HAL Id: jpa-00208119
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Submitted on 1 Jan 1973
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Contribution à l’étude du pompage optique par échange
de métastabilité dans 3He. - Première Partie
J. Dupont-Roc, M. Leduc, F. Laloë
To cite this version:
J. Dupont-Roc, M. Leduc, F. Laloë. Contribution à l’étude du pompage optique par échange de
métastabilité dans 3He. - Première Partie. Journal de Physique, 1973, 34 (11-12), pp.961-976.
�10.1051/jphys:019730034011-12096100�. �jpa-00208119�
CONTRIBUTION
A
L’ÉTUDE
DU
POMPAGE
OPTIQUE
PAR
ÉCHANGE
DE
MÉTASTABILITÉ
DANS
3He
Première Partie
J.
DUPONT-ROC,
M. LEDUC et F.LALOË
Laboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’ENS24,
rueLhomond,
75005Paris,
France(Reçu
le 14juin
1973 )
Résumé. 2014 On étudie
théoriquement
l’effet des collisionsd’échange
de métastabilité dans 3Hesur les variables internes des atomes, dans l’état fondamental 1
1S0
et dans l’état métastable 23S1.
La méthode
adoptée
ici consiste à utiliser directement leséquations qui régissent
l’évolution de l’orientation et del’alignement
dans les différents niveaux. Onparvient
ainsi à unedescription
théorique
détaillée et relativementsimple
du mécanisme de pompageoptique
« indirect » de 3He. L’étude ducouplage
entre les orientationslongitudinales
des différents niveaux permet de rendrecompte de la
cinétique
de ce pompage, enparticulier
du temps de construction de l’orientation nucléaire dans le niveau fondamental. En cequi
concerne les orientations transversales, on calculeen détail les effets de « circulation de cohérence »,
qui
se traduisent parexemple
par undéplacement
des
fréquences
de résonance des différents niveaux. Abstract. 2014 Weinvestigate theoretically
the effect ofmetastability exchange
collisions on the internal variables of 3He atoms in the 11S0
ground
state and in the 23S1
metastable state. The method used here is to derivedirectly
theequations
of motion of different atomic observables(orien-tation,
alignment).
We are thus able to rathersimply theoretically
describe the indirectoptical
pumping
process of 3He. Thestudy
of thecoupling
between thelongitudinal
orientations of the different levels involved in the process leads to adescription
of the kinetics of thepumping
processand
particularly
of thebuilding
time of theground
state nuclear orientation.Regarding
transverseorientations,
we calculate in detail the effects of coherencecirculation,
whichproduce
among otherthings
a shift of the resonancefrequency
of the different atomic levels.Classification Physics Abstracts
13.20
De nombreux éléments ont pu être orientés dans leur niveau fondamental par pompage
optique
directau moyen de leur raie de résonance.
Toutefois,
cetteméthode ne
s’applique
pas à3 He,
despin
nucléaireI
= 2,
car la raie de résonance de l’hélium est située dans l’ultra-violettrop
lointain(Â
= 585A).
C’estpourquoi Colegrove,
Schearer et Walters[1]
ont mis aupoint
une méthode de pompageoptique
« indirect »,
qui
consiste à orienter au moyen de laraie  = 10 830
À
le niveau métastable 23S1’
l’orien-tation ainsi obtenue étant ensuite transférée au
niveau fondamental par les collisions dites
d’échange
de métastabilité
(collisions
de transfert d’excitation entre un atome d’hélium dans le niveau métastable et un autre dans le niveaufondamental).
L’échange
de métastabilité dans l’héliumjoue
donc un rôlepratique important,
et oncomprend
l’intérêtqui
s’est attaché à son étude.
D’un
point
de vuethéorique,
lepotentiel V(R)
d’interaction entre un atome d’hélium dans le niveau 2
’S,
1 et un autre dans le niveaufondamental,
situés à une distanceR,
a faitl’objet
de nombreuses études.Depuis
les travaux deBuckingham
etDalgarno [2],
qui
ont enparticulier prévu
l’existence d’une barrièrerépulsive
dans lepotentiel,
divers calculs ont été effectués[3], [4]
pour améliorer la connaissance deV(R).
Une fois que l’on connaît cepotentiel,
onpeut
théoriquement
en déduire la section efficaced’échange
de métastabilité a ech;
cependant,
les valeurs ainsi trouvéesdépendent
defaçon critique
des variationsavec R de
V(R),
notamment àgrande
distance,
et de la hauteur de la barrière depotentiel.
Les déter-minationsexpérimentales
de a echprésentent
donc ungrand
intérêt,
puisqu’elles
fournissent un test de la validité dupotentiel
V(R)
calculé.A l’heure
actuelle,
ce sont lesexpériences
depompage
optique
dans l’héliumqui
permettent
d’ob-tenir avec la meilleureprécision
la valeur de 6 en,ainsi que ses variations avec la
température [5] ;
deplus,
ellespermettent
également
de mesurer le coefficient de diffusion d’un atome métastable 23S1
dans un gazd’hélium,
c’est-à-dire la section efficacede diffusion
élastique
Qd[6], [7].
C’estpourquoi
lescalculs récents cherchent-ils à obtenir un
potentiel
V(R)
conduisant à la fois à des valeurs de a ech et Uden accord avec
l’expérience
([8]
à[11]).
Dans cet article l’accent sera
mis,
non sur le calcul dupotentiel
d’interactionV(R)
et celui de la valeur de a ech, mais sur l’effet des collisionsd’échange
demétastabilité sur les variables internes des atomes
(spin électronique
et nucléaire des atomes dans les niveaux fondamental etmétastable).
Cette étude est nécessaire pour arriver à unecompréhension
détailléedu mécanisme du pompage
optique
dans’He,
cequi
permet
parexemple
de calculer des valeurscor-rectes de a ech à
partir
des donnéesexpérimentales ;
comme
nous l’avonsdéjà signalé
dans unepublication
antérieure
[12],
il convient demultiplier
par un facteur£
les valeurs de U echprécédemment
admises;
ceci modifie enconséquence
lacomparaison
avec les donnéesexpérimentales
qui
permet
de tester la validité d’unpotentiel V(R)
obtenu àpartir
de considérationsthéoriques.
Diverses autrescaractéristiques
dupom-page
optique
de’He
seront étudiées dans cet article. L’étude ducouplage
entre les orientationslongitu-dinales des différents niveaux nous conduira à une
description précise
de lacinétique
du pompageoptique
« indirect » dans
3He
et notamment au calcul de laconstante de
temps
longue
Tl
de construction de l’orientation nucléaire(T, c--
100s).
En cequi
concerneles orientations
transversales,
nous examineronscom-ment
l’échange
de métastabilitépeut
conduire à des effets de « circulation de cohérence »,qui
sont enfait
proches
de certainsphénomènes déjà
bien connusdans le cas d’un pompage
optique
direct par la raiede résonance
[13].
Un certain nombre d’auteurs ont
étudié,
théorique-ment ou
expérimentalement, plusieurs
desproblèmes
qui
nous intéressentici ;
nous les citerons dans letexte de cet
article,
au fur et à mesure que cespro-blèmes seront abordés.
Cependant,
nous utiliseronsici une
approche
différente de la leur pour étudierl’évolution des atomes soumis au pompage
optique.
En
effet,
on décrit habituellement cette évolution enécrivant les
équations
d’évolution despopulations
des différents sous-niveaux Zeeman des niveauxhyperfins F
= 2
et F= 2
du niveau métastable 23S1’
ainsi que du niveaufondamental ;
ceci conduità un
système
de 8équations
non linéairescouplées,
c’est-à-dire à un
système
relativementcompliqué,
bien que soluble dans certains cas.
Quant
aux cohé-rences Zeeman des matricesdensité,
elles obéissentà des
équations
encore moins maniables.Or,
dans uneexpérience
de pompageoptique,
on ne détectepas telle
population
ou tellecohérence,
mais descombinaisons linéaires de ces
quantités,
qui
sont les valeurs moyennes d’observablesatomiques
(orien-tations,
alignement).
La méthode que nous proposonsici est d’utiliser directement les
équations qui
régissent
l’évolution de cesobservables ;
bien que cettefaçon
de faire soit en théorieéquivalente
à laprécédente,
elleapporte
enpratique
unegrande
simplification
et, de
plus,
conduit à unpoint
de vueplus physique.
Nous verrons ainsi que l’on
peut
donner unedescrip-tion
théorique complète
et relativementsimple
du pompageoptique
dans’He,
bien que lesphénomènes
soient
plus
complexes
pour un pompage indirectque dans le cas habituel.
Rappels :
conditionsexpérimentales
du pompageoptique
dans’He.
- Lafigure
1représente
le schéma despremiers
niveaux de l’atome’He :
le niveaufon-damental 1
1 S°
possède
un momentcinétique
d’origine
purement nucléaire
(le spin
nucléaire I vaut-f) ;
le niveau métastable 23S1
se compose de deuxsous-niveaux
hyperfins
F= 2
et F =2,
approximative-ment distants de 6 600 MHz. Dans une cellule scellée
contenant du gaz de
’He
sous faiblepression
(0, 1 - p -
5torr),
on entretient unedécharge
peuintense de manière à porter un certain nombre
d’ato-mes dans le niveau métastable
(la
densité d’atomesmétastables est n =
1 O10
à1 O 11
atomes/cm3,
celle d’atomes fondamentaux N -1015
à1017
atomes/cm3).
FIG. 1. - Schéma des
premiers niveaux excités de l’atome d’hélium.
La figure n’est pas à l’échelle. Les longueurs d’onde sont données
en angstrôm.
Les atomes métastables sont orientés par voie
optique,
au moyen de la raie = 10 830A (transition
2
3S-2
’P,
voirFig. 1);
pourcela,
on éclaire la celluleà l’aide d’un faisceau lumineux
polarisé
circulairementissu d’une
lampe
à hélium. Comme nous l’avonsdéjà
ditplus ’haut,
ce sont les collisionsd’échange
demétastabilité
qui
assurent un fortcouplage
entre les orientations des niveaux métastable 2’S,
et fondamental 1IS0;
il en résulte uneimportante
polarisation
nucléaire du niveau fondamental(de
l’ordre de 5%).
Pour détecter
optiquement
cette orientationnuclé-aire,
plusieurs techniques
sontpossibles.
On utilise souvent la mesure del’absorption
par les atomesmétastables d’un faisceau de
longueur
d’onde À = 10 830A
circulairementpolarisé (par exemple
le faisceau de
pompage) ;
les coïncidencesisotopiques
entre’He
et’He
sont telles que,lorsque
ce faisceauest issu d’une
lampe
à’He,
on observe l’orientationdu sous-niveau F
= ’
du niveau métastable[14],
[15],
lecouplage
dû àl’échange
de métastabilitéimposant
à cette orientation d’être
proportionnelle
à celle du niveau fondamental. Une variante de cette méthode consiste à mesurerl’alignement
du niveau F= -2
[16], [17] (le
faisceau de détection est alorslinéaire-ment
polarisé) ;
son inconvénient pour détecterl’orien-tation nucléaire est de donner des
signaux
propor-tionnels au carré de cette orientation
(cf. § 1.2.3),
et par suite très faibles. Dans lesexpériences
décritesplus
bas(§ 5),
nous utilisons une autreméthode,
mise aupoint
antérieurement[18], qui
consiste àobserver la
polarisation
circulaire de certaines raiesoptiques
de l’hélium(par exemple
= 5 876A
ou6 678
A,
voirFig. 1)
émises par ladécharge :
onutilise le fait que l’orientation nucléaire des atomes
portés
par ladécharge
dans divers niveaux excitésest
partiellement
transformée en orientationélectro-nique
sous l’effet ducouplage
hyperfin ;
lessignaux
de détectionenregistrés
reflètent ainsi directementl’orientation des atomes de
3He
dans le niveau fon-damental.La
figure
2 schématise unmontage
typique
depompage
optique
dans3He ;
onapplique
suivant la direction Oz du faisceau de pompage unchamp
magnétique Bo ; l’adjonction
d’unchamp
oscillantFIG. 2. - Schéma du dispositif expérimental de
pompage optique
dans 3He. Un faisceau de pompage (Â = 10 830
A),
issu d’une lampe L, traverse un filtre infra-rouge F, un polariseur linéaire P,une lame quart d’onde A et tombe sur la cellule de résonance C
dans laquelle est entretenue une décharge faible. La détection utilise les raies émises par cette décharge (Â = 5 876 A ou
 = 6 678
A) ;
le faisceau de détection traverse successivement :une lame quart d’onde tournante A’, un polariseur P’, un filtre
interférentiel F’ et tombe sur un photomultiplicateur PM.
Dl
cos rot,perpendiculaire
àBo,
permet
d’effectuer desexpériences
de résonancemagnétique ;
on détectel’orientation nucléaire
longitudinale
(
Iz >
enmesu-rant la
polarisation
de la lumière émise par ladécharge
dans la direction Oz.
1.
Equation
d’évolution des observablesatomiques.
-Dans cette
partie,
nous établissons leséquations
couplées qui
donnent l’évolution des atomes de3He
dans le niveau fondamental et le niveau métastable
au cours d’une
expérience
de pompageoptique.
Nous définissons d’abord l’ensemble des
observables,
dont les valeurs moyennespermettent
de caractériser l’étatangulaire
des atomes dans le niveau fondamental1
1 So
et dans les deux sous-niveauxhyperfins
dumétastable
2 3S .
Nous déterminons ensuite l’effetdes collisions
d’échange
de métastabilité sur cesobservables,
puis
nousenvisageons
les autres causesd’évolution intervenant dans une telle
expérience.
1 .1 1 DÉFINITION DES OBSERVABLES. -Soit p,
la matrice densité des atomes dans l’étatfondamental ;
p f
peut
être caractérisé par la donnée des troiscompo-santes de l’orientation nucléaire :
Appelons
p. la matrice densité des atomes dans le niveau métastable 2’S,, P3/2
etP 1/2
lesprojecteurs
sur les sous-niveaux
hyperfins
F= 2
et F =2.
Dansle niveau 2
3S1,
le momentcinétique
orbital des électrons estnul,
de sorte que le momentcinétique
total est donné par :où S est le moment
cinétique
total despin
électro-nique ;
on montre aisément queP 3/2
etP112
peuvent
s’exprimer
sous la forme :Les valeurs moyennes :
donnent les
populations
des deux sous-niveauxhyper-fins ;
laquantité
a,
d’après (1. 3),
pour valeur moyenne :D )>
estappelée
« différence depopulations
hyper-fines » : : elle est nulle si Pm estproportionnelle
à la matriceunité,
et caractérise l’écart despopulations
hyperfines
parrapport
àl’équilibre.
Les orientations de chacun des sous-niveaux
hyper-fins valent :
Il ne
peut
existerd’alignement
dans le sous-niveauF
= 1 ;
quant
au niveau F =t,
sonalignement
peut
être caractérisé par les valeurs moyennes :
avec :
(où
a,f3
=x, y ou
z).
Enfin,
onpourrait
définir dansle niveau F
= 2
unopérateur
tensoriel d’ordre3 ;
toutefois,
on nepeut
pas détecteroptiquement
unetelle observable et, de
plus,
nous verrons que sonévolution n’est pas
couplée
à celles desgrandeurs
qui
nousintéressent ;
nous n’enparlerons
donc pas.Nous avons ainsi
envisagé
l’ensemble desobser-vables du niveau métastable
qui
concernent soit lesous-niveau F =
],
soit le sous-niveau F= !-;
leursvaleurs moyennes
permettent
de caractériser lespopulations
et les cohérences Zeeman de pm. Biensûr,
pmpeut a
priori
avoirégalement
des cohérenceshyperfines, qu’il
faudrait caractériser par des obser-vables d’ordre 1 ou2 ;
nous verronscependant
que,dans les
expériences
envisagées,
ces cohérenceshyper-fines restent constamment nulles.
Il nous sera utile pour la suite de considérer les
orientations
électronique
ou nucléaire du niveaumétastable,
que nous noteronsrespectivement (
1)m
et (
S>n,.
En l’absence de cohérenceshyperfines,
ces deux valeurs moyennes
s’expriment
en fonctionde F > 3/2 et F > 1/2;
on trouvefacilement,
enutilisant le théorème de
projection :
De
même,
il est commode d’introduire lescompo-santes de
l’alignement électronique :
et celles d’un
alignement
« mixte » : :En
portant
l’égalité
F = 1 + S dans la définition(1. 8)
de
Kap,
on obtient immédiatement :On peut enfin remarquer que
K0153p
est unopérateur
qui
commute avecF2
et n’a donc pas d’éléments de matrice entre les sous-niveaux F= 2
et F= 2 ;
enfait,
K0153p
n’a d’élémentsqu’à
l’intérieur dusous-niveau F
= 2 [les
deuxprojecteurs
P 3/2
dans(1.7)
sont en réalité
inutiles].
Le théorème deWigner-Eckart
permet
donc d’écrire :où est une constante ; cette dernière
peut
aisément être calculée enreportant
( 1.12)
dans(1.13),
et enprenant
les éléments de matrice del’égalité
obtenuelorsque
a= fi
= z entre lebra (
mI = 2,
mj =
1
1
et le ket
correspondant ;
on trouve  =j-.
Pourfinir,
en combinant
(1 . 12)
et(1 . 13),
on obtient :égalité qui
nous sera utile dans la suite.1.2 EFFET DE L’ÉCHANGE DE MÉTASTABILITÉ. -1.2.1 1 Evolution des matrices densité. - L’effet des collisions
d’échange
de métastabilité sur les matricesdensité pf et pm a été étudié par
Partridge
et Series[19] ;
rappelons
brièvement leurs résultats.Supposons
que deux atomes, l’un dans l’état fondamental et dematrice densité pf, l’autre dans l’état métastable et de matrice densité pm, subissent une collision
d’échange
demétastabilité ;
immédiatementaprès
cettecollision,
la matrice densité de l’atome dans l’état fondamentalest :
et celle de l’atome dans l’état métastable est :
où
Tre
etTr. désignent
lesopérations
de traces par-tiellesrespectivement
sur les variablesélectroniques
et nucléaires. Le sens
physique
de ceséquations
est clair : ellesexpriment
quel’échange
de métastabilitése traduit par un transfert pur et
simple
de l’étatélectronique
métastable d’un noyau àl’autre,
sansque ce transfert
apporte
de modification aux variablesde
spin
des électrons et des noyaux(1).
Onpeut
remar-quer que,
juste
après
lacollision,
les variables nuclé-aires etélectroniques
de l’atome métastable nepré-sentent aucune
corrélation,
et que la matrice densitépm
de l’atome métastablepossède
des éléments dematriçe
nondiagonaux
entre les sous-niveaux F3
et F
= 2
(cohérences hyperfines).
Nous verronscepen-dant que ces éléments non
diagonaux
nejouent
enfait aucun rôle.
Considérons maintenant un ensemble d’atomes
d’hélium,
les uns dans le niveaufondamental,
les autres dans le niveau métastable(rappelons
que lesdensités N d’atomes fondamentaux et n d’atomes métastables sont, en
pratique,
dans unrapport
del’ordre de
106).
Soit1/r
laprobabilité
par unité detemps
pourqu’un
atome métastable donné subisseune collision
d’échange
avec un des atomes dans l’état fondamental. Pendant un intervalle detemps
dt,
(’)
Ceci résulte à la fois du caractère électrostatique de l’interac-tion responsable de l’échange de métastabilité, et de la brièveté de la collision. D’un point de vue expérimental, le fait que les collisions d’échange de métastabilité dans un gaz de 4He pur ne sont la caused’aucun élargissement de la résonance magnétique dans le niveau
2
3SJ,
permet de vérifier de façon très sensible que les variablesil y a une
proportion dt/i
des atomes métastablesqui
subissent une tellecollision,
cequi change
leurmatrice densité p. en
p’ ;
l’évolution de la matricedensité de l’ensemble des atomes métastables est alors donnée par :
Bien
sûr,
pendant
ce même intervalle detemps
dt,
un nombre
é g al n
dt
(par
unité devolume)
d’atomesfondamentaux a subi une collision
d’échange
demétastabilité ;
comme ces atomesreprésentent
uneproportion n dt
du nombre total d’atomesfonda-N r
mentaux, l’évolution
correspondante
de la matrice densité p, de l’ensemble des atomes s’écrit :où la
probabilité
par unité detemps
1/r d’échange
pour un atome fondamental est donnée par :
Des valeurs
typiques
pour lestemps
d’échange
sont,r --
10 -’
s et T =10-1
s(voir
Tableau1).
TABLEAU 1
Ordres de
grandeur
typiques
desdifférentes
cons-tantes de temps
caractéristiques
des niveauxfonda-mental et
métastable,
pour uneexpérience
de pompageoptique
de3He
àtempérature
ordinaire.Nous
avons mentionnéplus
haut que,juste après
collision,
la matrice densitépm
des atomes métastablespossède
des cohérenceshyperfines,
même si p. n’encomporte
pas :l’échange
de métastabilitécouple
donc les
populations
et cohérences Zeeman auxcohérences
hyperfines. Cependant,
un telcouplage
est non
séculaire,
et il nejoue
en fait aucun rôle. Eneffet,
lesfréquences
propres des cohérenceshyper-fines sont très
proches
de AW --6,6
GHz(fréquence
associée à la structurehyperfine
du niveau 2’S,),
alors que lespopulations
et cohérences de Zeeman évoluentbeaucoup plus
lentement(on
suppose queBo
n’est pas assez intense pourproduire
undécouplage
hyperfin
dans le niveau 23S1).
L’intensité ducouplage
entrepopulations
et cohérenceshyperfines
étantcaractérisée par la
quantité 1/r,
cecouplage
sera non séculaire si :Or,
dans lesexpériences
de pompageoptique,
où lapression
d’hélium est de l’ordre du torr, cette condition est trèslargement
réalisée(2).
Onpeut
doncconsidérer l’évolution des
populations
et cohérences Zeeman comme totalementdécouplées
de celle descohérences
hyperfines,
cequi
permet
decomplète-ment
séparer
dans les matrices densité p., etpm
lesparties qui
concernent ces cohérenceshyperfines
et celles
qui
ne les concernent pas. Dans cetarticle,
nous ne nous intéresserons pas aux cohérences
hyper-fines
(elles pourraient
parexemple
être créées si l’on effectuait une résonancemagnétique
à lafréquence
AW,
mais nousn’envisagerons
pas ici une telleexpé-rience) ;
c’estpourquoi
nous supposerons que p.n’en
possède
pas, et noussupprimons
cellesqui
apparaissent
danspm.
Ceci revient àremplacer
dans(1.17)
/4par/4
(3)
’.Par
suite,
leséq. (1 . 17)
et(1 . 18)
deviennent,
compte
tenu de(1. 15)
et( 1.16) :
Ces
égalités
sont leségalités (5)
de la référence[19].
(2)
A 1 torr, on trouve A W. -c -- 103 ; il faudrait une pressionde plusieurs atmosphères pour rendre les collisions d’échange
assez fréquentes pour que W. i 1.
(3)
D’un point de vue physique, on peut comprendre de la façon suivante pourquoi il est possible de remplacer simplement p:npar p’:n. Pendant un intervalle de temps infinitésimal dt, la variation de p,. est donnée par (1 . 16) et (1 . 17) : les variations de pm sont
aussi importantes pour les cohérences hyperfines que pour les
populations et cohérences Zeeman. Cependant, considérons la variation de pm sur un temps At court devant i, mais long devant
1 /A W (ce
qui est possible d’après(1. 20)) ;
les variations descohé-rences hyperfines deviennent alors totalement négligeables. En
effet, si un atome donné subit une collision d’échange de
méta-stabilité, il acquiert des cohérences hyperfines dont la phase, initia-lement donnée par (1. 16), évolue ensuite à la fréquence à W. Prenons maintenant un autre atome subissant une collision
d’échange un temps
2
A W plus tard ; la phase initiale de sescohé-rences étant encore donnée par (1. 16), elles annuleront exactement
celles du premier atome (comme At « i, ce premier atome n’a pas
subi entre temps de seconde collision d’échange). Pour un ensemble d’atomes subissant, à des instants aléatoires, des collisions d’échange
qui créent toutes des cohérences hyperfines de même module et même phase, on conçoit donc que l’évolution rapide de cette phase
à la fréquence A W annule les cohérences hyperfines de la matrice densité globale. Pour finir, tant que l’on ne considère que l’évolution
des atomes sur des temps longs devant 1/ A W, on peut remplacer
pm par p’m ce qui conduit à l’égalité (1.22b). Il ne faut pas confondre cette disparition des cohérences hyperfines, qui prend un temps
de l’ordre de IIAW, avec l’amortissement que produirait une
relaxation due par exemple à des collisions (nous n’avons pas à ce stade introduit de telle relaxation). Il faut plutôt considérer
que le brouillage des cohérences hyperfines (produit par
l’hamil-tonien hyperfin) est analogue au brouillage des cohérences Zeeman
1.2.2 Evolution des observables. - L’effet de
l’échange
de métastabilité sur la valeur moyenned’une observable
M,
relative au niveau fondamental ou au niveaumétastable,
s’obtient enmultipliant
par M l’une des deux
équations (1. 22), puis
enprenant
la trace des deux membres.
a)
Niveaufondamental.
-L’éq. (1.22u)
donne :c’est-à-dire :
Cette
égalité
exprime simplement
que les collisionsd’échange
de métastabilité tendent àremplacer
l’orien-tation nucléaire du fondamental par celle du niveau métastable. On
peut
d’ailleursreporter
(1.9b)
dans(1.24)
pour mettre en évidence lafaçon
dont lesorientations des deux sous-niveaux
hyperfins
F = 1
et F= 2
contribuent à ce transfert d’orientation :On constate alors que les
orientations (
F>3/2
et F>1/2
sont transférées avec dessignes opposés ;
physiquement,
ceciprovient
de ceque ( 1 ) et ( F )
sont
parallèles
dans le sous-niveau F= 2,
anti-parallèles
dans le sous-niveau F =2-P)
Niveau métastable. -(i) Populations
dessous-niveaux
hyperfins.
- Enmultipliant (1.22b)
parPF
et en
prenant
la trace des deuxmembres,
on obtient :Dans le dernier terme de cette
équation,
onpeut
sup-primer
un desprojecteurs PF (il
suffit parexemple
d’effectuer une
permutation
circulaire desopérateurs
pour faire
apparaître
P’
=PF),
etremplacer PF
parses
expressions (1. 3) ;
il vient alors :On vérifie immédiatement que
en outre, la différence de
populations hyperfines
obéit à
l’équation :
Suivant que
(
1>r
et(
S>m
sont de même sens, oude sens
opposé,
ledéséquilibre
despopulations
tendà se faire au
profit
du sous-niveau F= 2
ou F =1-(ii)
Les orientations. -D’après (1 . 22b),
l’évolutionde l’orientation dans le sous-niveau
hyperfin
F sousl’effet de
l’échange
de métastabilité s’écrit :Or
PF
commute avecF,
et son carré estPF
=PF ;
on est donc ramené au calcul de la
quantité
Pour
cela,
utilisons leségalités,
déduites de(1.3) :
qui
permettent
d’écrire :Comme le
spin
Ivaut -1,
on a :(les
Eapy
valent + 1 si a,fl,
y forment unepermutation
paire
de x, y, z, - 1 si lapermutation
estimpaire,
et zéro si deux indices des a,fi,
y sont lesmêmes).
D’autre
part,
il découle immédiatement de ladéfi-nition
(1. 10)
du tenseurQ
ainsi que des relations de commutationde Sa
etSp
que :Il vient par suite :
En
procédant
de la mêmefaçon,
on obtient pourF )ij :
Au second membre de chacune des deux
éq. (1.35)
on trouve un terme à coefficient
négatif,
qui exprime
la
disparition
de l’orientation du métastable entrant dans lacollision,
suivi de trois termes décrivant l’orientationqui
subsiste pour le métastable sortant. Cette dernièreprovient
de trois sources :- de l’orientation
électronique apportée
par l’atome métastable entrant dans la collision(terme
en S > m) ;
- de l’orientation nucléaire transférée à
partir
de l’atome dans le niveau fondamental(terme
en
1>f);
- du
couplage
entre cette orientation nucléaire etl’alignement électronique
du métastable(terme
enQ >.
1)f).
On
peut
remarquerqu’en multipliant (1.25)
parN,
(1.35a)
et(1.35b)
par n et en effectuant la sommemembre à
membre,
on trouve :relation
qui exprime simplement
la conservation du momentcinétique
despin
de l’ensemble des atomesau cours des collisions
d’échange
de métastabilité.En utilisant les
égalités
(1.9a)
et(1.9b),
onpeut
mettre les
éq. (1.35)
sous la forme :Nous constatons ainsi que
l’échange
demétastabi-lité ne se traduit pas par une destruction totale de
l’orientation de chacun des sous-niveaux F du
méta-stable à
chaque
collision : parexemple,
au secondmembre de
l’éq.
( 1.
37a),
on trouve un terme en-
9 4 r
F
>3/2’ au
lieu duterme _!
F
>3/2
qui.
correspondrait
à uneperte
complète
d’orientationpour le sous-niveau F
= 2 ;
demême,
pour lesous-niveau F =
2
laperte
d’orientation est réduitepar
un
facteur )
(cf. 1. 37b) ;
cesfacteurs 4 et -1
proviennent
de la
présence
des termesen
S>m
dans leséq. (1.35) :
rappelons
que ceux-ci traduisent la conservation duspin électronique
du métastable au cours de lacolli-sion. Cette conservation
de S >.
entraîneégale-ment l’existence de transferts d’orientation entre les
deux sous-niveaux
terme
9 10 r
F
/
verrons
plus
loin certainesconséquences
de cecou-plage.
Enfin,
de même que leséquations
d’évolutiondes
populations
hyperfines
font intervenir lesorien-tations ( 1 >,
et (
S>m,
leséquations
des orientations font intervenirl’alignement (
Q
>m ;
pour le niveaumétastable,
les évolutions des observables d’ordrestensoriels différents sont donc
couplées lorsqu’il
existe une orientation nucléaire dans le niveaufon-damental.
(iii) L’alignement.
- L’évolution del’alignement
fo
Q >.,
dans le niveau métastable estdonnée,
d’après
(1. 22b)
par :Par
permutation
circulaire desopérateurs
dans la trace, on faitapparaître
l’opérateur E
PF
d’ap
PF
Il F
qui
vautsimplement
P3/2 Q«p P3/2
(l’alignement
est nul dans le niveau F =1);
compte
tenu de(1.14),
la trace devient alors :et
(1. 38)
s’écrit :Nous voyons donc que
l’alignement,
commel’orien-tation,
n’est pas entièrement détruit au cours dechaque
collisiond’échange
de métastabilité : lefacteur 1
de réductionqui apparaît
dans(1.39)
terme -
2
a
d’ailleurs été calculé parRosner et
Pipkin
dans unepublication
récente[16].
On
pourrait
s’étonner de l’absenced’opérateur
tensoriel d’ordre trois au second membre de
(1.39);
cette absence tient au fait que l’information sur
l’état
angulaire
du métastable est transmise parl’inter-médiaire du
spin électronique qui,
étant un momentcinétique
S =1,
donne une valeur nulle à tout tenseurd’ordre
supérieur
à deux.1.2.3
Approximation
des orientationsfaibles.
pola-risation obtenus dans les
expériences
de pompageoptique
sur3He
sont couramment de l’ordre de 1 à 5%
et, dans les meilleuresconditions,
toujours
inférieurs à 25
%.
Nous allons voir que cecipermet
de
négliger
dans leséq. (1.37)
les termes contenantl’alignement
(
Q
>
En
effet,
parmi
tous les processus affectant les observables du niveau métastable 23S1,
l’échange
demétastabilité est de loin le
plus important (ceci
seremarque par
exemple
sur le tableauI).
Nous pouvonsdonc utiliser
(1.37)
et(1. 39)
pour calculer un ordrede
grandeur
des valeurs stationnaires des observablescorrespondantes.
Négligeons
d’abord dans(1.37)
les termesen (
Q > m
1>, :
la solution stationnairede ces
équations
donne pour les taux d’orientationdes niveaux F
= 2 et -1
le même ordre degrandeur
que
1 >f,
c’est-à-dire parexemple
10 % ; d’après
(1.39),
la valeur stationnairede
est propor-tionnelle à des termes du(
)m,
cequi
entraîne que
l’alignement
est de l’ordre de 1%
C’estpourquoi,
dans leséquations
d’évolution desorientations,
onpeut
négliger
les termes enQ >. 1 >f
qui
sontapproximativement
100 foisplus petits
queles autres ; on
découple
ainsi l’évolution desorien-tations de celle de
l’alignement.
Leséquations
obte-nues en effectuant cette
simplification
s’écrivent :Dans la
suite,
nous utiliseronsuniquement
cestrois
équations simplifiées,
valables pour des tauxd’orientation faibles.
1.3 AUTRES CAUSES D’ÉVOLUTION DES OBSER-VABLES. - On sait
qu’à température
ordinairel’échange
de métastabilité est le processus dominantqui
affecte l’évolution des atomes d’hélium dans lesniveaux
métastable et fondamental.Cependant,
pour traitercomplètement
lacinétique
du pompageoptique
de l’hélium dans une
expérience
telle que nous l’avonsdécrite dans les
rappels (voir Fig. 2),
il fautégalement
tenircompte
des autres causes d’évolution desobser-(4)
Dans les conditions ordinaires, l’alignement introduitdirec-tement par le pompage n’est guère plus important, le temps de
pompage ip étant toujours très grand devant T.
vables
atomiques ;
nous allonsenvisager
successive-ment l’effet sur les atomes du
champ magnétique
statique B.,
du faisceau de pompage et des processus de relaxationqui
affectent les orientations des niveauxfondamental et métastable.
1.3.1
Effet
deschamps
magnétiques.
- Si l’onapplique
unchamp
magnétique statique Bo parallèle
à la direction Oz
(cf. Fig. 2),
les orientations trans-versales des atomesprécessent
autour deOz ;
ceci est décrit par leséquations
suivantes :yf étant le facteur
gyromagnétique
duspin
nucléairedans le niveau
fondamental,
ym celui duspin
élec-tronique
dans le niveau métastable de4He
(5) (les
facteurs z
et 4
dans(1. 42a)
et(1.42b) proviennent
des facteurs de Landéqui
sont différents pour les deux sous-niveauxhyperfins
F= 2
et F= t
de3He ;
nous n’avons pas tenu
compte
des corrections à cesfacteurs de Landé liées au
magnétisme
nucléaire).
On
peut
en outreappliquer
à la cellule unchamp
magnétique
oscillantB,
cos wtperpendiculaire
àBo,
defaçon
à effectuer une résonancemagnétique
dans l’un des niveauxatomiques.
Ce cas seraenvisagé
auparagraphe
4.1. 3. 2
Effets
du faisceau
de pompage. - Ce faisceaulumineux circulairement
polarisé,
transmettant la raie = 10 830À,
se propage dans la direction Oz(voir Fig. 2);
son effet sur les atomes métastablespeut
être décrit d’unefaçon
simplifiée
par leséqua-tions :
0 et 4Y’ sont deux vecteurs constants,
parallèles
à la direction de pompageOz, rp
etTp
des« temps
depompage » inversement
proportionnels
à l’intensité(5) On a cof/2 n -- 3,243 x B,) kHz et wm/2 1C 2,802 x Bo MHz,
lumineuse
(l’ordre
degrandeur
destemps
ip etip
dansnos
expériences
est de10 - 4
s; voir TableauI).
Enajustant
convenablement les constantesrp,
r’, 0
et 4P’,
on
peut
décrire l’effet del’absorption
dephotons
parchacun des niveaux
hyperfins, qui
est différent suivantque la
lampe
utilisée contient’He
ou’He
(voir
rappels
à la fin del’introduction) ;
onpeut
également
tenir
compte
de la retombée de l’orientation par émissionspontanée
àpartir
du niveau 23P,
cette orientation étantplus
ou moins détruite par lescollisions,
suivant lapression
d’hélium[1].
Les seulesapproximations
faites pour obtenir(1.44)
sont : d’unepart,
on considère la relaxationoptique
commeisotrope (on néglige
notamment tout« couplage
optique »
entre les orientations etl’alignement);
d’autrepart,
onnéglige
le «couplage optique »
entre F>3/2
et (
F>1/2
(l’orientation
qui
retombe du niveau 23P
sur les deux niveaux F= 2
etF = 2
peut
dépendre de
F>3/2 et
F1/2).
Bien que cesapproximations
ne soient pas essentielles pour lasuite du
calcul,
nous nous y tiendrons poursimplifier
l’exposé.
1. 3. 3 Processus de relaxation. - En
plus
des collisionsd’échange
demétastabilité,
il existe d’autrestypes
de collisionsqui
peuvent
affecter les orien-tations des niveaux métastable etfondamental ;
L. D.
Schearer,
H. R.Byerly
et W. A. Fitzsimmonsont étudié en détail les processus de relaxation
qui
endécoulent
([20]
à[23]).
Pour le niveaumétastable,
nous décrirons leur effet par un
temps
de relaxationunique
’rr;
cetemps
est, parexemple,
letemps
dediffusion des métastables vers la
paroi,
où ils sedétruisent
(ir
est de l’ordre de lamilliseconde ;
cf. TableauI).
Pour le niveau fondamental nouspren-drons un
temps
Tr,
lié à la relaxation desspins
nuclé-aires sur lesparois
et à l’effet de ladécharge ;
T
est de l’ordre de 100 secondes. On obtient ainsi :d
F __
1 /F
it- d F >F Tr 1 F >F
(1.45)
d I --
1 r
I .(1.45)
dt B )f
T B >f
1.4 POSITION DU PROBLÈME. - Les
équations
d’évolutionglobale
des orientations s’obtiennent enajoutant
les différentes vitesses de variation
précédemment
calculées. On trouve :avec :
et :
Nous sommes donc en
présence
de deuxsystèmes
de trois
équations
différentielles linéairescouplées ;
la détermination des orientations enrégime
station-naire,
de leurs constantes detemps
d’amortissementou des
fréquences
propres de leur évolution se ramène donc à l’inversion ou à ladiagonalisation
des deuxmatrices A et B.
La valeur moyenne
qui
nous intéresseprincipale-ment est l’orientation nucléaire
(
1)f qui,
commenous l’avons dit
plus
haut,
est lagrandeur
que nousdétectons dans nos
expériences.
C’estpourquoi,
dans les calculsqui
vontsuivre,
nous allons mettre l’accentsur l’évolution
de
I,, >,,
sa constante detemps,
l’orientation limite
obtenue,
ses variationslorsqu’on
effectue la résonance
magnétique
dans l’un dessous-niveaux F
= 2
ou F= 2
ou dans lefondamental,
etc... Il
n’y
aurait toutefois aucune difficulté à faire2.
Cinétique
du pompageoptique
dans,
3He ;
évo-lution des orientationslongitudinales.
- Dansce
para-graphe,
nous allons utiliser leséq. (1.46)
pouranalyser
en détail la
cinétique
du pompageoptique
de3He
(constantes
de temps d’évolution des orientationslongitudinales
des différentsniveaux,
orientationslimites
obtenues,
etc...).
Le mécanisme de ce pompageoptique
« indirect » a été étudié par Schearer et al.[1], [20]
et Fitzsimmons[22];
ainsi que nous l’avons dit dansl’introduction,
lepoint
de vueglobal
que nousadoptons
ici en étudiant directement l’orientationdes trois niveaux F =
2 F = 2
et fondamentalpermet
de
dégager plus
clairement le sensphysique
desphénomènes
et d’en donner unedescription
quanti-tative
plus complète.
Comme les références
précédemment
citées,
nousallons tirer
parti
du fait que la densité n d’atomesmétastables est
beaucoup plus
faible que la densité Nd’atomes fondamentaux
(typiquement,
on an/N
10-6).
Ceci entraîne que l’orientation nucléaire(
1B
du niveau fondamentaljoue
le rôle d’un« volant » de
grande
inertie,
évoluant avec unecons-tante de
temps
longue ;
ce volant d’orientation estcouplé
aux orientations(
F >3/2
et(
F )i/2
qui,
elles,
évoluentbeaucoup
plus rapidement :
au bout d’untemps
de l’ordre de r, ces observables se mettent enéquilibre
avec l’orientation(
1B.
On s’attend doncà ce que les valeurs moyennes
(
F>3,2
et(
F>1/2
suivent
pratiquement
sans retard l’évolution lente de(
1>,. Mathématiquement,
ceci se traduit par le faitqu’en
mettant en facteur1 /i
dans la matrice Aqui
figure
dans(1.46),
on faitapparaître
certains termesqui
sont de l’ordre de1,
d’autresqui
sontproportion-nels à
i/ir,
i/ip,
d’autres enfin ài/T,
i/Tr.
Dans les conditionsexpérimentales
habituelles,
tous cesrap-ports
sontpetits
devant 1(cf.
TableauI) :
les deuxpremiers
sont de l’ordre de10-3
à10-4 ;
quant
auxdeux
derniers,
ils sont encorebeaucoup plus petits,
puisqu’ils
sont de l’ordre de10-6
et10-9
respective-ment. Aussi allons-nous nous contenter de
dévelop-pements
à l’ordre 0 ou 1 en fonctionde i/T
et i/Tr.
2.1 CALCUL A L’ORDRE
ZÉRO ;
; ORIENTATIONS DANS LE NIVEAU MÉTASTABLE CORRESPONDANT A UNE ORIEN-TATION NUCLÉAIRE DONNÉE. - 2.1.1 Les constantesde temps d’évolution. - A l’ordre zéro
en
!IT
et1:ITf’
la matrice A s’écrit :
r . -1
On trouve aisément que les valeurs propres de cette matrice sont :
(dans
al et a2 on anégligé
poursimplifier
les termesd’ordre 2 ou
plus
en!/!r’ !/!p, r/ïp).
Nous obtenonsdonc deux constantes de
temps
courtes, de l’ordre de r, et une constante detemps
infinie. Biensûr,
cette valeur infinie n’a pas de sens
physique,
et pro-vient del’approximation
à l’ordre leplus
bas eni/T
et i/Tr
que nous avonsfaite ;
dans leparagraphe
2 .1. 2suivant,
nouspréciserons
cette constante detemps
en
gardant
les termes dupremier
ordre,
et nous ver-ronsqu’elle
estbeaucoup
plus longue
que -r, mais reste finie.Les constantes de
temps
correspondant à al
et a2 sont associées à l’évolution des deux orientationsdans le niveau métastable
(ceci
peut
être vérifié àpartir
del’expression (2. 1)
de la matriceA).
Il faut noterque,
Fz > 3/2 et F,- > 1/2
étantcouplées,
chacune de ces constantes detemps
ne concerne pas l’une seulement de ces deuxorientations,
mais un« mode propre » d’évolution où toutes deux
parti-cipent.
Pour la dernière valeur propre a3l il n’est pasétonnant
qu’elle
soit nullepuisque
à l’ordre zéro eni/T,
i/T
l’évolutionde Iz )f
s’écritsimplement :
l’orientation du niveau fondamental étant
donc,
enpremière
approximation,
constante.Cependant,
le mode propre associé à a3(mode
lent)
n’intéresse pasuniquement
I_, >f,
maiségalement
les orientationsFz
/ 3/2 et C
Fz > 1/2;
précisons
donc lescaractéris-tiques
de ce mode.2.1.2
Caractéristiques
du mode lent. - Si l’ons’intéresse à l’évolution du
système
sur desgrands
intervalles de
temps
(t
»i),
le mode propre de constante detemps
longue joue
un rôleprépondérant.
Dans ce
mode,
on ace
qui
donnepuisque a3 = 0 :
a)
Commençons
parnégliger
dans ceséquations
les termes en
1/ïp,
1/ïp
et1 /ir,
qui
sont trèspetits
devant ceux en1/i.
Les valeursmoyennes ( Fz
>3/2,
Fz
> /2 et
Iz )f
sont alorsproportionnelles,
etpeuvent
s’exprimer
en fonction de l’une d’entreelles,
disons ( Iz )f :
A une orientation
nucléaire ( Iz >r
f dans le niveaufondamental
correspond
donc une orientation dansle niveau F
= 2
nettementplus grande
que dans leniveau F =
2.
Onpeut
d’ailleurss’interroger
sur lesigne de F,
>,,2
puisque,
comme nous l’avons vuplus
haut,
l’échange
de métastabilité tend àtransfor-mer une orientation nucléaire du fondamental en une orientation
opposée
dans le niveau F= 2
(terme
en 2013
I
dans l’éq.
q(1 . 3 7b) .
Cependant,
il nefaut pas oublier
qu’il
existe uncouplage
fort entre lesorientations des deux niveaux
hyperfins
sous l’effetde
l’échange
demétastabilité ;
le niveau F= -1 reçoit
de cette
façon
une orientationappréciable
du niveauF =
2,
qui
est du mêmesigne que I, >f ;
cetteorien-tation est
plus grande
que cellequi
vient directementdu
fondamental,
de sorteque Fz
> 1,2
a mêmesigne
que IZ
B.
Remarquons
que leségalités
(2.5),
reportées
dans(1.9),
indiquent
que :L’égalité
entre (
Iz >m
et
Iz )f
étaitprévisible :
les collisions
d’échange
de métastabilité font passer dans le niveau métastable l’orientation nucléaire dufondamental ;
tant quel’égalité
entre
I, >,,,
etI,, >f
n’est pasréalisée,
l’orientationtotale
de l’atome métastable
après
collision est différente del’orientation
S>. +
1>m
avant collision et, commele
couplage hyperfin
ne modifiepas (
F>,
les diverses orientationschangent
nécessairement sous l’effetglo-bal de la
collision. L’équilibre
nepeut
donc être réaliséque si I. >f = _, >..
/?)
Si l’ongarde
dans(2.4)
les termes en1 /zp,
1 /ip,
1 /ir,
on obtient :avec :
Au
premier
ordreen !/! ,
!/! , T/TB
on obtient le résultatplus
simple :
Ces
équations
nous montrent comment les processusde
relaxation et de pompage dans le niveau métastablemodifient
les valeurs(2.5) :
la relaxationdiminue
lecoefficient
de (
Iz >,,
les termes de pompage en 0et tP f