MADAME FRONTIN,
ou
LES DEUX DUEGNES,
COMÉDIE EN UN ACTE, MÊLÉE DE VAUDEVILLES.
Pau mm. BRAZIER et **\
Représentée pour
Japremière
fois,sur le Théâtre du Vaudeville
, le3o septembre i8ig.
Prix
: i fr.2 5 cent.
A PARIS,
Chez QtJOY, Libraire-Éditeur de Pièces de Théâtre^
Boulevard Saint-Martin,
w°. 18.DE L'IMPRIMERIE D'Anth^ BOUCHER,
SDCCESSEOR
DE
Z.-G.MICHAUD,
RUE DES BONS-ENFANTS,
JH°. 54»M. DCCC. XIX.
PERSONNA GES, A CTRICES.
Madame FRONTIN M™e. Bras.
URSULE M'"^ BocUn,
La scène se passe à quelques lieues de Paris.
Nota. Quoique
cette pièce ait cte cre'e'e à Parispour deux
actrices chargées de jouer les caractères et les duègues,oq
pourra,dans lesvillesde provinces oùilne se trouverait pasdeux
duègnes aumême
ibéàlre,lairejouerlerôledeM"*.
Fron- tinparuoe
soubrette.ou
LES DEUX DUEGNES.
Le Théâtre
repre'senteun
joliparc
;à
droiteun
papillonélégant
, ai^ec croisée,balcon
etpersiennes sur
le de-vant
;à gauche, un
petit chalet,ayant
aussifenêtre sur
ledéfiantdu public
, etune porte de côté qui
doitdonner en face de
celledu
pavillon: six chaisesde jardin
,dont
l'uneprès du
chalet.Un long mur
trat^erse leJond du
tJiéatre;une grande porte
, a^^ecchatière à
ceinture
d'homme
estau
milieudu mur
,une autre
petiteporte
està
côté.La
toiledu Jond
doit laisservoir uns
forêttrèsépaisse.
SCÈNE PREMIÈRE.
URSULE.
Elle
ferme
la petiteporte quidonne
surlaforet.C'est
bon
,M.
Diiclos,c'est cutendu; jene
vousattendsque
cesoir à septlieuies. Allezcluzvotre notaire, allez, et revenez avecun bon
contratde rnari;ip;e que raa petite prisonnièresera force'ede signer... Pourquoim'a-t-illaissécestabletles,mon
cher nraîire? (Elle
lesouvreet lit:) « Instructionspour
Ursule.... » Instructions!...Air:
Vaud. du
Printemps.Ce mot
seulme
choqueetme
blessej
Contrelui jedoisréclamer:
Ce
n'estquelafollejeunesseQue
Ton peutinstruire etformer.Maismoiloind'èlreuneétourdie,
J':;iin.it letact qu'on peut avoir:
Depuistrenteansquej'éiudie.
Jedois.à-peu-près tout savoir.
C'estc'gal, lisonsseulement parcuriosité'.(Elle ouvreetlit. )
« Yoiti l'ordre
du
jour. »Ah
! ahI ah! l'armée n'est|)as noiu-(4)
brrnso, on(ont trois persoiiiiçs...
Mon
tnaî ire,legênerai; Ma(Je-irioiselleEmilie le centre, et
moi
l^irricre-garde...Ali.' l'arrière- gnrtlca biendu
m:Apour
retenirlecentre, dontl'arddir,lajen- ïussc...çaTcnl toujoursalleren avant.(Elle continuede
lire.)«
La
maisone'iant isolée au milieu de1»foièt, bien fermer les» portes, »(Elleparle.)C'estfait. «
Que
,sons aucun pre'texie,
» Etailienedcrcende
même
danslejardin,justpi'àmon
retour. »{Elle
parle.) Elle ne sortira pas. «Ne
pas oublier qu'elle est» ainjee par un officier trèsentreprenant. » (Elle parle.) C'est vrai,
un
jolihomme,
très belbommf.
Qu'ily
vienne... qu'ily
vienne!... « Enfin, penser
que
la vieille j.irdinièrc, renvoyée ce» matin,étaitgngnc'cpar cejeuneofQcicr.» J^a vieille jardinière esta prèsen; • six liruosd'ici. {Elle
met
les tablettesdans sa
jpocAe.)Cesinstructionselaient bieninutiles....Mou
maître m'es- time,me
fait une petite pension . ..il peut,il doitcompter
surmoi;
il estsidoux
d'êtreestimé avec pen'-iouî (On
entendcla-quer un
fouet.)Qu'est-ce?(Elleouvreune
petitechatièredans
la.pirte,)
Un
c'qiipageà quatreclievaux... unedame
seule,con- duite; parun
postillon en grande livrée elles'arrête, elle des- cend, ellevient dioit ici.{Elleferme
la chatière, aussitôtcri frappe.)On
frappe...une dame
enciiuipagc:çaentre paitout.Elle ouvre.
SCENE II.
URSULE, MADAME FRONTIN, en
toilette élégante.Mad.
FRONTIN.Air: Jesuisheureux entout, Mademoiselle, We»t-cepasvjiisqu'on
nomme dame
Ursule,l'ouss.T.i,lescrupule jus'jirauridicule
,
6ils'agitd';:niour? Jeroulaisvoircelte
femme
insensible,Arj^usinflexible,
Duègne
incorruplible, Yraipbéuixdu jour.UFxSULE.
Mais vous vousnioi(tiez, je croi...
Mad. FRONTIN.
Moi
?URSULE.
C'esttrop
dhonucur
pourmon nom.
(5)
j\îad.
FRO'TIX.
Non.
URSULE.
Vous me
flattezsur cepoint.Mati.
FRONTIN.
Point.
URSULE Vous
ne pensez pasainsi ?Mad.
FROjîTiN.Si.
E^'SEMBLE.
Mac].
FRONTTN. UCSULE.
Vous
voilàdonc,etc.Hé
bien,c'estmoi qu'onnomme Jame
Ursule, PoussantlescrupuleJiisquati1ifîicule Sii s'i^^lt «l'amour.
Vous
avezvucetit»fcnnneinsensible Ai'iiis iiiflfxLie,Dii.jinp ii:C()irupiib!e,
\eiil:in; liiiitetjour.
Mu. FfiOMIN.
M.
Diiclo";est-ilici?URSULE.
JS'r.:,
Ma
'^^nl' , i! est p'!? c'hz son notaire.Mdfî FROivTiN,
à
pari.F;
iiso"c '.lîtitdeuuii''.'".URSULE.
M-î-
il revicr.dr rp soir'^ .pt heures.IVIaii. FRor.TiN.
h
part.\\ n'y a^t;'le
'emps
â pciire.(^11al.
; L'a/T.nrepour
hqnelleje viea^^csl p-M riaul trèsunpoilanie..
Mis
je puism'ouvrira
V0U5, vo!(S êi-siiii secot.dininiême...votreexîiê'iieprobiie...URSULE, a
part.Mon
extrême... (/7««f.)Madnaie,
veaii'ezdonc
vousasseoir.Elleh(i offre
un
siège.Mad. FRO^TI^.
Votreirrc'procliableconduite.
URSULE
,à
part.?Ion ine'.... {IlaïU.)
Votre
sclia!!, s'iî vous plaît,Madame.
{E.lti le
prend avec
prccauliot>.)(!cs\ \xn cac!;cniiie.'...Mld.
FRO^'TIW.Vous
c!csmoins
servanteque
maîtresse.(6)
URSULE.
Que
maîtresse!Votrecîiape.ui;ilf.iilune
chrileur....Ellehiiùieetleporte
dans
lechalet.Mad. FRONTiN, à
part.Si ellesavaitqu'ell''se ddiine tantde peine
pour M"*.
FrODiin, son égale.{Haut à Ursule
quirefient. )Venez
à côtédemoi
,
Uii.uie.
URSULE
,sereculant.Madame!...
Air:Disposez,
Monsieur
Sans-Gêne.Mad. FRONTIN.
Asseyez-voustlonc,
ma
bonne.URSULE.
Non,
c'esttropdeliberté...,
Mad. FRONTIN.
Jen'aipoint defierté, Asseyez-vous,jevousl'ordonne.
URSULE.
\
raimeiitvousêtestrop bonne.Nosrangs Smitsidifi'.'rents,
Tant debonté m'étonne
;
Maisje
me
rends.Pilr-d.
FRONTIN.
SLa Nous Vousôteceservrz niaiDlenant,(ju'cilefortunen^iissouventdonne5 Bientôtmoi, j'en puisfaire autant.
S
^(^
part.)^
!Jesaisbienqu'ilfaudra cesoirenfaireautant.r^ \
URSULE.
J2i 1 Quelair1liarinant^
b^ j^
A
saplaceuneantrepersonne,Assurément,
Pour moin'en feraitpas autant,
Non
,non, pour
moi
n'enferaitpasautant.Mad. FRONTIN.
J'ai
une
cunfiJcnce àvousfaire.URSULE.
Faites,
Madame
,faites, etconijUcz surma
discrétion.M.id.
FRONTIN,
souriant.J'ycompte.
URSULE.
Je n'aurai pas
grand
mcVitc;les fcaimcs àmon
âge soni dis- crètes paruccLSbilc.(7)
Air: T^uud.de Voltaire chez
Ninon.
Jadis onnousparlaitd'amour,
De
nosattraitsetde nos grâces Et nousparlions ànotre tourAux
galantsquisuivaientnostraces.Avec
le tenij^stoutchans;e bien.Nous
n'avons plusl'artdeséduire... ' Etcomme
niinenousditplus rien,Nous
n'avons pasj;raiid'chose à dire.Mad.
FRONTIN.En
ce cas, ëcoutez-moi,ma
chère Ursule.URSULE.
J'écoute.
Mad.
FRONTIN.Vous
aveziciune
jeunepersonne, noaiCQe'eEmilie?
URSULE,
inquiète.Oui, oui.
Madame.
Mid.
FROrïTIN.Elleestadorée d'un jeuneofficierde
dragon
qu'elle aime.URSULE,
plusinquiète.Mais
oui...oui,Madame.
Mtid. FRONTIÎf.
Vous
paraissezinquiète?URSULE
, se levant.C'estqâe,
Madame,
tout ce qui rej^arJecettejeunepersonne...Mad.
FROJVTiN, se levant avec enlève.Je le vois, vous
me
croyez capable deme
prêlGr àune
intrigued'amour
, M^^^,Ursule.URSULE.
Madame...
M.ld. FRONTIN.
Vous
racprenezpour une
autre...Jesuisla tantedecejeuneDermon
qui prétend aujourd'liuienlever la jeuneEmiiie,j'ai envue
pourluiun
autre mariage,et je viensm'opposer
à sescou- pablesdesseins.URSULE.
Ah! pardon, Madame,
pardon.Mad. FRONTm.
Pour ne
vous laisseraucun
doute, tenez, lisez cette lettreque
j'aisurprisedans l'appartement de
mou
neveu.URSULE,
laprenant
Elleestd'Emilie.(8)
Ma
J.FRONTiN
, G-part,regardant
lepas>ilîon.Épions
lemoujcnl. (^llaut.)Li>rzdonc.rRsuLE,
lisant.AL
!...mon
Dieu!... je connais ccl.i cr.Tvnnrc... slylcd'usage...« Victitncde l.i Iviiniiiela plusodi'usc, e'e consiuià seleiircr
» dèsaujourd'huichezles ji.irtnîsd'
M.
Dcrmoii.» Mari,fronïin.
Ce
n'estpas cLezmoi
loujonr.s.Elle
frappe doucement
etsans élrevue à
lapersienne enface du
public.XJBSXJLE, lisant.
Elle
demande
dequ;'i!cmauicieou
fera cetenlèvementqui doit avoirlie;!ce soir.INIad. FfiONTiN,
à
pari^ écoulantà
lapersienne.Éaiiliem'a-l-tlieeraendue?...
URSULE
, lisant.%
Air: p^aud. des Fillesà marier.
Dieu! quelle perfidie!
ttquelsaHreiixprojctj
,
Knlevei- EiiiJie1
A'ci'Ioiis-làJeIjîen près.
Pendant
ces quatre vers,on
voitpasser une main au
traversd'un barreau de
lapersienne.1)eplusla lettreaunonce
Que
iiolre Ijelicaura Adjourd'huil.iréponse.Mad.
FROTSTiNi^liSsantune
lettreà
traverslapersienne.La
voilà! lavoilàI (!\fois.) tJU'iULE^serelournant effrayée.la
voilà!l^Iad.
.FUOTIN.
Oui
, la voilà celle lelliecoupable...Maintenant,clicrcUrsule,«ppieuez ledessein qui
m'amène.
Al»I
Madame, que
jevousremcrciel...Voyons
ledessein.Mad. FKONTIN.
Vous
êtesseule ici...Il serait acraindreque
vous nofussiezpu
enétatderésister à niijeunefou
que
l'iimour rendra plusauLi- cieux.encore, etcomme
le danger redouble... doublons nos ics- sourccb...Vous
êtesduègne,jeveux
l'clrcaussi.(9)
URSULE.
Comment
!deux
duègnes?Mild.
FRONTIN.
Oui,
j'attendsiciavecvou-.lecoupable, etil estconfondu.URSULE
, se décidantun
peu.Vraiment vous
voudriez, IMadnniP..Mad. FRONTIN.
Vous
aider àremporter une
victoirequi nous interesse toutes lesdeux.URSULE.
Et
vousprendriez...Mad.
FRONTIN".Des
habitscotome
les vôtres.URSULE.
Je
ne
vous offrirai pas des miens, car notre taille estun peu
différente.
]\Tad.FRONTIN.
Oui,
ily a Tineléc;èrenuance, nuvsi,)i-jepre'vucelte difficulté...J'aidans
ma
voilure tout ce qui m'c>tnécessaire URSULE.Dans
votre voiture...Mad. FRONTIN.
Faisons voir à ces jeunes écervelésqu'on est aussi fin, aussi rusé qu'eux.
URSULE.
Oh
!le joliprojetI... Jevaisjusqu'àvotre voilure.Mad. FRONTIN.
Que
de peine je vous donne.(^
part.)C'est pousserlacom-
plaisance
un peu
loin.URSULE.
Air: T^aud.des
deux
Valentins.Dans
l'instant {^bis.)Ce
proietcliarniant, Suivantnotredésir,Va
doncs'accomplir.INousrirons (his, )
Lorsqaenous aurons Pris Les
mêmes
habits.Mad, Frontin, a
(10)
URSULE.
Soyonsà rafTiit
,
Pour
le nii;me but,
I*Ioustravaillonsensemble.
Mad. FRONTIN.
Donnons-nous lamaio, Puisciuele desiin Aujourtl''l)uinousrassemble.
ENSEMBLE.
Dans
l'inst.mt, {bis.)Ce
projet,etc:Ursule
sortpar
la petite porte.SCET^E III.
MADAME FRONTIN
seule.Bravo, Madarae
Froniin, bravo!...Me
voilàdonc
cIjcz ceM.
Diulos! . . .Avecqiicl plaisir je vaisme
vt-ugcrde ce vieil nvjrc...Ilue se coulcnic pas d'avoir,parun
pioci'sinjnslc, ravi jadis à M""".Dumoiit ma
maUresse, la moitié' de sa fortune, iiveut encore enlever au
ucvcu
decette excellente Icmrae lara'aiude
celle qu'ilaime...Celaneserapas,M.
Duclos,celanesera pas.Jen'ai étéenvoyée iciquep(Hir protester seulcDientla fuited'K-
mi
le : M'"'.Dcrmont
doit m'atlcridrcal'entréedeIn foiet, jere- mettrai lajeune pri>onnicre entre ses m.iinsj c'est là que finiioimou
lole .. .Jusqu'àceniomeut, adresse, ruse, sang-froid, et lions tiioinpbtrons.Los
instants sont précieux, la lettreque
j'ai faitpasser toul-à-l'luHire àFiinilic laprévientdetout,eteuûn
ellenous
secondera.M.
Frontiu,mon
mari, était-il furieux dfvmr
qu'onme
chargeait decetteimportante mission:une femme,
di- saii-il,unefemme,
allersnrlesbriséesdesvaletsî...Comme
siunebonne doègue ne
pouvait pasrivaliseravecun grand
laquais!Air: Tii'oli f/uepailoutoncrante.
C'esten vainqu'oninéJitdfsfi-mnies.
Messieurs^mnlp;rc vos épigrainnies, Pour tromper,laissezfaireauxdanieS|
En
naissantCe
futleurtalent.Voyez
lapolilefille , ïispitjjle etgentille,(
"
)Qui
rit etbabille,Ah
'.commeelle ment.Pour
trompersa tante,Ou
la gouveri\iinte,Ou
sagrand'maman.
Voyez
la naïveUse, Dont
on préconisePartoutlafranchise, Ali!conimeelle
ment
,Dès
qu'il fautremettreUne
tendrelettreA
son jeuneamant.C'esten vain,etc.
Voyez
lacoquetteTsmèneQue
l'hymenenchaîne, Sensibleetmondaine,Ah
!comme
ellement, Pour diie à touteheure, Qu'elleadoreetpleureSon
épouxabsent.Voyez
lavieilleArabelle,Qui
ci-devantbelle,An
temps estrebe'le,Ah! comme
ellement Pour
queson\isageNous
cache son à^eQue
toutnousapprend.C'esten vainqu'onméditdes
femmes.
Messieurs, malgré vosépif^rammes,
Pour
tromper,laissezfaireaux dames,En
naissantCe
fgt leur talent.SCENE IV.
MADAME FRONTIN, URSULE, auec un
paquet.URSULE.
Ail! je suis tout essoufflée... Savfz-vous
que
voire chaisede
posteétaitpresijueaubout del'avenue.IVIdd. VROTST\TS,
à
parf.J,el'avais faitexprès.(
Haut.
)Je suisde'solée.(
12)
URSULE, monirant
lepaquet.La duègne
estlà.Mad. FRO^Tm.
Allons, vite
que
je la repiésenie... J'enmeurs
d'envie.URSULE.
Volontiers,je
mechirge
delatoilette.Madame Fronlin
ôteune
espècede
redingotedu matin
qiCellt avaitsurelle.Ursule prend une
robede duègne.
URSULE.
Air:
Le
Briquet jrappe.Parlarobejecommence.
Ellelaluimet.
Tous me
ressemblez déjà.Mad. FRONTm.
Que
faut-ilaprèscela?URSULE.
Le
bonnetde circouslance.Elle lacoiffe.
Vous me
surprenezvraiment,
Jesuisdansl'enclianlemeiit
D'un
pareil déj^inscmeiit.Lesmilaines,lesmancbeltes
j
Le
tablier àcaireau,Et
puisprenezcetrousseau; .
Ab!
j'oubliaisles lunettes.Elles se
regardent
toutesdeux
ai>ecdes lunettessurle nez..Ilnevous
manque
plusriea.Mad.
FRONTIN.Tout
celame
va-l-ilbien?URSULE.
Oui,toutcelavousvatrèsbien.
Sera-t-il surpris,
M.
voire neveu,quand
sur le pointd'exe'- cuicr sonabominable
projet, ilse trouvera face à face avec sa tanic?Mad. FRONTm.
Il >ifsera passeul surpris.
URSULE
, riant.Auparavant, j'aurais craint rcnlèvcmcnt; mais à pre'scnt je voudrais
y
ctie,oui,je le voudrais.Mad. FRONTiN
, riant aussi.Et
moi
aussi.URSULE.
Mais
permettez,Madame,
cen'estpas assezdel'habit.,,ilfiut les manières,lesusages...lîenotre profession... SoufTrtzque pour
rendrele déguisementplus vraiscmbi.jble, jecommence
par vous initierdans touslesmystères.Mad. FRONTIN.
Bien
volontiers.URSULE.
Fragment du Duo
deMarianne.
Voyons
,pourvotrenouveaurôle Ilvousfiuitprendredesleçons.Mad. FROKTiN, à
part.Vraimentletourestassez diôle.
[Haut.) Allons,Madauie,
commençons.
,URSULE.
Pour
leurimposerdavantage.Composez
mieuxvotremainuen.Mad. FRONTIN.
L'air à-la-foisnoble et sauvage
,
Ah
!je comprends,toutira bien.URSULE.
Mais
comment
marchez- vous,ma
chcrCj C'estunpointtrèsimportant.Mad.
FRONTIN.Voyez
, voyez,Oh
!jenesuispassilégère,Ma
bonne,que vouslecroyez.URSULE.
Voyons
,voyons.Mad.
FRONTIN.Marchons,n^.archons.
(hisA UR5ULE.
Nous
approchons.Mettezlesdeux brassurvoshanches, Pourbien jouerlagravité.
Mad. FRONTIN.
La
gravité.UUbULE.
Surtoutpourplusdevérité,
('4)
Allons, faitesallervosmanches.
Mad.
FROIfTIN.Tous
voyez,pourvoussRii^f^iire, Qu'icije faisplus d'uneflbi't.URSULE.
Ab
!quel accord.Mdd.
FRONTIIT.Soyonsd'accord.
ENSEMBLE.
Toujoursd'accord.
URSULE.
A
merveille.Mad. FRONTIN.
Jesais donc vousplaire?
URSULE.
Assurément(bis)vousavez ledonde
me
plaire.Mad.
FRONTIIV.Madame
,j'en suistoutefière.URSULE.
Oui,oui, mais
Le
point nécessaire Estdètrctoujoursauxaguets.Mad.
FI\ONTIN.Ilfautsurtoutquel'onnouscraigne. (bis.)
URSULE.
M.-idnme, vousavez raison.
Du
haut en bas delamaison, Ilf^iutquesans cesseune bonne duègne,Imitocfsfemmes,argusvigilants,
Qui
p;irlent,qiiigrojjdent,quitrottent,quiveillentA
toustesinstants.Mad. FRONTIW.
Employons
bien letemps.ENSEMBLE.
Etcertes,vousavezraison
,
Du
haut enliasdelamaison,Ilfautquesanscesseime bonne duègne, Imiteces
femmes
, argusvigilants,Quipailent,qui grondent,qui trottent,quiveillent
A
touslesinstants.Sachonseu'.ployerletemps.
La
leçon estLiendonnée,
bien apprise;voyons
maintenant si l'onseradupe
demon
de'guisenieiif...Commençons
parl'e'prouver surlajeune Emiliejfaites-la venir,ou
conduisez-moiprèsd'elle.URSULE.
Oh! non,
non.Pourquoi?
Jenepuis.
Je vous en prie.
Impossible.
He
Lien!...jevoudraisVous
voudriez...Mad.
Mad. FRONTIN.
Mad.
URSULE.
Mad.
FRONTIN.Voiece
que
dirait lavieillejaidinicrc.URSULE
, revjrognee.La
vieillejardinière.(A
part.)Gomment
sait-elle?...Mad;
FRONTiN.Elle pourrait aussi nous être utile
dans
nosprojets.URSULE.
Vous
crovez... (^y^flr/.) Eciaircissonsmes
dou'es. (Flaui.)J(i vais vous IVnvoyer.Mad. FROKTiN
,à
part.Bon
, elle est encoreici.URSULE
,à
part.Si je suis
dupe
,je neleseraipaspour
long-temps.Ellesort.
(
i6)
SCENE V.
MADAME FRONT IN
, seule.Elle
y
raréellement...Par exemple,
voilàun
second traitde
complaisance sur hqiiel je n'aurais janKiis osé compter.Pen-
dant que je suis seule, chaulons le coupletdont noussommes
convenues.Air: M'entendez-vous?
Un
o!ieifiiilpourphiire ,Qu'on
retientprisonnier, Pourr;isonir,j'espère.Des
iiiainsd'uii>ieiixgeôlier.Pour
aiderEmilieA
fiiirloind'un jaloux, 'Une
tantechérieVientbriser sesverroux.
Enlendez-vous
?
'
Comprenez-vous?
On entend une
ritournellesurune
guitare.Elleva re'pondre! (
On
tousse, elle dità
lapersiennedu
pavillon:) Silence!...ou
vous entendrait.SCENE VI.
MADAME FRONTINj URSULE, en
vieille jardinière.Elle a
descheveux
blancs,elle estcourbée
, etse soutient surune
béquille.URSULE.
Air:Brillantejeunesse.
On
vientdeme
dire Qu'ences lieuxquelqu'un m'jesire,
IVJadame,dai£;ti<'7.ni'instruire,
Icidemoi que veut-on?
Est-cevous,n)a chi re?
Pour
vous quepourrai-jefaire? 3'suislavieillejardinier»De
lamaison.1—3
pq
Mad. FRONTiN
laprenant par
bras, etlaconduisantsur
Vavant-scène.TJn peu de mystère,
Parlezdonc plusbas,
ma
chère, Ilfaut quedanscette affaireTout
lesleentrenousj
Car lavieilleUrsule Estsiridicule.
URSULE
,avec
intention.A
quile dit' vous.Yous
allezme
dire C'qued'riioivot'cœur
désire, Dépêchez-vousde nrinstruire, N'craignez pas detrahison.Dites moi,inachère.
Ce
que pour vousje puisfaire,Complez
surla jaidinièreDe
la maison.Mad.
FiiONTm.c/3 1 Jevaistout vousdire,
^
IDe
toutje vaisvousinstruire.'^ I Par moilaissez-vous conduire, Surtoutpointdetrahison,
Le
plusdouxsalaire Dédomuiagfr.i,j'espère.De
sessoins lajardinièreDe
lamaison.Elleglisse
une bourse à
Ursule,URSULE.
Une
bourse!.,je ne mérite p^s...Mad. FRONTIN.
Comment,
est-ceque
votis ne faites-pas depuis quinze jours passertoutesmes
lettresà lajeuiieEmilie?
URSULE, à
part.C'était
donc
vrai.Mad. FRONTIN.
Je suisbienheureuse de
vous
rencontrer, je croyaisque
vou$étiezrenvoyée...
URSULE, à
part.Elle nese trompaitpas.
Mad. Frontin. 2
(i8)
Mad. FRomiir.
Prenez, prenez,sansscrupule
, je suis
Madame
Fronlin.URSULE, à
part.Madame
Fronlin!...(Prenant
la bourse.) Allons,j'accepte.Mad.
FRONTIIT.Attendez
que
jevoye
si la vieille Ursule ne viendrait pas.Elle
remonte un peu
lascène.URSULE
, avec intention.Non
,non
,die ne viendra pas.Mid. FRONTiN,
avecmystère
età
vo'x basse.Ab
ça,bonne mère,
vous avez promisde
nous aiderpour
lejrand
projet.URSULE,
étonnée.Le grand
projet!Mad.
FRONTIIt.Oui
, de remettre Emilie au pouvoirde
sa tante.URSULE, même
jeu.AL
!desa tante!...Mad. FRONTIN.
Vous
avez mèrne proraisde lafaire sortir dece pavillon, pour qu'tltepuiise s'ech.ipper parla foiêt.URSULE
, feignantde
s'ensowerdr.
Ah
I oui, oui,jel'aiproisiis.Mad. FRONTIN.
Vous
n'aurez au're choseàfaire,bonne
vieille,que
d'occuper Ursule.URSULE,
ai'ec inten'Jcn.Elle sera occuper, jevous en reponds.
Mad.
FP.ONTi^.Air:
De
Marianne.Ouiiidplieentendralavoiture Roulergrandtrain Surlecheniin
,
Voyez-vousd'icila figura
De
c»'C(n'])tre i'éiniiiiu.£!!»criera^, b'entporttra,
(
'9
) Appellera;Maisnulne répondra.
Pendant cetemps
Nos
deux amants Chezleursparents,Forment
clésnœuds
<havmants.PauvreUrsule,qiuiiegrimace!
Vous
figurez-vous biencela, Elle est sotteenrestantlà,Mettez-vousà sa place. (bis.)
VRSULE
, se redressant etjetantsa
héquille,sa perruque
et ses habitsde
jardinière.Je
m'y
mets,Madame
Frontin.Mad. FRONTIN
,à
-part.UrsuleI... je suis prise!
[Haut en
riant.)Ah!
ah! ah!ah!
ah!... je l'avais
reconnue;
il n'yapasun mot
devrai danstout cequeje l'aidit;jevoulaisseulementéprouverta fidélité'.URSULE.
Détourinutile,allez-vous-en.
(Elle
va
ouvrirla petiteporte, etlaisse laclef après.) ]\îad. FROKTIN.Qtoiî
vous
roulez...{A
part.)Quel contre-temps; sijepou-
vais.,,
(
Haut.) Au moius
reiidtz-moimes
habits?URSULE
, allantau
chalet.Je ne vous ferai pas attendre; vous m'avez appris la diflfe'- rcncequ'ily aentre une
duègne
clMadame
Frontin.Elle
va prendre
les habits qui sontdans
le chaltt;pendant
cetemps Madame
Frouiins'enw
arede
laclefdelà
petiteportedu parc
,par où
elle est entrée.URSULE,
luirendant
son paquet.Allons,sortez
Mad.
Frontin.Vous
ne tiiotnphezpasencore.Mad.
FRONTIN.Ni vous
non
plus.Nous
verrons.URSULE.
Nous
verrons,c'estceque
jedemande.
(20)
Air:7JeJeannette.
Perfide,tut'abuses;
Pour
déjouertesruses J'ai tout <e qu'ilme
faut.JVlrtd.
FRONiiN, à
part.Jereslesurlabrèche.
Icilieunem'empêche
De
touienirl'assaut.URSULE
, la r<iillant.Vileet lotquel'onsorte.
Acceptezmo;i escorte, Je^ilM d'ouvrir'aporte
A
Mj.lanieFrui in.Jesaisqu'ilvous en coûteî
Ilestbiendursansdoute, Presqu'aubout delaroute
,
De
restereuchemin.MaH.
FuoNTirr.Vous
a^^issezdesorte Qu'il faut bienquejesorte,
A'otietête estsiforte, Votreespritsi malin.
Montrant
la clefau
Publie.La
vieillen'y voitgoutte.Jeveux,crûtequi coûte,
Poursuivreeiicorniaruuie, Etfaire
mon
chemin.Madame Frontin
sort.scejNe vu.
URSULE,
seule.Elle
ferme
lu yetite porte, en la tirantseulement par
le murlvaii.
Dieuxî l'ai-jfr'rlitijipcheUc!.„ Maisfiifin lavoilàp.irtip... (
En
ce moment
.Madame
Frontin ouvrela porte^etrentredoucc-
jneni.;elle
va au
chalet, etposele clef surune
chaise qui està
côté.)M
liiil-iKiiil, f'rinouï;à double lour. (Elleva à
lape-titeparle.) lilibictiI où doncest laclef, il nie scuibi.iil l'avcir Jrtissceàla |)t)rlu?...
Non,
dinsmon
troubleelleserafombee de
me*
mains...cherchons...(Elle aperçoit la clef sur la chaise.)Aliî roilà, elle e'iaitsous yeux,et je nela voyais pas.
(Elle
ferme
laporteà
doubletour.Boa
voyage,M'^''.Frontin,bon
voyage.Mad. FRONTIN
,dans
le chalet.Merci.
URSULE.
Ah
!que
de peine!Mal.
¥R.0VTifi,dans
le chalet.Vous
n'y êtespas.URSULE.
JQue
de peinepour
garder!psjeunesfilles.Air: fersletemplede l'Hymen.
Les amants, d'unair biendoux,
Lesassiécent, lespoursuivent, Les tendi'sbilletsarrivent, Et delà les rendtz-vous.
Cragnaiitpeuquel'onvousblâme,
De
plusen pluson s'enflamme,On
se parleavecme ame
:Vous
, fstremplacé partoi.Et...je sensqu'il faut
me
taire.Je
me
souviensquema mère Eut
bien dumai avec moi.Wad. FRONTIN, à
part.Ellese souvientde loin.
URSULE.
Faisons
UDC
petiteronde, etcommençons
parlepavillon.Mad. FRONTIN à
part.Bienobligée.
Ursule va au
pavillon et entreun moment dedans»
Mid. FRONTIN,
ouvrantlaportedu
chalet.Si je
pouv
lis pene'trcr.....Madame
Frontin f.u'tun pas
endehors
;Ursule
reparaît avecun
rouetà
filer;madame Frontin
rentra vitedans
le chalet.
URSULE
,sorlantdu
pavillon.AliIje suisLien tranquille; Emilie est occnpe'e à lire son ro-
man
f.ivori,l'Ombre de
Marguerite.... Dieu!que
c'est triotc, cesromaui
anglais....iln'y a que desombres.
(22)
Air:
Ah
!comme
on estrégénéré.On
jvoit l'orabre d''une tante,On
yvoitfombi-piX^uw.amant,On
yvoit IVr„l>red'uneamante,On
y Ti.itTombre
d'unenf;int.0:iyvoitl'ombre dpsboissombres, L'ombre du remords importun;
Maisparmalheur,parmitoutes fesombres,
On
nevoit pasTombre du
vens-coriimun.Mad. FRONTiN à
part.De
la malice....URSULE
, s'assej'anià
côtédu
chaleten arrangeant
sonrouet.Enfin, c'est égalj cela fait
peur aux
jeun-s fiilcs.... et çales amuse....Ellese
met à
filer.MaH. FRONTIN
ejjrayite.Va-l-el!es'établir la?
URSULE
, réfléchissantetauittahl sonfil.Monsieur
Duclos avaitbien raisonenme
laissant des instruc- tions.Mad. FRONTIN à
part.Des
in^trnctinns....URSULE,
tirant ses lahlt-Uesde
sa poche.Voyons donc
un peu, si tllts ne renftrmcraient pas d'autres mesuresàprendre.I\Iad.
FRONTIN à
part.Écoutons.
URfULE.
V
usm
'lirez à nié ent lyxfi M""". Fion'in est partie!?i"inîpjile, c'isl pouri'avt'i.ii'.
EUe
ht.« Se soiivfniraussi rpie 'a portedîi pavilimi<pii
donne
snr It» [)([;t jiudiu [>ui<ger, «si Mi (jiauA'ais état....
M.id.
KKONTiN à
part.Bien.
URSULE
ItScinl.»
Ou-
ce p(litjardindonnant
an boiddu
pire, il serait facile» de luirdeic (.ùtélà.
Blad.
FRONTIN h
part.A
lucrvtiîlc....URSULE
»
Enfin, que
la clefdu
parcestdausua
vase surlachemine»
» de
ma
cbaiiibie à coucher.... »Mad. FRONTiN à
part.De mieux
en mieux.URSULE,
serrant les tablettesdans sa poche
et reprenant sonrouet.Ah
I ah! ah!....Madame
Froriiin sprait-elle desespe'rc'esielle savaitcombien
il lui cû' éié facilede re'usiir....Mad. FRONTIN à
part.Cet
vrai....URSULE
filant.Mais
ces gt^ns qui se piquent de tout savoir,ne
pensent pas souventaux
choses les plus simplesPauvre madame
Frontiu!
Air:
^h
Ij'ele tiens!(D'Ambroise.) Avec un peu plus d'assuranceVous
auriez réussi,jepense.Mad. FRONTIN
,dans
lechalet.Ilsuffît,jeréussirai,
De
vosavis,jevoussaisgréj
Ma
boune, j'en profiterai.URSULE
filant.Agissantdecettemanière,
On
auraitbien pu, j'enconviens,Délivrer notreprisonnière.
Montrant
lepavillon.iMais
je latiens, ^
On
n'auraj>asnja pris.»nnièrc, Carje la tiens,Oui
,ie la liens.Mad.FRONTiw,
iortanf^H chalet derrière Ursule.Ah
!jelatiens!Ail!]ela tiens!
Elle n'estplusla prisonnière, Car je latiens,
Oui, je la liens.
Madams Frontin passe
derrièreUrsule
etgagne
la parti*intérieure
du
pavillon.(M)
SCEINE VIII.
URSULE
seule.Le jour commence à
laisser;on
entend sonner septheures;
ellese lèveprécipitamment.
Sept heures!
Monsieur
va ronticr Quel beaumoment pour moi!
Ali!quand
je lui dinii tous lesdangersquej'aicourus,que
deroru|.liineiUs,que de cadeauxjevaisrecevoirjjemonterai en grade, c'est sûr.Air:
Un homme pour
faireun
tableau.Seule
femme
dansceséjour,De mes
droits niemonlrantjalouse.Au
litd'hymenlepremier jour Jecoii<lu.railajeune épouse.Li vieilépouxeticheveuxblancs,
Bientôinie loairrer.i,j'es))ère, Gouvernai.lede'e:senfants
,
Alor.sjen'aurai rienàfaire,
(
On
entendlefouet d un
postillon et le bruit (Tune voilure.)Le
voila! le voil^!.... (Elle courtà
lagrande
portedu parc
etl'ouvre.') Elilmus
onIl'^rrivppas, on part....Seraitce!....Quel sonpvon!....{Elle l'a
nu
pavillonetleferme
en sortant.)Ciel!.... Jilmiiie n'y «st plus! Je suis perdue! aeshonorée!
Au
secours!....au secours !....SCENE IX.
URSULE, Mul. FRONTIN,
ouvrantlapersiennedu
pas>illon ets'appujant lesdeux
bras surlebalcon.JNI.id.
Fno^TIN.
Hé
bien,qu'est-ce quec'est?..,.URSULE
trépignant.Toujours
madame
Frontin!Mad. FRONTIN.
Silence!....
URSULE.
Silence!
Après
toutceque vous
m'avezfait,vous voulezque
j»me
taiseMad.
FRONTIIf.Mais
jene vous
ai rienfait....URSULE.
Vous ne
m'avezrienfait?....Air:
Du
Bouffe.Qui
vous adoncinstruite ?Mad. FRONTiw
, toujoursau
balcoi.C'estvous.
URSULE.
Dirigée,introduite?
Mad. FRONTIN.
C'estvous.
URSULE.
Parlez,quim'.i trahie?
Mad.
FRONTiir.C'estvous.
URSULE.
Quelleest
mon
ennemie?'
Mad. FRONTiN,
sortantdu
pavillon.C'estvous.
Ellesort
du
panllon.URSULE.
Comment
,c'estmoi
?Mad. FRONTiN
riant.Sans
doute....Est-ceque vous
nevous
rappelezpasURSULE.
Quoi donc
?Mad. FRONTÎW.
«
Se
souveniraussique
la petiteporte quidonne
surlejardin 9 potagerest enmauvais
état....Mad. Frontin, 4.
(
^6)
URSULE.
Ah
!j'ysuisMaJ.
FRONTIÎf.«
Que
cepetit jardin donnant....URSULE.
Assez.... assez,...
Ah
I maudite languel....que va
direM. Du-
clos?....
Mad.
FRONtrpT.11 va vous
donner
votrecongé'.URSULE.
L'honneur
desduègnes
C5t compromis....Mad. FRONTIN.
Point
du
tout, vous avezfûtune
superbe résistance.URSULE.
Que
vais-je devenir?.... où v.iis-jc aller?....Mad. FRONTIN.
A
Paris....avec moi.... prèsde
votre jeuneélève.VAUDEYILLE.
Air: V^aud. d'un
Dimanche
à Passy.Me
rendre chezEinilie, Quoivraiment,y pensez-vous?Ce
seraitunefolie.Je dois craindre son courroux.
Mad.
FRONTirr.u Ounndriiynifnva l'cnchahier, Peut-ellevouscli.nciriner
,
Le
bon'eurdoitluidonnerLe
besoinde]iardoiKier.Au
f.iit, suis-je donc ronpablc:Un
vieiilariltropexige.-'.nt Me'payaitpour('Ue\.\\\diable.Mad.
Fr.ONTiN.Elvous{'«"liiezvoireaicent.
(
27
)URSULE.
Maissijesuisvosovis,
Que
tiouveiai-je àParis?Mad. FRONTIN.
Vous
aurezanJieu décris,Du
plaisii' etdesprofits.URSULE,
jetantson
trousseau.Nobleamiiié, tul'emportes, Jejette loindesméchants, Lesclefsde touteslesportes,
Pour
avoirlaclefdeschamps.Mad.
FRONTIW.Puisque je resteavec vous,
<JhtreUrsule,embrassons-nous, Elles s'embrassent.
Etpartons aprèscela.
UR3ULE
Varrétant.Que
dites-vous,altc-là.La ramenant au
public.Ne
commettonspoint de fautes.Mad.
FP.ONTiN.C'est juste,ilfautpoliment,
Quand
on déloge, à ses hôies Diredeux motsenpartant.URSULE à madame
Frontin.Pour
votre aînéeaujourd'hui,
Sollicitezleur appui.
Mad. FRONTIN à
Ursule.Pour
votre cadetteici Veuillez direunmot
aussi.URSL'LE ,
montrant madame
Frontin.Calmezson inquiétude, Prctez-luivotre secours.
Mad. FRONTIN
,montrant
Ursule.Et venezparhabitude,
Messieurs, l'applaudir toujours.
FIN.
On trouve chez le même Libraire un grand assortiment de pièces de Théâtre
ytant anciennes que nouvelles.
PIECES NOUVELLES.
Le Bal
honrgeois, Vaudeville enun
acte;par
M.
(le Rougeinont. Prix: i fr.aS
c.Le Prêté rendu
, Vaudeville enun
acte. iaS L'Epée de Jeanne d'Arc, ou
lesCinq De-
moiselles,
A-propos
burlesqueetgrivois,en un
acte; parMM. Maréchal,
CharlesHuLert
et**'. -^
75
Le Banc de
sable,ou
lesNaufragés français
,
rnc'odrame entroisactes,mêle'de
pantomime;
par MM.
Frédéric, BoirieetMerle.7^
L-js
Frères
Invisibles,inc'lodrameentrois actes,à grandspectacle,par
MM.
Me!esville et***.7^
Le Duel
et leBaptême, drame
en trois actes;parI\1M.
Ml
Icsvillc,IMtrlcetBoirie.75 Hasard
etFolie,comédie
en trois actes etenprose, avec «tidivertissemeut; par