A l’occasion du 500
eanniversaire de la naissance de Sébastien Castellion, vous êtes cordialement invités à la soirée organisée par l’Institut protestant de théologie et l’Ecole pratique des hautes Etudes, qui se tiendra le lundi 23 novembre 2015, de 18h30 à 20h, à l’IPT, 83 Boulevard Arago, 75014 Paris.
Sébastien Castellion (1515-2015) : une leçon de tolérance pour notre époque ?
« Tuer un homme, ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme. Quand les Genevois tuèrent Servet, ils ne défendirent pas une doctrine, ils tuèrent un homme. La défense de la doctrine n'est pas l'affaire du magistrat (qu'est-ce que le glaive peut avoir à faire avec la doctrine ?), c'est l'affaire des docteurs. L'affaire du magistrat, c'est de défendre le docteur comme il défend le paysan, l'artisan, le médecin, n'importe qui d'autre, contre les injustices. C'est pourquoi, si Servet avait voulu tuer Calvin, c'est à bon droit que le magistrat aurait pris la défense de Calvin. Mais Servet a combattu avec des arguments et des écrits : il fallait le combattre par des arguments et des écrits. »
(Contre le libelle de Calvin, 77, trad fr. E Barilier)
Depuis la thèse remarquée de Ferdinand Buisson qui remit en lumière l’œuvre passablement oubliée de Sébastien Castellion, plusieurs chercheurs et polémistes ont associé les écrits de l’humaniste réformé à l'émergence de la tolérance religieuse en Europe dans un siècle marqué par d’âpres affrontements confessionnels. La querelle qui a vivement opposé Castellion à Calvin à propos de la mise à mort de Michel Servet a été ainsi constamment réinterpétée et sa pensée appliquée aux défis politico-religieux du moment. Cependant, l’œuvre de Castellion est plus riche que l’usage qui en a généralement été fait et il paraît nécessaire de le rappeler à l’occasion du 500e anniversaire de sa naissance.
Cette table-ronde associera plusieurs spécialistes de son œuvre. Après avoir rappelé le personnage historique, ils débattront ensemble de son héritage dans la pensée laïque et la théologie protestante contemporaine.
Pierre-Olivier Léchot (IPT), Sébastien Castellion, un « illustre inconnu ».
Anne-Claire Husser (ESPE Paris), le Castellion de Ferdinand Buisson, une appropriation protestante orientée ?
Valentine Zuber (EPHE), Le Castellion de Stefan Zweig et son commanditaire : Jean Schorer ou l’arroseur arrosé.
André Gounelle (IPT), Les multiples facettes de l’œuvre de Sébastien Castellion récemment revisitées.
Pour toute information complémentaire, s’adresser à :
P.-O.Léchot (Pierre-olivier.lechot@iptheologie.fr) ou V. Zuber (valentine.zuber@ephe.sorbonne.fr)