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Médecine interne hospitalière : incontournable, mais aussi fragile !

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Academic year: 2022

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ÉDITORIAL

WWW.REVMED.CH

24 novembre 2021

2019

Médecine interne

hospitalière : incontournable, mais aussi fragile !

Pr GÉRARD WAEBER et Pr PETER VOLLENWEIDER L’interniste hospitalier est un acteur incon­

tournable dans tous les établissements médi­

caux, de l’hôpital universitaire à la clinique privée. Ses compétences sont de plus en plus recherchées. Et paradoxalement, notre discipline reste mal connue. Les missions de l’interniste hospitalier doivent souvent être expliquées à nos partenaires médicaux et non médicaux, à nos autorités de

tutelle, ainsi que parfois à nos patients. Nous œuvrons au cœur de l’hôpital de façon intégrative et transversale. Ainsi, l’activité de l’interniste qui suit le parcours du patient depuis les urgences, les soins intensifs, la chirurgie, l’oncologie, les zones de transition

et la réadaptation est une pièce importante d’un puzzle hospitalier complexe. Cette iden­

tité plus difficile à cerner que celle d’autres disciplines constitue une fragilité. Un de nos défis est de continuer à attirer nos jeunes collègues pour cette formation et assurer une relève.

Dans notre institution, plus de 130 médecins assistants et 40 chefs de clinique se forment ou ont acquis un titre de spécialiste en médecine interne. Leur formation en médecine interne est parfois suivie d’une deuxième spécialisa­

tion, telle que la médecine d’urgence, les soins intensifs et diverses spécialités, y compris la gériatrie. Nous avons encore de la peine à former suffisamment d’internistes hospitaliers au bénéfice d’une formation approfondie et prolongée pour aboutir aux multiples compé­

tences qu’ils doivent posséder. En effet, ces collègues doivent acquérir une vaste expertise clinique pour poser des diagnostics complexes et construire des projets thérapeutiques, mais ils doivent également être communica­

teurs, chercheurs, managers et posséder une vision transverse et interprofessionnelle du parcours de soins complexe des patients.

Notre propos n’est pas de défendre avec prétention notre discipline, mais de partager la prise de conscience de cette fragilité. Ceci devrait nous exhorter à trouver des solutions pour nous renforcer. Nous sommes intime­

ment convaincus que façonner cette identité passe par des filières de formations spéci­

fiques et la recherche de l’excellence.

Nous mettons ainsi en place des formations à la communication, au management et la possibilité de s’immerger dans la recherche.

Nous favorisons des formations approfondies en pédagogie mé­

dicale, en éthique, en ressources humaines ou en management de la santé qui sont des compétences extrême­

ment utiles pour remplir les missions de médecins cadres si recherchés dans nos hôpitaux. Nous sommes conscients que ce développement est ambitieux et qu’il prendra du temps.

À cet égard, les articles de ce numéro de la Revue Médicale Suisse illustrent ces différentes facettes : les auteurs évoquent des aspects épidémiologiques de prise en charge de patho logies spécifiquement hospitalières, telles que les troubles de l’homéostasie du phosphate ou des indications basées sur les preuves de l’administration d’albumine. Mais aussi comment des algorithmes d’intelligence artificielle peuvent être une aide pour estimer la durée moyenne de séjour ou la place de l’informatique médicale dans notre organi­

sation en temps de Covid.

Nous réalisons avec humilité que toutes les compétences requises d’un bon interniste hospitalier sont difficiles à réunir sans l’ex­

pertise et des collaborations avec les spécia­

listes de différents domaines. Nous voulons ici souligner l’importance de la relation. La Articles publiés

sous la direction de

GÉRARD WAEBER Chef du Département de médecine Centre hospitalier universitaire vaudois Lausanne

PETER VOLLENWEIDER Chef du Service de médecine interne Centre hospitalier universitaire vaudois Lausanne

NOUS AVONS ENCORE DE LA PEINE À FORMER

SUFFISAMMENT D’INTERNISTES

HOSPITALIERS

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 24 novembre 2021

2020

capacité à nouer et cultiver des relations fructueuses est une qualité que nous mettons en avant chez les internistes que nous voulons former. Elle facilite l’interprofessionnalité pour établir les projets de soins en intégrant tous les spécialistes des différentes pathologies rencontrées. Finalement, nous souhaitons mettre en avant non seulement la relation avec nos partenaires à l’intérieur et en dehors de l’hôpital, mais surtout avec nos patients qui sont au centre de nos préoccupations.

Cultiver les relations avec ces derniers permet de dépasser les si utiles algorithmes de prise en charge, l’outil informatique et même l’efficacité d’une intelligence artificielle à résoudre des problèmes complexes non maîtrisables par un seul individu.

Merci à tous les auteur·e·s des articles de ce présent numéro de la Revue Médicale Suisse d’apporter un éclairage sur la diversité de notre activité en tant qu’interniste hospitalier.

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