MINISTERE DU TOURISME, DE LA CHASSE ET DE LA PECHE Service de l'Aménagement et de l'Exploitation de la Faune
District du NORD-OUEST
Inventaire aérien du castor dans la réserve Aiguebelle.
par• Eloi Mathieu, Biologiste,
District du NORD-OUEST.
Juin 1978.
Pages
1. Introduction 1
2. Buts 1
3. Travaux antérieurs 1
4. Localisation
5. Méthode 3
6. Résultats 5
7. Discussion 6
8. Recommandations 6
9. Conclusion 6
Bibliographie
1.
1. Introduction
Au début de l'été de 1976 débutaient les travaux d'aména- gements physiques de la réserve Aiguebelle (Abijavis) d'où, entre au- tres, des postes d'observation de cabanes et de barrages de castors étaient construits. Comme ces cabanes devaient demeurer habitées, il devenait primordial de délimiter un secteur de conservation du castor où le droit de trappage ne serait pas permis.
Comme le secteur proposé couvrait une superficie impor- tante, il réduisait d'autant la superficie des deux terrains de piégeage disponibles dans la réserve Aiguebelle. Cette restriction aux permis de piégeage nous suggéra d'effectuer un inventaire aérien du castor car le quota des prises de chaque trappeur devait être modifié en conséquence.
. Buts
Cette étude a pour but d'évaluer la population de castors à l'intérieur et à l'extérieur -de la zone qui devait être soustraite au piégeage (Fig. 1.). Les résultats de ce travail devaient permettre dans un premier temps, de modifier les quotas de prises de castors pour les deux détenteurs de permis de piégeage et dans un second temps d'effectuer un contrôle sur les castors susceptibles de causer des dommages par leurs activités.
3. Travaux'antétiéùrs
Lors d'une envolée en hélicoptère au printemps 1976 le
Service de l'Aménagement de la Faune, district du Nord-Ouest a effectué
cereini
Figure 1. localisation de la réserve Aiguebelle (Abijavis).
3.
un dénombrement partiel des barrages de castors dans la réserve Aiguebelle (Mathieu 1977). En 1969 un quota de 80 castors était autorisé dans la moitié nord du canton Aiguebelle. De plus en 1969 le Service de la Faune, district de l'Outaouais procédait au dynami- tage des barrages de castors situés sur le cours d'eau émissaire du lac MacNamara.
4 Localisation
Le territoire qui a été -inventorié- couvre -tous- 1es plans d'eau de la réserve cantonnale d'Aiguebelle du comté de Rouyn-Noranda (Fig. 1.).
La réserve Aiguebelle est divisée-en deux terrains de piégeage (Fig. 2.) qui sont réservés à deux trappeurs. Notons que le trappage dans la réserve Aiguebelle est autorisé depuis 1965 et qu'on enregistrait annuellement 40 captures de castors en moyenne.
5. Méthode
Tous les plans d'eau de la réserve Aiguebelle ont été survolés à l'aide d'un hélicoptère Bell G4 et chaque cabane ou terrier de castors était noté sur une carte à l'échelle 1:50,000.
L'appareil volait à une altitude d'environ 50 mètres. L'équipe d'inventaire comprenait un navigateur et un observateur. Le naviga- teur, en plus d'indiquer le parcours au pilote, notait précisément toutes les observations effectuées.
Aussi nous n'avons pas tenu compte du nombre de barrages.
Colonie de castors active
Zone interdite au trappage (Superficie Division des terrains de piégeage
78 km2)
•
Figure 2. Territoire de piégeage des animaux à fourrure,.réserve Aiguebelle.
5.
Les informations notées sont les suivantes:
1° Cabanes actives avec amas de nourriture
Les cabanes, en plus de montrer des signes évidents d'entretien, possédaient chacune un amas de nourriture.
2° Amas de nourriture seul
Dans ce_cas, la cabane_existe sous forme de terrier.
L'inventaire a été effectué le 22 novembre 1977 et a nécessité 62 heures de vol. A cette date, il n'y avait que des plaques de neige au sol et de plus la glace était prise sur les
lacs. Ainsi les amas de nourriture et les cabanes de castors étaient facilement observables.
Personnel affecté
Navigateur: Normand Charette Observateur: Eloi Mathieu
6. 'Résultats
Nous avons dénombré au total cent trente cinq colonies actives dans la réserve Aiguebelle.- Une superficie de 100 milles carrés a été inventoriée et nous obtenons ainsi une densité de 13,5 colônies/26 km2
(Fig. 2.).
Le secteur où le castor devait être protégé, à cause des aménagements effectués, soustrayait aux trappeurs quarante colonies._ Il restait donc quatre vingt sept colonies a être exploitées.
6.
7. Discussion
La réserve Aiguebelle renferme une densité de castors comparable à celle de d'autres régions de l'Abitibi-Témiscamingue et le secteur qui devait être déclaré "zone interdite pour le trappage" ne verrait pas diminuer significativement le quota des trappeurs puisqu'ils pourraient exploiter soixante quatre colonies dans la moitié nord de la réserve et vingt huit dans la moitié sud.
8. - RecôMMandatiOns
Attendu que des postes d'observation du castor ont été construits,
Attendu que le secteur où le trappage serait interdit n'enlève pas un trop grand nombre de colonies de castors aux trappeurs, il est recommandé que:
1) Dans le secteur proposé (Fig. 2.), le trappage soit interdit.
2) Le quota des trappeurs soit modifié en conséquence.
9. Conclusion
Le nombre de castors qui causent actuellement des dommages par leurs activités est à toute fin pratique nul. Au contraire, dans plusieurs cas, leur présence vient augmenter la beauté des paysages.
Donc dans le secteur proposé il est avantageux de conserver le castor présent.
Bibliographie
Mathieu, E. 1977. Reserve Aiguebelle (Abijavis), son potentiel, son exploitation et ses possibilités d'aménagement. Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Service de l'Aménagement de la Faune. District du Nord-Ouest.
Québec, 60 pages.
Traversy, N. et McNicoll, R. 1977. Inventaire aérien du castor dans le district du Nord-Ouest (1977-78). Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Service de l'Aménagement de la Faune. Québec, 152 pages.