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DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE. 2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE DANS LES TROUPEAUX INFECTES

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(1)

HAL Id: hal-00900930

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900930

Submitted on 1 Jan 1977

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DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE. 2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE

DANS LES TROUPEAUX INFECTES

R. Fensterbank, A. Souriau

To cite this version:

R. Fensterbank, A. Souriau. DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE.

2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE DANS LES TROUPEAUX INFECTES. Annales de

Recherches Vétérinaires, INRA Editions, 1977, 8 (2), pp.195-201. �hal-00900930�

(2)

DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE

2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE DANS LES TROUPEAUX INFECTES

R. FENSTERBANK

A. Souriau

LN.R.A., Station de Pathologie de la Reproduction, Centre de TOURS, 37380 NOUZILLY, France

Summary

ALLERGIC DIAGNOSIS OF BOVINE BRUCELLOSIS. 2. USE OF THE ALLERGIC TEST IN INFECTED HERDS. - Four hundred and

eighty-one

cows, in 27 herds, were

injected

intra-

dermally

with a brucella

purified protein allergen

in order to

study

the value of the skin test in the

diagnosis

of bovine brucellosis. The

serology

was done on the serum or

plasma

from 444 of these cows.

Two hundred and nine cows showed an

allergic

reaction and 174 were

positive

in sero-

iogy.

One hundred and

twenty-three

were

simultaneously positive

to both tests, 52 were

positive

in

serology

but did not show any

allergic

reaction and 66 showed an

allergic

reac- tion but were

negative

in

serology.

In

general,

brucellosis was

certainly

detected at the

herd level with this test. In

newly-infected

herds, the skin test

gives

a more

complete

and earlier result than

serological

tests.

The use of the skin test is recommended as a

supplemental

test when unknown animals are to be introduced in non-infected

herds,

to

improve

the detection of contaminated ani- mals in

newly-infected

herds and to

solve

the case of

problem

herds.

Introduction

Les conditions d’utilisation de la brucelline pour le

diagnostic allergique

de la Brucel-

lose bovine ont été

déterminées

dans des conditions

expérimentales (Fensterbank

et Pardon,

1977).

Afin d’étudier la valeur du test

allergique

sur le terrain, nous l’avons utilisé

au cours de

quatre enquêtes

successives.

Les observations que nous avons recueillies permettent d’en discuter les indications.

Matériel et méthodes

La

brucelline, préparée

à notre Station

selon la méthode de Jones, Diaz et

Taylor (1973), provient

du même lot

(73-1)

que celle utilisée lors de nos

précédentes expériences (Fensterbank

et Pardon,

1977).

Cent !ig

d’allergène, dissous

dans 0,1 ml

d’eau

physiologique,

sont

injectés

par voie

intradermique

à l’encolure ou au

pli

sous-

caudal,

selon le

protocole expérimental.

Les

(3)

réactions sont lues 72 heures

après l’injec-

tion, sauf au cours de la

première enquête

où certains animaux ont été examinés dès 36 heures. L’intensité de la réaction est

notée,

comme

précédemment,

de 1 à 3. Pour

chaque enquête,

la moyenne des résultats est établie seulement sur les notations

posi-

tives, les résultats nuls

(absence

de

réaction)

étant exclus.

Examens

sérologiques.

Du sang a été

prélevé

sur

chaque

animal.

Les

épreuves d’agglutination

et de fixation du

complément

ont été faites sur les

plasmas

et sérums selon la méthode des micro-réac- tions

(Renoux,

Plommet et

Philippon, 1971).

Les sérums ont été soumis

également

à

l’épreuve d’agglutination rapide

sur lame

avec

l’antigène

au Rose

Bengale (Institut Mérieux, Lyon).

Nous avons considéré comme

positifs

en

sérologie

les animaux dont le sérum ou le

plasma présentait

un titre en

agglutinines égal

ou

supérieur

à 80

Ui/mi,

fixait le

complément

à la dilution du cin-

quième

ou donnait une réaction

positive

avec

l’antigène

au Rose

Bengale.

Ring

Test.

Une

goutte d’antigène

à

l’hématoxyline (Institut Mérieux, Lyon)

est

ajoutée

à 1 ml

de lait dans un tube à essai. Le

mélange

est

homogénéisé

par une

agitation

douce.

La réaction est lue

après

une incubation de

une heure au bain-marie à 37 °C selon les normes de l’OMS. Le tube est ensuite

placé

à 4 °C

pendant

une nuit et la réaction est

lue selon les mêmes normes.

Examens

bactériologiques.

Les Brucella sont recherchées par culture

sur milieu WE

(Renoux, 1954),

à

partir

d’écouvillons

vaginaux,

de lait ou de sécré-

tions mammaires pour les vaches taries.

Protocole

expérimental Enquête

1.

Au cours de traitements exécutés par les agents de l’Etablissement

Départemental

de

l’Elevage (EDE)

du Cantal en vue de la

synchronisation

des chaleurs, nous avons pu

disposer

de 374 vaches

réparties

dans 24 troupeaux. La brucelline leur a été

injectée

au

pli

sous-caudal et les réactions ont été lues, en fonction des tournées et de l’éloi- gnement de certaines fermes, de 36 à 72 heures

plus

tard. Les

plasmas sanguins,

destinés au

diagnostic

de

gestation,

nous

ont été fournis pour 337 vaches

réparties

dans 23 troupeaux et ont servi à exécuter les réactions

d’agglutination

et de fixation du

complément.

Alors que les résultats des

épreuves allergiques

et

sérologiques

étaient

enregistrées,

l’EDE nous a fourni des infor- mations

cliniques

concernant 21

troupeaux (tabl. 1)

et des indications sur leur état vac- cinal. Seul le vaccin B 19 est mentionné : de nombreuses vaches l’ont reçu à

l’âge

de

six mois environ, et à

l’âge

adulte dans le troupeau 21.

Enquête

2.

Au cours d’une

expérience

réalisée à la

Station,

50

génisses,

dont certaines avaient reçu du B 19, ont été inoculées avec 15.106 Brucella abortus souche 544 par voie con-

lonctivale (Plommet

et Fensterbank,

1976).

A ce moment, la sensibilisation créée par le B 19 avait

disparu,

aucun animal ne

réagis-

sant à la brucelline. Un mois

après

l’ino-

culation

infectante,

25

génisses,

tirées au

sort, reçoivent la brucelline à l’encolure. Les

épreuves d’agglutination,

de fixation du com-

plément

et

d’agglutination rapide

sur lame

avec

l’antigène

au Rose

Bengale

ont été

faites sur leur sérum

prélevé

le

jour

de l’in-

jection

de

l’allergène.

Enquête

3.

Dans un

troupeau

non vacciné constitué de 21 vaches, de nombreux avortements ont eu lieu. Le dernier seulement a été reconnu

d’origine brucellique après

isolement du germe à

partir

du

liquide

stomacal de l’avor- ton. Un mois

après

cet avortement, nous

Injectons

la brucelline à toutes les vaches à l’encolure et les réactions sont lues 72 heu- res

après

par le Dr G., vétérinaire de l’ex-

ploitation.

Les vaches font

l’objet

d’un

prélè-

vement de sang, de lait pour les vaches en

lactation ou de sécrétions mammaires pour les vaches taries et d’un

écouvillonnage vaginal.

Les

épreuves

suivantes de

diagnos-

tic ont été faites :

agglutination,

fixation du

complément

et

agglutination rapide

avec l’an-

tigène

au Rose

Bengale

sur le

sérum, ring-

test sur

chaque

lait et sur le lait de

mélange,

recherche des Brucella dans les laits, sécré- tions mammaires et

écouvillons,

Enquête

4.

Dans un troupeau non vacciné où l’on avait constaté deux avortements brucelli- ques, tous les animaux étaient restés séro-

(4)

logiquement négatifs pendant

trois ans

après

l’élimination des deux vaches infectées. Des avortements sont constatés à nouveau, et 22 vaches sur 70 ont une

sérologie positive d’après

les résultats du laboratoire de la Direction des Services Vétérinaires. Un mois

après

cet examen

sérologique,

la brucelline est

injectée

à l’encolure des 61 vaches res- tant dans le

troupeau,

les neuf autres ayant été éliminées entre-temps dans le cadre de la

législation

sur la Brucellose

réputée

con-

tagieuse.

La

sérologie (agglutination,

fixa-

tion du

complément

et

épreuve

au Rose Ben-

gale)

est faite sur le sérum des 61 vaches

prélevées

le

jour

de

l’injection d’allergène.

Résultats

Enquête

1.

Nous avons observé des réactions aller-

giques

dans 20

troupeaux :

neuf contenaient

chacun 50 p. 100 ou

plus

d’animaux

réagis-

sant

(70,6

p. 100 en

moyenne)

et 11 moins de 50 p. 100

(25,6

p. 100 en

moyenne).

Aucune réaction n’a été observée dans qua- tre troupeaux

(tabl. 1).

Parmi les 374 vaches ayant reçu la bru- celline, 139 ont

présenté

une réaction

posi-

tive. Parmi les 337 dont nous avons

analysé

le

plasma,

119 ont

présenté

une réaction

allergique,

119 ont une

sérologie positive

et 80 sont

positives

simultanément aux deux

épreuves.

La moyenne des notes attribuées

aux réactions

allergiques

est de 1,6.

Des avortements ont été

constatés,

récem- ment ou

plusieurs

années

auparavant,

dans

11 troupeaux, aucun dans 10 et les infor- mations de l’EDE manquent pour trois

(5,

12, 15).

Dans un troupeau

(n° 21)

aucun avortement n’est

signalé

mais où les réac- tions

allergiques

sont

nombreuses,

nous

(5)

avons

appris

que les animaux avaient

été

récemment vaccinés avec le B 19.

Enquête

2.

Parmi les 25

génisses,

16 ont

présenté

une réaction

allergique,

15 ont une

sérologie positive

et 10 sont

positives

simultanément

aux deux

épreuves.

La moyenne des nota- tions est de 1,6.

Enquête

3.

Parmi les 21 vaches, 18 ont

présenté

une

réaction

allergique,

14 ont une

sérologie positive

et simultanément une réaction aller-

gique.

Sur ces 14 vaches, 9 sont

positives

en

agglutination,

13 en fixation du

complé-

ment et 14 au test au Rose

Bengale.

Parmi les 14 laits individuels, quatre sont

positifs

au

ring

test et deux douteux

après

une heure

d’incubation à 37 °C, 11 sont

positifs

et un douteux

après

une nuit

d’incubation

à 4 °C.

Le lait de

mélange

est

positif

au

ring

test

après

une incubation de une heure à 37°C.

Des Brucella ont été isolées à

partir

d’un écouvillon sur 21 et de quatre laits sur 20.

La moyenne des notations est de 1.9.

Enquête

4.

Sur 61 vaches, 36

présentent

une réaction

allergique,

27 sont

positives

en

sérologie

et

19 sont

positives

simultanément aux

deux épreuves.

La moyenne des notations est de 1.7.

Résultats

globaux.

Parmi

444 vaches soumises simultanément

aux

diagnostics allergique

et

sérologiques,

189 ont

présenté

une réaction

allergique

et

174 ont une

sérologie positive.

La moyenne des

notations

est de 1,64. Aucune corrélation n’a pu être mise en

évidence

entre

l’inten-

sité de la réaction

allergique

et les titres

en

anticorps.

Les résultats des

épreuves allergiques

et

sérologiques

concordent chez 326 animaux : 123 sont

positifs

et 203 sont

négatifs

simul- tanément aux deux

épreuves.

Les

résultats

diffèrent chez 118 animaux : 52 ont une

sérologie positive

sans

présenter

de réac-

tion allergique

et 66

présentent

une réaction

mais sont

négatifs

en

sérologie.

Parmi ces

derniers

animaux, cependant,

21 n’ont pas

d’agglutinines

dans leur

sérum,

16 en ont 15

UI/mI,

18 en ont 30 Ullml et 12 en ont 60 UI/mI.

Discussion

Certaines des vaches examinées au cours

des deux

premières enquêtes

avaient reçu du B 19 à

l’âge

de six mois environ. La sen- sibilisation

provoquée

par

l’injection

de ce

vaccin est peu durable

(Fensterbank

et Par- don,

1977).

En

particulier,

elle avait

disparu

chez les

génisses

de

l’enquête

2, vers

l’âge

de 20

à

23 mois, ainsi que nous l’avons vérifié. Elle devait donc avoir

également disparu

chez les vaches de

l’enquête

1, toutes examinées à

l’âge

adulte. Aussi pou- vons-nous considérer toutes les réactions

allergiques

comme étant dues à

l’infection brucellique,

sauf dans le troupeau 21 où les vaches avaient reçu récemment du B 19.

La

première enquête

met en évidence une liaison entre la

fréquence

des

réactions allergiques

et la

gravité

de l’infection au sein d’un troupeau. Neuf troupeaux contiennent chacun 50 p. 100 ou

plus

d’animaux

réagis-

sants : des avortements sont

signalés

dans six, les

renseignements

de l’EDE manquent pour deux

(n°

12 et n°

15)

et les réactions, toutes peu intenses, observées dans le der- nier

(n° 21)

sont associées à une vaccina- tion récente avec le B 19. Parmi les animaux de ces neuf fermes,

59,6

p. 100 ont une

sérologie positive.

Onze troupeaux contien- nent

chacun

moins de 50 p. 100 d’animaux

réagissants :

des avortements viennent d’être constatés dans deux ou l’ont été

plusieurs

années

auparavant

dans trois. Aucun avor- tement n’est

signalé

dans six troupeaux l’infection est latente. Parmi les animaux de ces 11 fermes, 30,2 p.

100

ont une

sérologie positive. Dans les quatre

derniers troupeaux, aucune réaction

allergique

n’est observée et aucun avortement n’est

signalé ;

tous les

animaux ont une

sérologie négative

dans un troupeau et 43 sur 49 dans les

trois

autres.

L’absence de toute

réponse allergique

dans ces trois derniers troupeaux nous amène à penser que nous

risquons

de ne pas avoir observé un certain nombre de réactions par une lecture

parfois

trop

pré-

coce. Nous n’avions pas encore

déterminé,

au moment de cette

enquête,

le

délai opti-

mal de lecture

(72 heures)

et

l’importance

que revêt le respect

de

ce délai

(Fensterbank

et Pardon,

1977).

Dans

les

enquêtes

suivantes, la Brucel- lose est à son début dans chacun des trou- peaux : la brucelline est utilisée un

mois après

l’inoculation infectante

(2’ enquête)

ou

lorsque l’infection

est en train de se pro- pager à toutes

les

vaches

(3’

et 4’

enquêtes).

Sur les 107 animaux examinés, le nombre des réactions

allergiques (70)

est

supérieur

(6)

à celui des

séro-réactions positives (50)

et

si 13 animaux à

sérologie positive

n’ont pas de réaction

allergique,

28 en

présentent

une

alors

que leur

sérologie

est

négative. Ainsi,

dans ces trois

enquêtes,

non seulement le

test

allergique dépiste davantage

d’animaux infectés que la

sérologie,

mais il les

dépiste plus précocement.

Des

résultats analogues

ont

également

été

observés

dans des trou- peaux en

début

d’infection par Ottosen et Plum

(1951)

et

Kas’yanov (1974).

Sur l’ensemble des animaux

positifs

aux

épreuves allergiques

et/ou

sérologiques,

la

moitié environ le sont

simultanément

aux deux et un quart

à

l’une ou à l’autre. Les résultats

rapportés

par Live et Stubbs

(1947),

Ottosen et Plum

(1949)

et

Kas’yanov (1974)

font

également apparaître

de telles discor- dances entre les résultats de

l’allergie

et

ceux de la

sérologie.

Les mécanismes immu- nitaires

impliqués

dans la

réponse

humorale

ou cellulaire à la

présence

des Brucella

sont

différents ;

ils ont chacun un mode de

régulation

propre, bien que non entièrement

indépendant.

Ces mécanismes peuvent donc fonctionner simultanément ou de façon

séparée, expliquant

les discordances

signa-

lées

plus

haut.

Les résultats,

sérologiques

et

allergiques,

concordent chez 50 p. 100 des animaux

posi-

tifs, sans

qu’il

y ait corrélation entre l’inten- sité de la réaction

allergique

et la hauteur des titres

sérologiques.

Les animaux

positifs

aux deux

épreuves

doivent donc être consi- dérés comme

infectés,

sauf s’ils ont reçu

du

vaccin H 38 ou 45/20, ou

récemment

du B 19.

Environ 25 p. 100 des animaux sont

posi-

tifs en

sérologie,

mais ne

présentent

pas de

réaction allergique.

Cette absence de

réponse

à la brucelline

rappelle

le

phéno-

mène de

l’anergie, déjà

connu avec la tuber-

culine. Cet inconvénient peut être

pallié

en

réservant aux troupeaux

numériquement importants

l’utilisation du test

allergique

seul

ou en associant les

diagnostics sérologiques

et

allergiques.

Environ 25 p. 100

également

des animaux

réagissent

à la brucelline et sont

négatifs

en

sérologie,

selon les critères retenus ici. Ce fait pose le

problème

de la

signification

de

la

sérologie

et celui de la réaction

allergique.

Nous savons, d’une part, que la

sérologie seule

ne détecte pas tous les animaux infec- tés et que

l’interprétation

des

faibles

titres

agglutinants

est

parfois ambiguë (Gaumont,

1965 ;

Renoux. Philippon

et Plommet,

1968j,

Nous avons d’ailleurs

observé, parmi

les 67

animaux réagissant à

la brucelline et

néga-

tifs en

sérologie,

que 21 n’ont pas

d’agglu-

tinine, et que 46 en ont à des titres bas.

Ces titres

bas

ne permettent pas de consi- dérer ces 46 animaux comme

infectés,

mais

révèlent cependant

un contact antérieur avec

des Brucella. D’autre part, il n’a pas été

signalé,

à

partir

des données

publiées,

de

réactions

allergiques

à la brucelline avec

d’autres germes que les Brucella et la réac- tion semble

spécifique.

Elle

signifie

que l’ani- mal

réagissant

a été en contact avec ces

germes

qui

ont pu, ou non,

déclencher

la maladie, et

l’animal

malade a pu

guérir.

L’existence de

l’infection brucellique

a d’ail- leurs été démontrée chez de tels animaux par

Kas’yanov (1974).

Dans un troupeau récemment

infecté,

82 vaches

positives

aux

épreuves sérologiques allergiques,

simulta- nément ou

séparément,

ont été abattues et

autopsiées.

A

partir

de

chaque

antmal, 12

prélèvements d’organes

et de

ganglions lym- phatiques

ont été ensemencés. L’auteur a

trouvé des Brucella sur 62

(76,8

p.

100).

Parmi les 21,

positives

en

sérologie

et ne

présentant

pas de

réaction,

il en a trouvé sur

11 (52,3

p.

100)

et

parmi

les 27

présentant

une

réaction,

mais

négatives

en

sérologie,

il en a trouvé sur 23

(85,2

p.

100).

L’interprétation

de la réaction

allergique

en l’absence

d’anticorps

sera fonction de la

rigueur

avec

laquelle

on veut définir l’animal infecté. Aussi conseillons-nous

d’adjoindre

le

diagnostic allergique

aux

épreuves

habi-

tuelles dans certaines circonstances où la

rigueur

est

indispensable

et en

particulier :

1&dquo; Pour définir l’absence de Brucellose chez les animaux à introduire dans un

troupeau

sain et chez les

génisses

nées dans des troupeaux infectés.

2° Pour

dépister

les animaux infectés dans les

troupeaux

où la Brucellose vient

d’appa-

raître. Pour que l’assainissement soit effec- tif, l’extension de la maladie doit être

jugu-

lée immédiatement par l’élimination des ani- maux infectés.

L’expérience

montre que la

sérologie permet

rarement un

diagnostic complet

et

précoce,

du fait de la latence dans

l’apparition

des

anticorps.

L’utilisation

simultanée

des tests

allergiques

et

sérologi-

ques doit améliorer notablement la

qualité

du

diagnostic.

3° Pour

résoudre

le cas des troupeaux à

problème,

où l’état sanitaire ne peut être clairement défini en raison de résultats

périodiquement équivoques.

Anderson et al.

(7)

(1962)

et

Mingle (1963) préconisent

d’utiliser

un certain nombre de tests

supplémentaires

pour

dépister

le ou les animaux

qui échap- pent

au

diagnostic

de routine. Nous con- seillons

d’ajouter

le test

allergique

aux tests

supplémentaires recommandés.

Grâce au

plan

actuel de

prophylaxie,

de

nombreux troupeaux vont être

assainis. La

surveillance de leur état sanitaire doit être

régulière,

efficace et

économique.

Pour les troupeaux laitiers, le

ring

test

répond

exac-

tement à ces

exigences.

Pour les troupeaux à viande, au contraire, la

prise

de sang annuelle est onéreuse,

contraignante,

d’une

périodicité

trop faible pour que la surveil- lance soit efficace et il semble difficile de

l’imposer

indéfiniment. Deux solutions peu- vent être

proposées, qui pourraient

d’ailleurs

être utilisées

conjointement.

La

première

consiste

à prélever

le sang des vaches de

réforme,

à

l’abattoir,

et à l’examiner pour la recherche des

anticorps.

Ce contrôle est

économique,

mais ne concerne

qu’une partie

de la

population

animale. La deuxième solu-

tion consiste à

intégrer

le test

allergique

au

système

actuel de

prophylaxie

de la Tuberculose. Ce

procédé

serait

économique puisque

brucelline et tuberculine peuvent être

mélangées

et

injectées simultanément.

Des

expériences

sur

cobaye

nous ont mon- tré, en effet,

qu’il n’y

a ni

incompatibilité

ni

interférence d’une réaction sur l’autre

(observations

non

publiées).

En cas de réac-

tion, le

diagnostic

différentiel est basé sur

l’injection séparée

de chacun des

allergènes

et la

sérologie

de la Brucellose.

L’utilisateur de la brucelline

doit être

mis

en

garde

contre un fait

qui

nous est apparu

au cours

des, enquêtes rapportées

ici. Les

réactions

allergiques observées

sur les

bovins naturellement infectés sont sembla- bles à

celles

obtenues dans les conditions

expérimentales

ou avec la tuberculine sur les bovins tuberculeux. Certaines réactions sont intenses avec

parfois

une zone de nécrose. En moyenne

cependant,

elles sont

moins intenses que celles observées sur bovins sensibilisés avec les vaccins H 38 ou 45/20

(moyennes

des notations,

respective-

ment : 1,64 et

2,14)

et surtout,

elles

nous

ont semblé moins intenses que celles

qu’on

obtient

généralement

avec la tuberculine.

L’analyse

des

résultats

de la

première enquête

nous a d’ailleurs conduit à consi- dérer comme

positives

des réactions que nous avions d’abord notées comme dou- teuses. Les animaux non sensibilisés ne don- nant pas de

réaction

avec la brucelline, toute réaction devra être notée comme

positive.

(Accepté

pour

publication

en mars

1977.J

Remerciements

Nous remercions très vivement :

G.

Dubray qui

a

préparé l’allergène,

J.P.

Olivier, D.

Marfaing,

J. Pelot, le docteur P.

Garel, J. Gestin et les techniciens de la Station pour l’aide

qu’ils

nous ont

apportée,

Christiane Le Louëdec pour son concours

lors

de la rédaction.

Résumé

Afin d’étudier la valeur du

diagnostic allergique

de la Brucellose bovine, un

allergène

pro-

téique purifié,

la

brucelline,

a été

injecté

par voie

intradermique

à 481 vaches

réparties

dans 27 troupeaux. La

sérologie

a été faite sur le sérum ou le

plasma

de 444 d’entre elles.

Deux cent neuf vaches ont

présenté

une réaction

allergique

et 174 avaient une

sérologie positive.

Cent

vingt-trois

sont

positives

simultanément aux deux

épreuves,

52 ont une

sérologie positive

sans

présenter

de réaction

allergique

et 66

présentent

une réaction

allergique

mais leur

sérologie

est

négative.

En

général,

l’infection

brucellique

a été bien

dépistée

au niveau du troupeau. Dans les

cheptels

récemment

infectés,

le

diagnostic allergique paraît plus complet

et

plus précoce

que le

diagnostic sérologique.

L’utilisation du diagnostic allergique

est

conseillée,

en

supplément

aux autres

épreuves

de routine, lors de la visite d’achat d’animaux à

introduire

dans un

cheptel

sain, pour

améliorer

le

dépistage

des animaux

contaminés

dans les troupeaux récemment infectés et pour

résoudre le

cas des troupeaux à

problème.

(8)

Références

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