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(ILE DUPAS) AMÉNAGÉ PAR CANARDS ILLIMITÉS CANADA

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Texte intégral

(1)

et

Direction de la gestion de l'habitat du poisson

TECHNIQUE D'ÉVACUATION DU POISSON EXPÉRIMENTÉE EN SEPTEMBRE 1993, DANS UN

RÉSEAU DE RIGOLES ET DE PLANCHES AGRICOLES (ILE DUPAS) AMÉNAGÉ PAR CANARDS ILLIMITÉS CANADA

par

Suzanne Lepage et

Nathalie Gélinas Canards Illimités Canada

Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec et

Ministère des Pêches et des Océans du Canada Québec, octobre 1994

Rapport technique

(2)

Référence â citer:

LEPAGE, S. et N. GÉLINAS. 1994. Technique d'évacuation du poisson expérimentée en septembre 1993, dans un réseau de rigoles et de planches agricoles (île Dupas) aménagé par Canards Illimités Canada. Par Canards Illimités Canada ( région de Québec ) pour le ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec et le ministère des Pêches et des Océans du Canada, Québec. 93 p.

ii

(3)

RÉSUMÉ

Le but de l'étude était de prévenir le problème de mortalité hivernale du poisson dans un des aménagements de l'île Dupas, près de Berthierville.

Les objectifs étaient:

1- de caractériser la communauté ichtyenne présente à l'été dans le réseau de rigoles,

2- de définir et valider dans cet aménagement les différentes conditions à respecter afin de maximiser l'efficacité de la technique de vidange de l'eau pour l'évacuation du poisson,

3- de vérifier les effets de la vidange sur le comportement des organismes présents dans le milieu étudié incluant le poisson,

4- d'estimer le nombre de poissons demeurés à l'intérieur de l'aménagement après la vidange et,

5- de déterminer le coût approximatif qu'occasionnera une opération de vidange utilisée comme moyen de gestion du poisson.

La communauté ichtyenne étaient constituée de 16 espèces de stade adulte ou juvénile de plus d'un an et de neuf espèces de fretins. Les principales espèces étaient la perchaude, la barbotte brune, le méné jaune, le grand brochet et le crapet-soleil. En général, ceux-ci présentaient une répartition spatiale relativement uniforme dans le canal collecteur.

L'estimation de populations pour le secteur du canal a révélé la présence de 1 407 individus de neuf espèces de, stade adulte et de 3094 jeunes de l'année appartenant à quatre espèces différentes. Un total de 19 539 adultes et de 74 400 fretins, de neuf et de quatre espèces respectivement, ont été estimés en ce qui a trait à tout le réseau de rigoles. L'opération de vidange de l'eau, réalisée en 192 heures, a permis l'évacuation de 87 981 poissons appartenant à 11 espèces. Un peu plus de 16 000 d'entre eux étaient des spécimens de taille égale ou supérieure à 50 mm, représentant donc 18% de la communauté estimée à 93 939 spécimens. En terme de masse, 139 kg de poissons auraient été évacués de l'aménagement ce qui correspond à 21% de la masse totale des huit principales espèces présentes dans le réseau. De plus, les données recueillies dans les deux rigoles expérimentales ont indiqué qu'un mouvement de dévalaison s'était produit après le début de la vidange chez la plupart des espèces retrouvées dans ce secteur. Durant toute la vidange, plusieurs espèces d'oiseaux tels que le grand héron, le grand chevalier à pattes jaunes et le martin-pêcheur, venant s'alimenter de poissons et de petits organismes, ont été observées dans l'aménagement. La présence du raton laveur a également été détectée par des carcasses de poissons et des pistes à plusieurs endroits dans le réseau de rigoles. Dès que l'opération de vidange a été terminée, des pêches réalisées dans le bassin situé en amont de la structure de contrôle ont permis d'estimer la présence de 15 912 poissons de 12 espèces dans ce secteur. Le nombre total de poissons évacués de l'aménagement est donc passé à 103 893 spécimens en ajoutant ces captures. Plus de 21 000 d'entre eux comptaient parmi les espèces sélectionnées préalablement pour le marquage. Le pourcentage évacué concernant ces espèces étaient maintenant de 23% par rapport à la communauté estimée. Enfin, le dernier objectif n'a pu être traité dans ce document puisqu'un réaménagement, prévu dès l'été 1994, ne permet pas actuellement de prévoir et d'estimer le coût du mode de gestion qui sera utilisé éventuellement dans cet aménagement.

(4)
(5)

TABLE DES MATIERES

Page

RÉSUMÉ iii

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES xiii

LISTE DES ANNEXES xv

1. INTRODUCTION 1

1.1 Problématique et but de l'expérimentation 2

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES 5

2.1 Milieu à l'étude 5

2.2 Stratégies d'échantillonnage 8

2.2.1 2.2.2

Échantillonnage préliminaire des espèces et stades présents dans le réseau de rigoles Échantillonnage de la faune ichtyenne

8

avant la vidange 8

2.2.3 Échantillonnage de la faune ichtyenne

pendant la vidange 10

2.2.4 Échantillonnage de la faune ichtyenne

après la vidange 10

2.3 Caractérisation de la communauté ichtyenne 10 2.3.1 Inventaire préliminaire des espèces et

stades présents dans le réseau de rigoles 10 2.3.2 Structure et répartition de la communauté

ichtyenne 14

2.3.3 Estimations de la communauté ichtyenne 14

(6)

vi

2.4 Expérimentation de la technique de vidange de l'eau . 15

2.4.1 Évacuation de l'eau 15

2.4.2 Nombre et masse de poissons évacués 16 2.4.3 Déplacement du poisson dans les rigoles

pendant la vidange 19

2.4.4 Évaluation du nombre de poissons demeurés

captifs dans le réseau après la vidange 20 2.4.5 Comportement des autres espèces fauniques

pendant la vidange 21

2.4.6 Remise en eau de l'aménagement 21

2.5 Analyses statistiques 21

3. RÉSULTATS ET DISCUSSION 23

3.1 Caractérisation de la communauté ichtyenne 23 3.1.1 Inventaire préliminaire des espèces et

stades présents dans le réseau de rigoles 23 3.1.2 Structure et répartition de la communauté

ichtyenne 23

3.1.2.1 Structure de la communauté

ichtyenne dans le canal collecteur

et le bassin 23

3.1.2.2 Répartition de la communauté

ichtyenne dans le canal collecteur 25 3.1.2.2.1 Adultes et juvéniles de plus d'un an 25

3.1.2.2.2 Jeunes de l'année 26

3.1.3 Estimation de la communauté ichtyenne 30 3.1.3.1 Estimation de la communauté ichtyenne

selon la méthode de capture par

unité de surfaces 30

3.1.3.2 Estimation de la communauté ichtyenne selon la méthode de

capture-recapture 32

3.2 Expérimentation de la technique de vidange de l'eau.. 36

3.2.1 Évacuation de l'eau 36

3.2.2 Nombre et masse de poissons évacués 39 3.2.2.1 Nombre de poissons évacués 39

(7)

3.2.2.2 Masse de poissons évacués 53 3.2.3 Déplacement du poisson dans les rigoles

pendant la vidange 53

3.2.4 Évaluation du nombre de poissons demeurés

captifs dans le réseau après la vidange 60 3.2.5 Comportement des autres espèces pendant

la vidange 62

3.2.6 Remise en eau de l'aménagement 62

4. CONCLUSION 63

5. RECOMMANDATIONS 69

REMERCIEMENTS 71

LISTE DES RÉFÉRENCES 73

(8)
(9)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Espèces ichtyennes capturées lors des inventaires réalisés dans le réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1991 et 1993

Tableau 2. Comparaison des CPUE moyennes des adultes et juvéniles de plus d'un an (Lt > 50 mm) dans le canal collecteur avant la vidange par rapport à la proximité de la structure

de contrôle, à l'île Dupas, à l'été 1993 27 Tableau 3. Comparaison des CPUE moyennes des jeunes

de l'année (Lt > 50 mm) dans le canal collecteur avant la vidange par rapport à la proximité de la structure de

contrôle, à l'île Dupas, à l'été 1993 29 Tableau 4. Estimation et densité des populations de

poissons dans le canal collecteur du réseau

de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993 31 Tableau 5. Estimation et densité des populations de

poissons dans le réseau de rigoles de l'île Dupas, calculées à partir des recaptures en aval de la structure de

contrôle, à l'été 1993 34

Tableau 6. Estimation et densité des populations de poissons dans le réseau de rigoles de l'île Dupas, calculées à partir des recaptures en aval de la structure de contrôle et dans

le bassin (après la vidange), à l'été 1993 35 24

(10)

Tableau 7. Nombre de poissons adultes et juvéniles de plus d'un an interceptés à la sortie du réseau et estimations de populations pour l'ensemble du réseau de rigoles, à l'île

Dupas, à l'été 1993 40

Tableau 8. Nombre de jeunes de l'année interceptés à la sortie du réseau et estimations de populations pour l'ensemble du réseau de

rigoles, à l'île Dupas, à l'été 1993 42 Tableau 9. Comparaison par espèce entre le nombre moyen

d'adultes et de juvéniles de plus d'un an sortis aux différentes heures de la journée lors de la vidange du réseau de rigoles de l'île Dupas,

à l'été 1993 51

Tableau 10. Comparaison par espèce entre le nombre moyen de jeunes de l'année sortis aux différentes heures de la journée lors de la vidange du

réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993 52 Tableau 11. Température de l'eau et oxygène dissous mesuré

dans le bassin durant l'opération de vidange

du réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 .. 53 Tableau 12. Masse totale (Kg) des espèces ichtyennes

(Lt > 50 mm) présentes à l'été 1993, avant et

après la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas 55 Tableau 13. Comparaison des CPUE moyennes obtenues dans

la rigole III par rapport au déplacement du poisson, lors de la vidange du réseau de

rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 56

(11)

Tableau 14. Comparaison des CPUE moyennes obtenues dans la rigole V par rapport au déplacement du poisson, lors de la vidange du réseau de

rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 57 Tableau 15. Comparaison des CPUE moyennes des deux rigoles

par rapport à leur déplacement, lors de la vidange

du réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 .. 58 Tableau 16. Déplacement du poisson en dévalaison des rigoles III

et V vers le bassin et en aval de la structure

de contrôle 59

(12)
(13)

Figure 1. Localisation géographique du réseau de

Page

rigoles â l'île Dupas 6

Figure 2. Illustration du réseau de rigoles aménagé par

Canards Illimités Canada à l'île Dupas 7 Figure 3. Plan d'échantillonnage pour l'inventaire des

espèces et stades présents dans le réseau de

rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 9 Figure 4. Plan d'échantillonnage avant la vidange du

réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 11 Figure 5. Plan d'échantillonnage lors de la vidange du

réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 12 Figure 6. Schéma de la structure de contrôle modifiée

pour la vidange du réseau de rigoles à l'île

Dupas, à l'été 1993 17

Figure 7. Schéma de la disposition de l'engin de pêche lors de la vidange du réseau de rigoles à

l'île Dupas, à l'été 1993 18

Figure 8. Abaissement du niveau d'eau lors de l'opération de vidange du réseau de rigoles de l'île Dupas,

à l'été 1993 38

Figure 9. Nombre total de poissons sortis lors de l'opération de vidange du réseau de rigoles de l'île Dupas,

à l'été 1993. 43

(14)

xiv

Figure 10. Espèces ichtyennes sorties en continu pendant l'opération de vidange du réseau de rigoles de

l'Île Dupas, à l'été 1993 44

Figure 11. Espèces ichtyennes sorties hâtivement ou tardivement pendant l'opération de vidange

du réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993 . 48

(15)

LISTE DES ANNEXES

Page Annexe 1. Superficie de chaque station échantillonnée

dans le canal collecteur (C), le bassin (B) et certaines rigoles (R), dans le réseau

de rigoles de l'île Dupas à l'été 1993 77 Annexe 2. Liste des noms français, scientifiques et

codes des espèces ichtyennes mentionnées

dans le document 78

Annexe 3. Captures d'adultes et de juvéniles de plus d'un an (Lt > 50mm) par unité d'effort de pêche (enclos) réalisées dans le canal collecteur et le bassin avant la vidange

à l'île Dupas, à l'été 1993 79

Annexe 4. Captures de jeunes de l'année (Lt > 50 mm) par unité d'effort de pêche (enclos) réalisées dans le canal collecteur et le bassin avant

la vidange à l'île Dupas, à l'été 1993 80 Annexe 5. Mortalité reliée au marquage chez le méné

jaune et la perchaude lors des deux campagnes d'échantillonnage précédant la vidange du réseau

de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 81 Annexe 6. Nombre total de poissons marqués (Lt 50 mm)

dans le canal collecteur, le bassin et les rigoles lors de la seconde campagne d'échantillonnage, avant la vidange du réseau de rigoles à l'île

Dupas, à l'été 1993 82

(16)

xvi

Annexe 7. Nombre de poissons recapturés en aval de la structure de contrôle pendant la vidange et dans le bassin après la vidange du réseau

de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 83 Annexe 8. Nombre de poissons capturés en aval de la structure

de contrôle pendant l'opération de vidange du réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993 84 Annexe 9. Nombre de poissons de taille inférieure à

50 mm par tasse 85

Annexe 10. longueurs minimales et maximales, longueurs

moyennes et poids moyens des espèces (Lt 50 mm) capturées lors de l'échantillonnage précédant la

vidange du réseau de rigoles, à l'été 1993. 86 Annexe 11. Relations longueur-poids utilisées pour déterminer

la masse de poissons dans le réseau de rigoles selon l'équation log P = a + b log L (P - poids en gramme;

L - longueur en mm; a = constante; b = pente) 87 Annexe 12. Captures par unité d'effort de pêche des poissons

effectuant un déplacement de dévalaison dans

les rigoles III et V, lors de la vidange du réseau

de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993 88 Annexe 13. Nombre de poissons capturés à la seine dans

le bassin après la vidange du réseau de rigoles

à l'île Dupas, à l'été 1993 90

Annexe 14. Masse des poissons capturés dans le bassin après la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas,

à l'été 1993 92

(17)

Annexe 15. Masse des poissons capturés dans le bassin après la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas,

à l'été 1993 93

(18)
(19)

1. INTRODUCTION

Depuis quelques années, plusieurs travaux de recherche ont été réalisés dans le but de mieux définir le rôle qu'exerce les milieux humides afin de freiner leur destruction et de les mettre en valeur.

C'est en 1988 que l'étude sur la prise en compte des besoins des espèces fauniques autres que la sauvagine dans des aménagements réalisés par Canards Illimités Canada (C.I.C.) a été mise de l'avant par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec devenu depuis le ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec (MEF) et C.I.C. Cette étude d'une durée de cinq ans a été entreprise dans le cadre d'une entente concernant un plan quinquennal pour la protection et l'aménagement des habitats fauniques. Cette entente, signée en 1987, impliquait le MEF, C.I.C., la Fondation de la faune du Québec, Habitat faunique Canada et l'Office de planification et de développement du Québec maintenant le Secrétariat aux affaires régionales. En 1989, le Service canadien de la faune est venu se joindre aux partenaires de cette entente.

Une deuxième phase de l'étude a été initiée en mai 1993 par le MEF, le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO), et C.I.C.

Cette seconde phase vise à combler le manque d'expertise concernant l'aménagement multifaunique en plaine inondable, et ce, malgré les progrès réalisés au cours des cinq années de recherche dans ce domaine.

L'un des objectifs de cette phase II est l'amélioration de la technique d'évacuation du poisson par la vidange de l'eau. Ce document présente donc des résultats obtenus suite à la réalisation de l'expérimentation de cette technique effectuée dans un secteur aménagé par C.I.C, soit le réseau de rigoles et de planches agricoles de l'île Dupas.

(20)

2

1.1 Problématique et but de l'expérimentation

La problématique reliée à l'utilisation par la faune aquatique des milieux endigués étudiés durant la phase I comporte deux éléments majeurs (Lepage et al. 1994). Le plus important touche le problème de mortalité hivernale du poisson demeurés captifs dans ces milieux.

Le second est en relation avec l'accessibilité de l'aménagement au printemps pour certaines espèces ichtyennes.

Les présents travaux visent à solutionner le problème de la mortalité hivernale du poisson. C'est pendant la crue printanière que les poissons accèdent au secteur aménagé. Cependant, l'ouvrage de retenue d'eau constitue un obstacle à la dêvalaison du poisson dès que la décrue s'amorce et que le niveau d'eau se stabilise à l'intérieur de l'aménagement. Dès lors, les adultes et leur progéniture ne peuvent plus quitter ce milieu, ce qui engendre une mortalité massive de la communauté ichtyenne lorsque surviennent les conditions hivernales sévères.

Le choix du site expérimental s'est arrêté sur le réseau de rigoles et de planches rondes à l'île Dupas pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la caractérisation de ce milieu et l'utilisation du réseau par la faune ichtyenne ont déjà été étudiées par Grondin et al.

(1994). Ces travaux indiquent que l'ichtyofaune y accède sans problème au printemps et qu'une grande quantité de poissons de plusieurs espèces utilisaient ce milieu en 1990 et 1991. Toutefois, cet aménagement est aux prises avec le problème de mortalité hivernale. De plus, l'expérimentation de vidange réalisée en 1991 s'est avérée peu efficace. Grondin et al. (1994) soupçonnent que la diminution trop rapide du niveau d'eau réalisée sur une trop courte période, de même que la présence du bassin en amont de la structure de contrôle auraient nuit au succès de l'opération. Enfin, l'aménagement est facile d'accès, de superficie restreinte comparativement à d'autres aménagements et est muni d'une station de pompage, facilitant la remise en eau de l'aménagement après la vidange.

(21)

Le but de l'expérimentation était donc d'améliorer la technique de vidange de l'eau pour l'évacuation du poisson afin de contrer la mortalité hivernale de la faune ichtyenne dans cet aménagement, tout en tenant compte des impacts éventuels d'une telle opération sur les autres organismes présents dans ce milieu.

Pour atteindre ce but, cinq objectifs ont été élaborés:

1. caractériser la communauté ichtyenne présente à l'été dans le réseau de rigoles;

2. définir et valider sur le terrain les différentes conditions à respecter afin de maximiser l'efficacité de la technique de vidange;

3. vérifier les effets de la vidange sur le comportement des organismes présents dans le milieu étudié incluant le poisson;

4. estimer le nombre de poissons demeurés à l'intérieur de l'aménagement après la vidange et en documenter les causes;

5. déterminer le coût approximatif qu'occasionera une opération de vidange utilisée comme moyen de gestion du poisson.

(22)

-

(23)

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1 Milieu ,à. l'étude

Le réseau de rigoles et de planches agricoles (46°07'N.,73 °06'0) est l'un des trois aménagements qui ont été réalisés par CIC sur les terres de la Commune de l'île Dupas (Shooner et associés 1988).

Cette île, qui fait partie de l'archipel de Berthier-Sorel, est localisée près de Berthierville, village situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à environ 70 km à l'est de Montréal (figure 1).

L'île présente un relief plat, caractéristique des basse terres du Saint-Laurent. Celle-ci est située à l'intérieur de la zone de récurrence 2 ans. Le régime hydrologique autour de l'île varie beaucoup au gré des saisons présentant des niveaux d'eau élevés au printemps lors des crues, et une hydraulicité faible à nulle selon la sévérité de l'étiage estival (Shooner et associés 1988).

Les terres de la Commune sont recouvertes d'alluvions fluviatiles récentes qui reposent sur les argiles de la mer de Champlain (Pilon al. 1981). Cette terre riche est responsable de la vocation agricole de la Commune. L'île est utilisée aussi comme pâturage depuis les années 40 bien que le cheptel a grandement diminué jusqu'à aujourd'hui.

C'est à l'automne 1988 que le réseau de rigoles et de planches agricoles est devenu opérationnel (figure 2). La superficie totale en eau de l'aménagement est évaluée à 14,72 ha lorsqu'il est maintenu à son niveau d'opération soit 5,65 m. Le secteur aménagé est constitué de 25 rigoles d'une largeur moyenne de 6,5 m et d'une profondeur moyenne de 60 cm, couvrant une superficie de 14,38 ha.

Les déblais d'excavation de celles-ci ont servi à la confection des planches agricoles utilisées durant l'été par le bétail. Les rigoles sont toutes reliées à un canal collecteur de 800 m de long par 3,9 m de large et dont la profondeur moyenne est de 1,2 m. De plus, un

(24)

8

bassin de 284 m2 a été creusé entre la structure de contrôle et le canal collecteur, dans la partie sud de l'aménagement. Ce bassin a été conçu pour favoriser la survie du poisson pendant l'hiver. La gestion du niveau d'eau de l'aménagement est assurée par une structure de contrôle à poutrelles placées en aval du bassin. Un système de pompage situé au nord-ouest du secteur aménagé et débitant 2 879 L/min peut être actionné automatiquement ou manuellement lorsque des besoins en eau se font sentir dans le réseau. Ce système s'alimente à même l'eau du fleuve Saint-Laurent.

2.2 Stratégies d'échantillonnage

Les stratégies d'échantillonnage utilisées lors des travaux ont variées au cours de l'été 1993. Elles s'inspirent toutefois des résultats de l'étude de Grondin LL al. (1994) réalisée sur ce site.

2.2.1 Échantillonnage préliminaire des espèces et stades présents dans le réseau de rigoles

Cette première campagne d'échantillonnage a été réalisée les 3, 4 et 5 août 1993 (figure 3). Une station localisée dans la rigole I et une autre dans la rigole II, à proximité du canal collecteur, ont été échantillonnées à la seine. Des stations localisées dans le canal collecteur et le bassin piscicole ont également fait l'objet de pêche à la seine. Durant toute la campagne, trois autres stations ont été échantillonnées à l'aide de verveux placés à l'entrée des rigoles IV et V ainsi que dans le canal collecteur entre les rigoles V et VI.

2.2.2 Échantillonnage de la faune ichtyenne avant la vidange La deuxième campagne d'échantillonnage a été réalisée du 30 août au 3 septembre. Un total de 19 stations ont été échantillonnées à la seine dans le secteur du canal collecteur de même qu'une station dans le bassin de façon à couvrir l'ensemble de ce secteur

(25)

XV XVI

XVII XVIII

XIX XX XXI

XXII XXIII

P XIV XXV VI VII

VIII IX V

V I

XI XII

XIII XIV

Canal collecteur

• STATION DE POMPAGE D STATION SEINE à STRUCTURE DE CONTRÔLE > STATION VERVEUX

Figure 3. Plan d'échantillonnage pour l'inventaire préliminaire des espèces et stades présents dans le réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993.

(26)

1 i I

1

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XI II X I V X V

XVI

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XVII XVIII

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XXII XXIII

XXIV XXV

STATION DE POMPAGE à STATION DE CONTRÔLE

D

STATION SEINE ...„. ,....

...

IV V

VI 1,11

VIII IX >c. Xi

XII

Figure 4. Plan d'échantillonnage avant la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993.

(27)

10

(figure 4). Quatre stations seulement ont été échantillonnées dans les rigoles dues à la trop grande quantité de végétation aquatique et du faible nombre de poissons capturés.

2.2.3 Échantillonnage de la faune ichtyenne, pendant la vidange L'opération de vidange a été réalisée du 7 au 15 septembre. Les déplacements du poisson lors de la vidange ont été étudiés dans deux rigoles (rigoles III et V) en utilisant des verveux (figure 5). De plus, toutes les espèces qui ont emprunter la structure de contrôle comme voie de sortie ont été capturées dans un verveux localisé en aval de celle-ci (figure 5).

2.2.4 1

...

. - -II- .0 ..e._

La journée du 16 septembre a été consacrée à l'échantillonnage du poisson demeuré dans le bassin en amont de la structure de contrôle.

Le bassin a été pêché à sept reprises.

2.3 fraractAzia.aLiQnde_larmanillautit_venae.

2.3.1 Inventaire préliminaire des espèces et stades présents dans le_réseall de rigoles

L'inventaire préliminaire effectué lors de la première campagne d'échantillonnage était destiné à recueillir des données qualitative concernant la nouvelle communauté ichtyenne du réseau, puisque le problème de mortalité hivernale du poisson et l'accessibilité de l'aménagement au moment de la crue printanière entrainent un changement annuel de la communauté ichtyenne.

Les poissons ont été capturés à l'aide d'une seine de rivage (10 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm) à l'intérieur de stations fermées. Chaque station du canal ou des rigoles a été bloquée aux deux extrémités par des filets (5 m de longueur, 1,8 m

(28)

12

IV VI

VII vil'

IX

AU MV XV

A A

XVI XVII

XVIII XIX

XX XXI XXII

XXIII XXIV

XXV

Canal collecteur

STATION DE POMPAGE É STATION DE CONTRÔLE

> STATION VERVEUX

• STATION PHYSICO-CHIMIE

Figure 5. Plan d'échantillonnage lors de la vidange du réseau de rigoles à Pile Dupas, à l'été 1993.

(29)

de hauteur, maille de 3 mm) agissant à titre de barrière et formant, avec les berges, un enclos. Avant la pêche à la seine, la végétation aquatique a été enlevée à l'aide de rateaux. La superficie d'un enclos dans le secteur des rigoles était de 130,00 m2, de 91,26 m2 dans le canal collecteur et de 388,80 m2 dans le bassin incluant la portion du canal en contact avec ce dernier.

Une pêche a également été effectuée à l'aide d'un verveux (ailes:

4 m de long, 1 m de haut; corps: 1,6 m de long, 0,8 m de haut;

maille de 3 mm) disposé dans le canal collecteur entre les rigoles V et VI (figure 3). Les ailes de celui-ci était orientées en direction du bassin. Deux autres verveux (ailes: 3 m de long, 0,7 m de haut;

corps: 2 m de long, 0,4 m de haut; maille de 10 mm) ont aussi été disposés à l'entrée des rigoles IV et V.

Les captures ont été identifiées à l'espèce et classées d'après leur taille dans l'une des deux catégories soit adultes et juvéniles de plus d'un an ou jeunes de l'année (04-) puis remis à l'eau (Scott et Crossman 1974; Grondin et

I.

1994). Les espèces qui n'ont pu être identifiées sur le terrain, ont été conservées dans de l'alcool 95%

pour identification en laboratoire à partir des clefs tirées de Scott et Crossman (1974), Legendre (1966) et Aver (1982).

Enfin, un certain nombre de perchaudes (Ferca flavescens) et de ménés jaunes (Notemi•.r-jus crysoleucas_) dont la longueur totale (Lt) était égale ou supérieure à 50 mm ont subi l'ablation d'une partie de la nageoire pelvienne droite, pour ensuite être placés dans une cage de rétention (1 m2 avec fond, maille de 3 mm) durant un laps de temps d'environ 15 heures. Ces manipulations étaient destinées à vérifier la mortalité occasionnée par ce type de marquage chez ces deux espèces soupçonnées d'être moins résistantes, afin de s'assurer de l'efficacité d'une telle méthode lors de la seconde campagne d'échantillonnage. Les spécimens ont été relachés par la suite dans le réseau.

(30)

14

2.3.2 Structure et répartition de la communauté ichtyenne

La structure de la communauté ichtyenne présente dans le canal collecteur et le bassin a été déterminée lors de la seconde campagne d'échantillonnage. Les captures ont été identifiées à l'espèce à l'exception des ménés autres que le méné jaune. La longueur totale a également été notée chez quelques individus de chaque espèce ainsi que le stade (adulte et juvénile de plus d'un an ou jeune de l'année), sauf chez l'umbre de vase (timbra limi), le chat-fou brun (Noturus qyrinus), la lotte (Lota Iota), le fondule barré (Fundulus

diaphanus) et des cyprinidés autres que le méné jaune. Des spécimens de grand brochet (Esox lucius), de perchaude, de barbotte brune (Ictalurus nebulosus) et de poisson-castor (Amia calva) ont aussi été pesés afin d'établir une relation longueur-poids.

La répartition de la communauté ichtyenne dans le canal collecteur a elle aussi été déterminée durant la deuxième campagne. Cette répartition ne s'applique cependant qu'aux espèces qui ont été sélectionnées pour le marquage (voir point 2.3.3).

2.3.3 Estimation de la communauté ichtyenne

La seconde campagne d'échantillonnage était également destinée à quantifier selon deux méthodes d'estimation, les espèces ichtyennes sélectionnées pour le marquage. Dans un premier temps, l'estimation de population pour chacune des espèces marquées a été calculée pour le canal collecteur excluant le bassin, à partir des captures par enclos en suivant la procédure décrite par Scherrer (1984) et utilisée dans les travaux antérieurs (Pépin et al. 1991; Gélinas et al. 1993; Grondin et al. 1994). Dans un deuxième temps, l'estimation de population pour chaque espèce marquée a été calculée pour l'ensemble du réseau de rigoles en utilisant la technique de capture-recapture de Peterson. Ces calculs ont été réalisés à partir du nombre de poissons marqués durant la seconde campagne d'échantillonnage et qui ont été recapturés à la sortie de l'aménagement lors de l'opération de vidange. Une autre estimation a

(31)

également été réalisée en utilisant le nombre de recaptures en aval de la structure additionnés aux recaptures obtenues dans le bassin piscicole dès la fin de la vidange.

L'échantillonnage a été effectué à l'intérieur de stations fermées, localisées de façon à couvrir l'ensemble du canal collecteur (figure 4). Dans un premier temps, deux filets (4 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm) barrières étaient mis en place dans le canal, à proximité de l'entrée de deux rigoles, créant ainsi un enclos. La capture du poisson était ensuite effectuée à l'aide d'une seine de rivage (10 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm). La station était péchée à trois reprises. Quelques stations ont également été localisées dans le secteur des rigoles. La superficie des enclos dans les rigoles était de 130,00 m 2/station alors que celles du canal variaient de 91,26 m2 à 138,06 m2 selon la distance entre les rigoles (annexe 1). Enfin, le bassin a aussi été échantillonné à quelques reprises avec la seine afin d'augmenter le nombre de poissons marqués, sans toutefois créer un enclos.

Seuls les individus de taille (Lt) égale ou supérieure à 50 mm ont été identifiés et marqués par l'ablation d'une partie de la nageoire pelvienne gauche à l'exception de l'umbre de vase, du chat-fou brun, du fondule barré, des espèces de ménés autres que le méné jaune ainsi que des fretins de crapet-soleil (1.ejekomi gibbosus) et de marigane noire (Fomozis pigromaculatus). Quelques perchaudes et ménés jaunes ont été placés dans une cage de rétention durant environ 20 heures afin d'évaluer la mortalité reliée au marquage.

2.4 Expérimentation de la technique_sie l'eau 2.4.1 tvacuation de l'eau

La profondeur du bassin situé en amont de la structure de contrôle du niveau d'eau a d'abord été diminuée en déposant de la terre afin de remédier au problème de regroupement du poisson pendant la

(32)

16

vidange tel qu'observé dans ce secteur en 1991 (Huet 1970; Grondin

1.

1994).

La vidange de l'eau a été réalisée via la structure de contrôle. Des modifications ont cependant été apportées à celle-ci afin d'obtenir une vitesse d'abaissement du niveau d'eau appropriée soit entre 5 et 20 cm/jour (Gélinas et al. 1993). Les poutrelles ont donc été retirées à l'exception de la dernière, pour être remplacées par un panneau renforcé muni d'une ouverture de 500 cm 2 (figure 6). Une planche amovible servait pour les modifications éventuelles de l'ouverture selon nos besoins.

L'opération de vidange devait entraîner un assèchement complet des rigoles mais non du canal collecteur, puisque le niveau d'eau de ce dernier se stabilise dès qu'il atteint le niveau du fleuve évalué à 4,50 m environ à cette période de l'année. Des données sur la diminution du niveau d'eau ont été notées tout au long de la vidange à partir de la jauge fixée sur la structure de contrôle.

2.4.2 Nombre et masse de poissons évacués

Les poissons qui ont quitté le marais par la structure de contrôle pendant la vidange ont été interceptés dans un verveux (ailes: 4 m de long, 1 m de haut; corps: 1,6 m de long, 0,8 m de haut; maille de 3 mm) disposé en aval (figures 5 et 7). Les levées ont été effectuées à toutes les six heures, ou à des intervalles plus rapprochés, soit à toutes les deux ou trois heures, lors des pics de sortie du poisson. Lorsque le nombre de captures était très élevé, les poissons étaient maintenus dans une cage de rétention en attente pour les manipulations. À la fin de la vidange, la voie de sortie a été bloquée avec un filet. Des pêches à la seine ont ensuite été réalisées entre la structure et le verveux, et ce, à trois reprises afin de capturer les poissons qui n'avaient pas pénétrés dans le verveux.

(33)

STRUCTURE DE CONTRÔLE

NIVEAU D'EAU 5,65 m

BAS DE L'ORIFICE 4,25 m I RADIER 4,00 m

POUTRELLE ( hauteur 15 cm )

PLANCHE AMOVIBLE

Figure 6. Schéma de la structure de contrôle modifiée pour la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993.

(34)

CANAL MENANT

AU FLEUVE SAINT-LAURENT

GRAND VERVEUX

‘k,

4

%.

I

STRUCTURE DE CONTRÔLE

CANAL ÉVACUATEUR DIGUE DU RÉSEAU DE RIGOLE

CANAL COLLECTEUR

t

Figure 7. Schéma de la disposition de l'engin de pêche lors des opérations d'évacuation du poisson, dans le réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993.

(35)

Tous les spécimens de taille égale ou supérieure à 50 mm ont été identifiés et dénombrés. Des mesures de taille (Lt) ont été prises sur plusieurs individus ainsi que des données de poids chez le grand brochet, la perchaude, la barbotte brune et le poisson-castor. Les poissons marqués ont également été notés. Les captures de taille inférieure à 50 mm ont été identifiées et dénombrées par une méthode volumétrique. Dans un premier temps, des décomptes de tasses de petits poissons ont été effectués à plusieurs reprises. Les proportions entre les crapets, les Cyprins et les autres espèces ont également été évaluées dans ces tasses. Par la suite, seuls le nombre de tasses et les proportions de chaque espèce capturée ont été notés lors des levées de filets. Les captures ont ensuite été remises à l'eau en aval de l'engin de pêche.

La masse de poissons de taille égale ou supérieure à 50 mm évacués, a été évaluée à partir des relations longueur-poids.

Enfin, des mesures d'oxygène dissous et de température de l'eau ont été prises dans le bassin durant tout le déroulement de la vidange à l'aide d'un oxymètre YSI (modèle 57).

2.4.3 Déplacement du poisson dans les rigoles pendant lavi ria -,

Le comportement du poisson pendant l'opération de vidange a été étudié dans les rigoles III et V en utilisant deux verveux (ailes:

3 m de long, 0,7 m de haut; corps: 2 m de long, 0,4 m de haut;

maille de 10 mm) disposés dans chacune d'elle, un opposé à l'autre de manière à intercepter les poissons qui effectuaient une montaison ou une dévalaison dans ces rigoles (figure 5). À chaque jour, cinq levées de filets ont été effectuées entre 6h00 et 19h30. Après chaque dernière levée, l'entrée des filets était bloquée afin de contrer des captures éventuelles durant la nuit.

Les poissons de taille (Lt) égale ou supérieure à 50 mm qui étaient capturés dans les verveux de dévalaison subissaient l'ablation d'une

(36)

20

partie de la nageoire pectorale gauche après avoir été identifiés.

Les captures de taille inférieure à 50 mm étaient identifiées et dénombrées selon la méthode volumétrique. Tous les poissons étaient ensuite remis à l'eau en aval des filets afin de vérifier s'ils se dirigeraient vers la voie de sortie.

Les poissons de taille (Lt) égale ou supérieure à 50 mm qui étaient capturés dans les verveux de montaison subissaient l'ablation d'une partie de la nageoire anale après avoir été identifiés. Les captures de taille inférieur à 50 mm étaient identifiées et dénombrées selon la méthode volumétrique. Tous les poissons étaient ensuite remis à l'eau en amont des filets afin de vérifier s'ils poursuivraient ou non leur montaison. Les individus marqués qui étaient recapturés dans le filet de dévalaison, subissaient l'ablation du bout de la nageoire pectorale gauche puis étaient remis à l'eau en aval des filets.

2.4.4 Évaluation du riojnbre de pLes_ons_demenrés Cap dans le réseau après la vidange

Le secteur des rigoles a été visité à plusieurs reprises pendant l'opération de vidange afin d'observer si des poissons étaient demeurés captifs. Le canal collecteur a lui aussi été visité à quelques occasions.

Dès la fin de la vidange, le bassin a été isolé à l'aide de seines.

Une première pêche a été réalisée dans le bassin au moyen d'une seine (20 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm). Par la suite, une seconde seine attachée à la première a été utilisée afin de mieux couvrir l'espace à échantillonner. L'identification et le décompte des espèces capturées ont été effectués pour les sept premiers passages du filet bien que seules les six dernières levées ont été utilisées pour évaluer, à l'aide de la méthode de Zippin, le nombre total de poissons dans le bassin. Les captures étaient ensuite remises à l'eau en aval de la structure de contrôle. Par la

(37)

suite, trois autres pêches ont été entreprises pour libérer le reste du poisson présent dans le bassin.

2.4.5 Comportement des autres espèces fauniques pendant la vidange

L'équipe de terrain s'est affairé à l'observation des autres espèces tout au long de l'opération de vidange afin de détecter la présence et les changements de comportement occasionnés lors de l'évacuation du poisson.

2.4.6 Remise en eau de l'aménagement

Le système de pompage de l'aménagement a été actionné le 15 septembre à midi dès que les poutrelles ont été remises en place dans la structure de contrôle.

2.5 Aaalyses statistiques

La répartition du poisson dans le canal collecteur avant la vidange ainsi que les données de montaison et de dévalaison recueillies pendant la vidange dans les deux rigoles expérimentales ont été analysées à l'aide d'un test t (p < 0,05). Les données n'obéissant pas aux lois de normalité et d'homogénéité des variances ont été transformées en log (x+1) et analysées de nouveau avec le test t.

Une analyse de variances (ANOVA) à un critère de classification suivie d'un test de comparaison multiple de Student-Newman-Keuls (SNK) ont été utilisés pour déterminer si le nombre de poissons sortis aux différentes heures différait pendant la vidange. Les données n'obéissant pas aux lois de normalité et d'homogénéité des variances ont été transformées en log (x+1) et analysées avec un test de Kruskal-Wallis. Un test de Tukey a été appliqué lorsque les données ne répondaient toujours pas aux lois de normalité et d'homogénéité des variances.

(38)
(39)

23 3. RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1 Caractérisation de la communauté ichtyenne

3.1.1 Inventaire préltminaire des espèces et stades présents dans le__réseau de _rigoles

Plus de 15 espèces de poissons ont été répertoriées dans l'aménagement au début d'août (tableau 1). En faisant abstraction des menés (Notropis spp.) autres que le méné jaune, 11 de ces espèces appartenaient au stade adultel dont quatre d'entre elles, soit le grand brochet, la perchaude, le crapet-soleil et la barbotte brune ont aussi été capturées au stade fretin2. La marigane noire, la lotte et le poisson-castor ont été répertoriés seulement au stade fretin durant cette campagne préliminaire.

3.1.2 •- mm - I .-

3.1.2.1 Structure de la communauté ichtyenne dans le canal collecteuxet_le bassin

À la fin août, plus de 14 espèces de poissons au stade adulte ont été répertoriées dans le secteur du canal et du bassin (tableau 1).

Il s'agit des mêmes espèces que lors de la première campagne à l'exception de la ouitouche (Semotilus corporalis). De plus, trois nouvelles espèces adultes ont été capturées lors de cette deuxième campagne soit la marigane noire, le poisson-castor et un spécimen de dard (Etheostom& sp.)

1 Le thème adulte employé dans le texte désigne les poissons appar- tenant au stade adulte ou juvénile de plus d'un an.

2 Le thème fretin employé dans le texte désigne les poissons appar- tenant au stade jeune de l'année.

(40)

24

Tableau 1. Espèces ichtyennes capturées lors des inventaires réalisés dans le réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1991 et 1993.

ESPÈCES a ÉTÉ 1991 b fière CAMPAGNE 2ième CAMPAGNE Fretin Adulte Fretin Adulte Fretin Adulte

Grand brochet X X X X X X

Perchaude X X X X X X

Crapet-soleil X X X X X X

Barbotte brune X X X X X X

Crapet de roche X X X

Marigane noire X X X X X

Meunier noir X X

Ouitouche X

Chat-fou brun X X X X

Umbre de vase X X X X

Lotte X X

Poisson-castor X X X X X

Fendille barré X X X X

Méné jaune X X X X X

Ménès X X X X X X

Dard X

Fouille-roche X

Carpe X

Brochet d'Amérique X Achigan à grande

bouche X

Total 12 16 8 12 8 14

a Le nom scientifique des différentes espèces se retrouve à l'annexe 2.

b Tiré de Grondin et

ai.

1994 (Inventaires d'été avant, pendant et après la vidange).

(41)

Enfin, les fretins inventoriés lors de cette campagne appartiennent aux mêmes espèces répertoriées lors de la campagne précédente à l'exception de la lotte (tableau 1). À ces espèces s'ajoute le méné jaune.

Ainsi, les espèces répertoriées à l'été 1993 durant les deux campagnes d'échantillonage sont, pour la plupart, les mêmes espèces que lors des inventaires réalisé durant l'été 1991 dans cet aménagement (Grondin e_t_ al. 1994). Le fouille-roche (Percina caprodes), la carpe (Cyprinus_ carpio), le brochet d'Amérique (E.Qx americanua americanus) et l'achigan à grande bouche (Micropterus salmoides) présents en 1991, n'ont cependant pas été capturés en 1993 alors que le meunier noir (Catostomus commersoni), la ouitouche et le dard compte parmi les nouvelles espèces.

3.1.2.2 Répartition de la communauté_ ieltyenne dans le cartel collecteur

3.1.2.2.1 Adultes et jumén' - .e_ea q d'un an

Les captures par unité d'effort (CPUE) obtenues dans le canal collecteur révèlent une variabilité entre les stations (annexe 3).

Le nombre de poissons capturés par station varie de 12 à 103. Chez toutes les espèces l'écart-type est plus élevé que la moyenne à l'exception de la perchaude. La moyenne totale (44,21) de CPUE demeure toutefois supérieure à l'écart-type (19,76).

Les trois principales espèces composant les 1 181 captures incluant celles du bassin sont la perchaude (45%), le méné jaune (34%) et la marigane noire (8%).

Bien que la plupart des espèces soient les mêmes qu'en 1991, il en est tout autrement du nombre de captures par espèce récoltées dans le secteur du canal collecteur. En effet, la barbotte brune, espèce majoritaire (CPUE moyenne - 25,40) en 1991 avec le méné jaune dans ce secteur, occupe en 1993 la quatrième place avec une CPUE moyenne

(42)

de 2,74. Pour la même espèce, un autre marais endigué, le marais aux Massettes, présente des valeurs correspondant à 42,35 en 1989 (Pépin at al. 1991) et 26,59 en 1990 (Gélinas et al. 1993). Par contre, la CPUE moyenne pour la perchaude est de 1,85 en 1991 alors qu'il est de 26,47 en 1993. Dans le marais aux Massettes, la CPUE moyenne est de 3,94 en 1989 et de 3,06 en 1990.

Ces différences sont peut-être reliées à la méthode de pêche utilisée. La superficie totale échantillonnée (1 863 m2) en 1993 est au moins deux fois plus importante que celle de la méthode de l'enclos-seine utilisée en 1990 (765 m 2) et en 1991 (900 m2), facilitant alors la capture d'un plus grand nombre de poissons notamment des espèces grégaires comme la perchaude. Le nombre plus faible de captures de barbotte brune ne peut cependant pas s'expliquer par cette hypothèse. Toutefois, l'abondance de la végétation submergée dans le secteur du canal contrairement à l'été 1991, a pu favoriser la fuite de cette espèce de fond malgré les trois passages de la seine dans chaque station échantillonnée.

Enfin, la répartition spatiale dans le canal collecteur a été déterminée par rapport à la proximité de la structure de contrôle (tableau 2). Parmi les neuf espèces comparées, seul le méné jaune présente un nombre significativement plus élevé de captures dans les stations situées près de la structure de contrôle. Ce phénomène a aussi été observé en 1991 chez cette espèce ainsi que chez le museau noir (Grondin t al. 1994). Contrairement à 1993, une différence significative a également été observée en 1991 pour le total des CPUE moyennes qui était alors plus élevé pour le secteur près de la structure de contrôle (Grondin et al. 1994).

3.1.2.2.2 Jeunes de l'année

Tout comme chez les adultes, les CPUE de jeunes de l'année demeurent très variables dans le canal collecteur allant de 17 à 209 captures par station (annexe 4). Toutefois, la valeur de l'écart-type est

(43)

Tableau 2. Comparaison des CPUE moyennes des adultes et juvéniles de plus d'un an (Lt > 50 mm) dans le canal collecteur avant la vidange par rapport à la proximité de la structure de contrôle, à l'île Dupas, à l'été 1993.

ESPÈCES CPUE MOYENNES F p

PRÈS LOIN

Grand brochet Perchaude Crapet-soleil Barbotte brune Crapet de roche Marigane noire Meunier noir Poisson-castor Méné jaune

0,56 0,30 (0,73) (0,68) 26,22 26,70 (9,52) (13,97) 1,89 6,00 (2,26) (11,23) 3,11 2,40 (3,92) (3,03) 0,22 0,10 (0,44) (0,32) 1,67 2,40 (2,35) (3,31) 0,11 0,10 (0,33) (0,32)

0,22 0,00 (0, 44)

12,56 4,10 (9,86) (5,61)

0,454 0,438 0,300 0,932 0,057 0,297 0,728 0,662 0,166 0,493 0,855 0,588 0,883 0,941 0,000 0,169 0,035 0,042*

Total 46,78 42,20 0,234 0,627

(11,40) (25, 46) PRÈS: Stations Cl à C9.

LOIN: Stations C10 à C19.

( ) Écart-type.

* Différence significative sur les valeurs non transformées.

(44)

28

inférieure à la moyenne chez deux des quatre espèces, soit la barbotte brune et le grand brochet. De plus, l'écart-type (45,33) de la moyenne totale de CPUE (97,21) est lui aussi inférieur à celle- ci.

Le nombre total de fretins capturés dans le canal et le bassin est de 1 864 poissons dont 97% étaient des spécimens de barbotte brune.

La perchaude compte pour presque 2%, le grand brochet pour 1% alors que le poisson-castor représente moins de 1% du total.

Comparé aux données obtenues en 1991 dans le même secteur, il appert que la CPUE moyenne de la barbotte brune (94,05) pour l'été 1993 est très proche de celle de 1991 (80,35) (Grondin el_ al. 1994). Quant aux CPUE moyennes obtenues dans le marais aux Massettes, celles-ci sont de 182,35 en 1989 (Pépin et al. 1991) et de 75,06 en 1990 (Gélinas eI.

al.

1993). La CPUE moyenne du poisson-castor en 1993 (0,26) est également semblable à celle obtenue en 1991 (0,10).

Cependant, le nombre moyen de captures de perchaude (1,74) et de grand brochet (1,16) à l'été 1993 est inférieur par rapport à 1991 avec 7,10 pour la perchaude et 10,75 pour le grand brochet (Grondin 2.L

a]..

1994).

La répartition spatiale des jeunes de l'année selon la proximité de la structure de contrôle du niveau d'eau est présentée au tableau 3.

On constate que le grand brochet est l'unique espèce qui a été capturée en plus grand nombre dans les stations localisées près de la structure. Ce comportement n'a toutefois pas été observé chez cette espèces en 1991 mais chez le crapet-soleil et l'umbre de vase, de même qu'au niveau du total des CPUE moyennes (Grondin el_

al.

1994).

(45)

Tableau 3. Comparaison des CPUE moyennes des jeunes de l'année (Lt > 50 mm) dans le canal collecteur avant la vidange par rapport à la proximité de la structure de contrôle, à l'île Dupas, à l'été 1993.

ESPÈCES CPUE MOYENNES p

PRÈS LOIN

Grand brochet 1,67 0,70 0,414 0,045*

(1,12) (0,82)

Perchaude 0,22 3,10 0,065 0,156

(0,44) (5,78)

Barbotte brune 104,56 84,60 0,125 0,338 (25, 38) (55, 62)

Poisson-castor 0,22 0,30 0,706 0,804

(0,67) (0,68)

Total 106,78 88,70 0,102 0,401

(26, 31) (57, 71)

PRÈS: Stations Cl à C9.

LOIN: Stations C10 à C19.

( ) Écart-type.

Différence significative sur les valeurs non transformées.

(46)

30

3.1.3 Estimations de la communauté ichtyenne

3.1.3.1 Estimation de la communauté ichtyenne selon la méthode de capture par unité de surface

L'estimation des populations de poissons pour le canal collecteur, excluant le bassin, sont colligées au tableau 4.

La communauté des neufs espèces de stade adulte a été estimée dans le secteur du canal collecteur à un total de 1 407 (1 219 - 1 603) individus alors qu'en 1991, 4 497 (3 051 - 5 954) spécimens avaient été estimés dans ce même secteur (Grondin et al. 1994). Le nombre de perchaudes adultes estimé en 1993 (843 individus) dans le canal collecteur serait huit fois supérieur à 1991 (103 individus).

Toutefois, l'inverse se produit en ce qui concerne la barbotte brune avec une estimation de 1 415 poissons en 1991 comparativement à 87 spécimens en 1993. Le méné jaune, le grand brochet et le crapet- soleil suivent la même tendance avec un nombre estimé cinq fois moins élevé en 1993. Deux hypothèses peuvent expliquer cet état de fait. Premièrement, une série d'éléments variables peuvent influencer la composition de la communauté ichtyenne du marais d'une année à l'autre telles que la durée de la crue printanière et son intensité, la température de l'eau, la présence d'obstacles sur le parcours pour accéder au marais, etc. Deuxièmement, l'utilisation du milieu par l'ichtyofaune peut être plus intense dans le secteur des rigoles que celui du canal ou vice versa selon l'espèce, et ce, pour diverses raisons.

Chez les fretins, un total de 3 094 (2 658 - 3 538) spécimens appartenant à quatre espèces a été estimé dans ce secteur. La barbotte brune constitue l'espèce dominante (2 993 individus) suivi de loin par la perchaude, le grand brochet et le poisson-castor. Un nombre total de 5 470 individus avait été estimé en 1991 pour ces quatre espèces (Grondin et al. 1994). La barbotte brune (4 471 individus) était également l'espèce dominante en 1991.

(47)

Tableau 4. Estimation et densité des populations de poissons (Lt > 50 mm) dans le canal collecteur du réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993.

ESPÈCES ESTIMATION DENSITÉ (poisson/ha)

Adultes Fretins Adultes Fretins

Grand brochet Perchaude Crapet-soleil Barbotte brune

13 (10-24)

843 (732-960)

129 (52-214)

87

37 (30-51)

55 (17-101)

2 993

42 2 702 414 279

119 176

9 593 (58-124) (2 570-3 424)

Crapet de roche 5 16

(4-13)

Marigane noire 65 208

(41-97)

Meunier noir 3 10

(3-11)

Poisson-castor 3 8 10 26

(3-11) (5-19)

Méné jaune 258 827

(176-347)

TOTAL 1 407 3 094 4 510 9 917

(1 219-1 603) (2 658-3 538)

( ) Intervalles de confiance à 95%.

(48)

32

La présence d'un plus grand nombre de perchaudes adultes en 1993 laissait supposé que le nombre de jeunes serait également plus important qu'en 1991. Cependant, l'estimation indique que seulement 55 (17 - 101) jeunes perchaudes occuperaient le secteur du canal collecteur alors qu'à l'été 1991 un nombre de 395 (220 - 582) individus avait été estimé dans le canal (Grondin al. 1994). Bien que la végétation aquatique soit plus abondante dans l'aménagement qu'en 1991, les conditions du milieu demeurent favorable à la fraie de cette espèce (Scott et Crossman 1974). Il est donc possible qu'une quantité relativement importante de jeunes perchaudes, ainsi que d'autres espèces, aient utilisé le secteur des rigoles à l'été 1993, puisque certains indices laissent présager cette hypothèse. En effet, le réseau maintenu à son niveau d'opération durant l'été 1993 a pu favoriser la répartition des jeunes perchaudes dans le secteur des rigoles comparativement à 1991 où l'aménagement avait subi une diminution de son niveau d'eau d'environ 30 cm dû à une sécheresse (Grondin at al. 1994). De plus, 117 perchaudes 0+ ont été capturées en dévalaison dans les deux rigoles expérimentales lors de l'opération de vidange. En 1991, l'échantillonnage précédant la vidange avait permis la capture de seulement cinq fretins de perchaude dans le secteur des rigoles qui comportait 88 stations de pêche aux verveux (Grondin et ..a.l. 1994). Un dernier facteur peut également être responsable des résultats mentionnés précédemment soit, la période et la durée de la crue printanière qui permet, lors de son passage, une libre circulation du poisson entre l'aménagement et les cours d'eau adjacents.

3.1.3.2 Estimation de la communauté ichtyenne selon la méthode de capture-recapture

La mortalité occasionnée par le marquage est très faible chez la perchaude (annexe 5). Chez le méné jaune, le pourcentage de mortalité varie de 5% à 32%. Ces deux espèces ont donc été retenues lors de l'estimation, malgré la perte possible d'un certain nombre de menés jaunes marqués.

(49)

Le tableau 5 présente l'estimation de population pour chacune des espèces qui ont été marquées avant la vidange (annexe 6) et qui ont été recapturées en aval de la structure de contrôle (annexe 7).

Selon cette estimation, un total de 112 781 (89 384 - 136 178) poissons étaient présents dans le réseau de rigoles. Cependant, l'estimation de plusieurs espèces n'a pu être réalisée compte tenu de l'absence ou du faible nombre de recaptures.

Les estimations présentées au tableau 6 fournissent davantage de précision puisqu'elles incluent les prises recapturées en aval de la structure de contrôle pendant la vidange et celles du bassin après l'opération de vidange (annexe 7). Le nombre total de poissons présents dans tout l'aménagement était maintenant de 93 939 (78 104 - 109 798) individus. Seul le nombre de jeunes perchaudes n'a pu être estimé puisqu'aucune d'entre elles n'a été recapturée en aval de la structure ou dans le bassin. D'autres éléments viennent appuyer l'hypothèse proposée précédemment concernant la répartition des jeunes perchaudes dans le secteur des rigoles. La dévalaison tardive observée chez les jeunes individus de cette espèce, tel qu'observé dans les rigoles expérimentales, a probablement provoquée une perte de poissons dans les pochettes qui se sont formées dans le canal collecteur vers la fin de la vidange, ce qui expliquerait l'absence de fretins de perchaude dans le bassin.

(50)

34

Tableau 5. Estimation et densité des populations de poissons

(Lt > 50 mm) dans le réseau de rigoles de l'Île Dupas, calculéees à partir des recaptures en aval de la

structure de contrôle, à l'été 1993.

ESPÈCES ESTIMATION DENSITÉ (poisson/ha)

Adultes Fretins Adultes Fretins

Grand brochet N.A. 224 N.A.

(50-397)

Perchaude 5 756 N.A. 391

(4 782-6 730)

Crapet-soleil 1 376 93

(951-1 802)

Barbotte brune 858 83 278 58

(36-1 680) (73 748-92 808)

Crapet de roche N.A. N.A.

Marigane noire N.A. N.A.

Meunier noir N.A. N.A.

Poisson-castor 9 N.A. 0,6

(1-17)

Méné jaune 21 280 1 446

(9 816-32 744)

15

N.A.

5 658

N.A.

Total 29 279 83 502 1 989 5 673

(15 586-42 973)(73 798-93 205)

N.A. Non applicable car aucune ou peu de recaptures.

( ) Intervalles de confiance à 95%.

(51)

Tableau 6. Estimation et densité des populations de (Lt › 50 mm) dans le réseau de rigoles de calculées à partir des recaptures en aval structure de contrôle et dans le bassin (après la vidange), à l'été 1993.

poissons l'île Dupas, de la

ESPÈCES ESTIMATION DENSITÉ (poisson/ha)

Adultes Fretins Adultes Fretins

Grand brochet Perchaude

221 (0-466)

5 966

528 (111-945)

N.A.

15 405

36 N.A.

(5 176-6 756)

Crapet-soleil 1 280 87

(929-1 631)

Barbotte brune 2 161 72 465 147 4 923

(447-3 874) (65 390-79 540)

Crapet de roche 16 1

(2-30)

Marigane noire 1 900 129

(270-3 530)

Meunier noir 6 0,4

(0-12)

Poisson-castor 29 1 407 2 96

(0-59) (0-2996)

Méné jaune 7 960 541

(5 961-9 959)

Total 19 539 74 400 1 327 5 055

(12 785-26 317)(65 319-83 481)

N.A. Non applicable car aucune recapture.

( ) Intervalles de confiance à 95%.

(52)

36

Enfin, la prédation exercée sur les fretins de cette espèce dans le canal collecteur et le bassin est un autre élément plausible pour expliquer l'absence de recaptures des jeunes perchaudes marquées (Scott et Crossman 1974; Gélinas et Lepage 1994).

Lorsque l'on compare les estimations de 1991 et de 1993 en faisant abstraction des jeunes barbottes brunes comme ce fut le cas en 1991, on remarque qu'un nombre de 21 474 (12 896 - 30 258) poissons de taille égale ou supérieur à 50 mm était estimé dans le réseau en 1993 alors que 379 969 (248 790 - 511 149) individus étaient présents, selon l'estimation de 1991 (Grondin et al. 1994). Cette différence peut s'expliquer, entre autre, par une surestimation de la communauté en 1991 puisqu'un très faible nombre de poissons marqués dans tout le réseau (2 726 individus) avaient été recapturés (30 spécimens) pendant la vidange et dans le bassin (Grondin et al.

1994). Par contre, les valeurs obtenues en 1993 sont probablement sous- estimées puisque tous les poissons marqués (2 920 individus) étaient localisés dans le canal collecteur, c'est-à-dire dans un secteur relativement peu éloigné de la sortie et ayant une végétation aquatique moins abondante que le secteur des rigoles, facilitant alors la dévalaison du poisson de ce secteur. De plus, la présence de densité de poissons beaucoup moins élevée dans le canal en 1993 peut aussi indiquer une utilisation importante des rigoles avant la vidange. Il est donc possible qu'un certains nombre de poissons de ce secteur n'aient pas eu l'opportunité de se rendre à la sortie avant la fin de l'opération. Il est également possible qu'une plus faible quantité de spécimens aient pénétré dans l'aménagement en 1993 ou bien encore que ceux-ci aient eu davantage de temps pour quitter le réseau lorsque s'est amorcée la décrue.

3.2 Expérimentation de la technique e vidange de l'eau 3.2.1 Évacuation de l'eau

L'opération de vidange du réseau de rigoles s'est effectuée sur une période de 192 heures. Le niveau d'eau du réseau a été abaissé de

(53)

99 cm, passant d'une superficie de 14,72 ha â 0,14 ha et exondant complètement le secteur des rigoles. En terme de volume d'eau, plus de 56 040 m3 ont été évacués alors que le canal collecteur et le bassin conservaient les 530 m 3 d'eau restant.

L'abaissement moyen du niveau d'eau pour toute la durée de l'opération était de 12 cm/jour (figure 8). Cependant, la vitesse d'abaissement du niveau d'eau ne s'est pas toujours effectuée au même rythme. Du début de l'opération jusqu'à la 60e heure, la vitesse d'abaissement était relativement rapide soit de 21 cm/jour.

Survenues entre la 54e et la 66e heure, de fortes précipitations ont ralenti quelque peu la vidange jusqu'à la 72e heure. A la 132e heure, le niveau d'eau de l'aménagement s'est â nouveau stabilisé après un abaissement de 79 cm soit à 4,86 m alors que le niveau du fleuve était de 4,21 m. Le canal évacuateur en aval de la structure de contrôle était obstrué par un panneau de bois. Celui-ci a été retiré afin de poursuivre l'opération de vidange jusqu'à la 192e heure.

Bien que l'opération de vidange n'a pu être réalisée selon les conditions initialement prévues, c'est-à-dire avec un abaissement du niveau d'eau de l'aménagement jusqu'au niveau du fleuve, il s'avère important de préciser que les vitesses d'abaissement proposées pour effectuer ce type de gestion, soit de 5 à 20 cm/jour, ont été obtenues comparativement à l'opération de vidange de 1991 où la vitesse moyenne d'abaissement avait été de 41 cm/jour (Gélinas et al. 1993; Grondin et al. 1994).

Enfin, malgré les travaux de remplissage effectués avant la vidange, le bassin demeure encore plus profond d'environ 50 cm par rapport au radier de la structure de contrôle.

(54)

Baisse du niveau d'eau (cm)

I F g

100

40 60 -- 80 -

0 12 24 36 48 60 72 84 96 108 120 132 144 156 168 180 192 Durée de l'opération de vidange (heures cumulées)

Figure 8. Abaissement du niveau dFeau lors de l'opération de vidange du réseau de rigoles de l'île Dupas, à l'été 1993.

(55)

3.2.2 Nombre et masse de poissons évacués 3.2.2.1 Nombre de poissons évacués

Toutes les espèces répertoriées durant les deux premières campagnes d'échantillonnage ont été capturées pendant la vidange à l'exception du meunier noir, de la ouitouche et de la lotte. Un total de 87 981 poissons ont été capturés en aval de la structure de contrôle lors de l'opération de vidange (annexe 8). Sur ce nombre, plus de 71 312 captures constituées en majorité de ménés et de jeunes crapets-soleils mais également d'umbres de vase, de fondules barrés et de fretins de marigane noire ont été dénombrés (annexe 9). La vidange aurait favorisé l'évacuation d'un peu plus de 18% des espèces sélectionnées pour le marquage soit 16 493 poissons par rapport à une communauté estimée à 93 939 individus. En 1991, l'opération de vidange avait permis l'évacuation de 9 783 poissons appartenant à 16 espèces différentes (Grondin et al. 1994). Plus de 5 570 de ces poissons étaient des jeunes de l'année, dont la majorité (36%) étaient des barbottes brunes 0+. Seulement 1% de la communauté totale estimée (863 566 poissons) dans l'aménagement aurait alors été évacuée à cette occasion.

Le nombre de poissons adultes interceptés à la sortie du réseau de rigoles ainsi que les estimations de populations pour l'ensemble du réseau sont colligés au tableau 7. Selon l'estimation de populations, 15% des poissons excluant l'umbre de vase et le chat- fou brun ont quitté l'aménagement durant l'opération de vidange.

Toujours d'après cette estimation, 53% de la population de crapet- soleil a utilisé la voie de sortie. La perchaude (25%) vient au second rang suivie du grand brochet (21%), du poisson- castor (17%) et du méné jaune (8%). Enfin, seulement 3% de la population estimée de barbotte brune a quitté le réseau alors que pour la marigane noire le pourcentage est inférieur à 1%.

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