Editorial
La conférence CASSINI a eu lieu du 2 au 4 juin 2004 à Grenoble et le thème retenu pour ces journées scientifiques était « Géomatique et analyse spatiale ». Ce thème général avait pour objectif de susciter des propositions d’articles scientifiques sur différents aspects de la géomatique et de l’analyse spatiale allant de la télédétection et l’acquisition des données aux problèmes de représentation et de visualisation des informations ainsi qu’aux travaux sur les méthodes. Géomatique et analyse spatiale regroupe sept articles de recherche qui reflètent la diversité, la qualité et la richesse des propositions qui ont été soumises lors de cette conférence.
On retrouve dans ces contributions l’impact des progrès scientifiques et des évolutions technologiques qui ont marqué le domaine de la géomatique. En effet, ces dernières années ont permis aux systèmes d’information géographique (SIG) de bénéficier d’avancées technologiques dont les performances et la disponibilité ne cessent de croître, permettant d’accéder à de grandes masses de données spatialisées à partir de dispositifs nomades ou à travers des réseaux tels qu’internet. Ceci a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine de l’analyse spatiale et de la cartographie, donnant ainsi aux applications géographiques la possibilité de manipuler des données volumineuses, hétérogènes et multidimensionnelles.
Les SIG, aussi bien dans leurs aspects technologiques que méthodologiques, doivent s’adapter à ces évolutions et offrir à leurs utilisateurs des modèles, des langages et des interfaces de plus en plus puissants et sophistiqués pour concevoir ces applications et manipuler, interroger, traiter, analyser et visualiser des données à référence spatiale dans des environnements hétérogènes.
La complexité de certaines applications SIG impose l’utilisation de plusieurs outils complémentaires pour l’acquisition, le stockage et le traitement des données.
Il est donc essentiel de réfléchir à des approches méthodologiques permettant de maîtriser cette interopérabilité. Le premier article de Y. Chevriaux, E. Saux et C. Vangenot s’inscrit dans cette problématique en proposant une définition basée sur MADS d’un système intégré faisant le lien entre des outils d’acquisition, des méthodes de traitement du signal et d’images d’acoustique sous-marine et des outils d’analyse spatio-temporelle. L’article de C. Puech, M. Deshayes et Y. Navarro montre l’apport de l’imagerie satellitaire pour l’évaluation environnementale. Il propose une méthodologie de cartographie à partir d’images satellites par fusion de différents modèles.
Deux articles s’intéressent aux problèmes posés par la simulation. S. Ladet, M. Deconchat, C. Monteil, J.-P. Lacombre et G. Balent proposent une modélisation à base de chaînes de Markov pour effectuer des projections sur l’évolution de communautés d’oiseaux en fonction de changements du paysage. M. Boudis,
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122 Géomatique – 15/2005. Cassini’04
R. Arrus et P.-A. Davoine présentent une approche permettant de réaliser des simulations spatiales et temporelles dans le domaine de la gestion de l’eau.
Par ailleurs, les problématiques de l’analyse spatiale sont de plus en plus complexes et nécessitent de mettre en œuvre des chaînes de traitements variées et des procédures de couplage de modèles complémentaires. Parmi les articles sélectionnés, trois sont connexes à ces problématiques.
L’article de L. Charleux montre l’intérêt et les limites de la méthode d’analyse spatiale GWR (Geographical Weighted Regression) qui rencontre un large succès.
N. Molines nous propose un modèle fondé sur les potentialités et la complémentarité des SIG et des méthodes d’analyse multicritère. Y. Thiery, J.-P.
Malet, S. Sterlacchini, A. Puissant et O. Maquaire proposent une analyse et une comparaison de deux méthodes d’analyse bivariée : l’analyse bivariée par théorie de l’évidence et l’analyse bivariée par régression logistique.
Il s’agit donc d’un numéro particulièrement riche d’un point de vue thématique qui présente divers résultats théoriques et pratiques dans le domaine de la géomatique et de l’analyse spatiale. Pour être tout à fait complet, ce numéro devrait également intégrer les articles des excellents conférenciers invités, Claude Collet et Jean-Paul Donnay lors de cette conférence. Nous les remercions pour la qualité de leur travail et nous sommes impatients de les lire dans un prochain numéro de la revue.
Hervé Martin Laboratoire LSR-IMAG Université Joseph Fourier, Saint-Martin d’Hères
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