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Analyse d’un modèle de circuit court

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ARTICLE ORIGINAL

Analyse d’un modèle de circuit court

post-urgence avec une régulation précoce urologique

Assessment of a post-emergency pathway with early urological regulation

I. Bentellis

a,∗

, F. Colomb

b

, M. Drogrey

c

, B. Canac

c

, B. Tibi

a

, Y. Ahallal

a

, L. Mendel

a

, A. Shaikh

d

,

J. Amiel

a

, J. Levraut

c

, D. Chevallier

a

, M. Durand

a

aServiced’urologie,hôpitalPasteur-2,CHUdeNice,universitédeNice-SophiaAntipolis,30, voieRomaine,06000Nice,France

bServiced’urologie,CHdeGrasse,28,chemindeClavary,06130Grasse,France

cServicedesurgences,hôpitalPasteur-2,CHUdeNice,universitédeNice-SophiaAntipolis, 30,voieRomaine,06000Nice,France

dDépartementderechercheclinique,serviced’urologie,hôpitalPasteur-2,CHUdeNice, universitédeNice-SophiaAntipolis,30,voieRomaine,06000Nice,France

Rec¸ule8mars2020 ;acceptéle13juin2020 DisponiblesurInternetle11octobre2020

MOTSCLÉS Urgences; Urologie; Centrehospitalier universitaire; Épidémiologie

Résumé

Introduction.—Lesurgencesurologiquesreprésentent7%desmotifsd’admissionauxurgences (SU). Nous avons souhaité analyser l’effetde la mise en placed’un circuitcourt vers une consultationpost-urgence(CPU)aprèsrégulationmédicaleurologiquedifférée.

Méthodes.—TouslespatientsadmisauseinduSUdansuncentreuniversitaire,surlapériode dedécembre2017àjuillet2018etpourlesquelsétaitprogramméeuneCPUétaientinclus.La régulationconcernaitladatedeCPUetdescomplémentsd’examens.Lecritèredejugement principalétaitleniveaudeperformanceducircuit.Cedernierétaitévaluéparlacapacitéà apporteruneréponseefficaceselonunegrilleprédéfiniedesolutionsspécifiquesauxmotifsde consultation.

Résultats.—Cent vingt-huit patientsont étéinclus. L’âgemédian étaitde 57 ans(18—97).

L’efficacitéétaitde76%.Cetauxétaitplusfaiblechezlespatientsconsultantpourdesmotifs rares, complexesoune seprésentantpasàlaCPU« no-show».Cesderniers(47%,n=60) n’étaientpasjoignablesaupremierappeldans51,6%descas,avecunedistributiond’âgesetde

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:bentellis.i@chu-nice.fr(I.Bentellis).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2020.06.003 1166-7087/©2020Publi´eparElsevierMassonSAS.

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motifssimilaireauxautres.Surl’ensembledesconsultants(n=1863)seulement6,9%(n=128) avaientétéadressésenCPUparlesurgentistes.La décisionétait uneseconde consultation dans70%(48),unnouvelexamendans10%(7),unechirurgieenurgencedifféréedans12% (8)etenfin18%(12)d’abstentiondesuivi.

Conclusion.—LaCPUsuivantunerégulationprécoceparunurologuepermetd’apporterune réponseefficacedans76%dessituations.L’analysedes« no-show»permettraitd’identifier desgroupesàrisque.

Niveaudepreuve.— III.

©2020Publi´eparElsevierMassonSAS.

KEYWORDS Emergency;

Urology;

Universityhospital;

Epidemiology

Summary

Introduction.—Urological emergencies represent 7 %of the outpatients at the emergency department(ED).Weassessedtheeffectofsettingupapost-emergencyconsultation(CPU) afterdeferredurologicalmedicalregulation.

Methods.—AllpatientsadmittedtotheEDinauniversitycenterovertheperiodDecember 2017toJuly2018andforwhomaCPUwasscheduledwereincluded.Theregulationconcerned thedateofCPUandsupplementaryexams.Themainoutcomewastheabilitytoprovidean efficientresponseaccordingtoapredefinedgridofspecificsolutions.

Results.—Onehundredandtwenty-eightpatientswereincluded.Themedianagewas57years (18-97).EfficacyoftheCPUwas76%.Thisratewaslowerinno-showpatientsorconsultingfor rareandcomplexmotives(47%,n=60).Theno-showwerenotreachableonthefirstcallin 51.6%ofcases,withasimilarageandmotivesdistributiontotheothers.Only6,9%(n=128)of allconsultants(n=1863)hadbeenreferredtotheCPUbyemergencyphysicians.Thedecision wasasecondconsultationin70%(48),anewexamin10%(7),deferredemergencysurgeryin 12%(8)andfinally18%(12)ofnofollow-up.

Conclusion.—CPUfollowingearlyregulationbyaurologist providesaneffective responsein 76%ofsituations.Assessmentof‘‘no-shows’’helpedtoidentifygroupsatrisk.

Levelofevidence.— III.

©2020PublishedbyElsevierMassonSAS.

Introduction

Lesurgences urologiques prisesenchargeparlesservices d’accueildes urgences(SAU)représentent desfluximpor- tantsde patients à l’échelle d’un établissement de soins (ES).EnFrance,suruncentrehospitalo-universitaire(CHU), lenombredepassagesparanenSAUpourcauseurologique a été estimé entre 1257 [1] et 1715 [2]. Cette filière de patientsaétéreconnuecommeàl’origined’uneactivitéà partentièrenécessitantunegestionparticulièreetdesres- sourcesdédiéespouroffrirdesparcoursdesoinspertinents.

Unemeilleureconnaissancedecespassagesauxurgences permettrait de mieux caractériser les populations qui y recourentetdeproposerdesorganisationsd’avalefficientes pourenassurer lesprisesencharge.Un systèmedesoins adaptéàcettepopulationdevraitêtreencapacitéd’offrir uneréponsepersonnaliséedesoinsdansundélaiscourtet compatibleaveclademandedesoinsurologiqueàl’origine dupassageauSAU.

Dans notre centre, nous avonsmis enplace uncircuit post-urgence(CPU)dédiéauxpatientsurologiquesavecune demandedepriseenchargeissuedeleurpassageambula- toireauSAUdenotreES.L’objectifdenotreétudeétaitd’en apprécierl’efficacitémesuréeparnotreaptitudeàapporter

uneréponsemédicalepersonnaliséeleplusrapidementpos- siblepourcespatients.

Matériel et méthodes

Population d’étude & description du circuit post-urgence

Nous étude rétrospective observationnelle analyse l’ensemble des patients consécutifs ayant bénéficié d’une prise en charge par le CPU urologique de notre ES entre le 1er décembre 2017 et le 1er juillet 2018. Pour l’ensembledespatientsladuréed’étudeétaitde1mois.

Le CPU était accessible pour tous les patients issus de l’ambulatoiredu SAU denotre ESayant consulté pour un besoin urologique codé par l’urgentiste. Ce parcours consistait, quelsquesoientlessoinsurgentsambulatoires réalisésauSAU,ausignalementsystématique(alermatisme) de ce passage à l’équipe urologique de l’ES via le Ter- minal des Urgences (TU) [3] et à la remise d’une notice d’informationauxpatients(NI)pourlesprévenird’unpro- chain appel par l’équipe d’urologie. Dans le cas où le patient n’était pas apte à recevoir l’information ou lire

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Figure1. Diagrammedeflux(duCPUetdel’étude).

laNI,selonl’urgentiste,unrendez-voussystématiquevers une consultation d’urologie dédiées était organisé et une convocation datée leur était remise. L’alermatisme et la remise de NI était opérationnelle 7/24, jours fériés et week-ends.L’ensembledessignalementsétaitreportépar le secrétariat d’urologie dédié au CPU chaque matin des joursouvréssurunfichierExcel2013(Microsoft,Washing- ton,USA) partagé surle serveurhospitalier avecl’équipe d’urologie. L’interne de service assurait alors le traite- mentdesdemandesetrégulaitlesbesoinsdeparcours.Les patientsbénéficiaientd’une orientationpersonnaliséeàla suited’uncontacttéléphoniquetenantcomptedesinforma- tionsdudossiermédicalpartagé(DMP)surlaSASdatabase

(Clinicom—Intersystems):examenscomplémentaires(avec ordonnancesadresséesparcourrieloucourrier);consulta- tionsadaptéesaubesoin,etc.Lesinformationsdesuivide CPUétaienttracéesdanslefichierExcel2013dédiéetpar- tagésurleserveurprotégéduCHU. LaconceptionduCPU ainsiquelapopulationanalyséesontprésentéesenFig.1.

Recueil des données de l’étude et critères de jugement

L’ensemble des données recueillies pour l’étude étaient présentes sur dossier papier patient, le DMP et le fichier Excel2013dédiéauCPU.Ils’agissaitdedonnéesmédicale

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1054 I.Bentellisetal.

Tableau1 Composantesducritèredejugementprincipal,adéquationdelaréponsepartypedemotifdeconsultation.

Problème Réponse

Coliquenéphrétique PriseenchargedelacriseETparcoursmaladielithiasique Infectiondel’appareilurinaireetgénitalnon

compliquées

AntibiothérapieadaptéeETrecherchedesfacteurs étiologique

Hématurie PriseenchargeétiologiquediagnostiqueETthérapeutique

Rétentionaiguëd’urine Programmationd’unsevragedesonde,Priseencharge étiologiquediagnostiqueETthérapeutique

Troublesdubasappareilliésàl’HBP PriseenchargeétiologiquediagnostiqueETthérapeutique Complicationsmécaniquessondesurinairesà

demeure

Adaptationdel’appareillageEToptimisationduparcours dupatient

Soins/surveillanceautresstomiesurinaires Parcoursdesurveillanceselonlapathologieinitiale Problèmespost-opératoiresrécents Évaluationdurisquepost-opératoireETpriseencharge Contusiondesorganesgénitauxexternes Suivicliniqueetradiologique

Hydrocèleetautrepathologieinguino-scrotale Évaluationclinique,radiologiqueETdécisionthérapeutique Problèmenenécessitantpasdepriseencharge Pasdepriseencharge

Phimosisetparaphimosis PriseenchargeétiologiquediagnostiqueETthérapeutique

Priapisme PriseenchargeétiologiquediagnostiqueETthérapeutique

Autresaffectionsdelaverge PriseenchargeétiologiquediagnostiqueETthérapeutique HBP:hypertrophiebénignedeprostate.

etadministratives, à savoir, âge, sexe, comorbidités, ori- gined’admissionauSAU(domicile,EHPAD,SAMU,transfert hospitalier), motifd’admission, délais entre admission et prise encharge parl’urgentiste, délais entre deprise en charge avant la sortie, sorties contre avis médical. Les soinsréalisésauSAUétaientrenseignés(drainagesurinaires, réductiondeparaphimosis,drainagedepriapismes,incision d’abcès oupansements complexes) ainsiqueles examens complémentaires (Bandelette urinaire, ECBU, bilan biolo- giquesanguinetexamensradiologiques—ASP,échographie, scanner).Aprèsrégulation,lesdécisionsd’orientation,nou- veauxactesetexamencomplémentairesdemandés,étaient aussicolligésavecl’enregistrementdesdélaisavantconsul- tationouintervention chirurgicale,desondagevésical,et letauxde«no-show»définisparlerapportdunombrede patientsprésentsàuneconsultationdeCPUsurlenombre théoriqueconvoquéàcettemêmeconsultation.

Lecritèredejugementprincipalétaitleniveaudeper- formanceducircuitévaluéparlacapacité àapporterune réponse efficace selon une grille prédéfinie de solutions spécifiques aux motifs de consultation (Tableau 1). Si la solutionapportéedivergeaitdecettegrille,elleétaitconsi- déréecommeunéchec.Lescritèressecondairesétaientla descriptiondesdécisionsetdesélémentsorganisationnels, notammentlesdifférentsdélaiscitésplushaut.

Nousavonsaussipourladiscussionrecueillilenombrede patientsayantquittéleSAUavecunmotifprincipalurolo- gique.Cediagnosticétaitsaisiàlasortieparlemédecinen chargedupatientafindeclôturerledossier.Lerecueilétait réaliséparunerequêteparmotifssurlabase dedonnées duTU[3].

Analyse statistique

Pourl’analysenousavonseffectuéuneanalyseépidémiolo- giquedescriptive. Lesvariables continuessont présentées

enmoyennesavecleursécart-typesoumédianesavecleur intervalleinterquartile;etlesvariablesdiscontinuessont présentéesentermesd’effectifs etdepourcentage.Nous avonsutilisélelogicielR[4].

Résultats

Caractéristiques de la population

Cent vingt-huit patients ambulatoires du SAU qui avaient consultépourunmotifurologiquedans les7moisd’étude ontbénéficié duCPU. Ilsreprésentaient6,9 %detous les patientsduSAUdenotreESsurcettepériode.Ils’agissait majoritairement d’hommes 82 %, de 57 ans en moyenne (±20,7 ans) dont 22 % avaient plus de 75 ans. L’origine d’admission concernait le domicile dans 95 % des cas et un EPHAD dans 5 %. Un antécédent urologique était pré- sentdansprèsdelamoitié(49%)descas.Lesdeuxmotifs d’admission les plus fréquents étaient : coliques néphré- tiques et rétentions aiguës d’urine dans 38 % et 29 % respectivement.L’ensembleestdétaillédansleTableau2.

Lesuivimédianétaitde3,9mois.

Prises en charge urologique aux SAU

Au cours deleur admissionau SAU, plus dela moitié des patients (57 %) a été libérée de jour entre 6h et 18h30 (Fig. 2). Le délai médian entre l’accueil et la prise en charge parunmédecin étaitde11min(entrée —examen clinique).Laduréedepriseenchargemédicalejusqu’àla sortieétaitde3h06(examenclinique—sortie).Audécours, 66 % des patients ont eu une bandelette urinaire (BU), 68 % un bilan biologique incluant un examen cytobacté- riologique des urines(ECBU), 23 % un scanner injecté ou non-injecté,7%uneéchographieurinaireoutesticulaireet 5%unabdomensanspréparation(ASP).Dix-huitpourcent

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Tableau2 Répartitiondes motifs deconsultation aux urgences.

Motif Nombre(n) Pourcentage(%)

Coliquenéphrétique 49 38,3

RAU 37 28,9

Hématurie 19 14,8

OGE 4 3,1

Orchi-épididymite 4 3,1

Pyélonéphrite 2 1,6

TraumaOGE 2 1,6

Kystescrotal 1 0,8

Prostatite 1 0,8

Postopératoire 1 0,8

Dysurie 1 0,8

Torsiond’hydatide 1 0,8

Cystite 1 0,8

Hémospermie 1 0,8

Erreurdecourrier 1 0,8

Problèmedesonde 1 0,8

NR 2 1,6

RAU:rétentionaiguëd’urine;OGE:organesgénitauxexternes.

ont bénéficié d’un sondagevésical à demeure (SVD) pour RAUisoléeoucompliquéed’hématuriemacroscopique.Les diagnostiqueslesplusfréquentsétaientdanscet ordreles coliquesnéphrétiques,lesrétentionsd’urineetleshématu- ries;représentantàeuxtrois82%desmotifs(Tableau1).

Circuit post-urgence (CPU) urologique

En moyenne, 1,4 patients/jour (min 1—max 3) admis au SAUpourunecauseurologiquebénéficiaitd’unerégulation sous 24 à 72h (en week-end) par l’équipe urologique de CPU.LorsdelarégulationdesalermatismesàJ1(ouJ3au maximumlelundi),72%despatientsétaientjoignablesau premierappel del’équipe urologique.Dans24 % des cas, unexamencomplémentaireétaitprescritpouruneréalisa- tionavant l’organisation d’une consultation urologiqueet dans 5 % uneordonnance médicamenteuse était adressée au patientsur lesbases de la régulation. Sur l’ensemble despatientscontactésetconvoquéspouruneconsultation urologiquedans le cadrede CPU,68 % seulementsesont présentésaurendez-vous,soit32%de«no-show».Ledélai médianavantrégulationouconsultationurologiqueétaient respectivementde1jet9j.Àl’issuedelaconsultationuro- logiquedeCPU,76%despatientsbénéficiaientd’uneprise enchargeavecunesurveillanceetuneréévaluationavecla programmationd’unesecondeconsultation,11%devaient réaliser des examens complémentaires de seconde ligne, 13%avaientuneprogrammationchirurgicaleet19%unefin desoins.Lesmotifsdeconsultationnécessitantdescomplé- mentsd’examensdesecondeligneprescritàlaconsultation deCPU (Fig.3) étaientprincipalement desinfections uri- naires.Surl’ensembledespatientsquisesontprésentésen consultationdeCPU,21%étaientreprogramméspour une épreuvedesevragedeSVDensoinsexternesurologiques.

Lediagrammedeflux(Fig.1)résumel’ensembleduCPUde lapopulationd’étude.

Performances du circuit post-urgence (CPU) urologique

Au total, le CPU avait une efficacité de 76 % des cas (Tableau 1). La probabilité de réponse en apportant une proposition thérapeutique personnalisée selon le motif d’origine de de demande de soins était globalement au- dessus de 75 % (Fig. 4), sauf pour les motifs rares ou complexes.Cetteprobabilitéétaitrelativementéquivalente quelquesoitl’âgedespatients(74%chezles<75anset75% chez>75ans).Elleétaitde100%lorsquelepatientsepré- sentaitàlaconsultationdeCPU,etseulementde34%en casde «no-show».Le délaimoyenentre laconsultation deCPU etune éventuelleseconde consultationde rééva- luationurologiqueétaitde37jours±74avecunemédiane de 14jours (IQR 4—30j). En cas de SVD mis en place au décoursdupassageenSAU,le délaimoyenavant épreuve desevrageétaitde47jours±81avecunemédiane24jours (IQR 6—41j). En cas d’indication opératoire décidée à la consultationdeCPU,ledélaimoyenentrecetteconsultation etlaprogrammationchirurgicaleréglée(horsurgence)était de54jours±75avecunemédiane36jours(IQR21—86j).

Discussion

Notre étude évaluait la mise en place d’un CPU dédié à l’urologie.Lebutdececircuitestd’améliorerleparcours deprise en charge d’aval du SAU enutilisant des procé- durestypesetdesoutils numériquesd’automatisations.Il étaitprévunotammentunsignalementautomatique(aler- matisme) depuis le SAU pour tout patient pris en charge enambulatoirepour unmotifurologique. Cescas étaient ensuitelistés etrégulés téléxpertise oupar téléconsutla- tionparl’équipedédiéed’urologiedeCPUdansles24à72h.

Notreanalysedécrivaitlemodèlemisenplaceetenquanti- fiaitlaperformanceappréciéeparlacapacitéàproposerau bonmoment,au bonpatient,unparcourspersonnaliséde soins.Outrelesdélaisdepriseencharge,étaientaussiana- lyséeslesactesdetéléprescriptionsetlesprogrammations deconsultationsoud’interventionsproposéesauxpatients etleurtauxderéponse.

La patientèle urologique issue du SAU d’un ES et son circuit de prise en charge ont déjà fait l’objet de publi- cationsrapportantl’importancedesonvolume[1,2,5—7]et sesspécificités.Notreétudeconcernait128patientsseule- mentsur7 moisavecunerégulation de1,4 patient—jour.

Cevolumecorrespondaitauxpatientsurologiquesadmisau SAUà l’exclusionde toutceux quinécessitaient unehos- pitalisation et ceux qui n’avaient pas besoin de prise en chargecomplémentaire ouceuxquidisposaientd’unsuivi urologiqueparailleursnenécessitapasdeCPUdansnotre ES.Àceteffetcevolumeestconcordantaveclesrésultats publiésdeMartinetal.[1].Iltémoigned’unefileactivede patientsàdevoirgérerquipourraient justifierl’ouverture d’uneunitédetéléconsultationdédiéeenavalduSAU.La gestiondesparcoursapuêtreopéréeàdistanceaveccepen- dantuntauxde«no-show»importantdontlesmotifsn’ont pasétéanalysés.Cettefilièreétaittoutàfaitadaptéepour lespatientsautonomesetmobilesvenantdudomiciledans 95%,capabledebénéficierd’untélésuivi.Ellenerépondait

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Figure2. Répartitiondeseffectifsdepatientsselonl’horairedesortiedesurgences.

pasauxbesoinsdetransfertsinter-hospitaliersdeterritoire [8]quiutilisaitunautrecanald’admission.

La durée de prise en charge aux SAU pour un soin urologiqueétaitlongue,3h06pourdesdiagnosticsquipré- sentaientpeudeniveaudegravitédansl’ensemble.Cette duréeest similaire à celle d’une prise en charge au SAU maispluslonguequ’elle neleseraitdansuncentreurolo- giquedédiésouensoinsexternes.Ceconstatestenfaveur delacréationd’uneunitédédiéeauxurgencesurologiques commele propose Martin etal. [1]. Lacréation decette unitéspécifiquepourraitpermettred’enregistreretdevalo- riserl’activitéd’urgence,avecleforfaiturgenceATU,tout engarantissantunerapiditédepriseenchargeplusadaptée aumotifd’admission.Cette unitépourraitêtrestructurée surleprincipedelamaisonmédicaleurologique.Ellepour- raitêtreouverteenjournéeetendébutdenuitpourcouvrir plusde57 %des demandesdesoins.Elle pourraitassurer la prise en charge des soins urologiques non programmés définitcomme«ceuxdevantrépondreàuneurgenceres- sentie, mais ne relevant pas médicalement de l’urgence etnenécessitant pasuneprise enchargeparlesservices

hospitaliers du SAU » [9]. Cette prise encharge pourrait donner lieu comme dans notre CPU à l’établissement de téléconsultation non programmée, dite « ponctuelle »ou

«horsparcours».

Latéléconsultationaprèsrégulationapermislastructu- ration en filièresdes patients issusdu SAU. Avecle CPU, plus d’un tiers des patients a bénéficié d’une prescrip- tion d’examen biologique complémentaire, et 11 %d’une prescriptionmédicamenteused’ajustementthérapeutique.

Les motifs de téléconsultations demandant des complé- mentsd’examensétaientlesinfectionsetlesmotifsclassés

«autres».L’abstentiondesuivicomplémentaireétaitpeu fréquente.Ainsi,prèsde80%despatients avaientbesoin d’un complément de suivi. Cela montre que les patients orientésenCPUavaienteffectivementbesoind’uneconti- nuité de soins spécialisée. Ces patients bénéficiant d’un aménagement de prise en charge par télésuivi pouvaient ensuitedisposerd’untriageparsur-spécialitépourlesorien- terversdes thématiquesimmédiatementplus spécialisés, oncologie,pelvi-périnéologie,neuro-urologie,infectiologie, lithiase, notamment. Certains bénéficiaient directement

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Figure3. Tauxd’examensprescritsenCPUselonlemotifdeconsultation.

Figure4. Tauxspécifiquesderéponseaucritèredejugementprincipal,parmotifdeconsultation.

d’une programmation opératoire (13 %). Il s’agissait en particulier de situation d’évolution de coliques néphré- tiques récidivantes ou non répondeurs au traitement ou d’hématurie macroscopique persistante. Aucune réadmis- sion n’avait été nécessaire pour assurer cette prise en chargeenamontdeleurinterventiondepuisleSAU.

Plusieurslimitessontàrapporter.Lapremièreconcerne l’analysedesno-show,trèspeuétudiésdanslalittérature.

L’efficacité dans le groupe des patients « no-show » (ne s’étantpasprésentés),étaitseulementde34%contre100% danslegroupeprésent.Cesperdusdevuescorrespondent ainsiàungroupefragileouisoléquinécessitepeut-êtreplus

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1058 I.Bentellisetal.

Tableau3 Cohortedespatientsayantquittélesurgencesavecunmotifurologiquesurlamêmepériode.

Diagnostiquesdesortie CodeCIM10 Nombre(n)

ColiquenéphrétiqueSP N23 681

Rétentionaiguëd’urine R33 195

Pyélonéphriteaiguë N10 194

Cystiteaiguë N30.0 137

Douleurpelvienne R10.2 129

Complicationsmécaniquessondesurinairesàdemeure T83.0 99

Hématurie R31 86

Infectiondesvoiesurinaires N39.0 80

Prostatiteaiguë N41.0 63

Orchite/épididymite N45.9 50

Dysurie R30.0 37

Autresaffectionsdelaverge N48.9 21

Urétrites N34.1 14

Phimosisetparaphimosis N47 9

Priapisme N48.3 9

Contusiondesorganesgénitauxexternes S30.2 7

Soins/surveillanceautresstomiesurinaires Z43.6 7

Calculurinaire,niveauuretère N20.1 5

Mictiondouloureuse R30.9 5

Complicationsinfectieusesdesondeurinaireàdemeure T83.5 5

Soins/surveillancecystostomie Z43.5 4

Hydrocèle N43.3 4

Balanite—posthite N48.1 3

Affectioninflammatoireduscrotum N49.9 3

Écoulementurétral R36 2

Pyélonéphritedupostpartum O86.2 2

Orchiteépididymiteàchlamydia N51.0 2

Orchiteépididymiteàgonocoque A54.2 2

Torsiondutesticule N44 2

Polyurie R35 2

Orchiteourlienne N51.1 2

Urètre(autresaffections) N36.8 1

Adénomedelaprostate D29.1 1

Hydronéphrose N13.3 0

Pyonephrose N13.6 0

Abcèsrénaletpérirénal N15.1 0

Ischémieetinfarctusdurein N28.0 0

Dysfonctionneuromusculairevessie N31.9 0

Incontinenceurinaire R32 0

Carcinomeinsitudelaprostate DO7.5 0

Hyperplasie(bénigne)prostate N40 0

Abcèsdelaprostate N41.2 0

Orchite/épididymiteavecabcès N45.0 0

1863

d’attentionetlamiseenplacedeprocéduresrenforcéesde rappel.Pourlespatients «no-show »leur médianed’âge étaitcomparableàcelledelapopulation(59ans).Larépar- titiondeleursmotifsdeconsultationsétaitaussicomparable àl’ensembledelapopulationavec41%decoliquesnéphré- tiques,22%d’hématuries,19%deRAU,et7%deproblèmes infectieux.Plusdedonnéessontnécessairespouranalyser lacausedepertedevue.Cettedernièrepeutêtreenrap- portavecdesconditionssocio-démographiques,ouavecla faiblegravitéclinique.Gasetal.ontmontréuneréduction significativede44 %des perdus devue [10,11].LeCPU a probablementpermisuneréductiondecedernier,grâceau

rappelsystématique des patients. L’impact cliniquede la pertedevuedespatientsdifficilementjoignablesetisolés soulignel’intérêtd’unsecrétariatefficaceetenfaitunélé- ment desoinessentiel. Cependant,ne bénéficiantpasde groupe contrôle ilétaitdifficileici d’estimer laréduction dutauxdeperdusdevue.

Unelimiteautredel’étudeestl’absencedemesurede laqualitédevieetdecomparaisondecettedernièreàla cohorte des patients non adressée en CPU. L’absence de groupe contrôle afin d’évaluer le gain en qualité de vie, nousaconduitàréservercetteanalyseàuntravailultérieur comparatif.Ilétaitaussidifficiled’estimerl’impactduCPU

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sur la sur hospitalisation.Cette dernière étant estimée à 30%[12].

Enfin,uneanalysesommairedel’ensembledespatients ayant quittéles urgences avecunmotif urologiquesur la mêmepérioderetrouvelechiffreétonnantde1863consul- tants. Les motifs et leurs effectifs sont présentés dans le Tableau 3. Ce chiffre révèle que seulement 6,9 % des patientssontadressésenCPU.Ilestévidentqu’unegrande majoritédeces patientsnenécessitepasd’êtrerevueen CPU et pourrait constituer une surconsommation évitable desoins.Uneanalyseplusfinedecettecohorteestnéces- saireetfaitactuellementl’objetd’uneanalyse.L’objectif estdesavoir s’il estmédio-économiquementplus intéres- santderenforcerlesprocéduresautomatiques,savoirquels sous-groupesbénéficieraientdepasserparleCPUetdedéfi- nirunelistedecritèresd’éligibilitéenplusdel’appréciation personnelledel’urgentiste;oualorsévaluerl’intérêtd’une miseenplaced’uneunitéurologiquedédiéeauxurgences etsesmodalitésdefonctionnement.

Conclusion

Laspatientsurologiquesissusd’unpassageauSAUdansunES universitairereprésenteunfluximportantetparticulier.Il s’agitd’unefilièreàpartentièrequinécessiteorganisation etressourceshumainesdédiées.Nousavonsévaluélamise enplaced’uncircuitpost-urgence(CPU)intégrantnotam- mentsignalementautomatique,harmonisationdepriseen charge,régulationdifféréeprécoceparl’équiped’urologues de CPU.Ce dispositifa permis de répondredans 76% au besoindepriseenchargeurologique.Cependant,unquart des patients était sorti dece circuit enne seprésentant pas à la consultation de CPU « no-show ». Des analyses complémentairessontnécessairespourconnaîtrelesraisons deces«no-show»,lesrisquesencourusparlespatientset lesmoyensdeleslimiter.

Déclaration de lien d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

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Références

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