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Un demi-siècle au Pays de Langres

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Academic year: 2022

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Un demi-siècle

au Pays de Langres

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Nous remercions Monsieur Jean Favre, député-maire de Langres, de nous avoir permis d'enrichir notre couver- ture de la belle peinture due à son pinceau d'artiste, qui donne une large perspective du rocher lingon.

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ROGER T U R L U R E

Ancien curé-archiprêtre de la Cathédrale

Un demi-siècle

Publié par Dominique Guéniot

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I L A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE SUR PAPIER VERGÉ OLD KENTUCKY

10 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS DE 1 A 1 0

CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGINALE ET 9 0 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS

DE 11 A 1 0 0

CONSTITUANT L'ÉDITION DE LUXE

(Tous droits de reproduction, même partielle, interdits)

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A V A N T - P R O P O S

« Je meurs là où je m'attache » A qui donc aurai-je bien pu dédier ce travail de dernière heure dont une retraite inattendue m'a donné le goût, si ce n'est à Langres et aux Langrois qui m'ont accueilli au mois de juillet 1924, au lendemain de mon ordination sacerdotale, avec lesquels j'ai bataillé pour la gloire de Dieu pendant plus d'un demi-siècle, et qui m'ont si bien rodé que je suis devenu l'un des leurs à part entière ?

A vrai dire, nous nous sommes fait des concessions.

A force de dégringoler leurs côtes et de les remonter soutane au vent, aux temps héroïques de la « petite reine », j'ai apprécié l'abri de leurs remparts et la solidité de leurs traditions. D'entendre tousser et cracher leur cré- maillère sans cesse à l'assaut de leur impassible rocher, j'ai méprisé mes sueurs et mes rhumes de cerveau. Pour les mieux connaître encore et les situer à peu près dans le champ de leur caractère, de leurs idées, de leur volonté et de leurs traditions, il fallait bien que j'aie une petite connaissance de leur histoire lointaine et proche : de Sabinus au moins, de Pépin-le-Bref et de Diderot. Et vous pensez bien qu'envoyé par l'Eglise au service de la cathé- drale Saint-Mammès, je devais connaître son histoire, son

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rayonnement, ses grandeurs et ses vicissitudes. Et ses évêques donc ! ceux d'hier et d'aujourd'hui avec leurs charges spirituelles, parfois temporelles, leurs destinées au service de Dieu et des âmes ; ceux qui durent et ceux qui passent, etc. Je vous les livre ici au gré de l'histoire.

Quant à vous donner le détail des ministères et des œuvres qui m'ont été confiés, des étapes que j'ai par- courues, je m'en garderai bien, car il n'est jamais bon de parler de soi. Ce que j'apprécie surtout et dont je remercie Dieu, c'est que sans renier mes origines chau- montaises, Il m'ait enraciné à Langres.

Chanoine R. Turlure.

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LES LIEUX

Avant la révolution de 89, la ville de Langres comptait trois paroisses, celle de St-Pierre-St-Paul dont l'église aujourd'hui disparue au profit d'un square, ouvrait son portail sur l'actuelle rue Lescornel ; celle de St-Martin rendue au culte en 1845 après une longue et douloureuse profanation ; enfin celle de St-Amâtre dont l'église se trou- vait à la place de l'hôtel du Cheval Blanc, proche du théâtre. Il y avait aussi dans la ville épiscopale plusieurs prieurés, en tête desquels il faut placer celui de St-Didier devenu musée sur une place qui porte son nom et garde son sanctuaire. La révolution française en piétinant tant de saintes choses, les avait détruites, et, quand les prêtres vénérables qui, refusant de prêter serment à une Consti- tution sacrilège, avaient confessé leur foi, revinrent de l'exil dans l'antique cité, ils ne retrouvèrent d'autre lieu de culte que la cathédrale Saint-Mammès.

Celle-ci, changée en magasin et en temple décadaire, devint l'église paroissiale de toute la ville. Tandis qu'elle était encore desservie par le sieur Pasquier, curé consti- tutionnel, nommé par l'évêque non moins constitutionnel Vandelaincourt le vénérable Mr Arvisenet à qui Mgr de La Luzerne, évêque de Langres exilé, avait donné pouvoirs et mission, remplissait les fonctions de son ministère sacré dans la chapelle de l'Hôpital de la Charité.

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Le saint M. Arvisenet devait déplaire et déplut en effet à Mgr Reymond évêque de Dijon et Langres provisoire- ment réunis. Ce prélat d'une orthodoxie suspecte car il avait été évêque constitutionnel de Grenoble, s'émut à la vue de M. Arvisenet auteur du fameux « Memoriale vitœ sacerdotalis », qui avait fait quelque bruit. « C'est vous, lui dit-il, qui êtes l'auteur fanatique de la préface du « Memoriale », sachez que je vous en ferai repentir. » On voit, par ces paroles que l'ex-intrus avait sur le cœur les exhortations pleines de foi que le digne M. Arvisenet avait adressées aux prêtres « assermentés », et, qu'en montant sur le siège épiscopal de Dijon, il y avait porté quelque reste de l'homme qu'on avait vu sur le siège constitutionnel de Grenoble. Mais, M. Arvisenet allait bien- tôt recevoir une stalle de chanoine des mains de Mgr de La Tour du Pin, dans sa cathédrale de Troyes.

En mai 1803, M. Nicolas-Mammès Baudot était nommé curé de Langres et vicaire général du département de la Haute-Marne. Né à Langres en 1738, chanoine de la cathé- drale, grand archidiacre et vicaire général de Mgr de La Luzerne avant la révolution, émigré en 1791, M. Nicolas- Mammès Baudot fut installé curé archiprêtre de la cathé- drale Saint-Mammès le 19 mai 1803.

Restaurateur d'une église matérielle encore debout, mais vide, nue et profanée par l'odieuse déesse « Raison », s'il ne put remplacer les marbres, les bronzes, les métaux précieux volés ou détruits, relever l'incomparable jubé qui en faisaient une des cathédrales les plus belles et les plus riches de France, il la purifia et mit au moins en place des objets assez convenables pour que l'on put les accepter « à titre de consolation, dans une grande pauvreté et une grande douleur ». Et il mourut le 9 mars 1821. Son testament disait : « Je donne et lègue à la Fabrique de St-Mammès de Langres, tout ce qui compose ma chapelle particulière : calice, burettes et plat, tous les ornements et objets de culte divers, les aubes, linges, missel, je n'entends rien excepter. »

LE DIOCESE DE LANGRES ET SA CATHEDRALE

A vrai dire, en dépit de ses malheurs et malgré son dénuement, la cathédrale de Langres reste un magnifique

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témoin du génie architectural du X I I siècle. Beaucoup d'étrangers s'étonnent en effet de trouver là un tel monu- ment disproportionné aujourd'hui à l'importance de la ville et du diocèse dont il est la tête. Il est bon qu'ils sachent que le diocèse de Langres est l'un des plus anciens et des plus illustres de France. Il date du I V siècle et s'étendait jadis sur trois provinces : Champagne, Bour- gogne et Franche-Comté. Son évêque était duc et pair de France au X I I I siècle et portait à Reims le sceptre a u couronnement des rois. Son chapitre battait monnaie au Moyen-Age. Supprimé au sortir de la Révolution p a r le Concordat de 1801, le diocèse de Langres fut rétabli p a r celui de 1822. Son dernier évêque de l'ancien régime fut le cardinal de La Luzerne et le premier du nouveau Mgr Arragones d'Orcet qui en prit possession le 28 m a r s 1824. Dijon assura l'intérim.

A l'origine saint Jean l'Evangéliste était le titulaire de la cathédrale ; mais au V I I I siècle, un jeune et célèbre m a r t y r de Cappadoce, saint Mammès, dont nous parle- rons plus loin, le supplanta et devint le p a t r o n de t o u t le diocèse.

LE MONUMENT

Il fut commencé vers le milieu du X I I siècle. La grande nef sortait à peine de terre que saint Bernard y prononçait un sermon de charité peu avant sa mort (1153). Le c h œ u r et le déambulatoire furent consacrés le 16 août 1196. Il est situé sur le point culminant du plateau de Langres, orienté d'Est en Ouest ; les flèches de ses clochers avec leurs riches carillons s'élevaient à l'origine sur le chœur.

Trois incendies devaient les détruire. Ils ne furent pas rebâtis et le grand portail disparut avec eux à cause de sa vétusté. Seul, un cachet de cire nous en donne le style lointain. Un grand portail de style gréco-romain encadré p a r deux tours massives qui s'élèvent à 45 mètres sur les trois ordres (dorique, ionique et corinthien) super- posés, est orné d'un fronton de grande taille dont la croix est encadrée p a r deux personnages symboliques que les uns disent être l'Eglise et la Synagogue et les autres la sainte Vierge et saint Jean. L'ensemble est d'Aviler et date de 1761-1768.

Mais le chef-d'œuvre n'est pas là. Il faut entrer dans l'édifice par le grand portail et d'un coup d'œil, on l'appré-

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cie. On se trouve au pied d'une croix latine dont l'arbre a 94,40 m et dont le chevet regarde l'Orient.

SA GRANDE NEF embrasse six travées dont les piliers vont en s'élargissant gagnant plus d'un mètre sans que l'œil le remarque, ce qui contribue beaucoup à l'ampleur de l'ensemble. Elle s'élève à 23 mètres sous voûte et s'appuie sur deux collatéraux qui contrastent par leur étroitesse et leur obscurité avec leur grande sœur. Ils n'ont que 4,40 m de largeur et 9,70 m de hauteur, mais contribuent à dessein à son imposante ampleur. Nous sommes en plein style roman-bourguignon. Ogive dans les voûtes, plein-cintre aux portes et dans les fenêtres. Longtemps privée de ses vitraux par les explosions de 1943 dues aux vicissitudes de la guerre, elle en a retrouvé de nouveaux en 1968 ; l'on distingue au triforium les silhouettes styli- sées des saints personnages dont les noms et les vertus sont attachés à son histoire.

LE TRANSEPT s'étend sur 42 mètres et diffuse la lumière sur le sanctuaire par deux rosaces à six lobes arrondis.

L'ABSIDE à neuf pans derrière lequel court un déambu- latoire qui prolonge les basses nefs a une voûte en cul-de- four assise sur d'étonnantes et superbes colonnes mono- lithes de pierre rose lustrée.

Un des caractères de St-Mammès, dit le manuscrit de Daguin, « c'est la beauté dans la simplicité ». Il y a peu d'ornements à ces surfaces planes, c'est vrai, mais ils se trouvent distribués avec une louable sobriété. La déco- ration s'enrichit à mesure que vous approchez de l'autel majeur (qui était à l'origine au fond du chœur actuel).

Aussi la nef est plus nue que le chœur et celui-ci moins orné que l'ancien sanctuaire ».

LE CHŒUR ET LE SANCTUAIRE

L'autel-majeur a été élevé en 1810. Il a la forme d'un sarcophage au centre duquel on aperçoit une urne funé- raire : c'est là que furent rassemblées les reliques des saints profanées par les révolutionnaires de 89 et désor- mais anonymes. Il ne comportait que la pierre sacrée exigée pour le Saint Sacrifice et deux modestes statues encadraient un grand Christ de plâtre, l'une de saint Jean et l'autre de la sainte Vierge.

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En 1878, un des premiers désirs de Mgr Bouange pre- nant possession de sa cathédrale fut de se mettre en mesure d'en consacrer le maître-autel, ce qu'il fit en donnant de ses deniers pour acheter la table de marbre blanc qui recouvre l'ensemble. La consécration eut lieu le 17 août 1878, jour de la fête de saint Mammès.

Le Christ qui surmontait le maître-autel jusqu'alors était en plâtre. C'était la reproduction du Christ en bois de l'église St-Martin, chef-d'œuvre dit-on de Genty, élève de Michel-Ange. Grâce à un don fait à la cathédrale par une demoiselle Lamiral, il fut admirablement reproduit en bronze par Chartier, artiste de Paris et béni par Mgr Bouange en novembre de cette même année 1878.

C'est alors que les deux statues placées à chaque extré- mité de l'autel dont nous avons parlé plus haut, furent mises de chaque côté de la croix sur deux socles construits avec l'escalier de pierre destiné au service de l'autel, muni d'un riche tabernacle en rotonde de marbre blanc assorti à la table du plus bel effet. Le 12 avril 1879, on disposa sur les deux socles libres les magnifiques candélabres, œuvres également de Chartier, complétées depuis par quatre autres candélabres de même style, sus- pendus au-dessus du sanctuaire dont l'ensemble réalisé par l'artiste langrois H. Bertrand a été électrifié depuis, en même temps que le pesant lustre de métal doré conte- nant naguère la lampe du St-Sacrement.

Ajoutons, qu'à la demande de Mgr Bouange, le pape Léon XIII, par un bref apostolique donné à St-Pierre de Rome le 31 janvier 1879, a déclaré le maître-autel de la cathédrale, privilégié à perpétuité.

Derrière l'autel se trouve le chœur, vaste et spacieux.

Il comprend une double rangée de stalles capitulaires dont la première est surmontée du baldaquin de l'abbé de Morimond, dont elles proviennent. De chêne et sobre- ment sculptées, elles sont de style X V I I I Au centre, sur un socle à deux marches s'élève un lutrin adossé aux ailes déployées d'un aigle de fer forgé et doré de grande taille et quatre trépieds à l'usage des choristes. Quant au petit orgue qui date de 1850, il est sans grand caractère.

Mais si nous levons les yeux, nous découvrons une superbe frise à rinceaux qui court sous le triforium et s'ouvre sur l'abside par des baies doubles dont les chapi- teaux travaillés et différents les uns des autres reposent

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sur d'élégantes colonnettes géminées d'un effet admirable.

Dans les deux premières et se faisant face, on découvre deux pièces de choix, grandeur naturelle, en pierre sculp- tée : un Christ de pitié du X V et une Vierge du XVI tendant son Enfant-Jésus comme si elle l'offrait à la foule pour le faire admirer ou lui montrer son Sauveur.

Les arcades inférieures sont bordées d'une véritable et fine dentelle de pierre. Huit superbes colonnes monolithes de pierre rose lustrée soutiennent des chapiteaux corin- thiens gallo-romains à grandes canelures moyenâgeuses.

Devant le maître-autel s'ouvre un sanctuaire spacieux fermé à l'avant par un appui de communion remarquable et de côté par deux magnifiques portes en fer forgé du X V I I I siècle, provenant aussi de Morimond. Sous les corniches des quatre piliers, sont accrochées les peintures des quatre évangélistes dont les encadrements valent plus que les toiles. A l'avant, on remarque deux reliquaires et à l'arrière le trône épiscopal avec jadis les armes des évêques de passage « qui ne nous console pas, dit Daguin, de la perte de l'antique chaire épiscopale en porphyre qui remontait à nos premiers évêques ». Mais l'on peut regret- ter aujourd'hui la présence au milieu de ce sanctuaire et devant l'autel majeur, d'un piètre autel « face au peuple » utile sans doute à la liturgie contemporaine, mais nuisible à l'ensemble artistique. Et qu'a-t-on fait du lustre massif qui portait la lampe du St-Sacrement ?

LA GRANDE NEF

Très spacieuse, la grande nef s'appuie sur la tribune du grand orgue dont l'ensemble complète parfaitement le vaisseau qu'il clôture. L'instrument et le buffet datent du XVIII siècle. Très éprouvés par le temps et les explo- sions de 1943, ils ont été décapés, réparés et modernisés en 1975, par une entreprise spécialisée de Boulay (Moselle).

En examinant la chaire de vérité, on est frappé de la disparité de la chaire proprement dite et de son bal- daquin. Ils ne sont manifestement pas du même style.

Le baldaquin s'apparente visiblement aux stalles du chœur et on le donne à juste titre comme le baldaquin de la stalle de l'abbé de Morimond. Quant à la chaire, les attributs sculptés sur ses flancs qui en font l'ornement renforcent l'opinion qui la donne comme venant de l'église St-Pierre- St-Paul.

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Au-dessus des piliers subsistent des peintures dégra- dées qui intriguent les visiteurs. Ce sont les armoiries de Mgr Zamet, 94e évêque de Langres (1615-1655), l'un des plus illustres qui enrichit considérablement le trésor de la cathédrale, pillé par la Révolution.

LES BASSES NEFS ET LE CHEMIN DE CROIX

Primitivement accrochées aux piliers du déambulatoire, les stations du Chemin de croix le sont aujourd'hui sur ceux des petites nefs. Le premier Chemin de croix érigé en 1847 n'était représenté que par des croix et des gravures plus que modestes. En 1855, 14 tableaux peints sur toile par M. Edouard Vessiot, peintre langrois, furent offerts par une pieuse paroissienne, Mme Philpin Dufincourt et ce nouveau Chemin de croix fut érigé canoniquement.

Mises à mal et délabrées, ces toiles furent remplacées au début du siècle par de beaux médaillons avec person- nages dorés sur émail bleu dont la sobriété s'accorde bien aux basses nefs sur lesquelles ils se développent.

Le COLLATÉRAL SUD garde une porte en bois sculpté du XV siècle avec au centre, une effigie de saint Didier, évêque de Langres et patron de la ville, tenant sa tête tranchée par le glaive du bourreau. Cette porte donnait jadis accès au cloître séparé maintenant de la cathédrale.

Elle est murée depuis longtemps. Il est bon de signaler dans cette même nef de remarquables chapiteaux corin- thiens dont les feuilles d'acanthe prennent figures humaines au sommet d'un pilier.

Le COLLATÉRAL NORD est autrement riche. En bas, une porte en fer forgé du XVIII siècle donne accès à une admirable chapelle surélevée de trois marches, de style Henri II dont l'arcade d'entrée porte la date de 1549 et le dallage celle de 1551. C'est un véritable chef-d'œuvre.

Le style est à la fois simple, élégant et riche. La voûte comprend deux travées dont chacune compte trois séries de caissons sculptés, alternativement ovales et rectangu- laires, parfaitement harmonisés les uns avec les autres sans se ressembler. Deux lignes gravées sur les caissons de la voûte portent cette inscription : « Noble homme Maistre Jehan Damoncourt de Piépape, abbé de Longay, a fait cette chapelle. »

Aux ornements de cette voûte portée par deux étages,

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ionique et corinthien, répliquent les dessins d'un magni- fique dallage en faïence de Rouen à fond bleu avec tro-/

phées, anges, fruits, notations musicales, armes d'Amon- court avec leur devise : « Nec mors, nec vita », symboles etc... Ensemble d'une richesse incomparable, sous le vocable de l'Invention de la Ste-Croix.

Cependant ce bijou d'architecture n'a plus aujourd'hui qu'une partie de son ancienne splendeur. La Révolution a passé par là. Les sans-culottes n'avaient trouvé rien de mieux à faire de ce magnifique sanctuaire que d'y installer un corps de garde. Le parquet, la voûte, les statues, les peintures, l'autel, tout a été mis à sac et odieusement dégradé. L'on n'a respecté ni la statue du fondateur, ni son inscription funèbre. Elles ont toutes les deux entiè- rement disparu. En 1885, l'Etat a fait réparer le carrelage, la voûte et les sculptures murales. Mais les vitraux, en simple grisaille, ne représentent plus les scènes grandioses et émouvantes de l'Invention de la Ste-Croix. Les gra- cieuses niches, qui avoisinent l'entrée, sont toujours vides de leurs statues. L'autel, dont les architectes ont long- temps recherché le plan, a été reconstruit à la fin du siècle dernier et, en 1972, l'Administration des Beaux- Arts a scellé sur cet autel un chef-d'œuvre du X I V siècle en marbre décoré : « Notre-Dame la blanche portant l'Enfant-Jésus bénissant ». Cette statue d'albâtre d'un mètre environ a été donnée à notre cathédrale, en 1336, par Guy Baudet, évêque de Langres et chancelier de France, dont la propre statue plus petite et agenouillée, d'albâtre également, mais sans ornements est fixée à ses pieds. L'ensemble est l'œuvre d'Evrard d'Orléans, miracu- leusement sauvé des désastres dont nous venons de parler.

LA CHAPELLE SAINTE-CROIX, CAVEAU DES SÉPULTURES ÉPISCOPALES

Nous venons de dire que le vandalisme révolutionnaire n'avait pas respecté l'inscription funéraire du fondateur de la chapelle Ste-Croix. Gravée sur une table de cuivre à l'origine, elle n'existait plus que dans les livres depuis un siècle. On savait que Jean Damoncourt, ancien évêque de Poitiers, son neveu François Damoncourt et leur cousin Grilly, chanoines de Langres, reposaient sous cette cha- pelle, mais où ? Sous le pavé ou dans un caveau ? C'est le 19 juin 1885 que des ouvriers occupés aux réparations

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du carrelage émaillé heurtèrent une plaque de métal et découvrirent, sous une voûte habillée d'un solide ciment rouge, le caveau et les cercueils avec les noms ci-dessus, et deux petites excavations dans lesquelles étaient placées des burettes et autres vases sacrés tombant en poussière.

Quelques jours plus tard, le caveau restauré se refer- mait sur les trois personnages dont on avait momentané- ment troublé le sommeil ; et le nouveau dallage, fixé sur béton dans toute l'étendue de la chapelle, en rendait l'accès impraticable.

Quand en août 1895, on voulut rouvrir ce caveau, dans le dessein de le consacrer aux sépultures épiscopales, au lieu de rechercher l'ancienne ouverture intérieure, les architectes préférèrent en créer une nouvelle venant du dehors. C'était assurément le parti le plus sage, l'admi- rable carrelage de faïence rouennaise de la chapelle méri- tant de n'être entamé sous aucun prétexte. On creusa donc, dans la cour latérale nord de la cathédrale, une voie qui, traversant les fondations et passant sous le dal- lage, entre dans le caveau par son extrémité la plus voisine de l'église.

Ainsi le 29 août 1895 Mgr Larue, évêque de Langres annonçait à son clergé, par lettre pastorale qu'il affectait à la sépulture des évêques de Langres le caveau de la chapelle Ste-Croix devenue récemment chapelle des Fonts baptismaux.

Une plaque de marbre accrochée au mur nord est desti- née à la gravure des noms :

Et d'abord Mgr Paul Arragonnès d'Orcet. Ce prélat était le premier évêque de Langres élu après le rétablis- sement de notre évêché par le concordat de 1822. Sacré à Paris, il avait été intronisé le 28 mars 1824. Décédé le 20 mai 1832, son cœur fut placé sous le dallage de la chapelle de la Ste-Vierge, au pied de la statue de St-Paul tandis que son corps était inhumé « au cimetière commun » de Langres, d'où il fut exhumé et placé au caveau, inauguré le 4 décembre 1895, aux côtés de Mgr Bouange, décédé le 5 mai 1884. Et depuis ont pris place Mgr Thomas, décédé le 16 janvier 1929 ; Mgr Lamy, décédé accidentellement le 5 juin 1939 ; Mgr Chiron, décédé le 10 septembre 1964.

En sortant de la chapelle Ste-Croix, il faut admirer une très belle statue de pierre du X V siècle de Notre-Dame

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de Bon Secours provenant de la chapelle des trépassés située dans le grand cimetière voisin de l'hôpital et sur l'emplacement de la gare haute de « la Crémaillère ».

Son crédit est grand dans la piété populaire si l'on en juge par les cierges renouvelés, qui brûlent à ses pieds sans cesse. De l'autre côté, se trouve une modeste statue de St-Jean-Baptiste. Quant à la grande croix qui s'élève à gauche, c'est celle qui surmontait le maître-autel jusqu'en 1878, époque où elle fut remplacée par le Christ de bronze de Chartier.

Et tout de suite en remontant la basse nef on remarque un bas-relief sans grande valeur provenant du jubé cher au cardinal de Givry et que démolirent les révolution- naires de 1789. Cependant, une belle statue en bois doré du XVIII se trouve là, représentant le patron des jardi- niers qui avaient jadis leur confrérie, saint Fiacre, avec la couronne d'Ecosse et au pied ses attributs, le rateau et l'arrosoir.

Un peu plus haut, nous passons devant le tambour de la porte latérale nord, de pur style roman, à riches sculp- tures qui mérite que l'on fasse quelques pas à l'extérieur pour l'admirer. Par mesure de précaution, on a retiré récemment la statue d'albâtre de St-Mammès, attribuée à Evrard d'Orléans (décapitée en 1789) qui se trouvait dans une niche mal protégée. Elle se trouve désormais à la salle du trésor dont nous parlerons plus loin.

Et nous poursuivons vers le bras nord du transept dont les murs extérieurs ont été presque intégralement reconstruits et les piliers consolidés, car ils fléchissaient sous le poids des voûtes ébranlées, dans les réparations faites en 1851-1861. Un autel s'y élève consacré au culte de St-Didier, l'un des anciens et des plus illustres évêques de Langres. Lors des premiers ravages des barbares dans les Gaules, l'évêque Didier apparaît à la tête de son peuple pour le protéger et le défendre ; le premier, il tombe victime des ennemis et périt avec une partie de son trou- peau. Nous nous dispenserons de rappeler le miracle qu'on lui attribue, et de dire que, mis à mort hors de la ville, il y rentra en portant sa tête dans ses mains ; les écri- vains sérieux et éclairés font justice de cette invention.

Didier, mort à la tête de son peuple, n'a pas besoin de semblables fables pour mériter nos respects. De nombreux

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documents portent témoignage du culte dont il fut l'objet au cours des siècles dans le pays de Langres.

Nous citerons intégralement celui-ci, l'un des plus vieux, il date de 1314, qui relate la Translation du corps de saint Didier et des dons faits par l'évêque pour la fête :

« Donation de Guillaume de Durfort, évêque de Langres, du jour de St-Vincent 1314, pour honorer le glorieux martyr St-Didier, du corps duquel il venait de faire la translation et qu'il avait enfermé dans une châsse d'ar- gent ; il ordonne, du consentement du Chapitre, que l'on célébrera tous les ans, solennellement la fête de cette translation, le 14 des calendes de février (19 janvier), et donne à perpétuité deux muids de vin mou à prendre aux vendanges dans son grand clos d'Aubigny, trois émines de froment à prendre dans la grange de Baissey et cent sols tournois à recevoir sur la prévôté dudit Baissey, lesdits cent sols distribués aux prêtres et aux clercs, qui assisteront à l'office ledit jour, de manière qu'ils auront dix sols pour matines et dix sols pour la messe » (La Hte-Marne, Doc. his. 2, Langres. JOLIBOIS).

Ce document explique sans doute la grande dévotion envers saint Didier et le zèle que mettait à promouvoir son culte, un autre évêque de Langres, que nous avons bien connu et portait le même nom : Olivier-Marie de Durfort (1911-1918).

La statue de St-Didier, qui domine son autel, a été sculptée dans la pierre par le Langrois Jules Naudet. Et nous gardons avec d'autres reliquaires un beau buste en bois doré qui renferme d'authentiques reliques de notre saint patron.

Mais dans cette chapelle deux morceaux de choix retien- nent l'attention du point de vue artistique : une tapisserie des Gobelins du XVI siècle et des boiseries du X V I I I La tapisserie, plusieurs fois restaurée, faisait partie d'un ensemble de huit, exécutées sur les dessins de Lacuna qui aurait été l'élève de Raphaël et offertes par le cardinal de Givry, évêque de Langres, en 1530. Sorties de la manu- facture des « Gobelins » dont les tapisseries de haute lice jouissent d'une réputation universelle, elles étaient destinées à garnir le pourtour du chœur derrière les stalles des chanoines. Il y en avait huit : sept représen- taient la vie de St-Mammès et le donateur figurait sur la huitième. Il n'en reste que trois, l'une fait pendant

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à celle-ci sur le mur du transept sud et la troisième devenue la propriété d'un chatelain haut-marnais à la faveur de la Révolution, a été rétrocédée au Musée du Louvre où on peut l'admirer. N'aurait-elle pas dû revenir à la cathédrale de Langres, son légitime propriétaire, au nom d'un principe de droit bien connu : « Res clamat domino » ? Les cinq autres ont disparu sans laisser de trace. Celle qui nous occupe représente St-Mammès dans le désert, prêchant aux bêtes sauvages.

A la richesse des tapisseries répond celle des boiseries de nos transepts dont elles garnissent les deux branches.

Accrochée à la corniche de pierre, une élégante frise, finement ciselée court tout au long des panneaux et les met en valeur. Harmonieusement accouplés, on trouve, sculptés dans la masse, sur ceux du « nord » tous les éléments des solennités pontificales, des plus sacrés et des plus riches, aux plus humbles, agrémentés de rameaux, de guirlandes et de fleurs, réhaussés de luminaires qu'on croirait allumés, le tout dans une atmosphère de joie qui nous dédommage de tant de platitudes modernes.

Et sur le bras « sud », la fête continue, si j'ose dire, l'Eucharistie trouve ses symboles et ses images : ceux du pain multiplié et ceux du sang répandu, avec la patène, le calice et le ciboire qui les reçoivent et les distribuent, sans oublier la lampe qui en signale la présence. Le cierge pascal et l'eau bénite, les bures d'huile consacrée, les livres saints, l'encensoir, les burettes et l'aiguière et aussi la clochette prête à tinter sont en place dans une heureuse distribution. Et faut-il ajouter que d'un panneau à l'autre, des anges animent l'ensemble à coups d'ailes, de sourires et de grâce ?

Un tombeau surmonté de la statue en marbre blanc d'un évêque grandeur naturelle agenouillé abrite la dépouille mortelle de Mgr Guerrin, évêque de Langres, terrassé brutalement par la mort le 19 mars 1877, alors que revêtu des ornements pontificaux, il s'apprêtait à célébrer un salut solennel en l'honneur de St-Joseph et fêter en même temps ses noces d'argent épiscopales. La statue est l'œuvre de Bonnassieux, membre de l'Institut.

Il l'a taillée dans un bloc de marbre blanc donné par le Gouvernement, alors que tous les autres frais ont été couverts par une souscription diocésaine.

Une belle statue de Jeanne d'Arc, également en marbre

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blanc, sculptée au sfècle dernier à Gênes par Joseph Navone, orne aussi cette chapelle. Elle répond à une pro- messe faite au mois de mai 1915, par Mgr de Durfort, évêque de Langres. Elle vient de la cathédrale de Rouen et a été érigée chez nous le 10 octobre 1920 au cours d'une brillante solennité présidée par le cardinal Dubois qui venait d'être transféré de Rouen à Paris, entouré de plu- sieurs évêques dont Mgr Grente, évêque du Mans qui prononça le panégyrique de la sainte.

Rejoignons tout de suite le bras sud du transept dont nous venons de décrire les motifs des boiseries qu'on ne peut séparer de ceux du bras nord, pas plus que la tapis- serie où nous avons vu St-Mammès en tête-à-tête avec les bêtes sauvages, de celle-ci qui nous le montre dans son martyre. Ses couleurs sont plus passées, mais sa valeur artistique est la même.

En 1842, on érigea dans ce transept un autel dédié à la Vierge-Immaculée. Le travail fut confié à un sculpteur langrois Lescornel. On ne peut pas dire que ce fut une réussite au point de vue artistique, et moins encore au point de vue religieux. L'ensemble comprend une Vierge monumentale taillée dans un bloc de marbre blanc, posée sur un piédestal où s'arc-boutent des anges en pierre de Tonnerre, des palmes à la main. Le tout coûta fort cher : 14 000 F, ce qui fit dire que si Lescornel savait donner des poses théâtrales à ses personnages, il savait aussi battre monnaie.

En face on remarque le mausolée de Mgr Larue, ciselé par Puech (1906). Ancien évêque de Langres (1884-1899) Mgr Larue, qui était l'oncle des frères Cambon, les ambas- sadeurs bien connus au début du siècle, ne repose pas là, mais à Paris où il s'était retiré avec le titre d'évêque de Péluse.

Cette chapelle abrite les statues sans valeur de St- Joseph, St-François d'Assise et de Ste-Thérèse de l'Enfant- Jésus.

LE DÉAMBULATOIRE DU NORD AU SUD ET SA COURONNE DE CHAPELLES

En quittant la chapelle de St-Didier, après un retable en pierre du X V I siècle surmonté d'un buste de Mgr Parisis, évêque de Langres (1834-1851) transféré à Arras, nous trouvons à droite derrière les stalles des chanoines

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un monumental chandelier en fer forgé du XVII siècle signé Toussaint.

En face s'ouvrent les cinq chapelles qui forment une magnifique couronne à la tête de l'édifice. La première est dédiée à St-Mammès dont une remarquable statue de marbre blanc du X I X siècle d'A. Bertrand surmonte un autel modeste.

Il nous semble utile de dire brièvement qui était St-Mammès, devenu après St-Jean l'Evangéliste, titulaire de la cathédrale et patron du diocèse depuis le V I I I siècle. C'était un jeune homme originaire de Cappadoce, qui fut mis à mort pour la foi à Césarée, en Asie mineure sous l'Empereur Aurélien vers 275. Il était très honoré en Orient où on l'appelait le grand martyr. On le repré- sentait auprès d'un lion caressant, car la légende dit qu'il avait apprivoisé les bêtes féroces, ou tenant ses entrailles car c'est le trait marquant de son martyre. A deux reprises, vers 750 et 1204, d'importantes reliques dont le crâne de St-Mammès furent apportées à Langres où on les garde précieusement. On en célèbre la fête le 17 août.

Nous venons de dire que St-Mammès fut martyrisé sous l'empereur Aurélien. Or dans la chapelle qui porte son nom, on remarque une imposante châsse moderne renfermant sous un modelage de cire les restes d'un membre de la famille des Auréliens : Saint Aurèle Mar- cien, martyrisé à son tour. Cette insigne relique provient des catacombes de Ste-Priscile à Rome où l'on a trouvé avec les ossements, le fragment de marbre accolé au mur à droite de la châsse dont l'inscription atteste les origines.

Le tout a été rapporté de Rome en 1842 par Mgr Parisis qui l'avait reçu du S. P. Grégoire XVI.

Au-dessus de ce précieux fragment de marbre, on remar- que une plaque de cuivre gravée derrière laquelle repose le cœur du chanoine Baudot qui eût le grand mérite de remettre en ordre la cathédrale après les ravages de la Révolution et d'y restaurer le culte.

A gauche, deux pièces de choix retiennent aussi l'atten- tion. Sur un haut piédestal, la statue polychrome de bois sculpté récemment restaurée d'un ange gardien triom- phant et, scellé sur le mur un magnifique haut-relief en pierre d'un seul bloc, datant de la fin du XVI siècle ou début du X V I I provenant d'un retable de l'abbaye de Clairvaux échoué au château de Maranville tout proche,

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propriété de l'évêché de Langres et ramené par nos soins en 1965 à la cathédrale où il a trouvé un abri sûr et digne de lui. Il s'agit en effet d'une œuvre d'art exceptionnelle, rare par la maîtrise du ciseau qui l'a sculptée, que nous ne connaissons pas malheureusement, mais aussi par un sujet rarement exploité : « La Résurrection de Lazare ».

Un très bel ensemble de personnages divers et de même nature, aux attitudes de circonstance en font un chef- d'œuvre artistique de grand prix.

La seconde chapelle consacrée à la dévotion au Sacré- Cœur, dont on connaît le rayonnement après les appa- ritions de Paray-le-Monial, s'est récemment enrichie d'une statue délabrée, et restaurée de St-Blaise dont le mérite est de guérir ses dévôts des maux de dents, pendant que les vers rongent sournoisement les pieds de sa statue. Ce qui est sûr, c'est que celle-ci avait une valeur artistique indiscutable et que son personnage reste remarquable et sympathique.

La chapelle du chevet consacrée à la Ste-Vierge est la plus riche de l'ensemble. Elle est garnie de boiseries où sont accrochés des anges en bois peint et doré du XVIII siècle dus au ciseau de l'artiste Langrois Besançon, qui gravitent autour d'une statue de même bois et de même style où Marie présente son enfant Jésus, dédiée à Notre- Dame de toutes grâces qui domine de haut un très bel autel de marbre blanc avec garniture de bronze poncé.

Violemment projetée à plusieurs mètres de son haut piédestal sur l'appui de communion en fer forgé de la chapelle, par les explosions de 1943, Notre-Dame de toutes grâces ne portait nulle éraflure et le doigt bénissant de l'Enfant-Jésus, humainement très fragile était intact. De cette constatation nous ne concluons pas au miracle. Mais peut-être nous a-t-elle aidé à restaurer les vitraux de cette chapelle dont l'Assomption glorieuse de la Ste-Vierge est si bien évoquée par le maître-verrier Philippe Devivier dans les trois lancettes des baies centrales du vitrail au bas desquelles on remarque les physionomies des douze apôtres.

En retrait de l'autel, accolées au mur central on trouve les imposantes statues de pierre de St-Pierre et de St-Paul, venues là tout droit de l'église dont ils étaient titulaires avant la Révolution sur l'emplacement même du square

« Jeanne Mance ».

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Le cœur de Mgr Paul Aragonnès d'Orcet se trouve placé sous le pavé devant la statue de St-Paul, avons-nous dit.

La chapelle de Ste-Catherine qui vient ensuite a son cachet. Son autel est surmonté d'une statue de la Sainte en prière dominant la roue brisée de son martyre. Sur le mur de droite, on remarque une fresque du X V I siècle représentant Jésus au sortir de la flagellation et à gauche de l'autel une petite statue en pierre de Ste-Cécile, du X V I I I sur un modeste socle. Mais surtout s'impose à l'attention à droite, l'ensemble monumental en bois sculpté, sur ton ivoire, de St-Nicolas avec les trois enfants de sa légende, du XVIII également.

La chapelle de St-Amâtre possède elle aussi une fresque un peu estompée du XVIII représentant la Visitation.

Mais on remarque surtout au-dessus de l'autel une fresque du XIV siècle mise à jour par les explosions de 1943 qui ont détruit le médiocre retable de bois qui la cachait.

Récemment restaurée on trouve une crucifixion qui ne semble pas être celle de Jésus. La croix est à l'horizon- tale, deux personnages paraissent être les bourreaux, mais le supplicié n'est pas « cloué » à la croix, il y est « lié ».

Or, nous savons que Jésus n'a pas été lié mais cloué à la croix. Il faut dès lors rechercher un autre martyr « lié » sur une croix. Dans un long article, très documenté que nous ne pouvons reproduire ici intégralement, M. l'abbé Laurent André, du diocèse de St-Dié, spécialiste en la matière, opte pour Saint-André avec autorité et nous nous rangeons à son avis.

Cette chapelle est riche également de quatre tableaux sur bois représentant la vie de saint Amâtre, dont « Le Miracle à l'autel » et « La communion refusée » qui viennent de l'église de Langres qui était dédiée à ce saint évêque et fut détruite en partie à la Révolution. L'abside qui en reste est intégrée dans le musée St-Didier, proche de la cathédrale. Ces panneaux sont du XVII siècle.

On trouve également dans cette chapelle deux statuettes en pierre peinte de Moïse et Isaïe du X V I

En poursuivant la visite du déambulatoire, il faut admi- rer un très beau bas-relief de pierre en bon état, provenant du jubé de la cathédrale détruit en 1789. Il représente la translation des reliques de St-Mammès et donne, ce qui est précieux, un aspect de la ville fortifiée de Langres au XVI siècle.

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