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Academic year: 2022

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La consommation industrielle de bois

Pierre Guillon

To cite this version:

Pierre Guillon. La consommation industrielle de bois. Revue forestière française, AgroParisTech,

1976, 28 (S), pp.38-49. �10.4267/2042/21104�. �hal-03396321�

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P . GUILLON

La consommation industrielle de bois

L'évolution de la consommation annuelle finale de bois en France est délicate et incertaine en raison :

— de la grande diversité des produits et de la disparité des unités qui permettent de les mesurer en quantités physiques;

— des transferts de produits d'une branche à une autre, ce qui entraîne des risques de doubles comptes;

— de la récupération de chutes de transformation (dosses, délignures, sciures) et de vieux papiers;

— des carences actuelles en informations quantitatives.

La synthèse de nombreuses données statistiques de flux physiques de bois et produits dérivés, leur conversion en une même unité mettant en évidence la récupération, et la non prise en compte des stocks et de leurs variations permettent cependant d'estimer la quantité de bois (et de matières récupérées à base de bois) correspondant aux besoins finals nationaux : soit une consommation apparente de l'ordre de 50 millions de mètres cubes équivalent bois rond en moyenne ces dernières années.

Cette consommation totale peut être analysée selon les types de transformation et les groupes d'essence à chaque stade de transformation afin de préciser les caractères et les déséqui- libres de la filière-bois française.

LES FLUX PHYSIQUES DANS LA FILIÈRE-BOIS FRANÇAISE

• La récolte totale de bois en France avoisinerait 31 à 32 millions de mètres cubes par an . L'autoconsommation, grossièrement estimée à 1 à 2 millions de m3 (r)*, concerne du petit bois destiné au chauffage ou utilisé comme piquets, pieux, etc.

La plus grande part du volume récolté est mise en marché, soit sous forme de bois brut (la quasi-totalité du bois de trituration et 1/3 du bois d'oeuvre), soit après une première trans- formation (exploitants scieurs) . Le commerce extérieur de bois brut ne présente globalement qu'un léger déficit . De ce fait, le volume de bois consommé par les entreprises assurant la première transformation diffère peu de la récolte : environ 29 millions de m3 (r) dont :

— 21,5 de bois d'oeuvre;

- 7,25 de bois de trituration;

- 0,3 de résidus de bois après extraction du tan;

- 0,2 de poteaux et bois ronds divers.

m 3 (r) = mètres cubes de bois rond .

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Ressources et besoins en bois de la France

Le reste est utilisé en l'état :

bois de feu (1 million de m 3 , sans compter l'autoconsommation), bois de mine (0,4),

bois ronds divers (0,3, sans compter l'autoconsommation).

• Les produits depremière transformationdu bois sont trop divers pour pouvoir être comparés d'après leurs unités usuelles de mesure physique et de commerce . Seul un jeu de coefficients de conversion peut permettre d'estimer le volume de bois rond équivalent à chaque quantité de produits transformés . La récupération de chutes de première transformation du bois d'oeuvre et celle de vieux papiers sont ainsi considérées comme des ressources supplémen- taires qui s'ajoutent aux rondins de trituration.

La production des activités de première transformation des bois d'oeuvre et de trituration est présentée dans le tableau n° 1.

Tableau n° 1 Production des activités de première transformation des bois d'oeuvre et de trituration — France 1973

Produits Production

Consommation de matière première

(M m 3

EBR) (')

Bois scié 10 950 000 m 3 19,6

Panneaux contreplaqués 818 000 m 3 1,65

Placages, bois déroulé 125 000 m 3 0,25

Dérivés du bois d'oeuvre 11 893 000 m 3 21,5

Pâtes de bois 1 935 000 t 7,5

Panneaux de particules 1 734 000 m 3 2,3

Panneaux de fibres 357 000 t 0,7

Dérivés du bois de trituration 10,5

' m3 EBR = mètres cubes de matière première équivalent bois rond .

Le volume de matières premières utilisées — 32 millions de m 3 EBR — est constitué par 29,1 millions de m 3 EBR de bois rond et 2,9 de chutes de transformation du bois d'oeuvre.

D'autres chutes sont exportées ou utilisées pour la carbonisation ou d'autres usages (1,1 million de m 3 EBR) . En ajoutant les poteaux et bois ronds divers, c'est un total de 29,3 millions de m 3 de bois qui subissent ainsi une première transformation en France (1973) . Avec les bois commercialisés et consommés en l'état (1,7 millions de m 3 EBR) et ceux qui sont autoconsommés (de l'ordre de 2 millions de m 3 EBR), la consommation de bois à ce stade avoisine le volume récolté : de l'ordre de 33 millions de m 3 EBR.

Le commerce extérieur de produits de première transformation du bois se solde par une importation nette correspondant à 7,2 millions de m 3 EBR, dont notamment 1,2 million de tonnes de J pâtes et 1,5 million de m 3 de sciages.

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R .F .F . XXVIII-N° SP . 1976

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P . GUILLON

Par contre, une partie des produits dérivés du bois quittent la filière-bois à ce stade pour d'autres branches de l'économie : les pâtes destinées à l'industrie textile (200 000 t, soit 0,8 million de m 3 EBR), une partie des sciages et des panneaux, ainsi que les poteaux de

ligne et autres bois injectés : en tout près de 3 millions de m 3 EBR.

• Les activités de seconde transformation du bois consomment donc des produits demi- finis correspondant à 33,5 millions de m 3 EBR et la consommation totale de bois se monte

à ce stade à près de 40 millions de m 3 EBR, sans compter les matières récupérées.

Leur production est extrêmement diverse et se mesure couramment avec des unités peu ou pas comparables :

— 4,785 millions de tonnes de papiers et cartons en 1973;

- 1,4 million de tonnes d'emballages;

— 20 millions de mètres carrés de parquets;

— 240 millions de mètres de moulures et baguettes;

- 10 millions de portes planes, etc.

Cependant, on peut estimer comme suit les volumes de matières premières utilisées pour chaque activité :

— papiers et cartons : 17,3 millions de m 3 EBR (dont 7,6 de matières récupérées) ; - bâtiment-bois : 15 millions de m 3 EBR (estimation très incertaine) ;

- travail divers du bois : 8,4 millions de m 3 EBR (emballages, fournitures du bâtiment, etc .) ;

ameublement : 4 millions de m 3 EBR.

Une fois déduits les échanges entre ces quatre branches, le volume total de matières premières correspondant à leur production s'élève à 41,7 millions de m 3 EBR, dont 8,2 de matières

récupérées et 33,5 de bois rond.

Le commerce extérieur de produits de seconde transformation, avec un solde importateur net de 3,7 millions de m 3 EBR (essentiellement des papiers et cartons), compense là encore l'insuffisance de la production par rapport aux besoins nationaux.

BILAN GLOBAL DE L'UTILISATION DU BOIS EN FRANCE

Un bilan-matière visant à comparer les principaux flux physiques d'un produit, en particulier ceux liés à sa provenance et à sa destination peut être établi pour l'ensemble du bois et de ses dérivés . Son établissement nécessite de connaître les échanges entre branches de la filière-bois de même que les échanges externes . Ces échanges sont récapitulés pour l'année 1973 dans le tableau n° 2, depuis la récolte de bois brut par l'exploitation fores- tière (30,8 millions de m 3 ) et le commerce extérieur brut (3,1 millions de m 3 d'importations et 2,8 d'exportations) jusqu'à la consommation finale de meubles (4,5 millions de m 3 EBR) ou de menuiserie et charpente en bois (15 millions de m 3 EBR).

On lit par exemple que la branche «fabrication de pâtes » consomme 5,2 millions de m 3 EBR de produits issus de l'exploitation forestière (rondins de trituration), 2,2 de chutes de scieries et 0,1 de chutes de tranchage et déroulage, soit un total de 7,5 millions de m 3 EBR auquel équivaut sa production . Les importations de pâtes de bois représentent 6,4 millions de m 3 EBR et les exportations 1,1, soit un solde importateur net de 5,3 . La consommation apparente de pâtes de bois correspond donc à 12,8 millions de m 3 EBR, dont 12 sont destinés à la fabri- cation de papiers et cartons et 0,8 sort de la filière-bois (pour la production textile).

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Ressources et besoins en bois de la France

Les scieries utilisent 2/3 du bois récolté et les papéteries en consom- ment 1 /4

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(7)

Ressources et besoins en bois de la France

Le bilan global de l'utilisation du bois en France en 1973 se déduit de ce tableau et peut s'exprimer de deux façons différentes (autoconsommation exclue) :

• si l'on exclut la récupération intérieure de chutes de bois et de vieux papiers

Ressource intérieure = récolte de bois brut 30 750 000 m 3

Importations + 20 800 000 m 3 EBR

Exportations — 9 700 000 m 3 EBR

Consommation apparente 41 850 000 m 3 EBR

La récolte couvre ainsi globalement 73,5 % des besoins français, soit environ les 3/4.

• si l'on tient compte de la récupération de chutes et de vieux papiers :

en M m 3 EBR en %

Ressource intérieure

récolte de bois brut 30,8 60,7

chutes de 1 re transformation 4 40,1 7,9 79,1

vieux papiers 5,3 10,5

Commerce extérieur

importations 21,5 42,4

exportations . -10,9 10,6

-21,5 20,9

Consommation apparente 50,7 100

La récolte ne couvre ainsi que 3/5 des besoins totaux, complétée par la récupération (un peu moins de 1/5) et le solde du commerce extérieur (un peu plus de 1/5).

La répartition par catégories d'utilisation finale du montant total de la consommation appa- rente de bois (50,7 millions m 3 EBR en 1973) apparaît dans le tableau n° 2 :

— les papiers et cartons représentent 20,6 millions de m 3 EBR, soit 40,6 % des besoins totaux en bois ou substituts à base de bois . Leur fabrication utilise d'ailleurs la majorité des matières récupérées et consommées en France;

— le bâtiment nécessite environ 15 millions de m 3 EBR, soit 29,6 %;

— les produits du « travail divers du bois » : 5,5 millions de m 3 EBR, soit 10,8 % . Il s'agit des emballages en bois (4,2 millions de m 3 EBR) et de matériels industriels, agricoles

ou ménagers en bois, les fournitures du bâtiment étant comptées précédemment;

— l'ameublement : 4,5 millions de m 3 EBR, soit 9 %;

— le bois combustible : 1 million de m 3 EBR (à quoi s'ajoute l'autoconsommation) ;

— l'industrie textile : 0,8 million de m 3 EBR, etc.

Au-delà de cette répartition par catégorie de produits, la consommation de bois peut être ventilée par rapport aux besoins finals de la société française en :

— bâtiment et logement : 20 millions de m 3 EBR, dont 0,5 de matières récupérées;

il s'agit là de la charpente, de la menuiserie, de l'ameublement en bois et des produits demi- finis mis en place par les particuliers ou les entreprises utilisatrices;

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— emballage : 15 millions de m 3 EBR, dont 5 issus de matières récupérées : emballages en carton ondulé, en bois (caisses, palettes, cagettes, etc .) ;

— communication, supports d'information, : 8 millions de m 3 EBR, dont 2 provenant de matières récupérées : papier journal, autres papiers d'usage graphique, ainsi que . . . les poteaux de ligne P et T ;

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— énergie : 2 millions de m 3 EBR, dont 0,5 de matières récupérées, en plus de l'auto- consommation : bois de feu, charbon de bois, bois de mine, et . . . poteaux de ligne EDF;

— alimentation : piquets de clôture de prés, piquets de vigne, matériels agricoles en bois ;

— habillement, hygiène : 1 million de m 3 EBR;

— transport, déplacement : 0,5 million de m 3 EBR : traverses et appareils de voie, fonds de wagons, etc.

BILAN MATIÈRE PAR CATÉGORIE DE BOIS

La décontraction du bilan global par catégories de bois peut se faire soit d'après l'utilisation prévue pour le bois brut (bois d'oeuvre, bois de trituration, autres bois d'industrie, bois de feu), soit d'après le groupe d'essences (résineux, feuillus), soit d'après l'origine géogra- phique du bois (indigène ou importé, notamment tropical).

Bilan d'utilisation du bois d'oeuvre et de ses dérivés (1973)

Récolte de bois d'oeuvre brut 20,26 M m 3 r

Solde importateur en bois brut 1,27 M m 3 r

Solde importateur en produits de 1 re transformation ` + 2 M m 3 EBR Solde importateur en produits de 2 e transformation + 0,3 M m 3 EBR

Consommation apparente 23,8 M m 3 EBR

Les besoins en bois d'oeuvre sont globalement couverts à 85 % . Cependant, la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, masquée par les soldes, peut s'exprimer par le rapport du total des importations brutes à la consommation apparente : près de 8 millions de m 3 EBR à 23,8, soit 1/3, ce qui traduit l'inadaptation de la consommation industrielle de bois d'oeuvre à la ressource nationale.

Bilan d'utilisation du bois de trituration et de ses dérivés (1973)

Récolte de bois de trituration brut (") 8,5 M m 3 r

Récupération de chutes de bois d'oeuvre 3,4 M m 3 EBR

Récupération de vieux papiers 5,3 M m 3 EBR

Total ressource intérieure 17,2 M m 3 EBR

Solde exportateur en bois brut — 1 M m 3 EBR

Solde exportateur en chutes — 0,5 M m 3 EBR

Solde importateur en produits de 1 re transformation + 5,2 M m 3 EBR Solde importateur en produits de 2 e transformation + 3,4 M m 3 EBR

Consommation apparente 24,3 M m 3 EBR

et de bois pour extraits tannants .

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Ressources et besoins en bois de la France

La ressource intérieure en bois de trituration et matières récupérées couvre globalement 71 % des besoins . La moitié de cette ressource consiste en matières récupérées : vieux papiers (31 %) et chutes de première transformation du bois d'oeuvre (20 %) et ces matières repré- sentent plus du tiers de la consommation apparente : 8,7 millions de m3 EBR sur 24,3.

Malgré le lourd déficit de cette balance, qui provient des grosses importations de pâtes, papiers et cartons, 1 /8 de la ressource est exporté : 1,4 million de m3 EBR sous forme de bois brut, 0,6 sous forme de chutes de bois d'oeuvre et 0,2 de vieux papiers, soit un total de 2,2 millions de m3 EBR . La transformation papetière présente donc une double insuffisance : par rapport aux besoins en produits finis, mais aussi par rapport à la ressource en matières premières.

Les taux de couverture de la consommation apparente par la production sont successivement de 61,2 % pour les pâtes de bois et 83,5 % pour les papiers et cartons ; soit pour l'ensemble : 51,1 %.

Bilan d'utilisation par type d'essences

Le tableau n° 3 met en évidence les principaux décalages entre stades de la filière-bois, par grands types de transformation et par groupes d'essences, matières récupérées exclues :

Tableau n° 3

Principaux flux de bois d'oeuvre, de bois de trituration et de leurs dérivés aux quatre principaux stades de la filière-bois, et selon les types d'essences, en 1973

(en millions m 3 EBR)

Stade Catégorie de bois Résineux Feuillus Total

oeuvre . . 10,9 9,4 20,3

Récolte trituration . . . . 2,7 5,8 8,5

total 13,6 15,2 28,8

oeuvre . . . 10,8 10,7 21,5

T 1 trituration 2,8 4,7 7,6

total 13,6 15,4 29,1

oeuvre . 13,4 10,1 23,5

T 2 trituration . . 7,4 5,3 12,7

total 20,8 15,4 36,2

oeuvre . 13,6 10,2 23,8

Consommation trituration 10,2 5,9 16,1

finale

total 23,8 16,1 39,9

Le bilan-matière du bois feuillu présente un bon équilibre global en apparence : autosuf- fisance à plus de 90 %, tant pour le bois d'oeuvre que pour le bois de trituration . Ceci masque cependant les décalages par essences et par origines géographiques : plus d'un tiers du bois d'oeuvre feuillu récolté en France est exporté sous forme de grumes ou sciages, tandis que sont importés des grumes et sciages de feuillus tropicaux, ainsi que (quoique dans une

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moindre mesure, en volume EBR sinon en valeur) des produits finis dérivés de bois d'oeuvre feuillu tempéré . La consommation industrielle de bois d'oeuvre feuillu se caractérise donc par une très nette inadaptation à la ressource intérieure.

Le bilan-matière du bois résineux fait apparaître par contre un très grand déséquilibre entre récolte et consommation finale . Les taux d'autosuffisance ne sont que de 90 % pour les bois d'oeuvre et 26 % pour le bois de trituration . Le déficit du commerce extérieur concerne essentiellement les produits de première transformation (pâtes de bois, sciages), et de seconde transformation (papiers et cartons) . La part du bois de trituration exporté dans le volume récolté reste pour les résineux inférieure à ce qu'elle est pour les feuillus : 12 % contre 20 %.

Le déséquilibre de la filière (bois résineux) s'explique cependant à la fois par l'insuffisance de la ressource ou de sa mobilisation et par l'inadaptation ou l'insuffisance de l'activité trans- formatrice.

ÉVOLUTION RÉCENTE DE LA CONSOMMATION DE BOIS Tableau n° 4 Évolution récente du bilan-matière de la filière-bois française

(quantités commercialisées en millions m 3 EBR')

1970 1973 1974 1975

Mm 3 EBR"

°/° Mm 3 EBR'

0

Mm 3 EBR'

° /°

Mm 3 EBR'

° /°

Ressource intérieure

1 . récolte 30,1

3,3 4,6

63,9 7 9,8

30,75 4,0 5,35

60,6 7,9 10,6

31,25 4,05 6,5

59 7,6 12,3

27,8 3,7 5,3

62,5 8,3 11,9 2 . chutes de transformation 1

3 . vieux papiers

4 . Total .

5 . Solde Importation-Exportation . 38,0

9,1 80,7

19,3 40,1 10,6

79,1 20,9

41,8 11,2

78,9 21,1

36,8 7,7

82,7 17,3

6 . Consommation apparente

I

7 . dont bois rond

8 . matières récupérées 9 . dont dérivés du bois d'oeuvre 10 . dérivés du bois

de trituration

11 dérivés des autres bois d'industrie

12 . bois de feu

13 . chutes pour autres usages 47,1

39,5 7,6 23,2 20,5 1,2 1,5 0,7

100 83,9

16,1 49,3

43,5 2,5 3,2 1,5

50,7 41,8 8,9 23,8 24,35

0,95 1 0,6

100 82,4

17,6 46,9

48,0

1,9 2,0 1,2

53 43,2

9,8 24,8 25,7 1 1 0,5

100 81,5

18,5 46,8

48,5

1,9 1,9 0,9

44,5 35,8 8,7 21,5 20,7 1,05 1,05 0,5

100 80, 4

19,6 48 46,2

2,3 2,3 1,1

14 . Ressource/consommation apparente (4/6), en % 15 . Récolte/consommation bois rond (1 /7), en %

80,7 76,2

79,1 73,6

78,9 72,3

82,7 77,6 millions de mètres cubes équivalent bois rond .

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Ressources et besoins en bois de la France

La récapitulation des principaux flux physiques de bois et produits dérivés pour les quatre années 1970, 1973, 1974 et 1975 permet de juger de l'évolution récente du bilan-matière

(tableau n° 4).

L'année 1974 représente un record tant pour la récolte de bois brut que pour la récupération (notamment de vieux papiers), le déficit du commerce extérieur et la consommation apparente de bois et produits dérivés . Celle-ci atteint 53 millions de m3 EBR dont environ 10 de matières récupérées.

La part de la ressource intérieure dans la consommation apparente, qui était descendue à moins de 80 %, remonte soudain à 82,7 % en 1975, en raison de la forte réduction de la consommation apparente et des importations, malgré une récolte la plus faible depuis 1968.

La consommation apparente de bois en France (en excluant les matières récupérées et l'auto- consommation) avoisine 0,8 m3 par habitant et par an . Elle se répartit à raison de 57 % pour le bois d'oeuvre et 38 % pour le bois de trituration.

Les volumes de bois qu'il aurait été souhaitable de récolter pour satisfaire globalement aux besoins intérieurs sont indiqués pour chacune des quatre années (tableau n° 4, ligne 7) . Au total : 39,5 millions de m3 en 1970, 41,8 en 1973, 43,2 en 1974, soit environ 1/3 de plus que la récolte effective.

Si le bilan-matière du bois en France est nettement déséquilibré en volume, la situation est encore plus grave en valeur .

Pierre GUILLON Agro-économiste

LABORATOIRE D ' ÉCONOMIE FORESTIÈRE (I .N .R .A .)

14, rue Girardet 54042 NANCY CEDEX

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