HAL Id: tel-01445891
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Étude de propriétés photophysiques de protéines
fluorescentes par dynamique moléculaire
Jeremy Verdiere
To cite this version:
Jeremy Verdiere.
Étude de propriétés photophysiques de protéines fluorescentes par dynamique
moléculaire. Chimie théorique et/ou physique. Université Paris Saclay (COmUE), 2016. Français.
�NNT : 2016SACLS450�. �tel-01445891�
NNT : 2016SACLS450
T
HESE DE DOCTORAT
DE
L’U
NIVERSITE
P
ARIS
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ACLAY
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UNIVERSITE
P
ARIS
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”
E
COLE
D
OCTORALE N
° 571
Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes
Spécialité de doctorat: Chimie
Par
Jérémy Verdière
Etude de propriétés photophysiques de protéines fluorescentes par
dynamique moléculaire
Thèse présentée et soutenue à Orsay, le 19 décembre 2016 :
Composition du Jury :
M Gerald MONARD Professeur, Université de Lorraine
Président
M Florent BARBAULT Maitre de conférences, Université Paris Diderot Rapporteur
Mme Isabelle NAVIZET
Professeure, Université-Paris-Est-Marne-La-Vallée Rapporteur
Mme Helène PASQUIER
Maitre de conférences, Université Paris Sud Examinatrice
M Gerald MONARD Professeur, Université de Lorraine
Examinateur
Mme Isabelle DEMACHY
Professeure, Université Paris-Sud
Directrice de thèse
Remerciements
Avant de commencer cette thèse, je souhaite remercier toutes les personnes grâce auxquelles ce
travail a pu être réalisé et ce, dans des conditions très agréables.
Tout d’abord, je remercie Mehran Mostafavi et Philippe Maitre, les deux directeurs qui se sont
succédé au cours de ma thèse, ainsi que David Lauvergnat, animateur de l’équipe Théosim pour
m’avoir permis d’effectuer ce travail au laboratoire de Chimie Physique d’Orsay, et m’avoir bien
accueilli.
Deuxièmement, je tiens à remercier tout particulièrement Isabelle Navizet et Florent Barbault, pour
le travail de rapporteur qu’ils ont effectué sur ma thèse, ainsi qu’aux autres membres du jury qui ont
accepté d’examiner mon travail de thèse: Hélène Pasquier et Gérald Monard.
Ensuite, je tiens à remercier tout particulièrement Isabelle Demachy, Bernard Lévy et Jacqueline
Ridard qui m’ont encadré au jour le jour sur ce travail et sans qui rien de tout cela n’aurait été
possible. Ces trois années ont été riches en apprentissage et je le dois beaucoup, d’une part aux
discussions que nous avons eues mais surtout aux encouragements que vous m’avez toujours
prodigués. Vous avez fait de ces trois années un moment agréable.
Je remercie également Fabien Caillez, Aurélien de la Lande, Pascal Pernot pour les nombreuses
discussions et explications que nous avons pu partager.
Je tiens également à dire un grand merci aux autres doctorants et post-doctorants avec lesquels j’ai
pu discuter au cours de cette thèse que ce soit autour d’un repas ou d’un morceau de chocolat je
pense notamment à Natacha, Cecilia et Thiago et à ceux avec qui nous partagions le petit déjeuner
du vendredi comme Germain et Xiaojing.
Merci également à Joël et Merciano De Azevedo du service logistique pour leur aide, ainsi qu’à Anne
Morel, Delphine Lelievre, Elodie, Eve Ranvier, Marie-Françoise Lecanu et Séverine Bourguignon du
service administratif qui ont toujours été souriantes et prêtes à m’aider à compléter les documents
officiels.
Pour finir, je remercie ma famille et mes proches de m’avoir toujours soutenu dans ce travail. Je tiens
surtout à remercier Mélanie pour sa patience et sa compréhension durant tout le temps qu’a duré ce
travail de thèse.
I Introdu tion 3
I.1 La famille desprotéines uores entes . . . 3
I.2 Généralitéssurla uores en e . . . 7
I.3 Utilisationdesprotéines uores entes . . . 9
I.4 Lesprotéines étudiées . . . 10
I.5 Appro he despropriétés photophysiquespar simulation . . . 12
II Transfert de proton dans Padron 14 II.1 Introdu tion . . . 14
II.2 Energie du hromophore neutre ou anionique dans diérentes géométries dansle vide . . . 17
II.2.1 Dénition de l'anitéprotonique . . . 17
II.2.2 Anitéprotonique du hromophore dansdiérentes géométries.Choix de laméthode de al ul.. . . 17
II.2.3 Corre tion desanités protoniques al ulées . . . 21
II.2.4 Anitéprotonique du hromophore danssesdiérentesgéométries. . . 24
II.2.5 Con lusion . . . 28
II.3 Transfert deproton entre le hromophoreetlatyrosine danslevide . . . 29
II.4 Eet del'environnement . . . 32
II.4.1 ModèleH
2
O- HO−
. . . 32II.4.2 Modèleave une molé uled'eau spe tatri e . . . 34
II.4.3 Représentation de lamolé ule d'eauspe tatri e . . . 36
II.4.4 Con lusion . . . 37
II.5 Transfert de protondepuis Tyr159 vers le hromophoreen onformation trans et is au sein delaprotéine Padron . . . 37
II.5.2 Dynamique dePadronave le hromophoreisomérisé en onformation is. 45
II.6 Voisinagedu hromophoreen onformation is et trans . . . 51
II.7 Con lusion. . . 57
IIIEtude de la protéine EosFP 59 III.1Introdu tion . . . 59
III.2Dynamique del'état fondamental . . . 61
III.2.1 Préparation dessimulations molé ulaires . . . 61
III.2.2 Analyse desréseauxde liaison hydrogènedans l'étatfondamental . . . 64
III.3Cal ul desspe tresd'absorption de EosFP . . . 66
III.3.1 Méthode : . . . 66
III.3.2 Spe tresde EosFP . . . 71
III.4Dynamiques de l'étatex ité deEosFP . . . 73
III.4.1 Rledelamolé uled'eausurladynamiqueinternedu hromophoreàl'état ex ité . . . 73
III.4.2 Analyse desdynamiquesde l'état ex ité . . . 75
III.5Intégrationdire te . . . 77
III.6S héma inétique . . . 85
III.7Con lusiondu hapitre . . . 93
IVCon lusionGénérale 95 A Dynamiques molé ulaires 104 A.1 Proto ole de minimisation etde miseà l'équilibre . . . 104
A.2 Protonation deshistidines . . . 105
A.2.1 Dans Padron . . . 105
A.2.2 Protonation deshistidinesde EosFP . . . 106
A.3 Champ de for e . . . 106
A.3.1 Champ de for edesrésidus nonstandard . . . 107
Introdu tion
Cette thèseporte surl'étudethéorique de protéines uores entes. Ces protéines sont très
large-ment étudiéesdu fait deleur intéret en biologie. Bien que les protéines uores entes soient très
utilisées, les mé anismes molé ulaires sont en ore largement mé onnus. Mieux omprendre es
mé anismespeutpermettredelesaméliorer,notamment enorientantdes hoixdemutationsqui
permettront de modier leurs propriétés photophysiques. Dans ette thèse, nous her herons à
élu ider deux asparti uliers.
I.1 La famille des protéines uores entes
Lesprotéinesuores entessontunevastefamilledeprotéines.Lapremièreàavoirétédé ouverte
est la GFP (Green Fluores ent Protein) en 1962 dans la méduse Aequorea vi toria[1℄. Depuis,
de nombreuses autres l'ont été dans diérents organismes tel que des oraux[2 , 3, 4 ℄ ou des
anémones[5 ℄. L'isolement du gène odant pour la protéine de la GFP en 1992 par Prasher[6 ℄
ainsi que la répli ation de la protéine dans d'autres organismes vivants[7 ℄, ont montré que la
maturation de la protéinese fait sans ofa teur, que e soit son repliement, ou laformation de
son hromophore. Cet élément en faitunoutil de hoix pour les étudesin-vivo.
La première ristallisation de laGFP en 1974 par Morise et al[8 ℄ puisla résolution simultanée
desastru tureen1996par leséquipesdeYang[9 ℄ etOrmö[10 ℄ontpermisdemettreenéviden e
l'existen e d'un tonneau omposé de 11 brins
β
et une héli eα
au entre de e tonneau. C'estsur ette héli eque le hromophore est a ro hé. Dansla GFP,il est formé après lerepliement
en présen ed'oxygène àpartirdesrésidus Ser,Tyr, Gly.
héli e entrale qui porte le hromophore. En doré : revasse entre deux brins qui expose le
hromophoreau solvant.
D'apresCubittetal[11 ℄laformationdu hromophoredelaGFPsefaitselonlemé anismedé rit
-H
2
+H
-H
HO
O
N
H
O
Val68
HN
O
OH
N
H
Phe64
Ser65
Tyr66
Gly67
HO
O
N
O
Val68
HN
OH
OH
N
H
Phe64
Ser65
Tyr66
Gly67
-H
2
O
HO
O
N
O
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N
OH
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H
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Gly67
HO
O
N
O
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N
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N
H
Phe64
Ser65
Tyr66
Gly67
-
O
O
N
O
Val68
N
OH
N
H
Phe64
Ser65
Tyr66
Gly67
O
2
Fig. I.1.2 Cy lisation du hromophore dela GFP,d'aprèslemé anismeproposé par Cubit et
al[11 ℄.
Le hromophoreest omposédedeux y lesaromatiques,l'imidazolinoneetlephénol,reliésentre
euxparungroupementCH. Lapartie onjuguédu hromophoreestprésentéesurlagureI.1.3.
N
N
CA2
CB2
CG2
O-O
τ
HB2
ϕ
Fig. I.1.3 Partie onjuguéedu hromophoreresponsable delauores en e
Lestorsionsautourdesdeuxliaisonsquirelient les y les(lepont entrelesdeux y les)seront
nommées torsion
τ
s'il s'agit de l'angle de torsion entre les atomes CA2 etCB2 (nomen laturesurlagureI.1.3) et
ϕ
s'ils'agitdel'angledetorsionentrelesatomesCB2etCG2. Lestorsionslelong de e pont jouent un rle lé danslespropriétés photophysiques du hromophore.
Dans les diérentes protéines de la famille, on trouve le hromophore dans deux états de
pro-tonation : une forme neutre, ave un proton sur l'oxygène du phénol et une forme déprotonée
anionique. Ces deux états de protonation ont des propriétés d'absorption diérentes. Sous sa
Le hromophore étant enfoui dans le tonneau
β
, il n'est pas en onta t dire t ave le solvant.On peut néanmoins remarquer que fa e au hromophore, il y a une ouverture du tonneau
β
(représentéeendorésurlagureI.1.1).Cetteouverturequel'onretrouvedanstouteslesprotéines
uores entes est importante ar des molé ules d'eau du solvant peuvent s'introduire dans le
tonneau
β
à travers elle.La mutagénèse dirigée appliquée à la GFP ou à d'autres protéines uores entes naturelles a permis d'agrandir la famille des protéines uores entes, et d'étendre la gamme des longueurs d'onded'émissionsurtoutlespe trevisibledel'infrarougeàl'ultraviolet.Cesmutationstou hent à lafoisle hromophore etlesrésidus pro hes.
Parmi ette famille, il existe des protéines dans lesquelles on peutfaire passer le hromophore
d'une forme a tive (uores ente) à une forme ina tive (non-uores ente) ou l'inverse, à l'aide
d'une ex itationà une longueur d'ondedonnée. Ces protéines sont dites photo-a tivables. Dans
ette thèse,nousétudierons l'une de esprotéines :Padron.
Uneautrevariétédeprotéineuores enteest elledesprotéinesphoto onvertibles.Dans es
der-nières, il estpossiblede hangerla ouleur d'émission du hromophoreà l'aided'une ex itation
de longueur d'onde diérente de ellede l'absorption induisant l'émissionde uores en e. Dans
le as de EosFP, le hromophore est omposé des résidus His62, Tyr63 et Gly64. Il absorbe et
émetinitialement danslevert[4 ℄.Uneirradiationdanslepro he ultraviolet entraine unerupture
deliaison peptidique entrele hromophoreetlerésiduPhe61 quilepré ède.Lesréarrangements
induitspar ette rupturede liaison onduisent à uneextension de lapartie aromatique du
hro-mophoreau y leimidazoledel'histidine62(premierrésiduqui omposele hromophore), equi
entraine un dé alage des longueursd'onde d'absorption et d'émission dansle rougede manière
irréversible.Dans ettethèse,nous étudieronslaforme verte deEosFP.
Les stru tures du hromophore dans ses formes verte et rouge sont représentées sur la gure
I.1.4.
N
N
C
O
N
N
N
C
O
Phe61
C
O
Asn65
O
-H
N
N
O
-O
N
N
NH2
C
O
Phe61
C
O
Asn63
H
Fig. I.1.4 S héma du hromophore dans ses formes verte (à gau he) et rouge (à droite). Les
hydrogènesont étéomispour plusde larté.
Le rle physiologique des protéines uores entes dans les organismes marins où elles sont
longueur d'onde[14,15 ,16℄, laphotoré eption[17℄ou en ore le amouage[18℄.
Les protéinesdéveloppéespar mutagénèsedirigée sont optimiséespour desappli ationsen
ima-gerie ellulaire. Les protéines photoa tivables sont parti ulièrement intéressantes pour le
déve-loppement de méthodesd'imagerie superrésolues.
I.2 Généralités sur la uores en e
Une molé ule peut absorber un photon pour passer de son état fondamental (
S
0
) à un étatex ité (
S
1
). Cette transition est verti ale si elle se fait sans réarrangement de géométrie. La géométrie d'arrivée à l'état S1
est appelée géométrie Fran k-Condon (FC). Une fois dans l'état ex ité, lamolé ule va ee tuer une relaxationvibrationnelle. C'est dans ette géométrie qu'ellevapouvoirsubirune désex itationradiative,etdon retourneràl'étatfondamental enémettant
un photon. Un autre mé anisme possible est elui de la onversion interne (CI), si la molé ule
ex itée est dansune géométrie qui présenteun fort ouplage vibronique ave l'étatéle tronique
del'étatfondamental, e ouplagepermetàlamolé ulederetourneràl'étatfondamentalparune
transitionnonradiative.Cesdeuxphénomènessonten on urren e.LagureI.2.1représenteles
mé anismes quipermettentladésex itationdu hromophoreunefoisqu'ilaabsorbéunphoton.
La uores en e peut-être ara térisée par diérents paramètres : lalongueur d'onde d'émission
de uores en e, lerendement quantique de uores en e
φ
f luo
etla duréede vie de uores en eτ
f luo
.Leslongueursd'ondesd'absorptionetd'émissionsontinversementproportionnellesàladiéren e
d'énergie entre les états S
0
et S1
. De plus, du fait de la relaxation vibrationnelle qui abaisse l'énergiede l'état S1
,nousavons :λ
absorption
< λ
´
emission
Le rendement quantique de uores en e
φ
f luo
est égal au rapport du nombre de photons émisetdu nombredephotons absorbés.Le temps devie de uores en e,
τ
f luo
,est ladurée moyenne d'émission de uores en e. Les deux grandeurs dépendent de l'e a ité despro essus radiatifsetnonradiatifs.Dansle assimple,oùàtoutinstantle hromophorepeutsedésex iterparl'une
des deux voies, ave des onstantes de vitesse de désex itation radiative (k
r
) et non radiative (knr
),on trouve danslalittérature[19℄que :dS
1
dt
= −(k
r
+ k
nr
)S
1
En intégrant ette équation surletemps, onobtient :
L'expression du rendement quantique(
φ
f luo
) estalors :φ
f luo
=
k
r
(k
r
+ k
nr
)
et elledu temps devie de uores en e(
τ
f luo
), quise onfond alors ave letemps devie moyen de l'étatex ité est:τ
f luo=
1
k
r
+ k
nr
Dansle asdesprotéinesuores entes, le hromophorequ'ilsoitneutreouanioniqueadopteune
géométrie d'équilibre plane, dans laquelle les deux angles du pont (
ϕ
etτ
) sont pro hes de 0et les géométries présentant desvaleursimportantes de es angles sont défavorables[20,21 ,22 ℄.
Maisdansle asdu hromophoreanioniquedanssonétatex ité, en'estplusvrai.Lagéométrie
planedu hromophoreestunétatmétastableetontrouve 4minimasd'énergies,lo alisésen
τ
=0°,
ϕ
=±
90°etτ
=±
90°,ϕ
= 0°(stru tures"twistées"). Dans esgéométries, ladésex itationradiativeestimpossibleet,au ontraire,la onversioninterneversl'étatfondamentalestpossible
du faitd'unefaible diéren e d'énergie entre les étatsS
0
etS1
des stru turestwistées.Don , suivant sagéométrie,le hromophore pourra soit subir une onversion radiative,soit une
onversion non radiative. On peut noter dèsà présent quel'on s'é arte alors du modèle simple
présenté i-dessus, où les deuxpro essussont supposés avoirlieu ave lamême vitesse,quelque
soit letemps, don quelquesoit lagéométrie.
Lesbarrières entrelagéométrie planeetlesgéométriestwistéessont trèsfaiblesdansle
hromo-phore anioniqueisolé, soumis à sesseules for esinternes, il va subir très viteune torsionqui va
l'amener aux géométriesnon uores entes etiln'est don pratiquement pasuores ent[23℄. Les
protéinessontuores entes arellesfournissentau hromophoreunenvironnementsusamment
rigide pour bloquer ou ralentir ses mouvements de torsion et le maintenir dans une géométrie
pro he dela géométrie planeoù ilpeutuores er.
Ainsi, la GFP sauvage possède unrendement quantiquede uores en e expérimental,
φ
f luo
,de 0.79[24 ℄, et une durée de vie de uores en e,τ
f luo
,de 3.2ns[25 ℄. Si on dénature la protéine, le rendement quantiquede uores en e devient quasiment nul[26 ℄, etsa duréede vie est alors deS
0
:étatfondamentalS
1
:premierétat ex itéFC :géométrie Fran k-Condon
I.3 Utilisation des protéines uores entes
La prin ipale utilisation des protéines uores entes est le marquage ellulaire. En introduisant
legène odantpourlaprotéineuores ente àlasuited'uneprotéinequel'onsouhaiteétudier, il
est possible de faire exprimerà un organisme une protéine himère, qui sera uores ente. Dans
le meilleur des as, ette protéine himère ne perdra pas son rle premier dans la ellule et la
protéine uores ente rajoutée à sa suite permettra de la lo aliser dans la ellule au ours du
temps.
Une autre utilisation possible des protéines uores entes est le Transfert d'Energie par
Réson-nan e detype Förster(FörsterResonnan eEnergy Transfer)[28 ℄,quiaétérendupossiblepar la
multipli ation desprotéines uores entes esdernières années. Pour l'utiliser, ilfaut avoir deux
protéines uores entes que nous nommerons A et B. Le spe tre d'absorption de la protéine B
doit re ouvrir au moins partiellement le spe tre d'émission de la protéine A, e qui limite le
hoixdesdeuxprotéines.Dans e as,silesprotéines Aet Bsont pro hesdansl'environnement
ellulaire, 'est-à-dire àune distan e inférieure à 10 nm et orre tement orientées([28℄, hapitre
9), uneex itation delaprotéine A onduit à untransfertd'énergie non radiatifvers laprotéine
sielles sontenintera tion danslemilieu ellulaire etégalementavoirun suivitemporel de ette
intera tion[29℄.
Lesprotéinesphotoa tivables sontdesoutilsparti ulièrement adaptésauxte hniquesd'imagerie
de très haute résolution, notamment à l'aide de la méthode RESOLFT[30℄ (REversible
Satu-rable Opti alLinearFluores en eTransitions).Cettete hnique onsisteàmarquer uneprotéine
d'intérêt à l'aided'une protéinephotoa tivable. Dansun se ondtemps, ons anne l'é hantillon,
de manièreàéteindre lauores en edetoutes les protéinesuores entes saufen unpoint eton
fait une a quisition d'images. On pro ède ainsi sur l'ensemble de l'é hantillon et on peut ainsi
obtenir une image dite superrésolue.
Les protéines photo onvertibles sont surtout utilisées pour analyser les diérents milieux
ellu-laires, notamment à travers les te hniques de FLIM[31 ℄ (Fluores en e-Lifetime Imaging
Mi ro-s opy)et de FRAP (Fluores en e Re overy After Photoblea hing). Dans es études,on irradie
les protéines pour les faire hanger de ouleur, et on étudie dans le as du FLIM l'extin tion
de uores en e après ex itation, etdansle as duFRAP[32℄ lafaçon dont évolue lafra tionde
protéine dont on ainduit laphoto onversion.
I.4 Les protéines étudiées
Dans ette étude, nous étudierons 2 protéines uores entes qui appartiennent à deux familles
diérentes :Padron, qui est une protéine photoa tivable, puis EosFP qui estune protéine
pho-to onvertible.
Padron :
LaprotéinePadron[33℄aétéobtenueparmutagénèseàpartirdelaprotéineDronpa[34 ℄,une
pro-téineuores ente issued'unevariétéde orailPe tiniidae.Ilyaentout10a idesaminésquiont
été rempla és : Thr59Met, Val60Ala, Asn94His, Ile100Ser, Pro141Arg, Gly155Ser, Val157Gly,
Met159Tyr, Phe190Ser, Lys222Asn. Seules les mutations Met159Tyr et Val157Gly sont
indis-pensables pour hanger les propriétés de uores en e de Padron, les autres ont été ee tuées
pour améliorerles propriétés de repliement etde stabilitéde Padron.Le hromophore desdeux
protéines estle même.Il estformé à partirdesrésidusCys62-Tyr63-Gly64.
Danssonétatnatif,Dronpaestuores ente(formeon),etuneirradiationintensedanssabande
d'absorption majoritaire la fait passer à un état non uores ent (forme o). L'irradiation la
faisant passer de sa forme on à sa forme o, on parle de protéine photoa tivable négative. A
l'inverse, Padron est non uores ente (état o) dans son état natif et quand on l'irradie elle
passe dansun étatuores ent (état on)[33 ℄. Onparle don deprotéine photoa tivable positive.
Les stru tures ristallographiques de Padron[3,35℄montrent quedansl'étaton le hromophore
esten onformation is etquedansl'étato ilesten onformationtrans.Lesformes is ettrans
N
N
O
-O
⇐⇒
N
N
O
-O
Fig. I.4.1 Chromophore de Padron, soussaforme anionique.Agau he en onformation is,à
droite en onformation trans. Les hydrogènes ont été omispour plus de larté. L'oxygène de la
moitiéphénolate qui hange deprotonationdurant lepassage trans
→
is portei ilenom"O−
"
L'a tivationdelaprotéinePadrondel'étatnatifo àl'étaton orresponddon àl'isomérisation
du hromophoretrans
→
is,a ompagnéed'uneprotonationpartielledes hromophores is.Laprotonation du hromophore peutseproduire a-priori avant, pendant etaprèsl'isomérisation.
Au sein de l'équipe, une étude omplète du pro essus de photoisomérisation trans
→
is duhromophore anionique a été ee tuée. Dans e adre, le travail mené au ours de ette thèse
avait pour obje tif d'étudier les probabilités de protonation du hromophore par transfert de
protonàpartirdespartenairesliésparliaisonhydrogèneau hromophoreàdiérentesétapesdu
pro essusd'isomérisation. Nousavonsdon étudié laprobabilité de etransfert pour diérentes
géométries du hromophore le long du pro essus d'isomérisation dans l'état fondamental. Les
résultatsde nosanalysessont dé rits danslapartie II.
EosFP
EosFPestuneprotéineissuedu orailLobophyllia hempri hii.Ellepossèdelamêmestru tureen
tonneau
β
quelesautres protéinesuores entes. Son hromophoreestforméàpartir desrésidusHis62, Tyr63 et Gly64. Dans ette forme, le hromophore absorbe des photons à la longueur
d'onde de 506 nm et ré-émet à la longueur d'onde de 516 nm, 'est-à-dire dans le vert, e qui
montre qu'il estsouslaforme anionique.
Le hromophore est également apable d'absorber des photons à 390 nm. L'absorption d'un
photon à ette longueur d'onde entraîne une série de réarrangement au sein de la protéine et
notamment la rupture du squelette peptidique entre le résidu Phe61 et le hromophore. Cette
rupture de liaison entraîne une réorganisation du hromophore etl'extension de la onjugaison
jusqu'àl'histidine dela hainelatérale.Dans ettenouvelle stru ture,le hromophoreabsorbe à
571 nm, etémet à581 nm, 'est-à-dire danslerouge.
Pour ette raison, la protéine EosFP est appelée une protéine photo- onvertible. Cette
pho-to onversion est un phénomène irréversible et son mé anisme exa t est toujours in onnu à e
N
N
C
O
N
N
N
C
O
Phe61
C
O
Asn65
O
-H
N
N
O
-O
N
N
NH2
C
O
Phe61
C
O
Asn63
H
Fig. I.4.2 S héma du hromophore dans sa forme verte (à gau he) et rouge (à droite). Les
hydrogènesont étéomispour plusde larté,sauf eluide l'histidine.
Dans sa forme verte, EosFP possède un rendement quantique de 0.7[4℄ et un temps de vie de
uores en e de 3.0 ns[36℄. Dans ette forme, le hromophore est in apable de s'isomériser et il
n'est don retrouvé quesoussa forme is,native. Dans saformerouge, lerendement quantique
est de0.55[4 ℄ etsontemps de viede uores en e de3.6 ns[36℄.
La protéineEosFP aété ristallisée sous formede tetramères. Elleest enregistréesoussaforme
verte, ave le hromophore anionique dans laPDB sous le ode 1ZUX. La stru ture des
mono-mèresvarie,notammentdufaitd'unemolé uled'eauprésenteoupasàproximitédu hromophore
et en liaison hydrogèneave l'oxygènede lamoitié imidazolinone.
Nous avons étudié deux aspe ts des propriétés photophysiques de EosFP dans sa forme verte.
D'une part, l'eet de la molé ule d'eau sur les spe tres d'absorption et sur la dynamique du
réseau de liaison hydrogèneau voisinage du hromophoreà l'étatfondamental.
D'autrepart,nousavonsanalyséladynamiquedu hromophoreàl'étatex itéquifaitapparaitre
plusieurs zones onformationnelles d'équilibre pour le hromophore. Leur prise en ompte est
indispensable pour reproduire orre tement le temps de vie de uores en e et le rendement
quantique.L'étude de EosFP estdé rite dansla partie III.
I.5 Appro he des propriétés photophysiques par simulation
Dans ette thèse,nousavonsee tué desdynamiques molé ulaires lassiquesde deuxprotéines
uores entes:PadronetEosFP.Cessimulationsmolé ulairessontbasées surleséquations dela
mé anique lassiqueenutilisant un hampdefor equipermetdereproduirelasurfa ed'énergie
potentielled'unemolé ule.Pourdé rireles propriétésdu hromophore, ilfaututiliserun hamp
de for e adapté à un état éle tronique donné, un état de protonation donné et à un isomère
donné.
A l'aide de es dynamiques, nous pouvons explorer les diérentes géométries que la protéine
impliquantdes hangementsd'étatséle troniques omme lauores en eetla onversioninterne
nidesruptures ouformations de liaison omme lestransferts de proton.
Ainsi,àl'aidededynamiquesmolé ulairesetde al ulsquantiques,nous her heronsàprédiresi
ertainesgéométriesadoptéesparle hromophoredelaprotéinePadron,liéparliaisonhydrogène
au résidu Tyr159 sont favorablesàun transfertde proton.
Dans le asde EosFP,nousanalyseronsladynamiquedu hromophore dansdeuxétats
éle tro-niques. A l'état fondamental, nous étudierons le réseau de liaison hydrogène, ainsi que le rle
d'unemolé ule d'eaupro he du hromophoresurles spe tresd'absorption.Dans l'étatS
1
,nous étudieronslestorsionsdu hromophoreetmettronsenpla edesmodèlesdeprédi tiondutempsTransfert de proton dans Padron
II.1 Introdu tion
DanslaprotéinePadron,le hromophoreest présent dansdeux étatsdeprotonation :neutre ou
anionique etdansdeux onformations : is outrans.Ces deux onformationssont rappeléessur
lagure II.1.1.
N
C
N
C
OH
O
⇐⇒
N
C
N
O
OH
Fig. II.1.1 onformation is (à gau he) ettrans (à droite) dela partie onjuguée du
hromo-phore delaprotéine Padron.
Selon la onformation du hromophore, l'état de protonation dière. En onformation trans, le
spe tre d'absorption de la protéine montre que le hromophore est presque uniquement sous
sa forme anionique, alors que dans sa onformation is, il est retrouvé dans les deux états de
protonationdemanièreégale[3,35,37,38,39℄.Cetteétudenouspermettrad'avoirdesélémentsde
réponsesurle ara tèresimultanéousu essifdel'isomérisationtrans vers is etdu hangement
d'état de protonation.
Cettequestionadéjàreçudesréponsesdansle asdesprotéinesuores entesDronpa[40 ,41 ,42℄
etIrisFP[43 ℄.Ilaétémontréquedansunpremiertemps,ilyauneisomérisationphotoinduitepuis
unretouràl'étatfondamentaldansuneé helledetempsdel'ordredela entainedepi ose ondes.
de Aline Faro[37℄, proposeun modèle où l'isomérisation survient, puis dansun se ond temps le
hromophorearra he unproton àun résidu non déterminé.
Les stru tures ristallographiques de laprotéine Padron[3,44 ℄montrent que le hromophoreen
onformationtrans estenliaisonhydrogèneave unetyrosine(Tyr159),alorsquele hromophore
en onformation is estenliaisonave unesérine(Ser142).Desdynamiquesmolé ulairesréalisées
pré édemmentdanslegroupeontmontréesquedurantlepro essusd'isomérisationtrans vers is,
laliaisonentrele hromophoreetTyr159est onservée.Tyr159n'estrempla éeparSer142qu'une
fois en onformation is,au bout d'untemps del'ordre de lananose onde.De es observations,
nous avons déduit que Tyr159 était un donneurpotentiel de proton tout au long du pro essus
d'isomérisation etnousavonsétudié lapossibilitéd'avoir un transfertde proton depuis Tyr159
vers le hromophore au ours desdiérentes étapesde l'isomérisation. En parti ulier, lors de la
torsion du hromophoreautour desliaisons du pont du hromophore, lapartie phénolate
peut-être dé onjuguée du reste du hromophore. La apa ité à gagner ou perdre un proton devient
alors à priori similaire à elledu groupe phénol d'une tyrosine. La possibilité d'untransfert de
proton de la tyrosine vers le hromophore doit don être onsidérée dans les géométries planes
ainsique danslesgéométries twistées.
N3
C1
N2
CA2
C2
CB2
CG2
CD1
CE1
CZ
CE2
CD2
OH
-O
H
H
HD1
HE1
HD2
HE2
HB2
τ
ϕ
Fig. II.1.2 Chromophore anionique en onformation is etnomen lature
Cesgéométries twistéessontdénies parlesangles
τ
etϕ
représentéssurlagureII.1.2.L'angleτ
est l'angle dièdre C2-CA2-CB2-CG2 et l'angleϕ
est l'angle dièdre CA2-CB2-CG2-CD1. LesnomsdesatomesutiliséssontindiquéssurlagureII.1.2.Le hromophoreestdéni ommetrans
lorsque
τ
= 0°etϕ
=0°et is lorsqueτ
=180°,ϕ
=0°.1. Dans sagéométrie trans,le hromophore absorbe unphoton etpasse à l'étatex ité.
2. Dansl'étatex ité,le hromophoresedéformeetatteintunegéométrietwistéedanslaquelle
τ
vaut 90°.3. Dans ettegéométrietwistée,le hromophoresedésex itepar onversioninterneetretourne
dansl'état fondamental.
4. Al'étatfondamental, le hromophorepassedelagéométrietwistée(
τ
=90°)àlagéométrieis (
τ
=180°).Durant la deuxième étape, le hromophore est à l'état ex ité. Or il a été montré que dans les
dérivés de phénols, le ara tère a ide d'une espè e est renfor é dans les états ex ités[45 ℄. Nous
avons don é arté un transfert de proton vers le hromophore dans ette étape. Et nous avons
her hé à déterminer si le hromophore dans son état fondamental peut arra her le proton du
résidu Tyr159 avant qu'il ne soit rempla ée par le résidu Ser142, au début, au ours ou après
l'étape4.
Nousavonsdansunpremiertempsee tuédes al ulsdanslevide.Al'aided'unsystèmemodèle,
nous avons également évalué l'inuen e d'une molé ule d'eau spe tatri e sur un transfert de
protonentreundonneuretuna epteur.Enn,àl'aidedesimulationsdedynamiquemolé ulaire,
déprotonéauseindelaprotéinepourles hromophoresengéométrietwistéeen
τ
ouengéométrieplane is ou trans.Lesrésultatssont dé rits danslasuite de e hapitre.
II.2 Energie du hromophoreneutreouanionique dansdiérentes
géométries dans le vide
II.2.1 Dénition de l'anité protonique
Pour déterminer si la tyrosine est un donneur potentiel de proton pour le hromophore, nous
avons omparé l'anitéprotoniquedu hromophoreetdelatyrosine.L'anité protonique,
E
AP
est dénie ommel'énergie produitepar laréa tion suivante:A
−
+ H
+
→
AH
Don
E
AP
est dénie omme:E
AP
= E
A
−
−
E
AH
Une anité protonique positive signie que l'espè eprotonée est plus stable que l'espè e
anio-nique. Contrairement aupK
a
,l'anité protonique estune propriété intrinsèque dela molé ule. Le signedeladiéren e d'anitéprotoniqueentredeuxmolé ulespermetde déterminerlesensdu possible transfert de proton. En omparant l'anité protonique du hromophore
E
AP
cro
àelledelatyrosine
E
AP
tyr
,nouspourronsdon déterminersiuntransfertdeprotonestpossible.Nouspouronségalement obtenirlavariationdel'anitéprotoniquedu hromophoreenfon tion
de sagéométrie.
Expérimentalement on ne onnait pas la valeur de l'anité protonique du hromophore. Pour
la déterminer, nous avons eu re ours à des al uls quantiques. Nous avons également alibré
l'in ertitude due à l'utilisation de al uls quantiques pour déterminer des anités protoniques
omparables aux donnéesexpérimentales.
Pour la tyrosine, nous avons estimé que l'anité protonique était identique à elle du phénol.
Expérimentalement, etteanité protonique estdéterminée à 347.5k al.mol
−
1
[46℄.
II.2.2 Anitéprotoniquedu hromophoredansdiérentesgéométries.Choix
de la méthode de al ul.
Les al ulsquantiquesont étéréalisésàl'aidedulogi ielGaussian09[47 ℄enutilisant laméthode
fuses.Les al uls quenousavonsréalisésimpliquent destorsions du hromophore. Ordansune
géométrie perpendi ulaire, la onjugaison entre les deux y les disparaît. Pour dé rire
orre -tement la stru ture éle tronique, il faut normalement re ourir à un al ul de type CAS-SCF
(CompletA tiveState,SelfConsistentField)[50 ℄ omplétéparun al uldeperturbationdetype
MP2. Ces al uls sont longs et oûteux. Nousavons réalisé des al uls R(Restri ted)B3LYP et
U(Unrestri ted)B3LYP et nous avons omparé les résultats de es deux modes de al ul, an
d'évaluer leproblème de des ription de géométries autour d'uneliaison
π
partielle. Dans le asdu hromophore, les torsions lelongdu pontentre lesdeux y lesaromatiques sont desliaisons
π
partielles, etle ara tère multi-déterminant n'est pasné essairement présent tout lelong des torsions.La diéren e entre les méthodes RB3LYP etUB3LYP vient de la manière dont est al ulée la
sommedesdensités.DanslaméthodeRB3LYP,lasommedesdensitésdeprobabilitédeprésen e
des éle trons
α
etβ
estreprésentée par un seul terme, alors que dansla méthode UB3LYP,leséle trons de spin
α
etβ
possèdent ha un leurterme dedensitépropre.Au voisinage de 90°, la fon tion d'onde n'est pas orre tement dé rite par un déterminant de
Slater ou hefermée.Ilfautenprin ipeutiliseruneméthodemulti ongurationnelle pourdé rire
orre tement la stru ture éle tronique twistée. La méthode UB3LYP dé rit une onguration
singulet ou he ouverte quipermetde s'appro herde labonne des riptionénergétique.
Nous avons optimisé les géométries de la forme neutre et de la forme anionique pour haque
angle. Lors des torsions
ϕ
, l'angleτ
a été ontraint à 0° et lors des torsionsτ
, l'angleϕ
aété ontraint à 0°. Nous avons également gelé la pyramidalisation du arbone entral du pont
(HB2-CB2-CG2-CA2), à 180°.
torsion
τ
anion neutreméthode RB3LYP UB3LYP RB3LYP UB3LYP
τ
=
0° -645.324 -645.324 -645.850 -645.850τ
=
30° -645.316 -645.316 -645.838 -645.838τ
=
60° -645.295 -645.295 -645.806 -645.806τ
=
80° -645.282 -645.282 -645.779 -645.789τ
=
85° -645.279 -645.279 -645.773 -645.786τ
=
90° -645.278 -645.278 -645.767 -645.785torsion
ϕ
: anion neutreméthode RB3LYP UB3LYP RB3LYP UB3LYP
ϕ
=
0° -645.324 -645.324 -645.850 -645.850ϕ
=
30° -645.316 -645.316 -645.846 -645.846ϕ
=
60° -645.297 -645.297 -645.837 -645.837ϕ
=
80° -645.285 -645.285 -645.837 -645.837ϕ
=
85° -645.283 -645.283 -645.837 -645.837ϕ
=
90° -645.282 -645.282 -645.837 -645.837Tab. II.1 Comparaison des énergies (en hartree) du hromophore le long des torsions
τ
(enhaut) et
ϕ
(enbas) sous ses formes anionique etneutre, à l'aide desfon tionnelles RB3LYP etUB3LYP etdelabase 6-31+G(d).
Onvoit quedansle asdu hromophoreanionique,les méthodesUB3LYPet RB3LYPdonnent
les mêmes résultats. Il en est de même pour le hromophore neutre dans le as des torsions
ϕ
.Par ontre, lesénergiesdu hromophoreneutre al ulées lelongde latorsion
τ
dièrent àpartirde
τ
=45°.Nousavonsreprésentélesénergiesdu hromophoreneutre etanionique lelongdelatorsion
τ
surlagure II.2.1.0
30
60
90
0
10
20
30
40
50
60
Variation d’énergie (en kcal.mol
-1
)
angle
τ
(en degrés)
Fig.II.2.1Variationdel'énergieenk al.mol
−
1
du hromophoreenfon tiondelatorsion
τ
(endegrés). L'angle
ϕ
vaut 0°.Ennoir : hromophore anioniqueen UB3LYPetRB3LYP.En bleu:hromophore neutre,en UB3LYP.En rouge : hromophore neutre en RB3LYP. Lesénergies de
référen es sont ellesdes hromophore trans optimisés (
τ
=
0°,ϕ
=0°).défavo-rable de 52 k al.mol
−
1
En utilisant la méthode UB3LYP, l'augmentation de l'énergie est de
41 k al.mol
−
1
.En utilisant laméthode UB3LYP,on trouve don une stru ture twistée à
τ
=90°plus stable de 11 k al.mol
−
1
. Deplus, laméthode RB3LYP montre une progression linéaire de
l'énergie potentielle entre 60° et 90°. Ce itraduit une mauvaise représentation de l'énergie par
le al ulRB3LYP, arun al ulave un angleplusimportantque 90°ferait apparaitreun point
anguleux sur lavariation de l'énergie. Ce point anguleuxà 90°mettrait en éviden e l'existen e
d'un roisement entre étatsdégénérés, e qui n'est pasle as arle roisement est évité.
L'é art entre les méthodes RB3LYP et UB3LYP est une manifestation de l'impossibilité de
représenterlastru ture éle tronique par unseul déterminant.
Dans le as du neutre labarrière
τ
est beau oup plus grandeque la barrièreϕ
. Dans le asdel'anion, labarrière
τ
est également plus grande, maisde façon moinspronon ée. Par ailleurs labarrière
τ
pour leneutreest signi ativement plus grandeque ellede l'anion.Ces barrières ont été al ulé par diérents auteurs ave des méthodes in luant la orrélation
éle tronique.A landesannées1990,Voityuk et al[51 ℄ainsiqueWeberetal[52 ℄ ontutilisé des
méthodessemi-empiriques.Plusré emment Toniolo etal[22 ℄, Olsenetal[53 ℄ ainsiquePolyakov
et al[21 ℄ ont utilisé desméthodesab-initio.
Ces résultatssont présentés dansles tableaux II.2.
Nosrésultats anion neutre
Barrière
τ
30 41Barrière
ϕ
26 8Voityuk et al[51 ℄ anion neutre
barrière
τ
26 37barrière
ϕ
22 2Weberet al[52 ℄ anion neutre
barrière
τ
27 55barrière
ϕ
21 4Polyakovet al[21 ℄ anion neutre
barrière
τ
32 58barrière
ϕ
32 absOlsenet al[53 ℄ anion neutre
barrière
τ
50 62barrière
ϕ
41 30Toniolo et al[22 ℄ anion neutre
barrière
τ
33 35barrière
ϕ
26 absTab.II.2Comparaisondesbarrières(enk al.mol
−
1
)destorsions
τ
etϕ
du hromophoreneutre etanionique entrelalittérature etnos al ulsen UB3LYP/6-31+G(d)hromophoreont étéee tués surdesgéométriestwistées optimiséespour l'étatS
0
.Dans le as des études de Polyakov et al[21 ℄ et de Olsen et al[53 ℄, les géométries twistées ont été al ulées surdesgéométriesoptimiséespourl'étatS1
.Enndans elledeTonioloetal[22℄,tousles al uls du hromophore ontété ee tuéssur desgéométriesoptimisées pourl'état S1
.La omparaison quantitative entre nos résultatset eux de la littérature est don di ile. Par
ontre, on vérie que dans toutes les études itées, on retrouve les tendan es trouvées dans
e travail : les barrières
τ
sont plus grandes que les barrièresϕ
. De plus, la barrière enτ
duhromophoreneutre est plusgrandeque elledu hromophoreanionique.
Au vue de es résultats, nous avons dé idé de retenir la méthode UB3LYP pour al uler les
anités protoniques. An de orriger le manque de orrélation éle tronique,nousavons alibré
les erreurs en utilisant un jeu de données pour lequel les valeurs expérimentales de l'anité
protonique sont onnues.
II.2.3 Corre tion des anités protoniques al ulées
Pour alibrer les erreurs induites par l'utilisation de al uls quantiques ave la méthode de la
DFT, nous avons utilisé un jeu de données de omposés pour lesquels les anités protoniques
expérimentales, E
AP
exp
sont onnues. Ce jeu est omposé de deux types de molé ules : d'unepart desphénols substituésetd'autre partdesa ides benzoïques substitués. Ces deuxtypesde
omposéssontreprésentésdansletableauII.3.Lalistedes omposésetlesvaleursexpérimentales
et al uléesd'anitéprotoniquesontdonnéesdanslestableauxII.4(pourlesdérivésduphénol)
etII.5(pour les dérivésde l'a ide benzoïque).
omposédetype phénol
omposéde typea ide
benzoïque
Tab. II.3 Stru ture des deux types de omposés utilisés pour estimer l'erreur sur les valeurs
E
AP
al ulées.les sitessubstituéssont eux nomméssur lesgures.Les al ulsd'anité protoniquedujeude omposésont étéee tués enRB3LYP.Deplus,dans
ette étude, nous avons hoisi de omparer deux bases : la base 6-31G+(d), qui ontient des
orbitales diuses, et la base 6-31G(d), qui n'en ontient pas, de manière à déterminer l'eet
sont reportéesdansle tableauII.5. Composé Substituant
E
AP calc
Base 6-31G(d)E
AP calc
Base6-31+G(d)E
AP exp
1 H 364.6 351.0 347.5[54 ℄ 2CH
3
364.9 352.3 350.3[46 ℄ 3OCH
3
365.2 352.3 350.4[46 ℄ 4 OH 367.1 353.0 350.4[46 ℄ 5 CHO 344.6 332.6 333.0[46 ℄ 6 COOH 347.7 335.3 335.9[46 ℄ 7C(CH
3
)
3
363.1 351.0 348.5[46 ℄ 8N
(CH
3
)
2
364.0 351.6 351.3[46 ℄Tab. II.4 Comparaison des anités protoniques (k al.mol
−
1
) al ulées et les valeurs
expéri-mentalespour les omposés dérivésdu phénol.
Composé Substituant
E
AP calc
Base 6-31G(d)E
AP calc
Base 6-31+G(d)E
AP exp
1 H 356.5 342.9 340.4[55 ℄ 2 OrthoCH
3
356.7 343.9 339.7[55 ℄ 3 métaCH
3
357.1 343.6 340.9[55 ℄ 4 paraCH
3
357.5 344.2 341.1[55 ℄ 5 orthoOCH
3
360.9 346.0 339.7[55 ℄ 6 métaOCH
3
357.0 343.55 339.7[55 ℄ 7 paraOCH
3
359.9 346.4 341.4[55 ℄ 8 3-5diCH
3
357.4 344.3 341.1[55 ℄ 9 métaOH
356.6 342.8 339.0[55 ℄ 10 paraOH
357.9 344.0 336.1[55 ℄ 11 a ideni otinique 351.5 337.9 333.7[55 ℄ 12 parani otinique 349.1 335.5 333.0[55 ℄ 13 orthoOCOCH
3
349.3 332.9 336.1[55 ℄ 14 métaOCOCH
3
353.8 338.3 334.7[55 ℄ 15 paraOCOCH
3
350.4 337.4 335.2[55 ℄ 16 a ide 1-naphtoïque 347.0 341.2 337.1[55 ℄ 17 a ide 2-naphtoïque 354.1 341.0 338.0[55 ℄Tab. II.5 Comparaison des anités protoniques (k al.mol
−
1
) al ulées et les valeurs
expéri-mentalespour les omposés dérivésde l'a ide benzoïque.
diéren e est del'ordre de 15 k al.mol
−
1
.Ce ise vérie aussipour le hromophore. Ontrouve
pourle hromophoretransuneanitéprotoniquesansorbitalediusede341.0k al.mol
−
1
ontre
329.9 k al.mol
−
1
ave labase ontenant desorbitales diuses.
Ce i s'explique par le fait que le nuage éle tronique d'une espè e anionique
A
−
est plus dius
que eluidel'espè eneutreAH.De efait,l'espè eA
−
estplussensible àlaprésen ed'orbitales
diusesdansle hoixdelabase.Sonénergieestdon plussurrestiméeque elledel'espè eneutre
lorsque es orbitales sont absentes. Nous avonsdon hoisi de ne retenirque les al uls réalisés
ave labase 6-31+G(d). De plus, les énergies al ulées à l'aide de la base6-31+G(d) sont plus
pro hesdesanités protoniquesexpérimentales.
En omparant les valeurs al ulées aux valeurs expérimentales, on onstate que la diéren e
E
AP
calc
- EAP
exp
est généralement supérieure à 0 sauf pour le as du omposé numéro 13 desa ides benzoïques.
Pour ompléter notreétude, nousavonsdéterminé l'énergiedepoint zéro(ZPE pour ZeroPoint
Energy) du hromophore et du phénol et d'un omposé de haque type (un pour les phénols
substituésetunpourlesa idesbenzoïquessubstitués)pourévaluerl'importan edelaZPEdans
le al ul del'anité protonique.
Les ZPE al ulées sont regroupées dansletableau II.6.
ZPE
∆E
ZP E
=ZP E
anion
−
ZP E
neutre
hromophore is,anionique 95.8
-8.5
hromophore is,neutre 104.3
hromophore trans,anionique 95.8
-8.6
hromophoretrans,neutre 104.4
phénolate 56.8 -8.8 phénol 65.6 dérivé phénolate 2 81.1 -8.7 dérivéphenol 2 89.8 dérivé dubenzoate 4 74.3 -8.5
dérivé de l'a idebenzoïque4 82.8
Tab.II.6 Valeurs desZPEetdiéren esde ZPE (k al.mol
−
1
)dans l'anitéprotonique.
Premièrement, on peut voir dans le tableau II.6 que la ZPE des espè es neutres est toujours
plus importante,du faitde l'atome supplémentaire, e quiinduit une vibration supplémentaire.
De plus, on voit que l'eet de la ZPE surl'anité protonique des 5 omposés présents dans e
tableau varie entre -8.8 k al.mol
−
1
et-8.5 k al.mol
−
1
.Cette variation de 0.3 k al.mol
−
1
esttrès
faible par rapportaux variations desanités protoniques al ulées. Nousavonsdon onsidéré
entre
E
AP
calc
obtenue ave la base 6-31+G(d) etE
AP
exp
de nos omposés substitués. Elle estreprésentéesurlagureII.2.2.
320
325
330
335
340
345
350
355
E
AP
calc
(kcal.mol
-1
)
320
325
330
335
340
345
350
355
E
AP
Exp
(kcal.mol
-1
)
13
11
12
5
6
14
16
17
10
5
7
1
7
8
4
1 3
4
8
2
6
9
2
3
15
Fig.II.2.2Droitederégression al uléeentre lesvaleurs
E
AP
calc
etE
AP
exp
.Envioletpointillé: droite x=y.Enbleu:droite derégression. Entirets noir:droite derégression±
é art-type.×
: point orrespondant auxphénols,×
:points orrespondant auxa ides benzoiques.Lesnuméros indiqués sont eux utilisésdans letableau II.4pour lesphénols, et dansle tableauII.5pour lesa ides benzoïques.
La droite x=y(enpointilléviolet)représente ladroite quenoustrouverionssinos al uls
prédi-saient une anitéprotonique exa te.
Ainsi,nouspouvonsobtenirdesvaleurs orrigéesdel'anitéprotoniquedu hromophoredansses
diérentesgéométriesàpartirdesvaleurs al uléesave laméthodedelaDFT/UB3LYPenbase
6-31+G(d). Ladroitederégressionfournitune orre tionsystématique,liée auxapproximations
etau hoixduniveaude al uldelavaleurE
AP
calc
.Ellenousdonneainsiunemeilleureestimationde
E
AP
exp
.II.2.4 Anité protonique du hromophore dans ses diérentes géométries.
Pourdéterminerl'anitéprotoniquedu hromophorelelongdesdeuxtorsions,nousavonsutilisé
des al uls à l'aidede laméthode UB3LYP,ave une base6-31+G(d) qui ontient desorbitales
diuses.Puisnousavons al uléla orre tion à apporter ànos al uls,ainsiquel'in ertitudeen
métrietrans.L'anité protonique al uléedu hromophoreestde329.9k al.mol
−
1
.Enutilisant
la droite de régression pour le hromophore trans, nous obtenons une valeur orrigée égale à
328.5 k al.mol
−
1
.320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 334 335
320
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
335
E
AP
exp
(kcal.mol
-1
)
E
AP
calc
(kcal.mol
-1
)
Fig. II.2.3 Interpolationd'anité protonique du hromophore dansle asde la onformation
trans.Enrose:valeur al ulée.Envert:in ertitudehauteetbasse.Enbleu:droitederégression.
Tirets noir :droite derégression
±
é art-type.En prenant omme in ertitude l'é art-type de la droite de régression nous obtenons ainsi une
anitéprotonique du hromophore trans égaleà 328.5
±
2.1k al.mol−
1
.L'anité protonique du
hromophoreen onformation isdéterminée de lamêmefaçon estde 329.9
±
2.1k al.mol−
1
.Le
hromophore ispossèdedon uneanitéprotoniqueunpeuplusimportantequele hromophore
trans.Néanmoins,ladiéren eestdel'ordre del'in ertitudededétermination quemontrenotre
méthode.
A noter que dans notre jeu de omposés utilisé pour alibrer l'erreur, la plus basse anité
protonique al ulée est de 332.6k al.mol
−
1
pour le omposé 5 desphénols (numérotation selon
le tableau II.4) et de 332.9 k al.mol
−
1
pour le omposé 13 des dérivés de l'a ide benzoïque
(numérotation selon letableau II.5). Lesvaleursdu hromophoreplan sont don légèrement en
dehors dujeu de omposés.
Lesvaleursdesanitésprotoniquesdu hromophorelelongdelatorsion
τ
déterminéesàpartirde nos al uls et orrigées par notre droite de régression sont données dansle tableau II.2.4 et
E
AP
calc
Base6-31+G(d)E
AP
orrigéeτ
=
0°(trans) 329.9 328.5±
2.1τ
=
30° 327.5 326.4±
2.1τ
=
60° 320.1 319.8±
2.1τ
=
80° 318.1 318.0±
2.1τ
=
85° 318.1 318.0±
2.1τ
=
90° 317.9 317.8±
2.1τ
=
95° 319.8 319.5±
2.1τ
=
100° 319.6 319.3±
2.1τ
=
120° 319.8 319.5±
2.1τ
=
150° 324.5 323.7±
2.1τ
=
180°( is) 331.5 329.9±
2.1Fig.II.2.4Evolutiondel'anitéprotoniquedu hromophore(k al.mol
−
1
)lelongdelatorsion
τ
.(ϕ
=0°)E
AP
calc
Base 6-31+G(d)E
AP
orrigéeϕ
=
0° 329.9 328.5±
2.1ϕ
=
30° 332.8 331.1±
2.1ϕ
=
60° 340.6 338.0±
2.1ϕ
=
80° 346.4 343.2±
2.1ϕ
=
85° 347.5 344.1±
2.1ϕ
=
90° 347.9 344.5±
2.1ϕ
=
95° 347.5 344.1±
2.1ϕ
=
100° 346.4 343.2±
2.1ϕ
=
120° 340.6 338.0±
2.1ϕ
=
150° 332.8 331.1±
2.1ϕ
=
180° 329.9 328.5±
2.1Fig.II.2.5Evolutiondel'anitéprotoniquedu hromophoreenk al.mol
−
1
lelongdelatorsion
ϕ
.(τ
=
0°)Les valeurs orrigées de l'anitéprotonique,E
AP
,lelongdes deuxtorsions sont présentées sur lagure II.2.6.0
30
60
90
120
150
180
Angle (en degrés)
315
320
325
330
335
340
345
350
E
AP
calc
E
AP
exp
phénol
Fig. II.2.6 Valeurs de l'anité protonique du hromophore orrigées par notre régression.
En noir : valeur de l'anité protonique le long de la torsion
ϕ
. En rouge : valeur de l'anité protonique lelongde latorsionτ
.Envert :Anité protonique expérimentale du phénol.Pour rappel, l'anité protonique expérimentale du phénol est de 347.5 k al.mol
−
1
.Les valeurs
d'
E
AP
déterminées pré édement sont de 329.9±
2.1 k al.mol−
1
pour le hromophore is et
de 328.5
±2.1
k al.mol−
1
pour le hromophore trans . On évalue don la diéren e d'anité
protonique entrele hromophoretrans etlephénol à19.0k al.mol
−
1
et17.6 k al.mol
−
1
pour le
hromophore is.
Lorsdestorsions,l'anitéprotoniquedu hromophoreesttrèsdiérente. SurlagureII.2.6,on
peutvoir que latorsion
ϕ
augmente l'anitéprotonique du hromophore de 16 k al.mol−
1
, on
a don une diéren e d'anité protonique entre le hromophore dans sa géométrie twistée en
ϕ
etle phénol qui vaut 3 k al.mol−
1
.Au ontraire, la torsion
τ
abaissel'anité protonique duhromophoredeprèsde11k al.mol
−
1
.Ontrouve alorsunediéren ed'anité protoniqueentre
le hromophore danssagéométrie twistée en
τ
etlephénolégale à 29k al.mol−
1
.
L'augmentation de ladiéren ed'anité protonique lorsde latorsion
τ
montrequele transfertde proton est alors en ore plus défavorable que dans les géométries planes. Au ontraire, lors
d'une torsion
ϕ
, la diéren e d'anité protonique du hromophore se rappro he de elle duphénol, rendant un transfertde proton envisageable.
Les variations de l'anité protonique au ours des torsions s'expliquent par les ruptures de
onjugaison quisont diérentes entre les deuxtorsions.
On peutvoir surla gure II.2.1 que l'eet d'un twist
τ
jusqu'à 90° est plus déstabilisant pourla forme neutre (40 k al.mol
−
1
) que pour la forme anionique (30 k al.mol
−
1
). Ce i s'explique
par desréorganisationsdiérentesdela onjugaison. S hématiquement,à l'aidede stru turesde
Lewis, on peut voir que la torsion
τ
né essite de asser la double liaison entre l'imidazolinoneet le pont, e qui déstabilise la forme neutre. Dans le as du hromophore anionique, ette
augmentationd'énergie estlimitéeparl'apparitiond'uneformerésonantedetypesemi-quinone,
représentéesurlagureII.2.7.Cetterésonan estabiliselaformeanionique du hromophorelors
N3
C1
N2
CA2
C2
CB2
CG2
CD1
CE1
CZ
CE2
CD2
O
-O
H
H
HD1
HE1
HD2
HE2
HB2
τ=
90°
ϕ
↔
C1
H
HD1
HE1
N3
C1
N2
CA2
C2
CB2
CG2
CD1
CE1
CZ
CE2
CD2
O
O
H
H
HD1
HE1
HD2
HE2
HB2
τ=
90°
ϕ
H
Fig. II.2.7 En haut :stru turesrésonnantes de laforme anionique du hromophore. En bas:
stru ture de Lewisprépondérante du hromophoreneutre.
Au ontraire,lorsd'untwist
ϕ
,larupturede onjugaisonintervientlelongdelaliaisonCB2-CG2.Dans ette géométrie, la harge négative est répartie uniquement sur le phénolate du
hromo-phore, e qui est déstabilisant. De e fait, l'anité protonique du hromophore serappro he de
elledu phénol.
L'isomérisation du hromophore passe par une torsion
τ
. De e fait, durant l'isomérisation letransfert deproton depuisle groupement phénold'unrésidu tyrosine verslephénolate du
hro-mophore est en oreplus défavorable quedansles géométriesplanes.
II.2.5 Con lusion
Dans ette partie, nous avons déterminé que l'anité protonique du hromophore plan vaut
329.9
±
2.1 k al.mol−
1
pour le hromophore is et 328.5
±
2.1 k al.mol−
1
pour le hromophore
trans,alorsque elleduphénolvaut347.5k al.mol
−
1
.Danssa onformationtwistéeen
τ
,l'anitéprotonique du hromophore diminue à317.8 k al.mol
−
1
,alors quedansla onformation twistée
en
ϕ
,elle augmente à 344.5k al.mol−
1
.
LetransfertdeprotondepuisTyr159versle hromophoreplan, is outrans,estdéfavorableave
unediéren ed'anitéprotoniqued'environ20k al.mol
−
1
.Dansle asd'untwist
ϕ
,ladiéren ed'anité protonique entre le hromophore et la tyrosine est réduite à environ 3 k al.mol
−
1
,
rendant plusprobable untransfert deproton.
Par ontre, au ours d'une torsion
τ
, la diéren e d'anité protonique entre le phénol et lehromophore est plus importante que dans les onformations planes : elle est de l'ordre de
30 k al.mol
−
1
pour unetorsion
τ
de 90°.Pour rappel, l'isomérisation du hromophore se déroule en 4 temps. Nous avons déjà é arté un
nousé artonsun transfertde protondepuisTyr159 vers le hromophore quisedéroulerait dans
la dernière étape de l'isomérisation, quand le hromophore est à l'état fondamental dans une
géométrie twistée en
τ
.Tous es al uls ont été ee tués dans le vide, et pour des géométries optimisées du
hromo-phore. Ordu faitde l'environnement, lagéométrie d'équilibre ne représente pasl'ensemble des
géométriesadoptées parlesdeuxpartenaires.Deplus,l'environnement delaprotéinepeutjouer
un rlede dé len heur, notamment à traversles liaisonshydrogènes.
II.3 Transfert de proton entre le hromophore et la tyrosine dans
le vide
Dans ettepartie,nousdéterminonsl'énergiedu ouple( hromophore, tyrosine),lesdeux
parte-nairesétant onsidérés sansintera tionentreeux,dansdeuxétats deprotonation: hromophore
anionique, tyrosine neutre (que nous noterons Cro
−
- TyrH) et hromophore neutre, tyrosine
anionique (CroH - Tyr
−
). Nous onsidérons diérentes valeurs des angles
ϕ
etτ
duhromo-phore. Pour ha un des deux états de protonation du ouple, nous al ulons son énergie non
seulement dans sa géométrie d'équilibre propre, mais également dans la géométrie d'équilibre
qu'il adopte dans l'autre état de protonation, e i dansle but de pouvoir al uler desénergies
de transfert deproton ave ou sansrelaxation degéométrie au ours dutransfert.
Pour symboliser lagéométrie dans laquelle se trouve le ouple, nous noterons en indi e C
−
TH
s'il est dans la géométrie d'équilibre du ouple (Cro
−
- TyrH), et CHT
−
s'il est dans elle de
(CroH- Tyr
−
).
Une partie des al uls né essaires a déjà été ee tuée dans le paragraphe II.2. Les autres ont
été réalisés en utilisant la même méthode (DFT, ave la fon tionnelle RB3LYP et la base
6-31+G(d)).Pour lestorsions,nousavons hoisidesvariationsde45°desangles
τ
etϕ
parrapportauxgéométriesplanes.Cettevaleurde45°àété hoisiepourlimiterleproblèmededétermination
des énergies en DFT. Comme nous l'avons vu dansla partie II.2, la méthode de la DFT n'est
pasadaptée pour dé rire orre tement les rupturesde onjugaisondansune molé ule.Pour des
valeursd'anglesde45°,nousavonsmontréque etteméthodepermetunereprésentation orre te
de l'énergieave lafon tionnelleRB3LYP.
Nous obtenonsainsi, pour une valeurxée de
ϕ
etτ
,quatrevaleurs d'énergie:-L'énergiedeCro
−
-TyrHdanslagéométrieoptimiséedeCro
−
-TyrH,notée(Cro
−
-TyrH)
C
−
T H
-L'énergiedeCro
−
-TyrHdanslagéométrieoptimiséedeCroH-Tyr
−
,notée(Cro
−
-TyrH)
CHT
−
-L'énergiedeCroH-Tyr
−
danslagéométrieoptimiséedeCroH-Tyr
−
,notée(CroH-Tyr
−
)
CHT
−
-L'énergiedeCroH-Tyr
−
danslagéométrieoptimiséedeCro
−
-TyrH,notée(CroH-Tyr
−
)
C
−
T H
Ces al uls nous permettent d'obtenir l'énergie mise en jeu lors d'un transfert de proton de la∆
E=(ECroH
+ET yr
−
) - (ECro
−
+ET yrH
)Cette diéren ed'énergie peutêtre al ulée dedeux façonsdiérentes :
- Soit en supposant un transfert verti al :letransfert est très rapide etlagéométrie des deux
partenaires n'a pasletemps de serelaxer(
∆
Evert
). on adon :∆E
vert
=
(CroH- Tyr−
)
C
−
T H
- (Cro−
- TyrH)
C
−
T H
- Soit en supposant un transfert adiabatique : le transfert est a ompagné de l'adaptation
de lagéométrie de haquepartenaire à sonnouvelétat deprotonation (
∆
Eadiab
). Ladiéren e d'énergie∆
Eadiab
estégaleàladiéren ed'anitéprotoniqueentrelatyrosineetle hromophore. Ona alors :∆E
adiab
=(CroH- Tyr−
)
CHT
−
- (Cro−
- TyrH)
C
−
T H
Les valeursd'énergie pour les diérentes valeurs de
τ
etϕ
sont présentées dansle tableau II.7.La gure II.3.1 reprend es résultats pour le hromophore is ainsique pour les géométries du
hromophoreoù
τ
= 135°,ϕ
= 0°etτ
=180°etϕ
= 45°. hromophore is hromophore trans torsionϕ
torsionτ
τ
= 180°ϕ
=0°τ
= 0°ϕ
=0°τ
= 180ϕ
=45°τ
= 0°ϕ
=45°τ
= 135°ϕ
=0°τ
= 45°ϕ
=0° 1 (Cro−
- TyrH)C
−
T H
0 3 10 11 13 11 2 (Cro−
- TyrH)CHT
−
18 21 27 28 30 31 3 (CroH- Tyr−
)CHT
−
21 24 25 25 38 38 4 (CroH- Tyr−
)C
−
T H
40 41 44 43 57 58Tab. II.7 Energie (k al.mol
−
1
) des ouples (Cro
−
- TyrH) et (CroH - Tyr
−
) pour diérentes
valeurs de
τ
etϕ
et selon leur géométrie C−
TH ou CHT
−
. L'énergie de l'état le plus bas
(Cro
−
- TyrH)
cis, C
−
T H
est prise ommeréféren e.Le tableau II.7fait apparaîtreplusieurs pointsimportants.
Premièrement, en partant du ouple (Cro
−
- TyrH) dans sa géométrie is optimisée (ligne 1)
pour diérentestorsions du hromophored'amplitude45°, letransfert sansrelaxation(transfert
verti al) desdeux partenaires onduit à lagéométrie (Cro
−
- TyrH)
CHT
−
.Ce transfert mène à une augmentation del'énergiede40k al.mol−
1
pour le hromophoreplan,34k al.mol
−
1
lorsde
latorsion