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Prévention au long cours de la thrombose veineuse profonde : l’aspirine !

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1428 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 27 juin 2012

actualité, info

lu pour vous

Coordination : Dr Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@hospvd.ch)

Prévention au long cours de la thrombose veineuse profonde : l’aspirine !

Environ 20% des patients ayant présenté une thrombose veineuse profonde (TVP) spontanée récidivent dans les deux ans suivan t l’arrêt de l’anticoagulation orale. La prolongation du traitement anticoagulant est efficace, mais au prix d’un risque hémorra- gique accru. L’utilisation de l’aspirine dans ce contexte reste mal étudiée. Cette étude multi centrique italienne, randomisée, contrô- lée, en double aveugle, a inclus 403 patients ayant présenté un épisode inaugural de TVP spontanée (âge moyen 62 ans), traités par une anticoagulation orale pour une durée de six à dix-huit mois, répartis ensuite en deux groupes, 205 patients traités par aspirine 100 mg/jour et 197 recevant un placebo, pour une période de deux ans prolongeable.

Une récidive de TVP a été observée chez 28 des 205 patients sous aspirine versus 43 des 197 patients dans le groupe contrôle (6,6% vs 11,2%/année ; hazard ratio 0,58, IC 95% : 0,36-0,93). Un seul patient de chaque groupe a présenté un épisode hémor ragique . Les auteurs concluent que l’aspirine à faible dose est efficace dans la prévention de la récidive de TVP après inter- ruption du traitement anticoagulant oral, sans risque hémorragique accru.

Commentaire : Le bénéfice observé est indé niable et marqué, au sein toutefois d’une population sélectionnée de patients, poten- tiellement à bas risque hémorragique. La question de l’applicabilité de cette méthode de prévention secondaire à un collectif de patients plus général reste ouverte et devrait être confirmée. Les résultats d’une large étude australienne réalisée avec un design similaire sur 822 patients avec un suivi de trois ans devraient être disponibles dans le courant de l’année.

Dr Jean Perdrix Policlinique médicale universitaire

Lausanne Beccatini C, et al. Aspirin for preventing the recur- rence of venous thromboembolism. N Engl J Med 2012;366:1959-67.

La sérotonine, formidable sexagénaire

Tous les étudiants (en sciences dures) le savent : la sérotonine est une monoamine. Et ils ont tout intérêt à savoir qu’il s’agit, plus précisément, de la 5-hydroxytryptamine (ou 5-HT). Quant à ceux qui ont fini leurs étu- des, ils se souviennent tous (ou presque) que cette monoamine a pour mission principale de neurotransmettre. Accessoirement, ils n’ont pas oublié qu’elle est majoritairement pré- sente dans l’organisme en qualité d’hormone aux effets locaux. Et qu’elle pianote ainsi sur toute la gamme du possible à la fois nerveux et hormonal ; comme ses cousines adrénaline et noradrénaline. C’est ainsi : la même entité chimique sérotonine est à la fois centrale et périphérique.

Tous les étudiants savent-ils que la séroto- nine est aujourd’hui une sexagénaire ? Et à dire le vrai nous l’ignorions ; du moins jus- qu’à la récente réception de la somme fran- cophone 1 qui lui est heureusement consacrée (grâce aux éditions Lavoisier) par 43 spécia- listes travaillant en France, au Canada et en Suisse. Sexagénaire puisque c’est à la fin des années 1940 qu’elle est identifiée par l’hom me (M. Rapport et V. Erspamer) dans des cel- lules du tube digestif (où elle fut initialement baptisée entéramine) et dans le sang où elle semblait jouer un rôle vasoconstricteur. Avant d’être retrouvée dans le système nerveux cen- tral où elle pouvait notamment entrer étroi- tement en contact avec le diéthylamide de l’acide lysergique qui allait rapidement se faire un nom (et générer sons et images) sous l’appellation LSD (synthèse chorégraphiée par Albert Hoffman, 1938).

Exacerbation de l’humeur voisine souvent avec la dépression d’une intensité compa- rable. Et ils furent quelques-uns, au début des années 1950, à postuler que la séroto- nine pouvait jouer un rôle clef dans l’ho- méostasie psychique ; ou, en d’autres termes, qu’un déficit en sérotonine cérébrale pou- vait être associé aux troubles de l’humeur en général, à la dépression sévère tout parti- culièrement, cette altération grave qui peut conduire à des suicides qui ne sont pas véri- tablement l’expression rêvée du libre ar- bitre. Et ce postulat n’était nullement sans fondements puisqu’on ne tarda guère à éta- blir in vivo que les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine n’étaient pas dénués de propriétés antidépressives. A

commencer par le trop populaire Prozac dont Eli Lilly soufflera sous peu (peut-être, en se- cret) les quarante premières bougies.

«En ce début du XXIe siècle, l’évolution de nos sociétés libérales est dépressiogène au point que l’Organisation mondiale de la santé nous prédit que la dépression sera, dans dix ans, la première cause de morbidité

chez la femme et la deuxième chez l’homme (après les maladies cardiovasculaires), écrit dans une remarquable préface le Pr Michel Hamon (Université Pierre et Marie Curie, Faculté de médecine Pitié-Salpêtrière, Paris).

C’est donc, bien évidemment, un sujet récur- rent dans les médias, y compris pour stigma- tiser l’utilisation abusive (en fait inadaptée) des antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (…).» Où l’on en vient médiatiquement à se demander en quoi une consommation inadaptée ne saurait être une consommation abusive. Su- jet aux confins de la pratique médicale quo- tidienne et de l’épreuve de philosophie. Pour ne pas parler des baroques agendas des co- mités d’éthique.

Une autre vérité, comptable, est que la sé- rotonine n’est présente que de manière infi- nitésimale au sein du système nerveux cen- tral. Elle n’est ainsi produite et utilisée que dans la proportion d’environ un neurone sur un million. Mais le hasard (ou la fatalité) veut que ces neurones sérotoninergiques soient dotés d’une prodigieuse ramification qui fait que leurs projections axonales tou- chent à tous ces territoires sacrés que sont aujourd’hui le cerveau, le cervelet et la moelle épinière. «Ainsi toutes les grandes fonctions centrales (psychisme, capacités cognitives, expression et régulation des comportements, en marge

CC BY Pierre Guinoiseau

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