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NOTE TO USER

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(2)
(3)

MARIE-JOSÉE BROUILLETTE

RELATION

ENTRE LA

PRISE DE

SUPPLÉMENTS

DE

VITAMINES ANTIOXYDANTES,

LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS NUTRITIONNELLES DU GUIDE

ALIMENTAIRE

CANADIEN

ET LA SURWNUE

DE

CANCER

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'Université Lavai

pour l'obtention du grade de Maître ès Sciences

FACULTÉ DE MEDECTNE Épidémiologie

UNIVERSITÉ LAVAL Mai 2001

O Marie-Josée Brouillette, 200

1

(4)

National Library Bibliothèque nationale du Canada

Acquisitions and Acquisitions et

Bibliographie Services services bibliographiques

395 WNngton Street 395, rue Wellington OctawaON KiAON4 OttawaON K 1 A W

Canade canada

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(5)

Une cohorte de 2365 hommes de la région de Québec, âgés entre 45 et 75 ans, a été suivie de 1985 à 1993 afh d'évaluer les effets à long terme sur la survenue de cancer de la prise de suppléments vitaminiques et du suivi des recommandations nutritionnelles selon le guide alimentaire canadien.

La prise de suppléments de vitamines et les habitudes alimentaires ont été évaluées par un questionnaire alimentaire semi-quantitatif et l'information sur les cancers a été recueillie grâce a un couplage des données avec le fichier des tumeurs du Québec. Un total de 145 cas de cancer sont survenus au cours de la période de suivi. Aucune association n'a été montrée entre la prise de suppléments de vitamine A et la survenue de cancers. De faibles associations inverses ont été observées entre la prise de suppléments de vitamine C

(Ri=

0.87) et de vitamine E

(RI=

0.93) et la survenue de cancer, mais aucune de ces associations n'était statistiquement significative. Les patients consommant plus de 20 portions de légumes par semaine diminuaient significativement leur risque de cancer par rapport à ceux consommant moins de 20 portions

(RI=

0.57, IC95%=0.37- 0.87). Aucune autre recommandation nutritionnelle du guide alimentaire canadien n'était associée statistiquement à la survenue de cancer.

Les résultats de cette étude permettent de corroborer les données de la littérature montrant un effet protecteur de fortes consommations de légumes sur la survenue des cancers. L'absence d'association avec la prise de vitamines antioxydantes pourrait être, en partie, expliquée par les limites méthodologiques de l'étude et les caractéristiques de la population. Des études de cohorte additionnelles sont nécessaires pour évaluer a la fois l'effet des suppléments vitaminiques et le respect des recommandations nutritionnelles sur la survenue de cancer.

Mots clés : Cohorte, cancer, suppléments vitaminiques, vitamines antioxydantes, apports en nutriments, recommandations du Guide alimentaire canadien.

(6)

REMERCIEMENTS

Je souhaiterais remercier ma directrice d e recherche, Dr. Isabelle Bairati pour son appui (même à longue distance), ses précieux conseils, ses encouragements, sa grande patience et son support financier. J'airnerais également remercier mon CO-directeur de recherche, Dr. François Meyer pour sa contribution au projet de recherche et sa participation aux discussions. Mes sincères remerciements à Lynne Moore pour son aide au niveau statistique. Mes plus sincères remerciements également à Benoît Mâsse pour ses judicieux conseils et pour avoir bien voulu répondre avec grand dévouement à mes nombreuses questions statistiques. Un gros merci à mon amoureux pour son amour, son support moral , et à ma famille, pour leurs encouragements et la grosse fête qu'elle m'a promis.

(7)

TABLE

DES MATIERES

1

.

INTRODUCTION :

...

1

2

.

OBJECTIFS DE L~ETUDE:

...

3

3

.

REVUE

DE

LITTÉRATURE :

...

4

3.1 Types et fonctions des vitamines

... . . ...

4

3.2 Prévalence d'utilisation des suppléments vitaminiques

...

4

3.3 Effets de la prise de suppléments vitaminiques sur la survenue de cancer

...

5

...

3.3.1 Vitamine A et cancer 6

...

3 .3.2 Vitamine E et cancer 7 3.3.4 Vitamine C et cancer

...

7

3.4 Relation entre l'alimentation et la survenue de cancer

...

8

... 3.5 Les apports quotidiens recommandés (AQR) du Guide alimentaire canadien 10

...

4

.

METHODOLOGIE : 1 2 ? ' ... 4.1 Population de 1 etude 1 2

...

4.2 Description des variables d'intérêt 13 4.2.1 Les suppléments vitaminiques

...

13

...

4.2.2 Apports nutritionnels 14 4.2.3 Suivi des recommandations du Guide alimentaire canadien

...

15

...

4.2.4 Cas de cancers et décès 1 8 ... 4.2.5 Caractéristiques médicales 1 8

...

4.2.6 Caractéristiques personnelles 19

...

4.3 Analyses statistiques 19 4.3.1 Analyses descriptives et statistiques univariées

...

1 9 4.3.2 Analyses multivariées - analyse statistique d? hypothèse principale

...

-20

...

77

5.0 RÉSULTATS 5.1 Descnption de la cohorte

. . . .

:

... ...--

22

5.2 Description des cas de cancer

...

23

5.3 Associations entre les données sociologiques et la survenue de cancer

...

24

5.4 Associations entre les données médicales et la survenue de cancer

...

25

5.5 Associations entre les suppléments vitaminiques et le cancer

...

25

5.6 Associations entre la prise de suppléments et la survenue de cancers associés ou non au tabac

...

25

5.7 Associations entre la prise de suppléments et la survenue de cancers spécifiques (prostate,

...

côlon-rectum, poumon) 26 5.8 Associations entre L'apport énergétique des nutriments et la survenue de cancer

...

26

5.9 Associations entre les recommandations alimentaires et la survenue de cancer

...

27

...

Tableaux des résultats 28 Tableau 1 : Caractéristiques personnelles et survenue de cancer

...

29

Tableau 2: Caractéristiques médicales et survenue de cancer

...

31

Tableau 3: Suppléments vitaminiques et survenue de cancer

...

32

Tableau 4: Suivi des recommandations des nutriments et cancer

...

33

Tableau 5: Description des habitudes alimentaires pour les cas et les non-cas de cancer

...

35

Tableau 6: Description des habitudes alimentaires pour les nutriments

... . . ...

36

Tableau 7: Suppléments vitaminiques et cancers associés au tabac

...

38

(8)

Tableau 8: Suppléments vitaminiques et cancers non-associés au tabac

... . . . . ...

39

Tableau 9: Suppléments vitaminiques et cancer du poumon

... . . . ...

40

Tableau 10: Suppléments vitaminiques et cancer de la prostate

...

41

Tableau 1 1 : Suppléments vitaminiques et cancer colorectal

...

42

Tableau 12: Apport énergétique relatif en nutriments et survenue de cancer

...

43

Tableau 13: Suivi des recommandations pour les portions/semaines et cancer

...

45

6.0 6.1 Population et limites de DISCUSSION :

... . .

1 " etude

...

47 47 6.2 Évaluation du questionnaire alimentaire de fréquence semi-quantitatif

...

47

6.2.1 Prise de suppléments vitaminiques

...

48

...

6.2.2 Habitudes alimentaires -48 6.3 Relation entre la prise de suppléments vitaminiques et la survenue de cancer

...

49

6.4 Relation les apports alimentaires et la survenue de cancer

... . . . ...

52

6.4.1 Apport en nutriments

...

52

6.4.2 Portions d'aliments par semaine

...

...

...

-53

7

.

CONCLUSION :

...

55

...

8

.

RÉFÉRENCES 5 7

...

Annexe: Questionnaires de l'étude

...

.. 64

Questionnaire d'évaluation de la consommation alimentaire habituelle

...

65

Questionnaire du projet Edwards-Laval

...

69

(9)

Une des principales causes de décès chez les Canadiens est le cancer, ce qui en fait aujourd'hui une grande préoccupation pour la communauté scientifique. On estime que 132 100 nouveaux cas de cancer et 65 000 décès dus à cette maladie seront enregistrés au Canada en 2000 (1). Le cancer est donc une préoccupation de santé publique importante. Les recherches épidémiologiques permettent d'identifier des facteurs modifiables impliqués dans la survenue du cancer. Cette approche permet la mise en place de stratégies de prévention du cancer. Plusieurs études ont démontré les bienfaits des suppléments de vitamines antioxydantes en terme d e diminution du risque de survenue de cancer (2). II a été suggéré que les vitamines A, C et E et certains minéraux agissent comme molécules antioxydantes (3) en neutralisant les radicaux libres (4) en protégeant tes acides gras de la membrane cellulaire contre la peroxydation (3-5). Ces vitamines antioxydantes favoriseraient également la fonction immunitaire (6) et seraient un inhibiteur de l'initiation tumorale dans lez systèmes expérimentaux de tumeurs (7). Ces effets inhibiteurs sur les tumeurs ont également été rapportés dans les études épidémiologiques (8). Comme il est mentionné par Doll & Peto (9), la possibilité de découvrir des substances anticancer à prescrire plutôt que des carcinogènes à proscrire est intéressante. D'autant plus qu'il est plus facile a faire accepter aux gens une prescription plutôt qu'une proscription.

Les suppléments vitaminiques sont maintenant en vente libre et largement utilisés par la population nord-américaine. En 1986, nos voisins du Sud dépensaient 3 milliards de dollars en vitamines et le marché aurait au moins doublé depuis. Un Américain sur deux en consommerait régulièrement. Des résultats d'une étude réalisée en 1998 par l'Institut de statistiques du Québec ont montré que l'engouement semble moins fort au Québec (10). En effet, 22% des Québécois consommeraient des suppléments de vitamines et/ou de minéraux de façon régulière. Les multivitarnines et les antioxydants étaient les suppléments les plus consommés.

Toutefois, jusqu'à présent, nos connaissances des suppléments vitaminiques se limitent à leurs effets à court terme et très peu d'études épidémiologiques se sont penchées sur leurs effets à long terme sur la santé (1 1). Par ailleurs, plusieurs études démontrent que i'alimentation est associée au risque de swvenue du cancer et a son pronostic (12). Des études cas-témoins entre autres mettent en

(10)

évidence que les risques de cancer sont largement diminués par la consommation de fruits et de légumes (13). L'idée que la nutrition représente un important facteur de risque de la survenue de cancer est apparue très tôt au cours de l'histoire. En effet, déjà au tout début du millénaire, des chercheurs croyaient que la malnutrition était une cause d'une maladie de l'époque maintenmi connue comme le cancer de l'œsophage (14). Quelques centaines d'années plus tard, Wiseman prétendait que le cancer provenait d'une "erreur dans l'alimentation" et conseillait de s'abstenir de manger des viandes salées. Ce n'est toutefois qu'au début du 20e siècle, qu'on commença à vraiment mettre l'accent sur la consommation de mtits et de légumes en particulier pour réduire les risques de développer un cancer. En fait, les notions de faire preuve de prudence en ce qui concernait le régime alimentaire commencèrent à circuler: à savoir axer son alimentation sur une consommation plus élevée en aliments d'origine végétale, moins élevée en aliments d'origine animale et moins élevée en alcool, thé et tabac.

Plus récemment, l'attention s'est accrue considérablement en ce qui concerne divers aliments et nutriments comme facteurs de risques potentiels de la survenue de cancer. Au Canada, le Comité scientifique de révision a proposé des recommandations sur la nutrition en vue de promouvoir et de préserver la santé et diminuer les risques de maladies liés à la nutrition (15). Toutefois, ces recommandations n'ont pas été validées par des études démontrant un plus faible risque de survenue de ces maladies chez les personnes qui suivent les recommandations. Une étude réalisée en 1985?

dans une cohorte de 1663 hommes de la région de Québec (16) visant a mettre en évidence la relation existante entre les recommandations du guide alimentaire canadien et le risque de décès de toutes causes a montré une mortalité significativement plus faible pour les personnes qui ne suivaient pas les recommandations concernant les lipides totaux ou les glucides. Un effet bénéfique aurait possiblement pu être observé si la cohorte avait été suivie plus longtemps.

(11)

2.

OBJECTIFS DE L'ÉTUDE:

Les deux objectifs principaux de cette étude étaient d'évaluer les effets à long terme de la prise de suppléments vitaminiques et du suivi des recommandations d u guide alimentaire canadien sur la survenue de cancer dans une cohorte de 2365 hommes de la région de Québec, âgés entre 45 et 75 ans. Les objectifs spécifiques étaient les suivants:

1) Évaluer les relations entre la prise de suppléments de vitamines de tous types, de vitamines antioxydantes (A, C et E), de suppléments de calcium et 1s Eurvenue de cancers;

2) Évaluer les relations entre la prise de suppléments de vitamines de tous types. de vitamines antioxydantes (A, C et E), de suppléments de calcium et la survenue de cancers spécifiques (poumon, prostate, côlon-rectum);

3) Évaluer les relations entre la prise de suppléments de vitamines de tous types, de vitamines antioxydantes (A, C et E), de suppléments de calcium et la survenue de cancers associés au tabac et non-associés au tabac;

4) Évaluer les relations entre le suivi des recommandations nutritionnelles pour certains aliments ou groupes alimentaires (miits et légumes, tomate. poissons, viandes rouges, café, thé et vin) et la survenue de cancers;

5) Évaluer les relations entre le suivi des apports énergétiques recommandés provenant des macronutriments (lipides totaux, lipides saturés, glucides, protéines), de l'alcool et lz survenue de cancers;

6) Évaluer les relations entre l'apport énergétique total, les apports en macronutriments et la survenue d e cancers.

Un

objectif additionnel de l'étude était également d'évaluer les relations entre certaines caractéristiques personnelles ou médicales et la survenue de cancer.

(12)

Les vitamines considérées dans la revue de littérature sont les vitamines antioxydantes dont les vitamines A, C, E.

3.1 Types et fonctions des vitamines

Le terme

"

vitamine A" est conventionnellement utilisé pour inclure à la fois la pré-vitamine A, qui est la forme biologiquement active dérivée du rétinol et les caroténoïdes (provitamines A) (1 7). Le rétinol (pré-vitamine A) est retrouvé dans les aliments d'origine animale comme le foie, le lait, les produits laitiers, le jaune d'œuf et les huiles de foie de poisson. II est impliqué dans diverses fonctions de l'organisme, incluant la différenciation cellulaire, le maintien des tissus épithéliaux, la vision nocturne et la réponse immunitaire alors que les caroténoïdes agissent comme antioxydants dans les tissus en désactivant les radicaux libres (14). La vitamine C est surtout présente dans les légumes et les fniits (14). L'acide ascorbique est l'antioxydant hydrosoluble prédominant dans l'organisme (1 8). Comme antioxydant, la vitamine C a deux actions principales ( 1 4). La première est qu'elle réagit avec les radicaux libres et les inactive dans les compartiments hydrosolubles du corps, comme le cytosol, le plasma et les fluides extracellulaires. Deuxièmement, la vitamine C régénère la vitamine E oxydée. La vitamine E est un mélange de composés appelés tocophérols, dont le plus puissant est l'alpha-tocophérol (14). La vitamine E est retrouvée principalement dans les huiles végétales et ses produits dérivés (margarine, mayonnaise, graisse). Les noix, particulièrement les noisettes et les amandes, sont une excellente source de vitamine E naturelle (18). Cette vitamine est un antioxydant nécessaire aux fonctions neurologiques et immunitaires ainsi qu'à la prévention de l'hémolyse des globules rouges. La vitamine E est liposoluble et de ce fait, elle est distribuée dans les membranes et lipoprotéines, où elle agit à de multiples sites comme inhibiteur de la chaîne de réaction des radicaux libres (14,18).

3.2

Prevalence d'utilisation des supplements vitaminiques

L'usage des suppléments vitaminiques est largement répandu dans la population nord-américaine.

Le National suntey data (19-20) montre que p!us de 20% des adultes américains prennent des

(13)

suppléments vitaminiques quotidiennement et que plus de 50% en prenaient au cours de l'année 1988. Des études visant à mettre e n évidence les caractéristiques propres aux consommateurs de suppléments vitaminiques (2 1-23) ont rapporté que la prévalence d'utilisation des suppléments vitaminiques est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. De plus, il semblerait que les gens prenant des suppléments vitaminiques sur une base régulière soient des gens plus actifs avec un niveau d'éducation plus élevé, avec un indice de masse corporelle (IMC) plus faible et ayant apporté des changements dans leur alimentation (alimentation plus riche en h i t s et légumes et faible en gras). Au Québec, on estime que 22% des québécois consomment régulièrement des suppléments vitaminiques (1 0).

3.3

Effets de la prise de suppléments vitaminiques sur la

survenue

de cancer

Les antioxydants (carotènes, vitamine C, vitamine E) sont des micronutriments impliqués dans la protection et la réparation de l'ADN. Spécifiquement, ils protègent l'ADN et la membrane cellulaire contre les dommages oxydatifs, incluant ceux causés par les agents carcinogènes. Il esi par conséquent, biologiquement plausible qu'une alimentation riche en antioxydants protège contre le cancer (14). Bien que la littérature sur la nutrition et le cancer soit vaste, peu d'études d'observation jusqu'à présent se sont adressées aux suppléments vitaminiques directement (2). Ces études apportent l'avantage de faire la distinction entre les effets procurés par les vitamines antioxydantes elles-mêmes et les effets d'autres composés biologiquement actifs présents dans les aliments (2). Ii s'avère particulièrement difficile a partir des aliments de déterminer quel composé est responsable des effets sur le cancer puisque certains microconstituants demeurent encore inquantifiables et que la présence de certains micronutriments est très corrélée. Lorsque les effets sont évalués à partir des suppléments vitaminiques, on s'assure que l'on s'adresse bien à un type de vitamine spécifique. Le fait d'étudier l'effet des vitamines par la prise de suppléments vitaminiques apporte plusieurs avantages. Premièrement, la supplémentation de vitamines peut entraîner un apport plus élevé en certains nutriments et ainsi conduire à un effet sur la santé plus facilement détectable. Deuxièmement, l'évaluation de la prise de suppléments vitaminiques est probablemeni plus fiable que l'évaluation de la prise de vitamines dans l'alimentation. Finalement, si les suppléments étaient associés à une réduction des risques de cancer, augmenter son apport en

(14)

micronutriments par la prise de suppléments vitaminiques plutôt que par les aliments pourrait s'avérer une bonne stratégie de santé publique.

3.3.1 Vilamine A et cancer

À cause de son rôle dans la différenciation cellulaire, beaucoup d'intérêt a été porté vers la vitamine A et son association possible avec le cancer (14). Dans l'ensemble, [es études épidemiologiques et expérimentales chez l'humain s'accordent pour conclure à une relation inverse entre le statut en vitamine A et la survenue de cancer (18). Plusieurs de ces études n'ont toutefois pas fait la distinction entre le rétinol et les caroténoïdes. Il a été suggéré jusqu'à présent qu'une diète riche en vitamine A diminue le risque de cancer de la vessie (24-25)' mais les données disponibles sont inconsistantes (14) et insuffisantes pour conclure. D'autres études ont constaté une absence de lien avec les cancers du poumon, de l'estomac, du sein et du col de l'utérus; mais les domees demeurent insuffisantes pour se prononcer correctement (1 4).

Quelques études cas-témoins et de cohorte ainsi que deux essais cliniques randomisés. se sont intéressés à la vitamine A prise en supplément. Les études cas-témoins ont constaté une association inverse avec les cancers de la bouche et du pharynx (RC=0.4), du côlon (RC=0.5). du poumon (RC=0.3) et les carcinomes de la peau (RC=0.3) (2, 26-28). En général les RC suivaient une tendance inverse avec une augmentation de la régularité de la consommation et de la dose quotidienne en suppléments de rétinol. Les études de cohorte ont rapporté des associations avec les cancers de la vessie (RC=0.7), du côlon et du rectum (RG0.4) (2). Deux essais cliniques randomisés, CARET et Linxian Study, ont évalué l'efficacité de supplément de vitamine A pris en combinaison avec d'autres vitamines (2,29). Dans l'essai clinique CARET, une association positive significative a été observée entre la prise de suppléments de vitamine A et de bêta-carotène et la survenue de cancer du poumon (RI=1.3, p=0.02). Par contre, dans l'essai clinique "Linxian Study"

les patients recevant des suppléments de bêta-carotène, de vitamine E et de sélénium avaient un taux de mortalité significativement diminué (RR=0.9 1, p=0.03). Cette réduction était principalement attribuable à une diminution des taux de cancers (RR=0,87). Les mécanismes exacts de l'effet anticarcinogène des caroténoïdes demeurent encore obscurs. Certains chercheurs ont émis l'hypothèse que cet effet serait probablement dû à leurs activités antioxydantes (30). Encore bien

(15)

des études sont nécessaires pour appuyer les hypothèses concernant la vitamine A et les risques de survenue de cancer.

3.3.2 Vitamine E et cancer

Peu d'études se sont intéressées jusqu'a maintenant à démontrer une association possible entre la vitamine E et le risque de cancer. La plupart des études supposent un effet protecteur possible pour les cancers du poumon et du col de l'utérus (14). II a été également constaté dans quelques études cas-témoins, une association inverse entre la vitamine E alimentaire et le cancer colorectal. mais les données sont jusqu'ici insuffisantes (14).

Dans l'essai clinique ATBC, une supplémentation quotidienne en alpha-tocophérol (50 mg pendant 5 à 8 ans) n'était pas associée à une diminution de l'incidence du cancer du poumon. Par contre.

une réduction significative de 34% de l'incidence du cancer de la prostate était observée en fin d'étude dans le groupe recevant les suppléments d'alpha-tocophérol (3 1-32). Une étude cas- témoins de 344 cas de cancer du côlon et 427 témoins, a été menée a Seattle? en 1985.

L'information sur la prise de suppléments vitaminiques fut recueillie à partir de questions sur la fréquence, la durée et la dose par jour durant les 10 années précédant le diagnostic. Une association importante fut établie entre la prise de suppléments en vitamine E et le cancer du colon (OR=0.43 ;

95% IC=0.26-0.71, pour 2 200 UVjour versus O). Une étude cas-témoins basée sur 133 cas de cancer d e l'œsophage et 290 cas de cancer oral, a été menée dans un hôpital de New York. La vitamine E a montré un effet protecteur contre le cancer oral et le cancer de I'œsophage (33). Des résultats similaires furent rapportés d'une étude cas-témoins menée aux États-unis en 1984 (26).

Les sujets de l'étude qui prenaient des suppléments de vitamine E, par rapport à ceux qui n'en prenaient pas, avaient un risque significatif moins élevé de cancers oraux et de l'œsophage (RR=0.5

; 95% IC=0.4-0.6).

3.3.4 Vitamine C et cancer

L a littérature concernant l'effet de la vitamine C sur le risque de cancer est abondante (14).

Plusieurs études ont mis en évidence une association entre une diète riche en vitamine C et une

(16)

diminution des risques de cancer de l'estomac. D'autres études, en majorité des études cas-témoins se sont intéressées à l'effet protecteur de la vitamine C sur les cancers de la bouche et du pharynx, de l'œsophage, du poumon, du pancréas et du col de l'utérus. Par contre, les données sont insuffisantes pour les cancers du larynx, du côlon, du rectum, du sein et de la vessie.

Quelques études de cohorte et cas-témoins ont montré une association inverse entre la vitamine C prise en supplément, le cancer de la vessie (25,34), le cancer de la bouche et du pharynx (26). Dans un essai clinique randomisé réalisé à Linxian, en Chine, la vitamine C n'a démontré aucune association avec le cancer de l'œsophage (29) ni avec le cancer de l'estomac (14) lorsque prise en supplément. Il est a noter que la dose de vitamine C (1 20 mg) dans cet essai était considérablement plus faible que celle utilisée dans les autres essais cliniques. Le manque d'essais cliniques se rapportant à la supplémentation en vitamine C ne permet pas de conclure en un effet bénéfique de celle-ci sur la survenue de cancer.

Les études épidémiologiques concernant les suppléments vitaminiques et le cancer sont peu nombreuses. La plupart sont des études cas-témoins. Peu d'études de cohorte ont évalué l'association entre les vitamines pises en supplément et les risques de survenue de cancer. Pour confirmer les données des études d'observation, il serait important de mener des essais cliniques randomisés. Peu ou pas d'études ont porté sur une population québécoise. Notre étude de cohorte apporte donc l'avantage d'éliminer les biais connus des études cas-témoins. De plus, cette étude de cohorte est réalisée sur un échantillon d'hommes québécois avec un nombre relativement important de sujets et avec un suivi suffisant (8 ans) pour permettre une bonne identification des associations possibles entre certains types de suppléments vitaminiques et certains cancers.

3.4 Relation entre l'alimentation et la survenue de cancer

L'idée que la nutrition est un important facteur de risque du cancer n'est pas nouvelle. Les premières études épidémiologiques ayant suggéré les bienfaits d'une bonne alimentation ont été conduites par Stocks et Karn en Angleterre et par l'On en Inde (35-36). Ces études (toutes deux

(17)

publiées en 1933) ont été les premières études a suggérer qu'une alimentation riche en fruits et légumes soit associée à une diminution du risque de cancer dans divers organes (14). On sait maintenant que les h i t s et légumes sont riches en certaines vitamines qui pourraient être bénéfiques pour la santé (14). Depuis ces investigations, bon nombre de chercheurs se sont penchés sur la question et de plus en plus d'études montrent que des facteurs spécifiques de l'alimentation peuvent influencer la survenue de cancer dans une variété de tissus et d'organes.

Durant les années 80 et 90, plusieurs relations antérieurement identifiées entre différents aspects de l'alimentation et le cancer ont été confirmées. Une revue des études épidémiologiques portant sur la consommation de Fniits et de légumes et le cancer rapportait en 1991 les résultats de 9 études de cohortes réalisées entre 1982 et 1991 (1 3). Huit de ces 9 cohortes ont démontré des associations inverses entre la consommation de fmits et de Iégumes et la survenue de cancer. Ces évidences de diminution du risque ont été attribuées en grande partie aux légumes verts et jaunes, aux tomates.

aux produits à base de soya et aux légumineuses. La mise en évidence que la consommation de h i t s et de légumes offie un effet protecteur contre le cancer a été principalement documentée par les études cas-témoins. En effet, environ 1 15 études cas-témoins ont été réalisées entre 1974 et 199 1 pour évaluer la relation entre la consommation de h i t s et de légumes et la survenue de cancer. II a été noté que 87% de ces études démontraient une association inverse entre la consommation de légumes crus et le risque de développer un cancer.

D'autres facteurs de risque alimentaires ont été rapportés par les études qui évaluaient la relation entre I'alimentation et le cancer. La consommation d'alcool est associée à une augmentation des nsques de cancer du côlon, du rectum et du sein (37-39). Deux épidémiologistes britanniques, Richard Do11 et Richard Peto (40) que l'alcool, sous toutes ses formes, augmentait bel et bien les risques de cancer des voies aéro-digestives supérieures et que ces nsques augmentaient grandement lorsque les buveurs fumaient. Ils ont établi qu'approximativement 3% de tous les décès par cancer étaient attribuables à l'alcool.

Le résultat d'étude le plus fréquemment retrouvé est qu'une alimentation riche en fniits et légumes et par conséquent, riche en fibres et en antioxydants est associée à un plus faible risque de la plupart des cancers épithéliaux (41). À ce jour, 37 études de cohortes, 196 études cas-témoins et 14 études

(18)

écologiques ont investigué la relation entre la consommation de fiuits et de légumes et le risque de développer un cancer (14). Les études cas-témoins sont abondantes et consistantes en ce qui concerne les cancers de l'estomac, de la bouche, du poumon, du pancréas et du rectum : 80 % des études recensées démontrent une association inverse statistiquement significative avec une alimentation riche en h i t s et légumes (14). Quoique moins d'études se soient concentrées sur les cancers du larynx, de la vessie, du col de l'utérus et de l'endomètre, plus de 80% ont montré au moins une association protectrice des fruits ou des légumes.

Parallèlement, les recherches ont pointé une relation entre une consommation excessive en graisses et le risque de cancer. Les risques de cancers du poumon, du côlon et du rectum. du sein et de la prostate seraient plus élevés chez les individus ayant une diète riche en lipides totaux ou en lipides saturés (14). Les premières analyses à avoir appuyé cette hypothèse qu'il existait un lien entre l'apport en gras et le cancer, sont celles ayant démontré que les pays consommant le moins de gras présentaient des taux plus faibles pour ces cancers. Ces corrélations avec le cancer ont été démontrées à prime abord avec l'apport en gras d'origine animale et la consommation de viande plutôt qu'avec les graisses d'origine végétale (42).

3.5 Les apports quotidiens recommandés (AQR) du Guide alimentaire canadien

Plusieurs études ont donc porté sur les relations entre l'alimentation et ta survenue de cancer à plusieurs sites. Cependant, lorsque l'alimentation était documentée par un rappel de 24 heures ou par un bref questionnaire de fréquence, les données ne permettaient pas d'évaluer l'atteinte des recommandations nutritionnelles. Aucune étude n'a vraiment évalué directement si l'atteinte des recommandations nutritionnelles est associée à un risque de cancer plus faible. Par ailleurs, il est intéressant de noter, qu'une de cohorte de 1623 hommes de la région de Québec (16), tirée de la même cohorte de base que l'étude décrite par ce protocole, fut suivie de 1985 à 1991, afin d'étudier la relation entre le suivi des recommandations sur la nutrition et la mortalité de toutes causes. La mortalité s'est avéré significativement plus faible pour les personnes qui ne suivaient pas les recommandations concernant les lipides totaux

(RR=

0.45 ; 95%IC : 0.25-0.81) ou les glucides (RR=0.49 ; 95%IC : 0.26-0.92). Deux explications ont été suggérées pour ces associations qui vont

(19)

à l'encontre des recommandations sur la nutrition. Premièrement, l'apport recommandé en lipides aurait pu être atteint artificiellement par un excès de calories dû à une consommation excessive d'alcool. Deuxièmement, l'alimentation telle que mesurée aurait pu refléter des changements antérieurs dans le sens des recommandations, souvent en raison de problèmes de santé.

L'association observée pourrait ainsi traduire une chaîne causale d'événements : maladie, changements alimentaires, atteinte des recommandations, décès. Pour mettre en évidence le bienfait des changements alimentaires, le suivi aurait dû être suffisamment long pour que les changements contrebalancent les effets de la maladie.

Si on remonte dans l'historique des recommandations alimentaires, ce sont les expérimentations animales et les études de modélisation du métabolisme humain qui ont servi de bases pour ies recommandations alimentaires (41 ). Le besoin de mener des études épidémiologiques est devenu apparent lorsque de plus en plus de chercheurs se sont mis à s'intéresser aux effets de l'alimentation sur l'incidence des maladies chroniques se développant a travers les décennies. Les AQR ont été fixés pour la première fois dans les années 40 et ils sont mis à jour périodiquement. Par contre, encore bien des chercheurs considèrent que les AQR sont trop faibles et qu'ils ne tiennent pas compte des besoins spéciaux en nutriments engendrés par de nombreuses infections, maladies chroniques, désordres métaboliques et conditions post-chirurgicales (43-44).

Aucune étude ne s'est vraiment attardée

A

la question de l'effet des habitudes alimentaires selon les recommandations nutritionnelles du guide alimentaire canadien sur la survenue de cancer. Pour ceae raison et dans l'optique des résultats paradoxaux antérieurement obtenus (16) a partir de la cohorte de cette étude, nous nous proposons de vérifier ces résultats sur la survenue de cancer avec un suivi plus long de la cohorte.

(20)

Une cohorte de 4576 hommes de la région de Québec est suivie depuis 1974 pour évaluer les facteurs influençant l'incidence des cardiopathies ischémiques (45). Cette cohorte a été formée eri 1973, alors que 7 banlieues de Québec comptant entre dix et vingt mille habitants ont été sélectionnées. Un échantillon aléatoire de 9040 hommes âgés entre 35 et 64 ans a été constitué à partir de la liste électorale. Une visite des domiciles a ensuite été faite afin de vérifier les données démographiques de la liste électorale. Des erreurs sur la liste ont alors été rapportées et par conséquent, 1961 sujets ont été retranchés de l'échantillon de départ. Des 7079 hommes restants, 2442 ont refusé de participer à l'étude et 191 volontaires (amis, voisins) ont demandé à participer.

Cependant, après interrogation individuelle avec un médecin, 252 sujets présentant des antécédents de maladie ischémique ont été identifiés et par conséquent, éliminés de la cohorte.

4.1 Population de l'étude

En 1985, les membres vivants de la cohorte ont été convoqués pour un examen médical. Parmi ceux qui se sont rendus à la visite, 86% (n= 24 13) ont remis un questionnaire portant d'une part sur leur consommation alimentaire et d'autre part sur les changements alimentaires effectues au cours des dix années précédentes. En utilisant le nom, le prénom et la date de naissance des sujets, nous avons couplé nos données à celles du fichier des tumeurs du Québec et à celles du registre des décès détenus par l'Institut de la Statistique du Québec. En jumelant nos données à celles du registre des décès, nous avons identifié 42 sujets décédés d'un cancer au cours de la période d'étude et dont la date de diagnostic de cancer n'était pas disponible dans l'extrait du fichier des tumeurs du Québec couvrant la période du 1" janvier 1985 au 3 1 décembre 1993. Ces 42 individus ont été exclus de la population d'étude car la date de diagnostic du cancer précédait probablement le 1 er janvier 1985.

La population de notre étude était donc constituée de 2365 hommes âgés entre 45 et 75 ans habitant la région de Québec, sans cancer diagnostiqué au moment de l'entrée dans l'étude et ayant complété un questionnaire alimentaire en 1985. Le couplage des données avec le fichier des tumeurs, pour la période du 1 janvier 1985 au 3 1 décembre 1993, a permis d'identifier 1 5 1 cas de cancer dans notre

(21)

population. Parmi les 151 cas, six hommes avaient eu leur cancer diagnostiqué avant leur date d'entrée dans l'étude. II en résulte que 145 cas de cancer ont été considérés dans l'étude.

4.2 Description des variables d'intérgt

3.2.1 Les suppléments vifaminiques

Une question du questionnaire concernait les suppléments vitaminiques : (( Avez-vous pris des suppléments vitaminiques au cours des 12 derniers mois ? D. Ceux ayant répondu «oui )) à cette question ont été considérés comme prenant des suppléments de vitamine. Le type, la marque, la fréquence et la durée apparaissaient également dans le questionnaire. Ces 4 dernières variables ont permis de calculer l'apport en suppléments de vitamines A, de thiamine (BI), de riboflavine (B2), de niacine (B3), d'acide pantothénique

(B5),

de pyridoxine (B6), de biotine (B8), d'acide folique (B9), de cobalarnine (812)' de vitamine C, de vitamine D, de vitamine E ainsi que l'apport en calcium et en fer. La composition de chaque marque de suppléments vitaminiques a été déterminée à partir de l'information fournie par le a1984 Canadian Compendium of Pharmaceutical Specialties » (46). Suivant cette information, l'apport quotidien moyen pour chaque supplément spécifique a été calculé de la manière suivante :

O x F x D C3.i jours

]

Q = quantité du supplément par comprimé

F = nombre de comprimés consommés par semaine

D = durée au cours des 12 mois précédents la visite médicale (nombre de semaines).

(22)

4.2.2 Apports nuh-itionnels

Le questionnaire alimentaire (annexe A) conçu pour cette étude est une adaptation des questionnaires validés de Jain et al. (47) et Willett et al. (48) pour la population masculine québécoise (49). Ce questionnaire a été prétesté auprès d'une vingtaine de sujets et légèrement modifié selon l'analyse des questionnaires et les suggestions des sujets.

Ce questionnaire de fréquence, auto-administré et semi-quantitatif, évaluait la fréquence (en mois?

semaines ou en jours), au cours des 12 mois précédant la visite médicale, de la consommation de portions standards de 78 aliments appartenant aux catégories suivantes : 5 produits laitiers, 14 légumes, 18 viandes et substituts, 7 pains et céréales, 7 fruits, 6 desserts, 10 boissons, 5 matières grasses et 6 autres. Pour chaque aliment, la quantité consommée a été obtenue en multipliant la fréquence de consommation de l'aliment par le poids correspondant à sa portion standard. Le tout a été ramené a une quantité consommée par semaine. Ensuite, les apports hebdomadaires en nutriments à savoir : lipides totaux, lipides saturés, lipides monoinsaturés, lipides polyinsaturés, glucides, protéines, alcool, fibres, exprimés en grammes ; calcium, fer' bêta-carotène. rétino!.

vitamine A, vitamine C et vitamine D, exprimés en mg, pg ou UI (unité internationale), ont été estimés à l'aide du Fichier canadien sur tes éléments nutritifs (50). Comme ces tables de composition d'aliments donnent la teneur en nutnments par 100 grammes d'aliments, nous avons obtenu la quantité moyenne de nutriments consommée par semaine pour chacun des aliments. Les contenus en nutriment de chacun des 78 aliments ont été additionnés afin d'obtenir les apports alimentaires en nutriments de chaque sujet. D'autres nutnments n'ont pas pu être évalués par manque d'information (exemple : la vitamine E).

(23)

L'apport énergétique quotidien total en kilocalories (kcal) a été calculé pour chaque individu à l'aide de la formule suivante :

La contribution énergétique des lipides totaux, graisses saturées, graisses monoinsaturées et polyinsaturées, glucides, protéines et alcool a été déterminée selon la proportion de l'apport énergétique de ces nutriments par rapport à l'énergie totale.

4.2.3 Suivi des recommandations du Guide alimentaire canadien

A

partir des apports énergétiques calculés et mentionnés précédemment? des variables dichotomiques portant sur le suivi ou non des recommandations du Guide alimentaire canadien ont été créées pour les lipides totaux, les lipides saturés, les glucides, les protéines et l'alcool (5 1 ). Dans un même contexte, à partir des données recueillies du questionnaire alimentaire par rapport aux portions consommées par semaine de divers aliments, des variables catégorielles ont été formées selon le suivi des recommandations alimentaires canadiennes. Ceci a été fait pour les fruits, les légumes, les h i t s et légumes combinés, les tomates, les poissons, les viandes rouges, le café (52), le thé et le vin. Le tableau suivant présente les principales recommandations du Guide alimentaire canadien sur lesquelles notre étude s'est basée.

(24)

Protéines = 0,86 g/kg de poids corporel

*Vitamines :

A(rétino1) = 3300 UVjour

C(acide ascorbique) = 60 mg/jour (fumeurs)

=40 mg/jour pour non-fumeurs E = 10 mgjour

Lipides totaux ~ 3 0 % énergie totale Graisses saturées 5 10% énergie totale

Glucides r

55% énergie totale

(25)

-

mais

1

elles n'ont pas été considérées dans cette

&de

(26)

II faut noter que les critères utilisés dans l'étude ont été définis de façon à tendre le plus possible vers les recommandations du guide alimentaire canadien. Dans certains cas, il n'a pas été possible d'utiliser les critères du guide alimentaire car peu de sujets répondaient à ces recommandations.

Les individus ont alors été classés en 2 groupes de taille comparable. Par exemple, dans notre population, seulement 22 sujets (1,3%) consommaient les portions de h i t s recommandées par le guide alimentaire canadien. Comme la moitié des sujets de notre étude consommait plus de 10 portions de b i t s pas jour, ce cut-off n a été choisi.

4.2.4 Cas de cancers et décès

Les cas diagnostiqués avec un cancer ainsi que les individus décédés au cours de la période d'étude, soit du ler janvier 1985 au 3 1 décembre 1993, ont été identifiés à partir du fichier des tumeurs du Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec et du Registre des décès de l'Institut de la statistique du Québec respectivement. Les données de notre étude ont été jumelées a celles de ces banques de données en utilisant le prénom, le nom et la date de naissance des sujets. L'information recueillie dans le fichier des tumeurs consistait en la date de diagnostic et la topographie de la tumeur. Les données recueillies dans le registre des décès étaient la date de décès et la cause de décès décrite selon la Classification Internationale des Maladies (CIM9).

4.2.5 Caractéristiques médicales

Lon de la visite médicale en 1985 (annexe), des informations sur certains antécédents personnels, de maladie cardio-vasculaire (MCV), cancer et de diabète ont été recueillies. De plus la tension artérielle ainsi que le taux de cholestérol ont été mesurés. Les sujets é ~ i e n t considérés hypertendus si la moyenne des 2 mesures de la tension diastolique effectuées lors de la visite médicale était au- delà de 90 mm de Hg ou s'ils étaient traités pour hypertension artérielle en 1985. Le cholestérol sérique a été considéré selon les trois catégories suggérées par le consensus canadien soit a 0 0 mg/1 OOml, 2îOO-e40mg/l OOml, z 4 0 mg/lOOml(53).

(27)

4.2.6 Caractéristiques personneZZes

Les sujets ont été également interrogés lors de la visite médicale en 1985 sur leurs habitudes tabagiques, leurs activités physiques de loisirs (fréquence et temps consacré par semaine), leur revenu annuel, leur occupation, leur statut civil. La taille et le poids ont été également mesurés, ce qui a permis de calculer l'indice de masse corporelle des sujets (IMC = poids (kg) / taille (m2)). Les catégories de ltIMC considérées ( 9 0 kg/m2, ,20425 kg/m2, >25-< 27 kg/rn2, >27 kg/m2) sont conformes aux recommandations de Santé et Bien-être social Canada (54).

4.3 Analyses statistiques

4.3.1 Anat'yses descriptives et statistiques univariées

Dans un premier temps. les moyennes et écarts-types ont été calculés pour décrire les habitudes alimentaires chez les cas et non-cas de cancer dans la population étudiée. Ces statistiques ont été réalisées pour décrire les portions consommées par semaine de fniits, de légumes, de fruits et légumes, de tomates, de poissons, de viande rouge, de café, de thé, de vin ainsi que pour l'énergie totale, les lipides totaux, les lipides saturés, les lipides monoinsaturés, les lipides polyinsaturés, les glucides, les protéines, les fibres, l'alcool, le calcium, le fer, le bêta-carotène, le rétinol, la vitamine A, la vitamine C et la vitamine D.

Dans un deuxième temps, les cas et non-cas de cancer ont été comparés à l'aide du test du khi-carré pour les variables catégorielles (prise de suppléments, HTA, MCV, cholestérol, diabète, âge, IMC, cigarette, revenu annuel, état civil, occupation, activité physique, suivi des recommandationsl apports en quartiles) et du test t de Student pour les variables continues (âge, cholestérol, taille, IMC, taille). Afin de ne pas alourdir la présentation des résultats, les résultats de ces tests n'ont pas été présentés.

(28)

4.3.2 Anabses mulfivariées

-

analyse statistique d'hypothèse principale

4.3.2 i- Prise de suppléments et cancer

Une première analyse a été effectuée pour évaluer la survenue de cancer avec la prise de suppléments en général, puis pour diverses vitamines et minéraux pris en supplément. En ce qui concerne les suppléments et minéraux spécifiques, les individus dont l'apport quotidien moyen n'était pas égal à zéro ont été considérés comme prenant le supplément en question. La catégorie de référence utilisée était le groupe d'individus ne prenant pas de suppléments. II était impossible de créer plusieurs catégories de consommation de vitamines car les apports en vitamine provenant des suppléments étaient trop faibles. Par la suite, des analyses complémentaires pour 3 types de cancers particuliers soit le cancer du poumon, de la prostate et colorectal ont été menées. Ces cancers représentaient les types les plus Fréquents dans la population malade. De plus, les cancers classiquement associés au tabac hrent comparés aux cancers non associés au tabac. Les tumeurs associées au tabagisme sont les cancers de la langue, de la bouche, de l'œsophage, du larynx. des sinus, du pancréas, du poumon, de la plèvre. du rein et de la vessie.

Des modèles de Cox (55) ont été réalisés pour évaluer la relation entre la prise de suppléments vitaminiques et la survenue de cancer. La période de suivi pour les sujets avec un cancer diagnostiqué correspondait au nombre d'années entre la date d'entrée dans l'étude et la survenue de l'événement. Pour les sujets décédés, la période de suivi consistait en le nombre d'années entre la date d'entrée dans l'étude et la date de décès. Pour les sujets sans cancer et encore vivants a la fin de l'étude, la période de suivi correspondait au nombre d'année entre la date d'entrée dans l'étude et le 31 décembre 1993. Les individus sans cancer diagnostiqué et encore vivants a la fin du suivi ont été censurés ainsi que les individus décédés d'autres causes qu'un cancer au cours de la période de suivi. Il est à noter qu'aucun individu n'a été perdu de vue au cours de la période de suivi. Un ajustement pour l'âge (45-49 ans, 50-54 ans, 55-59 ans et

>

60 ans) et la consommation de cigarette (non-fumeur, ex-fumeur, fumeur) a été fait pour tous les modèles de Cox. L'absence de colinearité entre les variables indépendantes a été préalablement vérifiée.

IL

est à noter que

pour

l'analyse d'me variable qui comportait des données manquantes,

l& observations

comespondantes ont été exclues.

(29)

Par la suite des analyses complémentaires évaluant l'effet des suppléments pour trois types de cancer particuliers (poumon, colon et rectum, prostate) ont été effectuées. Lors de ces analyses, la période de suivi consistait, pour les sujets diagnostiqués du cancer en question, au nombre d'années entre la date d'entrée dans la cohorte et la date de diagnostic de ce cancer. Tous les autres individus étaient alors considérés comme censurés avec un temps de suivi équivalent au nombre d'années entre la date d'entrevue et la fin du suivi, à l'exception des individus décédés d'autres causes que du cancer étudié (suivi = décès

-

date d'entrée). Il en a été de même lorsque nous avons considéré les cancers associés et non associés au tabac. Dans ces analyses, nous avons postulé qu'un patient avec un cancer X était encore a risque de développer le cancer qui nous intéressait.

Pour toutes les relations, les facteurs potentiellement confondants qui ont été retenus dans nos modèles sont l'âge et le tabagisme. Compte tenu de la littérature, seules l'interaction entre l'âge et la prise de suppléments vitaminiques et l'interaction entre la prise de suppléments vitaminiques et le tabagisme ont été évaluées. Aucune interaction significative n'a été observée.

4.3.2 ii- Apport énergétique des nutriments et cancer

Suivant la méthode décrite à la section 4.2.2 pour calculer l'apport énergétique des micronutriments.

leur contribution énergétique par rapport à l'énergie totale a été calculée selon la méthode proposée par Walter Willet (56). Des modèles de Cox ont été réalisés pour évaluer la relation entre la contribution relative des lipides totaux, lipides saturés, lipides monoinsaturés, lipides polyinsaturés, glucides, protéines et alcool, a l'apport énergétique total. Toutes ces variables étaient exprimées en quartiles et la catégorie de référence était le quartile inférieur. Les modèles étaient ajustés pour l'âge, la cigarette et l'apport énergétique total. L'ajustement pour l'énergie totale a été réalisé selon la méthode proposée par Walter Willet afin de contrebalancer l'effet de la colinéarité entre les variables indépendantes (56). Il est à noter que les apports énergétiques relatifs ont été anaiysés séparément. Les analyses statistiques ont été réalisées selon la description faite en 4.3.2 i.

(30)

4.3.2 iii- Suivi des recommandations alimentaires du Guide canadien et cancer

Des modèles de Cox ont également été réalisés pour évaluer la relation entre la contribution énergétique des lipides totaux, graisses saturées, glucides, protéines et alcool répondant aux recommandations du Guide alimentaire canadien et le cancer. La catégorie de référence étant le non-suivi des recommandations. Ces associations étaient ajustées pour l'énergie totale, l'âge et la cigarette. Le même type de modèle (voir section 4.3.2 i ) a été effectué pour le suivi des recommandations en ce qui a trait au nombre de portions hebdomadaires de fruits, légumes, fruits et légumes, tomates, poissons, viandes rouges, café, thé et vin.

5.1 Description de la cohorte

L'âge moyen de la cohorte était de 56,3 ans (écart-type = 7,l). Le tableau 1 présente la distnbution de quelques caractéristiques personnelles en 1985 : 82% des hommes étaient fumeurs ou avaient déjà fumé. On remarque également qu'en général, la cohorte était formée de travailleurs mariés et relativement à l'aise financièrement. Le tableau 1 présente également la distnbution de l'activité physique de loisir en 1985 : 48% des hommes pratiquaient une activité quoique la majorité de ces hommes (76%) ne se limitaient qu'a un seul type d'activité par semaine d'une durée moyenne de 9 heures par semaine. Le tableau 2 présente la distribution en 1985 de quelques caractéristiques médicales. On constate que la population étudiée était particulièrement en santé lors de l'entrevue :

5% souflkant de diabète, 1 1% souffrant de maladie cardio-vasculaire, 32% soufiant d'hypertension artérielle et 32% soufiant d'hypercholestérolémie.

Du total des 2268 individus pour lesquels nous avions l'information requise concernant les suppléments vitaminiques, 23% ont rapporté avoir pris des suppléments vitaminiques au cours des 12 derniers mois ayant précédé l'entrevue (tableau 3). Parmi les 524 individus prenant des

(31)

suppléments vitaminiques, 4% n'avaient pas spécifié le type de supplément utilisé. Le supplément le plus populaire était la vitamine C consommée sous forme individuelle ou de multivitarnines.

Une proportion importante des hommes participant à l'étude ne suivait pas les recommandations sur la nutrition pour les Canadiens : plus de 60% avaient un apport insuffisant de vitamine D, folacine et calcium. Les recommandations portant sur la contribution énergétique totale, des lipides totaux, des graisses saturées et des glucides n'étaient pas suivies respectivement par 72%. 87%, 93% et 90% des sujets. La consommation d'alcool était excessive pour un tiers des sujets (tableau 4).

5.2 Description des cas de cancer

Des 2365 sujets enrôlés dans la cohorte et ayant complété l'information srir la prise de suppléments vitaminiques, 145 (6%) ont développé une tumeur au cours du suivi : 32 cas de cancer de la prostate, 3 1 cas de cancer du poumon, 19 cas de cancer colorectal, 14 cas de cancer de la vessie. 5 cas de cancer de l'estomac, 5 cas de cancer de l'encéphale, 4 cas de cancer d u rein. 3 cas de mélanome et 32 cas d'autres types de tumeur. L'âge moyen lors du diagnostic de la tiimeur était de 65,l ans (écart-type = 6,9). La distribution des cas selon diverses caractéristiques personnelles est présentée au tableau 1. Nous avons constaté que 45% des cas de cancer étaient âgés de plus de 60 ans, 37% étaient obèses (IMC 2 27 kg/m2) et 52% avaient un revenu annuel de plus de 30 000$. De plus, 86 % des cas s'avéraient être des fumeurs ou des ex-fumeurs en 1985. Il apparaît également que la majorité des cas de cancer étaient mariés et avaient un emploi.

Le tableau 2 présente la distribution des cas selon quelques caractéristiques médicales. Il nous est possible de constater que la majorité des cas ne présentaient pas de problèmes de santé bien que 67% des cas démontraient un taux de cholestérol à contrôler (1 200 m g 1 00 ml).

Le tableau 3 présente, quant à lui, la distribution des cas selon la prise de suppléments vitaminiques ou non pour chaque type de suppléments spécifiques. Nous avons constaté, que le quart des cas prenaient des suppléments vitaminiques et que les types de suppléments les plus populaires chez ces cas étaient les vitamines C,

B1,

B2, B6 et B 12. Notons que 4 individus diagnostiqués d'un cancer au cours du suivi n'avaient pas répondu à la question du questionnaire portant sur les suppléments.

(32)

Enfin, les tableaux 5 et 6 décrivent les habitudes alimentaires des cas en comparaison avec les non- cas de la cohorte. Il est apparu que les cas avaient en moyenne des habitudes alimentaires sensiblement dans le sens des recommandations du Guide alimentaire canadien quant aux portions de certains aliments, à l'exception des viandes rouges estimés à plus d'une portion et demi par jour et des b i t s et légumes estimés à un peu moins que 5 portions par jour (tableau 5). L'énergie totale moyenne semblait suffisante selon les taux recommandés par le Guide alimentaire canadien (entre 1800 et 3000 kcal/jour) chez les sujets malades. Par contre, les quantités moyennes par jour pour le calcium étaient insuffisantes selon les quantités recommandées (tableau 6). Des résultats similaires, autant pour les portions recommandées en certains aliments que pour l'apport énergétique en nutriments, ont été mis en évidence pour les non-cas.

5.3 Associations entre les données sociologiques et la survenue de cancer

La durée médiane de la période de suivi était de 8.6 ans. La relation entre les caractéristiques personnelles et la survenue de cancer a été étudiée par un modèle de Cox en contrôlant pour l'âge et la cigarette. Les résultats présentés au tableau 1 montrent que l'âge était associé d e façon significative avec la survenue de cancer. L'incidence de cancer était plus élevée chez les individus de plus de 60 ans que chez ceux d'âge inférieur à 50 ans

(Ri=

4.44 ; IC 95% :2,43-8.42). Il a également été observé que les fumeurs avaient une incidence de cancer plus grande que les non- fumeurs quoique cette relation ne soit pas apparue significative (RI=1.5 1, IC à 95% : 0.92-2.48).

Les résultats suggèrent que l'incidence de cancer était plus élevée chez les hommes avec un Indice de Masse Corporelle (IMC) infërieur ou égal à 20 kg/m2 (Ri= 1.61, IC a 95% : 0.72-3.59) par rapport aux hommes atteignant leur poids santé (20 kg/m2

<

IMC QS kg/rn2). Cette association n'était cependant pas significative. L'activité physique a semblé avoir un léger effet protecteur sur la survenue de cancer (RI=0.85) mais cette association n'était pas statistiquement significative. Ce faible effet protecteur semblerait plus évident chez les hommes pratiquant une activité physique modérée soit moins de 3,5 heures par semaine (RI=0.65, IC à 95% : 0.40-1.05).

(33)

5.4 Associations entre les données médicales et la survenue de cancer

La relation entre les caractéristiques médicales et la survenue de cancer a été étudiée par un modèle de Cox en contrôlant pour I'âge et la cigarette. Les résuitats présentés au tableau 2 n'ont montré aucune association significative avec la survenue de cancer pour l'hypertension artérielle, le taux de cholestérol et le diabète. Par ailleurs, il est intéressant de noter que les sujets ayant une maladie cardio-vasculaire avaient une incidence de cancer légèrement plus élevée que ceux n'en ayant pas

(Ri=

1.40, IC à 95% : 0.89-2.19), mais cette association n'était pas statistiquement significative.

5.5 Associations entre les suppléments vitaminiques et le cancer

Le temps de suivi médian des sujets de l'étude était de 8,6 ans. La relation entre ta prise de suppléments vitaminiques et la survenue de cancer a été étudiée par un modèle de régression de Cox en contrôlant pour I'âge et la cigarette. On retrouve les résultats de ces analyses au tableau 3. Nous avons pu constater qu'il n'y avait pas d'association entre la prise de suppléments et la suwenue de cancer (W=l .OI). Cependant, nos résultats ont montré que l'incidence de cancer chez les hommes prenant des suppléments de calcium était 44% plus faible que chez les hommes n'en prenant pas (W=0.56$ IC95% : 0.08-3.97) mais cette association n'est pas apparue significative. Pour les suppléments de vitamines C et E, les analyses n'ont pas démontré d'associations non-significatives.

5.6 Associations entre la prise de suppléments et la survenue de cancers associés ou non au ta bac

Les résultats obtenus ont suggéré qu'il n'y avait pas d'association entre la prise de suppléments en général et la survenue de cancer peu importe que le cancer soit associé ou non au tabac (tableaux 7- 8). Toutefois, il a semblé que les suppléments de vitamine A offraient un effet protecteur en ce qui concerne les cancers associés au tabac (RI=0.59) et un effet contraire pour les non-associés au tabac (RI=1.24). Aucune de ces associations n'était significative. Les RI n'ont pas pu être calculés pour la vitamine E et le calcium car aucun cas de cancers associés au tabac ne prenait ces suppléments. Par contre, les résultats ont montré que les hommes prenant des suppléments de vitamine E avaient une

(34)

incidence plus élevée de cancers non-associés au tabac. Cependant, cette association était à la fois faible et non-significative.

5.7 Associations entre la prise de supplements et la survenue de cancers spécifiques (prostate, côlon-rectum, poumon)

Notre étude laisse supposer aucune association entre la prise de suppléments et la survenue de cancer du poumon, de la prostate ou du côlon-rectum (Tableaux 9 à 11). Nos analyses ont montré que les sujets prenant des vitamines A, E ou de calcium avaient des rapports d'incidence augmentés de cancer de la prostate par rapport à ceux n'en prenant pas mais ces associations n'étaient pas significatives (tableau 9). À l'opposé, la vitamine A semblait offnr un effet relativement protecteur contre le cancer du poumon (RI=0.50, IC95% : 0.07-3.65). En ce qui concerne la vitamine C, celle- ci semblait diminuer de moitié les risques de cancer de la prostate (RI=0.48, IC95%: 0.1 1-2.01) et augmenter légèrement les risques de cancer colorectal

(RI=

1.30, IC95% : 0.34-2 -76) et n'avoir aucune influence sur le cancer du poumon (Rk0.96, IC95% : 0.34-2.76). Ces relations ne peuvent toutefois pas être considérées significatives d'un point de vue statistique.

5.8 Associations entre l'apport energétique des nutriments et la survenue de cancer

La relation entre l'apport énergétique des macronutriments et la survenue de cancer a été étudiée à l'aide de la régression de Cox en contrôlant pour l'âge, la cigarette et I'apport énergétique total (tableau 12). Les résultats révèlent pour les lipides totaux des associations inverses pour les deux quartiles supérieurs (RI=0.63 et 0.61). Il semblerait que cette relation inverse avec le risque de cancer soit principalement due aux lipides mono et polyinsaturés. Comparés aux patients dans les quartiles infëneurs de consommation pour ces 2 types de lipides, tous les autres avaient un risque de cancer diminué. Comparés aux patients ayant de faibles apports glucidiques, ceux du quatile supérieur avaient un risque diminué de cancer (Rk0.77). Les patients avec les plus hautes consommations d'alcool augmentaient leur risque de cancer

(RI=1.3

1). Cependant aucune de ces associations n'était statistiquement significative.

(35)

5.9 Associations entre les recommandations alimentaires et la survenue de cancer

La relation entre le suivi des recommandations du Guide alimentaire canadien et la survenue de cancer a été évaluée par un modèle de régression de Cox en ajustant pour l'âge, la cigarette et l'apport énergétique total, traités en catégories. Les résultats de ces analyses sont regroupés dans les tableaux 4 et 13. Nous avons constaté que le suivi des recommandations pour les lipides totaux et les protéines semblait entraîner une légère augmentation de I'incidence de cancer ( R H . 2 9 et RI=1.33 respectivement) alors que le suivi des recommandations pour les glucides semblait entrainer une légère diminution de I'incidence de cancer (lU=0.75, IC95% : 0.36-1.55). 1k a été observé également que le fait de suivre les recommandations pour les fniits et les légumes diminuait I'incidence de cancer (Ri=0.72, IC à 95%: 0.46-1 - 1 2). Cette association inverse étant d'autant plus marquée et significative pour les légumes considérés seuls (Rk0.57, IC à 95% : 0.37-0.87). De plus, nous avons remarqué que la consommation de poissons à plus d'une portion par semaine semblait augmenter de 50% l'incidence de cancer par rapport a la non-consommation de poissons

(RI+

-50, IC a 95% : 0.99-2.28). Aucune association n'a été observée entre le cancer et le suivi des recommandations pour la consommation de tomates, de viandes rouges et de vin.

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Tableaux des résultats

Références

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