• Aucun résultat trouvé

Etude sur le commerce frontalier des produits alimentaires dans la Sous-région du MULPOC de GISENYI/ UNECA

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Etude sur le commerce frontalier des produits alimentaires dans la Sous-région du MULPOC de GISENYI/ UNECA"

Copied!
44
0
0

Texte intégral

(1)

NATIONS UNIES

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L*AFRIQUE Centre Multinational de Programmation

et d'Exe*cution des projets (MULPOC) de Gisenyi

Troisijfcme Reunion du Comity

IntosoDvernemental d*Experts: 18-22 Avril 1995 ADDIS ABEBA (ETHIOPIE)

Distr.

UMITEE

CEA/GSY/MUL/C.I.E./III/13a MARS 1995

Fran^ais

Original: Fran^ais

ETUDE SUR LE COMMERCE FRONTALIER

DES PRODUITS ALIMENTAIRES DANS LA SOUS-REGION DU MULPOC DE GISENYI

(2)

Table des Matieres

Page(s)

CHAPITRE I: INTRODUCTION 1

1.1 Historique et justification de l'6tude 1

1.2 Mandat de I'&ude 3

1.3 Objectifs, M6thodologie, Etendue et

Limites de l'6tude 3

1.4 Organisation de l'6tude 5

CHAPITRE II: CADRE PHYSIQUE ET CONTEXTE

SOCIO-ECONOMIQUE DE LA SOUS-REGION DE LA CEPGL 6

2.1 DonnSes physiques et Evolution d6mographique 6

2.2 CaractSristiques g6ne>ales des Economies 8

de la sous-r6gion

CHAPITRE III: EVOLUTION DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE ET SITUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

DANS LA SOUS-REGION 13

3.1 Evolution de la production alimentaire 13

3.2 La situation de la se"curite alimentaire 20

CHAPITRE IV: COMMERCE FRONTALIER DE PRODUITS

ALIMENTAIRES AU NIVEAU DE LA SOUS-REGION 25

4.1 Echanges frontaliers officiels 26

4.2 Echanges frontaliers informels 27

CHAPITRE V: LES PRINCIPAUX FACTEURS DETERMINANT

LES ECHANGES COMMERCIAUX 29

5.1 Les infrastructures et les §quipements 30

5.2 Les facteurs d'ordre institutionnel 33

CHAPITRE VI: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 36

6.1 Principales observations de l'6tude 36

6.2 Recommandations 38

(3)

CHAPITRE I: INTRODUCTION 1.1 Historique et Justification de retude

Les frontieres entre les Etats africains sont issues de la balkanisation

de I'Afrique par les puissances coloniales au cours du 196 sidcle. Ces

frontieres artificielles refletent done beaucoup plus ('influence des colonisateurs plutot qu'une division physique naturelle fondle sur des considerations ethniques des populations africaines.

C'est ainsi que dans de nombreux cas, ces frontieres ont s6par6 des groupes sociaux qui bien avant la periode coloniale avaient etabli des relations d'6change entre eux. II est done tout a fait nature! qu'aprfcs plus de 30 ans d'independance, les peuples africains continuent d'entretenir leur interdependance naturelle en depit des frontieres officielles et des systdmes economiques differents auxquels ils ont ete assujettis.

Le commerce entre ces peuples constitue un element essentiel de leurs liens historiques. Ainsi, le ph6nom6ne des echanges frontaliers date de l'6poque precoloniale et a cependant largement evolue dans sa forme et son ampleur.

Pour ce qui est de la forme, on constate que ces echanges legaux entre les peuples, generalement Iimit6s aux produits artisanaux et agricoles, se faisant sous forme de traite, ou aiors utilisant les monnaies locales ou des pierres pr6cieuses, sont devenus iliegaux, operant nettement en dehors des circuits commerciaux legaux.

Quant a son ampleur, il y a lieu de constater une generalisation du commerce non enregistre tant a rinterieur qu'entre les Etats africains. Bien que difficile a estimer, le commerce frontalier non enregistre represente plus de la moitie des echanges inter-africains. II comprend non seulement les produits alimentaires, mais aussi tes produits manufactures locaux et importes.

Evidemment, I'ampleur et la forme des echanges frontaliers ont des consequences serieuses sur les economies africaines et constituent une des preoccupations majeures des Gouvernements africains.

Conscients en effet de I'etroitesse et de la precarite des economies de leurs pays, beaucoup de responsables africains se sont alors orientes vers ['integration economique regionale en vue d'ouvrir leurs frontieres aux echanges commerciaux. Ainsi, depuis les annees 60, plusieurs accords commerciaux regionaux ou sous-regionaux ont 6te signes entre les pays

(4)

africains en vue de promouvoir la libre circulation des personnes, des biens et services, ainsi que la cooperation technique au sein de leur communaute.

Des organisations inter-gouvernementales sous-regionales ont.vu le jour et de nombreuses organisations non gouvernementales oeuvrent pour Tintensification des echanges entre les pays africains.

C'est dans ce contexte qu'au cours des anne"es 70, huit conventions economiques en Afrique sub-saharienne ont ete signes, aboutissant & la creation de la CEAO (Communaute Economique de I'Afrique de I'ouest), la CEDEAO (Communaute Economique des Etats de I'Afrique de I'ouest, I'UFM (Union du Fleuve Mano); I'UDEAC (Union Douaniere et economique de I'Afrique centrale); la CEEAC (Communaute economique des Etats de I'Afrique centrale); la ZEP (Zone d'Echange Preferentiel pour les Etats de

I'Afrique de Test et de I'Afrique australe); le SACU (I'Union Douaniere Sud

africaine) ainsi que la CEPGL (Communaute economique des Pays des Grands

Lacs) sur laquelle porte la presente etude1. La CEPGL regroupe trois pays

: le Burundi, le Rwanda et le Zaire qui sont egalement les trois pays membres du MULPOC de Gisenyi. Elle a ete institutionnalisee par la Convention du 20 septembre 1976 et a pour mission I'integration sous-regionale par le biais de la cooperation dans plusieurs domaines done notamment la promotion et I'intensification des echanges commerciaux ainsi que la libre circulation des personnes et des biens au niveau de la Communaute.

Force est de constater cependant que, en depit de tous ces efforts manifestes, les resultats s'averent tres de*risoires. Le commerce sous- regional ne represente qu'une tres faible proportion des echanges totaux et

est m§me en baisse progressive2. En outre, ce commerce reste domine par

des echanges frontaliers dont une grande partie echappe au fisc et a tout enregistrement.

En ce moment ou les Etats africains sont engages dans des processus profonds de reformes politiques et economiques, il y a lieu de se demander pourquoi le commerce frontalier non enregistre (en quelque sorte les echanges informels) reste la voie la plus importante des ^changes entre pays africains, et quels sont les avantages qu'il procure aux populations coechangistes. Ensuite, il faut chercher a identifier les differentes contraintes auxquelles est confronte ce type de commerce frontalier sous-

1 FAO - Etude en vue de la definition d'une politique

agricole commune au sein de la Communaute economique des pays deS

Grands lacs, Rome, octobre 1993, p. 5. : r,:1.

2 Le volume global du commerce intra-CEPGL est montre par

le tableau No. 7 du present rapport.

(5)

regional en Afrique. Ceci nous amene a parler du mandat de la pre"sente 6tude.

1.2 Mandat de I'Stude

Comme mentionn6 ci-dessus, la faiblesse des ^changes entre les pays africains n'a pas Iaiss6 les gouvernements africains indiffe"rents. La mise en place de nombreux organismes de cooperation sous-r6gionale constitue une preuve eloquente de la volont6 des Etats de promouvoir leurs ^changes commerciaux.

Cette volont6 a 6t6 clairement manifested dans le Plan d'action de Lagos adopts par les Chefs d'Etats en 1980 et qui recommandait que la part du commerce intra-africain soit au moins relevG a 10% du commerce total des pays africains. De meme, la Commission gconomique des Nations Unies pour I'Afrique, dans son Plan de moyen-terme 1992-1997, s'est fixe" comme objectif d'assister les Etats membres dans ('elaboration des politiques agricoles et alimentaires permettant de renforcer leur se~curit£ alimentaire collective par le biais de ('intensification des ^changes sous-r6gionaux en produits alimentaires. C'est ainsi que la CEA a 6t6 mandated par son conseil des ministres charges du Plan, d'entreprendre une s6rie d'§tudes sur les

^changes frontaliers en produits alimentaires dans diffe*rentes sous-re"gions africaines.

Cette 6tude porte sur les pays des Grands Lacs a savoir le Burundi, le Rwanda et le Za'i're. Elle est effectuSe dans le cadre du Programme de travail 1994/1995 de la Division Conjointe CEA/FAO de I'Agriculture. Elle constitue une des quatres etudes destinies aux Comite"s Intergouvernementaux d'experts des MULPOCs pour l'anne"e 1995 et rentre dans le cadre de I'objectif global du biennum de la Division de ('agriculture, a savoir: "Lutte contre la pauvret§ a travers le d^veloppement soutenable".

Elle correspond enfin a l'e*le*ment N° 2.a.(iv) du programme de travail de la division.

1-3 Objectifs, M6thodologie, Etendue et Limites de l'e"tude 1.3.1 Objectifs de l'6tude

Cette etude se propose d'analyser la situation des ^changes frontaliers en produits alimentaires dans la sous-r6gion des pays des Grands Lacs, c'est- a-dire entre le Burundi, le Rwanda et le Zaire. Plus pre~cisement, elle vise les principaux objectifs suivants :

(6)

"? - identifier les principaux flux d'echanges frontaliers eh produits alimentaires dans ces pays en cernant les produits c!6s faisant I'objet de ces ^changes ainsi que les conditions dans lesquelles s'exerce ce commerce;

identifier les principaux agents qui participent aux ^changes frontaliers en produits alimentaires;

faire ressortir les principales contraintes auxquelles sont confronts les echanges frontaliers qui restent tres faibles et domin^s pour une large part des flux informels en de"pit des accords de cooperation;

emettre des recommandations Sur les mesures a prendre pour intensifier et r^gulariser ces ^changes qui permettraient d'assurer la se~curite~ alimentaire dans la zone 6tudi6e.

1.3.2 Methodoloqie de I'etude .

Cette etude est menee en une p6riode ou il n'est pas possible

d'effectuer des missions sur le terrain compte tenu de la situation d'instabilite" politique et d'ins6curite qui pre"vaut dans la sous-r£gion. Nous avons done d'abord proc&ie' a ia compilation des donne"es et informations disponibles tiroes des e~tudes ante>ieures, essentiellement de la FAO, puis pass6 a la redaction de ce rapport.

L'6tude sera surtout centree sur une analyse descriptive de la situation des ^changes sous-r6gionaux, a ridentification des principales contrainteset sur ies recommandations permettant d'organiser et de promouvoir les

^changes commerciaux en produits alimentaires entre les Etats membres du MULPOC de Gisenyi.

1.3.3 Etendue et Limites de I'&tude

L'etude se limite a la zone de la CEPGL et a la description des principaux r£seaux d'gehanges frontaliers en produits alimentaires entre les trois pays concernes.

II aurait et6 comme nous I'avons dit, plus int^ressant d'aller sur le terrain pour recueillir des statistiques des ^changes au niveau de chaque frontiere mais cela n'a pas eu lieu pour les raisons deja 6voqu6es mais aussi

a cause de la limite de temps imparti pour l'6tude.

(7)

Le manque de donnees fiables sur les ^changes frontaliers sous- re"gionaux en produits alimentaires, constitue €galement une limite se>ieuse pour cette etude.

Une etude complementaire qui serait bas£e sur des enqueues sur le terrain et qui analyserait plus en profondeur la nature des flux pour ensuite determiner les avantages comparatifs de chaque pays, serait d'une grande utility.

1.4 Organisation de retude

Afin d'atteindre les objectifs ci-dessus, cette etude est organised en cinq chapitres suivants :

Le chapitre I (Introduction) est consacre a un bref historique, a la presentation du mandat, des objectifs, de la methodologie empruntee ainsi que de l'6tendue et des limites de l'6tude.

Le chapitre II analyse le cadre physique ainsi que le contexte socio-gconomique de la sous-region.

Le chapitre III donne une vue generate de la situation de la production et de la se"curite~ alimentaires dans les pays du Mulpoc de Gisenyi.

Le chapitre IV traite des ^changes frontaliers sous-r6gionaux en produits alimentaires : structure, fonctionnement et ampleur de ces derniers.

Le chapitre V aborde I'analyse des principaux facteurs conditionnant le d6veloppement du commerce sous-regional et principalement des ^changes frontaliers en produits alimentaires.

II s'agit de I'examen des facteurs d'ordre infrastructure!, institutionnel, ainsi que des facteurs financiers.

Le chapitre VI dresse une conclusion ge"ne>ale de l'6tude ainsi que des recommandations concretes sur les mesures § prendre en vue de promouvoir les ^changes frontaliers en produits alimentaires dans la sous-region, et plus pr6cisement, les actions visant a inte"grer les ^changes frontaliers informels dans le circuit commercial r£gulier.

(8)

CHAPITRE II: CADRE PHYSIQUE ET CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

DE LA SOUS-REGION DE LA CEPGL

2.1 Donnees physiques et Evolution demographique

2.1.1 Donn6es physiques

L'espace de la sous-region des Grands lacs est situe" en Afrique centrale et couvre une superficie de 2.399.267 km2 dont 27.834 km2 pour le Burundi, 26.338 km2 pour le Rwanda, le Zaire s'etendant a lui seul sur 2.345.095 km2.

Le Burundi et le Rwanda sont de petits pays enclave's entre le Zaire a I'ouest, la Tanzanie a Test et I'Ouganda au nord. Le Zaire est semi-enclave"

car dispose d'une ouverture sur I'Atlantique par le fleuve Zaire avec une c6te

de 37 km de longueur.

L'ensemble du territoire de la Communaute est entour6 par ('Angola et

la Zambie au sud, la Tanzanie et I'Ouganda a Test, le Congo, la Republique centrafricaine et le Soudan au nord.

S'etendant entre les latitudes 5Z20 nord et 13Z27 sud et entre 12!15 et 31Z1 5 de longitude est l'espace CEPGL est une vaste cuvette remontee sur le bord oriental ou se situe le Burundi, le Rwanda et la region zaTroise du Kivu, le bord sud etant une succession de plaines et de hauts plateaux.

L'altitude y est tres variee, le point culminant se trouvant au ZaTre dans le

massif volcanique du Ruwenzori (5.119m).

S'agissant de I'hydrographie, cette sous-region d'ou naissent les deux plus grands fleuves de I'Afrique (Nil et ZaTre) compte de nombreux affluents

de ces fleuves et les grands lacs africains : Lac Mobutu, Idiamin, Kivu,

Tanganyika; les grandes rivieres comme : Semliki, Rusizi; et de nombreux

lacs secondaires.

Le climat y est diversifie. II est tropical, de type tempere chaud et comprend deux saisons de pluie et deux saisons seches pour le Burundi et

le Rwanda, ce qui permet, deux recoltes par ann§e pour certawies cultures.

Le Zaire comprend trois types de zones climatiques : une zone equatoriale, des zones tropicales et une zone relativement tempere a Test.

On trouve dans la sous-region des sols de types varies qui en general

ont une bonne aptitude agricole.

(9)

La v6g6tation y est egalement diversified. On a la grande for£t couvrant la cuvette centrale du Zaire et dSbordant sur les zones du nord et du sud, les savanes vartees ainsi que la v6g6tation h6te>ogene d'altitude.

Les conditions naturelles de I'espace CEPGL sont tres varies mais le

Burundi et le Rwanda ainsi que la region Est du Zaire (Region du Kivu)

torment une zone relativement homogene du point de vue du relief, du climat et des sols, qui pre"sente un bon potentiel pour ['agriculture.

2.1.2 Evolution dSmoaraphiaue

Les estimations de la Banque mondiale pour 1991 montrent que

I'effectif de la population de la sous-r6gion est de I'ordre de 49.892.00

habitants, le Zaire repre"sentant a lui seul 74 p. cent de cet effectif avec 36.775.000 habitants contre 11 p. cent et 1 5 p. cent respectivement pour le Burundi (5.665.000 habitants) et le Rwanda (7.452.000 habitants).

L'on se doit cependant de souligner que ces donne"es ont probablement 6t6 sensiblement modifies surtout au Rwanda par la profonde crise socio-

politique qui y a §clat6 des octobre 1990 et qui a conduit le pays a la trag^die d'avril - juillet 1994. On estime que cette derniere aurait emport6

presque un million de vies humaines et occasionn^ plus de deux millions de refuges dans les pays voisins, surtout au Zaire et en Tanzanie.

II en seraTt de meme pour le Burundi qui traverse une crise politique sans precedent depuis octobre 1993, et dont des centaines de milliers auraient de"ja pe>i. Le pays compte de nombreux r6fugi6s a l'exte"rieur et de nombreux deplaces a I'interieur installs dans des camps disperses.

Avant done l'6clatement de cette crise socio-politique au Burundi et au Rwanda, fa density de la population y e"tait tres forte avec respectivement 213 et 216 habitants au km2 en moyenne, alors qu'au ZaTre, elle n'6tait que de 15 habitants au km2. Ces moyennes cachent cependant des disparate's enormes a l'inte>ieur de chaque pays.

Les trois pays se caracterisent par une pyramide des £ges presqu'identique ou la population est tres jeune et ou les moins de 14 ans constituent a eux seuls pres de la moitte de la population (46,5 p. cent au Burundi et au ZaTre et 49 p. cent au Rwanda).

De meme, les taux de croissance de la population pour les trois pays sont proches et tres e"lev§s avec 3 p. cent au Burundi 3,7 p. cent au Rwanda et 3,1 p. cent au Zaire.

(10)

S'agissant de I'exode rural, le Zaire {60 p. cent de la population vit en ville) est le plus touche" par ce ph^nomene. Cela concourt au vieillissement de la population agricole, a la rare*fication de la main d'oeuvfe rurale et a la

diminution de !a production agricole.

Au Rwanda et au Burundi par contre I'exode rural n'est pas tres prononce", la population rurale constitue 94 p. cent de la population totale.

L'urbanisation y est tres lente mais avec une forte occupation de I'espace.

2.2 Caracteristiaues ge"ne"raies des Economies de la sous-re~gion3

Comme dans la plupart des pays africains, la situation e"conomique des pays de la Communaute" des Grands lacs s'est conside"rablement de"grade"e

au cours des dernieres annees.

Outre la baisse des prix des matieres premieres sur les marches internationaux, les crises socio-politiques qui secouent ces pays depuis surtout 1990 ont beaucoup freine" les progres des Economies qui e"taient de"ja pre"caires. Ces dernieres sont en ge"ne~ral peu diversifies. Les recettes d'exportation proviennent pour I'essentiel des extractions minieres brutes et/ou des cultures d'exportation (cafe", the").

Avec un PNB de 218 $ par tete en 1991, le Burundi est classe" par la Banque mondiale comme 8e pays a faibles revenus dans le monde, le Rwanda et le Zaire etant respectivement classes 15eme (270$) et 12eme (220$). Le pouvoir d'achat des populations est tres faible et le secteur public est predominant dans T^conomie des trois pays.

A I'exception du Zaire qui dispose de nombreuses ressources naturelles et dont les exportations sont par consequent diversifies, I'essentiel des

recettes d'exportation repose quasiment sur le cafe. L'Sconomie est

largement tributaire de I'agriculture (60 p. cent du PIB au Burundi, 40 p. cent au Rwanda et 30 p. cent au Zaire). Elle occupe 90 p. cent de la population active au Burundi et au Rwanda. L'agrtculture pratique"e est en ge~ne>al de

type agro-pastoral de subsistance avec un mode d'exploitation traditionnel et tres faiblement mecanise'e.

MalgrS les potentiality agro-e"cologiques de"ja e"voque"es, la production agricole reste faible dans les trois pays pour les raisons suivantes :

Source des donnees : - The Economist Intelligence Unit:

"Country Profile" 1993/94 pour le Burundi, le Rwanda et le Zaire.

- Rapports des pays de la CEPGL.

(11)

morcellement des exploitations du fait de la pression

demographique (au Burundi et au Rwanda) et du fait aussi du

regime foncier coutumier de transmission des terres;

mode traditionnel d'exploitation caracterise par I'utilisation de la main d'oeuvre familiale, la faible utilisation des intrants, et un outillage rudimentaire.

Au Zaire cependant, il existe un systeme d'exploitation moderne a c6te du systeme traditionnel. II porte essentiellement sur les cultures industrielles

destinees a la transformation locale ou a I'exportation.

Le taux d'inflation annuel a evolue moderement au Rwanda et au Burundi (en moyenne 7 p. cent) contrairement au Zaire ou ['inflation a depasse" un pourcentage de 4 chiffres en 1992 {4.129.3 p. cent) Tableau 1.

Au Zaire, en effet, la pe*riode observee a ete marquee par une crise d'une gravite sans precedent caracterise par une hyperinflation jamais observee jusqu'alors. La spectaculaire devaluation de la monnaie zai'roise s'est acceieree a partir des annees 1980 (Tableau 2). En 1992, le taux de change s'etablissait a 645,549 zaires pour 1 dollar americain contre

1 5,587,0 en 1991 et seulement 718,6 en 1990.

Par ailleurs, les finances publiques connaissent une situation tendanciellement deficitaire, liee souvent a la baisse des recettes

exportations ou alors a la hausse des depenses publiques {cas du Rwanda en 1990 dont le budget alloue a la defense a ete eieve 40 p. cent afin de faire

face a I'effort de guerre).

Tableau NI1

Evolution du taux d'inflation dans la sous-region 1986-1992 : %

198 6

1987 1988 1989 1990 1991 1992

BURUNDI n.d. 7.0 4.7 11.6 7.1 8.7 4.7

RWANDA n.d. 4.1 2.9 1.0 4.2 19.6 9.5

ZAIRE '6.7 90.4 82.8 1 04.1 81.3 :!,153.8 4,129.3

Source: The Economist Intelligence Unit, Country Profile 1993/94, Burundi, Rwanda & Zaire.

n.d. : Non determine.

(12)

S'agissant des balances commerciales dans les trois pays, elle se

caract^risent 6galement par un dSsequilibre g6n6ralis6.

En effet, les recettes d'exportation 6tant largement assumes par le

caf6 au Burundi et au Rwanda {respectivement 80 p. cent et 64 p. cent en moyenne), il est normal que la chute des cours mondiaux dont elles sont tributaires se r6percute sur les balances commerciales.

Les reserves nettes en devises correspondaient a 4 mois d'importation en 1991 au Burundi, a 3.6 mois au Rwanda. Elles correspondaient a 1,6 mois pour le Zaire en 1990. Cette situation a poussS les pays a recourir aux

apports exterieures pour combler le deficit. La dette extSrieure a double de

1986 a 1990 pour la sous-region.

Les principales donn^es et indicateurs 6conomiques de base sont

reprises dans le Tableau 2.

(13)

Tableau N°_2

Donnees de base et indicateurs economiques dans la sous-reaion de la CEPGL

Siipci-ficie txrtale (1000 hai - Burundi

- Rwanda - Vmk

Supcrllcie agricole (1000 ha) - liuruntti

- Rwanda - Zj'ire

Suporfit-ie cullivie f 1000 hai - Burundi

- Rwanda

■ ZuiVi;

['.imiviges (1000 hoi - Burundi - Rwanda

■ Zjiiv

li.icis ti btiifi (1000 hai - HmiiiiJi - Riwndii - '/.iVn;

I'npuLtinn while (101X1}

- Burundi

• Rwundu - X-.Viv

1'opublion agricole I lOOOl - Burundi

■ R\v;mii - /jVm

I'opuUtiim active agricole (1000) - Burundi

- Ruuittki - 'Aiiro

I'll) j pr'i\ constant - llurunitt (1985) (106 niu)

■ Rvmmli (1985) (106FRwi - /.iiro (1980) (106 Zal

1'IH p.ir tisfc tdotlarl - Burundi - kw.iiidj

■ P/.«iv

■|jii\ Jo imissanee ilu PIB C3]

- Buiiindi - Kuuniu - /jVrc

IX'fii-ii hudguuiiru par rapport Mi 1'IB .'*>

- liunindi

■ KwunJj

IK'Ikil tuluni-t: ties paiements p.iv l-.ipports au PIH (VSl

- Ru'jniLt - Zjiiv

1985

2783 2634 23454!

2235 1626 22800

1325 1119 7&00

"10 5<J7 151)00

ca 569 175960

4 73!

610?

30.-'«

4353 5M7 2OS82

2343 27'W

«(*)S

141347 359

n.J

li.'' n.d.

:.,s

3.2 n.d.

2.^

0.6

1986

2783 2634 234541

2242 1628 22850

1330 1130 7850

<)12 498 15000

65 5f#

17630

48fiK 6312 313-17

4472 5800 21355

23') 1 CH77 8141

146746 376

n.d

3.8 n d 4,7

0.9 n.d.

-5.6

0.2

1987

2783 2634 234541

2244 1631 22850

1332 1142 7850

912 489 15000

65 563 175300

5011 6530 32339

4595 5991 21839

2440 2958 8269

152780 161940 386

n.d.

4,1 -0.3

2.5 0.54 -21.1

3,5

1988

2783 2634 234541

2246 1633 22850

1334 1!53 7850

912 480 15000

65 560 174970

5159 6757 33374

4723 6188 22337

2401 3042 8399

168581 158400 388

n.d.

3.7 1 3 0 5

2.4 0.55 n.d.

3 6

1989

2783 2634 234541

2250 1624 22850

1336 1153 7850

914 471 15000

(-6 557 174640

5313 6992 34450

4855 6393 22852

2543 3128 8535

161880 187691 383

260 212 330

1.5 -1.3

2.8 0.27 16.9

0.5

1990

2783 2634 234541

2252 1617 22860

1338 1155 7860

914 462 15000

66 554 174310

5472 7237 35568

4991 6604 23387

2594 3216 8683

165600 183805 373

210 312 n.d.

2.3 -2.1 -2.6

8.1 4.9 -6.9

25.7

1991

2783 2634 234541

2265 1618 22880

1350 1160 7880

915 458 15000

67 551 173980

5636 7490 36728

5141 6823 23943

2645 3306 8845

171230 181403

218 226 n.d.

3.4 -1.3 n.d.

5,8 5.2 n.d.

10 7

11

(14)

Couyerture importation*

par r&erves en devise* (moU) - Burundi

- Ruanda - Zaire

Taux de change par rapport au dollar

- Burundi - Rwanda - Zaire

.- 1985

n.d.

120.69 101.26 49.9

1986

4.1 5.6 2.5

144.17 87.64 59.6

1987

3.5 4.6 1.6

123,56 79.67 112.4

1988

4 3.5 1.4

140.40 76.45 187.1

1989

4.1 2.3 1.4

158.67 79.98 381.5

19901

2.8 1.1 1.6

171.26 82.60 718.6

1991

4.3 3.6 n.d.

181.51 125.14 15587

Source: - FAO - Miniplan (1992): "Evolution de la situation economique du Rwanda 1988-1991 et tendances 1992".

n.d.: Non determine*.

A l'instar des autres pays de l'Afrique sub-saharienne, les trois pays se sont deja orientes dans des politiques d'ajustement structurel. Le Zaire a adopte" ces reformes des 1982, le Burundi en 1986 et le Rwanda en 1990 afin de redresser leur situation economique.

Les principaux objectifs de ces politiques etaient :

le re'tablissement de Tequilibre de la balance de paiements;

la reduction du deficit budge*taire;

la maitrise de l'inflation;

la reduction du role de l'Etat dans l'economie.

Des mesures pour atteindre ses objectifs ont ete prises a savoir :

la reduction des depenses publique;

la promotion des exportation;

la liberalisation du commerce interieur et exterieur;

la devaluation des monnaies nationales g6neralement surevalu£es (l'existence des marches paralleles dans ces pays le prouvent);

la liberalisation des taux d'interet;

la privatisation des entreprises parastatales.

Le finanGement de ces programmes est en general assuree par la Banque mondiale et le FMI ainsi que certains bailleurs de fonds bilateraux (Japon, Belgique, ...).

Force est cependant de constater que malgre' tous les efforts, les Economies de ces pays ne cessent dese degrader. Les effets escomptes des politiques d'ajustement ne se font pas encore sentir.

II s'ajoute a cela, des problemes socio-politiques qui aggravent la situation. La grande partie de 1'infrastructure est detruite au Rwanda ou les agriculteurs se sont refugie*s en masse vers les pays voisins. L'administration est presque paralysed au Zaire, et la corruption se generalise. Dans les trois pays, il regne l'instabilite" politique et l'insecurite

(15)

notoire, bref, les Economies sont presque en mines et a reconstruire. Ces problemes ont eu des consequences ne*fastes sur le deVeloppement de la production agricole et alimentaire que nous allons examiner dans le chapitre suivant.

CHAFTTRE HI: EVOLUTION DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE ET SITUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LA SOUS-REGION

L'objectif de ce chapitre est de donner une idee sur les disponibilite's en produits alimentaires dans la sous-region (agricoles, animales de la peche et de la pisciculture) et sur l'dtat ge*ne*ral de la securite* alimentaire dans les pays. Nous parlerons aussi de 1'aide et des importations alimentaires destinies a computer les disponibilite*s alimentaires dans les pays de la sous-region.

3.1 Evolution de la production alimentaire 3.1.1 Evolution de la production vivriere

L'essentiel de Involution de la production agricole et alimentaire dans les trois pays de la Communaute* est re*sume* dans le Tableau N3- Toutefois, les statistiques de production dans ces pays n'e*tant pas fiables, on ne saurait en faire aucune conclusion rigoureuse.

S'agissant des tubercules, les principals productions sont: le manioc, les pommes de terres, la patate douce et les ignames. Le Zaire est le plus grand producteur de manioc (16.400.000 T a 20.300.000 entre 1987 et 1992). La production du manioc a par contre flechi au Rwanda se r&luisant a 239.000 tonnes en 1992 contre 578.000 en 1987 tandis qu'elle a connu une hausse au Burundi passant de 458.000 tonnes en 1987 a 580.000 en

1991.

Le Rwanda est le plus grand producteur de pomme de terre dans la sous-region. La production rwandaise de cette denr6e qui est de l'ordre de 239.000 tonnes en 1990 d£passe de loin (8 fois) celle du Burundi qui est dans le meme ordre que celle du Zaire (une trentaine de milliers de tonnes pour la meme annee. II en est de mSme pour la patate douce dont la production s'elevait a 771.000 T en 1990 contre respectivement 508.000 et 395.000 T pour le Burundi et le Zaire au cours de la m6me annee.

Les ignames sont produites en plus grandes quantites au Zaire oil leur production s'est accrue tout au long des annees 1980 passant de 261.000 T en 1985 a 310.000 T en 1992.

Concernant la production des legumineuses, elle est composee des haricots sees, de petit pois, des arachides en coque et du soja. Le haricot sec est cultive* par les trois pays et constituent la culture la plus r£pandue et la plus consomm£e surtout au Burundi comme au Rwanda. Sa production s'est sensiblement accrue sur la pe*riode 1985-1990 mais a connu une legere chute en 1989.

13

(16)

L'arachide est beaucoup plus cultiveVau ZaSie que dans les autres pays (5.810.000 T en 1992 contre une dizaine de milliefs de T atf^Burundi et au Rwanda). » Le Burundi ne produit presque pas de soja tandis qu'on en trouve au Rwanda et au Zaire en quantites de production d'environ 20.000 T.

L'autre culture la plus re"pandue au Burundi, au Rwanda comme d'ailleurs au Kivu (Est Zaire) est la banane. Le Burundi s'en trouve Stre le plus grand producteur des trois pays bien qu'on ne dispose malheureusement pas de donnees sur toute la periode pour le Rwanda. Notons qu'une bonne partie de la production de cette culture (63 p. cent en 1990 au Burundi) et (70 p. cent environ au Rwanda) est utilised pour la fabrication de vin de banane en partie commercialisee et qui genere des revenus assez importants dans les zones rurales4.

Notons cependant que les possibility de transformation de la banane en jus, en liqueur et en biscuits, n'ont pas encore €t€ explorers dans ces pays.

4 Etude FAO : "Etude en vue de la definition de la politique agricole commune au sein de la CEPGL", octobre 1993.

(17)

Tableau N3

Production de produits alimentaires (1000 tonnes)

1980 1985 1986 J987 1988 1?89 1990 1991 1992

BIHUNDI Bte

Riz paddy Mali Sorgho Pomme* dc torre Patate« douce*

Manioc Haricots see*

Petite pois Arachide* ea coque Produits de pahniars Bananei Sucre Huile

5 9 130 88 20 383 323 238 21 8 12 1100 1 2

7 19 146 100 27 425 407 247 26 10 13 1384 1 2

7 21 152 103 28 467 447 257 27 U 13 1436 2 2

7 26 156 106 29 479 458 263 27 11 13 1504 1 3

7 33 160 108 30 490 471 266 28 11 14 1591 1 3

7 38 157 111 30 498 359 264 28 11 14 1524 1 3.

8 38 156 108 30 508 460 271 29 11 14 1547 1 3

9 40 172 n.d n.d 664 580 170 o,d n.d n.d 1585 1

9 41 178 n.d n.d n.d o.d n.d n.d n.d n.d 1645 1 3 RWANDA

Ble1 Riz paddy Mats Sorgho Pommec de terre Patates douce*

Manioc lgname*

Haricots tecs Petits pois Soja

Arachide* en coque Saoanw Sucre

2

4 67 144 150 874 345 6 J53 57 2.7 14 2063 n.d

2 3 85 179 217 871 394 4.9 181 35 5.3 16

4

5 6 99 227 335 979 542 9 314 27 S 17

3

5 12 89 193 289 893 578 6 271 20 5 17

5

7 9 91 188 267 895 470 5 265 19 7 17

5

8 11 135 141 171 849 483 4 224 12 7 15 1349 5

10 12 96 121 239 771 346 5 210 16 9 8 1399 5

11 15 101 183 286 817 310 3 205 18 19 8

5

10 14 104 205 240 850 239 5 210 16 19 10

5 ZAIRE

BM Riz paddy MaTi Sorgho Potnme de terre Palates deuces

4 234 562 32

333

6 297 721 37 29 382

7 274 729 38 30 374

7 319 786 39 31 371

7 329 816 45 32 368

7 341 B46 47 33 372

12 392 1008 62 33 395

13 418 1030 76 34 418

15 434 1052 84 34 433

15

(18)

Manioc Ignames Haricots teca Petite pois Araohide* en coque Soja

Bananes Plantain Huile de palme(a) Sucre

1980 12800

162

339 2 1408 93 48

1985 900 261 166 54 424 5 1795 89 56

1986 16400

263 149 55 443 5 1834 86 61

1987 16400

264 110 56 410 8 1789 70 63

1988 17000

265 120 57 420 10 1789 77 83

1989 J74OO

266 121 58 425 U 1800 76 97

1990 18700

280 201 60 528 12 2112 79 100

1991 29500

300 205 62 550 29 2290 77 100

1992 20300

310 214 63 581 23 2370 75 98

Source: Donne'es FAO comple*te"es par des sources nationales.

(a) Seulement agro-industrie.

En ce qui concerne les cereales, la region produit le mais, le riz, le sorgho et le ble*.

Les niveaux de ces productions sont tres variables entre les pays et d'une annee a l'autre.

Le Zaire est le plus grand producteur du riz des trois pays. Le ble" est produit presque dans les memes proportions au Burundi et au Rwanda (moins de 10.000 tonnes en moyenne sur la pe"riode observe'e).

Le mais et le sorgho constituent, des ce're'ales traditionnelles dans ces pays. Le mais est produit en tres grandes quantity au Zaire (1.052.000 T en 1992 contre seulement 104.000 et 178.000 respectivement au Rwanda et au Burundi).

Les autres cultures vivrieres sont la canne a sucre, l'huile de palme ainsi que des fruits et legumes. Les niveaux de production sont tres faibles pour ces derniers, bien qu'ils jouent un r61e nutritionnel tres important.

Le sucre est produit en quantites plus importantes au Zaire (98.000 tonnes en 1992) que dans les autres pays ou la production n'a guerre depasse* 5.000 T (Rwanda) et 1.000 T (Burundi) sur la periode 1985-1992. La production 6tant de loin au-dessous de la consommation, ces pays recourent a 1'importation du sucre. Quant a Thuile de palme, elle est surtout produite dans les plaines, du Zaire (75.000 T en 1992) ou les palmiers sont en grandes quantite*s, et du Burundi (3.000 T en 1992). Au Zaire, l'huile de palme sert aussi comme matiere premiere industrielle (savonneries, margarineries, rafflneries d'huile de table), mais la production s'avere insuffisante pour couvrir la demande de ces industries locales.

En conclusion, les trois pays produisent presque tous les me"mes cultures vivrieres.

Le faible niveau des productions est lie" aux contraintes deja evoque'es dans le chapitre precedent. L'utilisation accrue d'intrants et de me*thodes culturales plus modernes amelioreraient certainement les resultats.

(19)

En plus, les statistiques de production pour certains produits, essentiellement les fruits et les le*gumes sont quasi inexistantes alors qu'on n'ignore pas l'importance nutritionnelle que revdtent ces cultures.

3.1.2 Productions animates

Elles sont utiles dans l'alimentation car procurent un apport prote*inique assez important aux populations. Le cheptel bovins est estime' seulement a 1215 t&es pour les trois pays en 1992 (Tableau N! 4).

Dans ces pays, l'elevage y est pratique* de fac,on surtout traditionnelle. II est peu productif et peu inte'gre' au systeme commercial, l'essentiel de la production e*tant

autoconsommee.

On essaie toutefois d'ameliorer l'elevage.traditionnel par Introduction de techniques modernes surtout dans les fermes d'Etat et dans de tres rares fermes privies.

S'agissant du cheptel bovin, il est beaucoup moins important au Zaire (165.000 te"tes) qu'au Rwanda et au Burundi en 1992 (respectivement 610,000, 440.000). Les problemes auxquels est confronte* Felevage sont identiques dans les trois pays :

encadrement insuffisant;

difficulty's organisationnelles et institutionnelles;

inexistence des programmes consistants de recherche;

nombreuses maladies des troupeaux;

inaccessibility des eleveurs aux intrants (aliments et produits ve*te"rinaires) a cause des faibles revenus.

Mis a part ces contraintes, le Burundi et le Rwanda font face au probleme de l'insuffisance des paturages suite a la pression demographique sur les terres.

Tous ces problemes concourent a la limitation de la production dans ce domaine alors que sa diversification et son intensification permettraient l'amelioration de l'agriculture grfice au fumier et contribueraient au renforcement de la securite" alimentaire des populations.

L'elevage des bovins et caprins demeure e'galement une activity familiale et traditionnelle. Ses produits sont destines beaucoup plus k l'autoconsommation qu'a la commercialisation. Le nombre d'animaux par famille y est tres reduit mais plus de la moiti6 des manages en disposent.

Les autres animaux elev^s dans ces pays sont les pores et les volailles. Le Zaire parait etre le plus grand eleveur de volailles avec 21 millions de t&es en 1992 contre respectivement 140.000 au Rwanda et 175.000 au Burundi. La production a e*te" plus ou moins constante tout au long de la peYiode 1988-1989.

Les Etats essaient d'ameliorer le mode d'elevage en mettant en place des ateliers de production plus ou moins modernes. Mais la aussi, des problemes subsistent puisque ces

17

(20)

fermes doivent de*pendre tres fortement de l'exte"rieur d'ou eltes importent la quasi-totalite"

des intrants : les poussins d'un jour, les aliments, les produits ve*terinaires.

Au Burundi, il a 6t6 cree dernierement une soci&e de fabrication d'aliments pour be'tail (ACCOVIT) mais elle ne fonctionne pas encore a sa capacite* maximale. En plus, certains eleveurs n'ont pas acces a ces produits a cause du manque des moyens financiers.

Tableau N°4

Production animale (nombre de tfctes x 1000)

1975 1980 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992

BURUNDI Bovins

Ovine Caprine Porciiu Vobilles

779 311 653 47 560

451 330 716 54 540

378 316 746 60 669

479 329 723 77 575

422 313 762 80 599

429 350 778 119 617

423 327 803 91 681

432 361 927 103 741

435 365 930 103 712

440 370 932 105 715 RWANDA

Bovins Ovins Caprine Porcins Volailles

687 252 633 75

634 296 885 120

650 357 1018 82 1200

614 349 993 89 1100

583 363 1021 105 1000

579 364 1046 126 1300

594 393 1077 135 1300

582 389 1075 137 1300

600 390 1090 139 1300

610 395 1100 142 1400 ZAIRE

Bovins Ovins Caprins Porcins Volailles (a)

1184 1300

800 2800 700 18

1350 824 2940 737 18

1400 849 3027 776 19

1450 880 3040 800 19

150 890 3050 810 20

155 900 3060 820 20

160 910 3070 830 21

165 920 3080 840 21

Sources: Donnees FAO completees par des sources nationales.

(a) x 1 000 000.

(21)

3.1.3 Productions des produits de peche et de la pisciculture5

La sous-re*gion qui est dote"e des plus grands lacs africains dispose d'un potentiel halieutique tres important. Mais plusieurs contraintes affaiblissent la production de ce

secteur.

Au Burundi, la p£che constitue une activite importante dans les lacs et rivieres surtout dans le lac Tanganyika. Le potentiel halieutique de ce dernier est estime1 a 90 kg/ha et par an soit 300.000 tonnes. La p£che s'y effectue sous trois formes:

la forme coutumiere dont la production est estim£e a 1067,3 tonnes;

la forme artisanale, (la plus importante) avec une production de 14.498,1 tonnes en 1990;

la forme industrielle dont la production s'estime a 1769,2 tonnes en 1990.

La production piscicole est estimSe a 17.334,6 tonnes. En vue de deVeloppement de la pisciculture, 425 etangs ont e"te" construits depuis 1987 par des projets de de"veloppement operant en milieu rural. Cette production est en grande partie auto-consomm£e.

Au Rwanda, la peche est effectue"e au niveau du lac Kivu partage avec le Zaire. Ce lac a un potentiel halieutique fort r&luit. En plus, les chutes sur la riviere Akagera empSchent la remontee des especes de poissons du lac Victoria. En 1989, la production des lacs rwandais e"tait de 995 tonnes alors que, celle des e"tangs piscicoles (3166 unite's) e"tait

estimee a 43 tonnes.

Au Zaire, le potentiel est estime a 450.000 tonnes au niveau de ses fleuves et lacs.

La pdche maritime est quasi-inexistante car elle se fait dans une tres petite zone par des villageois et quelques unite's industrielles. La production du secteur de la pSche est de 150.000 tonnes environ. Les etangs piscicoles qui &aient au nombre de 122.000 en 1960 ont 6te fortement reMuits jusqu'fc 30.000 unite's en 1990 a cause de nombreuses contraintes auxquelles est expose1 le secteur de peche en general a savoir :

l'alimentation insuffisante dans les etangs;

l'approvisionnement insuffisant en gquipements specialises;

les moyens de transport et de communication pr£caires qui ne favorisent pas la commercialisation;

le probleme de conservation (absence de matdriel frigorifiques);

Tencadrement technique insuffisant;

l'inaccessibilite au credit des artisans pecheurs.

Ces contraintes que Ton retrouve au Burundi et au Rwanda expliquent la faiblesse des quantity produites dans la sous-region dont le potentiel piscicole reste tres largement sous- exploite.

5 Donnees tirees de I1 etude de la FAO : "Etude en vue de la definition de la politique agricole commune au sein de la

CEPGL" octobre 1993.

19

(22)

3.2 La situation de la se'curite alimentaire et niveau de l'aide et des importations alimentaires

3.2.1 Security alimentaire

Dans l'ensemble, la securite alimentaire demeure assez pre*caire malgre* une autosuffisance relative dans les pays de la sous-region. En effet, bien que les disponibilite's alimentaires soient en moyenne suffisantes pour couvrir les besoins, il existe des disparity's importantes entre les pays et a l'interieur des pays. Pour certaines zones en effet, il preVaut un grand deficit alimentaire alors que d'autres zones ont des surplus alimentaires.

Telle que definie par la FAO, la se'curite* alimentaire a pour objectif "d'assurer en tout temps et pour tous 1'acces physique et e*conomique aux aliments de base dont Us ont besoins"6. Ce qui implique :

une disponibilite" suffisante en produits vivriers de base;

une stability des approvisionnements en ces produits;

un pouvoir d'achat permettant d'acceder a ces produits.

La FAO et l'Organisation mondiale de la sante (OMS) ont fixe* des normes en besoin nutritionnelles qui sont recommandees a savoir :

1830 calories par jour pour les enfants de moins de 14 ans;

2200 calories par jour pour une femme adulte;

3000 calories par jour pour un homme adulte.

II faut en plus 50 g de prot&nes et 40 g de lipides par personne et par jour.

En 1988-1990, la FAO estimait la couverture moyenne des besoins alimentaires au Burundi a 93 p. cent pour les besoins en calories, a 95 p. cent pour les besoins en protelnes (dont 6 p. cent seulement d'origine animale) et a 63 p. cent pour les besoins en lipides.

Toujours selon la FAO, 48,1 p. cent des enfants de moins de trois ans seraient touches par la malnutrition prot&no-calorique chronique, et 5,6 p. cent par une malnutrition aigue. L'insuffisance des protelnes animales explique les nombreux cas de poids insuffisants a la naissance et le taux e'leve' d'ane*mies au Burundi. Les maladies de goitre sont aussi fre'quentes et expriment la carence en iode.

Au Rwanda, les produits alimentaires de base sont similaires a ceux du Burundi. La couverture moyenne des besoins alimentaires y est estime*e a 91 p. cent pour les calories, 81 p. cent pour les prot&nes dont 6 p. cent seulement d'origine animale et 39 p. cent pour les lipides.

6 FAO, Etude sur la commercialisation des produits agro- alimentaires au sein de la communaute economique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC).

(23)

La malnutrition prote'ino-6nerge'tique y seVit aussi sous la forme chronique et sous la forme aigue. Le taux d'insuffisance ponde"rale des enfants de moins de 5 ans oscillait entre 33 et 39 p. cent pour la p&iode 1980-1989. Les memes carences qu'au Burundi se retrouvent au Rwanda mais avec une ampleur plus importante.

Au Zaire, 30 p. cent de moins de 5 ans connaissent une insuffisance pondeYale. Le goitre et le cr&inisme y sevissent a cause de la carence en iode. L'ane*mie aussi atteint des taux assez Sieve's surtout chez les femmes enceintes et les meres allaitantes (38 p. cent), les jeunes enfants (20 p. cent) pour rensemble du Zaire et 42 p. cent des enfants de la region

du Kivu.

La couverture moyenne entre 1988-1990 est estimee a 101 p. cent pour les calories, 58 p. cent pour les prot&nes (dont 20 p. cent d'origine animale) et 85 p. cent pour les lipides. Les besoins e'nerge'tiques sont assez comble"s en ge"ne"ral pour les trois pays. Le

deficit s'observe surtout au niveau des lipides et des protdines et surtout celles d'origine

animale.

Tableau N?5

Les Apports alimentaires (par jour et par habitant)

BURUNDI MOY. 85-87 MOY. 88-90 RWANDA MOY. 85-87

MOY. 88-90 ZAIRE MOY. 85-87

MOY. 88-90

Calories veR.

2005 1899 1898 1861 2102 2070

Am.

56 48 63 54 69 60

Tot.

2060 1947 1962 1915 2170 2129

Protiinw VeR.

61.5 52.9 46.9 44.4 28.1 27.6

Ani.

3.3 3.1 4.1 3.5 7.7 6.7

Tot.

64.8 56 51 47.9 35.9 34.3

Upide*

V*K- 22.4 21.8 12.3 12 29.9 30.7

Ani.

3.8 3.3 13.9 3.5 3.5 3.1

Tot.

26.2 25.1 16.2 15.4 33.4 33.8

Source: Donnees FAO.

II faudrait concevoir une vigoureuse relance de la production vivriere pour combler ces deficits.

Les trois pays de la sous-re'gion recourent a l'exterieur pour satisfaire les besoins alimentaires de leur population. Us doivent en effet soit importer soit recevoir de 1'aide alimentaire des pays etrangers.

Le volume des importations sera d6crit dans le chapitre suivant concernant le commerce tandis que celui de I1 aide le sera dans la section suivante de ce me'me chapitre.

3.2.2 Volume de l'aide alimentaire dans la sous-region

Pour pouvoir faire face a la demande de certains produits alimentaires qui n'est pas satisfaite, les pays de la sous-region recourent k l'aide alimentaire procured par divers

21

(24)

donateurs. Mais parfois, l'aide non planifiee perturbe les marches des produits concurrent locaux dont l'ecoulement peut etre difficile. Le Tableau No. 6 ci-dessous indique le volume d'aide obtenu depuis 1985. Les statistiques sont etablies par les donateurs.

L'aide alimentaire porte surtout sur les ce*reales (ble", riz), les produits laitiers et les huiles ve'ge'taux. Elle varie d'une ann£e a l'autre. Elle est plus faible au Burundi (0.3 p.

cent de la production vivriere) qu'au Rwanda et au Zaire. Au Zaire, le ble* occupe une part importante de l'aide alimentaire. II sert beaucoup plus aux populations urbaines (la fabrication du pain). Le Zaire ne produit que 12000 tonnes alors qu'il consomme 200.000 tonnes, ce qui explique ce recours a l'aide alimentaire et aux importations.

Tableau N! 6

Volume de l'aide alimentaire au Burundi 1985-1992

Pays Produits

1985 1?86 1987 19S8 1989 1990 1991 1992

(En Tonnes) BURUNDI

B1<S Riz

Lait 6cr6m6 en poudre Autres produits laitiers Huiles vigttaies

BU Riz

Lait icr&ne" en poudre Autres produits laitiers Huiles vegfitales

3900 1600 1341 18 1132

200 1900 503 20 3

4000 400 148 10 45

3900 190 104 7 325 RWANDA 11800

4400 3418 12 2B8

5600 4600 4362 15 325

1000 3300 1968 15 322

800 130

-

267

1700 1000 1114 11 323

100 1000 661 21 293

.

2100 279 18 15

400

-

496 25 156

2500

-

500

-

506

6300 1400 914 29 279

1600 500 1695 19 186

6600 3100 537 18 331 ZAIRE

Bit Riz

Lait iciimi en poudre Autres produits laitiera Huiies veg£tales

97400

158 91 676

49900

-

507 65

-

149300 20400 551 36

-

42500 9800 1349 4

68300 34900

-

1297 605

' *' 582dO '

19100 450 104 603

112800

150 10 972

1

21O0 510 11 704

FAO, l'Aide alimentaire en chiffres, 1993 Vol. 11.

(25)

3.2.3 Importations des produits alimentaires

Le tableau No. 7 d6crit les principales importations de produits alimentaires dans la sous-r6gion sur la periode 1985-1991. Pour le Burundi, le volume de ces importations est tres reduit (1.2 p. cent de la production vivriere en moyenne).

Les principales importations portent sur le ble' dont la farine sert a la fabrication du pain consomme" gen6ralement en villes (13.097 tonnes en moyenne entre 1985-1991). Les importations du sucre qui e"tait le principal produit importe* entre 1985 et 1988 (17.102.5 tonnes en moyenne par an) ont sensiblement diminue* de plus de la moitie" (5.384.3 tonnes en moyenne) depuis 1989 grfice a la production du sucre local par la SOSUMO (Socie*te*

sucriere du Moso).

Le malt est aussi importe en grandes quantity (plus de 9.000 tonnes en moyenne par an) et intervient dans la fabrication de la biere industrielle.

Les importations de riz ont egalement dimmuS progressivement jusqu'a disparaitre quasiment en 1988, en 1989, en 1990 du fait de 1'accroissement de la production nationale.

23

Références

Documents relatifs

Pied de Porc BOUCHERIE LIBRE SERVICE Barquette 900g Production locale 3661 6562. Côte d'agneau SURGELE 1 kg Gamme économique

Les pays qui, en difficult^ financieres, ont solliclte l*assistance du FMI et de la BIRD et se sont engages a entreprendre des programmes d'ajustement structurel de leur

II Y a absence totale de politique commune de production industrielle au niveau de la Communaute et done necessite d'harmoniser et de coordonner les differentes politiques qui

2 - Cette etude a pour objectifs d1examiner les effets du commerce frontaiier non enregistrs sur les economies des differents pays de l'Afrique Centrale et de rechercher par

clusion d*accords commerciaux specifiques entre eux. On espere que ces seminaires aboutiront a des accords entre des groupes de pro ducteurs et d1exportateurs africains d'une part,

Chez le lion, c’est sa peau (10 usages) et sa graisse (8 usages) qui sont les plus utilisés ; suivie dans l’ordre décroissant du guépard (7 sous- produits), du léopard

Notions abordées en cours de physique-chimie et situations de la vie courante &gt; Chimie en classe de seconde https://ww2.ac-poitiers.fr/sc_phys/spip.php?article204 - Auteur :

Ainsi, par son caractère mercantile avant tout, le commerce des produits agricoles dans le monde fait l'objet d'un traitement à part auquel la Politique agricole commune