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MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1 Milieu ,à. l'étude

Le réseau de rigoles et de planches agricoles (46°07'N.,73 °06'0) est l'un des trois aménagements qui ont été réalisés par CIC sur les terres de la Commune de l'île Dupas (Shooner et associés 1988).

Cette île, qui fait partie de l'archipel de Berthier-Sorel, est localisée près de Berthierville, village situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à environ 70 km à l'est de Montréal (figure 1).

L'île présente un relief plat, caractéristique des basse terres du Saint-Laurent. Celle-ci est située à l'intérieur de la zone de récurrence 2 ans. Le régime hydrologique autour de l'île varie beaucoup au gré des saisons présentant des niveaux d'eau élevés au printemps lors des crues, et une hydraulicité faible à nulle selon la sévérité de l'étiage estival (Shooner et associés 1988).

Les terres de la Commune sont recouvertes d'alluvions fluviatiles récentes qui reposent sur les argiles de la mer de Champlain (Pilon al. 1981). Cette terre riche est responsable de la vocation agricole de la Commune. L'île est utilisée aussi comme pâturage depuis les années 40 bien que le cheptel a grandement diminué jusqu'à aujourd'hui.

C'est à l'automne 1988 que le réseau de rigoles et de planches agricoles est devenu opérationnel (figure 2). La superficie totale en eau de l'aménagement est évaluée à 14,72 ha lorsqu'il est maintenu à son niveau d'opération soit 5,65 m. Le secteur aménagé est constitué de 25 rigoles d'une largeur moyenne de 6,5 m et d'une profondeur moyenne de 60 cm, couvrant une superficie de 14,38 ha.

Les déblais d'excavation de celles-ci ont servi à la confection des planches agricoles utilisées durant l'été par le bétail. Les rigoles sont toutes reliées à un canal collecteur de 800 m de long par 3,9 m de large et dont la profondeur moyenne est de 1,2 m. De plus, un

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bassin de 284 m2 a été creusé entre la structure de contrôle et le canal collecteur, dans la partie sud de l'aménagement. Ce bassin a été conçu pour favoriser la survie du poisson pendant l'hiver. La gestion du niveau d'eau de l'aménagement est assurée par une structure de contrôle à poutrelles placées en aval du bassin. Un système de pompage situé au nord-ouest du secteur aménagé et débitant 2 879 L/min peut être actionné automatiquement ou manuellement lorsque des besoins en eau se font sentir dans le réseau. Ce système s'alimente à même l'eau du fleuve Saint-Laurent.

2.2 Stratégies d'échantillonnage

Les stratégies d'échantillonnage utilisées lors des travaux ont variées au cours de l'été 1993. Elles s'inspirent toutefois des résultats de l'étude de Grondin LL al. (1994) réalisée sur ce site.

2.2.1 Échantillonnage préliminaire des espèces et stades présents dans le réseau de rigoles

Cette première campagne d'échantillonnage a été réalisée les 3, 4 et 5 août 1993 (figure 3). Une station localisée dans la rigole I et une autre dans la rigole II, à proximité du canal collecteur, ont été échantillonnées à la seine. Des stations localisées dans le canal collecteur et le bassin piscicole ont également fait l'objet de pêche à la seine. Durant toute la campagne, trois autres stations ont été échantillonnées à l'aide de verveux placés à l'entrée des rigoles IV et V ainsi que dans le canal collecteur entre les rigoles V et VI.

2.2.2 Échantillonnage de la faune ichtyenne avant la vidange La deuxième campagne d'échantillonnage a été réalisée du 30 août au 3 septembre. Un total de 19 stations ont été échantillonnées à la seine dans le secteur du canal collecteur de même qu'une station dans le bassin de façon à couvrir l'ensemble de ce secteur

XV XVI

XVII XVIII

XIX XX XXI

XXII XXIII

P XIV XXV VI VII

VIII IX V

V I

XI XII

XIII XIV

Canal collecteur

• STATION DE POMPAGE D STATION SEINE à STRUCTURE DE CONTRÔLE > STATION VERVEUX

Figure 3. Plan d'échantillonnage pour l'inventaire préliminaire des espèces et stades présents dans le réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993.

1 i

à STATION DE CONTRÔLE

D

STATION SEINE

Figure 4. Plan d'échantillonnage avant la vidange du réseau de rigoles à l'île Dupas, à l'été 1993.

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(figure 4). Quatre stations seulement ont été échantillonnées dans les rigoles dues à la trop grande quantité de végétation aquatique et du faible nombre de poissons capturés.

2.2.3 Échantillonnage de la faune ichtyenne, pendant la vidange L'opération de vidange a été réalisée du 7 au 15 septembre. Les déplacements du poisson lors de la vidange ont été étudiés dans deux rigoles (rigoles III et V) en utilisant des verveux (figure 5). De plus, toutes les espèces qui ont emprunter la structure de contrôle comme voie de sortie ont été capturées dans un verveux localisé en aval de celle-ci (figure 5).

2.2.4 1

...

. - -II- .0 ..e._

La journée du 16 septembre a été consacrée à l'échantillonnage du poisson demeuré dans le bassin en amont de la structure de contrôle.

Le bassin a été pêché à sept reprises.

2.3 fraractAzia.aLiQnde_larmanillautit_venae.

2.3.1 Inventaire préliminaire des espèces et stades présents dans le_réseall de rigoles

L'inventaire préliminaire effectué lors de la première campagne d'échantillonnage était destiné à recueillir des données qualitative concernant la nouvelle communauté ichtyenne du réseau, puisque le problème de mortalité hivernale du poisson et l'accessibilité de l'aménagement au moment de la crue printanière entrainent un changement annuel de la communauté ichtyenne.

Les poissons ont été capturés à l'aide d'une seine de rivage (10 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm) à l'intérieur de stations fermées. Chaque station du canal ou des rigoles a été bloquée aux deux extrémités par des filets (5 m de longueur, 1,8 m

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IV VI

VII vil'

IX

AU MV XV

A A

XVI XVII

XVIII XIX

XX XXI XXII

XXIII XXIV

XXV

Canal collecteur

STATION DE POMPAGE É STATION DE CONTRÔLE

> STATION VERVEUX

• STATION PHYSICO-CHIMIE

Figure 5. Plan d'échantillonnage lors de la vidange du réseau de rigoles à Pile Dupas, à l'été 1993.

de hauteur, maille de 3 mm) agissant à titre de barrière et formant, avec les berges, un enclos. Avant la pêche à la seine, la végétation aquatique a été enlevée à l'aide de rateaux. La superficie d'un enclos dans le secteur des rigoles était de 130,00 m2, de 91,26 m2 dans le canal collecteur et de 388,80 m2 dans le bassin incluant la portion du canal en contact avec ce dernier.

Une pêche a également été effectuée à l'aide d'un verveux (ailes:

4 m de long, 1 m de haut; corps: 1,6 m de long, 0,8 m de haut;

maille de 3 mm) disposé dans le canal collecteur entre les rigoles V et VI (figure 3). Les ailes de celui-ci était orientées en direction du bassin. Deux autres verveux (ailes: 3 m de long, 0,7 m de haut;

corps: 2 m de long, 0,4 m de haut; maille de 10 mm) ont aussi été disposés à l'entrée des rigoles IV et V.

Les captures ont été identifiées à l'espèce et classées d'après leur taille dans l'une des deux catégories soit adultes et juvéniles de plus d'un an ou jeunes de l'année (04-) puis remis à l'eau (Scott et Crossman 1974; Grondin et

I.

1994). Les espèces qui n'ont pu être identifiées sur le terrain, ont été conservées dans de l'alcool 95%

pour identification en laboratoire à partir des clefs tirées de Scott et Crossman (1974), Legendre (1966) et Aver (1982).

Enfin, un certain nombre de perchaudes (Ferca flavescens) et de ménés jaunes (Notemi•.r-jus crysoleucas_) dont la longueur totale (Lt) était égale ou supérieure à 50 mm ont subi l'ablation d'une partie de la nageoire pelvienne droite, pour ensuite être placés dans une cage de rétention (1 m2 avec fond, maille de 3 mm) durant un laps de temps d'environ 15 heures. Ces manipulations étaient destinées à vérifier la mortalité occasionnée par ce type de marquage chez ces deux espèces soupçonnées d'être moins résistantes, afin de s'assurer de l'efficacité d'une telle méthode lors de la seconde campagne d'échantillonnage. Les spécimens ont été relachés par la suite dans le réseau.

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2.3.2 Structure et répartition de la communauté ichtyenne

La structure de la communauté ichtyenne présente dans le canal collecteur et le bassin a été déterminée lors de la seconde campagne d'échantillonnage. Les captures ont été identifiées à l'espèce à l'exception des ménés autres que le méné jaune. La longueur totale a également été notée chez quelques individus de chaque espèce ainsi que le stade (adulte et juvénile de plus d'un an ou jeune de l'année), sauf chez l'umbre de vase (timbra limi), le chat-fou brun (Noturus qyrinus), la lotte (Lota Iota), le fondule barré (Fundulus

diaphanus) et des cyprinidés autres que le méné jaune. Des spécimens de grand brochet (Esox lucius), de perchaude, de barbotte brune (Ictalurus nebulosus) et de poisson-castor (Amia calva) ont aussi été pesés afin d'établir une relation longueur-poids.

La répartition de la communauté ichtyenne dans le canal collecteur a elle aussi été déterminée durant la deuxième campagne. Cette répartition ne s'applique cependant qu'aux espèces qui ont été sélectionnées pour le marquage (voir point 2.3.3).

2.3.3 Estimation de la communauté ichtyenne

La seconde campagne d'échantillonnage était également destinée à quantifier selon deux méthodes d'estimation, les espèces ichtyennes sélectionnées pour le marquage. Dans un premier temps, l'estimation de population pour chacune des espèces marquées a été calculée pour le canal collecteur excluant le bassin, à partir des captures par enclos en suivant la procédure décrite par Scherrer (1984) et utilisée dans les travaux antérieurs (Pépin et al. 1991; Gélinas et al. 1993; Grondin et al. 1994). Dans un deuxième temps, l'estimation de population pour chaque espèce marquée a été calculée pour l'ensemble du réseau de rigoles en utilisant la technique de capture-recapture de Peterson. Ces calculs ont été réalisés à partir du nombre de poissons marqués durant la seconde campagne d'échantillonnage et qui ont été recapturés à la sortie de l'aménagement lors de l'opération de vidange. Une autre estimation a

également été réalisée en utilisant le nombre de recaptures en aval de la structure additionnés aux recaptures obtenues dans le bassin piscicole dès la fin de la vidange.

L'échantillonnage a été effectué à l'intérieur de stations fermées, localisées de façon à couvrir l'ensemble du canal collecteur (figure 4). Dans un premier temps, deux filets (4 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm) barrières étaient mis en place dans le canal, à proximité de l'entrée de deux rigoles, créant ainsi un enclos. La capture du poisson était ensuite effectuée à l'aide d'une seine de rivage (10 m de longueur, 1,8 m de hauteur, maille de 7 mm). La station était péchée à trois reprises. Quelques stations ont également été localisées dans le secteur des rigoles. La superficie des enclos dans les rigoles était de 130,00 m 2/station alors que celles du canal variaient de 91,26 m2 à 138,06 m2 selon la distance entre les rigoles (annexe 1). Enfin, le bassin a aussi été échantillonné à quelques reprises avec la seine afin d'augmenter le nombre de poissons marqués, sans toutefois créer un enclos.

Seuls les individus de taille (Lt) égale ou supérieure à 50 mm ont été identifiés et marqués par l'ablation d'une partie de la nageoire pelvienne gauche à l'exception de l'umbre de vase, du chat-fou brun, du fondule barré, des espèces de ménés autres que le méné jaune ainsi que des fretins de crapet-soleil (1.ejekomi gibbosus) et de marigane noire (Fomozis pigromaculatus). Quelques perchaudes et ménés jaunes ont été placés dans une cage de rétention durant environ 20 heures afin d'évaluer la mortalité reliée au marquage.

2.4 Expérimentation de la technique_sie l'eau 2.4.1 tvacuation de l'eau

La profondeur du bassin situé en amont de la structure de contrôle du niveau d'eau a d'abord été diminuée en déposant de la terre afin de remédier au problème de regroupement du poisson pendant la

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vidange tel qu'observé dans ce secteur en 1991 (Huet 1970; Grondin

1.

1994).

La vidange de l'eau a été réalisée via la structure de contrôle. Des modifications ont cependant été apportées à celle-ci afin d'obtenir une vitesse d'abaissement du niveau d'eau appropriée soit entre 5 et 20 cm/jour (Gélinas et al. 1993). Les poutrelles ont donc été retirées à l'exception de la dernière, pour être remplacées par un panneau renforcé muni d'une ouverture de 500 cm 2 (figure 6). Une planche amovible servait pour les modifications éventuelles de l'ouverture selon nos besoins.

L'opération de vidange devait entraîner un assèchement complet des rigoles mais non du canal collecteur, puisque le niveau d'eau de ce dernier se stabilise dès qu'il atteint le niveau du fleuve évalué à 4,50 m environ à cette période de l'année. Des données sur la diminution du niveau d'eau ont été notées tout au long de la vidange à partir de la jauge fixée sur la structure de contrôle.

2.4.2 Nombre et masse de poissons évacués

Les poissons qui ont quitté le marais par la structure de contrôle pendant la vidange ont été interceptés dans un verveux (ailes: 4 m de long, 1 m de haut; corps: 1,6 m de long, 0,8 m de haut; maille de 3 mm) disposé en aval (figures 5 et 7). Les levées ont été effectuées à toutes les six heures, ou à des intervalles plus rapprochés, soit à toutes les deux ou trois heures, lors des pics de sortie du poisson. Lorsque le nombre de captures était très élevé, les poissons étaient maintenus dans une cage de rétention en attente pour les manipulations. À la fin de la vidange, la voie de sortie a été bloquée avec un filet. Des pêches à la seine ont ensuite été réalisées entre la structure et le verveux, et ce, à trois reprises afin de capturer les poissons qui n'avaient pas pénétrés dans le verveux.

STRUCTURE DE CONTRÔLE

NIVEAU D'EAU

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