D IAGRAMMES
R. G UITART
L. V AN D EN B RIL
Note sur la détermination des homologies par les carrés exacts
Diagrammes, tome 6 (1981), exp. no3, p. GV1-GV7
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NOTE SUR LA DETERMINATION DES HOMOLOGUES PAR
LES .CARRES EXACTS.
R. Guitart et L. Van den Bril
lt Rappels. Dans une catégorie abélienne A une O-suite est un diagramme A >X >B où v.u = 0 , i.e. im u c: ker v.
La O-suite (u,v) est dite exacte si et seulement si im u = ker vj sinon son défaut d'exactitude est mesuré par H(u,v) = ker v / im u, objet de A appelé homologie de (u,v).
La catégorie Rel A des relations additives de A a pour objets ceux de A et pour morphismes de A vers B les sous-objets R > A © B i la composition de R avec S > B © C est
donnée par S .R > A & C , avec s
" (a,c) € S.R si et seulement si il existe b €B tel que (a,b) € R et (b,c) € S ".
La symétrie A © B — > B ® A permet df associer à toute relation R de A vers B la relation opposée R° , et ainsi Rel A est une catégorie à involution. En particulier, dans Rel A il y a identi- té entre les sous-objets de X et les quotients de X, et un sous- objet S de X dans Rel A est la même chose qu'un sous-objet dfun quotient de X dans A , ou un quotient d'un sous-objet (voir {l} 9 {3} et (4))1 S>—\—>X peut se représenter par s
GV 2
7 'f^
ce carré étant bicartésien. Autrement dit, les quotients (i.e. les sous-objets) de X dans Rel A sont exactement les homologies H(u,v), puisque l'on a s
soit
H
u ->x ->B
avec, en notation "ponctuelle" ,
X x H Z2 b = \ (x,c) $ vx = 0 et x mod im u = c \ . En fait, o n a h.u = 0 et^ v.h° = 0, et_ (voir {4 \ ) h est univer-
selle pour cette propriété s soit r s X —\— > L une relation telle que r.u = 0 et v.r° = 0 , alors il existe une unique r : H — } — > L appartenant à Rel A telle que r = r.h . En effet, si (x,d) 6 r, alors vx = 0, donc r est définie par sa valeur sur ker v % de plus, si x € im u , r(x ) = 0, donc r ne dépend de x que modulo im u , et factorise par H .
Enfin (voir par exemple .{3} ) un carré exact de A est un carré commutâtif
X
-S» Y
U ->B
(noté s S
U
->V )tel que la suite
A
(s£2
> X @ Y<u
iZv>
> Bsoit exacte, ou bien, ce qui est équivalent, tel que S.T° <* U°.V dans Rel A. On sait aussi (£2}) décrire inversement Rel A à l'aide
de A et des carrés exacts dans A . L ' e x a c t i t u d e de S T
U
d'une manière non additive : le carré S et seulement si pour tout carré
N
> V peut finalement se tester T
U
-> V est exact siM X
> Y
V ->T satisfaisant les égalités
U.M = V.N et F.S = G.T , on a 2 F.M = G.N .
2. Lemme. Dans une catégorie abélienne un carré s est exact si et seulement si on a (i) et (ii) s
(i) ker t -> ker u est un épimorphisme, (ii) coker t -> coker u est un monomorphisme Preuve. Supposons d'abord le carré exact. On a donc
A £ > Y
S
ex.
u ex.
-> B
-> coker u -> coker u
u
-> vdonc, ker(b.e) = im t = ker e , donc e (0) = e (ker b) , et comme e est un épi, ker b = 0 , et b est un monomorphisme.
On obtient (i) de manière duale.
Réciproquement, supposons (i) et (ii), et montrons que s > v est exact. Pour cela, considérons la figure suivante s
u
GV 4
1 2 ker t> ^ — > A ^-i> .> H — > y
ker u>- ->X -> B
-> coker t V
•^coker u
~ T — 2
u u
n2 1 2 1
dans laquelle t .t = t et u
0u = u , et soit m s Z > X n s Z > Y , f s X > T , g s Y > T . Si u.m = v.n , on a
2 g.u.m = g.v.n , 0 = b.p.n , 0 = p.n , n = t .h .
Si f.s = g.t , on a f.s.i = g.t.i , f.j.a = 0 , f.j = 0 , f = l.u . 1 2 2 1
Alors , f.m = l.u .m et g.n = g.t^h . Or, u.m = u .u .m = v.n = 2 2 1
v.t .h = u .k.h , d
foù u .m = k.h.
D'autre part, g.t = g . t
2^
1= f.s = l.u
1.s = l.k.t
1, d'où g.t
2= l.k.
On conclut que f.m = l.k.h = g.n .
Remarque 1. On utilise en fait seulement les conditions suivantes de la figure s
- a est épi et b est mono, - t.i = 0 et q.u = 0 ,
- A — £ — > Y 2 — > . et . J — > x > B sont exactes, Remarque 2. Du lemme résulte aussitôt que les carrés exacts se composent.
Remarque 3. Du lemme résulte aussitôt que si s > v est exact (par exemple si c'est un pull back ou un push out) et si u est un épi, alors t est un épi. Et de même si s > v est
u exact et si t est un mono, alors u est un mono.
3. Théorème. Dans une catégorie abélienne les 0-suites
A — > X ^ — > B et C > Y £ — > D ont même homologie
si et seulement si il existe un diagramme du type suivant ?
"
> A1
<h
•> ... Au ex. ex. ex.
n
•> Cex.
X -> x
x<- *2
-> ... Xv ex.
V
-> Bj <-
ex. j ex.
V B.
n ex.
-> ... B
n
-> D Preuve. Soit H = ker v / im u . On a alors :A<- u
-> 0
ex. ex.
X <- ker v -> H
U ex. ex.
-> 0Les quatre exactitudes indiquées résultent aisément d'une vérifica- tion utilisant le lemme du n° 2.
On obtient de même un diagramme "exact" de (f,g) vers H = ker g / im f .
Pour la réciproque, on montre que si I et II sont exacts:
-> C
alors ker v / im u est égal (mod s) à ker g / im f . E n effet, on a, d1après le n° 1 ;
GV 6
Comme s" est le ker de II et que II est exact, s est un épi, et s aussi, et comme sf est le coker de I et que I est exact, s* est un mono, et s aussi.
Remarque 1. Si dans une catégorie abélienne A on se donne une classe E de O-suites appelées axiomatiquement "suites E-exactes"
le lemme du n° 2 produit alors une description des carrés E-exacts correspondant ,et puis le théorème du n° 3 indique la définition de la E-homologie des O-suites. Pour que cette E-homologie soit
"bonne" , il faut imposer à E des axiomes qui ne seront pas discu- tés ici •
Remarque 2. Soit X^- topologiques. Pour que H(X) —
-> Y une inclusion entre espaces -> H (Y) soit un isomorphisme, il suffit que pour toute chaîne singulière c € /\ ...Y , la condition
En effet, ceci signifie, compte â c € /\ X entraîne
Q q
tenu du lemme du n° 2, que le carré suivant est exacts
c e Vi x
* q+lX> -
4 q \l
X >-> A ..Y
i q+1
X a
ou encore, que le carré "renversé" , obtenu en renversanthorizontales et verticales, est exact. On conclut en utilisant le théorème, dont on voit ainsi, sur un exemple, la manière d'être utilisé en topologie.
4. Références.
{1} M.GRANDIS,
{2) R.GUITART,
S o u s - q u o t i e n t s et r e l a t i o n s i n d u i t e s dans l e s c a t é g o r i e s e x a c t e s ,
Cahiers de Top. et Géo. D i f f . , X X I I , 3 , 1981, pp. 231-238.
R e l a t i o n s e t carrés e x a c t s , Ann.SC.Math. Québec, IV-2, 1980, pp. 103-125.
{3} P.HILTON, Correspondents and exac squares, Proc.Conf.on Cat.alg., La Jolla
Springer, 1966.
{4} V.ZOBERLEIN, Spectral séquences and bi-Grothendieck filtrations, Oberwolfach,Kategorien, 33, 1975, pp. 107-109.