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Recherches statistiques et critiques sur l'étiologie du tabes (D'après 225 observations inédites recueillies dans le service ou aux consultations de M. le Professeur Pitres) · BabordNum

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Texte intégral

(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE 1J0RDEAUX

ANNEE 1894-1895 N° 39.

RECHERCHES STATISTIQUES ET CRITIQUES

SUR

L'ETIOLOGIE DU TABES

(D'après 225 observations inédites recueillies dans le service

ou aux

consultations de M. le Professeur Pitres)

THÈSE

POUR LE DOCTORAT

EN MÉDECINE

Présentéeet soutenue publiquement

le 21 décembre 1894

l'Ai;

Ange B E RE ÏNT I

ÉLÈVEDUSERVICE DESANTÉDELA MARINE

à Yalle-d'Alesani (Corse), le 14 Janvier

1871.

Examinateurs de laThèse..

MM.VEKGELY BOUCHARD MESNAH1) AUC11É

professeur, Président professeur, i

agrégé Juges agrégé

^

Le Candidat répondra àtoutesles

questions qui lui seront faites sur les diverses

parties de

l'enseignement médical

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU

MIDI, P

.

C A S SIG N 0 L

91, BUE PORTE-DIJEAUX,

91

1894

(2)

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE DORDEAUX

M. PITRES

Doyen.

PROFESSEURS

M. MICE., AZAM.

Professeurs honoraires

Cliniqueinterne.

Messieurs

PICOT.

PITRES.

)

DEMONS.

Clinique externe

j LANELONGUE.

Pathologie

interne DUPUT

.

Pathologieetthérapeutique

générales VERGELA

.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecine

opératoire MASSE.

Clinique

d'accouchements MOUSSOUS.

Anatomie pathologique

COYNE.

Anatomie.

BOUCHARD.

Anatomie

générale

et

Histologie "XIAULT.

Physiologie

JOLI ET.

Hygiène

LAI ET.

Médecinelégale

MORACHE.

Physique

BERGONIE.

Chimie

BLAREZ.

Histoire naturelle

GUILLAUD.

Pharmacie

FIGUIER.

Matière médicale

de NABI AS

Médecine

expérimentale FERRE.

Clinique

ophtalmologique BADAL.

Clinique des

maladies chirurgicales des enfants PIECHAUD.

AGRÉGÉS EN EXERCICE

MOUSSOUS.

DUBREUILH.

Pathologie interneet Médecinelégale

( MESNARD.

CASSAET.

AUCHE.

SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS / POUSSON.

Pathologieexterne

1 DENUGE.

( Y1LLAR.

Accouchements )

^

CHAMBRERENT.

1ÈRE.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

Anatomie et

Physiologie ) PRINCEIEAU.

Histoirenaturelle N.

SECTION DES SCIENCES PHYSIQUES

Physique

SIGALAS.

ChimieetToxicologie

DENIGES.

Pharmacie BARTHE.

SECTION DE MEDECINE

COURS COMPLEMENTAIRES

Clinique int.

des enf. MM. MOUSSOUS

Cliniq des Maladiessyphilitiques et cutanées

DUBREUILH

Cl. des mal. des fem. BOURSIER Cliniq. desmaladies desvoies urin.

POUSSON

Mal. dularynx,desoreilles et dunez MOURE

Maladiesmentales. ...

Pathologie

externe Accouchements Chimie

Zoologie

MM. REGIS.

DENUCE RIVIÈRE DENIGÈS BEILLE LeSecrétairede laFaculté : EEMAIRE.

Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans

les Thèses qui lui sont présentées, doivent être

considérées

comme propres à

leurs

auteurs etqu'ellen'entend leurdonner ni

approbation ni improbation.

(3)
(4)

A

MONSIEUR LE DOCTEUR PITRES

doyen de la faculté de médecine et de pharmacie

professeur de clinique- médicale. membre correspondant

de

l'académie de médecine

chevalier de la légion d'honneur

(5)

<2/4 mon

£Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR VERGELY

PROFESSEUR DE PATHOLOGIE ET DE

THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALES

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

MEMBRE CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DE

MÉDECINE

(6)

r- "

p rm m

(7)

INTRODUCTION

D'après les conseils de M. le professeur Pitres et

sans nous

préoccuper des innombrables statistiques publiées jusqu'ici,

des résultats

plus

ou

moins contradictoires indiqués

par

les

auteurs, nous avons

entrepris des recherches statistiques et critiques

sur

l'étiologie du tabès (i).

Elles sontbasées sur deuxcent

vingt-cinq observations, dûes

à

l'obligeance de notre Maître, soigneusement étudiées et trop

résumées en ces

quelques

pages

qui

en

donnent

une

idée très imparfaite.

Partantd'une idée

préconçue la plupart des auteurs

en

ont

cherché ensuite la vérification

clinique et statistique. Nous

(1) Nous avions d'abord surlesindications deM. le professeur Pitres repris l'his¬

torique de l'étiologiedu tabès et l'examen critique des différentes doctrines, ana¬

lysé plusieursouvrages de Erb, Tournier, la thèse d'agrégation

de Déjerine, les

mémoires de Ballet etLandouzy, Straus, Minor, Spillmann et Parisot, etc., etc., résumé, pour l'impression, deuxcentvingt-cinq observations et

recueilli des indi¬

cations bibliographiquesà peuprèscomplètes.

Notre travail prenant des proportions insolites nous en avons

réservé la plus

grande partie,d'autant plus que nos recherches

disparaissaient

au

milieu de

ces

documentsimpersonnels. Nous soumettons donc, à nosjuges, un

seul chapitre, de

notretravail, d'ailleurs le plus important.

(8)

- 8

avons suvi la

méthode inverse et interprété les faits sans

essayer

de les adapter à nos convenances peisonnelles.

S'attachant en

général à mettre une seule cause en relief ils

ont laissé les autres

dans l'ombre, volontairement. Nous avons

entrepris

une

étude d ensemble, fait la paît de chaque facteui

étiologique, étayé nos conclusions de chiffres aussi précis que

possible.

Persuadé

qu'il fallait élargir et non restreindre de plus en

plus le champ des investigations nous avons cherché des indi¬

cations, non

seulement chez les ascendants, mais encore dans

la descendance

des tabétiques.

Nous

regrettons

que

notre travail ne soit pas digne du

Maître

qui l'a inspiré et patronné avec une bienveillance

extrême. Nous sommes

particulièrement heureux de lui témoi¬

gner

ici notre respectueuse sympathie et notre profonde

gratitude.

M. le

professeur Vergely nous a fait le très grand honneur

d'accepter la présidence de notre thèse. Nous le prions

d'agréer tous

nos

remerciements.

(9)

RECHERCHES STATISTIQUES ET CRITIQUES

SUR

t

L'ETIOLOGIE DU TABES

D'APRÈS 225 OBSERVATIONS INÉDITES

(Recueillies dans leserviceou auxconsultations de M. le Professeur Pitres)

AGE

L'âge auquel débute l'ataxie

se

trouve compris dans notre

statistique entre 15

ans

(cas douteux) et 66 (cas certain).

20 de nos malades seulement sont devenus

ataxiquesavant

25 ou

après 55

ans.

167 fois sur225 le tabès a débuté entre 25 et 45 ans, et 55 sur 225

(1/4) dans |la période très restreinte qui

va

de

35à 40 ans.

L'ataxie sévit donc de

préférence de 25 à 45

ans et

plus particulièrement

encore

de

35 à 40 ans.

B. 2

(10)

Le tableau

suivant et la courbe placée ci-dessus donnent

une idée

plus nette encore de l'influence de l'âge sur le déve¬

loppement de l'ataxie :

De 15 à

20

ans

4 malades.

20 à 25

8

25 à 30

30

30 à 35

49

35 à 40

55

40 à 45

33

45 à 50

19

50 à 55

14

55 à 60

6

60 à 65

1

65 à 70

1

Pas

d'indication d'âge 5

COURBE DE L'AGE DANS

L'ATAXIE ('225 CAS)

(11)

SEXE

Sur 225

malades

.

H., 179; F., 46

;

c'est à dire environ 4/5

d'hommes pour

1/5 de femmes.

PROFESSIONS

Sans

profession définie 49

Manœuv., journal, march. ambulants. 22

Commerçants 21

Voyageurs de

commerce,

placiers.

...

19

Menuisiers, charpentiers, tonneliers.. 15

Professions

libérales 11

Employés de bureau 10

Serruriers, mécaniciens, horlogers... 9

Domestiques,

garçons

9

Cochers, camionneurs 8

Officiers

7

Tailleurs, cordonniers 7

Peintres, coloristes, photographes.... 5

Artistes

4

Marins

4

Nous n'attachons pas une

grande importance à cette sta¬

tistique professionnelle. Il est trop facile d'attribuer à cha¬

que

profession

une

cause d'ataxie locomotrice, surmenage physique des métiers manuels, surmenage intellectuel des

professions libérales, alcoolisme des commis-voyageurs, etc.

Mais ces déductions sont

si

peu

légitimes, si

peu

scientifi-

(12)

ques! Dans chaque groupe, les conditions varient tellement

avecla

part de prédisposition apportée par chaque individu,

avec ses antécédents

propres!

Nous admettrons

pourtant qu'accessoirement, secondaire¬

ment,

certaines professions contribuent à créer un terrain plus favorable

au

développement de l'ataxie locomotrice.

SYPHILIS ET TABES

1° Les

statistiques les plus probantes relatives à l'étiologie syphilitique du tabès, sont dûes à des syphiligraphes. Si

l'on considère que

leur clientèle est tout à fait spéciale, le

résultat

paraîtra logique, mais les statistiques seront faus¬

sées. Le service et les

consultations de

M.

le professeur

Pitres étant ouverts à toutes

les maladies du système

ner¬

veux sans

préjudice d'antécédents, et

nos

observations pré¬

levées sur

plusieurs milliers de malades, atteints d'affections

diverses,

notre

statistique n'encourt

pas ce

reproche.

2° Avec une

complaisance évidente, certains auteurs ont compté

comme

ataxiques et font figurer comme tels dans

leurs

statistiques des pseudo-tabétiques. Nous avons éli¬

miné tous les

malades qui n'avaient

pas

présenté des symptômes absolument caractéristiques (pseudo-tabès,

ataxie

fruste).

3° Dans les

recherches

même

des antécédents spécifiques,

les méthodes

d'investigation sont loin d'être irréprochables.

Les uns se contentent

de l'aveu d'un chancre

mou ou

induré, suivi

ou non

d'accidents secondaires, quelquefois

même de

manifestations plus

ou

moins douteuses

sans

chan¬

cre initial pour

regarder le malade

comme

syphilitique. Ce

(13)

reproche

ne

saurait s'adresser à M. Fournies qui s'est livré

à des

enquêtes d'une précision remarquable et n'a admis

aucun cas entaché de doute.

D'autres tombent dans l'excès

contraire,

ne

font

pas

de diagnostic rétrospectif, considèrent

comme

suffisante la négation du malade

sans

rechercher si,

en

dehors des

symp¬

tômes avoués par

lui,

on ne

pourrait

pas

arriver à reconsti¬

tuer l'existence d'une

syphilis antérieure,

ou

tout

au

moins

d'accidents

suspects.

La

plupart divisent leurs malades

en

deux

groupes,

syphi¬

litiques et

non

syphilitiques,

sans

autre renseignement.

Classification commode certes et

particulièrement schémati¬

que,

mais dans la pratique la scission est moins nette, et

nous avonsnous contenter de résultats moins

précis,

tout en nous

efforçant d'éviter les

causes

d'erreur déjà signalées.

Remontantdans les antécédents

personnels des malades,

nous avons recherché combien d'entre eux avaient

présenté

à la fois un chancreet des accidents secondaires très nets

(roséole syphilides buccales

ou

anales, céphalée spéciale, alopécie, tuméfaction ganglionnaire). C'est le premier

groupe.

Le second groupe se compose

de malades qui ont

eu un chancre

induré, considéré

ou

soigné

comme

tel

par

le méde¬

cin

traitant,

sans

manifestations ultérieures caractéristiques.

Dans le troisième groupe,

entrent les malades atteints à

une

époque plus

ou

moins éloignée de l'ataxie, de chancres

mous ou

regardés

comme

tels, traités

par

des topiques

ou non

traités,

sans

suites suspectes.

Le

quatrième

groupe

comprend les malades dont la chan-

crelle a déterminé une adénite

suppurée,

sans aucune

trace

d'accidents

spécifiques.

Dans le

cinquième

groupe,

les ataxiques ont présenté des

(14)

u

lésions non

caractérisées, qualifiées herpès, ulcérations, etc.,

sans que

l'enquête à laquelle on s'est livré ait donné des

résultats

d'une précision suffisante.

Le sixième groupe

est réservé

aux

malades qui sans accu¬

ser un chancre ou un

ensemble de manifestations spécifiques décisif, ont

eu

cependant

un ou

plusieurs accidents suspects.

Dans ce groupe, nous avons

fait une part très large aux fem¬

mes, en

raison même des difficultés inséparables d'une pareille enquête et de la rareté de renseignements exacts

pour

la plupart d'entre elles. L'existence d'un chancre res¬

tant presque

toujours problématique, nous avons particuliè¬

rement utilisé

l'histoire des

grossesses,

des fausses couches

sans

traumatisme, des maladies relevées chez les enfants.

En

procédant de cette façon, nous ne croyons pas avoir

supprimé complètement les erreurs, mais nous peusons les

avoir réduites à un

minimum convenable.

Les résultats de nos

recherches

sont

consignés dans le

tableau

ci-après. Dans la seconde partie où sont notées les

associations

de la syphilis

avec

d'autres antécédents, héré¬

dité, alcoolisme, etc,

nous

n'indiquons

pas

celles plus com- plèxes où interviennent plusieurs de ces causes à la fois. Cela compliquerait le tableau sans avantage appréciable.

Hommes. Femmes.

Chancre et

accidents secondaires...

89 3 Chancres

qualifiés infectants ou soi¬

gnés

comme

tels,

sans

accidents

secondaires 8 1

Chancres mous ou

soignés

comme

tels 17 y>

(15)

Chancres

suivis d'adénites suppurées

^Ulcérations non caractérisées

Accidents

pouvant

se

rattacher à la

7 »

3 »

11 13

Syphilis

comme

seul antécédent ou

associée à des causes

banales 48 fois

àl'hérédité

neuro-arthritique. 45

à l'alcoolisme

15

aux excès vénériens

16

aux fièvres

intermittentes.... 7

etc., etc,

Nous avons

recherché ensuite la date d'invasion des

symp¬

tômes

tabetiques

au cours

de la syphilis. Nous les résumons

d'un mot : maximum

de fréquence très notable dans les dix premières années, proportion un peu plus élevée de la

sixième à la dixième année que

de la première à la cin¬

quième, recrudescence très nette dans le cours de la dixième

année.

Notons un cas

d'ataxie débutant

en

pleine évolution

secondaire, deux

cas très

tardifs

:

l'un, au-dela de la trentième

année,

l'autre, quarante-cinq ans après l'infection.

(16)

SYPHILIS

Dated'invasion des symptômestabétiquesau cours

de la syphilis

(statistique

basée

sur 100

cas)

En

pleine évolution secondaire

Quelques mois après le chancre. 5

Un an

après 4

2 »

3

I »

4

4 » ...

7

5 )>

5

6 )>

~

7 »

5

8 )>

4

9 »

3

10 »

12

II »

4

12 »

2

13 »

4

14 »

4

15 »

2

16 » .

3

17 »

1

18 )>

2

20 »

4

22 »

1

23 )>

1

24 »

3

25 )>

2

27 »

1

28 »

2

30 »

1

45 »

1

Devenus

tabétiques avant syphilis (2 ans) 2

(17)

M.

Fournier

a

prétendu

que

l'ataxio apparaît surtout chez

les

syphilitiques dont les syphilis ont été bénignes au début.

Nous

avions entrepris des recherches dans

ce sens,

mais

nous les avons

abandonnées, cette division

en

syphilis bénignes

et

malignes

nous

paraissant décidément trop factice.

Nous avons

dans

ce

troisième tableau résumé le traitement suivi

par

nos malades.

SYPHILIS

Traitement suivi par les malades (100

cas).

Pas d'indication

23

Malades

n'ayant subi

aucun

traitement 13

>•>

ayant suivi

un

traitement insignifiant.

...

5

Traitement

mercuriel

ou

ioduré pendant I à 3 mois. 12

» » »

plusieurs mois. 9

» d »

plus d'un

an. ..

4

» » »

dix-huit mois.. 2

» » »

trois

ans

1

Traitement peu

prolongé, irrégulier, sans indication

.

-

de durée

20

Traitement

prolongé, régulier, sans indication de

durée

11

Total

100

M. Fournier

ayant trouvé dans sa statistique 73 cas sur 79

le traitement

initial n'avait

pas

dépassé

un

an de durée,

46 le traitement n'avait même pas

dépassé trois ou quatre

mois conclut que

l'ataxie syphilitique se présente dans la pres¬

que

totalité des

cas

comme une conséquence de syphilis insuf¬

fisamment traitées à leur

début. Nos chiffres seraient plus probants

encore pour

la thèse soutenue par l'éminent syphi-

b. 3

(18)

ligraphe. Mais

nous

ne nous associons pourtant pas à ses

conclusions. En

effet

:

a) li est facile de

se

convaincre par une enquête portant

sur d'anciens

syphilitiques, atteints d'affections diverses, que

très peu

d'entre

eux

ont été soumis à un traitement pro¬

longé et sérieux. Les ataxiques sont dans le même cas que

les autres.

b) L'immunité

par

le traitement n'est nullement prouvée;

en tout cas il nous

semble arbitraire de fixer

au

traitement

une limite au-delà

de laquelle la préservation apparaît pro¬

bable. Il est

rationnel de

se

soigner jusqu'à disparition des

accidents. En dehors

de cela

toute

indication de durée est conventionnelle,

à

moins de

se

traiter toute la vie,

ce

qui est

très

logique.

c) En sortant des généralités

pour nous en

tenir à nos seules observations,

nousvoyons que

quatre de

nos

malades

ont

joui d'une immunité considérable, quarante-cinq,

trente et

vingt-huit

ans.

Or, le premier s'est soigné jusqu'à disparition des accidents, les deux autresse sont <c peu soignés»,

le

quatrième ignorait son mal et ne s'est pas traité du

tout.

Avant de

conclure,

nous

voudrions attirer l'attention

sur deux

observations

très

intéressantes, de malades deve¬

nus

syphilitiques après l'apparition des premiers symptômes tabétiques.

Observation I

H...,

cinquante

ans,

cocher.

Père alcoolique,

rhumatisant, emporté; mort à 55

ans.

Mère,

hémiplégie droite

avec

aphasie à 68

ans.

morte à 88.

(19)

Sept

frères

ou sœursdont unemorte tuberculeuse.

Pas d'alcoolisme, pas d'abus vénériens. Choléraà 19ans.

A 35 ans, douleurs très nettement lancinantes et térébrantes, sans

fièvre, avec coloration violette dela peau. Pas de complications car¬

diaques.

A 39ans, chancre induré,

céphalées à éxacerbation vespérale,

syphi-

lidesgutturales, etc.

Depuis, douleurs lancinantes et

térébrantes

du genou gauche avec irradiations à la cuisse et au mollet, suiviesd'ecchymoses bleuâtres.

Dyspnée, ténesme

rectal, artropathie

considérable

dugenou gauche, dystrophie

unguéale.

Actuellement : démarche atçixique sans raideur. Signes du cloche- pied et

de Romberg. Abolition des réflexes rotuliens

et

erémastériens.

Plaques

d'analgésie

et

d'hypoesthésie cutanées. Troubles trophiques

divers.

Observation II

H..., quarante-deux ans, sans

profession.

Pasd'antécédents nerveux, héréditairesou personnels.

A 18 ans, àla suite de

grandes

courses,

fatigues de chasse, douleurs

lancinantes dans lesdeux grosorteils, sans

phénomènes articulaires

etsans fièvre.

A 20 ans, chancre,

sypliilides buccales et gutturales, tuméfaction

ganglionnaire, <dc.

Persistance des douleurs

avec

le même caractère,

maisplusétendues.

A 35 ans, troubles

gastriques, obstruction pharyngée, œsopha-

gisme.

A 42 ans, réflexes tendineuxéteints,

troubles de la sensibilité

super¬

ficielle, signe de Remak.

Anesthésie

en

plaques très limitée.

En résumé :

1° La

syphilis joue

un

rôle prépondérant dans l'étiologie

(20)

du tabès. En ne

tenant compte que des cas de syphilis cer¬

taine ou

probable, abstraction faite des cas douteux, nous

trouvons encore une

proportion de 125 cas sur 225, c est-

à-dire 55

0/0 environ, exactement 55,55 0/0

2° Très

souvent associée à l'hérédité neuro-arthritique,

auxexcès

vénériens, à l'alcoolisme, etc., la syphilis figure

pourtant comme seul antécédent dans 48 cas sur 225, ou

21,33 0/0.

La

syphilis est donc une cause suffisante de tabès.

3° Mais en

faisant la part très large à la syphilis, en addi¬

tionnant tous

les

cas

de syphilis sûre, probable ou même

douteuse,

il reste 73 malades sur 225, ou 32,44 0/0 n'ayant

présenté aucune trace d'infection syphilitique. De plus, chez

deux

ataxiques le tabès semble avoir précédé l'apparition des

accidents

spécifiques. La syphilis n'est donc pas une cause

nécessaire de tabès.

L'invasion des symptômes tabétiques chez les syphili¬

tiques se fait de préférence de la sixième à la dixième année

et

plus particulièrement dans le cours de la dixième année

après l'infection.

5° La

date d'invasion de l'ataxie locomotrice ne paraît en

rien

influencée

par

le traitement suivi.

(21)

HÉRÉDITÉ NEURO-ARTHRITIQUE ET TABES

Nous

considérerons ensemble les rapports du tabès avec

les

familles névropathique et arthritique ou groupe neuro¬

arthritique. Les liens très étroits existant entre les maladies

nerveuses et

l'arthritisme, mis

en

évidence

par un

très grand

nombre d'auteurs, nous y

autorisent. Nous avons été guidé

encore par

cette considération : en général, dans les statisti¬

ques,

la congestion cérébrale, l'hémorrhagie cérébrale, le

ramollissement sont

mis

au

nombre des antécédents névro- pathiques. « Or, l'hémiplégie par ramollissement ou par

hémorrhagie, appartient par ses causes soit au groupe arthri¬

tique, soit aux maladies infectieuses (Dieulafoy). »

Désireux

de tenir compte de

ces

affections cérébrales qui

figurent 26 fois (plus de 11 p. 100) dans notre statistique et ne

voulant pas,

d'un autre côté, continuer à les associer aux psy¬

choses,

névroses,

etc.,

nous

avons pu tourner ainsi la diffi¬

culté.

Nous avons

d'ailleurs soigneusement noté la part de chaque

groupe

et même de chaque maladie dans les tableaux qui

suivent. Il nous reste

seulement à insister sur quelques parti¬

cularités :

L'hérédité

directe-similaire figure

une

seule fois dans nos

observations et

d'une façon très douteuse. Le père, la mère,

les oncles de notre

malade ont présenté des troubles de loco¬

motion, des douleurs très vives, sans caractère rhumatismal.

(22)

22

Cela suffit-il à établir un

diagnostic? La confusion est assez fréquente

pour que nous ne nous

croyions pas autorisé à nous

prononcer.

Ce résultat n'a rien d'ailleurs

qui puisse surprendre.

A

l'exception de quelques faits classiques, cités partout

(Carré, Trousseau), le plus souvent

on a

rapporté à l'ataxie

des cas de maladie de

Friedreich, affection réellement fami¬

liale, mais distincte de l'ataxie locomotrice

en

dépit de symptômes

communs.

Ainsi s'expliquent la plupart des cas

d'hérédité similaire.

Une seule fois

aussi,

nous avons noté

la consanguinité

chez les

parents, incriminée

par

Trousseau, Boudin, etc. Le

fait est

trop exceptionnel

pour que nous

puissions

en

tenir compte. Il faudrait d'ailleurs connaître la part de névropathie apportée

par

les conjoints, la consanguinité,

comme on s'accorde à le croire

aujourd'hui, n'agissant

que par accu m u- mulation d'hérédité

névropathique (Féré).

OBSERVATIONS

SEXE AGE

Homme, 47 ans.

Homme, 36 ans.

Femme,48 ans.

Homme, 51 ans.

Homme, 43 ans.

Homme, 30 ans.

ANTÉCÉDENTS HÉRÉDITAIRES

Père, mère, oncles ataxi- ques? Cousin

hémiplé-

que.

Père, scléroseenplaques.

Mère,

scléroseenplaques.

Père mort

paraplégique.

Mère, rhumatismes.

Pèresyphilitique, p. g. p.

interné.

Onclealiéné, suicidé.

ANTÉCÉDENTS PERSOXNELS

Alcoolisme, syphilis dou¬

teuse.

Surmenage, chagrins. Syphilis probable.

Pneumonie grave, sy¬

philis.

Syphilis.

Syphilis, excèsvénériens.

Fièvre

typhoïde.

(23)

Homme, 43 ans. Père

alcoolique,

rhuma- Excès

vénériens,

alcool i- tisant, dément. Mère ques. Chancre ejans

nerveuse. suites.

Homme, 52 ans. Mère aliénée. Impaludisme, rhumatis¬

mes, blessures, syphi¬

lis.

Homme, 43 ans. Mère démente. Alcoolisme.

Femme, 45 ans. Père,accidentscérébraux. Fièvre typhoïde.

Mère,

migraines.

Homme, 41 ans. Mère, délire de la

persé¬

cution.

Homme, 43 ans. Mèrenerveuse. Frère dé-

Convulsions

p.

atrophi-

ment. que, rhumatismes, sy¬

philis.

Homme, 42ans. Onclealcooliquenerveux.

Syphilis.

Cousin aliéné.

Homme, 42ans. Oncle maternel aliéné.

Alcoolisme, syphilis

pro¬

bable.

Homme, 36ans. Père

épileptique, enfermé Syphilis,

dans un asile.

Homme, 39ans. issu d'un mariage con-

Syphilis.

sanguin. Tante origi¬

nale.

Homme, 59 ans. père rhumatisant. Frère

Alcoolisme, chancrelle.

aliéné.

Femme, 40ans. Grand'mère

hystérique. Surmenage, chagrins très

Père violentalcoolique.

v^s-

Frère rhumatisant.

Homme, 41 ans. Mère, attaques

aploplec- Syphilis,

tiformes, démence.

Homme, 52 ans. Sœur

hystérique.

(24)

24

SEXE AGE ANTÉCÉDENTS

HÉRÉDITAIRES ANTÉCÉDENTS PERSONNELS

Homme, 67ans.

Sœur hystérique. Fièvres intermittentes,

excès vénériens,

syphi¬

lis.

Homme,56 ans.

Père alcoolique. Mère, at- Saturnisme sans coli-

taques

êpileptiformes.

ques.

Chancre.

Femme,40 ans.

Mère migraineuse. Pneumonie très grave.

Syphilis douteuse.

Homme, 55 ans.

Mère migraineuse. Frère Onanisme, excès véné-

rhumatisant. riens. Syphilis.

Homme,40 ans.

Tante, névralgies. Syphilis.

Homme, 57ans.

Sœur obèse, sujette

aux névralgies

intercosta¬

les.

Homme,53 ans.

Frère violent,

sœur

né- Fièvres intermittentes,

vralgies,

frère rhuma- Syphilis,

tisant.

Homme, 35 ans.

Père

nerveux,

emporté. Syphilis.

Homme,40 ans.

Père irritable. Cousin Chancres

non

suivis d'ac-

ayant

des attaques ? dents.

Homme, 35 ans.

Mère

nerveuse,

irrascible.

Homme. Mère nerveuse sans

at- Syphilis,

taques.

Homme, 40 ans.

Mère

nerveuse sans

atta- Syphilis,

ques.

Homme, 38 ans.

Père violent. Syphilis.

Homme, 55ans.

Mère, asthme. Sœur, né- Alcoolisme, fièvres inter- vralgies. mittentes, refroidisse¬

ment.

Homme, 61 ans.

Père et mère asthmati- Traumatisme de la jambe

ques. gauche.

(25)

Homme, 40 ans,

Homme, 37 ans.

Homme, 34 ans.

Homme, 52 ans.

Homme, 65 ans.

Femme, 48ans.

Homme, 60 ans,

Homme, 45 ans

Homme, 48 ans,

Homme, 34 ans,

Homme, 41 ans

Homme,

50 ans

Homme,

55 ans

IlÉKÉDITAIrES

Père asthme, paralysie radiale.

Mère,tremblementsénile?

Père asthme. Mère ner¬

veuse sans

attaques.

Père

alcoolique,

ictus

apoplectique.

Mère morte paralysée.

Père,

hémiplégie

droite, aphasie. Mère migrai¬

neuse. Sœur paralyti¬

que

générale.

Père, ictus

apoplectique.

Mère, ictus

apoplectique.

Père mort

hémiplégique.

Mèregastrite.

Père mort

hémiplégique.

Grands

pères

paternel et maternel morts hémi¬

plégiques.

Père, para¬

lysie de la vessie sans ataxie.

Pèremort

d'apoplexie

cé¬

rébrale, mère rhuma¬

tisante.

Père

alcoolique,

rhuma¬

tisant; mère,

hémiplé¬

gie

droite

avee aphasie.

Mèremorte

hémiplégique

ANTÉCÉDENTS PERSONNELS

Syphilis.

Syphilis.

Refroidissement,

chancre induré.

Excès vénériens.

Emotive, nerveuse. Sy- plivlis probable.

Alcoolisme, syphilis.

Sypliylis.

Syphilis.

Chancre,

éruptions

cuta¬

nées, herpétisme.

Syphilis.

Choléra, plus tard syphilis

B. 4

(26)

26

SEXE \,;E ANTÉCÉDENTS HÉRÉDITAIRES ANTÉCÉDENTS PERSONNELS Homme, 38 ans.

Père, ictus apoplectique. Alcoolisme, excès véné¬

riens,

syphilis.

Homme, 40 ans. Père, 2 ictus.

Mère, liémi- Fièvre typhoïde, excès plégie droite

avec a

plia- vénériens, syphil is,

sie.

Homme, 40 ans. Père mort d'un

ramollis- Herpétisme.

sementcérébral.

Homme, 40ans. Père et mère

hémiplégî- Syphilis.

([lies.

Homme. 51 ans. Père mort

d'apoplexie

,

Fièvre typhoïde, syphilis

nonalcoolique.

Homme. 35 ans. Père mort

d'apoplexie. Alcoolisme, syphilis.

Homme, 43 ans. Pèremort de congestion

Rhumatisme, syphilis tar-

cérébrale. dive.

Homme,44 ans. Arrière

grand-père et Syphilis.

grand-père maternels

ictus

apoplectique.

Homme, 61ans. Mère

hémiplégique. Hydrargyrisme profes¬

sionnel.

Homme, 48 ans.

Grand-père mort liémi- Ghancrelle, excès véné- plégique. riens. Syphilis.

Femme, 53ans. Père,

hémorrhagie céré¬

brale, non alcoolique.

Mère très nerveuse.

Homme, 41 ans. Mère, ictus apoplectique.

Femme. 35 ans. Mère morte

hémiplégique

Homme, 44ans. Père mort d'un ictusapo-

Fièvre typhoïde,

pleetique.

(27)

Homme, 40 ans.

.Homme, 51 ans.

Homme, 50 ans.

Homme, 36 ans.

Homme, 35 ans.

Homme, 52 ans.

Homme, 50 ans.

Femme, 37 ans.

Homme, A4 ans.

Homme, 48ans.

Homme, 36 ans.

Homme, 56 ans.

Homme, 50ans.

Femme, 39 ans.

Homme, 40 ans.

Homme, 42ans.

Pèrerhumatisant, grand' mère, mèrediabétiques,

grand-père

et oncle pa¬

ternels, congestion

cé¬

rébrale.

Frère

diabétique.

Père

diabétique

.

Mère

alcoolique.

Pèrediabétique.

Père goutteux.

Père goutteux,

coliques néphrétiques,

Père rhumatisant.

Père et mère rhumati¬

sants.

Père rhumatisant.

Mère rhumatismes.

Grand-père rhumatisant.

Père rhumatisant.

Grand-père et

père rhu¬

matisants,

emportés.

Père rhumatisant.

Mère rhumatisante.

Père rhumatisant.

Fièvre typhoïde.

Homme. 40 ans. Père rhumatisant.

Chancre induré.

Fièvre typhoïde, taba¬

gisme,

syphilis proba¬

ble.

Syphilis.

Alcoolismeinvétéré,chan¬

cres mous.

Excès alcooliques et

vé¬

nériens.

Syphilis.

Excès vénériens. Chancre unique sans

accidents.

Syphilis.

Alcoolisme,

tabagisme,

syphilis

très probable.

Syphilis.

Fièvre intermittentes, suette, chancre]le.

Syphilis.

Tabagisme,

chancre

sans accidents secondaires.

Traumatisme.

Chancrelle.

(28)

- 28

En résumé, nous avons rencontré :

Hérédité neuro-arthri. chez 80 malades sur 225 = 35.55

0/q

Hérédité

névropathique 33 malades

=

14.66 0/q

Hérédité

arthritique 39 malades

=

17.33 0/q

Hérédité

neuro-arthritique 8 malades

=

3.55 0/q

Cette hérédité est

représentée

par

les maladies suivantes,

seules ou associées :

Maladies de la moelle

(ataxie très douteuse, sclérose

en

plaques, myelit.es) 5 fois

Psychoses (paralysie générale progressive, aliénation. 13

Névroses

(épilepsie, hystérie, asthme) 10

Névralgies, migraine 8

Nervosisme, irritabilité 12

Congestion, hémorrhagie, ramollissement 26

Rhumatisme 20

Diabète 4

Goutte,

2

L'hérédité

neuro-arthritique est seule

en cause ou

associée

à des causes banales chez 20 malades.

Chez les 60 autres,

elle

est

associée":

A la

syphilis 44 fois

A l'alcoolisme 12

Aux excès vénériens 9

Beaucoup moins fréquente

que

la syphilis, l'hérédité

neuro¬

arthritique est

comme

elle

une cause

suffisante de tabès,

mais nullement une cause

nécessaire.

(29)

Associations Morbides dans le Tabès.

Les relations très étroites

qui unissent l'ataxie

aux

affec¬

tions du groupe

neuro-arthritique sont

encore

démontrées

par

des associations du tabès

et de ces maladies chez le même individu.

C'est ainsi que nous avons trouvé :

C'est le rhumatisme

qui est le plus souvent combiné

à l'ataxie. Cela

s'explique facilement

par

la très grande fré¬

quence

du rhumatisme d'abord

et

aussi,

crovons-nous, par la

parenté très réelle du rhumatisme

avec

la

famille névro-

pathique, le rattachant à la chorée,

à

l'hystérie, à la paraly¬

sie

agitante et même

aux

affections organiques de la moelle.

Nous

parlerons

un peu

plus longuement de la paralysie générale progressive dans

ses

rapports

avec

l'ataxie. Elle

figure 8 fois dans

notre

statistique 3.55 0/o, proportion infé¬

rieure à celle

qu'à indiquée Thomsen, supérieure

aux

chiffres

de

Tournier,

Voici un résumé très bref de nos observations :

Tabès et

paralysie générale

Délire de la

persécution

. . .

Hystérie

Neurasthénie

Goitre

exophtalmique

Rhumatisme

Diabète Goutte

8 1 3 2 1 10 1 1

(30)

Observation I.

H.,

quarante et

un ans.

représentant de commerce. A vingt-huit ans,

affection de lagorge

de nature spécifique d'après le docteur Vénot,

soignée

comme

telle. A trente-huit ans, symptômes oculaires : lîlé-

pharoptose, mydriase, diplopie

;

troubles gastriques. Actuellement,

ataxie confirmée, abolition des

réflexes rotuliens, diminution de la

virilité,

inégalité pupillaire, troubles de la sensibilité cutanée. Depuis

quelques

mois balbutiement de la parole, anonnement, asthénie intel¬

lectuelle, amnésieassez

prononcée, irritabilité. Instabilité des mains

et de lalangue.

ObservationII

II. marié, sans enfants,

âgé de trente-sept

ans,

courtier

en

vins.

Syphilis

à dix-huit

ans.

Début à trente-six. Diplopie, pupilles d'Argyll

Robertson, Abolition des

réflexes tendineux. Mal perforant du

gros orteil droit.

Analgésie testiculaire, impuissance. Simultanément:

vertiges,

embarras marqué de la parole, mémoire très paresseuse,

tremblement de la langue.

Observation III

H., trente-neuf ans,

négociant

en

vins. -Syphilis à vingt-deux

ans (chancre induré,

syphilides buccales, alopécie, etc.) traitement

mercu- riel pendant un

mois et demi, traitement à l'Ik très prolongé. Abus

de coït. A

vingt-cinq

ans

diplopie. A trente-deux

ans

douleurs fulgu¬

rantes,

amblyopie. Puis abolition des réflexes rotuliens, diarrhées

(31)

; atrophie grise delà pupille 00, acuité2/3. Pupille

d'Argyll

Robertson

(Martin,

de Wecker).

A trente-trois ans, surdité et cécité presque absolues. Puis mégalo¬

manie, délire persistant. Mort à trente-neufans.

Observation IV

H., trente-six ans, sans profession. Père atteint de sclérose en pla¬

ques

(Pitres).

Alcoolisme, syphilis douteuse

(céphalées

nocturnes à plusieurs reprises sans autres

symptômes).

Début à trente-six ans. —Janvier 1891 : Douleurs lancinantesaux membres inférieurs, titubation,

parésie

du membre inférieur droit.

Abolition des réflexes patellaires. Paresse pupillaire. Simultanément:

gêne

de la parole, affaiblissement de

l'intelligence, amnésie

partielle,

tremblement

marqué

de la langue et des lèvres. Mai 1891; signe

de

Ilomberg.—Septembre

:

Inégalité pupillaire, polyphagie.

Senti¬

ment de satisfaction

exagéré.

Décembre : Internement à l'asile de Cadillac.

Observation V

9

H., trente ans,

employé

decommerce.

A

eu

la syphilis, n'en porte

aucune trace, maissafemme à fait deux fausses couches

à deux mois

sans motifapparent.

Un enfant vivant.

Avingt-septans,

douleurs lancinantes. A trente

ans

affaiblissement

notable de la mémoire, torpeur

intellectuelle, engourdissement de

toutes lesfacultés, sommeillourd,

kleptomanie, mégalomanie.

Abolition des réflexes rotuliens,

inégalité pupillaire. Eréthisme vé¬

nérien,

hypoesthésie marquée des testicules. Incoordination

peu

appré¬

ciable.

(32)

32

Depuis

quelques temps instabilité des lèvres, de la langue et des

mains, hésitation de la

parole.

ObservationVI

!

H., trente-huit ans,

imprimeur. Pas d'antécédents

nerveux.

Syphilis

probable, chancre initial passé inaperçu. A trente-cinq ans douleurs

fulgurantes,

survenant

par

crises. A trente-six ans, tremblement,

hésitation de la parole,

puis délire tranquille.

Depuis inégalité

pupillaire D

>

G. Pupille d'Argyll Robertson, Abolition du sens génesique.

ObservationVII

H..., trente-septans,

employé de

commerce,

quatre enfants bien

portants.

Nie lasyphilis, n'en

porte

pas

de traces. Début à trente-cinq

anspar douleurs lancinantes à la

région dorso-lombaire. Depuis

un an,

dou¬

leurs fulgurantes aux

membres inférieurs, crises gastriques, amblyo-

pie.

Reflexes rotuliens nuls. Signe du cloche-pied. Signe de Romberg.

Embarras de la parole,

mégalomanie

sans

troubles intellectuels très

nets.

ObservationVIII

H..., cinquante ans, sans

profession. Pas d'indications étiologiques.

. A

quarante-sept

ans,

paralysie de l'accommodation 00, légère paré-

sie facialegauche.

Guérison

par

I K. A quarante-huit

ans,

douleur

fixe dans le sein droit.

(33)

quarante-neuf

ans, troubles de locomotion, de la sensibilité cutanée, de l'intelligence,

(diagnostic

P. G, P., Benediekt, à

Vienne).

A cinquante ans, marche franchement

tabétique.

signe de Romberg

trèsnet, Cloche-pied. Abolition des reflexes rotuJiens, plantaires et

populaires. Amélioration

par

injections séquardiennes

(diagnostic ataxie confirmée,

Pitres).

Chez

sept de

nos

malades il existe

une

association très

nette des

symptômes tabétiques et des signes de la paralysie générale. Une fois le diagnostic de P. G. P.

a

été porté à

Vienne par

Benedikt, celui de tabès

avec

quelques troubles

cérébraux à

Bordeaux,

par

Pitres. Cette distinction n'est

pas oiseuse. Bien souvent on a confondu avec la

paralysie géné¬

rale un ensemble

complexe :1e symptômes cérébraux

se rattachant

plutôt

au

tabès cérébro-spinal. Nous

avons

été

très souvent embarrassé pour

classer

nos

malades et

nous

avons exclu les cas où les

troubles de l'intelligence et de la

mémoire

paraissaient

se

présenter à titre de complications

de l'ataxie locomotrice. Les

malades

dont nous

rappelons

en

quelques mots l'histoire ne nous semblent pas appartenir à

cette

catégorie.

Nous avons écarté

aussi les

cas

de troubles

mentaux

mal définis, délire mélancolique, état lypémaniaque qui apparais¬

sent avec les troubles

céplialiques du tabès et disparaissent

avec eux,

phénomènes surajoutés et non véritables associa¬

tions morbides. Le

seul

cas que nous

citions est

un cas

très

net de délire de la

persécution (chez

un

homme de soixante- cinq

ans,

contre-maître chaudronnier, probablement syphi¬

litique)

.

Les autres malades ne

présentent rien de remarquable.

Voici

cependant quelques détails rapides sur nos hysté¬

riques

:

B. 5

(34)

34

membres i nierieurs.

Reflexes rotuliens éteints. Signes

de Rom¬

berg.

cloche-pied. Atro¬

phie des nerfs optiques.

Femme, 45 ans.

Syphylis douteuse. De- A 42

ans,

amblyopie, dou-

puis 18 ans,

crises fré- leurs fulgurantes

aux quentes, pertes decon¬

naissance sans cri ini¬

tial, sans miction invo¬

lontaire etsansmorsure dela langue.

Rétrécis¬

sement du G. V.

Aucunantécédent. Grises Début a la suite dune de nature très nette- contrariété par crises

ment

hystérique à plu- fulgurantes à 89

ans.

sieurs reprises.

Abolition des reflexes

rotuliens. Signes de Romberg et cloche- pied.

Inégalité pupil-

laire. Signe

d'Argyll

Robertson.

Femme. 58 ans.

Homme. 89 ans. Grises nerveuses de 12 à Début à 36 ans par dou-

18 ans, ayant le earac- leurs lancinantes. De- tère d'attaques

d'hysté¬

rie. Alcoolisme, excès vénériens, su r menage

physique.

puis ataxie

très

nette, signes de Romberg, du

cloclie-piëd,

de l'esca¬

lier. Abolition des re¬

flexes rotuliens, incon¬

tinence d'urine, anes- tliésievésieale, analgé¬

sie testiculaire. Pied tab éti(pie.

Atrophie

grise avancée des deux

papilles (Badal).

(35)

Que conclure de

ces trois observations?

L'hystérie a-t-elle

amené le

développement de l'ataxie

comme

le prétend Vul- pian? Un de

nos

malades affirme bien

que ses

douleurs fulgu¬

rantes ont débuté « à la suite d'une violente contrariété ».

Maison sait ce

qu'il faut

penser

de telles affirmations dans la

bouche d'une

hystérique.

«

A la suite

»

d'ailleurs,

ne

saurait

sans autre preuve

et malgré l'absence d'antécédents, signifier

(c à cause ».

Plus récemment

(Blocq et Onanoff, Souques,Babinski, etc.),

la

question

a

été posée autrement

:

hystérie pouvant 1°

pro¬

voquer

des troubles comparables à

ceux

du tabès; 2° simuler

le

tabès; 3° s'associer simplement

au

tabès. Nous

croyons très fermement à l'association

fréquente des symptômes hystériques et du tabès. Nous

ne pensons pas

qu'il s'agisse

ici d'autre chose.

Malgré

ses

caractères protéiformes, l'hys¬

térie ne saurait créer de toutes

pièces les symptômes très nets présentés

par

les malades dont

nous avons

relaté plus haut

les observations et surtout de telles lésions

organiques.

Une seule

fois, le tabès était associé

au

diabète. Nous

en disons un mot à cause de la difficulté

quelquefois très grande

de

distinguer le pseudo-tabes diabétique du tabès véritable développé chez

un

diabétique depuis surtout

que

l'on sait (Oppenheim)

que

les lésions bulbaires de l'ataxie peuvent s'accompagner de glycosurie. Nous

ne pensons pas

avoir

affaire à un

pseudo-tabes; le diabète

a

précédé l'ataxie, les

symptômes tabétiques sont très nets.

(36)

Excès

vénériens, Alcoolisme

Peut-être avons-nous eu tort

de consigner à part les résul¬

tats de notre

enquête

au

point de

vue

des excès vénériens.

Volontiers nous dirions que

les malades qui

«

souffrent de

ces excès »

(Féré), sont des sujets prédisposés. Ne fait pas

d'abus

qui veut.

Il nous

semble,

en tout cas,

plus logique de considérer

comme

névropathes les masturbftteurs,

par

exemple, que les ataxiques dont les ascendants ont eu une hémorrhagie céré¬

brale.

Cette

prédisposition admise,

nous pensons

cependant que,

sans être des facteurs

étiologiques prépondérants et surtout primitifs, les excès vénériens influent à leur tour et à la longue

sur

l'apparition des symptômes tabétiques. Nous

avons l'observation d'une

femme qui éprouvait chaque fois qu'elle travaillait à la machine à coudre des sensations volup¬

tueuses. Certainement

il existait

un

défaut d'équilibre

nerveux, une

impulsion morbide.

Mais cette habitude

vicieuse, symptôme d'un état névropa- thique,

se

prolongeant pendant près de deux ans n'a-t-elle

pas

retenti à

son

tour sur le système nerveux de la malade et

influé sur la marche de

l'ataxie

?

Il estinutile de

répéter tout

ce que

l'on

a

dit depuis Ollivier d'Angers jusqu'aux contemporains des excès vénériens consi¬

dérés dans leurs

rapports

avec

les maladies de la moelle. Les

(37)

auteurs se

gardent bien d'ailleurs,

à

de

rares

exceptions près,

de

documenter

leurs

opinions.

Personnellement nous avons constaté, à

deux

ou trois

reprises différentes, des phénomènes de paraplégie passagère

à la suite de coït debout.

Pourquoi n'observerait-on

pas

à la longue des lésions définitivement installées?

Voici,

en tout cas, le résumé succinct de nos observa¬

tions :

Onanisme,

excès

vénériens, 27

cas sur 255 12 p.

100 (H. 22. F. 5).

Chez les

F, abus de

toutes sortes,

excitations

anomales

ayant dans deux

cas

amené l'apparition des premiers

symp¬

tômes

tabétiques, h 19 et 21

ans.

Chez

H, masturbation prolongée 5 fois.

» Coït debout ou assis habituel 5 »

Excès

vénériens, spermatorrhée, débilité consi¬

dérable

ayant forcé les malades à s'aliter deux et

six mois 2 »

Les excès vénériens étaient seuls en cause 5 »

Associés à la

syphilis 16 fois.

» à l'hérédité 9 »

» à l'alcoolisme 6 » etc.

Nous n'accordons bien entendu aucune

signification

aux

sept à huit observations portant

comme

seule indication

« excès vénériens » sans

préciser.

Nous ne croyons pas, en

effet,

que

la répétition plus

ou moins

fréquente du coït,

par

exemple, constitue

par

elle-

même une

prédisposition

au

tabès.

Après le

cerveau,

rien n'est plus variable

que

le testicule

chez l'homme

(Prof. Mantegazza). Ce qui chez l'un est

super¬

flu,

est

chez l'autre nécessaire.

Nous avons seulement

pris

en

considération les excitations

(38)

38

anormales, le

coït

dans des conditions insolites, l'amour

buccal et autres

extravagances. Môme

avec ces

réserves, il

existe des causes d'erreur. On a très souvent

pris l'effet

pour lacause etdonné comme antécédents des

symptômes initiaux

de l'ataxie

fSpermatorrhée, éréthisme exagéré, crises clitori- diennes). Il

nous a

été souvent difficile de

nous

faire

une

opinion précise à

ce

sujet.

Quelques-unes des réflexions que nous avons faites à

propos

des excès vénériens s'appliqueraient aussi bien à

l'alcoolisme. La soif de

l'alcool

est

l'indice d'un

état

patholo¬

gique,

comme

l'on fait remarquer Esquirol, Lasègue, Ch.

Féré. On rencontre trèssouvent

plusieurs alcooliques dans la

même famille. Il serait au moins

rationnel d'accorder

à l'alcoolismeune

place parmi les antécédents névropathiques

à côté des abus vénériens.

Ces réserves

faites, voici les résultats de notre enquête

:

Alcoolisme, dans 32

cas,

14

p.

100.

A titre d'antécédent

personnel 25fois.

héréditaire 7 »

Alcoolisme seulou associéàdes causes

banales.

7 »

à la

syphilis 15

»

à l'hérédité 12 »

aux excès vénériens . 6 »

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pérature est montée à 41° ; le patient a été plongé dans un état typhoïde ; la majorité de ses articulations a été atteinte et rapidement le cœur et l'aorte ont subi la

Llioste l'observation d'un malade chez lequel toutes les dents sont tombées en deux mois, et sans aucune douleur des gencives ni..

VI. Cécités doubles par étiologie différente pour chaque œil VII. Cécités d'étiologie inconnue. VIII. Cécités Fièvres sous la dépendance plus directe de maladies

l'œil que nous possédons; elle est donc très rare, surtout en tant qu'affection exclusive ; puisque 3 fois seulement la rétine. est touchée seule, tandis que 15 fois nous avons