T ÉDENAT
Géométrie. Lettre aux rédacteurs des Annales, renfermant quelques remarques sur le problème de l’inscription de trois cercles à un triangle
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 2 (1811-1812), p. 165-170
<http://www.numdam.org/item?id=AMPA_1811-1812__2__165_0>
© Annales de Mathématiques pures et appliquées, 1811-1812, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de Mathématiques pures et appliquées » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale.
Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
GÉOMÉTRIE.
Lettre
auxrédacteurs des Annales , renfermant quelques
remarques
surle problème de l’inscription de trois
cercles
à untriangle ;
Par M. TÉDENAT , correspondant de la première classe de l’Institut,
recteurde l’académie de Nismes.
MESSIEURS,
LE
silence de M.Bidone ,
ouplutôt
celui de Malfattilui-même,.
sur la nature des considérations
qui
ont pu le conduire àl’élégant
résultat que vous avez fait connaître aux pages
347
et348
du I.ervolume des
Annales,
m’a entrainé àquelques
recherches sur ce cu-rieux
problème.
A la vérité la solution en est maintenant connueet vous avez
prouvé , Messieurs ,
à la page 60 du 2.mevolume, qu’elle
est exacte;
mais,
faute de savoir parquelle
route on yparvient,
cettesolution ne
peut
être considérée que comme un théorème dont onpeut
raisonnablement désirer une démonstrationsimple
comme sonénoncé. Si le peu de
temps qu’il
m’estpermis
de consacrer à lagéo-
métrie ne me laisse
guère d’espoir
deparvenir à
unepareille
démons-tration , je
pense que du moins les réflexions quej’ai
faites à cesujet
pourront
aider dans sa recherche ceux de vos lecteursqui
ont toutle loisir nécessaire pour s’en
occuper.
Suivant
Malfatti,
si R est le rayon du cercle inscrit à untriangle 03C1, 03C1’, 03C1’’,
les distances de ses sommets auxpoints
où ce cercle toucheTom. II. 24
I66
PROBLEME
ses
côtés; d, d’, dll ,
les distances de ces mêmes sommets au centredu
cercle ;
r,r’, r’’, les
rayons de trois cerclesinscrits,
de manière que chacun touche les deux autres et deux côtés dutriangle ;
etenfin s la
demi-somme
des trois côtés de cetriangle,
on doit avoiren
ajoutant
ceséquations
deux àdeux,
etsupprimant
le facteur 2 dans leséquations résultantes,
il vientMa!s
c ,c’, c’’,
étant les côtés dutriangle,
on aaussi (
tomeI.er,
page
344)
leséquations
Retranchant
de chacune de celles-ci sacorrespondante parmi
leséqua-
tions
(B),
et divisant par R les deux membres deséquations
résul-tantes, en se
rappelant
que s-c,s-c’, s-c’’,
sontrespectivement
égaux à 03B2, 03C1’, 03C1’’,
on obtientCela
posé,
soientpp’pp’’ fig. I)
letriangle
dont ilsagit ;
C lecentre du cercle
inscrit; t, t’, t’’,
lespoints
de contact de ce cercleavec ses
côtes ; th’’t’, t’kt’’, t’’k’t,
des arcs décrits des sommets comme centres et avec leurs distancesrespectives
auxpoints t’ t’, t’’,
pour
rayons ;
volentenfin o, o’; on,
les centres des cercles dont lesMALFATTI. I67
rayons respects
sont r,r’, r’’,
et soient m, n ,m’, n’, m’’, n’’,
les
points
de contact de ces cercles avec les côtés dutriangle.
Soientenfin
q, q’, q’’,
lespoints
oùpC, p’C, p’’C , prolongés
au-delà dupoint C ,
rencontrent la circonférence du cercle inscrit.Il a
déjà
étédémontré,
et il est d’ailleurs facile de s’assurerimmédia-
tement que
D’un
autrecôté,
il est aisé de voir qued’où
ilsuit que
leséquations (D) reviennent
à celles-c!lesquelles présentent
un théorème fortremarquable.
Posons pour
abréger ,
En
prenant leproduit
de ces dernièreséquations
ilviendra
c’est-à-dire,
que leparallélipipède
construit sur les diamètres des trois cercles cherchés estéquivalant
auparallélipipède
construit surles trois
longueurs
connueskq, k’q’, k’’q’’.
Si,
aucontraire ,
on divise successivement parchacune
deséqua-
tions
(H)
leproduit
des deux autres , il viendraI68
PROBLEME
valeurs
Incomparablement plus simples ,
etpeut-être
tout aussi facilesà construire que celles de
Malfatti ; puisque
leslongueurs
a,a’, a’’,
sont données immédiatement par la construction de la
figure (*).
Si l’on suppose admises les
équations (G)
ou, cequi
revient au même ,les
équations (D) ;
leséquations (C)
duproblème
deviendront leséquations (B) ;
et en retranchant successivement chacune de ces der- nières de lasomme
des deuxautres
on en déduira les formules(A)
de Malfatti. Le
problème.
ne sera ainsi que dupremier degré.
On voit donc combien la
solution
de ceproblème deyiendrait
fa-cile
si l’onpouvait parvenir
àdémontrer, a priori, que
les droiteskq, k’q’, k’’q’’,
sontrespectivement égales
aux droitesm’’n’, mn’’, lnln;
ousimplement
quekq=m’’n’;
c’est sur cepoint capital
quej’ai
cruMessieurs 3
devoirappeler
l’attention de vos lecteurs.(*) Nous
placerons
ici une remarque qui peut souvent être d’une utileapplication.
Le
problème
dont ils’agit
ici, s’élève naturellement au 8.e ou tout au moins au4.1
degré,
du moins tant qu’onn’emploie
d’autres données que les trois côtés dutriangle proposé.
Voilà pourtant des valeurs rationnelles extrêmementsimples ;
mais, sousleur
simplicité
apparente elles renfermentimplicitement
les diverses solutionsqu’en général le problème
peut admettre. Lesquantités
a, a’, a’’ sont en effet des fonctions Je R, J di, d’’, 03C1, 03C1’, 03C1’’, et ces dernières prennent diverses valeurs suivantqu’on
les rapporte au cercle inscrit, proprement dit, ouqu’on
les considère par rap-port à
chacun des trois cercles exinscrits.Il en doit toujours être de même ; c’est-à-dire ,
qu’en général
unproblème susceptible
d’ungrand
nombre de solutions , ne peut être que d’Lmdegré
élevé, tantqu’on
n’yemploie
que des donnéesinvariables ;
etqu’on
ne doitespérer
de l’abais-ser à un
degré
inférieur ,qu’en
substituant a ces données d’autres données dont les valeurs ne soient pas les mêmes pour les diverses solutions dont ceproblème
estsusceptible.
Il a souvent été
remarqué qu’un
heureux choix d’inconnuespouvait simplifier
d’unemanière notable la
solution des problèmes;
mais il n’avait pas été observéjusqu’ici,
que des données choisies convenablement peuvent procurer le même avantage.
Note des
éditeurs.)
I69
On
pourrait parvenir
à s’assurer del’exactitude
desvaleurs
quej’ai
assignées
à r,r’, r’’,
enposant
et prouvant
par la substitution dans leséquations
duproblème qu’on
doit avoir
03BB=03BB’=03BB"=I ; mais 3
outre que cette vérité nepourrait
être mise en évidence que par un calcul assez
prolixe ;
il resteraittoujours
àsavoir
cequi
a pu conduire à poser leséquations ci-dessus,
de manière
qu’on
ne ferait par là quereproduire y
sous une autreforme ,
la vérification que vous avezprésentée vous-mêmes, Messieurs,
à la page 61 du tome II de votre
recueil
Je
n’ajouterai plus qu’un mot : d’après les valeurs que j’ai assignées
ci-dessus à r
r’, r",
on amais, à
lapage 346
dutome I,
vous ayezfait, Messieurs,
d’où
donc
ce
qui
donneI70
È L É M E N S E L L I P T I Q U E S
mais, d’après
Ies valeurs que vous avez trouvées pourx’, x", à
l’endroit
cité,
on adont
En permutant convenablement
les accens , on auradonc,
entre lesdonnées du
problème,
les relations suivantesrelations qu’il doit
être facile devérifier.
Agréez, Messieurs, etc.
Nismes,
le 18d’octobre I8II.
Elémens elliptiques de la Comète de I8II ;
Par M. F L A U G E R G U E S ,
astronomecorrespondant de l’Institut.
ASTRONOMIE.
LA
comète queje découvris ,
le25
marsdernier ,
etqui ,
dans cemoment, occupe