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BRENÉ BROWN LA FORCE L IMPERFEC TION LES 10 CLÉS POUR VIVRE PLEINEMENT SA VIE BEST-SELLER DU NEW YORK TIMES

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BRENÉ BROWN

LA FORCE

L’IMPERFECTION DE

LES 10 CLÉS POUR VIVRE PLEINEMENT SA VIE

L’IMPERFECTION LA FORCE

DE

BEST-SELLER DU NEW YORK TIMES

● Cultiver l’authenticité

● Cultiver la compassion envers soi-même

● Cultiver un esprit résilient

● Cultiver le calme et l’immobilité

● Cultiver un travail porteur de sens

● Etc.

Brené Brown,chercheuse et professeur à l’Université de Houston au Texas, est aussi une conférencière réputée, notamment intervenue lors des célèbres confé- rences TED pour parler du pouvoir de la vulnérabilité. Ce livre de référence es t un best-seller du New York Times.

photographie : © kim sayer gettyimages

Vous voulez vivre une vie authentique, sans préjugés et sans le poids du regard des autres ? Une vie où vous pourrez vous affirmer pleine- ment sans avoir en tête « mais que va-t-on penser de moi » ?

Brené Brown vous donne les clés pour vivre une vie en accord avec vous-même et avec vos envies :

LÂCHEZ PRISE SUR CE QUE VOUS PENSEZ DEVOIR ÊTRE ET SOYEZ QUI VOUS ÊTES !

LA FORCE DE L’IMPERFECTION

BROWNBRENÉ

LA F O RC E D E L’ IM PE RF EC TI O N LA F O RC E D E L’ IM PE RF EC TI O N

LA FORCE DE L’IMPERFECTION

La Force de l imperfection_Mise en page 1 13/01/14 12:19 Page1

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BRENÉ BROWN

LA FORCE

L’IMPERFECTION DE

LES 10 CLÉS POUR VIVRE PLEINEMENT SA VIE

L’IMPERFECTION LA FORCE

DE

BEST-SELLER DU NEW YORK TIMES

● Cultiver l’authenticité

● Cultiver la compassion envers soi-même

● Cultiver un esprit résilient

● Cultiver le calme et l’immobilité

● Cultiver un travail porteur de sens

● Etc.

Brené Brown, chercheuse et professeur à l’Université de Houston au Texas, est aussi une conférencière réputée, notamment intervenue lors des célèbres confé- rences TED pour parler du pouvoir de la vulnérabilité. Ce livre de référence es t un best-seller du New York Times.

ISBN 978-2-84899-672-1

photographie : © kim sayer gettyimages

Vous voulez vivre une vie authentique, sans préjugés et sans le poids du regard des autres ? Une vie où vous pourrez vous affirmer pleine- ment sans avoir en tête « mais que va-t-on penser de moi » ?

Brené Brown vous donne les clés pour vivre une vie en accord avec vous-même et avec vos envies :

LÂCHEZ PRISE SUR CE QUE VOUS PENSEZ DEVOIR ÊTRE ET SOYEZ QUI VOUS ÊTES !

LA FORCE DE L’IMPERFECTION

BROWNBRENÉ

LA F O RC E D E L’ IM PE RF EC TI O N LA F O RC E D E L’ IM PE RF EC TI O N

LA FORCE DE L’IMPERFECTION

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Internet. Vous pourrez également lire des extraits de tous nos livres, recevoir notre lettre d’information et acheter directement les ouvrages qui vous intéressent, en papier et en numérique !

À bientôt sur www.editionsleduc.com

Découvrez également toujours plus d’astuces et de bons conseils malins sur www.quotidienmalin.com et www.facebook.com/QuotidienMalin.

L’édition originale de cet ouvrage a été publiée sous le titre The Gifts of Imperfection

© 2010 par Brené Brown

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sabine Rolland

Maquette : Sébastienne Ocampo

© 2014 Quotidien Malin, une marque des éditions Leduc.s 17, rue du Regard

75006 Paris – France E-mail : info@editionsleduc.com

ISBN : 978-2-84899-672-1

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force La de

L’imperfection

Brené Brown

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Sommaire

Préface 7

introduction – La plénitude 17

Le courage, la compassion et la connexion

Les trésors cachés de l’imperfection 27

explorer le pouvoir de l’amour, du sentiment d’appartenance

et de l’estime de soi 49

Ce qui nous empêche de vivre et d’aimer pleinement 61 Étape 1. Cultiver l’authenticité

Ne plus se préoccuper de ce que les autres pensent 87 Étape 2. Cultiver la compassion envers soi-même

Se débarrasser du perfectionnisme 97

Étape 3. Cultiver un esprit résilient

Dire stop à l’apathie et à l’impuissance 109 Étape 4. Cultiver la gratitude et la joie

Se libérer du sentiment de manque et de la peur de

l’obscurité 127

Étape 5. Cultiver l’intuition et s’en remettre à sa foi

Se défaire de son besoin de certitude 139

Étape 6. Cultiver la créativité

Cesser de se comparer 147

Étape 7. Cultiver le jeu et le repos

Laisser tomber l’épuisement comme symbole de réussite et la

productivité comme critère de valeur 155

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Étape 8. Cultiver le calme et l’immobilité

Abandonner l’anxiété comme mode de vie 165

Étape 9. Cultiver un travail porteur de sens

S’affranchir des doutes sur soi-même et de ce qu’on devrait

être 173

Étape 10. Cultiver le rire, le chant et la danse

Lâcher prise sur le besoin de se contrôler et de tout maîtriser 181 Conclusion 191 Comment je suis devenue chercheuse et quelle est ma méthode À l’attention des intrépides et des accros à la méthodologie 195 remerciements 201

au sujet de l’auteure 203

Table des matières 205

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PrÉfaCe

S’approprier son histoire et s’aimer soi-même est ce qu’il y a de plus courageux à entreprendre.

U

ne fois que vous avez identifié une tendance, un schéma, vous ne pouvez plus l’ignorer. Croyez-moi, ce n’est pas faute d’avoir essayé ! Quand la même vérité se répète sans cesse, il est difficile de prétendre qu’il ne s’agit que d’une coïncidence. Par exemple, quels que soient mes efforts pour me convaincre que je peux me contenter de six heures de sommeil, si je dors moins de huit heures par nuit je suis impatiente, anxieuse et en manque de sucre. Je suis configurée ainsi. J’ai également une très forte tendance à la procrastination : je repousse sans cesse le moment d’écrire en réaménageant toute ma maison et en consacrant beaucoup trop de temps et d’argent à l’achat de fournitures de bureau et d’organiseurs. C’est systématique chez moi.

Pourquoi nous est-il impossible d’ignorer nos tendances ? De faire comme si elles n’existaient pas ? Parce que notre cerveau est conçu pour rechercher ces mêmes tendances, ces schémas, ainsi que pour leur attribuer une signification. L’être humain est une espèce qui crée du sens. Et, pour le meilleur ou pour le pire, mon cerveau est parfaitement réglé pour fabriquer du sens.

Je l’ai entraîné à ce travail pendant des années, et aujourd’hui, c’est mon gagne-pain.

En tant que chercheuse, j’observe le comportement humain en vue d’identifier et de nommer les connexions, les liens et les

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schémas subtils qui nous aident à donner du sens à nos pensées, nos comportements, nos sentiments et nos émotions.

J’aime mon métier. Traquer les schémas est un travail formidable et si, dans ma vie, j’ai souvent essayé d’ignorer les tendances qui étaient les miennes, c’était uniquement dans ma vie personnelle, où je refusais de voir ce en quoi j’étais vulnérable. Tout a changé en novembre 2006 lorsque les recherches qui ont nourri ce livre m’ont donné une bonne claque. Pour la première fois de ma vie, je voulais à tout prix ignorer mes propres recherches.

Jusqu’alors, j’avais consacré toute ma carrière à l’étude d’émotions difficiles telles que la honte, la peur et la vulnérabilité. J’avais rédigé des travaux universitaires sur le sentiment de honte, élaboré un programme de résistance à la honte destiné aux psychiatres et aux addictologues, et écrit un livre sur le sujet intitulé I Thought It Was Just Me*.

En recueillant des milliers de témoignages d’hommes et de femmes âgés de 18 à 87 ans, j’ai repéré de nouvelles configurations psychiques sur lesquelles je souhaitais en savoir plus. Oui, nous sommes tous aux prises avec la honte et la peur de ne pas être à la hauteur. Oui, nous sommes nombreux à redouter de dévoiler notre véritable moi. Mais, parmi toutes les données collectées,

* Brené Brown, Connections: A 12-Session Psychoeducational Shame-Resilience Curriculum (Center City, MN : Hazelden, 2009) ; Brené Brown, I Thought It Was Just Me (but it isn’t): Telling the Truth About Perfectionism, Inadequacy, and Power (New York : Penguin/Gotham Books, 2007) ; Brené Brown, « Shame Resilience Theory », dans Contemporary Human Behavior Theory: A Critical Perspective for Social Work [éd. rév.], éd. Susan P. Robbins, Pranab Chatterjee et Edward R. Canda (Boston : Allyn and Bacon, 2007) ; Brené Brown, « Shame Resilience Theory: A Grounded Theory Study on Women and Shame », Families in Society, 87, no 1 (2006) : p. 43-52.

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Préface

émergeaient de temps en temps des histoires d’hommes et de femmes qui vivaient des vies aussi étonnantes que magnifiques.

J’ai entendu des témoignages sur le pouvoir extraordinaire qui est celui d’accepter notre imperfection fondamentale et notre vulnérabilité. J’ai appris le lien indissociable qui existe entre la joie et la gratitude, et à quel point des choses que je considère comme allant de soi, tels le repos et le jeu, sont d’une importance aussi vitale que l’alimentation et l’exercice. Ces hommes et ces femmes qui ont participé à mes recherches se faisaient confiance, et ils parlaient d’authenticité, d’amour et d’appartenance d’une manière totalement nouvelle pour moi.

Je souhaitais examiner leurs témoignages comme un tout, alors j’ai pris un papier et un stylo pour écrire la première chose qui me venait à l’esprit : plénitude. Je n’étais pas encore certaine du sens de ce mot, mais je savais que ces histoires étaient celles d’individus qui vivaient et aimaient pleinement.

Je me posais bien des questions sur la plénitude. Quelles étaient les valeurs de ces individus ? À quoi attachaient-ils de l’importance ? Comment parvenaient-ils à un tel degré de résilience dans leur vie ? Quels étaient leurs principaux soucis et comment les géraient- ils ? Sommes-nous tous capables d’atteindre la plénitude ? Que nous faut-il pour cultiver ce dont nous avons besoin ? Quels sont les obstacles ?

Lorsque j’ai commencé à analyser ces nombreux témoignages et à chercher des thèmes récurrents, je me suis aperçue que je pouvais classer les configurations mentales des individus en deux colonnes. La première colonne était remplie de mots tels que mérite, repos, jeu, confiance, foi, intuition, espoir, authenticité, amour, appartenance, joie, gratitude et créativité. La seconde

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colonne contenait des mots tels que perfection, apathie, certitude, épuisement, autosuffisance, contrôle, intégration, jugement et manque.

Je n’en croyais pas mes yeux. Je regardais ces colonnes en marmonnant : « Non, non, non ! Comment est-ce possible ? » Même si j’étais l’auteure de ces deux colonnes, les lire m’a fait un choc. Lorsque je code des données, je me mets en mode

« recherche approfondie ». Mon seul souci est de recueillir avec une exactitude optimale ce que j’ai entendu dans tous ces témoignages.

Je me moque de savoir comment, moi, je dirais les choses, et seul m’importe de savoir comment ces hommes et ces femmes les ont dites. Je me moque de savoir ce que telle ou telle expérience signifierait pour moi : je cherche juste à comprendre ce qu’elle signifiait pour la personne qui me l’a racontée.

Assise à la table du petit déjeuner, j’ai observé ces deux colonnes pendant très longtemps. Mon regard les parcourait en long, en large et en travers. Je me rappelle qu’à un moment donné, j’ai eu les larmes aux yeux et que j’ai mis ma main devant ma bouche, comme si quelqu’un venait de m’annoncer une mauvaise nouvelle.

Et, d’ailleurs, c’était une mauvaise nouvelle. Je pensais que j’allais découvrir que les individus qui aimaient et vivaient pleinement étaient comme moi et faisaient les mêmes choses que moi, à savoir qu’ils travaillaient dur, qu’ils suivaient les règles, qu’ils se montraient persévérants pour réussir ce qu’ils entreprenaient, qu’ils cherchaient sans cesse à mieux se connaître, qu’ils élevaient leurs enfants en suivant à la lettre les conseils lus dans les livres…

Après avoir étudié des sujets difficiles comme la honte pendant dix ans, j’étais convaincue que je méritais de me voir confortée dans l’idée que je vivais « comme il faut ».

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Préface

Mais ce jour-là, j’ai appris une leçon qui a eu sur moi l’effet d’un électrochoc (et ce que j’ai appris ne me quitte plus depuis) :

Il est essentiel de se connaître et de se comprendre soi- même, mais il y a quelque chose d’encore plus essentiel pour atteindre la plénitude : s’aimer soi-même.

La connaissance de soi est importante, mais seulement si l’on fait preuve de bienveillance envers soi-même au cours du processus de découverte de soi. La plénitude intérieure est une démarche qui consiste autant à accueillir à bras ouverts nos fragilités et notre vulnérabilité qu’à développer notre savoir et revendiquer le pouvoir qui est le nôtre.

Et, ce même jour, la leçon qui a sans doute été la plus douloureuse pour moi m’a atteinte en plein cœur, me laissant sans voix : j’ai compris que nous ne pouvions pas donner à nos enfants ce que nous n’avions pas. Là où nous en sommes sur le chemin de la vie et de l’amour « à bras le cœur » est un meilleur indicateur de notre statut de « bon parent » que tout ce que peuvent nous apprendre les livres sur ce sujet.

Ce chemin vers la plénitude est effectué à parts égales par le cœur et par l’esprit et, en ce triste jour de novembre, j’ai pris conscience que je n’avais pas assez travaillé la voie du cœur.

J’ai fini par me lever de ma chaise, prendre le stylo qui était sur la table, tirer un trait sous la liste des termes de la colonne de droite et inscrire le mot « moi » sous ce trait. La somme totale des mots de cette colonne semblait parfaitement refléter mes combats intérieurs.

J’ai croisé mes bras sur ma poitrine, très fort, je me suis rassise dans mon fauteuil, bien calée au fond, et j’ai pensé : « Ma vie

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ressemble exactement à la colonne de droite. Je suis passée à côté de l’essentiel. »

J’ai fait les cent pas dans la maison pendant une vingtaine de minutes en essayant d’oublier et d’effacer ce que je venais de découvrir, mais les mots ne s’en allaient pas. Je ne pouvais pas revenir en arrière, alors voilà ce que j’ai fait : j’ai plié mon papier en quatre et je l’ai mis dans une boîte en plastique que j’ai glissée sous mon lit, à côté des cadeaux de Noël que j’avais préparés. Je n’allais pas ouvrir cette boîte avant mars 2008.

Ensuite, j’ai cherché un bon thérapeute pour me livrer à un sérieux travail d’introspection qui a duré une année et changé ma vie pour toujours. Je ris encore en repensant à ma première séance chez Diana. Diana, ma thérapeute, la thérapeute de nombreux thérapeutes, a commencé la séance par sa question habituelle : « Que puis-je faire pour vous ? » J’ai sorti la liste sur laquelle j’avais recopié les termes de la colonne de gauche et je lui ai répondu d’un ton neutre : « J’ai besoin de développer ce qui figure sur cette liste. Des conseils et des outils spécifiques m’aideraient. Rien de grave. Rien de terrible dans l’enfance. » L’année 2007 m’a paru interminable. J’y fais tendrement référence sur mon blog en la qualifiant d’année d’Éveil Spirituel. Je l’ai ressentie comme une véritable dépression, mais Diana y a vu un éveil spirituel. Je pense que nous avions raison toutes les deux. D’ailleurs, je me demande s’ils ne sont pas indissociables, finalement.

Bien sûr, ce n’est pas une coïncidence si mon « électrochoc » suivi d’une terrible prise de conscience s’est produit en novembre 2006. Toutes les conditions étaient réunies : j’avais les nerfs à vif à cause de mon nouveau régime sans sucre et sans gluten, j’étais à quelques jours de mon anniversaire (toujours une période

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Préface

contemplative pour moi), je présentais tous les symptômes du burn out et j’entrais chez les quinquagénaires.

On appelle généralement ce tournant de la vie la « crise » de la cinquantaine, mais ce n’est pas une crise à mes yeux. C’est plutôt

« l’heure de vérité » – un moment de l’existence où vous vous sentez désespérément poussé à vivre la vie que vous voulez vivre et non celle que vous êtes supposé suivre. Il s’agit d’une période où l’univers vous met au défi de lâcher prise sur ce que vous pensez devoir être pour accepter d’être pleinement vous-même.

La cinquantaine est sans nul doute une période charnière, mais il existe d’autres « crises » – crises au sens de « moments de décision », « opportunités » – auxquelles nous sommes confrontés au cours de notre vie :

• un mariage ;

• un divorce ;

• la naissance d’un enfant ;

• une convalescence ;

• un déménagement ;

• le départ des enfants ;

• la retraite ;

• le deuil ou un traumatisme ;

• un travail abrutissant.

L’univers n’est pas avare de ce genre de « sonneries du radio- réveil », si vous me permettez cette image. Mais c’est nous qui sommes prompts à appuyer sur le bouton d’arrêt.

Le travail que j’ai dû accomplir s’est révélé complexe, difficile et de grande ampleur. J’ai fourni de gros efforts jusqu’à ce qu’un jour, épuisée et encore en plein chantier intérieur, je me sois dit :

« C’est drôle, je me sens différente. Je me sens joyeuse et réelle.

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J’ai encore des peurs, mais je me sens aussi pleine de courage.

Quelque chose a changé et je le ressens profondément. »

J’étais en meilleure santé, plus joyeuse et plus reconnaissante que jamais. Je me sentais plus calme, plus ancrée et beaucoup moins anxieuse. J’avais retrouvé ma créativité, je m’étais reconnectée à ma famille et à mes amis sur de nouvelles bases et, surtout, je me sentais vraiment bien dans ma peau pour la première fois de ma vie.

J’ai appris à me préoccuper davantage de mon ressenti que de ce que les autres peuvent penser. J’étais en train de fixer de nouvelles limites et je commençais à me débarrasser de mon besoin de plaire, de réussir et d’être parfaite. Je me suis mise à dire « non » au lieu de répondre « bien sûr ! » (pour m’en vouloir ensuite d’avoir dit oui). Lorsqu’on me proposait quelque chose qui me plaisait, je disais carrément « oh oui ! » plutôt que « ça me tenterait bien, mais j’ai beaucoup de travail » ou « d’accord, mais quand je serai… plus mince/moins occupée/mieux préparée ».

Au cours de ma psychothérapie, alors que je cheminais sur ma propre voie vers la plénitude en compagnie de Diana, j’ai lu une quarantaine de livres, y compris tous les témoignages d’éveil spirituel qui me tombaient sous la main. Ces ouvrages m’ont beaucoup aidée, mais j’avais besoin d’un guide pour m’inspirer, me donner les ressources nécessaires et servir de compagnon au voyage de mon âme, si l’on peut dire.

Un jour, en regardant l’énorme pile de livres en équilibre précaire sur ma table de nuit, j’ai eu le déclic ! J’ai pensé : « Je veux raconter mon histoire. Je vais raconter comment une universitaire cynique, une madame je-sais-tout, est devenue exactement le stéréotype qu’elle a tourné en ridicule toute sa vie. Et puis comment je suis devenue cette quinquagénaire remise d’une dépression, attentive à

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Préface

sa santé, créative, ouverte sur les autres et en recherche spirituelle, cette femme qui passe des journées entières à se pencher sur la grâce, l’amour, la gratitude, la créativité ou l’authenticité, et qui est heureuse au-delà de tout ce qu’elle pouvait imaginer. » Je me rappelle également avoir pensé : « Avant d’écrire mon histoire, je dois m’appuyer sur toutes les recherches que j’ai effectuées pour écrire un guide sur la plénitude ! » Dès le milieu de l’année 2008, j’avais rempli trois grosses boîtes de calepins, de cahiers et de données de toutes sortes. J’avais aussi passé des heures sur de nouvelles recherches. J’avais tout ce qu’il me fallait, y compris un immense désir d’écrire le livre que vous avez entre les mains.

En ce jour de novembre fatidique, lorsque j’ai regardé la fameuse colonne de droite et pris conscience que je ne vivais pas et n’aimais pas pleinement, je n’étais pas encore totalement convaincue. Voir ces mots écrits n’était pas suffisant pour y croire vraiment. Je devais creuser beaucoup plus profondément et faire le choix conscient de croire… de croire en moi-même et en la possibilité de vivre une vie différente. Aujourd’hui, après bien des questionnements, beaucoup de larmes et une multitude de moments heureux, je sais que croire m’a aidée à voir.

Je vois maintenant que cultiver la plénitude dans sa vie ne veut pas dire s’efforcer d’atteindre une destination, mais marcher vers une étoile dans le ciel. Nous n’arrivons jamais vraiment là où nous voulons aller, mais nous sommes intimement convaincus que nous cheminons dans la bonne direction.

Je me rends compte, à présent, que des cadeaux du ciel comme le courage, la compassion et la connexion ne sont possibles que si on les pratique. Chaque jour qui passe.

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Je sais aujourd’hui que tout le travail en dix étapes qui consiste à cultiver ces dons du ciel et à lâcher prise sur ce qui fait obstacle à la plénitude n’est pas une « liste des choses à faire ». Ce n’est pas quelque chose que nous exécutons ou que nous acquérons, puis que nous rayons de notre liste. C’est le travail de toute une vie. C’est un travail de l’âme.

Avant, pour moi, croire, c’était voir. Cette fois, il m’a fallu d’abord croire pour voir ensuite que nous pouvons vraiment nous transformer, nous-mêmes, notre famille et notre communauté.

Nous devons simplement trouver le courage de vivre et d’aimer sans retenue, le cœur grand ouvert. C’est un honneur de faire ce voyage vers la plénitude avec vous !

(19)

inTroduCTion La PLÉniTude

L

a plénitude, c’est d’abord s’engager dans l’existence avec une estime de soi suffisante. C’est cultiver le courage, la compassion et la connexion aux autres pour se réveiller le matin en se disant : « Quoi que je fasse dans la journée et même si je ne fais pas tout, je suis digne d’estime. » C’est aller se coucher le soir en pensant : « Oui, je suis imparfait, vulnérable et parfois rempli de craintes, mais je n’en suis pas moins courageux, digne d’être aimé et de me sentir en lien avec les autres. »

Le voyage

La plénitude n’est pas un choix ponctuel, mais un processus. En réalité, je pense que c’est le voyage de toute une vie. Mon objectif est d’apporter de la conscience et de la clarté à cette constellation de choix qui mènent à la plénitude et de partager ce que j’ai appris de ces hommes et de ces femmes qui se sont engagés à vivre et à aimer pleinement.

Avant de commencer un voyage, et notamment celui que je vous propose ici, il est important de savoir ce qu’il faut emporter. De quoi ai-je besoin pour vivre et aimer dans le respect et l’estime de moi-même ? Comment puis-je accepter l’imperfection ? Comment puis-je cultiver ce dont j’ai besoin et me débarrasser de tout ce qui me freine ? Les réponses à ces questions sont le courage,

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la compassion et la connexion – les bagages nécessaires pour accomplir mon voyage. Ou ma boîte à outils, si vous préférez.

Si vous êtes en train de vous dire : « Génial ! J’ai juste besoin d’être un super-héros pour combattre le perfectionnisme et tout sera merveilleux », je comprends votre réaction. Le courage, la compassion et la connexion vous apparaissent comme de nobles idéaux. Alors qu’en réalité, ce sont des pratiques quotidiennes qui, avec un entraînement suffisant, apportent de grands bienfaits dans votre vie.

Et la bonne nouvelle, c’est que ce sont nos fragilités qui nous obligent à faire appel à ces outils étonnants. Parce que nous sommes des êtres humains et donc merveilleusement imparfaits, nous devons nous exercer chaque jour à utiliser les outils dont nous disposons. C’est ainsi que le courage, la compassion et la connexion deviennent des dons du ciel – les dons du ciel de l’imperfection.

Voici ce que vous allez trouver dans les pages qui suivent. Dans le premier chapitre, j’explique ce que j’ai appris du courage, de la compassion et de la connexion, et comment ils peuvent vraiment vous aider à développer votre estime personnelle.

Une fois que nous connaissons les outils que nous allons employer au cours de ce voyage, nous pouvons entrer dans le vif du sujet.

Dans le deuxième chapitre, il est question d’amour, de sentiment d’appartenance et d’estime de soi. Je réponds à certaines des questions les plus difficiles que je me suis posées dans ma vie : Qu’est-ce que l’amour ? Pouvons-nous aimer quelqu’un et le trahir ? Pourquoi notre besoin constant de trouver notre place sabote-t-il notre capacité à éprouver un véritable sentiment d’appartenance ? Pouvons-nous aimer nos proches, notamment notre partenaire et nos enfants, plus que nous-mêmes ? Comment

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introduction – La plénitude

définissons-nous l’estime de soi et pourquoi sommes-nous prêts à tout pour l’obtenir alors qu’elle est là et qu’il suffit de croire en nous, tout simplement ?

Nous rencontrons des obstacles dans chacun de nos voyages, et le chemin vers la plénitude ne fait pas exception. Dans le troisième chapitre, nous allons explorer les principaux obstacles à cette plénitude de vie et d’amour, et les différentes stratégies que nous pouvons mettre en œuvre pour les surmonter efficacement et cultiver un esprit résilient.

À partir de là, nous allons examiner les dix étapes qui jalonnent le chemin vers la plénitude, les pratiques quotidiennes qui nous montrent la voie à suivre et nous aident à aller dans la bonne direction. Il y a un chapitre par étape, et chaque chapitre renferme des témoignages, des définitions, des citations et de nombreuses idées pour faire des choix clairs et inspirés dans notre manière de vivre et d’aimer.

Définir Les concepts

Ce livre est rempli de grands concepts, de termes très généraux tels que « amour », « sentiment d’appartenance » ou « authenticité ».

Je pense qu’il est essentiel de définir ces mots très vagues qu’on emploie à tour de bras mais qu’on explique rarement. Et je pense que de bonnes définitions doivent être accessibles à tous et pouvoir se traduire en actes. J’ai essayé de décortiquer chaque terme pour l’expliquer ensuite, comme s’il s’agissait de démonter un mécanisme pour en examiner les différentes pièces. Lorsque nous creusons en profondeur pour savoir ce qui se cache derrière ces nobles termes, nous mettons au jour les activités et les expériences quotidiennes qui font fonctionner le cœur en mode plénitude et

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découvrons comment chaque personne définit ce qui motive ses actes, ses croyances et ses émotions.

Par exemple, à chaque fois que l’un des participants à mes recherches me parlait d’un concept tel que l’amour, je prenais soin de définir avec lui ce qu’il entendait par ce terme et l’expérience qu’il en avait. Tantôt cela nous obligeait à mettre au point de nouvelles définitions (de l’amour, notamment, et de bien d’autres concepts), tantôt je consultais la littérature existante pour trouver des définitions capables de saisir au mieux ce que le concept signifiait concrètement pour la personne. Le concept du jeu en est un bon exemple. En effet, le jeu est un composant essentiel de la plénitude, et lorsque j’ai étudié le sujet, j’ai découvert les travaux étonnants du docteur Stuart Brown*.Ainsi, au lieu de créer une nouvelle définition du terme, j’indique les références de ces recherches parce qu’elles reflètent exactement ce que j’ai appris de mon côté.

Je suis consciente du fait que les définitions peuvent être contestées et susciter le désaccord, mais cela ne me gêne pas. Je préfère que nous débattions de la signification de tel ou tel terme important que de ne pas en parler du tout. Nous avons besoin d’un langage commun pour nous aider à accéder à la conscience et à la compréhension, indispensables à la plénitude.

* Stuart Brown avec Christopher Vaughan, Play: How It Shapes the Brain, Opens the Imagination, and Invigorates the Soul (New York : Penguin Group, 2009).

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introduction – La plénitude

choisir De ne pLus surexpLoiter ses ressources

Début 2008, alors que mon blog n’en était encore qu’à ses balbutiements, j’ai mis en ligne un billet sur la nécessité d’arrêter ce que j’appelle la « surexploitation de mes ressources ». Vous savez ce que signifie puiser dans vos dernières réserves d’énergie pour accomplir vos tâches coûte que coûte ? Vous comptez sur votre « roue de secours » intérieure quand vous êtes trop exténué pour vous lever une nouvelle fois au milieu de la nuit, pour lancer encore et encore une nouvelle lessive, pour attraper votre avion à la dernière minute, pour répondre une énième fois au téléphone ou pour tout accomplir parfaitement avec un grand sourire alors que vous n’auriez qu’une envie : dire merde et vous planquer sous les couvertures.

Nous sur-sollicitons nos ressources intérieures pour continuer d’avancer lorsque nous sommes épuisés et débordés, quand nous avons trop de choses à faire et pas assez de temps pour nous occuper de nous.

Dans le billet en question, j’ai expliqué que j’avais décidé d’arrêter de surexploiter mes ressources. Je m’étais promis que, quand je serais vidée émotionnellement, physiquement et spirituellement, j’essaierais de ralentir le rythme au lieu de pousser la machine à fond pour faire face à tout prix. J’ai tenu un moment, mais ma roue de secours intérieure me manquait. J’en avais besoin quand je me sentais au bout du rouleau. Il me fallait un outil pour m’en sortir. C’est alors que j’ai repris mes recherches pour essayer de trouver une roue de secours qui ressemblerait davantage à un ballon d’oxygène, des solutions plus en accord avec cette plénitude à laquelle j’aspirais. Il y avait peut-être mieux que de fonctionner continuellement en surrégime.

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Et voilà ce que j’ai découvert : les hommes et les femmes qui vivent et aiment pleinement puisent aussi dans leurs réserves. Mais ils mobilisent leurs ressources différemment. Lorsqu’ils sont épuisés et submergés, ils :

• mettent de l’ordre dans leurs pensées et leurs comportements par la prière et la méditation ou formulent clairement leurs intentions ;

• trouvent l’inspiration pour faire des choix nouveaux et différents ;

• agissent.

Depuis que j’ai fait cette découverte, je mobilise mes ressources autrement et les résultats sont étonnants. Récemment, j’étais perdue dans le cyberbrouillard. Au lieu de travailler, je me laissais bercer bêtement par la Toile, au rythme de mes clics de souris, en jouant sur Facebook – une activité ni relaxante ni productive, juste bonne à vous pomper tout votre temps et toute votre énergie.

J’ai essayé ma nouvelle roue de secours intérieure et ses trois mots-clés – clarification, inspiration et action. Je me suis dit : « Si tu as besoin de recharger tes batteries et si tu trouves amusant et détendant de te perdre en ligne, alors fais-le. Si ce n’est pas le cas, choisis quelque chose qui te relaxe. Trouve une activité qui t’inspire et te donne de la joie, et non qui t’abrutisse. Et puis lève-toi et joins le geste à la parole ! » J’ai éteint mon ordinateur, récité une petite prière pour ne pas oublier d’être indulgente envers moi-même et regardé un film qui traînait sur mon bureau depuis plus d’un mois. C’est exactement ce dont j’avais besoin.

Je ne me suis pas forcée à me mettre au travail ou à entreprendre quelque chose de productif. Mais j’ai délibérément choisi de faire quelque chose qui m’a fait du bien et redonné de l’énergie.

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introduction – La plénitude

Chaque étape se termine par un encadré intitulé « Comment je mobilise mes ressources intérieures » – des stratégies qui me permettent de formuler clairement mes intentions, de trouver l’inspiration et d’agir en conséquence. Et je vous encourage à trouver les vôtres, celles qui constitueront votre propre roue de secours. Ma nouvelle roue de secours intérieure s’est avérée tellement plus efficace que le forcing que je m’imposais continuellement !

ce que je souhaite vous apporter

Ce livre renferme des sujets d’une grande force tels que la compassion envers soi-même, l’acceptation et la gratitude. Je ne suis pas la première à évoquer ces thèmes, et certainement pas avec l’intelligence la plus brillante et la plume la plus talentueuse.

En revanche, je suis la première à expliquer comment ces notions fonctionnent séparément et ensemble pour vous donner accès à la plénitude. Et, surtout, je pense être la première à aborder ces sujets du point de vue de quelqu’un qui a étudié la honte et la peur pendant des années.

Je ne vous dis pas combien de fois j’ai voulu abandonner mes recherches sur la honte. Il est extrêmement difficile de consacrer sa carrière à l’étude de sujets aussi rebutants. À plusieurs occasions, j’ai levé les bras au ciel en me disant : « J’abandonne, c’est trop dur. Il y a tellement de choses plus agréables à étudier. Je veux faire autre chose ! » Pour tout vous dire, je n’ai pas choisi de me pencher sur la honte et la peur. Ce sont les recherches qui m’ont choisie.

Aujourd’hui, je sais pourquoi. C’est ce dont j’avais besoin – professionnellement et personnellement – pour me préparer à mes futures recherches sur la plénitude. Nous pouvons parler

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de courage, d’amour et de compassion pendant des heures, mais si nous ne sommes pas prêts à voir en face ce qui nous empêche de les mettre en pratique dans notre vie quotidienne, nous ne changerons jamais. Jamais.

C’est bien beau le courage, mais il nous demande de nous débarrasser de l’opinion ou du jugement des autres, et pour la plupart d’entre nous, c’est une perspective angoissante. La compassion ? Nous la recherchons tous, mais sommes-nous prêts à examiner la raison pour laquelle fixer des limites et dire non est l’un de ses aspects essentiels ? Sommes-nous disposés à répondre non à notre interlocuteur, même si nous le décevons ? Le sentiment d’appartenance est une composante fondamentale de la plénitude, mais nous devons commencer par nous accepter nous-mêmes – pourquoi est-ce si difficile ?

Avant de me mettre à écrire, je me demande toujours : « Pourquoi ce livre vaut-il la peine d’être écrit ? Qu’est-ce que j’espère apporter aux lecteurs ? » Paradoxalement, je pense que la meilleure contribution que je puisse faire aux discussions sur l’amour, le sentiment d’appartenance et l’estime de soi provient de mes recherches sur la honte et de ce que j’en ai tiré.

Comprendre pleinement comment la honte nous colle à la peau, comment la peur et le manque d’estime personnelle nous maintiennent sous leur joug me permet d’aller plus loin que vous présenter de belles et nobles idées ; cette compréhension m’aide à faire partager de véritables stratégies qui changent la vie. Si nous voulons savoir pourquoi nous avons tellement peur de montrer qui nous sommes vraiment, nous devons comprendre le pouvoir de la honte et de la peur. Si nous sommes incapables de nous mesurer à la petite voix intérieure qui nous dit : « Tu n’es jamais assez bien » ou « Pour qui te prends-tu ? », nous ne pourrons jamais avancer.

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introduction – La plénitude

Je regrette seulement de ne pas avoir su, à l’époque où j’étudiais la honte et où je vivais de terribles moments de désespoir et de découragement, ce que je sais maintenant. Si je pouvais revenir en arrière et me murmurer à l’oreille, je me dirais ce que je vous dis maintenant :

Nous approprier notre histoire peut être difficile, mais pas autant que de passer notre vie à la fuir. Il est risqué d’accueillir nos fragilités à bras ouverts, mais pas aussi dangereux que de renoncer à l’amour, au sentiment d’appartenance et à la joie – les expériences qui nous rendent les plus vulnérables. Ce n’est qu’en ayant le courage d’explorer l’obscurité que nous découvrirons le pouvoir infini de notre lumière.

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Le Courage,

La ComPaSSion eT La Connexion

Les trésors cachés de L’imperfection

N

ous cultivons notre estime personnelle en pratiquant le courage, la compassion et la connexion au quotidien.

Le mot-clé est pratique. Mary Daly, théologienne, écrit : « Le courage, c’est un habitus, une habitude, une vertu : vous êtes courageux si vous avez des actes courageux. C’est comme apprendre à nager en nageant. Vous apprenez le courage en l’exerçant. » Cela vaut également pour la compassion et la connexion. Nous faisons entrer la compassion dans notre vie en faisant preuve de compassion envers nous-mêmes et envers les autres, et nous nous sentons connectés quand nous allons vers les autres pour entrer en relation avec eux.

Avant de définir ces concepts et d’expliquer leur fonctionnement, j’aimerais vous montrer comment ils vont de pair dans la vie quotidienne lorsqu’on les pratique. Je vais vous raconter une histoire personnelle sur le courage d’aller vers l’autre, la compassion qui naît de dire « j’en suis passé par là » et les connexions qui alimentent notre estime de nous-mêmes.

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La tempête De La honte

Il y a quelque temps, la directrice d’une grande école primaire publique et le président de l’association des parents d’élèves m’ont invitée à discuter avec un groupe de parents sur la relation entre la capacité à rebondir et ses limites. À l’époque, je recueillais des données sur le concept de plénitude appliqué à l’éducation des enfants et aux écoles, et j’étais donc ravie de cette opportunité.

Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait.

À l’instant où je suis entrée dans la salle de classe, j’ai ressenti une atmosphère très étrange. Les parents semblaient dans tous leurs états, à la fois inquiets et agités. J’en ai fait part à la directrice, mais elle s’est contentée de hausser les épaules et de s’éloigner.

Le président de l’association des parents d’élèves ne m’a fourni aucune explication non plus. Je l’ai mis sur le compte de ma propre nervosité et j’ai essayé de ne plus y penser.

J’étais assise au premier rang quand la directrice m’a présentée aux parents. C’est toujours une expérience très éprouvante pour moi. Quelqu’un est en train d’énoncer la liste de mon parcours professionnel pendant que je fais tout pour me retenir de vomir et de prendre la fuite. Et la présentation de la directrice n’a fait que renforcer mon état ; je n’avais jamais vécu cela.

Elle disait : « Vous n’allez sans doute pas apprécier ce que vous allez entendre ce soir, mais nous devons écouter le docteur Brown pour le bien de nos enfants. Le docteur Brown est là pour transformer notre école et notre vie ! Elle va nous éclairer et nous mettre dans le droit chemin, que cela nous plaise ou non ! » Elle parlait d’une voix forte et agressive, comme si elle avait les nerfs en pelote. J’avais l’impression qu’elle me présentait pour participer à un spectacle de catch ! Il ne manquait plus que la musique à fond et les stroboscopes.

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Le courage, la compassion et la connexion

Avec le recul, je me dis que j’aurais dû monter sur l’estrade et expliquer : « Je me sens très mal à l’aise. Je suis très heureuse d’être parmi vous ce soir, mais je ne suis certainement pas là pour vous mettre dans le droit chemin. Et je ne voudrais surtout pas que vous pensiez que je vais essayer de transformer votre école en une heure. »

Mais je n’ai rien fait. Je me suis mise à parler en mettant en avant le fait que je n’étais pas seulement une chercheuse, mais aussi un parent, avec toutes les difficultés propres à ce rôle. Je ne dissimulais pas ma vulnérabilité. Mais le sort en était jeté. Ces parents n’étaient pas réceptifs. Au contraire, je les voyais même me lancer des regards furieux.

Un homme, assis juste en face de moi, avait les bras croisés sur la poitrine et les mâchoires si serrées que les veines de son cou ressortaient. Toutes les trois ou quatre minutes, il remuait sur sa chaise, roulait des yeux et soupirait – je n’avais jamais entendu quelqu’un soupirer aussi fort. C’était un soupir si sonore qu’il ressemblait plutôt à un « hum ! » traduisant sa profonde réticence. Son comportement était tellement hostile que les autres parents assis à côté de lui en étaient visiblement très gênés.

Certes, personne ne me réservait un accueil positif, sans que je comprenne pourquoi, mais cet homme rendait la soirée vraiment insupportable pour nous tous.

J’ai l’habitude d’enseigner et d’animer des groupes et, en général, je sais gérer sereinement ce genre de situation. Lorsque quelqu’un exerce une influence perturbatrice, vous n’avez que deux solutions : l’ignorer ou faire une pause et aller lui parler en tête à tête de son attitude déplacée. Mais j’étais tellement déroutée par cette expérience étrange que j’ai adopté la pire des attitudes : vouloir l’impressionner.

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Je me suis mise à parler plus fort et à prendre un ton beaucoup plus animé. J’ai cité des études et des statistiques à faire froid dans le dos à n’importe quel parent. J’ai été d’une franchise brutale en leur balançant : « Vous avez intérêt à m’écouter si vous ne voulez pas que vos enfants tournent mal, redoublent ou se droguent. » Rien. Aucune réaction. Pas un petit signe de tête ni une grimace.

J’ai juste réussi à ce que les autres parents, déjà de mauvais poil, repartent la peur au ventre. Ce fut un désastre. Tenter de récupérer ou de gagner à sa cause une personne de ce genre est toujours une erreur, car vous sacrifiez votre authenticité. Vous cessez de croire que vous valez quelque chose et vous vous démenez comme un diable pour prouver votre valeur.

À l’instant où mon intervention s’est terminée, j’ai pris mes affaires et me suis dépêchée de rejoindre ma voiture. En sortant du parking, j’avais le visage en feu. Je me sentais honteuse, minable, et mon cœur battait la chamade. J’essayais de repousser les images, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me repasser le film. La tempête de la honte se préparait.

Lorsque les vents de la honte soufflent violemment autour de moi, il m’est quasiment impossible de prendre du recul ou de me rappeler un aspect positif de moi-même. J’entendais ma petite voix intérieure me dire : « Quelle idiote je suis ! Pourquoi ai-je fait cela ? »

Heureusement, grâce à tout le travail que j’ai effectué sur moi- même et à mes recherches, je suis capable de reconnaître la honte lorsqu’elle me submerge. D’abord, je peux identifier les symptômes physiques – la bouche sèche, le temps qui ralentit, les images obsessionnelles, le visage en feu et le cœur qui bat. Je sais que le besoin de me repasser indéfiniment le film douloureux dans ma tête est un signal d’avertissement.

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Le courage, la compassion et la connexion

Je sais aussi que la meilleure chose à faire dans ces cas-là semble totalement contraire à ce qu’on pourrait croire : faire preuve de courage et solliciter une oreille attentive ! Nous devons nous approprier notre histoire et la partager avec quelqu’un qui a mérité le droit de l’écouter, quelqu’un sur lequel nous pouvons compter pour réagir avec compassion. Il nous faut du courage, de la compassion et de la connexion. Et le plus tôt possible.

La honte nous empêche d’aller vers l’autre pour lui raconter notre histoire. Elle déteste les mots. Elle ne peut pas survivre au fait d’être partagée. La honte aime le secret. La réaction la plus dangereuse après avoir éprouvé de la honte est de dissimuler ou d’enterrer notre histoire. Lorsque nous enfouissons notre histoire au plus profond de nous, la honte forme des métastases. Je me rappelle avoir crié tout haut : « J’ai besoin de parler à quelqu’un tout de suite. Sois courageuse, Brené ! »

Malheureusement, nous ne pouvons pas faire appel à n’importe qui. Ce n’est pas si simple. J’ai beaucoup de bons amis, mais seulement une poignée de personnes sur lesquelles je peux compter pour faire preuve de compassion quand je suis en proie à un terrible sentiment de honte.

Si nous partageons notre honte avec la mauvaise personne, cela peut nous faire plus de mal que de bien. Dans une situation de ce type, il nous faut une connexion qui tienne la route – l’équivalent d’un arbre robuste solidement planté dans le sol. Évitons à tout prix les cas de figure suivants :

• L’ami qui écoute votre histoire et se sent honteux pour vous.

Il a le souffle coupé en vous écoutant et confirme que ce qui s’est passé a dû être horrible pour vous, en effet. Puis un silence pénible s’installe. Alors c’est à vous de dédramatiser la situation, de détendre l’atmosphère et de dissiper cette gêne que vous sentez chez lui.

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La force de l’imperfection Brené Brown

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