Universit´e Pierre & Marie Curie Master de math´ematiques 1
Ann´ee 2010-2011 Module MM020
Th´ eorie des Nombres - TD6 Entiers alg´ ebriques, anneaux d’entiers
Exercice 1 :
a) Parmi ces nombres alg´ebriques, lesquels sont des entiers alg´ebriques ? 3 + 2√
6 1−√
6 ,
√3 +√ 5
2 ,
√3 +√ 7
2 , 1 +√3
10 +√3 100
3 , 1 +√
19
2 , 1 +i
√ 2 .
b) Si a, b ∈ Z sont des entiers distincts sans facteur carr´e, et si n ∈ N∗, trouver une condition n´ecessaire et suffisante pour que
√a+√ b
n soit un entier alg´ebrique.
Solution de l’exercice 1.
a) On calcule le polynˆome minimal surQde ces nombres alg´ebriques : – Notonsα :=
√3+√ 5
2 . Alors (2α)2= 8+2√
15, donc ((2α)2−8)2 = 60. Par cons´equent, l’´el´ement α est annul´e par le polynˆome `a coefficients entiers
((2X)2−8)2−60 = 16X4−64X2+ 4,
donc en simplifiant,α est annul´e par 4X2−16X2+ 1∈Z[X]. Or ce polynˆome est de contenu
´egal `a 1 et il n’est pas unitaire, donc α n’est pas un entier alg´ebrique (il est clair queα est de degr´e 4 sur Q).
– Notons β :=
√3+√ 7
2 . Alors on obtient ((2β)2−10)2−84 = 0. Par cons´equent, β (qui est de degr´e 4 sur Q) est annul´e par le polynˆome
16X4−80X2+ 16, donc le polynˆome minimal deβ surQest
X4−5X2+ 1, doncβ est un entier alg´ebrique.
– Notons γ := 1+3
√ 10+√3
100
3 . Alors on a (3γ−1)3 = 110 + 3(√3
100000 +√3
10000) = 110 + 30(√3
100 +√3
10) = 110 + 30(3γ−1). Doncγ est annul´e par le polynˆome
(3X−1)3−30(3X−1)−110 = 27X3−27X2−81X−81, donc le polynˆome minimal deγ est
X3−X2−3X−3, doncγ est un entier alg´ebrique.
– On voit facilement queδ := 1+
√ 19
2 est annul´e par le polynˆome (2X−1)2−19 = 4X2−4X−18.
Donc son polynˆome minimal surZest
2X2−2X−9. Il n’est pas unitaire, donc δ n’est pas un entier alg´ebrique.
– Posons := 1+i√
2. Alors on a =ζ8, racine primitive 8-i`eme de l’unit´e. Par cons´equent, est racine du polynˆomeX4+ 1∈Z[X], doncest un entier alg´ebrique.
b) On sait que l’´el´ement α :=
√a+√ b
n est de degr´e 4 sur Q. Calculons son polynˆome minimal : on v´erifie que
(nα)2−(a+b)2
−4ab= 0 i.e. α est annul´e par le polynˆome
n4X4−2n2(a+b)X2+ (a−b)2 ∈Z[X].
Par cons´equent, α est un entier alg´ebrique si et seulement si n4|2n2(a+b) et n4|(a−b)2 si et seulement si n2|2(a+b) et n2|(a−b) si et seulement sia≡b[n2] etn2|4a. Or par hypoth`ese,a est sans facteur carr´e, donc si α est entier alg´ebrique, alors n= 1 ou 2.
Finalement, α est un entier alg´ebrique si et seulement sin= 1 ou (n= 2 eta≡b[4]).
Exercice 2 : Soit une unit´e d’un corps quadratique. Montrer que est de norme 1 si et seulement si il existe un entierγ de ce corps quadratique tel que = γγ0, o`u γ0 est le conjugu´e deγ.
Solution de l’exercice 2. On noteK=Q(√
d) le corps quadratique en question. Supposonsde norme 1. Si6=−1, on pose γ := 1 +. Alors γ ∈ZK\ {0} et
γ0= (1 +0)=+0 =+ 1 =γ .
Donc, puisqueγ 6= 0, on en d´eduit que = γγ0. Si=−1, on peut prendre γ :=√ d.
La r´eciproque est ´evidente.
Exercice 3 : Soitz∈C∗ un entier alg´ebrique. On note f ∈Q[X] son polynˆome minimal.
Montrer que 1z est un entier alg´ebrique si et seulement si f(0) = ±1. Montrer ´egalement que cela
´equivaut `a 1z ∈Z[z].
Solution de l’exercice 3. Notons f(X) = Xn+an−1Xn−1+· · ·+a0 ∈Z[X] le polynˆome minimal de z. Soit kun corps de nombres contenant z.
Sif(0) =a0 =±1, alors on a z1 =∓(zn−1+an−1zn−2+· · ·+a1)∈Z[z], donc 1z est un entier alg´ebrique.
R´eciproquement, si 1z est un entier alg´ebrique, on aNk/Q(1z)∈ZetNk/Q(z)Nk/Q(1z) =Nk/Q(z1z) = 1, donc l’entierNk/Q(z) vaut 1 ou−1, doncf(0) =±Nk/Q(z) =±1.
Pour la derni`ere ´equivalence, on a vu que f(0) = ±1 impliquait que 1z ∈ Z[z]. R´eciproquement, si
1
z ∈Z[z], alors 1z est un entier alg´ebrique.
D’o`u l’´equivalence entre les trois assertions.
Exercice 4 : Soitd∈Zsans facteur carr´e. Montrer que l’anneau des entiers deK :=Q(√
d) est ´egal
` aZ[√
d] sid≡2,3 [4], et `a Z[1+
√ d
2 ] si d≡1 [4]. En d´eduire le discriminant du corpsK.
Solution de l’exercice 4. Soitα=a+b√
d∈Q(√
d) (d∈Zsans facteur carr´e). Puisque α est de degr´e 1 ou 2 surQ,α est entier surZsi et seulement si (b= 0 eta∈Z) ou (b6= 0 et (X−a)2−db2 ∈Z[X]) si et seulement si (b= 0 eta∈Z) ouX2−2aX+ (a2−db2)∈Z[X]. Or 2a, a2−db2∈Zsi et seulement si il existe a0 ∈ Z et p, q entiers premiers entre eux tels que a= a20, b = pq eta20− 4dpq22 ∈ 4Z. Or la derni`ere condition implique queq ∈ {1,2}(dest sans facteur carr´e). Or siq= 1, alorsa, b∈Zetαest clairement entier. Siq= 2, alorsα est entier si et seulement sib= b20 avecb0 ∈Zimpair et 4|a20−db20 si et seulement sib= b20,a0, b0∈Zimpairs et d≡1 [4].
Cela conclut la preuve.
Exercice 5 : Soit P ∈Z[X] un polynˆome irr´eductible unitaire de degr´e n. Soit θ une racine de P, K:=Q(θ) et DK le discriminant de K.
a) Montrer que le discriminant de (1, θ, . . . , θn−1) est ´egal au discriminant D(P) de P. Exprimer ce nombre en fonction de la norme NK/Q(P0(θ)).
b) Si f d´esigne l’indice deZ[θ] dansZK, montrer que D(P) =f2DK. Solution de l’exercice 5.
a) On sait que le discriminant de (1, θ, . . . , θn−1) vaut dθ = (det((σθ)r))2, o`u les indices r et σ d´ecrivent respectivement{0, . . . , n−1} et l’ensembleGdesQ-plongements deK dans un corps de d´ecomposition deP surQ. Or on remarque que ce d´eterminant est un d´eterminant de Van- dermonde. Par cons´equent, on peut le calculer : il vaut
dθ= (−1)n(n−1)2 Y
σ6=τ∈G
(σ(θ)−τ(θ)).
Or les racines de P sont exactement lesσ(θ), σ∈G, donc le discriminant D(P) vaut D(P) = (−1)n(n−1)2 Y
σ6=τ∈G
(σ(θ)−τ(θ)). Par cons´equent, on a biendθ=D(P).
Calculons maintenantNK/Q(P0(θ)). On sait queP(X) se factorise sous la forme P(X) = Y
σ∈G
(X−σ(θ)). Par cons´equent, on en d´eduit que P0(X) = P
σ∈G
Q
τ∈G,τ6=σ(X −τ(θ)), donc en particulier, P0(θ) =Q
τ∈G,τ6=id(θ−τ(θ)) puisque tous les autres termes de la somme sont nuls. Donc on a NK/Q(P0(θ)) = Y
σ∈G
σ(P0(θ)) = Y
σ∈G
Y
τ∈G,τ6=id
(σ(θ)−στ(θ)).
Or pour tout σ ∈ G, l’application τ 7→ στ est une bijection de G\ {id} sur G\ {σ}, donc en posant µ:=στ on obtient
NK/Q(P0(θ)) = Y
σ6=µ∈G
(σ(θ)−µ(θ)). Avec les formules pr´ec´edentes, on en d´eduit que
dθ =D(P) = (−1)n(n−1)2 NK/Q(P0(θ)).
b) On a une inclusion de groupes ab´eliens libres de type finiZ[θ]⊂ZK, de mˆeme rangn. Montrons le r´esultat g´en´eral suivant : si A ⊂ZK est un sous groupe ab´elien libre de type fini de rang n, et si f d´esigne l’indice de A dans ZK, alors DA/Z = f2DK. Par la th´eorie des modules sur un anneau principal, on sait qu’il existe une base (e1, . . . , en) deZK surZ, et des entiers (a1, . . . , an) tels que (a1e1, . . . , anen) soit une Z-base de A. Alors
DA/Z= discZ(a1e1, . . . , anen) = (a1. . . an)2discZ(e1, . . . , en) = (a1. . . an)2DK.
Or par construction le produit a1. . . an est ´egal `a l’indice f de A dans ZK, donc on a DA/Z = f2DK. Dans le cas particulier o`uA=Z[θ], on obtient biendθ =f2DK. La question pr´ec´edente permet alors de conclure.
Exercice 6 : Calculer l’anneau des entiers et le discriminant des corps de nombres suivants : a) Q(√3
5).
b) Q(√3 175).
c) Q(i,√ 2).
Solution de l’exercice 6.
a) Notons θ:= √3
5,K :=Q(θ) et calculons le discriminant dθ de Z[θ] sur Z. SiP =X3−5 est le polynˆome minimal deθ, on obtient
dθ =D(P) =−3352.
Par cons´equent, on d´eduit de l’exercice 5 que l’indice f de Z[θ] dans ZK divise 3.5 = 15.
Donc un ´el´ement dans ZK, de la forme a+bθ +cθ2 a n´ecessairement ses coefficients a, b, c dans 151Z. Montrons que ZK = Z[θ] : par la remarque pr´ec´edente, il suffit de montrer que si α := a+bθ+cθn 2 ∈ZK avec a, b, c ∈Z, alors a, b etc sont divisibles par n, pour n= 3 et n= 5.
Calculons la traceT(α) et la normeN(α) deα. On trouveT(α) =3an etN(α) = a3+5b3+5cn33−15abc. Puisque α∈ZK, on doit avoir T(α), N(α)∈Z, doncn|3aetn3|a3+ 5b3+ 15c3−15abc.
– Pour n= 3, la condition n|3ane dit rien. Pour tester la seconde condition, on peut supposer quea, b, c ∈ {0,1,2}, et il reste `a tester toutes les possibilit´es pour remarquer que la seconde condition impose a=b=c= 0. Donc en g´en´eral a,betc sont divisibles par 3.
– Pourn= 5, la condition sur la trace assure que 5|a. Donc bθ+cθ5 2 ∈ZK. Or la norme deβ vaut N(β) = b3+5c25 3 ∈Z, doncbest divisible par 5, doncc aussi.
Finalement, on a montr´e queZK =Z[√3
5] et queDK =−675.
b) On applique exactement la mˆeme m´ethode que pr´ec´edemment :P(X) =X3−175 est le polynˆome minimal de θ := √3
175, et on a D(P) = −335472. On consid`ere α := a+bθ+cθn 2 ∈ ZK, avec n∈ {3,5,7}eta, b, c∈Z. On a alors T(α) = 3an ∈Z etN(α) =a3+175b3+175n32c3−3.175abc ∈Z. – Pour n= 3, l’information sur la trace n’apporte rien, et on v´erifie en testanta, b, c∈ {0,1,2}
que la seconde condition impose quea,betc soient divisibles par 3.
– Pour n = 5 ou n = 7, la premi`ere condition assure que a est divisible par n, donc on peut consid´erer β := bθ+cθn 2 ∈ZK, dont la norme vaut N(β) = 175b3+175n3 2c3 ∈Z, ce qui assure que b est divisible parn. Lorsque n= 7, on obtient donc que 7|b, donc 73|b3, donc 7|c (car 73 ne divise pas 1752). Donc a,b etcsont divisible par 7 dans le cas n= 7.
Dans le cas n= 5, on a obtenu que aet b sont divisibles par 5, et on n’a aucune contrainte suppl´ementaire sur c. R´eciproquement, il est clair que θ52 est un entier alg´ebrique puisque son polynˆome minimal est X3 − 175532 = X3 −245 ∈ Z[X] qui est bien unitaire. Donc on a montr´e qu’un ´el´ement α := a+bθ+cθ5 2 ∈ K, avec a, b, c ∈ Z, ´etait un entier alg´ebrique si et seulement si 5|a et 5|b. Enfin, il est possible que 25 divise f, donc on doit consid´erer un ´el´ement α := a+bθ+c
θ2 5
5 ∈ ZK, avec a, b, c ∈ Z. Alors comme pr´ec´edemment, on a 5|a et 53|(52.7b3 + 5.72c3). Donc 5|c et 5|b. Donc finalement les entiers alg´ebriques de la forme
a+bθ+cθ2
25 , avec a, b, c∈Zsont exactement les ´el´ements de Z[θ,θ52].
Finalement, on a montr´e queZK =Z[θ,θ52], queZ[θ]⊂ZKest d’indice 5 et queDK =−335272 =
−33075.
c) On dispose d’un sous-groupe libre R de rang 4 dans ZK, `a savoir R :=Z[i,√
2]. UneZ-base de R est donn´ee par (1, i,√
2, i√
2). Le discriminant de cette base vaut 210= 1024, donc l’indice de R dans ZK est une puissance de 2. Soitα = a+bi+c
√2+di√ 2
2 ∈ ZK, avec a, b, c, d∈Z. La norme de α vaut
N(α) = (a2−b2−2c2+ 2d2)2+ 4(ab−2cd)2
16 .
On aN(α)∈Z, donca≡b[2] et 4|c4+d4+a2b2+2c2d2. Il suffit alors de tester ces conditions pour a, b, c, d∈ {0,1}, et on trouve alors que la seule possibilit´e non triviale est (a, b, c, d) = (0,0,1,1), i.e. α=a+bi+
√ 2+i√
2
2 .
Ainsi dispose-t-on d’un nouveau sous-groupe R0 de ZK (qui contient R comme sous-groupe d’indice 2) d´efini par R0 = Z[i,√
2,
√2+i√ 2 2 ] = Z[
√2+i√ 2
2 ], de base (1, i,√ 2,
√2+i√ 2
2 ) et de dis- criminant 28 = 256. On se donneβ := a+bi+c
√ 2+d
√ 2+i√
2 2
2 ∈ZK avec a, b, c, d entiers dans {0,1}.
Alors
N(β) = (a2−b2−2c2−2cd)2+ (2ab−2cd−d2)2
16 .
Si cette norme est un entier, alors a=b=d= 0 ou (a=b= 1 et d= 0) (en regardant modulo 4), donc a = b = c = d = 0 ou (a = b = 1 et d = 0 et 16|4c4+ 4), donc puisque la derni`ere condition est impossible, on en d´eduit quea=b=c=d= 0, donc β∈R0.
Finalement, on a montr´e queZK =Z[
√2+i√ 2
2 ] et queDK = 256.
Remarquons d’ailleurs que le corps K n’est autre que Q(ζ8) et qu’on a montr´e queZK =Z[ζ8].
Exercice 7 : Soitα un entier alg´ebrique.
a) On suppose que tous les conjugu´es de α sont de module strictement inf´erieur `a 1. Montrer que α = 0.
b) On suppose maintenant que les conjugu´es de α sont de module inf´erieur ou ´egal `a 1. Montrer que α est une racine de l’unit´e.
[Indication : on pourra majorer la valeur absolue des coefficients du polynˆome minimal de αr, pour tout r≥1.]
Solution de l’exercice 7.
a) Le coefficient constant du polynˆome minimal deα est un produit de conjugu´es de α. Il est donc en module <1. Or il est entier, donc il est nul. Donc 0 est racine du polynˆome minimal deα, donc α= 0.
b) Le polynˆome minimal deα (dont on note nle degr´e) est de la forme P(X) =Xn+an−1Xn−1+· · ·+a0= Y
σ∈G
(X−σ(α))
o`u σ d´ecrit l’ensemble G des plongements deK =Q(α) dans une clˆoture normale deK. Alors en d´eveloppant le produit de droite, on obtient que pour tout 1≤k≤n−1,
|ak| ≤ n
k
≤2n
puisque pour tout σ, |σ(α)| ≤1. De mˆeme pour αr,r ≥1 : l’´el´ement αr est dans K, donc son polynˆome minimal est de degr´e≤n. Il est entier surZet ses conjugu´es sont des puissances des conjugu´es de α, donc ils sont de module ≤1, donc on obtient ainsi que les coefficients ar,k ∈Z du polynˆome minimal deαr surQ v´erifient
|ar,k| ≤2n
pour tout k. Donc il n’y a qu’un nombre fini de coefficients qui apparaissent dans les polynˆomes minimaux de tous les αr (r ≥1), donc il existe r, s≥1 tels que αr =αr+s. Alors αs = 1, donc α est une racine de l’unit´e.
Exercice 8 : Soit K/Q une extension finie de degr´e n, soit u ∈ ZK tel que K = Q(u). Soit p un nombre premier tel que le polynˆome minimal deusurQsoit d’Eisenstein enp. L’objectif de l’exercice est de montrer quepne divise pas l’indice de Z[u] dans ZK.
a) Montrer que upn ∈ZK et quep2 ne divise pasN(u).
b) Supposons que p|[ZK :Z[u]].
i) Montrer qu’il existex∈ZK\Z[u] tel quepx∈Z[u]. En d´eduire qu’il existeb0, . . . , bn−1 ∈Z non tous divisibles par ptels que x= b0+···+bpn−1un−1.
ii) Notonsrle plus petit entier tel quebrn’est pas divisible parp. Montrer quey:= brur+···+bpn−1un−1 est dans ZK.
iii) Montrer quez:= brupn−1 ∈ZK.
iv) Obtenir une contradiction en calculant la norme dez Solution de l’exercice 8.
a) On note P(X) = Xn+an−1Xn−1 +· · ·+a0 ∈ Z[X] le polynˆome minimal de u sur Q. Par hypoth`ese, le polynˆomeP est d’Eisenstein enp, doncp|ai pour tout 0≤i≤n−1 etp2 ne divise pas a0. Or
un p =−
an−1
p un−1+· · ·+a0
p
,
et donc comme tous les api sont des entiers, on a upn ∈Z[u]⊂ZK. En outre, on a a0 =±N(u), donc l’hypoth`ese que p2 ne divise pasa0 assure que p2 ne divise parN(u).
b) i) Par hypoth`ese,pdivise le cardinal du groupe ab´elien finiZK/Z[u]. Donc il existe un ´el´ement x ∈ZK/Z[u] d’ordre exactement p. Il existe unx ∈ZK dont l’image dans ZK/Z[u] par la projection canonique soit x. Alorsx /∈Z[u] etpx∈Z[u], ce qui est exactement ce que l’on cherche.
Puisque px ∈ Z[u], il existe des entiers b0, . . . , bn−1 ∈ Z tels que px = b0 +b1u +· · ·+ bn−1un−1. D’o`u finalement x= b0+b1u+···+bp n−1un−1.
ii) On ax−y = bp0 +bp1u+· · ·+br−1p ur−1. Or pour tout 0≤i≤r−1, on ap|bi (par d´efinition de r). Donc x−y∈Z[u]⊂ZK. Or ZK est stable par somme, etx∈ZK, donc y∈ZK. iii) On remarque que un−1−ry=z+w, avec w=br+1un
p +· · ·+bnu2n−2−r
p . Or la question a) assure que upn, . . . ,u2n−2−rp ∈ZK, donc w∈ZK. Or un−1−r, y∈ZK, doncz=un−1−ry−w est dans l’anneau ZK.
iv) Puisquez= brupn−1, on a
NK/Q(z) = bnrN(u)n−1 pn .
Par la question b) iii), NK/Q(z)∈Z. Donc pn divise l’entierbnrN(u)n−1. Or par d´efinition de br,p ne divise pas br, donc pn|N(u)n−1. Le nombre p ´etant premier, cela implique que p2 diviseN(u), ce qui contredit la question a).
Finalement, on a bien montr´e quep ne divisait pas l’indice deZ[u] dans ZK. Exercice 9 : Soit d∈Z, d >1 sans facteur cubique. Notons θ:= √3
d etK := Q(θ). On cherche `a d´eterminer l’anneau des entiers et le discriminant deK sur Q.
a) Montrer que Z[θ] est de discriminant −27d2.
b) On ´ecritd=ab2, aveca, b∈N sans facteur carr´e. On poseθ0 := 3
√
a2b. Montrer queK =Q(θ0) et calculer discZ(1, θ0, θ02).
c) Montrer que (1, θ, θ0) est uneQ-base de K et calculer son discriminant.
d) On notef,f0 etf00 les indices respectifs de Z[θ], Z[θ0] et Z[θ, θ0] dansZK. i) Montrer que (a, f) = 1.
[Indication : on pourra utiliser l’exercice 8.]
ii) En d´eduire que si 3|a, alors DK est divisible par 27a2, et que sinon, DK est divisible par a2.
iii) Montrer que (b, f0) = 1.
iv) En d´eduire que si 3|b, alorsDK est divisible par 27b2, et que sinon,DK est divisible parb2. v) Montrer quea2b2|DK|27a2b2 et que DK <0.
e) Montrer que si 3|d, alors DK =−27a2b2 et (1, θ, θ0) est une base de ZK. f) Montrer le mˆeme r´esultat sid6≡ ±1 [9].
[Indication : on pourra montrer que le polynˆome minimal deθ−dest d’Eisenstein en 3.]
g) On supposed≡1 [9]. On poseα:= 1+θ+θ3 2.
i) Montrer queα∈ZK et calculer son polynˆome minimal.
ii) En d´eduire que 3|f00, puis queDK=−3a2b2. iii) Montrer que (α, θ, θ0) est uneZ-base deZK.
h) Si d≡ −1 [9]. On poseα0 := 1−θ+θ3 2. Montrer que (α0, θ, θ0) est uneZ-base deZK. i) Conclure en d´ecrivant tous les cas possibles.
Solution de l’exercice 9.
a) Par l’exercice 5, on sait que le discriminant recherch´e est le discriminant D(P) du polynˆome minimal P(X) =X3−dde √3
d. Donc il vaut −27d2.
b) On remarque que θ2=bθ0 et queθ02=aθ. Cela assure queK =Q(θ0). Comme `a la question a), le discriminant de (1, θ0, θ02) vaut −27(a2b)2 =−27a4b2.
c) Puisque (1, θ, θ2) est uneQ-base deK et puisqueθ2 =bθ0, il est clair que (1, θ, θ0) est uneQ-base de K. Les trois plongements de K dans C sont donn´es par θ 7→ θ,θ 7→ jθ etθ 7→ j2θ, donc le discriminant vaut
discZ(1, θ, θ0) =
3 0 0
0 0 3ab
0 3ab 0
=−27a2b2.
d) i) Le polynˆome minimal deθsurQestX3−d. Soitpun facteur premier dea. Par d´efinition, p|det p2 ne divise pasd. Donc le polynˆomeX3−dest d’Eisenstein enp. Par l’exercice 8, on sait que pne divise pasf. Cela assure que (a, f) = 1.
ii) Supposons que 3|a. La formule usuelle de changement de bases assure queDZ[θ]/Z=f2DK, doncDZ[θ]/Z =−27a2b4 divisef2DK. Puisque 3|aet (a, f) = 1,f n’est pas divisible par 3, donc (27a2, f) = 1. Or 27a2|f2DK, donc le lemme de Gauss assure que 27a2|DK.
Supposons que 3 ne divise pasa. Alors on a toujoursa2|f2DK et (a, f) = 1, donc on conclut que a2|DK.
iii) C’est exactement le mˆeme raisonnement que la question d) i) en ´echangeantθ etθ0. iv) C’est exactement le mˆeme raisonnement que la question d) ii) en ´echangeant θetθ0.
v) Dans tous les cas, on aa2|DK etb2|DK. Oraetb sont premiers entre eux, donca2b2|DK. Les inclusionsZ[θ]⊂ZKetZ[θ0]⊂ZKassurent respectivement queDK|27a2b4etDK|27a4b2. Puisque aetb sont premiers entre eux, cela assure queDK|27a2b2.
Le signe de DK se d´eduit par exemple de la relation d´ej`a mentionn´ee −27a2b4 =f2DK : cela assure que DK<0.
e) On suppose que 3|d. Alors 3|aou 3|b (mais pas les deux). Donc par la question d), on sait que (3|a, 3 ne divise pas b, 27a2|DK etb2|DK) ou (3|b, 3 ne divise pasa,a2|DK et 27b2|DK). Dans les deux cas, les deux diviseurs de DK obtenus sont premiers entre eux, donc leur produit divise DK, i.e. 27a2b2|DK. Alors la question d) v) assure que DK=−27a2b2.
En particulier, on a DK = discZ(1, θ, θ0) (question c)), donc f00= 1, donc (1, θ, θ0) est une base de ZK.
f) On suppose que d 6≡ ±1 [9] et d non divisible par 3 (ce cas a ´et´e trait´e `a la question e)). Un calcul simple assure que
(θ−d)3+ 3d(θ−d)2+ 3d2(θ−d) +d(d2−1) = 0.
Donc le polynˆome minimal deθ−dsur Qest X3+ 3dX2+ 3d2X+d(d−1)(d+ 1). Montrons qu’il est d’Eisenstein en 3. Il est clair que tous ses coefficients sont divisibles par 3. Montrons que son coefficient constant n’est pas divisible par 9 : le produit d(d−1)(d+ 1) est divisible par 9 si et seulement si l’un des trois entiers cons´ecutifs d−1, d et d+ 1 est divisible par 9, si et seulement si d ≡ −1,0,1 [9]. Or on a exclu ces possibilit´es, donc sous les hypoth`eses de cette question, le polynˆome minimal deθ−dest d’Eisenstein en 3.
On utilise alors l’exercice 8 pour en d´eduire que f n’est pas divisible par 3 (puisqueZ[θ−d] = Z[θ]). Donc l’´egalit´e −27a2b4 = f2DK assure que 27|DK, donc la question d) v) assure que DK =−27a2b2 = discZ(1, θ, θ0), donc (1, θ, θ0) est une base deZK.
g) i) On calcule les puissances successives deα. On trouve : α= 1 +θ+θ2
3 ,
α2= (1 + 2d) + (2 +d)θ+ 3θ2
9 ,
α3= (d2+ 7d+ 1) + 3(1 + 2d)θ+ 3(2 +d)θ2
27 .
Il est alors clair que le polynˆome minimal deα est donn´e par Q(X) =X3−X2−d−1
3 X−(d−1)2 27 .
Or par hypoth`esed≡1 [9], donc 3|d−1 et 27|(d−1)2, doncQ(X)∈Z[X], doncα∈ZK. ii) On a clairement 3α∈Z[θ]⊂Z[θ, θ0], donc Z[θ, θ0] est un sous-groupe d’indice 1 ou 3 dans
Z[θ, θ0, α]. Or α /∈Z[θ, θ0], donc cet indice est ´egal `a 3. On a une chaˆıne d’inclusions Z[θ, θ0]⊂Z[θ, θ0, α]⊂ZK,
avec [ZK :Z[θ, θ0]] =f00 et [Z[θ, θ0, α] :Z[θ, θ0] = 3, donc 3|f00.
Or on a la relation discZ(1, θ, θ00) = f002DK, i.e. −27a2b2 = f002DK, et par la question d) v), on a DK =na2b2, avec n∈ {1,3,9,27}. Donc les seules possibilit´es sont f00 = 1 ou 3.
Or on a montr´e quef00 est divisible par 3, doncf00= 3. Donc DK = 3a2b2.
iii) On a vu quef00= 3 = [Z[θ, θ0, α] :Z[θ, θ0], donc cela assure que ZK =Z[θ, θ0, α], donc que (α, θ, θ0) est une Z-base deZK.
h) Le raisonnement est totalement semblable `a celui de la question g).
i) En r´esum´e, on a montr´e que :
– sid6≡ ±1 [9], (1, θ, θ0) est uneZ-base deZKetDK =−27a2b2. En particulier,Z[θ] est d’indice bdans ZK.
– si d≡1 [9], (α, θ, θ0) est une Z-base de ZK etDK =−3a2b2. En particulier, Z[θ] est d’indice 3bdans ZK.
– sid≡ −1 [9], (α0, θ, θ0) est uneZ-base deZK etDK=−3a2b2. En particulier,Z[θ] est d’indice 3bdans ZK.
Exercice 10 :
a) Montrer qu’un anneau factoriel est int´egralement clos.
b) Soit A un anneau int´egralement clos et K son corps des fractions. Soit P ∈ A[X] unitaire.
Supposons que P =QR dansK[X], avecQ, Runitaires. Montrer que Q, R∈A[X].
[Indication : on pourra consid´erer les racines deQ etR dans une clˆoture alg´ebrique deK.]
c) SoitAun anneau int´egralement clos de corps des fractionsK. On souhaite montrer queA[X1, . . . , Xn] est int´egralement clos.
i) V´erifier que K(X) est le corps des fractions deA[X].
Pour la suite, on fixe f ∈K(X) entier sur A[X].
ii) Montrer que f ∈K[X].
iii) SoitP(Y) =Yn+pn−1(X)Yn−1+· · ·+p0(X) ∈A[X][Y] un polynˆome unitaire annulant f. Montrer que pour r ∈N, le polynˆome P1(Y) := P(Y +Xr) est dans A[X][Y], unitaire en Y, et annule f1:=f −Xr.
iv) Montrer que pourrsuffisamment grand, le coefficient constant (enY) deP1(Y) est unitaire en X et qu’il est ´egal au produit de −f1 par un polynˆome deK[X].
v) En d´eduire que −f1 ∈ A[X], puis que f ∈ A[X]. En d´eduire que A[X] est int´egralement clos.
vi) Montrer que A[X1, . . . , Xn] est int´egralement clos.
Solution de l’exercice 10.
a) Soit A un anneau factoriel. Notons K son corps des fractions. Soit x ∈ K un ´el´ement entier sur A. Par d´efinition, il existe un polynˆome P(X) =Xn+an−1Xn−1+· · ·+a0 ∈A[X] tel que P(x) = 0. Il existe a, b ∈A tels que x = ab dansK. On peut supposer que a etb n’ont pas de facteur irr´eductible commun. On a alors
an
bn +an−1
an−1
bn−1 +· · ·+a0= 0, donc en multipliant par bn, on obtient
an+an−1an−1b+· · ·+a1abn−1+a0bn= 0.
Tous les ´el´ements intervenant dans cette ´egalit´e sont dansA. Soit p∈A un facteur irr´eductible de b. Alors l’´egalit´e pr´ec´edente assure que p divise an, donc p divisea. Cela implique que a et b admettentp comme facteur irr´eductible commun. Cela contredit l’hypoth`ese. Doncbn’admet pas de facteur irr´eductible. Doncbest inversible dans A, doncx= ab est dans A.
Donc A est int´egralement clos.
b) Notons x1, . . . , xn les racines de P dans une cloture alg´ebrique deK. Puisque P est unitaire `a coefficients dansA, lesxi sont des ´el´ements sur A. Il est clair que les racines deP et deQ sont parmi les xi. Or les coefficients de P et Q sont des polynˆomes `a coefficients dans Z (P et Q sont unitaires) en les xi (via les relations entre coefficients et racines). L’ensemble des ´el´ements alg´ebriques sur A´etant un anneau, on en d´eduit que les coefficients de P etQ sont des entiers sur A. Or ces coefficients sont dans K, et A est int´egralement clos dans K, donc ils sont dans A. DoncP, Q∈A[X].
c) i) PuisqueK(X) est un corps contenantA[X], le corps des fractions deA[X] est contenu dans K(X). Montrons l’inclusion inverse. Soit f(X) ∈ K(X). Par d´efinition, il existe P, Q ∈ K[X] tels quef(X) = Q(XP(X)). Il existe a, b∈A\ {0} tels que aP(X), bQ(X) ∈A[X]. Donc f(X) = baPabQ(X)(X), donc f(X) est un quotient de deux polynˆomes de A[X], donc f(X) est dans le corps des fractions de A[X].
ii) Puisque f est entier sur A[X], f est a fortiori entier sur K[X]. Or K[X] est un anneau factoriel, donc par la question a),K[X] est int´egralement clos dansK(X). Doncf ∈K[X].
iii) Cette question est ´evidente.
iv) Le coefficient constant de P1(Y) est ´egal `a
Xnr+pn−1(X)X(n−1)r+· · ·+p1(X)Xr+p0(X).
Ce polynˆome en X est unitaire d`es que nr > kr+ deg(pk), pour tout 0 ≤k≤n−1, par exemple d`es quer >max0≤k≤n−1deg(pk).
On a montr´e `a la question c) iii) que f1 est une racine de P1(Y) dans l’anneau K[X].
On peut faire la division euclidienne du polynˆome P1(Y) par le polynˆome unitaire Y −f1 dans l’anneau des polynˆomes `a coefficients dansK[X]. On obtient qu’il existe un polynˆome Q1(Y) ∈ K[X][Y] tel que P1(Y) = (Y −f1)Q1(Y). En particulier, le coefficient constant de P1(Y) est ´egal au coefficient constant (enY) de−f1Q1(Y). Donc le coefficient constant de P1(Y) est de la forme −f1q1, avec q1 ∈K[X].
v) Quitte `a augmenter encore r de sorte que r >deg(f), on peut supposer que −f1 ∈K[X]
est unitaire. On a donc ´ecrit `a la question c) iv) le coefficient constant de P1(Y), qui est unitaire `a coefficients dans A, comme un produit de deux polynˆomes unitaires −f1 et q1
dans K[X]. Alors la question b) assure que −f1∈A[X], doncf ∈A[X].
On a donc bien montr´e queA[X] est int´egralement clos.
vi) C’est une r´ecurrence simple sur le nombre de variables n.
Exercice 11 : Soit p un nombre premier impair etK :=Q(ζp), o`u ζp d´esigne une racine primitive p-i`eme de l’unit´e.
a) Calculer la trace d’un ´el´ement de K.
b) Montrer que la norme de 1−ζp est ´egale `a p.
c) Soitα=a0+a1ζp+· · ·+ap−2ζpp−2 ∈ZK (ai∈Q).
i) En ´etudiantαζp−i−αζp, montrer que pour tout i,bi :=pai est un entier relatif.
ii) Posons λ:= 1−ζp. Montrer que pα s’´ecrit pα = c0+c1λ+· · ·+cp−2λp−2 avec ci ∈ pZ.
[Indication : on pourra montrer le r´esultat par r´ecurrence sur i, en montrant d’abord que p∈λp−1ZK.]
iii) Montrer que pour touti,ai ∈Z. En d´eduire queZK =Z[ζp].
iv) Montrer que disc(K) = (−1)p−12 pp−2. Solution de l’exercice 11.
a) Par lin´earit´e, il suffit de calculer la trace des puissances deζp. On a TrK/Q(1) = [K :Q] =p−1 et pour 1≤r ≤p−1,
TrK/Q(ζpr) =
p−1
X
k=1
(ζpr)k=
p−1
X
k1
ζpk=−1 +
p−1
X
k=0
ζpk=−1.
Donc pour un ´el´ement quelconque deK, qui s’´ecrita0+a1ζp+· · ·+ap−2ζpp−2, sa trace vaut TrK/Q(a0+a1ζp+· · ·+ap−2ζpp−2) =pa0−(a0+a1+· · ·+ap−2).
b) On aNK/Q(1−ζp) = (1−ζp)(1−ζp2). . .(1−ζpp−1). Or le polynˆome cyclotomique φp(X) s’´ecrit φp(X) = (X−ζp)(X−ζp2). . .(X−ζpp−1), donc NK/Q(1−ζp) =φp(1) = 1 +· · ·+ 1 =p.
c) i) Calculons la trace deαζp−i−αζp : on a
TrK/Q(αζp−i−αζp) = TrK/Q(αζp−i)−TrK/Q(αζp) =pai,
en utilisant la question a). Orαζp−i−αζp ∈ZK, donc sa trace est dansZ, i.e.pai∈Z, pour tout i.
ii) On a vu `a la question b) quep=NK/Q(λ) = (1−ζp)(1−ζp2). . .(1−ζpp−1). On met (1−ζp) en facteur dans chaque terme du produit :
p= (1−ζp)p−1u=λp−1u o`uu∈Z[ζp]⊂ZK. Doncp∈λp−1ZK.
On ´ecrit alors quepα=b0+b1ζp+· · ·+bp−2ζp−2 et on remplace ζp par 1−λ. On obtient alors
pα=
p−2
X
k=0
bk
k
X
j=0
k j
(−λ)j =
p−2
X
j=0
p−2
X
k=j
k j
bk
λj. On a donc pα=Pp−2
j=0cjλj, avec cj :=Pp−2 k=j
k j
bk. Montrons que cj ∈ pZ par r´ecurrence sur j.
Si j= 0, on a c0=b0+· · ·+bp−2 =pb0−TrK/Q(pα) =p(b0−TrK/Q(α))∈pZ. Supposons que ci ∈ pZ pour tout 0 ≤ i ≤ j−1. On rappelle l’´egalit´e pα = Pp−2
j=0cjλj. Modulo λj+1, cette ´egalit´e devient 0≡ cjλj puisque p ∈ λj+1ZK (j+ 1 ≤ p−1). On en d´eduit quecj =βλavecβ ∈ZK. On prend les normes et on obtientcp−1j =NK/Q(β)pavec NK/Q(β)∈Z. Doncp|cj.
Finalement, on a bien montr´e quepα=c0+c1λ+· · ·+cp−2λp−2 avec ci ∈pZ.
iii) On d´eduit de la question c) ii) que α est combinaison lin´eaire `a coefficients entiers des λi. En rempla¸cant λpar 1−ζp, on obtient queα est combinaison lin´eaire `a coefficients entiers de puissances de ζp, donc par unicit´e de la d´ecomposition dans laQ-base (1, ζp, . . . , ζpp−2), on en d´eduit queai ∈Zpour tout i.
On a donc montr´e que tout ´el´ement deZK ´etait dansZ[ζp]. Or ζp ∈ZK, donc ZK =Z[ζp].
iv) On sait que DK = (−1)(p−1)(p−2)2 NK/Q(φ0p(ζp)) (voir exercice 5, question a)). Or φp(X) =
Xp−1
X−1, donc φ0p(ζp) = −pζ
p−1 p
λ . Donc NK/Q(φ0p(ζp)) = (−1)p−1pp−1p en utilisant la question b). D’o`u finalementDK = (−1)p−12 pp−2.