• Aucun résultat trouvé

Éloge du bon sens contre les préjugés, faux ou vrais

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Éloge du bon sens contre les préjugés, faux ou vrais"

Copied!
11
0
0

Texte intégral

(1)

Éloge du bon sens contre les préjugés, faux ou vrais Été 2016

Descartes disait que le bon sens est la chose au monde la mieux partagée. Est-ce encore vrai aujourd’hui ? Si chacun se croit assez de bon sens, la vérité c’est que nous déléguons à d’autres les fondements de ce que nous pensons : aux enseignants, journalistes, vulgarisateurs, surtout au savant ; et cela ce n’est pas le bon sens mais le sens commun, qui draine des préjugés, fussent-ils vrais. Par bon sens nous expérimentons, par sens commun nous recevons un enseignement. Or il se trouve qu’à présent, le sens commun, en tout, mate notre bon sens. Est-ce inéluctable ?

« La connaissance s’acquiert par l’expérience, le reste n’est qu’information. » (Einstein)

Descartes dit (Discours de la méthode) : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. »

Par bon sens j’entends l’aptitude à juger des choses par soi, malgré d’autres considérations (scientifiques, médiatiques, etc.) ; encore faut-il en bien juger. Si le bon sens est une aptitude, non un sens inné, il s’éduque. Et comment mieux, sinon en le défiant ? Pour l’éduquer, les parents doivent défier le bon sens de leurs enfants, les enseignants aussi. Mais que se passe-t-il ? L’enfant, dès deux trois ans, est mis à la maternelle, voire, bébé, dès deux trois mois à la crèche ; et commence un vaste dressage scolaire et médiatique, où son bon sens ne cesse d’être mis à l’épreuve, « défié », si on veut, mais pour qu’il en rabatte, en démorde, se soumette. Et il n’est plus permis à l’adulte de faire usage de son bon sens que dans les choses les plus communes de la vie. Hors de ce cercle étroit, chaque fois que son bon sens est défié, il réfléchit, se souvient de la leçon apprise, scolaire, médiatique, baisse les yeux. Je vais m’employer à justifier ce que j’affirme.

D’abord, trois exemples. La femme qui parle dans mon GPS connaît les lieux les plus re- culés où je me rends, puisqu’elle les nomme, et m’indique en temps réel le chemin à prendre. Ça défie le bon sens. Mais il est maté, car il y a une explication : l’intelligence artificielle du GPS syn- thétise une voix à partir des données informatiques enregistrées dans le GPS et des données satel- lites reçues en permanence pour mettre à jour la position du véhicule ; nous devons cet outil aux efforts des ingénieurs, informaticiens et techniciens. Le clavier de mon ordinateur n’a pas de fil, il ne passe, et ne se passe, rien entre le clavier et l’ordinateur : nul ni rien ne tire les ficelles. C’est de l’action à distance, telle la psychokinèse de qui tord les cuillères à distance ; c’est de la sorcellerie blanche ; en tout cas, ça défie le bon sens. Mais nous y sommes habitués. Depuis longtemps, la radio, la télévision fonctionnent sans fil (même si on y revient par les réseaux câblés) ; d’ailleurs, une boussole aussi. Et il y a une explication : le clavier informatique émet des ondes invisibles, inaudibles, qu’une clé reçoit par son antenne et transpose en signaux électriques à destination de l’ordinateur. De même, les physiciens ne seront contents de la théorie de la relativité générale, étayée de faits comme peu d’autres auparavant, que lorsqu’ils auront découvert le graviton, épicule, c’est-à-dire particule quantique hypothétique, support de la force de gravitation, laquelle est actuel- lement une force sans cause, sans support. Enfin, dans son Effroyable imposture, puis dans son Penta- gate, le franc-maçon Meyssan a convaincu mon bon sens qu’aucun avion, mais un missile, avait percuté le Pentagone lors des attentats du 11 septembre 2001. Mais les médiaticiens ont ridiculisé son argumentation par l’imparable reductio ad Hitlerum, la réduction à Hitler : qui nie qu’un avion a percuté le Pentagone, nie le témoignage de tous les témoins fiables, donc nie la Shoah ; une disciple rebelle écrivit de lui L’Effroyable Imposteur. Seuls les complotistes sont encore du parti de Meyssan ;

(2)

ils pensent aussi que les grands de la terre sont des reptiliens, qu’aucun homme n’a marché sur la lune, etc. « On nous cache quelque chose », on, le grand on, complote en secret, et ce sont des humains hostiles et fourbes. Mais leurs thèses aussi défient le bon sens. Ces exemples du GPS, de la radio et du vol 77 impliquent trop de considérations scientifiques et géopolitiques complexes, controver- sées. Je vais m’en tenir à plus simple pour faire mon…

Éloge du bon sens

Et je dis que l’accélération, le décollage et le vol d’un avion défient le bon sens. L’avion, par ses réacteurs, prend appui sur l’air impalpable pour accélérer, comme un coureur prend appui sur des cale-pieds pour démarrer. Ça défie. Puis il décolle. Puis il vole. Lui si lourd, il flotte en l’air comme une méduse flotte en mer. Ça défie.

Poisson nageant dans l’air, selon Bosch

Pourquoi ? Un Airbus A380 pèse 560 tonnes, est long de 80 mètres, a une envergure de 80 mètres, et décolle à 350 km/h, je veux dire : il devient plus léger que l’air à trois fois la vitesse atteinte par un guépard. Évoquons, si tu veux bien, un sauropode géant, l’argentinosaure, découvert en Patagonie près des Andes un an après nous. Il pèse mettons 50 tonnes, est long de 30 mètres.

Faisons-le rentrer dans l’ordre des aggelosaures, du grec aggelos « ange », en le dotant des ailes d’un biptérosaure, ptérosaure que j’invente, à l’envergure double du plus grand fossile de ptérosaure jamais découvert. Un Airbus A380 qui décolle, je dis que ça défie encore plus le bon sens qu’un troupeau d’argentinosaures qui décollent. Un Airbus A380 décolle ? Autant regarder un troupeau d’onze argentinosaures aux ailes de biptérosaure courant deux fois plus vite qu’un guépard et s’envolant.

(3)

Mais prenons un avion et un dinosaure comparables. Le bimoteur d’affaire Beech B90 King Air pèse au plus 5 tonnes, comme un éléphant, est long de 10 mètres. Il se trouve que le parasau- rolophus pèse aussi 5 tonnes et mesure 10 mètres de long. Le bimoteur décolle. C’est le spectacle d’un parasaurolophe aux ailes de ptérosaure accélérant comme un guépard et décollant ; ça défie le bon sens.

Sauf égard aux considérations sur la portance de l’air, l’aérodynamique, etc., je ne trouve rien de moins étonnant au vol de ce bimoteur qu’au vol en palier de l’ichtyærosaure1 portant saint Antoine dans le volet droit de la Tentation de Bosch. On y voit d’ailleurs un autre ichtyærosaure portant un aéronef (le mot nef vient du latin navis « bateau »), ce qui fait conclure qu’un fils de Bosch expliquerait que les avions volent (flottent en l’air) parce qu’ils sont portés par des ichtyærosaures ou autres démons invisibles.

Portance de l’air selon Bosch : des ichtyærosaures invisibles portent saint Antoine et un aéronef.

Sophie, je ne nie pas le vol des avions, je n’insinue pas que les avions sont à notre insu portés par des anges déchus (et non par l’air), je dis : ça défie le bon sens.

1 Ichtyærosaure : du grec ichthus « poisson » et d’aéro-.

(4)

Mais le bon sens n’est pas qu’une aptitude à s’étonner, il est une aptitude à juger par soi. Or que puis-je juger par moi ? Contre le GPS et la radio, qui m’intriguent, contre le vol 77, qui m’in- terpelle, contre le vol des avions, qui m’ébouriffe, mon bon sens est pris au dépourvu, tant il y a, justement, de considérations qui interviennent (scientifiques, médiatiques, etc.). Il le sera peut-être moins si je l’exerce sur un spectacle de tous les jours, la solarienne.

Par solarienne j’entends le soleil et les cinq planètes visibles à l’œil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Il y a aussi la terre, et la lune. Qu’en puis-je juger par mes yeux ?

D’abord, je m’enquiers que le soleil est plus grand et plus loin que la lune. En effet, la lune éclipse parfois le soleil, jamais l’inverse, donc il est plus loin ; mais, comme ils ont à peu près la même grandeur visible, et que, plus une chose est loin, plus elle est vue petite, le soleil, plus loin, est aussi plus grand que la lune.

Je m’enquiers que le soleil éclaire la lune. Ça ne va pas de soi, puisqu’autant qu’on sache, le premier qui s’en enquit fut Parménide, trente-cinq siècles après les débuts de l’histoire humaine ; ç’avait échappé aux astronomes babyloniens, égyptiens, qui, au vrai, n’y portaient aucun intérêt, se bornaient à prédire les éclipses du soleil, les mouvements des cinq planètes, l'heure où se lève une étoile. Si ça ne va pas de soi, pourvu qu’on rapproche les quartiers de la lune de la position relative des deux astres, ce qui se fait à l’œil nu, et pourvu qu’on suppose, par analogie avec une balle éclairée par une chandelle, que la lune est un globe, pas une planète, on peut conclure que le soleil éclaire la lune ; c’est du bon sens.

Mais éclaire-t-il le reste ? Oui, toute lumière, même celle des étoiles, si pâles, provient-elle de lui ? Parménide le pensait ; mais c’est là chose dont je ne peux juger par mes yeux.

Je m’enquiers que la solarienne est alignée, car le soleil et ses cinq planètes, au ciel, paraissent toujours sur une courbe, qui s’incline jour et nuit ; et qu’elle est alignée sur la terre, comme la lune.

Bref, mon bon sens me fait conclure que la terre est fixe, et que la lune et la solarienne tournent autour ; car il est hors de ma portée d’observer par mes yeux, que les cinq planètes tournent autour du soleil. Bref, le système risible de Ptolémée modélise assez bien les observations de mon bon sens.

Je m’enquiers que la terre est un globe, et pas très grand. Car je vois que les voiles dispa- raissent à l’horizon de la mer ; on a vu, toi et moi, la même lune, le même soleil, mais de nuit un autre ciel en Patagonie, alors que, si la terre était une planète, le ciel étoilé serait partout le même ; j’ai vu de mes yeux, il y a quinze ou vingt ans, une éclipse de lune par la terre, dont l’ombre était arrondie, ce qui me fit conclure que la terre est un globe, du moins une galette, pas une planète ; enfin, si j’en juge d’après mon analogie d’une balle autour de laquelle je bouge ma chandelle, la

(5)

succession des jours et des nuits s’explique très facilement par le mouvement du soleil. Car, pour le bon sens, le soleil se lève, monte au zénith et se couche.

M’étant ainsi enquis, je nie que la lune soit une galette, même si elle présente toujours le même visage, ce qu’une galette pourrait aussi bien faire qu’un globe. Et je dis qu’il n’est pas évident que les cinq planètes solariennes soient elles aussi des globes, ni le soleil. D’où vient cette étrange idée ? Ne pourraient-ils être, justement, des galettes ? Par un préjugé de géomètre, les physiciens grecs pensaient que la sphère était une forme parfaite ; par un préjugé d’astronome, ils pensaient que les mouvements des astres, si réguliers semble-t-il, étaient parfaits. Ils en concluaient que le soleil, ses planètes, voire les étoiles, étaient des globes, comme Parménide fut le premier à le penser.

Ça ne va pas de soi. Les sphères réelles sont assez méprisables, billes de la récré, boules de pétanque, balles de ping-pong, ballons de football, boulets de canon ; et les androïdes sphériques sont bi- zarres, laids. Tlön. Il semble plutôt que ces astres aient hérité d’une forme sphérique, parce que Parménide fut plagié par le farceur (non humain) qui a mis sur les lentilles des télescopes, et sur les autres instruments d’observation, des images de sphères pour éprouver la foi des cosmologues ;-) Pour moi, la forme sphérique est très en deçà de la forme humaine, moins belle, moins parfaite.

Un autre préjugé de géomètre, celui de Poincaré peut-être, eût pu les faire hériter de la forme d’un tore ou d’un tètre.2 Bref, le soleil et ses cinq planètes sont peut-être des galettes, rien ne permet au bon sens de le nier ; et les étoiles, des points lumineux.

Bosch plagié par l'inventeur du nothosaure

Le nothosaure est un grand reptile semi-aquatique qui aurait vécu il y a deux cents millions d'années et dont des fossiles furent découverts en Égypte et en Allemagne il y a moins de deux siècles. Or Jérôme Bosch, il y a près de six siècles, l'a peint dans le triptyque de l’enfer du Jugement dernier. Coïncidence ? Il semble plutôt que Bosch ait été plagié par le farceur (non humain) qui a caché sous terre des fossiles de nothosaures pour éprouver la foi des géologues.

Considérons maintenant le procédé pour mater le bon sens, Spinoza en donne un exemple frappant (Éthique 2:35, scolie) :

« Quand nous regardons le soleil, nous imaginons qu'il est distant de nous d'environ deux cents pieds, et l'erreur ici ne consiste pas dans l'action d'imaginer cela prise en elle-même, mais en ce que, tandis que nous l'imagi- nons, nous ignorons la vraie distance du soleil et la cause de cette imagination que nous avons. Plus tard, en effet, tout en sachant que le soleil est distant de plus de 600 fois le diamètre terrestre, nous ne laisserons pas néanmoins

2 Tètre : solide quadridimensionnel ; du grec tetra- « quatre ».

(6)

d'imaginer qu'il est près de nous ; car nous n'imaginons pas le soleil aussi proche parce que nous ignorons sa vraie distance, mais parce qu'une affection de notre corps enveloppe l'essence du soleil, en tant que le corps est affecté par cet astre. »

Spinoza raconte que je pense, par mon bon sens, que le soleil est à 60 mètres, alors que je me rends bien compte qu’il est très loin (à quelle distance, je ne saurais le dire), puisqu’où que j’aille vers lui, il reste aussi grand à voir ; il raconte aussi que le soleil est en fait vingt fois moins loin que ne le racontent à présent les savants. L’important n’est pas là. Spinoza dit que mon bon sens me fait imaginer le soleil à telle distance (selon lui, très proche), alors que le savant sait qu’il est beau- coup plus loin : j’imagine, il sait. Bref, Spinoza insulte. Alors que le savant sait par observations et raisonnements quelle est la vraie distance du soleil, je ne peux par moi que lui imaginer une distance (selon lui, excessivement proche) : je me l’imagine proche. Et je m’imagine que mon bon sens est une bonne chose !? Je réponds que j’ai prouvé que j’avais raisonné, pas imaginé.

Ce que je dis de l’astronomie du bon sens peut paraître stupide, pathologique ou supersti- tieux ; mais j’ai un dessein, le suis, et je vais le découvrir. Car l’astronomie des savants défie le bon sens, tu vas le voir. Et, si elle m’en impose, n’importe quelle idéologie pourra m’en imposer, pourvu qu’elle mate mon bon sens.

Le couchant me plaît. C’est quoi ? Le soleil, rouge à nouveau, touche au bas du ciel déteint d’oranges et roses ; les mille miroirs de l’ulaure s’éteignent, et les couleurs s’indéfinissent.3 Parfois, dit-on, je ne l’ai jamais observé, quand le soleil disparaît à l’horizon, on voit quelques secondes un rayon vert. Mais les savants se font forts que la terre tourne autour du soleil et qu’en raison de leur distance et de la vitesse de la lumière, on ne voit pas le soleil où il est, mais où il était il y a huit minutes. Ainsi, je me plais à voir disparaître ce qui disparut il y a huit minutes. Je ne vois donc pas le soleil, il a disparu, j’en vois… une image. Oui, quand tu es assise à deux mètres de moi, je ne te vois pas où tu es, je te vois ou tu étais il y a 666 dix-millionièmes de seconde. Donc, je ne te vois pas, je vois de toi… une image. Je ne t’ai jamais vue, je n’ai vu qu’une image. Il m’est donc impos- sible de te voir telle que tu es, impossible d’entendre ta voix telle qu’elle est, malgré mon bon sens, qui me dit que je t’ai vue, de mes yeux vue, de mes oreilles entendue.

Voilà mon bon sens battu en brèche. Je ne vois pas un coucher de soleil, mais un coucher de terre, puisque c’est la terre qui tourne autour du soleil. Je ne le vois pas maintenant, mais tel qu’il était il y a quelques minutes. Je ne le vois pas en vrai, mais par une image. Bref, je le pseu’vois. Et, puisqu’il en va de toi comme du soleil, et du reste, je ne vois jamais rien, je ne fais que pseu’voir, au point qu’on peut bien appeler vision cette pseu’vision, puisque, de vision des choses en elles- mêmes, il n’y a pas. Pareil. Les savants disent qu’on ne voit pas les couleurs, mais que la lumière blanche est composée de lumières allant du rouge au violet, comme il apparaît quand on la décom- pose par un prisme. Ils disent que tes lèvres ne sont pas rouges, ni tes yeux, verts, mais le paraissent, parce que tes yeux réfléchissent vers moi la couleur verte de la lumière, tes lèvres, la couleur rouge.

Alors, je pourrais aussi bien dire que tes yeux, en fait, sont mauves, puisqu’ils absorbent la couleur complémentaire au vert, et que tes lèvres sont cyanes, parce qu’elles absorbent la complémentaire au rouge ; mais en fait je dirais qu’elles sont obscures, ténébreuses, pas même grises ou noires.

Pareilles conclusions, qui bafouent mon bon sens, me feraient dire, si je me laissais faire, que tu n’es pas brune, mais que je te vois brune, ou plutôt te pseu’vois telle. Ce que je te vois ne serait pas ce que tu es, mais ce que ton obscurité inspire à mes sens, ma perception ; et je vivrais toujours dans l’illusion de toi, obscure rumeur informe. Oui, si je ne te vois pas, toi, comme je le pense par moi, mais si je n’ai de toi qu’une image mentale, ce n’est plus pareil, plus tout à fait. Et je veux critiquer les savants autant que j’en ai la force, pour sauver l’apparence, sauver le bon sens, sauver que je t’ai vue ; car je m’adresse à toi, pas à eux.

3 L’ulaure est à la fin de la journée ce qu’est l’aurore au début de la journée.

(7)

Les préjugés

Je vais par définitions construire mon idée du préjugé, puis du sens commun.

Une chose est ox une autre quand elle se trouve ou approche sous influence de cette autre (opposé à fors, apposé à an). Les marées ont lieu ox la lune et le soleil.

Le soleil est ox la terre, du moins pour mon bon sens.

Une chose est an [ãn] une autre quand cette autre est ox elle. Quand on me parle, on ne parle pas en moi, à l’intérieur de moi, mais on monopolise mon attention et ma compréhension : on parle an moi. Cette préposition altère l’allemand an (Ding an sich « chose an soi », etc.).

Par incept j’entends une pensée qu’un autre pense an nous. Inception est un film états-unien de 2010. Quand tu me parles, tu m’inçois : tu me fais, quoi, penser bongré moi ce que tu dis. Une lettre est ta manière de m’incevoir absente, un coup de téléphone aussi. Le micro copie digitalement ta voix, le fil transmet le signal digital, l’écouteur transpose le signal en bruit, je “reconnais” ta voix : tu me ps’inçois. Voi les lettres de ta lettre, tu me ps’inçois.4 Je ne dirai rien des incepts humiliants de la voix synthétique d’une intelligence artificielle de GPS.

Par préjugé j’entends un incept admis sans examen ; le bon sens n’est pas consulté.

Par sens commun j’entends l’aptitude à juger des choses par des préjugés socialement partagés.

Si tu me dis que ma figure du soleil ox la terre défie le bon sens, parce qu’on sait tous le contraire, je réponds qu’elle ne défie pas le bon sens mais le sens commun ; car je te mets au défi de penser par toi, de juger par tes yeux, que la terre tourne autour du soleil. On le sait tous ? Je te l’accorde. Mais je te dis que tu ne le sais pas par toi ; c’est que tu l’as appris à l’école, ou de ta mère, et que les médias le rabâchent. Tu as lu des explications, vu des schémas, tu n’en doutes plus ; mais ils n’étaient pas de ta main, d’autres les avaient commis. Par habitude, tu juges que la terre tourne autour du soleil ; par nature, tu jugerais le contraire. Tu me dis que ton habitude est si forte que c’en est devenu une seconde nature, et qu’après tout, puisqu’autant, je reconnais que le bon sens naturel s’éduque, qu’il est une première habitude, il faut dire que le bon sens a changé de nature. Je réponds non. Ton bon sens, par nature, ou si tu préfères : par habitude, continue de te faire juger que le soleil tourne autour de la terre ; d’ailleurs, tu dis qu’il se lève, monte, descend, se couche.

Mais c’est le sens commun qui te fait juger du contraire. Il est de bon sens de dire que je t’ai vue, de sens commun, d’affirmer que je n’ai jamais eu de toi qu’une image mentale.

Tu sais que les avions volent grâce à leurs moteurs puissants et grâce à leurs ailes aérody- namiques. Tu sais que la terre tourne autour du soleil. Tu sais que les dinosaures ont existé. Je ne le nie pas. Mais comment le sais-tu ? L’as-tu vérifié par toi ? Non. On te le dit. On t’inçoit que les dinosaures ont existé ; on l’illustre, montre des fossiles, cite des travaux, invoque la respectabilité.

Ainsi, tu n’as aucune raison de penser le contraire, non par toi, mais parce qu’on te l’a dit. Or est- ce savoir, que savoir par ouï-dire ? Est-ce savoir, que juger avant d’en savoir assez ? Bref, en sais- tu assez quand tu sais parce qu’un autre te l’a dit, ou te l’a dit parce qu’il le tient d’un autre ou

4 Voi : via.

(8)

d’autres que tu penses qui en savent assez ? Juger par ouï-dire, juger avant d’en savoir assez, c’est bien là préjuger, pourtant. Le savoir des savants passe ta compréhension par sa complexité, son étendue. Mais est-ce bien un savoir ? Qu’en sais-tu ? N’ont-ils vraiment aucune raison de ne penser qu’une once de contraire ? Que la matière déforme l’espace, je le tiens de la science relativiste. Mais qu’en sais-je ? Car mes connaissances de la théorie de la relativité sont plus que sommaires : en elles, toutes les constructions mathématiques sont résumées par quelques formules, beaucoup de phrases synonymes ; les prémisses de la théorie se présente en moi dégradées, voire oblitérées, presque effacées. Mais c’est vrai !

Taine dit que la perception est une hallucination vraie ; c’est un oxymore expressif de la théorie classique de la perception, comme tu verras. Leopardi dit que l’éthique rationnelle est une illusion vraie, il l’exprime aussi en parlant d’optimisme de la raison, de pessimisme de la volonté.

Eh bien, je dis qu’un préjugé vrai est possible, et même très courant. C’est par préjugé que je sais qu’Hollande dirige la République française, alors que je ne l’ai jamais vu, aussi peu que le dirigeant de la dictature océanienne, Big Brother ; c’est pour moi un préjugé vrai.

Pour le sens commun, que le soleil tourne autour de la terre est un préjugé faux, à supposer que le contraire soit un préjugé vrai. Doit-on se défendre d’un préjugé par un autre préjugé ? Non, on doit penser par soi, juger des choses par soi. Et j’ai jugé par moi, peut-être à tort, en faisant tourner le soleil autour de la terre, comme je le vois à peu près. Ce que j’apprends par moi, je le sais par expérience ; ce que j’apprends par autrui, je le sais par information. On m’informe qu’il n’y a que ton nom sur ta boîte à lettres ; je le sais donc, on me l’a dit ; mais je le sais par information. Si je viens à Paris, pénètre dans ton immeuble, je le saurai alors peut-être, et je le saurai par expérience.

On m’informe qu’un dinosaure carnivore à corne a été découvert il y a plus d’un siècle, le cérato- saure ; je le sais donc, les médias le tiennent de paléontologues ; mais je le sais par information.

Pour que je le sache par moi-même, il faudrait, par une machine à remonter le temps, si c’était possible, que je débarque au Jurassique supérieur ; et encore, comme il dura vingt millions d’années, il faudrait que j’aie la chance de rejoindre l’époque où ce théropode vivait. On m’informe aussi que les fondamentalistes états-uniens situent le Jurassique il y a six millénaires, peu après la création, de sorte que le cératosaure côtoyait peut-être la tribu d’Adam. Préjugé contre préjugé ? Je hausse les épaules.

La philosophie

Par philosophe j’entends une femme (ou un homme) qui veille à ne pas penser savoir ce qu’elle ne sait pas ; c’est le mot d’ordre de Socrate (Apologie, 21a). Ce qu’elle n’est pas sans avoir des raisons de penser le contraire, elle ne pense pas ne pas en avoir. L’histoire de la philosophie ? Peu de philosophes, et peu philosophes. Au philosophe s’opposait le sophiste ; le mot est péjoratif par la faute de Platon, c’est dommage. Le sophiste est celui qui sait, un savant.5 Aristote savait de tout ; il n’était pas le seul, puisque, sauf dans la critique des autres sophistes, euh savants, la quasi-totalité des soi-disant philosophes savaient de tout, ou de l’essentiel, avec leurs systèmes de pensée. Spi- noza, encore lui, affirmait que le vrai est index de soi et du faux (lettre 76 à Burgh) ; bref, qui a une idée vraie, sait qu’il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de la chose (Éthique, 2:43). C’est la lumière naturelle, la lucidité ;6 et c’est suspect, tant de savants l’ont revendiqué (Descartes, Marx, Althusser, etc.). Or on appelle philosophe un homme qui pense par ses propres théories, non par son bon sens, un savant personnel quoi, hors de tout cadre scientifique (physique, chimie, biologie, sociologie, etc.) ou pseudo-scientifique (alchimie, phlogistique, psychanalyse, astrologie, etc.). Et certes je m’oppose par ma définition à celle du sens commun, me revendiquant de Socrate.

5 Du grec sophos « savant ».

6 Du latin lux « lumière ».

(9)

Bien sûr, on enseigne aux futurs bacheliers que Socrate était le philosophe par excellence ; mais on leur enseigne aussi les critiques et théories des soi-disant philosophes, qui le sont au sens commun. Je laisse de côté leurs théories, tant ils s’entr’réfutent, Darwin disant de ce genre de sa- vants : « Les théories fausses, si quelque preuve vient les étayer, ne font guère de mal, car chacun s’emploie avec joie à les réfuter. » Je m’en tiens à leurs critiques, seul aspect philosophique, à mon sens, de leurs ouvrages.

Et je dis. Entendue à la façon de Socrate, la philosophie critique est un redoutable instrument de lutte contre les préjugés. Jusqu’aux lumières, peut-être jusqu’au XIXe siècle, les philosophes cri- tiques s’employèrent avec joie à réfuter les préjugés médiévaux : création en six jours, qualités se- condes, vertus dormitives, légitimité monarchique, etc. Outre les sens, j’en reparlerai, ils ciblaient les fauteurs de préjugés, montraient que les prêtres, les scolastiques, les idéologues du droit divin étaient des ignorants autant que la foule qu’ils incevaient. La critique des savants s’attaquait aussi aux sources ; ainsi, ils distinguèrent deux Genèses dans la Bible, celle élohimiste, parce que Di-u y est désigné par l’hébreu elohim « Dieu », celle yahviste, parce qu’il est désigné par le tétragramme sacré ; ils montraient qu’elles furent écrites à des époques différentes ; qu’elles se réfutaient (l’homme créé après ou avant les bêtes) ; réfutaient donc que Moïse seul en fût l’auteur. Ils consta- taient aussi, comme dit Hume, que les miracles « se raréfient à chaque page à mesure qu’on approche des périodes éclairées ». Ces philosophes critiques, avant d’en venir à leur dogmatisme de savants, avaient parfaitement compris ce qu’est un préjugé : je sais parce qu’on sait, j’ai confiance.

Ils ont totalement disparu au XXe siècle, le travail antimédiéval étant achevé. Les ont rem- placés des philosophiles, qui, sous prétexte d’aimer et rechercher la philosophie, honorent les soi- disant philosophes inscrits au programme. Et il n’est guère de philosophes, même soi-disant, pour critiquer les nouveaux savants, ceux des sciences, sauf par l’insulte, comme quand Heidegger dit :

« La science ne pense pas. » Sans préjuger des préjugés scientifiques, on est pourtant dans une situation répétée.

La doxa scientifique

Par doxa j’entends l’ensemble des préjugés d’un paradigme.7 Ainsi, la doxa scientifique a remplacé dans le sens commun la doxa scolastique, ou toute autre doxa qu’on voudra ; elle est hégémonique. Tu me diras que la doxa scientifique draine des préjugés vrais. Peut-être. Pourtant, d’une doxa l’autre, la situation reste la même : aux jugements, peut-être faux, du bon sens se subs- tituent des préjugés, peut-être vrais ; mais ce sont des préjugés. Or la rupture hérétique avec la doxa établie et avec les préjugés qu’elle impose au sens commun, suppose la rencontre d’un discours critique et d’une crise objective. Ce fut massif dès la Renaissance : crise de la doxa scolastique, discours critique des philosophes. Elle rompt la concordance immédiate entre le bon sens et les préjugés de la doxa critiquée. Elle met en suspens l’adhésion première à la doxa établie. Et c’est toujours au nom du bon sens, pour les Lumières la raison, qu’est critiqué le sens commun. Mais y a-t-il aujourd’hui une crise objective de la doxa scientifique, une crise qui justifie la rupture avec les préjugés qu’elle draine ? Y a-t-il changement en cours de paradigme ? La doxa scientifique est-elle en crise ? C’est douteux. À toute époque, des individus furent en rupture hérétique avec la doxa établie ; mais c’était plutôt dû à une crise subjective. Ma crise est subjective. Depuis près de seize ans, je ne te vois pas. Par sens commun, je ne t’ai même jamais vue. Mais ça, je ne peux l’accepter, mon bon sens y est rebelle. Parce que je conteste la doxa scientifique, ses préjugés, parce que j’en- quête sur le big-bang, les dinosaures, la solarienne, parce que je nie qu’aillent de soi les affirmations des savants modernes, ceux des sciences, on me taxe de pathologie, de stupidité, de superstition.

Parce que j’invoque le bon sens contre le sens commun, parce que je n’ai aucune confiance en ce qu’on me dit de scientifique, contestant a priori tous les préjugés de la doxa scientifique, on me méprise, me discrédite. Or je n’ai que faire des intermédiaires de cette doxa, les enseignants, les journalistes, les vulgarisateurs, je veux remonter jusqu’à la source, les savants, peser si leur savoir

7 Doxa : d’un mot grec signifiant « opinion ».

(10)

est fiable, comment, d’un fait d’expérience, ils passent à une affirmation d’existence de ce que nul n’a vu, comment, du mouvement de l’aiguille d’un ampèremètre branché à des fils en circuit fermé, ils en viennent à affirmer que le courant électrique passe, que des électrons circulent, choses que nul n’a vues. Ampèremètre ? J’ai découvert cet appareil à l’époque secondaire, je parle de la mienne, quand j’étais scolarisé ; il défiait déjà mon bon sens.

Et, si j’échoue à réfuter le savoir des savants, à le contester même, à tout le moins, je com- prendrai sans doute pourquoi les préjugés scientifiques, si vrais qu’ils soient, s’ils le sont, ne sont pas acceptables, je parviendrai sans doute à délivrer mon bon sens de la soumission scolaire et médiatique pour élargir sa sphère d’action au-delà des choses les plus communes de ma vie.

Est-il génie plus grand qu’Einstein ? plus célébré par le sens commun ? Existe-t-il théorie aussi sublimement résumée que la sienne par cette formule : E = mc², que presque tous connaissent, dont on fait des t-shirts ? Tu vois là ce qu’est un préjugé. Une théorie très complexe est résumée, invoquée, par trois lettres, un chiffre et un signe. Eh bien, commençons par elle. Que signifie-t- elle ? Elle traite de l’énergie E d’un corps au repos de masse m (en kilogrammes). E est l’énergie du corps (en joules) et c² la vitesse au carré de la lumière, avec c = 300 000 km/s (3.108 m.s–1). Sachant qu’une calorie vaut quatre joules, je dis :

𝐸 = 𝑚𝑐2 ⟺ 𝐸 j = 𝑚𝑐2 kg. (m

s)2 ⟺ 𝐸 j. s2 = 𝑚𝑐2 kg. m2 ⟺ s2 = 𝑚𝑐2

𝐸 kg.m2

j . Or |𝐸| = |𝑚𝑐2|. Donc 1 s2 = 1 m2.kg

j . Donc 1 s = 1m.kg

1 2 j

1 2

= 1 m.√kg

√j = 2 m.√kg

√cal . Ça veut dire quoi ?

1 seconde = 2 mètres ×√1 kilogramme

√1 calorie .

Voilà comment les savants définissent le temps : une seconde c’est deux mètres que multi- plie la racine d’un kilogramme et que divise la racine d’une calorie. Charabia ? Cette définition suit directement, je viens de le prouver mathématiquement (c’est du niveau secondaire), de la plus cé- lèbre formule scientifique : E = mc².

Eh oui, une seconde c’est deux mètres (que multiplie un quotient bizarre). Certes, il me faut un peu plus d’une seconde pour parcourir deux mètres ; mais, si je reste assis, où sont les mètres ? C’est absurde. À ma surprise, au cœur des sciences, je ne trouve pas de quoi douter, je trouve ce dont je ne peux pas ne pas douter. Et s’il n’y avait que le temps ! Mais voilà, pour le savant, un mètre à vide c’est la moitié du carré d’une demi-seconde multiplié par la pesanteur, et un kilo- gramme c’est des secondes carrées que multiplient des calories et que divisent des surfaces.

Soyons clair. Je ne nie pas les faits, leur mathématisation. Je dis problématique la jointure entre théorie et faits, oui, puisqu’il en résulte pour le réel ces définitions farfelues que tu as vues. Je ne peux pas, non, je ne peux concevoir que le temps se définisse par l’espace, le poids, l’énergie.

Or je le redis : pour le savant, quoi qu’il dise, la seconde, c’est deux mètres que multiplie la racine d’un kilogramme et que divise la racine d’une calorie.

Ou on est philosophe ou on ne l’est pas. Empêtré dans son fatras de paramètres, j’excuse le savant, peu épris de sagesse qu’on le connaît. Mais je dis le philosophe inexcusable de rester inerte face à la définition scientifique du temps, ou plutôt de la seconde. À quoi lui sert-il d’invoquer Socrate, s’il gobe pareille foutaise ? À quoi bon disserter sur la nature indéfinissable du temps, si, face à une définition à dormir debout, on le voit pris au dépourvu, intimidé qu’il est par le savant et ses prodiges techniques (bombes atomiques, centrales nucléaires) ?

(11)

De fait, je ne nie pas l’accord des modèles scientifiques avec les faits d’expérience, mais je doute qu’ils en reflètent la réalité sous-jacente ; je ne révoque pas leur aptitude à calculer ni à prédire le résultat d’une expérience, mais je doute qu’ils décrivent la réalité. Entre faits et théorie, un no man’s land. C’est comme une boîte noire. Elle est siège d’inputs et d’outputs, mais on ignore ce qu’elle cache (je parle du contenu de la boîte). Ainsi, pour Pavlov, le chien est une boîte noire, puisqu’il n’émet aucune hypothèse sur sa structure mentale, se bornant aux inputs, les tintements de clochette, à l’output, le chien qui salive. Si je laisse tomber une pantoufle dans le vide, Galilée nous apprend qu’il y a un input, la durée de la chute, et un output, la hauteur parcourue pendant cette durée, et qui s’exprime par : h = ½ gt² (avec h la hauteur, g la pesanteur et t la durée). Mathé- matiquement, une fonction transforme une durée en hauteur par la formule h : t → h(t) = ½ gt².

Physiquement, je dis qu’il y a un hiatus, caché par une boîte noire, entre cette durée et la hauteur, et qui n’est pas limité à la pantoufle mais englobe le processus entier.

Prends ton vélo, ses phares, qu’une dynamo alimente. Chaîne, pignons, dérailleur, freins, sa propulsion est transparente, depuis les pédales jusqu’aux roues ; le vélo c’est là l’image de ce qu’on appelle une boîte blanche : on voit d’emblée comment il marche. Par contre, les phares s’éclairent selon la théorie scientifique de l’électromagnétisme : en pédalant, on fait tourner un aimant dans une bobine de métal ; le champ magnétique de l’aimant, dans la bobine et dans le circuit qui la prolonge, induit un courant électrique qui allume les phares. J’ai énoncé le principe, mais la théorie implique les définitions absurdes qu’on sait, et cette potion caloricogrammométrique extraite de racines non végétales philosophiquement indigestes. Au vrai, le vélo et sa propulsion est comme une boîte blanche, mais la dynamo et son éclairage, une boîte noire. Son input, le pédalage, il fait tourner l’aimant ; son output, les phares, ils s’allument ; entre l’input et l’output, une boîte noire, où un pédalage se transforme en lumière. Et cette boîte cache la dynamo, le circuit de l’éclairage, le champ magnétique et ses photons (si ça existe), le courant électrique et ses électrons (si ça existe).

Qu’en dis-tu ? E = mc² défie le bon sens, par excès d’intelligence, par excès de bêtise. Et, s’il n’y allait que d’Einstein, plusieurs seraient contents. Mais un raisonnement simple prouve que Newton définit le temps comme Einstein ; et ça n’a rien d’étonnant, puisqu’Einstein ne réfute pas Newton mais le précise. Or, ce qui vaut de Newton, Einstein, il est à craindre que ça ne vaille de toute la physique mathématique, et, pourquoi pas, de toute la science. Oui, la science est peut-être une machine infernale à produire le non-sens. Les savants soumettent le sens commun. Soumet- tront-ils le bon sens ?

h : t

h(t) = ½ gt² Pantoufle

lâchée

pantoufle à terre

Références

Documents relatifs

Abraham Wald, mathématicien, est ensuite sollicité pour calculer précisément l’armure optimale.. Bon sens de

© Alain Fernandez « Le chef de projet efficace 2003-2014 » © Edition Eyrolles 2... Manager un projet: une affaire de

Moi je vous dis qµe si nous allions ainsi chercher dans la tradi- tion populaire les pratiques millénaires du comportement des hom- mes dans r édu_cation des

Certains, beaucoup de grands penseurs, auxquels on doit re- connaître la positivité d'un travail théorique important, se com- plaisent encore, dans de décevantes

L’acide cause la transformation du  facteur  intrinsèque    en  molécule  active,  ce  qui  permet  ensuite  l’absorption  de  la  vitamine  B12 

Marie-Gabrielle DESMOTS Daniel FOURNIER André HOUGUET Michel LAHOGUE Alain MAGNAVAL Robert POIRIER Gérard SOHIER.

Il est l’auteur de plusieurs livres qui sont de grands succès : De l’enfant roi à l’enfant tyran, « Peut mieux faire », Exprimer sa colère sans perdre le contrôle, Un

L’importance de la protection contre le soleil et les meilleures pratiques de prévention du cancer de la peau sont inculquées aux parents, aux membres du personnel et aux