M
J EAN -B LAISE G RIZE
Logique et algèbre de Boole
Mathématiques et sciences humaines, tome 14 (1966), p. 9-21
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1966__14__9_0>
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LOGIQUE ET ALGEBRE DE BOOLE
Jean-Bla ise GRIZE
i ,
R,ESUME
rr
1. Dans
lequel
lalogique
despropositions
estprésentée
comme un calcul(aspect syntaxique).
2. Où l’onexplique quelles
sont les relations entre le cal- culqui précède
etl’algèbre
de Boole. 3. Comment oninterprète
le calcul(aspect sémantique)
et comment on rencontrel’algèbre
deGeorge
Boole.1. - UN CALCUL -
1.1 . A’1phabèt, variables, ex p res s i ons b i en formées
La construction d’un calcul
logique
est soumise à desrègles
strictes que.nous
n’énoncerons pas (cf.
MARTIN1964,
Ch.I ) ,
mais que nousrespecterons.
On se donne un
alphabet fini,
ydisons A
=*y =
y -e(, ) .
Leséléments de A
sont les lettres et toute suite finie de lettres est un mot.Nous
distinguerons
deux sortes de mots: les variables et lesexpressions
bien
formées.
"Variables : W
(1 ) 2 est
une variable. ,(2)
Si aest
unevariable,
r;¡:f est une variable.(3)
Rien n’est unevariable,
y sinon par(1 )
et(2).
Exemples
de variables:E, 2*, 2**.
°
Sc.o1 les
’
1.
L’expression "variable",
pourdésigner
cesmots,
ne sejustifie qu’en
vue de
l’interprétation
du calcul où ilsdésigneront
despropositions.
2. La lettre a
qui figure
dans la clause(2)
de ladéfinition n’appartient
pas à
l’alphabet
du calcul. Elle sert àcommuniquer
avec le lecteur et fait par- tie de lamétal
aumême
titre que lefrançais.
3. L’écriture
a, ~, qui figure
dans lamême
clause(2)
esthybride,
en cesens que a
dési ne
une lettre ou une suite delettres,
tandisque *
est unelettre. On dit avoir
utilisé *
defaçon autonyme.
Il serait doncplus
correctd’écrire:
(2)
Si adésigne
unevariable,
a suivi d’unastérisque désigne
une variable.Pour
abréger l’écriture,
il sera commode de poser les définitions suivan- tes :Expressions
bienformées
ou ebf : -. E( 1 )
Une variable est une ebf.(2) Si P
est uneebf, -
P est une ebf.(3)
Siet .2
sont desebf, (~ =3 ~)
est une ebf.(4)
Rien n’est uneebf,
sinon par(1 )
à(3).
Exemples d ’ ebf : h, (~~~~)? ~.E.,.9.’ (~.E.::;:)~), (.E. ::) (.9.::::).E)).
·les
1 . On a la double inclusion:
mots.
On remarquera
qu’il s’agit
d’inclusions strictes.2. Il sera commode de s’autoriser à
supprimer
lapaire
extérieure de paren-thèses.
Nous nous donnons donc ledroit,
sans nous en faire undevoir,
d’écrirepar
(.9. ==Z)
à laplace
de(p ---, (g =p».
3. Le
signe
’~1 se littilde
et lesigne
’=’ se lit crochet.Cependant
toute autre
façon
nonambiguë
de lire cessignes
sera labienvenue.
Rien nes’op- poserait,
enparticulier,
à cequ’on
lise "nonje"
pour "tilde211
et"si y
alorspour
"p
crochetg" . Questions
1.
Quel est,
dans les clauses(2)
et(3)
le statut des lettres del’alpha-
bet
français P et.2 ?
2.
Comment énoncer
cesmêmes
clauses(2) et (3)
sans faire un usage auto-nyme de certaines lettres de
l’alphabet A ?
L’écriture
deséléments
deE_ devient
assezrapidement encombrante,
aussiest-il
judicieux
d’introduirequelques abréviations:
Exemples : peut s 1 écrire 2 V .9..; ~(~~j~:~~~) ~~ ~
peut s’écrire (~~-,p
=~ ~.9..)
ouv B
ou encore
(~ A.9.) ~.E..
Scol le
Rien
n’empêche
delire P V ,2.: "P
ou2!1;
delire P 1B .2.:
"P et2!1
et delire P =.2:
"P si etseulement
si~".
Questions
3. Comment
s’écrivent,
sans aucuneabréviation,
lesexpressions .E. A .9. et
w
4.
L’ expres sion .E. ::::).E. peut-elle
1.2. Les thèses : T
Toute ebf de l’une des trois formes suivantes est une
thèse :
De
plus
on a larègle : sT
Si
sont desthèses, est
unethèse.
Définition -
L’ensembleT
desthèses
est leplus petit
sous-ensemble deE qui
contient les ebf des formes
(A 1 ~
à(A 3)
etqui
estfermé
parrapport
àl’ap-
plication
de larègle (R).
Exemple
de thèse :Preuve :
Scolies
1 . La suite des
cinq
thèsesqui précèdent
est dite constituer une preuve de la dernière .2. Les formules
(A 1 )
à(A3)
constituent desschémas d’axiomes,
en ce sensque toute substitution d’ebf aux lettres
majuscules
de1 ’ al phabet français sont répu.tées
sansplus
desthèses.
Ce sont donc des axiomes._
3. Les
schémas ~_A 1 )
à(A 3)
et larègle (R) remontent, quant
àl’idée,
àFrege (1879)
et ontété Pnoncés,
y sous uneforme analogue
à celleutilisée ici,
par
Zukas iew i c z ( cf
e TARSKI1956,
p.43,
note1 )
*4. Il est clair
que T Ç E,
sansqu’il
soitpossible
pour l’instant de dé- cider s’ils’agit
d’uneinclusion
stricte ou non.La recherche d’un certaine nombre
d’éléments
deT
est un travail de routine.Pour des raisons
qui apparaîtront plus
loin~ i.l n’offreguère d’intérêt
dans leprésent
calcul. En revanche. il estintéressant
de se poserquelques questions générales
surT.*
Cela consiste àconsidérer
T comme actuellement constitué et àénoncer
des vérités à sonsujet.
Onappellera
volontiers lespropositions qui portent sur T (et
d’unefaçon plus générale
sur lecalcul)
desépi théorèmes ( cf .
CURRY
1952,
Ch.I, § 6).
Exemples d’épithéorèmes (non
démontrésici)
relatifs à T(1 )
Toute ebf de laforme P m P appartient à T.
Scolie
’
Par abus
d’écriture,
y nous noteronsP ~ P ~ T.
(2) ]P = P.., .2 =
R ~~T~ ==~P =~ R ~ T~
soit si deux ebf de laforme P ==> ~ et
~ =9 R appartiennent à T,
alors l’ebf de la forme P =~ Rappartient à T.
Scolie
Lorsque
deuxebf P et .2
sont telles queIr ebf 1: =.2 appartient
àT, P
etQ
soutiennent entre elles une certaine relation. Notons-la~, c’est-à-dire
posons:
Les
épithéorèmes (1)
et(2)
montrentqu’on
a affaire à une relation depréordre
et nous lirons
P --~ ~:
"’Pimplique _2" -
sIl est
important de souligner
que, d’unpoint
de vuealgébrique,
~ est unopérateur qui, appliqué
à deux ebf Pet î
fournit une nouvelle ebfP = .2,
tan-dis que 2013~ est un relateur
qui, appliqué
à deux ebf P et,2., énonce
à leursujet
une
propriété.
Scol ie
Si l’on
pose P ++ £ =~df P = ~ ~ T,
on voit que H est une relationd’équivalence
et noussimplement:
"P estéquivalent
à~".
Questions
5. Comment
peut-on démontrer l’ épithéorème ( 1 ) ?
6.
Que peut-on
dire de la relation 2013~ sachantqu’on
al’ëpithëorème :
.7. Dans une
interprétation algébrique,
lesigne =
est-il unopérateur
ouun relateur ?
1.3.
Remarques finales
Les ensembles
W, E et T
ont été définis en suivant les habitudes deslogi-
ciens de
façon
àjustifier
desdémonstrations
parrécurrence
pour certainsépi-
théorèmes qui
les concernent. Ils sontprésentés,
eneffet,
sous forme de défi-nitions
qu’on appelle récursives
ou inductives etqui comportent
troistypes
declauses:
a)
Des clauses initialesqui posent
que tels mots sont des trucs.b)
Des clauses de formationqui permettent
d’obtenir de nouveaux trucs àpartir
de trucs
déjà
construits.c)
Une cla,use fi.nalequi
assure la fermeture de l’ensemble des trucs.(Cf.MARTIN 1964,
pp.13-14;
KLEENE1952,
pp.258-261 ).
--
Questions
8.
Quelles
sont les clauses initiales et de formationpour W, E
etT ?
9. Où est la clause finale pour T ?
On dit que
V, E et T
sontengendrés récursivement
cequi, intuitivement, signifie
deproche
enproche.
Si deplus, étant donnée
uneexpression quelcon-
que, il est
toujours possible
dedécider,
par unprocédé fini,
si elle appar- tient oun’appartient
pas à 1 ° ensembleconsidéré,
nousdirons,
par unléger
abusde
langage,
que l’ensemble est non seulementengendré récursivement
maisqu’il
est encore
récursif (cf.
CURRY1952,
pp.19-20).
Question
10. Nous pouvons sans
plus
savoir que deux desensembles W, E
etT
sont ré-cursifs au sens ci-dessus. Il
Lesquels ?
Le
calcul Éi
=df, 1., :::) , rv >
seraappelé
lecalcul classique
des propo-sitions.
2. - LE CALCUL
é
ET L’ALGEBRE DEBOOLE
2.0.
Rappel
Nous supposerons que le lecteur sait
reconnaître
unealgèbre
de Boole et saitopérer
dans cette structure.(Cf.
HALMOS1963 ;
ROSENBLOOM1950,
Ch.I ) .
Pour tenir
compte néanmoins
des cas où cettehypothèse
ne serait pasentièrement
vérifiée,
y nousprofiterons
de l’introduction de nos notations pour fairequel-
ques
r appe l s . ,
Algèbre
de Boole Nos notationsAnalogue
sur2Q
Un ensemble
quelconque
M2Q,
où U est un ensemblefini,
donc ensemble fini des
parties
de
U
Deux
opérations
binaires par-LJ e t n
Union et intersection toutdéfinies
sur MUne
opération
unairepartout .
’Complément
parrapport
à Udéfinie
sur MDeux
éléments distingués 1f
etji
Uet 0,
ensemble total et en-semble vide
Une relation
d’équivalence
-Egalité
des classes ’Les
opérations U , t)
et ’ 1 sont soumises à desrègles qui,
yformellement,
sontcelles de
l’union,
de l’intersection et ducomplément.
Ainsi une
algèbre
de Boole pourraêtre désignée
par’
2.1:
A1gèbre de Bool e (i3fJ associée à fi
Considérons le calcul
classique
despropositions 9
=dfE,
comme donné et cherchons à construire une
algèbre
de Boole.--
L’ensemble- de base M
peut être quelconque.
Rien nesoppose
donn à ce quenous choisissions
E.
A laplace
deÙ , n et 1
, nousprendrons V , A et - ,
et àla
place
deV
etÃ,
les deuxebf 2 V
~p ==dfi et =df n.
Enfin notre relationd’équivalence
sera ~2013~.Métathéorème !
- 1ú3w=df E, V , A ,
y "’,i, n,->
est unealgèbre
de Boole. Nous la nom- meronsl’algèbre associée à ~ .
_ _
Preuve - Il suffit de montrer que les conventions
auxquelles
sont soumises lesopérations booléennes
sont satisfaites.Ainsi,
parexemple,
chacune desopéra-
tions binaires doit être commutative. Il faudra donc s’assurer en
particulier
que si X
et .2 désignent
deséléments quelconques
deE : _~ V ~ ~t-~ ~ U ~’. Donc.
par définition de laE
1. ~ Soit.
en éliminant 1 abréviation z :(~ _) ) A ((.2. VK) ~ (f VQ)) 6 T .
Parp (6),
ilsuffira de montrer que :
( p % Q) (p V E)
e T et :;::)(P
e Tet,
en éliminant l’abrévia-
tion V :
~
~~) e T
et(~ ~ P)
~(~ P
~Q
Ceci faitparti
de la routine de calcul
dans 16
-Scol i es
1. La
proposition
ci-dessus affirme unepropriété
de~ .
Elleporte
doncsur le
calcul 9
et nouspourrions
la nommer unépithéorème.
Nouspréférons
tou-tefois
parler
demétathéorème,
d’unepart
pour introduire le motqui
estd’usage courant,
d’autrepart
pour faciliter les renvois dans letexte,
y enfin pour une raisonplus profonde qui apparaîtra après
lemétathéorème
2.2. Le bruit circule que la
logique classique
necomporte
finalement que deuxpropositions:
la vraie et la fausse. Comme tous leson-dit persistants,
celui-ci a
quelque
fondement que nous examineronsplus
loin. Enattendant,
ilest utile d’observer que l’ensemble E est infini et que, en
conséquence,
y l’al-gèbre
de Booleassociée
est aussiinfinie.
2.2.
Ca 1 cu 1 ées pro.positions couj à 13
Donnons-nous une
algèbre
de Boolequelconque
>et posons les deux définitions:
Métathéorème 2 ,
6Q
=dfM, T, , ’
1 > est un calculclassique
despropositions.
Nous lenommerons le calcul
associé
Preuve - Il suffit de montrer que l’ensemble
T
choisi est leplus petit
sous-ensemble de M
qui
contient lesexpressions
de la forme:et
qui
estfermé
parrapport
àl’application
de larègle:
(R)
~~~~ei =-~~.ei .
Considérons,
parexemple, (A 1).
On doit avoir :ae. « .2 P) e T soit,
pardéfinition,
P’U (9 U P) 6 T .
Les règles
de calcul dans0152 donnent
successivement ::- -
- - OrV e (V) et,
pardéfinition, V E T.
Ainsi touteexpression
de laforme
(A 1 )
estélement de T et’il
en va demême
des formes(A 2)
et(A 3).
Quant
à larègle (R)
on a :e T ~1 P ~ Çv) ~
P =V.
Demême
=V .
Par
les règles de
calcul dansP = Y ~ ~’ = A
et P’
U Q. = A U Q. = Q. = V. Donc £ e (v) et~ e T.
Scol ie
Nous avons dit
que ~%$ était le
calcul despropositions
et nous avonsmontré
queétait un
calcul despropositions.
Ceci demandequelques explications.
Le
calculées!
unobjet unique, entièrement défini
sous chiffre 1. Il estessentiellement constitué
par un ensemble demots E
et par un de ses sous-ensem-bles
l. ÉÀd#
est tout autre. D’unepart M
estquelconque,
sacardinalité peut
fort bien
être différente
de celle deE,
parexemple
finie ou de la ducontinu.
LI ensemble
ne contientqu’un élément et, dans T
a lapuissance
du dénombrable.
D’autre
part,
on aurapeut-être remarqué
que, dès lt introduction dumétathéo-
rème1,
nous avionspris quelques précautions
oratoires(assez discrètes,
il estvrai!).
C’est que nous sommes en train de relier desobjets
depensée
de natureentièrement distincte
(d’où l’emploi
du mot"métathéorème").
D’un côté nousavons
ensemble demots;
de l’ autreS(3 qui
est un ensemble munid’opérations.
Il s’ensuit que, y tout en
jouant
formellement sur lessignes
-cequi
nous a per- mis de passer de~
àa
et dea
à~~ -
nous avons en faitinterprété
les si-gnes de
6?.
Enparticulier,
tout s’estpassé
comme si ~ ~ IVpuis V etA
étaient conçus comme desopérateurs.
Nous sommes ainsipassés
d’unpoint
de vuepurement
formel et
logique
à unpoint
de vuealgébrique.
Dans ces conditions alors un calcul
(classique)
despropositions
est un en-semble,
y muni de deuxopérations qui
satisfont(A 1 )
à(A 3)
et(R).
Métathéorème 3
Calcul
classique
despropositions
etalgèbre
de Boole sont des notions"équivalentes",
en cese s
que,étant donné on sait lui associer une et une
seule
algèbre
de Boole8
et que, yétant donnée
unealgèbre
deBoole ?
y on saitlui associer un calcul des
propositions 0.1
2.3.
Général isations
est univoquement déterminée.
En est-il demême pour rofd 9.
Unefaçon
derépondre
à laquestion
est des’interroger
sur les raisons du succès de la preuve du métathéorème 2.Nous avons vu que, y
aussitôt
que3
estdonnée,
touteexpression
d’une desformes
(A 1 )
à(A 3)
estégale à V .
Il s’ensuit que l’ensemble que nous choisi-rons pour T doit nécessairement
contenirl’élément V.
Maispeut-il
en contenird’autres ?
Rappel
(B
=ifM, U , n , " V A, =
> est unealgèbre
deBoole,
un sous-Si
?
d f -,-Y M U ?
y0 ? ’ ?
>>
== > est unealgèbre
deBoole
y un sous-ensemble
F
de M est unfiltre
de3 (les Anglais
disent volontiers a sumideal)
si :
_F
est un filtre maximal si:-
( 1 ~’
F est un sous-ensemble propre de M(2) F
est un filtre-
(3)
Tout filtrequi contient F
est soitidentique
à M soitidentique
àF.
Métathéorème 4
M
> filtre 1 > est un calculclassique
despropositions.
Preuve - Il
reste, après
ce que nous avonsdit,
àétablir
queP, 1 .2
e fil-tre
.2 e
filtre.Appelons F
le filtre choisi. On a : .(Df.
filtre:(3 ) )
Or,
lesrègles
de calculdansUj?
donnent successivement :Donc Scol ie
On remarque que les trois conditions
qui définissent
un filtre sont utili-sées
dans la preuve.(La
condition(1 )
assure que touteexpression
d’une desformes
(A 1)
à(A 3)
faitpartie
deF).
Il s’ensuitqu’aucune
notionplus
faible7
ne
saurait
conduire à un calculclassique
despropositions.
Métathéorème 5
Si le filtre choisi est
maximal, (5(3
est un calculcatégorique,
parquoi
onentend que,
quel
que soit P CM,
soitP
soit P’ estélément
du filtre.Preuve - Elle est du ressort de la
théorie
desalgèbres
de Boole(cf.
HALMOS1963,
pp.52-53 qui
donne la preuvepour
la notion dualed’idéal).
3. -
I NTERPRETATI ON
DEÉi
3.1.
Vaieur de vérité
Parmi les
diverses
.interprétations possibles de
~ l’uneintéresse parti-
culièrement
lelogicien.
C’est celle où les variablesdésignent
despropositions
et où y l’V
puis V , A et _ désignent
desopérations
entrepropositions.
Intuitivement,
uneproposition
est uneexpression susceptible
deprendre
une valeur de
vérité,
en d’autres termesd’être vraie, fausse, probable,
yplau- sible,
etc...°
Donnons-nous donc un ensemble B
quelconque
etsoit V
un sous-ensemble pro- pre et non vide deB.
Nous dironsque B
est un ensemble de valeurs de vérité etque V
est unensemble
de valeursdésignées.
Une
application quelconque v: détermine
une valuation des varia- bles.Reste â
fairecorrespondre
unélément
de_B
aux autreséléments
deE.
Profi-tons du
métathéorème
1 pour admettre que leséléments de E
sontécrits à
l’aidedes variables et des seuls
signes V, 1B et.
Scol ie
,Cela revient à
déf inir E
de lafaçon
suivante :On
peut
alorsmontrer (dans ~ )
queDonnons-nous trois
opérations
surB,
deuxopérations
binaires + et x Pt, laneopération
unaire -.-
:Posons :
Nous avons donc maintenant v : E --~ B.
Scolie
L’ applicati,on y détermine univoquement
la valeur devérité
d’unélément quelconque
deE,
donc d’uneproposition quelconque.
Connaissant la valeur de cha- que variablede P e E,
y la valeur de Pelle-même
estentièrement dét,ermi.née.
C’est-là un des
aspects
du caractère extensionnel de laplupart
dessystèmes
lo-giques
habituels.Considérons enfin le sous-ensemble L de
E ~
défini de lafaçon
suivante :Les
éléments
de L neprennent
donc leurs valeurs que dansV,
ensemble des valeursdésignées. L
seradit,
enconséquence,
ensemble des loislogiques.
Exemple :
Il existe dès lors trois
applications possibles de p dans B :
=
0, 1(.E) - 1
et 1. On voitimmédiatement
que’~ -/B) = v(B)
+v~ ~ 2
ou 1 (8 On a ici une loilogique.
Questions
1 .
(~ A g)
:;:) Eet B v g
sont-elles des loislogiques ?
,2.
Que eut-on
direde p
si on choisit comme ensemble de valeurs dési-gnées v’
cc.1 3 ?
Scolies
1. Cette
façon
de constit,uer unelogique
parl’intermédiaire
des valeurs devérité
et de l’ensemble L des loislogiques,
remonte sous cette formegénérale
à~ukasiewicz
et à Tarski(1930) ( cf .
TARSKI1956,
Ch.IV).
2. Il
est
clair que rienn’empêcherait
deprocéder
d’une manièreanalogue
pour l’ensemble
E original.
Il suffirait de poser :Nous n’avons ut i Use
V
etn
que pourêtre
fidéle au titre de cetexposé.
3.2.
La togique classique
E
étantsupposé construit,
nous sommes enprésence
de deux de ses sous-en-sembles.
L’un T
est définisyntaxiquement. L’autre L
est défini.sémantiquement.
Il est évident,
qu’en général, T
et L seront deux ensembles distincts. Laquestion
est de savoir à
quelles
conditi-ons T -- L.Métàthéorème
6Si B =
0,11 ,
siY...
={1}
et si+,
x et - sont lesopérations booléennes
sur
B, alors = L. ~
Preuve - Elle
comporte
deuxparties puisqu’il
faut montrerque V
P ~E :
P
e
- -
=====~)
Il faut montrer que, si P eT
alorsv(P) =
1. Mais dire queP 0 Te
c’est dire que
P est
d’une des formes(A 1) à (A 3)
ou est obtenu àpartir
d’unede ces formes par
application
de(R),
ou etc.. Iln’y
a aucune difficulté à mon-trer que si
P
est de l’une des formes enquestion
alorsv(P)
= 1 et quev(P)
=v (p # 2)
= 1v (9,)
= 1 .«4 )
La preuve est moinssimple.
Comme elle fait usage d’un assezgrand
nombrede
propriétés de
ellerelève
d’un cours delogique
et nous l’omettrons.Seo
Cette preuve a été fournie pour la
première
fois par Post(1921).
On latrouvera par
exemple
dans HUGHES et LONDEY1965,
pp. 139-141. Une preuvediffé-
rente estdonnée
par MENDELSON1964,
pp.36-37.
Corollaire 1 ,
En
logique classique,
y toutélément de E peut être
dit vrai oufaux,
selonque sa valeur est 1 ou 0.
Seo 1 i e
Il y a ici un
point
assezdélicat
que nous avonsdéjà annoncé. L’ensemble E
des
propositions
est infinimais,
pourchaque
valuation et pour touta soit
v(P)
= 1 soitv(P)
= 0. Celasignifie
queP V - P e!,
donc queV) y (P V -
1. Enrevanche,
cela nesignifie
nullement queP e 1: ou - P Te
soit un
épithéorème
deef (cf.
ROSENBLOOM1950,
pp.49-50).
Quottons
3. Soit
il
c:E,
le sous-ensemblede E obtenu à partir
de la seule variable desopérations V, A et rv. Combien Ei possède-t-il d’éléments ?
4. Combien de classes
d’équivalence, relativement à
larelation peut-
on faire sur
à, ?
5. Mêmes questions
pourE,
sous-ensemblede E obtenu à partir
desseu-
les variablesh
etq.
Coral 1 a 1 re 2
~ est consistant, en
ce sens(syntaxique) que T
est strictement inclus dansE.
Preuve -
Corollaire 3
test
noncontradictoire,
en ce‘sens(sémantique) qu’il n’est
paspossible d’y
avoirsimultanément
lesthèses
PTrouve
~
estdécidable,
y en ce sens que,quel
quesoit P G E,
il existeune
pro-cédure
finie pourdécider
siP é T
ou siP lé T.
qu’un
nombre fini de variableset,
enconséquence,
le nombre des valuations distinctes est fini. Il suffit de les examiner toutes pour décider si P8
L ou non.3Col le
Il est donc
possible
de dire que, dans8?,
les trois ensemblesV, E
etT
sont
récursifs
au sens où nous avons introduit ce terme. Oncomprend aussi
pour-quoi
la recherche des thèses estici sans intérêt véritable.
Il fautcependant
noter que seule la
partie
laplus élémentaire
de lalogique
est ainsidécidable
et que toutsystème logique véritablement "intéressant" possède
un ensemble dethèses,
yengendré récursivement,
mais nonrécursif.
Question
6. Si
P contient n
variablesdistinctes,
combien faut-il considérer de va-luations
différentes ?
POUR CONTINUER
Le calcul
classique
despropositions apparaît
àl’analyse
comme un cas par-ticulier,
presque un cas-limite. Iléquivaut,
au sens dumétathéorème 3,
à unealgèbre
de Boole. Examiné sousl’aspect
des valeurs devérité,
il reposemême
surla
plus simple
desalgèbres
de Boolepossibles:
celle deGeorge
Boole(1815 - 1864).
-
Du
point
de vue del’interprétation sémantique,
ceci conduit à attribuer à la relationd’implication
et aux diversopérateurs (négation
etdisjonction
enparticulier)
despropriétés
dont onpeut
douterqu’elles
soi.entpertinentes
àtoutes les
applications: physique quantique, psychologie,
ysociologie.
C’est laraison pour
laquelle
divers auteurs ontcherché
à construire deslogiques plus
oumoins
différentes
de laclassique.
On
peut
songer à deux directions. Ou bien on affaiblit lesexigences
classi-ques et on est conduit à des
logiques
dont l’ensemble desthèses T"
est stricte- ment inclus dansT; logiques minimal,
rintuitionniste? "quantique".
Ou bien onintroduit des
opérateurs
nouveaux et on estamené
auxlogiques modales,
soit ausens
étroit,
soit au sens delogiques déontPiques
ouépistémiques.
Les
possibilités
sont d’ailleursinnombrables,
y ce dont on se rend facilementcompte
ensongeant
à lafaçon
dont nous avons introduit l’ensemble des loislogi-
ques L. D’un
point
de vuealgébrique,
on songeimmédiatement
à trois voies.1)
Donner àB
une structure booléenne, mai8augmenter
le nombre de seséléments.
2) Procéder
de même et introduire desopérations supplémentaires (cas particuliè-
rement
intéressant:
1 a.logique
modaleS 4. of
EYTAN1965
pp.29-30). 3)
Renon-cer à la structure
booléenne.
Casparticulièrement intéressant:
lalogique
quan-tique
A MITTELSTAEDT 1%3. pp.127~=138).
Ces diverses
logiques
nonclassiques
font actuellementl’objet
de recherchesnombreuses.
BREYES
REPONSES AUXQUESTIONS
1.
(Q 1 ) P appartiennent
à lamétalangue.
(Q 2)
Si Pdésigne
uneebf, tilde P désigne
une ebf.Si P et £ désignent
deux
ebf, parenthèse gauche P crochet £ parenthèse
droitedésigne
une ebf.
(Q 4) Non,
c’est--, E=1 qui peut s t abr é ge r m l
(Q 5)
Enrépétant
la preuvedonnée
mais en utilisant des ma-juscules.
(Q 6)
C’est une relationantisymétrique,
donc ici une relation d’ordre.(Q 7)
Unopérateur.
(Q 8)
Clauses initiales de~_I: (1 ) ;
de_E: (1 ) ;
deT: (_A 1 ) - (A 3).
Clausesde formation
(2);
deE : (2)
et(3);
deT: (R).
(Q 9)
La clause finale est contenue dans "leplus petit
sous-ensemble".(Q 10) ~
etE
sont certainementrécursifs.
Il suffit dedécomposer
l’ex-pression (finie) donnée
et d’examiner pas à pas si ellerépond
auxclauses
disponibles.
3.
(Q 1 ) CE A.9.)
==~B s ’ 1 écrit (à A g) V ~.
Doncv ( n(àg V 2) = 1B g)
+
v(p).
Le calcul direct montre que, danstous
les cas(il
y en a9) cette
valeur est2
ou 1:= 2 e L.
Enrevanche,
siv(g) - 0, v(2 V ~) - 0
etdonc L.
(Q 2)
Dans ce n’est pas une loilogique.
(Q 3) E1 a
uneinfinité d’éléments,
cequi tient à
lapossibilité
desré- pétitions : 2 E 2 e E.,
(Q 4) Quatre
classes:1 )
Classe deséléments qui
onttoujours
la valeur 0.2)
Celle deséléments qui
ont la valeur 1 si et la valeur 0 si.!.(.E.) =
0.Exemple: 2. 3)
Celle deséléments qui
ont la valeur 0 si
.!.(E) ~
1 et la valeur 1 siv(B) =
0.Exemple: -
p.4)
Celle deséléments qui
onttoujours
la valeur 1.(Q 5) g2
est infini etpeut être réparti
en16
classesd "équivalence.
(Q 6) ~, évidemment.
BIBLIOGRAPHIE DES
OUVRAGES
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