Dire la poésie à voix haute
La démarche d’une pratique : mise en voix à plusieurs et de manière aléatoire
Pour travailler la mise en voix des textes poétiques, le premier temps consiste à donner à lire silencieusement le poème aux élèves. (Et plusieurs fois !!). Texte qui ne doit pas poser de difficultés de décodage.
Une lecture magistrale du texte est ensuite réalisée par l’enseignant. Il donnera donc à entendre une première compréhension ou interprétation du texte.
L’enseignant s’assure qu’aucun mot de vocabulaire ne gêne la compréhension. Et quelques échanges doivent
permettre de dégager une ou plusieurs thématiques ou grandes idées du texte. Ceci doit permettre aux élèves d’avoir une compréhension assez générale du texte.
Ensuite, un « découpage » collectif (ou par petits groupes) du poème, correspondant aux temps de pause, de souffle (respiration, ponctuation, groupes de sens, effets que l’on veut donner…) est réalisé. Il est matérialisé par de petites marques au crayon à papier. Ce découpage permettra collectivement des lectures aléatoires du poème. Ce
découpage est établi, décidé collectivement ou en groupe, mais il n’est pas figé.
Puis le poème est dit par les élèves collectivement.
Pour cela, chaque enfant prend la parole quand il le souhaite, en ne coupant pas la parole à un autre et en évitant les
« blancs ». Le même enfant ne peut enchainer deux groupes de souffle à la suite. Cela demande concentration, écoute de l’autre. Lorsque deux enfants prennent la parole simultanément, l’un doit s’effacer au profit de l’autre. Cela se fait assez naturellement. Et puis deux voix qui se superposent peuvent être acceptées de temps en temps.
Cette habitude de dire les poèmes de manière aléatoire est un peu difficile à mettre en place les premières séances mais cela devient presque naturel au bout d’un certain temps. Il y a un réel plaisir pour tous par la suite. Le ton, l’intonation, l’interprétation de chacun fait que la poésie prend corps.
A entendre :
Un exemple de mise en voix par des élèves de CE2 sur un poème de J.P Siméon « Comme il est bon d’aimer »