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Maladies des céréales à paille, quoi de neuf côté résistances ?

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Alerte

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N° 661 février 2013 PhytomA

M

i-janvier la « Note commune résistance aux fongicides des maladies des céréales à paille » était publiée avec, comme tous les ans, le constat de situation de l’année passée et les conseils pour celle qui commence.

Certains points sont inchangés par rapport aux éditions précédentes. Mais il y a aussi du nouveau.

Et même du tout nouveau, publié dans un addendum toute fin janvier ! Décortiquage.

Septoriose, évolution vis-à-vis des triazoles et, isolément, des SDHI

Constat : une évolution qui continue, l’autre qui commence à peine

Par rapport à la note « Bilan 2010/conseils 2011 », que nous avions publiée intégralement en janvier 2011(1), et la note « Bilan 2011/conseils 2012 » évoquée en février 2012(2), les nouveautés de la septoriose sont du côté des résistances aux triazoles d’une part et d’une résistance aux SDHI(3) d’autre part.

Dans le premier cas, l’évolution des phénotypes émergents conti- nue. Dans le second cas, cela commence tout juste à apparaître.

Souches émergentes « non MDR » très résistantes à certains triazoles : la progression continue

D’abord les phénotypes émergents : ils continuent à progresser.

En 2012, ils étaient présents dans 52 % des populations analy- sées, contre 45 % en 2011 et 30 % en 2010. De plus, leur taux

moyen dans ces échantillons est désormais de 8,8 %, contre 7 % en 2011 et seulement 3 % en 2010.

Ensuite, parmi ces souches émergentes, les souches « non MDR » (fortement résistantes à certains triazoles par mutation de cible) sont en « expansion géographique entre 2011 et 2012 » ; elles avaient déjà progressé entre 2010 et 2011…

Fin janvier, une souche résistante aux SDHI

Par ailleurs, on pensait mi-janvier n’avoir trouvé aucune souche présentant de résistance spécifique aux SDHI. Mais des résultats d’analyse plus tardifs sont tombés. Il y en a…

Ceci dit, il n’y en a qu’une ! Une seule et unique souche, parmi plusieurs centaines d’échantillons prélevés sur le territoire français et analysés. Et même parmi tous ceux prélevés en Europe et dont les résultats d’analyse sont (enfin…) dispo- nibles fin janvier.

Par ailleurs, les facteurs de résistance de cette souche sont

« modérés ». Voilà qui, logiquement, relativise les inquiétudes à avoir. Mais cela ne dispense pas de vigilante surveillance. Et les conseils de pratiques préventives sont confortés.

Justement, les recommandations déjà publiées conseillaient cette prévention, comme s’ils avaient anticipé le phénomène.

Elles sont donc toujours valables et ne changent pas. Les rédac- teurs de la note se sont donc contentés de publier un addendum.

Des extraits en sont reproduits ci-contre.

Autres tendances inchangées

En revanche, il n’y a pas d’évolution signalée du côté des souches

« MDR » (Multi-Drug Resistant, résistantes à plusieurs modes d’action différents par excrétion des substances). Ce groupe était déjà stable entre 2010 et 2011. Par ailleurs :

– les fréquences des « nouvelles souches » restent faibles et

« l’efficacité des fongicides ne semble pas affectée par cette évolution des populations » ;

– les strobilurines continuent à voir leur « efficacité compro- mise » partout ;

– la majorité des souches sont moyennement résistantes aux triazoles et, en même temps, faiblement résistantes voire sensibles au prochloraze ;

Maladies des céréales à paille, quoi de neuf côté résistances ?

La septoriose du blé et l’helminthosporiose de l’orge évoluent, l’intérêt de diversifier les modes d’action se confirme.

mAriAnne Decoin*, D’APrès lA note résistAnce Aux fongiciDes céréAles à PAille/jAnvier 2013 D’ArvAlis**, inrA*** et Anses** ** , et son ADDenDum De fin jAnvier

résumé

(1) Note commune maladies des céréales. Phytoma n° 640, janvier 2009, p. 39-41.

(2) Maladies des céréales, que faire en 2012 ? Phytoma n° 651, février 2012, p. 36-37.

(3) Inhibiteurs de l’enzyme succinate-déshydrogénase, en anglais Succinate DesHydrogenase Inhibitors.

(4) Le prochloraze est un imidazole.

Contexte : La note commune « Ré- sistance aux fongicides/céréales à paille/

janvier 2013 » a été publiée mi-janvier 2013, enrichie d’un addendum fin janvier.

Elle est co-signée par Arvalis-Institut du Végétal, l’INRA et l’ANSES.

évolutions : En 2012, il y a eu des évolutions pour certaines maladies.

– Septoriose du blé : expansion des souches émergentes « non MDR » forte- ment résistantes aux triazoles, et décou- verte d’une résistance spécifique aux SDHI en France (une unique souche).

– Helminthosporiose de l’orge : décou- verte de deux cas (souches) de résis- tance spécifique aux SDHI en Allemagne.

Les autres maladies (piétin-verse et helminthosporiose du blé, ramulariose

et rhynchosporiose de l’orge, oïdium, rouilles, fusarioses) n’ont pas évolué de façon notable.

Conseils : Les conseils de l’année dernière restent valables : privilégier les pratiques alternatives à l’apport de fon- gicides et, si apport, diversifier les modes d’action (association, alternance), limiter le nombre d’applications des produits unisites et utiliser si possible des produits multisites.

mots-Clés : Céréales, blé, orge, mala- dies, septoriose du blé, helminthosporiose de l’orge, fongicides, résistance, évolution, triazoles, SDHI (succinate deshydrogenase inhibitors), proquinazid, recommanda- tions, diversification.

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Alerte 11

PhytomA N° 661 février 2013

Septoriose , une seule et unique

souche à

résistance

spécifique aux

SDHI .

– tous les unisites (la note cite les SDHI, triazoles et imidazoles(4), mais les strobilurines sont aussi des unisites), seuls ou en mélange, risquent de sélectionner des résistances.

Conseils : toujours associer et diversifier…

Comme celles de 2011 et 2012, la note 2013 signale que les strobilurines ne sont plus efficaces sur septoriose et que les triazoles voient une « érosion de leur efficacité »

mais restent utilisables, certains fonctionnant mieux que d’autres.

Elle conseille d’associer les triazoles avec « des fongicides multisites (chlorothalonil, mancozèbe) ou du prochloraze ou un SDHI » (début 2011 il n’y avait que le boscalid, depuis 2012 on a le choix).

Et de « diversifier les modes d’action et les molé- cules au sein d’un même mode d’action » (surtout vu le phénomène des phénotypes émergents).

Comme en 2012, elle recommande pour 2013

« l’introduction du chlorothalonil dans les pro- grammes de traitement ».

Et limiter le nombre de SDHI

Il y a aussi le conseil de s’efforcer de « limiter les

applications de SDHI à une seule par saison quelle que soit la dose ».

La précision « quelle que soit la dose » signifie : si une application à pleine dose vaut bien une seule application, deux demi-doses successives (ou même deux passages à des doses encore plus réduites) équivalent à deux applications.

Là encore, c’est le même conseil que l’an dernier. Mais bien sûr, il prend encore plus de relief avec la découverte de la souche résistante aux SDHI.

Pas grand-chose de neuf côté préconisation, donc. Ah, si ! Parmi les triazoles fonctionnant mieux que d’autres, le metco- nazole est désormais cité aux côtés de l’époxiconazole et du prothioconazole.

Helminthosporiose de l’orge, où l’on parle de SDHI

Du nouveau, mais en Allemagne

Pour l’helminthosporiose de l’orge, la situation 2012 semblait encore, mi-janvier, identique à celle de 2011… Et puis, fin jan- vier, la nouvelle est tombée : on a trouvé des souches résistantes aux SDHI. Mécanismes dans le même addendum.

Cela ne s’est pas produit en France, où les SDHI restent non concernés par la résistance. Les souches résistantes ont été trouvées « dans le nord de l’Allemagne » et sont au nombre de…

deux ! Et, là encore, les facteurs de résistance sont « modérés ».

Conseils inchangés, toujours diversifier

Les recommandations pour 2013 sont celles pour 2012 – qui ne différaient des recomman- dations pour 2011 que sur un point ; le terme

« les SDHI » avait remplacé celui de « le boscalid ».

Il est toujours conseillé d’associer les SDHI et les strobilurines avec des fongicides à mode d’action différents, notamment le prothioco- nazole ou le cyprodinil.

L’alternance est elle aussi recommandée. Il faut « éviter les doubles applications », qu’il s’agisse « de SDHI, de strobilurines », mais aussi « de prothioconazole et de cyprodinil ». Bref, le maître- mot, c’est : diversifier !

Oïdium, où l’on parle de proquinazid

Résistance au proquinazid

Côté oïdium, la note signale désormais l’existence de souches

« présentant des facteurs de résistance variables » au proquinazid aux côtés des habituelles résistances au quinoxyfène, le tout en France « surtout localisé en Champagne » et dans d’autres Des informations ré-

centes issues des efforts les plus récents entrepris par l’industrie phytosa- nitaire font état de la dé- tection, parmi un grand nombre d’isolats testés, de trois cas de résistance spé- cifique aux SDHI :

– deux souches de Pyreno- phora teres(1) collectées sur orge dans le nord de l’Allemagne en parcelles de production et portant le changement H277Y sur la sous-unité B de la suc- cinate déshydrogénase.

Ce phénotype résistant présente des facteurs de résistance modérés aux SDHI ;

– une souche de Mycos- phaerella graminicola(2) collectée sur blé dans une parcelle d’essai du nord de la France et portant le

changement T79N sur la sous-unité C de la succi- nate déshydrogénase. Ce phénotype résistant est également associé à des facteurs de résistance modérés aux SDHI. Tous les autres isolats testés se sont avérés sensibles aux SDHI et représentent la grande majorité de l’échantillonnage testé.

Compte tenu de la fré- quence et des facteurs de résistance observés à ce stade, il n’y a pas lieu de craindre pour l’activité des SDHI en pratique en 2013.

les recommandations relatives à l’utilisation des SDHI formulées dans la note commune 2013 restent in- changées.

(1) Agent de l’helminthosporiose de l’orge.

(2) Agent de la septoriose du blé.

fin janvier 2013, addendum relatif aux sDhi (extrait)

Photos : M. Doumergue et A.-S. Walker

oïdium du blé

septoriose

du blé

(3)

Alerte

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N° 661 février 2013 PhytomA

Le conseil

est toujours, de façon générale, de

diversifier

les modes d’action.

pays européens. Mais la résistance croisée entre ces deux substances n’est en fait pas une nouveauté. De plus, les facteurs de résistance au proqui- nazid sont bien plus faibles que ceux au quinoxyfen.

Pour le reste, les QoI restent ineffi- caces, la résistance aux IBS (IDM et amines) reste présente, le cyprodinil ne peut pas s’utiliser seul, on trouve depuis 2009 des souches « moyenne- ment résistantes à la métrafénone » mais

« à faible fréquence ». Et, en revanche,

« aucune résistance spécifique au cyflu- fénamid » en 2012.

Conseils inchangés

Le cyflufénamid, mais aussi la mé- trafénone et le proquinazid « restent efficaces dans la pratique sur les popu- lations actuelles ».

La métrafénone, le cyprodinil, le qui-

noxyfène ainsi que les « amines » doivent être « de préférence associées à une autre molécule active sur cette cible ».

Autres maladies

Piétin-verse et helminthosporiose du blé : rien ne change

Concernant le piétin-verse et l’helminthospo- riose du blé, rien ne change ni dans la situation ni les conseils. On peut se reporter aux numéros de janvier 2011 et février 2012 de Phytoma.

Ramulariose et rhyncosporiose de l’orge : comme l’an dernier

Pour la ramulariose de l’orge, le constat et les recommandations sont, là encore, les mêmes que l’an dernier, quand « les SDHI » avaient remplacé « le boscalid ».

Côté rhyncosporiose, rien ne change non plus : on n’a toujours trouvé aucune souche résistante aux strobilurines (détectées en 2008 et jamais depuis lors, alors qu’on les cherche tous les ans).

Rouilles du blé et de l’orge : toujours pas de résistances aux fongicides

Quant aux rouilles, qu’elles s’attaquent au blé (rouille brune, rouille jaune) ou à l’orge (rouille naine), la situation est in- changée : toujours pas de résistances.

Les conseils sont les mêmes que l’an dernier. Ils ne différaient de ceux pour 2011 que parce que, depuis 2012, « certains SDHI participent à la lutte contre les rouilles » (aux côtés des triazoles et strobilurines).

Fusarioses des épis : juste une précision

2012 aurait pu voir « bouger les lignes » en matière de fusarioses des épis, car elle a vu des attaques notables de Microdochium spp. sur épis, comme en 2007 et 2008. Mais les résistances ne semblent pas avoir évolué.

Précision nouvelle par rapport aux précédentes notes : il est désormais écrit que les souches de Microdo- chium spp. résistantes aux benzimidazoles et aux thiophanates ne cumulent « pas systéma- tiquement » ces résistances avec celle aux stro- bilurines (mais fréquemment quand même !) Les recommandations ne changent pas vis-à- vis de Microdochium spp. ni de Fusarium spp.

Recommandations générales pour 2013

Par rapport à celles pour 2012

Les recommandations générales pour 2013 sont très proches de celles pour 2012. Elles com- mencent par les mêmes conseils de pratiques alternatives (résistance et diversité variétale, pratiques culturales diminuant les risques pa- rasitaires). Elles continuent par quasi les mêmes conseils de traitement. Simplement, les rédacteurs ont dédaigné de répéter

« éviter l’application de substances inutiles », estimant sans doute que « ne traiter que si nécessaire » le sous-entend.

Par ailleurs, la diversification des modes d’action est toujours conseillée pour « minimiser le risque de développement de résis- tances » mais, désormais, pas pour « faire face à un problème de résistance en pratique pour une famille donnée ».

Et par rapport à 2011 ?

Les recommandations pour 2012 différaient des précédentes par trois ajouts :

– le conseil « lorsque cela est possible et utile » d’utiliser des

« multisites, moins susceptibles de sélectionner des populations résistantes, en particulier sur septoriose » ;

– le fait qu’il est « préférable de limiter l’application des SDHI et des QoI à une seule application par saison » (de chacune des deux familles, bien entendu !) ;

– l’annonce que la note (2012 comme 2013) ne prend pas en compte les SDHI en traitement des semences, mais que cela viendra si de tels produits sont un jour « revendiqués sur des maladies foliaires ».

Pour en sAvoir Plus Auteurs : *m. Decoin, Phytoma.

** Arvalis institut du végétal.

*** institut national de la recherche agronomique.

** ** Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

contAct : m.decoin@gfa.fr pour avoir les articles sur les notes 2011 et 2012 (réservé aux abonnés).

liens utiles : www.afpp.net ; Cliquer sur « Commissions » puis « Maladies des plantes » puis « Groupe résistance aux fongicides ». On y trouve le texte intégral de la Note 2013, y compris l’addendum intégral et le tableau de classification abrégée des fongicides publié dans Phytoma en 2011. Le tout gratuit.

échaudage

dû à la fusariose

rouille brune

Photos : A.-S. Walker

Références

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