HAL Id: hal-00900930
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DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE. 2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE
DANS LES TROUPEAUX INFECTES
R. Fensterbank, A. Souriau
To cite this version:
R. Fensterbank, A. Souriau. DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE.
2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE DANS LES TROUPEAUX INFECTES. Annales de
Recherches Vétérinaires, INRA Editions, 1977, 8 (2), pp.195-201. �hal-00900930�
DIAGNOSTIC ALLERGIQUE DE LA BRUCELLOSE BOVINE
2. UTILISATION DU TEST ALLERGIQUE DANS LES TROUPEAUX INFECTES
R. FENSTERBANK
A. Souriau
LN.R.A., Station de Pathologie de la Reproduction, Centre de TOURS, 37380 NOUZILLY, France
’
Summary
ALLERGIC DIAGNOSIS OF BOVINE BRUCELLOSIS. 2. USE OF THE ALLERGIC TEST IN INFECTED HERDS. - Four hundred and
eighty-one
cows, in 27 herds, wereinjected
intra-dermally
with a brucellapurified protein allergen
in order tostudy
the value of the skin test in thediagnosis
of bovine brucellosis. Theserology
was done on the serum orplasma
from 444 of these cows.Two hundred and nine cows showed an
allergic
reaction and 174 werepositive
in sero-iogy.
One hundred andtwenty-three
weresimultaneously positive
to both tests, 52 werepositive
inserology
but did not show anyallergic
reaction and 66 showed anallergic
reac- tion but werenegative
inserology.
Ingeneral,
brucellosis wascertainly
detected at theherd level with this test. In
newly-infected
herds, the skin testgives
a morecomplete
and earlier result thanserological
tests.The use of the skin test is recommended as a
supplemental
test when unknown animals are to be introduced in non-infectedherds,
toimprove
the detection of contaminated ani- mals innewly-infected
herds and tosolve
the case ofproblem
herds.Introduction
Les conditions d’utilisation de la brucelline pour le
diagnostic allergique
de la Brucel-lose bovine ont été
déterminées
dans des conditionsexpérimentales (Fensterbank
et Pardon,1977).
Afin d’étudier la valeur du testallergique
sur le terrain, nous l’avons utiliséau cours de
quatre enquêtes
successives.Les observations que nous avons recueillies permettent d’en discuter les indications.
Matériel et méthodes
La
brucelline, préparée
à notre Stationselon la méthode de Jones, Diaz et
Taylor (1973), provient
du même lot(73-1)
que celle utilisée lors de nosprécédentes expériences (Fensterbank
et Pardon,1977).
Cent !ig
d’allergène, dissous
dans 0,1 mld’eau
physiologique,
sontinjectés
par voieintradermique
à l’encolure ou aupli
sous-caudal,
selon leprotocole expérimental.
Lesréactions sont lues 72 heures
après l’injec-
tion, sauf au cours de lapremière enquête
où certains animaux ont été examinés dès 36 heures. L’intensité de la réaction estnotée,
commeprécédemment,
de 1 à 3. Pourchaque enquête,
la moyenne des résultats est établie seulement sur les notationsposi-
tives, les résultats nuls(absence
deréaction)
étant exclus.
Examens
sérologiques.
Du sang a été
prélevé
surchaque
animal.Les
épreuves d’agglutination
et de fixation ducomplément
ont été faites sur lesplasmas
et sérums selon la méthode des micro-réac- tions
(Renoux,
Plommet etPhilippon, 1971).
Les sérums ont été soumis
également
àl’épreuve d’agglutination rapide
sur lameavec
l’antigène
au RoseBengale (Institut Mérieux, Lyon).
Nous avons considéré commepositifs
ensérologie
les animaux dont le sérum ou leplasma présentait
un titre enagglutinines égal
ousupérieur
à 80Ui/mi,
fixait le
complément
à la dilution du cin-quième
ou donnait une réactionpositive
avecl’antigène
au RoseBengale.
Ring
Test.Une
goutte d’antigène
àl’hématoxyline (Institut Mérieux, Lyon)
estajoutée
à 1 mlde lait dans un tube à essai. Le
mélange
est
homogénéisé
par uneagitation
douce.La réaction est lue
après
une incubation deune heure au bain-marie à 37 °C selon les normes de l’OMS. Le tube est ensuite
placé
à 4 °Cpendant
une nuit et la réaction estlue selon les mêmes normes.
Examens
bactériologiques.
Les Brucella sont recherchées par culture
sur milieu WE
(Renoux, 1954),
àpartir
d’écouvillonsvaginaux,
de lait ou de sécré-tions mammaires pour les vaches taries.
Protocole
expérimental Enquête
1.Au cours de traitements exécutés par les agents de l’Etablissement
Départemental
del’Elevage (EDE)
du Cantal en vue de lasynchronisation
des chaleurs, nous avons pudisposer
de 374 vachesréparties
dans 24 troupeaux. La brucelline leur a étéinjectée
au
pli
sous-caudal et les réactions ont été lues, en fonction des tournées et de l’éloi- gnement de certaines fermes, de 36 à 72 heuresplus
tard. Lesplasmas sanguins,
destinés au
diagnostic
degestation,
nousont été fournis pour 337 vaches
réparties
dans 23 troupeaux et ont servi à exécuter les réactions
d’agglutination
et de fixation ducomplément.
Alors que les résultats desépreuves allergiques
etsérologiques
étaientenregistrées,
l’EDE nous a fourni des infor- mationscliniques
concernant 21troupeaux (tabl. 1)
et des indications sur leur état vac- cinal. Seul le vaccin B 19 est mentionné : de nombreuses vaches l’ont reçu àl’âge
desix mois environ, et à
l’âge
adulte dans le troupeau n° 21.Enquête
2.Au cours d’une
expérience
réalisée à laStation,
50génisses,
dont certaines avaient reçu du B 19, ont été inoculées avec 15.106 Brucella abortus souche 544 par voie con-lonctivale (Plommet
et Fensterbank,1976).
A ce moment, la sensibilisation créée par le B 19 avaitdisparu,
aucun animal neréagis-
sant à la brucelline. Un mois
après
l’ino-culation
infectante,
25génisses,
tirées ausort, reçoivent la brucelline à l’encolure. Les
épreuves d’agglutination,
de fixation du com-plément
etd’agglutination rapide
sur lameavec
l’antigène
au RoseBengale
ont étéfaites sur leur sérum
prélevé
lejour
de l’in-jection
del’allergène.
Enquête
3.Dans un
troupeau
non vacciné constitué de 21 vaches, de nombreux avortements ont eu lieu. Le dernier seulement a été reconnud’origine brucellique après
isolement du germe àpartir
duliquide
stomacal de l’avor- ton. Un moisaprès
cet avortement, nousInjectons
la brucelline à toutes les vaches à l’encolure et les réactions sont lues 72 heu- resaprès
par le Dr G., vétérinaire de l’ex-ploitation.
Les vaches fontl’objet
d’unprélè-
vement de sang, de lait pour les vaches en
lactation ou de sécrétions mammaires pour les vaches taries et d’un
écouvillonnage vaginal.
Lesépreuves
suivantes dediagnos-
tic ont été faites :
agglutination,
fixation ducomplément
etagglutination rapide
avec l’an-tigène
au RoseBengale
sur lesérum, ring-
test sur
chaque
lait et sur le lait demélange,
recherche des Brucella dans les laits, sécré- tions mammaires etécouvillons,
Enquête
4.Dans un troupeau non vacciné où l’on avait constaté deux avortements brucelli- ques, tous les animaux étaient restés séro-
logiquement négatifs pendant
trois ansaprès
l’élimination des deux vaches infectées. Des avortements sont constatés à nouveau, et 22 vaches sur 70 ont une
sérologie positive d’après
les résultats du laboratoire de la Direction des Services Vétérinaires. Un moisaprès
cet examensérologique,
la brucelline estinjectée
à l’encolure des 61 vaches res- tant dans letroupeau,
les neuf autres ayant été éliminées entre-temps dans le cadre de lalégislation
sur la Brucelloseréputée
con-tagieuse.
Lasérologie (agglutination,
fixa-tion du
complément
etépreuve
au Rose Ben-gale)
est faite sur le sérum des 61 vachesprélevées
lejour
del’injection d’allergène.
Résultats
Enquête
1.Nous avons observé des réactions aller-
giques
dans 20troupeaux :
neuf contenaientchacun 50 p. 100 ou
plus
d’animauxréagis-
sant
(70,6
p. 100 enmoyenne)
et 11 moins de 50 p. 100(25,6
p. 100 enmoyenne).
Aucune réaction n’a été observée dans qua- tre troupeaux
(tabl. 1).
Parmi les 374 vaches ayant reçu la bru- celline, 139 ont
présenté
une réactionposi-
tive. Parmi les 337 dont nous avons
analysé
le
plasma,
119 ontprésenté
une réactionallergique,
119 ont unesérologie positive
et 80 sontpositives
simultanément aux deuxépreuves.
La moyenne des notes attribuéesaux réactions
allergiques
est de 1,6.Des avortements ont été
constatés,
récem- ment ouplusieurs
annéesauparavant,
dans11 troupeaux, aucun dans 10 et les infor- mations de l’EDE manquent pour trois
(5,
12, 15).
Dans un troupeau(n° 21)
où aucun avortement n’estsignalé
mais où les réac- tionsallergiques
sontnombreuses,
nousavons
appris
que les animaux avaientété
récemment vaccinés avec le B 19.Enquête
2.Parmi les 25
génisses,
16 ontprésenté
une réactionallergique,
15 ont unesérologie positive
et 10 sontpositives
simultanémentaux deux
épreuves.
La moyenne des nota- tions est de 1,6.Enquête
3.Parmi les 21 vaches, 18 ont
présenté
uneréaction
allergique,
14 ont unesérologie positive
et simultanément une réaction aller-gique.
Sur ces 14 vaches, 9 sontpositives
en
agglutination,
13 en fixation ducomplé-
ment et 14 au test au Rose
Bengale.
Parmi les 14 laits individuels, quatre sontpositifs
au
ring
test et deux douteuxaprès
une heured’incubation à 37 °C, 11 sont
positifs
et un douteuxaprès
une nuitd’incubation
à 4 °C.Le lait de
mélange
estpositif
auring
testaprès
une incubation de une heure à 37°C.Des Brucella ont été isolées à
partir
d’un écouvillon sur 21 et de quatre laits sur 20.La moyenne des notations est de 1.9.
Enquête
4.Sur 61 vaches, 36
présentent
une réactionallergique,
27 sontpositives
ensérologie
et19 sont
positives
simultanément auxdeux épreuves.
La moyenne des notations est de 1.7.Résultats
globaux.
Parmi
444 vaches soumises simultanémentaux
diagnostics allergique
etsérologiques,
189 ont
présenté
une réactionallergique
et174 ont une
sérologie positive.
La moyenne desnotations
est de 1,64. Aucune corrélation n’a pu être mise enévidence
entrel’inten-
sité de la réactionallergique
et les titresen
anticorps.
Les résultats des
épreuves allergiques
etsérologiques
concordent chez 326 animaux : 123 sontpositifs
et 203 sontnégatifs
simul- tanément aux deuxépreuves.
Lesrésultats
diffèrent chez 118 animaux : 52 ont unesérologie positive
sansprésenter
de réac-tion allergique
et 66présentent
une réactionmais sont
négatifs
ensérologie.
Parmi cesderniers
animaux, cependant,
21 n’ont pasd’agglutinines
dans leursérum,
16 en ont 15UI/mI,
18 en ont 30 Ullml et 12 en ont 60 UI/mI.Discussion
Certaines des vaches examinées au cours
des deux
premières enquêtes
avaient reçu du B 19 àl’âge
de six mois environ. La sen- sibilisationprovoquée
parl’injection
de cevaccin est peu durable
(Fensterbank
et Par- don,1977).
Enparticulier,
elle avaitdisparu
chez les
génisses
del’enquête
2, versl’âge
de 20
à
23 mois, ainsi que nous l’avons vérifié. Elle devait donc avoirégalement disparu
chez les vaches del’enquête
1, toutes examinées àl’âge
adulte. Aussi pou- vons-nous considérer toutes les réactionsallergiques
comme étant dues àl’infection brucellique,
sauf dans le troupeau n° 21 où les vaches avaient reçu récemment du B 19.La
première enquête
met en évidence une liaison entre lafréquence
desréactions allergiques
et lagravité
de l’infection au sein d’un troupeau. Neuf troupeaux contiennent chacun 50 p. 100 ouplus
d’animauxréagis-
sants : des avortements sont
signalés
dans six, lesrenseignements
de l’EDE manquent pour deux(n°
12 et n°15)
et les réactions, toutes peu intenses, observées dans le der- nier(n° 21)
sont associées à une vaccina- tion récente avec le B 19. Parmi les animaux de ces neuf fermes,59,6
p. 100 ont unesérologie positive.
Onze troupeaux contien- nentchacun
moins de 50 p. 100 d’animauxréagissants :
des avortements viennent d’être constatés dans deux ou l’ont étéplusieurs
années
auparavant
dans trois. Aucun avor- tement n’estsignalé
dans six troupeaux où l’infection est latente. Parmi les animaux de ces 11 fermes, 30,2 p.100
ont unesérologie positive. Dans les quatre
derniers troupeaux, aucune réactionallergique
n’est observée et aucun avortement n’estsignalé ;
tous lesanimaux ont une
sérologie négative
dans un troupeau et 43 sur 49 dans lestrois
autres.L’absence de toute
réponse allergique
dans ces trois derniers troupeaux nous amène à penser que nous
risquons
de ne pas avoir observé un certain nombre de réactions par une lectureparfois
troppré-
coce. Nous n’avions pas encore
déterminé,
au moment de cette
enquête,
ledélai opti-
mal de lecture(72 heures)
etl’importance
que revêt le respect
de
ce délai(Fensterbank
et Pardon,
1977).
Dans
lesenquêtes
suivantes, la Brucel- lose est à son début dans chacun des trou- peaux : la brucelline est utilisée unmois après
l’inoculation infectante(2’ enquête)
ou
lorsque l’infection
est en train de se pro- pager à toutesles
vaches(3’
et 4’enquêtes).
Sur les 107 animaux examinés, le nombre des réactions
allergiques (70)
estsupérieur
à celui des
séro-réactions positives (50)
etsi 13 animaux à
sérologie positive
n’ont pas de réactionallergique,
28 enprésentent
unealors
que leursérologie
estnégative. Ainsi,
dans ces troisenquêtes,
non seulement letest
allergique dépiste davantage
d’animaux infectés que lasérologie,
mais il lesdépiste plus précocement.
Desrésultats analogues
ont
également
étéobservés
dans des trou- peaux endébut
d’infection par Ottosen et Plum(1951)
etKas’yanov (1974).
Sur l’ensemble des animaux
positifs
auxépreuves allergiques
et/ousérologiques,
lamoitié environ le sont
simultanément
aux deux et un quartà
l’une ou à l’autre. Les résultatsrapportés
par Live et Stubbs(1947),
Ottosen et Plum(1949)
etKas’yanov (1974)
font
également apparaître
de telles discor- dances entre les résultats del’allergie
etceux de la
sérologie.
Les mécanismes immu- nitairesimpliqués
dans laréponse
humoraleou cellulaire à la
présence
des Brucellasont
différents ;
ils ont chacun un mode derégulation
propre, bien que non entièrementindépendant.
Ces mécanismes peuvent donc fonctionner simultanément ou de façonséparée, expliquant
les discordancessigna-
léesplus
haut.Les résultats,
sérologiques
etallergiques,
concordent chez 50 p. 100 des animauxposi-
tifs, sansqu’il
y ait corrélation entre l’inten- sité de la réactionallergique
et la hauteur des titressérologiques.
Les animauxpositifs
aux deux
épreuves
doivent donc être consi- dérés commeinfectés,
sauf s’ils ont reçudu
vaccin H 38 ou 45/20, ourécemment
du B 19.Environ 25 p. 100 des animaux sont
posi-
tifs ensérologie,
mais neprésentent
pas deréaction allergique.
Cette absence deréponse
à la brucellinerappelle
lephéno-
mène del’anergie, déjà
connu avec la tuber-culine. Cet inconvénient peut être
pallié
enréservant aux troupeaux
numériquement importants
l’utilisation du testallergique
seulou en associant les
diagnostics sérologiques
et
allergiques.
’
Environ 25 p. 100
également
des animauxréagissent
à la brucelline et sontnégatifs
ensérologie,
selon les critères retenus ici. Ce fait pose leproblème
de lasignification
dela
sérologie
et celui de la réactionallergique.
Nous savons, d’une part, que la
sérologie seule
ne détecte pas tous les animaux infec- tés et quel’interprétation
desfaibles
titresagglutinants
estparfois ambiguë (Gaumont,
1965 ;Renoux. Philippon
et Plommet,1968j,
Nous avons d’ailleurs
observé, parmi
les 67animaux réagissant à
la brucelline etnéga-
tifs en
sérologie,
que 21 n’ont pasd’agglu-
tinine, et que 46 en ont à des titres bas.Ces titres
bas
ne permettent pas de consi- dérer ces 46 animaux commeinfectés,
maisrévèlent cependant
un contact antérieur avecdes Brucella. D’autre part, il n’a pas été
signalé,
àpartir
des donnéespubliées,
deréactions
allergiques
à la brucelline avecd’autres germes que les Brucella et la réac- tion semble
spécifique.
Ellesignifie
que l’ani- malréagissant
a été en contact avec cesgermes
qui
ont pu, ou non,déclencher
la maladie, etl’animal
malade a puguérir.
L’existence de
l’infection brucellique
a d’ail- leurs été démontrée chez de tels animaux parKas’yanov (1974).
Dans un troupeau récemmentinfecté,
82 vachespositives
auxépreuves sérologiques allergiques,
simulta- nément ouséparément,
ont été abattues etautopsiées.
Apartir
dechaque
antmal, 12prélèvements d’organes
et deganglions lym- phatiques
ont été ensemencés. L’auteur atrouvé des Brucella sur 62
(76,8
p.100).
Parmi les 21,
positives
ensérologie
et neprésentant
pas deréaction,
il en a trouvé sur11 (52,3
p.100)
etparmi
les 27présentant
une
réaction,
maisnégatives
ensérologie,
il en a trouvé sur 23
(85,2
p.100).
L’interprétation
de la réactionallergique
en l’absence
d’anticorps
sera fonction de larigueur
aveclaquelle
on veut définir l’animal infecté. Aussi conseillons-nousd’adjoindre
le
diagnostic allergique
auxépreuves
habi-tuelles dans certaines circonstances où la
rigueur
estindispensable
et enparticulier :
1&dquo; Pour définir l’absence de Brucellose chez les animaux à introduire dans un
troupeau
sain et chez les
génisses
nées dans des troupeaux infectés.2° Pour
dépister
les animaux infectés dans lestroupeaux
où la Brucellose vientd’appa-
raître. Pour que l’assainissement soit effec- tif, l’extension de la maladie doit êtrejugu-
lée immédiatement par l’élimination des ani- maux infectés.L’expérience
montre que lasérologie permet
rarement undiagnostic complet
etprécoce,
du fait de la latence dansl’apparition
desanticorps.
L’utilisationsimultanée
des testsallergiques
etsérologi-
ques doit améliorer notablement la
qualité
du
diagnostic.
3° Pour
résoudre
le cas des troupeaux àproblème,
où l’état sanitaire ne peut être clairement défini en raison de résultatspériodiquement équivoques.
Anderson et al.(1962)
etMingle (1963) préconisent
d’utiliserun certain nombre de tests
supplémentaires
pour
dépister
le ou les animauxqui échap- pent
audiagnostic
de routine. Nous con- seillonsd’ajouter
le testallergique
aux testssupplémentaires recommandés.
Grâce au
plan
actuel deprophylaxie,
denombreux troupeaux vont être
assainis. La
surveillance de leur état sanitaire doit être
régulière,
efficace etéconomique.
Pour les troupeaux laitiers, lering
testrépond
exac-tement à ces
exigences.
Pour les troupeaux à viande, au contraire, laprise
de sang annuelle est onéreuse,contraignante,
d’une’
périodicité
trop faible pour que la surveil- lance soit efficace et il semble difficile del’imposer
indéfiniment. Deux solutions peu- vent êtreproposées, qui pourraient
d’ailleursêtre utilisées
conjointement.
Lapremière
consiste
à prélever
le sang des vaches deréforme,
àl’abattoir,
et à l’examiner pour la recherche desanticorps.
Ce contrôle estéconomique,
mais ne concernequ’une partie
de la
population
animale. La deuxième solu-tion consiste à
intégrer
le testallergique
au
système
actuel deprophylaxie
de la Tuberculose. Ceprocédé
seraitéconomique puisque
brucelline et tuberculine peuvent êtremélangées
etinjectées simultanément.
Des
expériences
surcobaye
nous ont mon- tré, en effet,qu’il n’y
a niincompatibilité
niinterférence d’une réaction sur l’autre
(observations
nonpubliées).
En cas de réac-tion, le
diagnostic
différentiel est basé surl’injection séparée
de chacun desallergènes
et la
sérologie
de la Brucellose.L’utilisateur de la brucelline
doit être
misen
garde
contre un faitqui
nous est apparuau cours
des, enquêtes rapportées
ici. Lesréactions
allergiques observées
sur lesbovins naturellement infectés sont sembla- bles à
celles
obtenues dans les conditionsexpérimentales
ou avec la tuberculine sur les bovins tuberculeux. Certaines réactions sont intenses avecparfois
une zone de nécrose. En moyennecependant,
elles sontmoins intenses que celles observées sur bovins sensibilisés avec les vaccins H 38 ou 45/20
(moyennes
des notations,respective-
ment : 1,64 et
2,14)
et surtout,elles
nousont semblé moins intenses que celles
qu’on
obtient
généralement
avec la tuberculine.L’analyse
desrésultats
de lapremière enquête
nous a d’ailleurs conduit à consi- dérer commepositives
des réactions que nous avions d’abord notées comme dou- teuses. Les animaux non sensibilisés ne don- nant pas deréaction
avec la brucelline, toute réaction devra être notée commepositive.
(Accepté
pourpublication
en mars1977.J
Remerciements
Nous remercions très vivement :
G.
Dubray qui
apréparé l’allergène,
J.P.Olivier, D.
Marfaing,
J. Pelot, le docteur P.Garel, J. Gestin et les techniciens de la Station pour l’aide
qu’ils
nous ontapportée,
Christiane Le Louëdec pour son concourslors
de la rédaction.Résumé
Afin d’étudier la valeur du
diagnostic allergique
de la Brucellose bovine, unallergène
pro-téique purifié,
labrucelline,
a étéinjecté
par voieintradermique
à 481 vachesréparties
dans 27 troupeaux. La
sérologie
a été faite sur le sérum ou leplasma
de 444 d’entre elles.Deux cent neuf vaches ont
présenté
une réactionallergique
et 174 avaient unesérologie positive.
Centvingt-trois
sontpositives
simultanément aux deuxépreuves,
52 ont unesérologie positive
sansprésenter
de réactionallergique
et 66présentent
une réactionallergique
mais leursérologie
estnégative.
Engénéral,
l’infectionbrucellique
a été biendépistée
au niveau du troupeau. Dans lescheptels
récemmentinfectés,
lediagnostic allergique paraît plus complet
etplus précoce
que lediagnostic sérologique.
L’utilisation du diagnostic allergique
estconseillée,
ensupplément
aux autresépreuves
de routine, lors de la visite d’achat d’animaux àintroduire
dans uncheptel
sain, pouraméliorer
ledépistage
des animauxcontaminés
dans les troupeaux récemment infectés et pourrésoudre le
cas des troupeaux àproblème.
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