ATS ATS
Jules Ferry
Chapitre 2 : Dynamique du point en référentiel
galiléen M2
La dynamique est la partie de la physique qui étudie le mouvement des corps en le reliant aux causes du mouvement (les « forces »).
I. Masse et quantité de mouvement
1. Masse d'inertie mLa masse d'un corps est un scalaire positif qui caractérise les propriétés d'inertie de la matière i.e. la difficulté à le mettre en mouvement ou à modifier sa trajectoire. Unité S.I. : kilogramme kg.
Propriétés : la masse est une grandeur intrinsèque au point matériel : elle est indépendante du référentiel dans lequel on se place.
Conséquence : la vitesse d'un point matériel est continue par inertie.
Remarque : la position d'un point matériel est continue car la matière est une grandeur conservative.
2. Quantité de mouvement (introduite par Newton)
Pour un point matériel M , de masse m et de vitesse ⃗vM/R(t), on définit la quantité de mouvement de ce point M dans le référentiel R à l'instant t par : ⃗pM/R(t)=mv⃗M/R(t) .
II. Les forces
1. Définitions et propriétés
On appelle force toute action capable de modifier le vecteur vitesse d'un point matériel. Elle peut être modélisée par un vecteur F⃗ :
• norme
∥
F⃗∥
: correspond à l'intensité de la force. Unité S.I. : newton N• direction de F⃗ : celle de l'action
• sens de F⃗ : celui de l'action.
Propriétés :
• les forces ne dépendent pas du référentiel considéré
• les forces sont additives (addition vectorielle) : F⃗1 et F⃗2 s'exercent sur M ⇔ F⃗= ⃗F1+ ⃗F2 s'exerce sur M. F⃗ est alors appelée résultante des forces
• on distingue deux types de forces :
◦ à distance (le poids par exemple)
◦ de contact (les frottements par exemple)
• on dit qu'un point matériel est isolé s'il n'est soumis à aucune force
• on dit qu'un point matériel est pseudo-isolé si la résultante des forces qui lui sont appliquées est nulle.
2. Force gravitationnelle (force à distance) a) Loi de la gravitation universelle de Newton
Tout point matériel M1 de masse m1 exerce sur un point matériel M2 de masse m2 situé à une distance r=M1M2 une force attractive F1/2 telle que ⃗F1/2=−Gm1m2
r2 ⃗e1→2 où e12 représente le vecteur unitaire dirigé de M1 vers M2 et où G est la constante de la gravitation universelle : G=6,67. 10−11N.kg−2.m2.
b) Lien avec le poids d'un corps
Le Poids P d'un point matériel M de masse m sur un astre est la force d'attraction gravitationnelle qu'exerce l'astre sur M. On le note ⃗P=m⃗g où le vecteur g dépend de l'astre considéré et est appelé accélération de la pesanteur de l'astre (ou champ de pesanteur de l'astre).
Exemple : le champ de pesanteur terrestre gT (la Terre possède une masse MT=6,0 .1024kg).
P=mgT=G m MT
zRT2ux d'où gT=G MT
zRT2ux.
Si le point matériel M est proche de la surface de la Terre, z≪RT=6,4 .103km donc g⃗T=G MT
RT2 u⃗x et ne dépend que de la Terre i.e de l'astre considéré.
À deux chiffres significatifs, on obtient gT=∥ gT∥=9,8N.kg−1. Remarques :
• Au troisième chiffre significatif pour g, il faut tenir compte du fait que la Terre n'est pas totalement sphérique (g est plus grand aux pôles qu'à l'équateur ou qu'aux sommets des montagnes).
• Sur la Lune, gL=GML
RL2 =1,6N.kg−1 donc le poids d'un corps est plus faible sur la Lune que sur Terre.
3. Force électrostatique de Coulomb (force à distance)
Tout point matériel M1 de charge électrique q1 (> 0 ou < 0) exerce sur un point matériel M2 de charge électrique q2 situé à une distance r=M1M2 une force F1/2 telle que ⃗F1/2= 1
4π ϵ0 q1q2
r2 ⃗e1→2 où 0 est la permittivité du vide (s'exprime en C2m−2N−1).
r
e12
F1/2 M1m1
M2m2
r
e12
F1/2 M1q1
M2q2
Cas où q1 et q2 sont de signes opposés
r
e12
F1/2
M1q1
M2q2
Cas où q1 et q2 sont de mêmes signes
P=mg
g
Mm
Terre
Mm
centre dela Terre RT
surface de laTerre
z
4. Force de rappel élastique d'un ressort (force de contact)
Un ressort est caractérisé par sa constante de raideur notée k (en N.m−1) et par sa longueur à vide ℓ0. Si le ressort a, à un instant t, une longueur ℓ, il exerce une force de rappel (dite « élastique ») sur le point matériel M accroché à son extrémité :
⃗F=−k
(
ℓ−ℓ0)
⃗eressort→Mℓ−ℓ0 est l'allongement du ressort.
5. Tension d'un fil (force de contact)
Un point matériel M accroché à un fil subit une force de tension T dont la direction est celle du fil, le sens va de M vers le fil et dont la norme est, a priori, inconnue.
Remarque : Si le fil n'est pas tendu alors T=0. Exemple du
pendule 6. Force de contact entre deux solides
Un point matériel en contact avec un support subit, de la part de celui-ci, une force R appelée réaction du support qui se compose, en général, de deux termes : R=RNRT
avec RN la réaction normale du support et RT la réaction tangentielle du support.
Lorsque M se déplace sans frottement sur le support alors ⃗RT=⃗0 et ⃗R=⃗RN qu'il y ait mouvement ou non.
Lorsque des frottements solides existent, ⃗RT a un sens opposé à celui du vecteur vitesse de M par rapport au support.
S'il y a frottements avec M à l'équilibre, la somme des forces est nulle. Par exemple, dans le cas du schéma :
mgR=mgRNRT=0 7. Force de frottement fluide (force de contact)
Un point matériel M en mouvement dans un fluide (i.e gaz ou liquide) subit de la part de ce fluide une force de frottement fluide f de sens opposé à celui du vecteur vitesse de M par rapport au fluide.
D'un point de vue purement phénoménologique, on observe que :
• pour une vitesse « faible », la norme de f est proportionnelle à la vitesse de M : ⃗f=−α ⃗vM/fluide où α est appelé coefficient de frottement fluide (s'exprime en N.s.m−1).
T M O
M
R=RN
M
R
RN
RT
Sens du mouvement
M
R
RN
RT
mg M
M ℓ0
M
F
F
cas où ℓ−ℓ00 : ressort étiré
cas où ℓ−ℓ00 : ressort comprimé O
O
O ℓ
ℓ
ressort à vide
eOM
8. Théorème d'Archimède (de Syracuse -287/-212)
Tout corps au repos immergé dans un fluide subit de la part de ce fluide une force, appelée poussée d'Archimède, égale (en norme) et opposée au poids du fluide déplacé par le corps.
La poussée d'Archimède, souvent notée Π⃗ , est appliquée au centre de masse du volume de fluide déplacé. Ce point est appelé centre de poussée.
Si la masse volumique du fluide et le champ de pesanteur sont uniformes sur la dimension du volume du corps, alors Π=−⃗⃗ Pfluide déplacé=−μfluideVcorps⃗g .
Remarques :
1. Si le corps est en mouvement lent par rapport au fluide, on continue d'appliquer le théorème d'Archimède (sinon il faut faire de la mécanique des fluides, cf MF2).
2. En général, on néglige la poussée d'Archimède dans l'air (sauf dans le cas d'une Montgolfière par exemple).
III.Lois de Newton (1687)
En 1687, Isaac Newton publie (en latin) la première œuvre majeure de la physique :
« Principes mathématiques de la philosophie naturelle » appelée familièrement
« Principia ». Cette publication marque le début de la mathématisation de la physique et de la « prédiction » en physique !
C'est en écrivant cet ouvrage que Newton comprendra l'intérêt de développer le calcul différentiel : l'analyse mathématique vient de naître ...
1. Première loi de Newton : le principe d'inertie
Il existe des référentiels privilégiés, appelés référentiels galiléens, par rapport auxquels un point matériel isolé est animé d'un mouvement rectiligne uniforme ou reste au repos (i.e. ⃗vM/Rg(t)=⃗cte).
C'est un postulat initialement formulé par Galilée qui permet de « définir » les référentiels galiléens.
Remarques :
• valable pour un point matériel pseudo-isolé ;
• la Terre peut être considérée comme un référentiel galiléen sur une courte distance (faible devant le rayon de la Terre) et une courte durée (faible devant un jour).
Propriété : un référentiel en translation rectiligne uniforme par rapport à un référentiel galiléen est aussi galiléen.
2. Deuxième loi de Newton : le principe fondamental de la dynamique
Dans un référentiel galiléen Rg, le mouvement d'un point matériel M, de masse m, sous l'action de forces extérieures de résultante F⃗ext est tel que
(
d⃗pdtM/Rg)
Rg= ⃗Fext(t) .
La masse m étant constante dans nos problèmes, il vient m⃗aM/Rg= ⃗Fext(t) ce qui conduit à l'équation du mouvement de M dans le référentiel Rg !
Remarques :
• C'est la loi fondamentale de la dynamique : elle relie les causes ( F⃗ext ) aux conséquences (accélération donc variation de vitesse donc mouvement et trajectoire …).
• On retrouve la première loi de Newton : si F⃗ext=⃗0 dans un Rg alors
(
d⃗vdtM/Rg)
Rg=⃗0 donc ⃗vM/Rg= ⃗cte : la première loi de Newton sert à définir Rg !
• L’accélération peut être discontinue (contrairement à la vitesse et à la position).
3. Troisième loi de Newton : principe des actions réciproques
Si un point matériel A exerce sur un point matériel B une force F⃗A/B alors B exerce sur A une force F⃗B/A telle que :
• F⃗ =− ⃗F
IV.Applications
1. Méthode générale pour résoudre un exercice de mécanique i. Faire un (ou des) schéma(s).
ii. Définir le système étudié (le point matériel).
iii. Définir le référentiel d'étude et sa nature (galiléen).
iv. Faire le bilan des forces qui s'appliquent au système étudié.
v. Choisir la méthode de résolution (pour l'instant on n'a pas le choix : 2ème loi de Newton) 2. TD-cours
Exercice 1 : Tir d'un projectile dans le vide
Un point matériel M de masse m est lancé depuis un point O du sol avec une vitesse initiale v0 dans le plan
xOy et faisant un angle avec l'axe horizontal Ox. Oy est verticale ascendante. On suppose que les frottements sont nuls (on lance M dans le vide par exemple).
1. Déterminer l'évolution de xt et de yt. 2. En déduire l'équation de la trajectoire de M.
3. En déduire les coordonnées du sommet S de la trajectoire ainsi que la portée du tir (distance horizontale atteinte par M).
Exercice 2 : Point matériel accroché à un ressort dont l'autre extrémité est fixe
Un point matériel M de masse m est accroché à l'extrémité d'un ressort de raideur k et de longueur à vide ℓ0 dont l'autre extrémité est fixée au point O. Les forces de frottement fluide et solide seront négligées.
I. La position de M est repérée grâce à un axe Ox horizontal.
1. Établir l'équation différentielle du mouvement vérifiée par xt (la position de M) si l'origine O est prise à l'extrémité fixe du ressort.
2. En déduire l'équation différentielle vérifiée par la variable Xt=xt– xeq. Quel est l'intérêt de considérer cette nouvelle variable ?
Que représente ce changement de variable ?
3. Retrouver le résultat précédent en appliquant le PFD avec l'origine souhaitée.
II. La position de M est repérée grâce à un axe Oz vertical descendant.
1. Établir l'expression de la position zeq du ressort à l'équilibre.
2. Établir l'équation différentielle du mouvement vérifiée par zt (la position de M) si l'origine O est prise à l'extrémité fixe du ressort.
3. En déduire l'équation différentielle vérifiée par la variable Zt=zt– zeq. Quel est l'intérêt de considérer cette nouvelle variable ?
Que représente ce changement de variable ?
4. Retrouver le résultat précédent en appliquant le PFD avec l'origine souhaitée.