontimportants.
Deplus
les domaines ouverts demandentun traitement
spécial.
La situation actuelle estqu’il
n’existe pas vraiment de codes EF
capables
decalculer les
champs électrodynamiques
non linéairesavec effet
d’hystérésis.
MM et TMG ou
plutôt
NEC et MMP ont, enfait,
de très