.<D~Jl.lI.
GÉNÉALOGIQ~UES.
, ,
GENEALOGIQUES
SUR
LES FAMILLES GENEVOISES,
DEPUIS I~ES PREl\fIERS TEMPS
JUSQU'A NOS JOURS ,-
PAR
J.-A.
GALIFFÈ, C.
G.:<.;~>:~. -;:\ ~:~!~r"\
\, , / /
TOME TROISIÈME.
~
GENÈVE.
RUE DU PUITS-SAINT-.PIERRE.
1836.
•••
Les premières feuilles de ce volume étaient déjà impriméest lorsque je
me
suis décidéà le refon- dre en entier, poury
insérer un grand nombre de traits historiques. Comme je ne voulais pas re- tarder l'impression, ce travail s'est fait avec une précipitation dont mon style doit se"ressentir,
d'autant plus que j'ai été malade pendant une grande partie de cc temps; mais je tiens davan- tageà
dire de bonnes choses qu'à les bien dire:l'essentiel est qu'elles soient lues sans prévention ct comprises.
Il
y
a trente-six ans (lue j'étudiel'histoire, ctil
yen a vingt que je
m'occupeexclusivement
de ,VI
celle de Genève,
J'y consacre p.'esque toutes IllCSjoul·nées et une grande partie de mes nuits. Tous Iesvoyages que j'ai faits ont contribué
à
l'accu- mulation de mes matériaux, car j'ai travaillé dans beaucoup d'autres archives que les nôtrest etf
ai eu toutes les facilités possibles pour consulter les livres les plus rares, àPétersbourg ,à
Londres, à Paris età
Rome. La connaissance des langues mortes et de toutes celles des paysque j'ai habi- tés a considérablement abrégé le temps qu'exi- gaient mes recherches, et m'en a laissé d'autant plus pour les multiplier. Je ne nlanque p~sde persévérance, carj'ai travaillé seize heures par jour pendant un mois' entier, dans une chambre sans fenêtres, avec une nourriture détestable, et une fois trente-six heures de suite pourfaire l'ex-
trait d'un livre que je devais rendre. Je n'aipas, non plus" la tète moins bien organisée qu'un au- tre, puisque je suis très-attentivement les lectures qu'on me fait pendant (lue je compose, ct quej'ai souvent
dicté des lettres decOlome-:,ce .en al-
lemand , en russe et en anglais, pendant que j'écrivaisà Mme
de Staël en français pour lui donner toutes les nouvelles de la guerre. Indé- pendamment de cette femme illustre, j'ai été personnellement lié avec une multitude d'horn ..mes célèbres, dont quelques-uns , tels (lue le
PRÉFACE. VII
dernier chancelier d'Ang~eterrc)lordBrougham.
sont au nombre de mes amis intimes. J'ai causé de politique et d'histoire 8\'CC'M. Huskisson, avec les cornles de Carlislè et
Fitzwilliam.
vice- rois d'Irlande, M. deKaramzine. historiographe de Russie. M. de Speransky •.alors premier mi- nistre de l'emper.eur Alexandrc, le. marquis de Lucchesini, ministre en Prusse,M.Van
Hoogen- dorp en Hollande " M. de Barante à Paris, le comte de Maystre àPétersbourg , l'archevêque
deTar~nle àNaples,
le duc de Laval-Montmo-rency
chez ·moi, feu M. l'avoyer comte de Mu ..linent qui était certainement l'homme le plus
remarquable
denotre P!lYs,
etbeaucoup
d'au- tres personnages moins connus, maisaussi di- gnes de l'être. Ma position sociale ne me laisse rien àenvier àqui-quece
soit.Au
lieu d'écrire pour de l'argent•.j'ai
dépensé plusieurs milliers de francs àfaire
imprimer ces Noticesgénéalo-
giques ct desMatériaux
historiques, dont le dé- bit ne couvrira probablementpasle
quart de mes débours de mon vivant,Avec ces garanties
d'indépendanceet ces
droitsà
la confiance du public, je ne crois pas qu'on puisse me taxer de trop d'affectation de.dédain , sije· me dispënse de
répondreà des attaques
pour le moinsaussi
absurdesque malveillantes,
"III Pl\Éi~.ACE.
Les gens mal
élevés, qui "culentfaire
les savanssur Ies sujets qu'ils ignorent, prennentun Ion tranchant ct grossier que la populace accepte vo- lontiers ppur de J'importance doctorale: ils ne connaissent pas d'autres argulnens que les inju- rest et c'est 'un genre de corrcspond;ln~c qui ne saurait me convenir. Dailleurs je ne puis rien en apprendre, et je n'ai pas l'ambition de leur rien enseigner. Quant aux vrais savansqui me font l'hon~eurde m'écrire, je suis toujours forl em- presséàleur répondre, quelles que soient leurs opinions et la tendance de leurs questions ; les Calvinistes les plus zélés m 'ont trouvé toutaussi communicatifque ceux dont les idées syrnpathi, sent' avec les miennes. L'un treux t Ecossais, qui m'avait été recommandé par M, Gausson. m'arc- commandé à son tour ~n Berlinois (cal- ces messieurs ne jugent point qu'il faille nécessaire- ment être ignoranl pour penser diflércmment (l'eux). l ..e dernier, qui travaille à une grande biographie de Calvin, m'a demandédes rensci- gnemcns que je lui ai donnés avec ma Iranchisc accoutumée, en lesaccompagnant de l'exprès- sion vive ct forte de mes senti mens sur ccsujet:
1 a lu mes lettres sur le Jubilé sans indignation, cs a trouvées « très-fortes ct originales dans mon sens, » ct m'la adressé cn replique six pa·
PRÉFACE, 1"
gcs d'apologie de son héros que j'ai lues avec J'intérêt le
plus
attentif. Enfin, voici cc quil mc dit cn finissant: « Nous sommes dans le siècle») de la tolérance, fille de la charitéchrétienne:
)) donnons-nous la main par-dessus toutes les
» divergences d'opinions, ct.soyons plus chré-
» liens, en ceci du moins, que nos devanciers, "
Oui, certes! je Ia lui donne, ct de tout mon cœur; car c'est.là le style' d'un
hommebien
né.qui raisonne et qui cherche la vérité de ho~nc
foi. C'est ainsi que doivent s'entendre, et que s'entendent assez' souvent , Dieu merci ! CCliX qui désirent sincèrement la découvrir. 'prêtsû mettre en commun toutes leurs lumières, sans jamais craindre les effets d'une trop grande clarté. Mais les Albinos ont leurs raisons ponl"la redouter, et les prolétaires de la Iittérature , dont la chétive existence dépend d'une petite co- terie sans passé et sans avenir , ne concevront jamais d'autre glüire que celle d'étonner ceux qui n'en savent pas plus qu'eux, p~rdes phrases vides de sens mais pleines de grands mots.
Je ne'confondspoint avec eux les hommes de bonne foi, que des histoircsmcnsongères ont abusés jusqu'à ce jour, et qui s'imaginent savoir l'clic de Genève parce qu'ils en connaisse~tune demi-douzaine de
noms', auxquels
sc rattachentx
PRÉt'ACE.un pareil nombre lie contes ou d'anecdotes apo- . cryphes, en guise de I~gendes. C'est saint Boni- vardàChillon, saint Froment au Molard; saint Cal,rinsur son lit de parade, et d'autres saints de la même étoffe, à la réputation desquels on ne saurait toucher,sansexciter la fureurdeceux qui espèrent en un visage long et blêmet pour obtenir une semblable canonisation. Quant à moi , rai beaucoup applaudi à la mise en scène .de leur saint Froment au Molard, parce qu'il re- présente les Genevois de
1533,
dontun
homme, étranger et inconnut vient critiquer le c~lte et essayer de ren verser toutes les croyancest en commençant par leur donner l'exemple de la ré..bellion aux lois. Je trouve que le beau rôle n'est pas celui de cc lougueux prédicateur qui répond fort sottement au Sautier : c'est celui de ces ca- tholiques qui l'écoutenttranquillement~
-le
font même monter sur ·un bancpourle mieux enten- dre, el retiennent tout ce qu'il y a de bon dans sa doctrinet quoique lui-même ne vaille pas grand'chosc, au dire de ses meilleurs amis. Ces catholiques-là étaient assurément de meilleurs protestans que les cafards de nos jours.quijettent feu cl flamme contre un de leurs concitoyens parce qu'il proteste, en homme1 contre une espèce didolatrie mille foispire que l'adoration des saints ct deleurs images.PBÉFACE. XI Mais qui êtes-vous, pourlutter contre la vérité?
Vous êtes les dignes successeurs de ceux qui ont brûlé l'Emile' et ameuté la canaille pour faire lapider Rousseau (1). Maintenant qtJ'iIest devenu trop populaire pour que '·OU5osiez l'at- taquer, vous chantes, en lâches hypocsites, des hymnes
à
s~ gloire, et VOUS TOUS en dédom- mages en calomniant ceux qui professent SCA opinions, et el) tâchant de les rendreodieuxà
vos concitoyens: libérauxde cri, tyrans de cœur;prétendus amis dupeuple , ennemis acharnés de ceux qui-cherchentàl'instruire; prêchant l'arbi- traire au gouvernemenlet le fanatismeà lapopu- lace; cachant votre ignorance sous le masque d'une impudente fatuité, el faisant semblant d'igne- rer ce que vous savez, pOUT pouvoir mentiravec plus d'effronterie .. Continuez àvoue agiter dans cebourbier, et à vous croirequelque.chose parce que voussoufflez ct' croassez. Cont.inuez à VO~lS
persuaderqueDieu doit être fait à votre image ct que toule son occupation
au
ciel est d'inven-ter des tortures pour ceux que vous haîsses, Mais ne venez pas nous parler avec un aplomb ridi- cule des anciens Gcnc,'ois'f de ce(Ill'ils ont fait et de
cc
qu'ils ont penséà
l'époque de la réfor- mation, 'TOUS n'en savez rient et '10US nc!pou- vez rien y comprendre.,r
ous ne ~avez (lueXII PRÉt'lACE.
leur prêter vos vues sordides ct bassest vos sen- .timens brutaux ct inhumains. Il existe un té- moin de cesgrandes et malheureuses SCèRCS, et ce témoint c'est moi: moi qui vis depuis vi~gt
ans 3'·CC tous ceux qui en ont été les acteurst qui puis tous vous les nommer et vous les pein- dre, ct vous raconter leurs actions, et, trop sou:
venthélas!aussi leurs motifs ; moi, qui ai ln et qui lis encore tous les jours leurs lettres osten- sibles ,et secrètes, leurs discours en public et leurs conversations familières ; moi, qui suis admis dans l'intérieur de leurs- familles, etqui connais jusqu'à leurs querelles domestiques.
El je déclare que JesGenevois étaient de
véritables
protestans avant d'avoir entendu parler de Cal- vin;qu'ils se laissèrent malheureusement éblouir parl'étalage d'une érudition extraordinaire et d'autant plus admirable pour les amateurs de Ia mysticité, que n'y comprenant rien , on ne trouvait rien à y répondre : mais que dès que son caractère et sa doctrine sc furent dévoilést le peuple n 'eut plus pour lui <le autre sentiment que celui de lnhaine la- plus profonde et la mieux rné- ritée, Je déclare qu'on ne la cachait point, et qu'une multitude d'individus s'exposèrent aux persécutions les plus atroces, plutôt que de fein- dre deparlag.~r des opinions qui les révoltaient.PRÉi~Ae~. XIII
Les Genevois résistèrent de tout leurPOUVOil", cl furent opprimésde la manière la plus infernale par le parti.de la terreur que Calvin avait orga- nisé, et où il faisait enrôler jusqu'à trois cents auxiliaires étrangers dans un seul Jour, tous dans la force de l'âge, tous armés, tous fanati- ques ou brigands.
Et ce mot de brigands ne m'échappe point.
dans la chaleur de l'improvisation : un grand nombre de ces premiers réfugiést qu'on vou- drait aujourd'hui 'faire passer pour une légion de saints, furent pendus ou noyés, décapités ou fouettés ct bannis pour différens crimesv--«
L'on conçoitaisément que lorsqu'on admettait trois cents nouveaux habitans dans un jour, on ne sc donnait guère la peine d'examiner leurs titres. Les filous, les escrocs., les faux 1000- lloyeufs, les meurtrierst les espions, 'les em- poisonneurs, n'avaient qu'à sedire prosélytes , pour êtres reçus à bras ouverts, La femme' qui fut
employée à
l'infâme accusation contre le cha- noine Bugonin d'Orsières, était une empoison- neuse et trafiquait de ses charmes, quand Clande Bernard la prità
son service, parce qu'elle fai- sait la dévote (2)IrLes véritables
protcstans genevois étaientceux
qui voulaient que
chacun.fût libre<le pense."
ceXIV PRÉ.'ACE.
que sa raison lui inspirait.
et de ne faire que
cc qu'elleapprouvait: maisqucpersonne ne se permît d'attaquer la religion de son prochain, de se mo- quer de sa croyance, ou de le scandaliser par des démonstrations malicic~scsètpar
desfanfare-
nadea de supériorité qui ne prouvent que la fa- tuité ridicule de ceux qui se nomment..les Elus.Entre les premiers furent Ami Perrin, François Favre, Jean Philippe. Jean Lullin, Pierre~Y~n
del et ses frères. Benoit et Etienne Dadas ': tous poursuivis
à
mortparCalvin. l'un exécuté. les autres exilés avec le'fils
de Bertheliert avecceux
de MichelSept, du zéléprotest~ntClaudeSavoye, et des autres fondateurs de notreliberté civile et religieusevinconnusàceux qui ne savent rien denotre
histoire que ce qui en a étédéfigurépar
les plats valets du prêtre-tyran.Mais ilyaencore une autre classe de lecteurst auxquels
je
m'adresseplus
particulièrement: ce sont les hommesd'CSPI-it, laïques ou ecclésiasti- quest qui aimentà
considérer lesévénemens
et les révolutions de ce monde d'une grande hau- teurt pour en saisir l' ensemble sansêtre
distraits par les détails. Cetteméthode
est bonne pour ju- ger le dernier résultat des choses, et jerai
adoptée moi-même dans mes Lettres de Paris en 1827t à J'égard de la révolution française. l'lais certai-PRÉFACE. XV nement elle ne vaut rien poUl' juger lesbornoies;
car lee plus méchans peuvent faire beaucoup de bien malgré eux, ct les meilleurs beaucoup de mal, suivant les décrets .irnpénétrables d'une Providence dont les moyens varient tl-OP pour que nous puissions toujours les comprendre ct les expliquer. Je ne crois donc point(lU'on puisse juger sainement un homme par le résultatgéné- ra) de ses actions; mais, s'il le fallait pour satis- faire les Calvinistes de bonne foi et ceux qui, trompés' par des assertions tout-à-fait fausses mais sans cesse répétées, s'imaginent que Cal"in nous a fait du bien, je leur" montrerais nos re- gistres couverts d'inscriptions d'enfans illégiti- mes; je leu1-, ferais voir qu'on en 'exposait dans tous les coins de la villeclde la campagne (3) ; je leur découvrirais des procès hideux d'obscénité, des testamens où les pères ct mères accusent leurs enfans, non pas d'erreurs seulement, mais de crimes; des transactions: par-devant notaire entre des demoiselles et .leurs amans, qui leur donnaient, en' présence de leurs parenst de quoi élever leursbâtards; des multitudes(lemariages forcés, où 'lesdélinquans étaient conduits de lél prison au temple: des mères abandonnant leurs cnfans
à
l'hôpital pendant qu'elles vivaient dans J'abondance avec un second mari; des liassesXVI l)Rl~F'ACE•
énormes de procès entre frères: des tas de dé- nonciations secrètes; des hommes ct des femmes hrûlés poursortilège, d'autres sentencesde mort en cff.·oyable quantité; - ct tout cela, non point parmi ces anciens Genevois que Calvin parlait de faire pendre par douzaines, et qu'il faisait pro- visoircment jeter dans des crotons, au pain et à l'eau, pOUl' avoirdansé ou chanté ; mais parmi ceux qu'il avait élevés sons sa loiel nourris de sa manne mystique, dans les dernières années du seizième siècle, dans tout l-e courant du dix- septièrne , lorsque ses leçons e~re,nt hien fruc..
tifié , cl tant que Genève resta calviniste,
Ah! sans doute. les anciensGenc"ois n'étaient pas des anges de pureté céleste; mais, au moins, ils n'étaient pas hypocrites; ils n'allaient pas profaner les temples par les démonstrations (l'une piété exaltée en revenant d'exposer les fruits de Il'U~ libertinage; ils étaient "ifs dans leurs iuimitiés ; mais ils n 'étaient pas faux té- moinst espionse~ délateurs: ils avaient besoin dindulgence; mais ils n'en manquaientpaseux- mêmest et ne-cherchaient pasà cacher leur pro4 pre fragilité naturelle sous des jugemens à mort d'unesévérité inhumaine, Ils étaient , enfin, (~C
quils redevinrent au dix-huitième siècle, lors- que Ir calvinisme ne fut plus, parmi nous, qu'une
"PRÉFACE. X\'JI
triste ballade du temps passe ;-des hommes ~ des homrnes dans tous les sens de ce mot: fiers, hardis , indépcndans , bons amis, ennemis iras- cibles mais faciles à réconcilier(4)t charitables et dévoués, bonspatriotes par-dessus tout, parce qu '1 ils avaient alors véri.;fiihlement une patrie qu'ils pouvaient a!mer.
Maintenant on voudrait nous ramener au cal- vinisme; c'est-à-direàl'hypocrisie, mère de tous Jt~S vices. Je m'yoppose, el ln~yopposerai cons- tarnrncnt,
en
qualitéde vieux Genevois, detoutes les forces de mon ame el de toutes mes facultés, Voilà cequirn'a engagé àmêler tant d'histoire à ces généalogies, età
faire les articles de Boni- vard , de Calvin, deGaussen, de Gruet, de Petit, de Servet, de W erli , des Etienne, d'Offredit auxquels je joindrai dans le volume suivant ceux de Pierre Ameaux, de Bolsec, et plusieurs autres.pour faire taire une bonne foisIes déhitans de
Il~ensongcset de calomnies,. qui ne cessent de
"1romper mes concitoyens par des assertions si tranchantes qu'on croirait qu'ilssont sûrs deleur fait et qu'Ils en ont toutes les preuves ~n main, tandis qu'1i1sne sont que les échos volontairesde vils calomniateurs.. Certes, je ne citerai pas Boi- see cornille écrivain véridiquet parce'qu'i! était passionné ct qui] n'avait que de trop justes "ai-
XVIII PUÉFACE.
sons de l'être : mais j'admettrai encore moins les témoignages de Théodore de Beszc ct de 'Cal-
"in contrelui, parce(lU'ils l'ont persécutéd'une manière si infâme, et que le dernier surtout a calomnié et persécuté tant d'innocens, que sa
pa-
role ct la calomnie en sont devenues presquc synonymes.
Mais je
le-répète,
cc n'est point .pour les gens volontairement ignoransque j'écris: cc n'est pas non plus pourceul dont l'imagination est étran- glée entre deux ou trois idées fixes qu'on ne pourrait leur faire abandonner qu'avec Ja "je;c'est pour les hommes de bonne foi qui désirent savoir la vérité lors même qu'elle froisse leurs scntimens et leurs préjugés: c'est pour des hom- mes tels que M. Cellérier le fils, qui a puisé son histoire de la réformation dans les sources les plusévidemment suspectes, elqu 'un puissant instinct du vrai a cependant dirigé de manière àcorriger en grande partie ce que ses matériaux avaient de vicieux, La vérité perce de toutes parts dans ce petit écritt °et il est intéressant d'observer la lutte perpétuelle entre ce que l'au ..
leur tâche de croire et ce que son bons 'sens le forcede sentir. Ceux qui l'ont Joué pour ce qu'il dit, auraient 'Voulu l'anathématiser pour ce
qu'il
fait entendre. Ona
beaucoup critiqué son'PRÉFACE. XIX style qui est eflectivcment étrange, el surtout
jh.intclljgilJJ~pour lesenfanset les paysans, aux..
quels l'ouvrage est plus spécialement consacré.
Mais
ry
vois encore l'embarras d'un honnête homme qui, sur ses premières irnpressions d'en- fance, s'est chargé de raconter, comme bonnes et louables , des choses <lue son esprit juste et tlfoil nc lui permet plus , après un examen sée rieux, de trouverautrement que mauvaises, Il a"oulu tenir son cngagcrllcnt, parce quil 'n'auruit pu le rétracter sans de grands inconvéniens : maisi1 n'a pu se décider àle faire d'un stylePUl'
el l'rai, comme il l'aurait fait si son cœur et son esprit avaientété d'accord. Il était impossi- ble que ~I. Cellérier
iapprouvât
franchement ceux (lui prêchaient ouvertement la révolte et qui en donnaient l'exemple au peuple qu'ils prétendaient régénérer. Il était impossible qu'ils nefût
pas indigné de l'idée de jeter les .hommas dans des cachots et de lesfaireconduire de-là an templepar des sbires, pour les forcer d'écouter des sermons où leursparensetamisf et eux-mê- Ines, étaient traités de pendards, de bélîtres , de bal a ufreset de chiens; leursfemmes, fillesetsœnrs dep....•
,l'Em..pereurleur souverain de vermine, leurs pères et mères de suppôts de Satan dévorés par les flammes éternelles, Tontesces cxpr('ssionsxx
PRÉFACE~nesont pas <le Ina fabrique,
Dieu
merci! Je les prends dans l'élégant vocabulaire de Cal"int de M. j\hel Poupin, de M. Cor et d'autres énergu- mènes de ce temps-là (5).,r
oilà ce qu 'on ose appeler les plus bellespa- ges~lc notre histoiret et ses noms lesplus illus- tl'es, en professant la plus vive indignationtel en 'cherchant à ameuter la canaille, contre celui {pli entreprend de rétablir la vérité, non point par de vaines déclamations, mais sur des documens authentiques ùont on peut, d'un mo- ment àl'autre , vérifier J'exactitude.
M. Cellériert M. Barnu , ct d'autres mem- bres de notre clergé, onl sans doute rendu justice an sentiment (lui me faisait blâmer Je Juhil(~t parce (lue. s'ils sc croyaient obligés de se séparer de la mère de leurs cnfans , ils repousseraient avec horreur l'Idée de célébrer l'anniversaire de leur divorce par des rejouissanccs , des actions de grâ('es. et des fêtes solennelles. Il m'est irn- possible de considérer la scission des églises chrétiennessous un autre point de vue. Elleétait devenue une nécessité, mais une nécessité dé- plorable ct source de larmes éternelles pour les cœurs al1ectueux el remplis d'autre chose que
tl'Ol~ucil ct de fiel. Elle avait été opérée avec sagesse cl modération cn
15:i3,
1534el 1~35.PR:t:FACE. XXI
Calvin renvers~ tout C(~ qu'il
y
àvait de bon ct d'honorablepOUl' l'humanitét etétablit le règne del'intolérance la plus féroce, des supc rstitions les plus grossières. et des dogmes les ptus irn- pies. Il en vintà
bout d'abord par asture , en- suitepar force, menaçant le Conseil lui-même d'une émeuteet dela ~engeancede tous les saté- lites dont il était entouré, quand les Magistrats voulurent ess~yerde faire prévaloir les lois con- tre son autorité usurpée (6). Qu'on Tadmire comme ~n homme adroit et. profond dans le genre de tous ces petits tyranneaux qui ont sub- juguédesrépubliques en tant de paysdiflérens , cela doit être permis aux ames faibles qui ado- rentle
pouvoir partout où ils le "oient, sans sc permettre d'examiner par quels moyens il a été acquis: qu'on l'excuse d'avoir trompé les Gene- vois sur sapropre ignorance et sur celle de son siècle; qu'on rejette sur la même cause les cri- mes qu'il commit et qu'il fit commettre , tout cela est encore pardonnable. Mais qu'on .veuille nous lier pour jamais à son cadavre, et nous faire croupir avec lui dans la mare infecteoù il s'embourba et entraîna nos ancêtres avec lui, voilà ce qui est insensé, indjgn~d'un siècle (~C lumières , et ceque l'ignorance la plus profonde peut seule faire concevoir.XXII PltÉVACE.
Partout où les hommes sont désunis , le de·.
voir d'un chrétien, tO~Jt comme celui d'un hon citoyen, est de chercher à les rapprocher. et à les récancilier , au lieu de consolider cette désu- nion par de perfides louanges au
plus
fort, etÙt'S invectives au plus faible. Ce devoir est le mien , ct .jc I'accomplirai malgré les cris et. les menaces.. Lord Brougham a dit {Je moi, ily!;l
plus de 30ans, (lue je réunissaisdeuxchoses~r
dinaircment incompatibles, un caractère cheva- leresque ct un esprit juste: J'espère que la pos- térité trouvera qu "il m 'a bien jugé. Je connais mes imperfections mieuxque personne, et Je ne crois point avoir beaucoup d'esprit
.parce
que je vois bien des gens qui en ont davantage , et qui pourtant n'en ont pas assez; mais fen ai certai- -nèment plus que ceux qui me disent desinjures, parcequeje saisignorerce que je n'ai ,pasappris,
et m'abstenir <le juger ce que j'ignore. Je n'ai jamais eu l'ambition de tout savoir, mais j'ai celle de bien savoir cc qui m'intéresse spéciale- ment, et je m'y
appliq ue avecdesfacultés qni ne sont pas inférieures à celle de la généralité des hommes studieux. Je connais hien l'histoire gé ..nérale , et je suis plus instruit que personne de J'histoire de ma patrie en particulier ; je (luis même dire que je suis Je.seul qui la sache an-
pn~FACE. XX"I jourd'huiJ et c'est pourquoi je me crois obligé de J'enseigner par mes ouvragest comme je fais. Il en sera ce que Dieu voudra: je sais fort bien que nul n'est prophète dans son pays, au moins de
~onvivant.; (nais ce ne ser~nt pas les clameurs de l'intolérance qui classeront mon nom quand je ne serai plus, En attendant, j'aurai fait ce que j'aurai cru devoir faire, et je mourrai sans avoir à me reprocher d'avoir volontairement mal em- ployé le peu de talent que j'ai cu en partage (7).
NOTES.
(t) Rousseau, dans sa lettre à d'Alembert, dite~ par-- lant des Sociniens :
« Des manières de penser si convenablesà une créature
»raisonnable et faible, si dignes d'un créateur juste et~i
1Jséricordieux, me paraissent préférables à cet assen-
» liment stupide qui fait de l'homme une bête,
» etàcelte barbare intolérance qui se platt .àtourmeDtcr
~) dès cette vie ceux qu'elle destine aux tourmens éternel.
»dansl'autre. n
Assuré~cnt, jeJI'ai rien dit de plus fort que cela dao.
mes lettres.
XXIV NOTES.
Dans celles de la rtlontagnc , il(lit:
(~ Qu'on Ole prou\'e aujourd'hui qu'en matière defoi je )~suis ohiiUé de mesoumettre aux décisions dequelqu'un,
II dès demain jel'nefais catholique , et tout 'homme )) conséquent el vrai fera comme moi. »
Cela est si vrai, que je pourrais nommer plus de vingt bonnes familles de Genève; où l'on a vu, des conversions de ce genre, cl je ne les connais certainement pas toutes , parce que je n'ai pas fait de recherchesàcet égard '; mais s'il fallait absolument reconnaître un chefspirituel,il n'y
3qu'un fou qui pût hésiter entre un vieillard élu par d'au- tres vieillards pour savieseulement, et soumisàla correc- tion des conciles, ct un pape fait
ae
sa propre autorité, de la manière la plus criminelle , dans un siècl~ horriblement barbare , et dont la doctrine n'a puet ne p!>urrajamais' sub:~aucune modification, puisqu'il estmort depuis près de trois centsans.Si je ne me sentais p.as assez. fort pour être protestant malgrél'Intolerance , je suivrais ·l'avis de Rousseau, je me ferais catholique, ou grec au moins , pour pouvolr'dire tout ce que je pense., sans que personne eût' le droit de le trouver mauvais; ,mais, Dieu merci, nous n'en sommes pas là , etj~défie les cafards de m'ty pousser, parce que l'on peut~treprotestant en tonte paixàMoscou etàRome, et que ce genre de liberté est préférableàtous les autres.
<!) Je dirai ici, en passant, qûeHUfJODiD d'Orsières , poursuivi avec acharnement pourceprétenducrime , dont iln'ycul .aucune preuve quelconque; fut déclaré innocent et aëquiué le' 50 août 453r$, comme on,·le ~oit .parson procès, qui est.conscrvé aux Archives ct dont j'ai pris
:NOTF..~.
xxv
copie .•rajouterai (lue sa famille a joué un 61'and rôleel.rendu de très-grands services à notre patrie , mais cela ne doit
1)3S empêcher nos avocats de le nommer empoisonneur, quand ils ont besoin de cc mot ct el'un beau nom pour faire une phrase, ct pour. se donner une app~renced'érudition aux y-eux des lecteurs de guinguettes. ta famille est éteinte et l'on ne risque pas ,de poursuites pour diffamation.
(5) En fort. peu de temps, lenom très-noble en appa- rence de d'Arve, fut donné à quatre enfans difTérens ex- posés au bord du pont sur ce torrent; ceux de Saint.-Come
1 Saint-Jeanç du Seuil~ de la Porte, de la Cour, ..des De- grés, (1 u Panier, etc. , etc.., furent donnés à di vers autres dans le même temps , et je pourrais donner, au besoin, une longue liste de noms ornés d'un de semblable pour la même raison; mais j'espère que ceci suffira pour cal- mer les angoisses de .ceus- qui s'imaginaient voir quelque chose de très-menaçant pour la liberté <lans cette inoflen- sive particule.
(4) Avant que les étrangers se fussent mêlés(lenos ,1é- bats religieux autrement que par leurssermons, il Y eut plusieurs querelles entre les deux partis;mais le Conseil lesfaisait venir devant lui, leur adressait quelques exhor- tations, leur parlait de la patrie ~t du besoin de rester unis; ils s'embrassaient,juraientde ne plusse chagriner etallaientdînerensembledansle meilleuraccord.
(a) Tandis que ces Messieurs apostrophaient de ces gentillesses les Geneyois qu'ils n'aimaient pas ,ct
que
Calvin leur prodiguailen plein Consistoire lesépithètesde.'
XXVI ~OTES.
meehans hypocrites , d'effrontés, de menteurs , etc., il n'était pas permis aux paysans de parler impoliment à leurs bœufs. Un fermierqui avait juré contre. les siens à la, charruet parce qu'ils ne voulaient pas avancert-futaus- sitÔt. traîné en ville par deux réfugiés qui l'avaient entendu de derrière une haie, où ils s'étaientpeut-êtreplacés ex- près pour l'espionner. Je cite ce trait entre mille, pour montrer comment ces~Iessieur~làentendaient la liberté.
(6) Calvin avaitjuré.la. perte de Philibert Bertelliert
fils du héros, qu'il devait naturellement haïr, parce ·que son nom était cher à Genève;il le fit excommunier en 155i~Dix-huit mois après, Bertellier obtint, malgré lui, une autorisation du COllseil pour être admis à la Sainte- Cène. Calvin alla en Conseil et juraqu'il perdrait la vie plutat que d'yconsentir. Le CC s'empara de cette affaire, et Bertellier {ut absous par "des lettres sous le sceau de la Seigneurie. Alors Calvin dit qu'il imiterait Saint-Chry- sostome et n'opposerait point la force àla force, mais qu'il se laisserait plutôt massacrer que d'employer samain à presenter les saints mystèresà ceux qui en avait éLé jugés indignes (malgré l'absolution des deux Conseils fondée sur ce que l'excommunicationétait mal appliquée et pointlé- 8ilimernent encourue). Sa menace fit un tel effet, quc Don-seulement on engagea Bertellier à ne point se pré- senter, mais que le décret du CCfut déclaré suspendu- L'apologiste excessivement partialde Calvio, qui rapporte cette anecdote, finit en disant : cc L'exemple de Saint-
J) Chrysostome , allegue bien àpropost est une très-fine
J) manière (lemenncer d'une sëdition ~lessitursdu 80U-
) vernement: )
~OTES. XXVII Il Yavaitde quoi trembler;e&r alors le nomhre etes nouveaux bourgeois dépassait celui -Jes anciens, el ce n'é- taitrien encomparaison de la nuée desimpleshabitaDl qui encombraient laville et qui n'attendaient qu"un prétexte ou une bonne OCcaSiODpour étJ0rser tousle.citoyenssur un signe de leur chef, àl'honneur. et àla.{Jloire~,Dieu.
(7) Le style de celte Préface a quelque chose d'hostile que je ne prétends point dissimuler, - Si j'avais simple- ment été attaqué,j'yaurais à peine fait attention; maisà celte attaque se joignait le dessein bien évidentd'ameuter une partie de notre populationco~tre l'autre, et la plus forte de beaucoup contre la plus faible, au moins huit con- treUD.C'est une chose infâme, que la lettre de M. Vuarin et de ses eollëgues ne peut excuser en aucune manière, puisque l'on est convenu que les catholiques eux-mames en avaient été révoltés ,.et qu'elle a étécensurée par le su- périeurecclésiastiquede ces Messieurs; iln'y avait donc aucun danger quelconque qu'elle pût produire un mauvais effet.
Une autre chose encore a provoqué mon indignation:
c'est le style bassementflagorneur qu'on a adopté en s'a- dressant aupeuple,Sila flatterie est odieuse auprès~esrois, qui ysont si bien accoutumés qu' elle en .devient presque inoffensive, èlle est une véritable scélératesse auprès des masses, que l'on ne peut enivrer et tromper sans exposer la société tout entière aux plus effroyables secousses -et à ,une ruine totale.
Si j'avaisété défendu publiquement par. ceux qui m'ont approuvé,tout bas, et qui sont plus nombreux qu'on ne le pense, j'aurais certainement pris un ton plus modéré, parce
XXVIJI NOTES.
qu'il est dans mes habitudes et dans mon caractère ; mais la prudence de mes amis m'a éclairéSUl"le vér-itabledan- ger de notre position sociale, et m'a fait sentir la nécessité de m'abandonner sans réserve à tout ce que l'amour (le la vérité me semble exiger de moi. Puisque je suis seul à la brèche, je n'ai rienà ménager, et je dois prouver que je.
suis digned'yêtre.
Peicy, •ta. octobre •83ft
• 8"_ •
J'ai supprimé dans ce volume tous les préam- bules qui m'ont paru inutiles. et j'ai changé quel- que choseà la forme que j'avais adoptée , et qui prenait trop de place. J'ai commencé,
par
exem..pie, par la seconde génération, lorsque je ne connaissaisque le père d'un premier bourgeois, et au lieu de marquer les noms du père et de la mère de chaque femme, je me suis1 le plus sou- ventJ borné au .nom du pèret en yajoutant le nom de famille de la mère, suivanlnotre habi- tude genevoise. Au moyen de ces abréviations.
j'ai pu donner un plus grand nombre de généa- logies t quoiqu'elles soient plus complètes que dans les deux premiers volumes t et que
j'y
aie joint.beaucoup de digressions historiques,xxx
AVANT-Pl\()I)()S.1
.Je quat l'Jerne vo.,
1IIme ne taftJera pas a para' .,l- tre , et s'il ne peut contenir tout Je reste des f':l- milles un peu historiques de notre ville natale , le cinquième en formera certainement le com- plèment, avec une liste aussi correcte (lue pos- sible du Conseil des Deux-Cent dès son premier établissement jusqu'à nos jours.On sera bien étonné qu "il faille tant de volu- mes pour l'histoire gé'léalogique d'une petite ville. Celatient
à
la multitudedes familles qui s'éteignent rapidement dans nos murs. La plus grande partie disparaît à la quatrième ou àla cinquième.génération, Mais les nouvellesse
gref-fent sur'les. anciennes , et le tout fOI'IDe. un en- semble assez homogène pOUl' qu'il ne convienne Jlasde les séparer. D'ailleers si je ne parlais que des familles existantcs , nion ouv rage n'aurait plus rien d'historiquc : si' je voulais l·l~I·~(\I' de toutes celles qui onl clé admisesàla bourgeoisie depuis moins de quatre siècles, ma vie n'ysuf- firait pas, puisqu'il yauraitplus de six mille arti- cles à faire; ilfaut donc faire unchoix, dontje crois ne devoir me rapporter qu'à moi-même;
mais si quelqu'un deInes souscripteurs désire que j'insère quelques noms particulierst je le fi-rai très-volontiers.
(~t1ant à la manière dont je me suis.acquitté
AVANT-PROPOS. XXXI
d'une tâche assez difficile,1upe seule critique prononcée partout cn fait un suffisant éloge.
Chacun a trouvé l'article <lesa famillebeaucoup trop court, ct tout les autres beaucoup trop longs ; rel a devait être, si j'ai su tenir une juste balance. Il estnature') que j'aie donné un pcuplus de latitude aux familles qui m'intéressaient da- vantage ; (nais cela se Dorn~à des nomset des da- tes , (lue des matériaux plus cornplets m'ontfour- nisen plus gr"andeabondance. Je n"ai rien omis de ce que j'ai pu apprendre d'honorable pour Ines concitoyens , parce que je n'envie rien
à
qui que ce soit; mais je n'ai pu tout savoir,el
je me suis fait unerègle de ne rien chercher au dehors. I...e service étranger n 'entrait point dans mon plan;je n'en ai parlé que lorsqu'il s'est trouvé sur mes notes. Le premier volume ne faisait pas une mention assez complète des membres du CC'; le second a corrigé ce défaut, et le troisième n'en est plusentaché du tout; c'est le résultat natu- rel d'un travail progressif, qui remplitpeuàpeu toutesles lacunes, et le dernier volume corrigera les imperfections sensibles de tous les autres.
J'ai précisé beaucoup de dates avec un soin qui pourra paraître minutieux; filais j'avais un but, On verra quele pe~, d'accroissement de la popu- lation,et l'extinction de tant de familles ne tenait
XXXII A VAl\T- )JU OPOS.
pas au g<Hlt (lu célibat , puisqu'une femme t'tait à peine ensevelie qu'on en cherchait déjà une autre, que la viduité durait ordinairement.moins de six mois,quelqu~foismoins de six semaines, cl que les mariages en quatrièmes noces étaient beaucoup plus Iréquens (lue ceux en secondes nocesnele sont aujourd'hui. La grande jeunesse des épouses,-quiso mariaient souvent avant 15 ans, n'en était pas
la
cause non plus; carellesfaisaient une multitude d'enfans : mais ces en- fans étaient indignement mal soignés, et péris- saient de toutes les manières, par les accidcns qui
Cil résultaient. J..a peste faisait de gra.ul1srava- ges, cl enlevait quelquefois une famille toute entière (1); mais l'Insouciance barbare d'une50-
({) J'ai noté les morts Je pesle, parce qu'on a avancét
S~H)S aucun fondement , qu'elle n'attaquait que-les pauvres {~ensqui ne pouvaientprendre les précautions néc~ssaircs;
on verra qu'elle n'épargnait pe.'sonne, ct que les riches succombaient comme les autres.
11yavait de temps à autre des epidemies de petite-vé- role tout aussi meurtrières , mais elles n'étaient pas très- fréquentes.
Les catarrhes et maladies des poumons étaient les causes (le ll10r\ les plus ordinaires, suivant nos registres.
l.es accidcns jouaiclltaussi un arand rôle dans cc cha- pitrc , cll'un desplus communs est. celui (lui paraît lc plus ctrau{Jc aujourd'hui Le 1I01Uhl"C (h.'s personnes tombées
AVANT-PROPOS. XXXIII
ciété que la
superstitionet l'hypocrisie rendaient
essentiellementégoïstet étaitbienpire que lapes- te, parce qu'elle ne s'arrêtait jamais. Depuis que nous sommesredevenusprotestans1de Calvinis- tes que"nous étions alors, nous avons moins d'enfans , mais nous les aimons, nous les con-~ervons par nos soins f et la population s'lac- croît. Une chosequ~lui est essentiellement con- traire, c'est la coutume trop fréquente parmi nous des mariages entre proches pareos. J'ai observé , dans un très-grand nombre de cas, que c'est surtout parmi les enfans qui en nais- sentt que se trouvent les idiots et les mania- quest .et pour ceux-ci on le conçoit très-bien ; car chaque famille, commechaquerace d'hom- mes, se distingue parquelquedéfaut organique, ou quelque penchant bien marqué, qui tie~tpro- bablementàune cause physique de ce genre. Or cette cause, renforcée par de nouvelles greffes, doit nécessairement produire des résultats fà- cheux dans heaucoup d'occasions.
Il-
existe en-d'une fenêtre ou d'un galetas dans la rue , est presque in- croyable, et dans ce nombre étaient plusieurs dames des plus distinguées de la ville, parce qu~,quoiqu'elles eussent toulautant, ou plus de domestiquesqu'à présent, elles s'oc- cupaient -elles-mêmes d'une multitude de détails qui ne sont plus de leur ressort.
XXXIV AVANT-PROPOS.
core des familles du moyen âge qui ne s'al- liaient presque jamais hors de leur race.; mais leur infiniment petit nombre fait exception
à
la règle. Quoi qu'il en soit, j'ai peineà
croire que les famiJles s'éteignent aussi promptementail-
leurs qu'à Genève, et il y a des particularités très-remarquables à cetégard. En 1714 un M.Calandrini, dont j'ai des mémoires domestiques.
«(comptait plus de trois cents neveux et niècest
«tant de naissance que d'allianceft ; aujourd'hui cette famille est éteinte. J'ai lu dans les notes de feu M. le syndic Na"ille, que la famill~Balbani comptait jusqu'à 16. ou 171 mâles vivans àJa fois, et que
60
ans après elle était éteinte ( elle l'était chez nous, mais il en est resté un rejeton àLucques), Ma famille, qui était prodigieusement nombreuse en Italie, Ile s'est perpétuée pendant près de 300ans, que par un seul fils àchaque génération jusqu'à mon frère el moi, lespre-
miers qui aient assez vécu pour former deux branches depuis J529- Aucun individu n'y est parvenuà
un âge avancét à J'exception d'une sœur de mon père, dont la mère étaitd'une fa- mille (Rilliet) remarquable par sa longévité.Celle famillet celles des Lullin , des Pictet, des Pitlard de Jussy, des Jo)
y
ct Poltu du Marval t et quelques autres aussi anciennes, aborigènes duAVANT-PROPOS • xxxv .diocèse, semaintiennent depuisplusieurs siècles;
mais elles sont en bien petit nombre : il yen a fort peu d'origine étrangère dont labourgeoisie remonte au' ISesiècle t ettout lereste s'est renou- velé plus d'une fois dès lors. Je crois donc que Jeclimat, très-propreàla multiplicationde l'es- pèce, ne l'estpas également à sa conservation, et demandebeaucoup plus desoins et de précau- tions qu'on n'en prend ordinairement.
'L'étudedes généalogies, qui paraît si inutile, àla considérer superficiellement, est d'un
inté-
rêt majeur pour le physiologiste, parce qu'elle fournit une multitude de données physiqueset
morales; mais .un auteur ne doit publier que celles qui ne peuvent chagriner personne. Il n'aurait tenu qu'à moi de faire de cel ouvrage le recueil d'anecdotes et d'observations le pluspi.
quantetle plus amusant; heureusementjenes~is nullement disposéàabuser des mes moyenspour divertir les uns aux dépens des autres;j'ai choisi quelques articles defamilles éteintes et de per- sonnesmortes sans postérité, pourjeter une
lu-
mière historique sur les mœurs des Calvinistes du 16e siècle, qu'on voudrait nous faire CI-aire si pures et si dignes denotrevénération; mais j'au- rais pu en ajouter un très-grand nombre, dont quelques.. uns paraîtront successivement .
.. -
GÉNÉALOGIQUES.
_ 0 0 8 •
.&OIU.BD.
10Anciens, Nobles.
1. Etienne Achardt conseiller 1459, laissa deux fils: Ravand.t qui suit, et Jean dont
j'i-
gnore le sort.II. Ravand Achard vivait en 1484 et laissa deux fils : Jaquest qui suitt Jean mort avant 1561, et probablement une fille nommée Clauda, mère de No. Claudine de Dam- martin, femme de Jean Silvestre C. G.
III.
No.
Jaques Achard S. duRosey
avait épousé Perrine, fille du syndic François Cartellier, veuve et tutrice de ses eafans1
2 ACHARD.
en 1541.
Il
en eut trois fils,Nos
Charles, Grégoire et Jaques Achard, conseigneurs du Rosey.1.
AntoineAchard,
conseiller 1478, probable- ment frère d'Etienne, laissa deux fils : François et Barthélemi qui suit.II. Barthélerni Achard S. de la Beaume, natif de Genève, citoyen d'Avignon1503et
.558,
laissa quatre fils :1. Jean-Antoine, vivant en Dauphiné
1559.
2. Antoine S. de. Penefort
1559' 3.
Louist vivant1559, 1562.
4.
Claude S. de la Beaume1562.
Ils étaient catholiques et quittèrent, sans doute, Genève pour lél Religion •
.a.GJI.&BD.
2° Modernes.
Armes: d'azurt au bras
d'argent,
vêtud'or
sortant du flanc senestre, et tenant une hacheACHARD.
3
d'armes d'argent, accompagnée de trois étoiles du même.1. Timothée Achard, de' Die en Dauphiné, eut trois fils : Timothée, Jean-François, qui suit, et Antoine, marié
à
Jaqueline Bro- chet, veuve de Pierre Miége, dont il n'eut pointd'enfans,II. Jean-François Achard, reçu B. G. le21 no- vembre
1697, ép.
Marie f. de Jean Bro- chet, C. G. et de Pernette De Luc, dont il eut Philippe, qui suit, Renée et Isabeau.III. Philippe Achard ép, Françoise-Jaqueline f. d'André Rigaud C. G., dont il eut :
1. Jaques Acharddu CC. marié
à
une fille de François-LouisBonternps-Prevost , dont il a eu deux filles : Anne fern. de Charles- Samuel de Constant, D. C. R. , et Ninette.2. Isaac , qui suivra.
3.
Jean, qui suivra aussi.4.
Charlotte - Robertine Cern. de François Menet.5. Marie-Antoinette fern. de François Doxat, 6. Jeanne fem. de Louis-Rodolphe Doxat.
7, Jaquelinefern; de Michel Martin.
IV. Isaac Achard, aussi du CC. , ép. 1789 Jean- ne-Susanne f. de No. et Sp, Jean
Trern-
hley
t ministre, dbnlil
a eu Pierre-Jaques-4
ACHARD.Albert, qui suit, el trois filles : Amélie
t
s. a., Nancy, et Victoire rem. de Louis Pictet, ancien capitaine au service de Prusse.V. Pierre-Jaques-Albert Achard D .. C. R., sub- stitut du procureur-général, a épousé, en 1835, Marie f. du syndic Jean - Louis Gallatin,
IV. Jean Achard, établi àRouen, yépousa une
DUe Baraguay, dont il a eu Louis ,qui suit, et Victorine fern, de M. Fahri de Gex.
V. Louis Achard D. C. R., a ép, Constance f. de No. François Gautier de Tournes, dont il a : Jean - Ernest, né 1821 t Jean- Alfred, né 1823, et Jaqueline-Sophie.
1.
Sp.
Abraham Achard, de Die, dont j'ignore Je degré de parenté avec Timothée susdit, fut père de :II.
SP,
Abraham Achard reçu B. G. J7 juillet 1699t ministre; il ép. Anne fieu Melchise- dec Pinault, dont ileut trois fils: Melchi- sedec, qui suit, SPI Antoine Achard, mi- Distre.t
s.p.
àBerlin, et François, aussimort à Berlin.
ACHABD.
5
III. Melchisedec Achard, mariéà
Marie-Char-lotte ffeu François Bellamy , en eut:
r , Abraham, qui suit.
2. Guillaume, conseiller ecclésiastique du Di- rectoire supérieur, et membre de l'Acadé- mie des sciencesà Berlin.
3. Françoise-Susannefem, M.Roux.
4. Bénëe
fem. de Jean-Louis Villemejane.IV. Abraham Achard
t
1792, épi Susanne fem.de Jean-Jaques Deonna-Lagise , dont il eut Jean-Charles, qui suit, et Marie-Antoinette- Françoise, fern. de Michel Pallard.
-V. Jean-Charles Achard, du CC. 1782, épi Elisabeth - Susanne - Sophie ffeu Gratien Genevois. B. d'Orbe, dont il a eu :
1. Susanne-Julie-Marie.
2. Louise.
3.
Abraham-Jean-Jaques.ïiiiiiJ8"
Armes : d'argent àl'aigleéployé de sable.
JI. George ffeu GeorgeAdelhart , d'Ulm en Al- lemagne , fut reçu B. G. le 1er mars 1583,
6 ADILHART.
du CC.
158',+9
août1626,
épi 1)r581
Pernette, .f. du syndic Jean Philippint dont il eut trois filles: Susanne, fern. 1) de Jean de Nicole; 2) de Samuel Brière;
Gabrielle, f. de Louis de Crouz, et Ju- dith.
li
épi 2) Françoise Thorens; et 3) Claudine Hugues. Il eut du second lit:4.
Françoise, fern, de Jean GradeIJe.5. Jean-Jaques Adelhart , marié en 1617 à Esther, f. de No. Ami Mestrezat, pre·
"lier syndic, remariée à No. Philippe de Pellissari .
6. Georget qui suit.
7, Bartholoméet rem. 1) 1628d'Etienne De- néria; 2) 1633 de Pierre Galline. Elle pou·
vait être du troisième lit.
III.
George Adelhart , du CC. 1619, geolier,t
1647, ép. Judith, f. de JcanBouch~rAndré, des LX~ dont il eut:
1. Elisabeth.
2. Marthe, fern. de Gabriel Munier, C. G.
3. Francoise, fern, Je Charles Bobinet , hab',3
4.
Judith, fern. de Pierre Chevrier C. G.D'1AIREBAUDOlJZE.
. . AIBWBA:àoVD,
plus souvent nomIllés DUCSST,d'un nom deterre.
7
Armes: d'azur, àla gerbe d'or.
1. No. Jean d'Airebaudouze , S. du Cest, con- seigneur d'Anduse et de .Clairan , trésorier du roi àNîmes 1553, eut trois fils:
1. No. Françoisd'Airebaudouze, barond'An- duse, président en la Cour des aides de Montpellier, qui continua la ligne en France.
2. No. Guillaume d'Airebaudouze , reçu B. G.
1556.
3. Pierre, qui suit.
II. No. Pierred'Airebaudouze, S. du Cest, d'a- bord archidiacre à Nîmes, puis réfugié à Genève, où il fut reçu B. avec ses enfans , le 9 mai J555. Ep. Françoise deMontault , dont il eut deux fils : Pierre , Guillaume qui suit, et trois filles: Jeanne, Catherine el Isabeau.
III. No. Guillaume d'Airebaudouze, S. du Cest, duCe. 1566,
t
1571 ,ép,
1556 Madelaine de Burine, dont il cul:r , 'No. et Sp.
Pierred'lAi
rebaudouze , S. du8
D'AIREBAUDOUZE.Cestt
Dr
en Dr., duCC.
1590, consv 1610,t
1627 s. e. de Judith Galline.2. Jaques, qui suit.
IV. No. Jaques d'Airebaudouze du Cest, du CC.
1614, t
16~3,ép,
Marie, f. de Sebas- tien Saladin, remariéeà
Sp, Juste Bho- dius , dont il eut:1. J'eanne, dite Mademlle du Cest, fern. de No. Daniel de la Rive, auditeur.
2. Une autre fille mariée
à
M. Korn .•••
Armes: d'azur au griffon d'or.
1. No. Jean-Benoit Alléon, de Savigtïano~ do- micilié
à
Lyon, doity
avoir épousé une sœur de No. I...éonard Pournas, S. de la Piemente, dont il eut Pierre, qui suit, Ma- rie, rem. de René Thellusson , et Jeanne, fern. de No. Claude-François Revilliod.II. No. Pierre AlIéon, né àLyon, reçu B. G.
9 novembre 1604, du CC.
161
l ,+26
sep- tembre 16.5,ép,
Jeanne, f. du premier syndic François de Chapeaurouge-Popillon,ALLÉON. 9 dont il eut: Jaques, qui suit, Pierre, qui suivra, et François AlIéon.
III. No. Jaques Alléon, du CC. 1643,
+
1670,fut père de Jaques qui suit, de Jeanne, fern. de No. Pierre Gallatin, et de Susanne, fem, de George Perréal,
IV. No. JaquesAlléon, duCe. 1698,+ 1704, ép, Charlotte, f. de No. Gabriel Sarasin l'aîné, dont il eut: François, qui suit, No.
Jean-Daniel Alléon,
+
s. e. d'Elisabeth de Chapeaurouge ,et No. Marc-AndréAlléon, commandant à Bollembruck , dont la fille épousa un noble de Schenck.V. No. François AlIéon, du CC. 1728,
+
1762 ,ëp,
Madelaine,f. deDavid, et sœur du syndic Jean-Antoine Guainier, dont iln'eut qu'une fille, Marie-Louise, mariée le 2 octobre1747,àJean Huber, C. G.
III.
No.
Pierre AlIéon, vivant 1640,ép,
Jeanner,
de No. Abraham Dansse, premier syn- dic, dontileut :IV.
No. Jaques Alléon, marié le 13 octobre 1674,à
Octavie fIeu Philippe Rubatti, veuve de l\'Iérode Guigner.10 ANJORRANT.
On disait en France: «Point de Parlement sans Anjorrant », et la marquise de Créqui exalte beaucoup leur noblesse dans ses Mémoi- res.Suivantelle, ce fut saint Louis qui leur donna ce nom, parce qu'il en trouvaittoujours quel- qu'un en oraison; suivant d'autresJ on le leur donna
à
cause de leur bannière, qui portait un ange en oraison, ce qui me paraît plus proba- ble. Quoiqu'il en soit, une enquête instituée en 1606 pour la réception de l'un d'eux dans l'or- dre de Malte, certifie qu'ils cc étaient gentils- hommes de toute ancienneté au pays de Berry, et Lien nobles.»Armes: d'azur
à
3 fleurs de lis naturelles d'ar- gent, tigées et feuillées de sinople. <,1. Anjorrant BourréeS. de
Latingy
sur Loire et de la Sourcière, bailli deBaugency,
am- bassadeur de Charles VII au Duc de Savoie 1455, épousa 1)Perrette ffeu'Jcan de Beau-gency
ct de Marie Caillard; 2) Marguerite f. de Girard Bureau, vicomte de Caen. Il eut, enlre autres enfans, Etienne, qui suit, ct Perrette fem. de JeanRadin.ANJORRAN1' • 1 (
Il. Etiennet ou Simon Anjorrantt président auxenquêtes, ép. Yolande f. de Raoul de Refuget chancelier d'Orléans, et de Marie Cadiotde Ganay(1)dontil eut:
1. Louist qui suit.
2. François Anjorrant, capitaine de la forêt de Livry, marié àIsabeau Le Bret.
3.
DreuxAnjorrant, gentilhommedela cham- bre du Roi.4.
Denise fern. de Thibaud de Vitry S. de Crespière.5. Jeanne fem. de Louis de Harlay.
111. LouisAnjorrant S. de Cloye, deSouilly et de Latingy, avocatduRoi à la chambredes comptes 1498', consv 1519, ép, 1) Mar- guerite f. de Jaques du Drac J consv du Roi en parlement,et de Charlotte Poignant;
2) Madelainef, de GuillaumeBrinon S. de
({) Le ..~ucde Saint-Simon dit danssesMémoires ( année
j7jj) que le lieutenant-général de Refuge, gouverneur de Charlemont et commandant à Melz, dont il fait un brillant éloge, (tétait le plus savant homme de l'Europe )) en toutes sortes de généalogies et de tous les pays. » -
11 auraitdûnous laisserlasienne et celle des Anjorrant, ses alliés, qu'on ne trouve nulle part que par fragmens, Ce que j'en publie est tiré des cartons de la Bibliothèque royale àParis.
1.2 ANJORRAN'r.
Vilaines et de Guyencourt, et de Jeanne Hennequin. Il eut du 1 er lit Baoul An- jorrant, et Claude Anjorrant marié à Ge- neviève Bourdin, et du 2,e, 3) Jean, qui suit; 4)Madelaine fem. d'Etienne Le Blanc, contrôleur de l'épargne; 5) Isabeau fern, de Jean de Dormans S. de Nosay et de S.
Remy; 6) Renaud, qui suivra.
IV. Jean Anjorrant S. de Cloye et de Souilly, président au parlement de Paris,
ép,
Cathe- rine de Budé, dont il eut:1. Pierre Anjorranl, consv au parlement de Bretagne,
t à
Genève le 13sept. 1589,âgéde
43
ans, s. e. de Françoise, f. de Jean Bullion, S. d'Arny, et de Charlotte de La- moignon.2. Louis Anjorrant S. de Cloye.
~i. Madelaine fern. du S. de Pouange,
4.
Catherine fern. du S. de Tournelle.5. Catherine fern. 1571 de Claude L'Au- monier.
IV.
Renaud Anjorrant S. de Souilly reçu hab' deGenèvcle Iodée. 1554elB. G. leSojanv .
•556, des CC.
157°,+:25
août(572,
ép.leANJORRANT. 13
12 déc. 1559 Gencvièye f. de Guillaume Aubclyn S. de la Bruyère, et de Françoise Brachet,
+
le26 août 1592 à 70ans, dont il eut:1. Jean, fiilleul de Calvin,tenbas âge.
2. Jacob, qui suit.
3.
Marie fern. de No. NicolasAndrion C. G.V. No. Jacob Anjorrant S. de Souilly, du CC.
1593 , auditeur 1595, conseiller 1605, syn- dic 1607, I l , 15, 19, 23, 27, premier syndic 1631 , 35, 39 et 43, lieutenant de la justicejfiro, 14.18,26,30,33 ct4o, em- ployé dans de nombreuses ambassades, ma- gistrat et négociateur très-distingué,
+
à81ans le 20 janv. 1648,
ép,
1)le 11 mars 1595 Marie f. de No. Jean Favre S. du Lac, du Bose et de Blanval en Auvergne, et de Marie de Budé sa première femme,t
à381/ . ans, 9 nov. 1616; 2) Andrée de Pel- Iissari , veuve et hér'" univ"·deNo. David Larchevêque, syndic, mar. 162S. Il eut du premier lit
1. No.Jean Anjorrant , du CC. 1622,à20ans,
+ à
23 ans, 28juillet 1625s.3.2. Sara fern. deNo. MichelRoset, procr-gén' 3. Marie fem. 1) de No. Pierre Lect. S. de
Confignon, proc' ..gén1;
2)
de No.Amy
ANJOBBAlST.
Favre
S.
de Chateauvieux, premier syndic.4.
Françoise, fem, de No. JaquesFavre, syn- dic, frère d'Amy.•••
A.VBJIB'I' modernes.
Armes: d'or, à 3têtes de chiens braquescou- pées,de sable.
1. Vincent Aubert, de Crest en Dauphiné
ép,
Marie Blache, dont il eut: 1) Charles père de Claude-Charles, Hercule, Pierre etAune;2) Marguerite fem. deJaques Friquet, s. e.:
3) Bonne fem. de Jean Joly;
4)
Gabriel reçu B. G. 23nov. 17~2; 5) Jaques, qui suit.6) Jean et des filles
+
s. a.II. Jaques Aubert reçu B. G.
4
déc. ~708,t
1743, ép, Louise f. de Jaques Privat et de Marie Sabatier, dont ileut, entre autres enfans , 1) Jaques- Louis, qui suit. 2) Ma- rie fern. de Sp" Jean Peschier , pasteur à Bossey; 3) Jeanne rem. deLouis Colladon, et Guillaume, qui suivra.
III.
Jaques-J...ouis Aubert,t
1796,ép.
Judilh f. deJaques Colladon et de Susanne Bor-AUBERT. 15 diert dont il a eu I I enfans t et entre au- tres:
1)
Guillaume-Louis, qui suit; 2) Jeanne-Susanne-Anloinette fem. de Pierre Bellamy 1). C. R. ; 3) Elisabeth-Dorothée fem, d'Ezéchiel-François Long, établi à Turin;4
et 5) deux filsétablisàTurin, et 6) Jeannefem. deNo. et Sp, Frédéric Mes- trezat, Mine.IV. Guillaume-LouisAubert, né àTurin 1759..
D. C.R.;
ép,
J) le 17 fév. 1786 Marie- Justine ffeu Pierre LongBs
d'Yverdun;2) Renée f. de No. et Sp.Alexandre
Sa-
rasin, Mintre • Il a eu du 1er lit:1. Adélaïde-Françoise fern. de M. Julien, conserà la cour royale àLyon.
2. Louise, dite Lucy, fern. d'Alexandre-Louis Marlin
D.
C. R.III.
GuillaumeAubertC. G. ép.Ie 28
avril1782
Catherine f. de Jaques-GabrielJoly B. G.dont il a~u : Charles, qui suitt ct Amélie- Louise.
IV. Charles Aubert né