Croissance de l’érable à
sucreet du hêtre à grandes feuilles
selon la position sociale dans le peuplement
R ZARNOVICAN. J. TRENCIA * R.
ZARNOVICAN,
C.F.L., Service can
J. TRENCIA * dien des
fôrêts
C.F.L., Service canadien desfôrêts
1055, rue du P.E.P.S.,Sainte-Foy, Qué6ec,
Canada*INRA, Centre de Recherches de
Nancy,
Station de
Sylviculture
et de Production,Champenoux,
F 54280Seichamps
Résumé
La reconstitution de la croissance et du
développement
de l’érable à sucre et du hêtre àgrandes
feuilles, appartenant à trois classes sociales différentes, a été effectuée àpartir
del’analyse
de 51
tiges.
D’après
les résultats obtenus, la différenciation sociale des arbres dans lepeuplement
d’étudeétait
déjà
terminée àl’âge
de trente ans, et la hiérarchiequi
en a résulté étaitpratiquement
fixée.Parmi les
grandeurs dendrométriques
dupeuplement,
on peut identifier le volume comme unegrandeur
très sensible et indicatrice de laposition
sociale de l’arbre dans lepeuplement.
Mots clés : Acer saccharum,
Fagus grandifolia,
classes d’arbres,analyse
de tiges.1. Introduction
Un des traits dominants
qui
caractérise l’évolution despeuplements
forestiers est sans doute lacompétition
entre les individusqui
lescomposent.
Cette lutte entre les arbres pour laplace
au soleil commence très tôt et la destinée d’un collectif d’arbres sejoue
enquelques
années àpartir
de sa création(AssMnrrN, 1961 ; D ELVAUX , 1964).
Le
grégarisme
du collectif d’arbres et lacompétition
dans unpeuplement
a sonimportance,
car àl’opposé,
l’absence totale decompétiton,
dans le cas des arbresisolés,
conduit d’abord à réduire lacroissance,
en hauteur en tout cas, et à unedépréciation
nonnégligeable
de laqualité
du bois(S CH Ü TZ , 1981).
Le processus de la différenciation sociale et de la hiérarchisation entre les
arbres,
reflète l’existence d’individusqui,
tout en étant de la mêmeespèce,
n’enpossèdent
pas moins despossibilités
différentes et, comme lerappelle
SCHÜTZ(op. cit.),
il existe des individussurdoués,
comme il y a des ratés. Les arbresqui
par hasard ou non se trouvent à dominer les autres à l’état de fourré vont conserver leurposition
dans lepeuplement
enrepoussant
ou écrasant les autres moins favorisés par le sort.A moins que le forestier n’intervienne. la hiérarchie sociale ne reflétera pas forcément le
potentiel
de croissance, et, àplus
forteraison,
laqualité
des individus.Ceci est vrai
spécialement
chez les feuillus, où l’ensemble desopérations
culturales commençant par les soins auxsemis,
ont uneimportance
fondamentale dans la conduite despeuplements,
car elles assurent leréglrage
desmélanges
par la sélection des individus dequalité
pour la meilleurecomposition
de la strate dominante.Notre travail se propose d’examiner la croissance et le
développement
de l’érable àsucre Acer saccharum Marsh. et du hêtre à
grandes
feuillesFagus grandifolia
Erh.provenant d’un haut
perchis
etappartenant,
lors del’abattage,
aux troisprincipales
classes sociales. Cet examen a pour but de déterminer le processus de différenciation des arbres en classes sociales dans le temps et leur croissance en différentes
grandeurs dendrométriques.
Mentionnons,
qu’au plan commercial,
l’érable à sucre se situeparmi
lesplus importantes
essences commerciales du Canada et ses utilisations industrielles sont nombreuses.Quant
au hêtre àgrandes feuilles,
c’est une essence secondaire avec uneutilisation industrielle restreinte.
La
présente
étude a été effectuée dans le massif boisé deLejeune,
situé à 47&dquo; 44’de latitude nord et à 68&dquo; 34’ de
longitude
ouest, dans le comté de Témiscouata à 350 md’altitude, province
deQuébec,
Canada. Le climat témiscouatain est continental tem-péré (V ILLENEUVE , 1959)
avec unepériode
de croissance annuelle moyenne de 170jours,
une moyenne annuelle desprécipitations
totales de 1 000 mm et unetempérature
annuelle moyenne de
2,5 °C (W ILSON , 1971).
La
région
immédiate du massif boisé faitpartie
du domaineclimacique
de l’éra-blière à bouleau
jaune
de GRANDTNER(1966),
legroupement caractéristique
des stationsmésiques. D’après
RowE(1972),
le massif se situe dans larégion
forestière des Grands Lacs et duSt-Laurent,
section L6 - Témiscouata -Restigouche.
Enfin, les sols du massif sont peu
profonds, pierreux,
bien drainés et formés de résidus de schiste ardoisier à texture limoneuse. Le massif est situé sur un moyen versant depente régulière
de 8 p. 100 et sonexposition
est vers le sud-ouest.2. Matériel et méthodes
Les données sur la croissance et le
développement
des deux essencesproviennent d’analyse
detige,
dont ladescription méthodologique
a été donnée dans un travailrécent
(Z ARNOVICAN , 1985). L’abattage
des arbres a été réalisé lors d’une éclaircieexpérimentale
en 1984 sur unesuperficie
de0,5
ha et autotal,
33 hêtres àgrandes
feuilles et 28 érables à sucre ont été
échantillonnés,
en utilisant deslongueurs
desection de 1 m. Le choix d’arbres sur le terrain a été réalisé de manière à avoir
approximativement
le même nombre d’arbres par strate verticale reconnaissable dans lepeuplement,
àsavoir,
la stratesupérieure,
moyenne et inférieure. Nous avons éliminé de notreéchantillonnage
les arbresportant
des défauts visibles sur latige
et sur lacime.
Le
peuplement
d’étudeprovient
d’unerégénération
naturelleaprès
coupe à blanc et il est actuellement constitué par trois essencesprincipales :
l’érable à sucre, le hêtreà
grandes
feuilles et le bouleaujaune (Betula alleghaniensis Britton). Mais,
sur la surface traitée, l’érable est l’essence dominante et il estaccompagné
du hêtre àgrandes
feuilles.
A notre connaissance aucune
opération
culturale n’a été réalisée dans lepeuple-
ment.
Caractéristiques dendrométriques
des arbres étudiésAvant
l’abattage
des arbres sur leterrain,
nous avons noté leur appartenance à une des trois strates verticales et ceci, selon la hauteur de l’arbre.Cependant,
lepeuple-
ment n’étant pas
complètement homogène,
il estpossible
que les moyennes des échantillons des classes diffèrent des moyennes de ces mêmes classes pour l’ensemble dupeuplement.
Lescaractéristiques
par classe d’arbres pour les deux essences sontrapportées
au tableau 1.A l’examen du
tableau,
on note que les effectifs par classe d’arbres sont sensible- ment les mêmes et ceci pour les deux essences. L’examen del’âge
des arbresindique
une
légère
diminution de lapremière
classe vers la troisième.Toutefois,
cette diminu- tion est relativement faible et auplan pratique,
onpeut
considérer les arbres récoltéscomme un ensemble
équienne
et faisantpartie
d’une même classed’âge.
Cependant,
c’est à l’examen des données sur lahauteur,
le diamètre à hauteur d’homme(dhp)
et lerapport h/dhp
du même tableauqu’il
estpossible
dedistinguer
lesclasses d’arbres. Leur individualisation
apparaît
clairement à lafigure
1. Eneffet, malgré
la natureéquienne
de l’ensemble des arbres selon leurâge,
l’existence de différentes classes définies par la hauteur et le diamètre à hauteur d’homme est évidente.C’est sur la base de l’existence d’un ensemble
équienne
d’arbres des deux essences,appartenant
aux trois classes socialesdistinctes,
que nous avons effectué l’étude sur ladifférenciation sociale et le
développement
en différentesgrandeurs dendrométriques
pour la
période
de 1960 à 1980.Cette
rétrospective
de la croissance et dudéveloppement
des arbres selon la classe sociale nousparaît possible,
car laposition
sociale des arbres estdéjà
fixée et selon lesrésultats d’autres travaux
(S MELKO , 1976 ; D VORECKIJ , 1966),
lapériode
de 20 anspermet
une reconstructionprécise
de la croissance dans lepassé.
Pour les besoins de la
présente contribution,
nous avons utilisé les données del’analyse
detiges
sur lediamètre,
lahauteur,
le volume(s.e.)
et l’accroissement courantrespectif qui
sont établis par intervalle de 2 ans. Apartir
de cesdonnées,
nous avonscalculé les intervalles de confiance au seuil de 95 p. 100 pour la moyenne de
chaque
variable
dendrométrique étudiée ;
ces intervalles de confiance sontindiqués
sur lesfigures
par des trames. Ilsreprésentent
une mesureobjective
des différences entre la croissance endhp,
en volume et en hauteur desprincipales
classes d’arbres. Onpeut
donc considérer les croissances commesignificativement
différentes dans lessegments
où les intervalles de confiance ne se recouvrent pas.Inversement,
onpeut
considérerles différences comme
statistiquement
nonsignificatives
dans lessegments
où les intervalles se recouvrent.Mentionnons de
plus
que les données sur la croissance en différentesgrandeurs dendrométriques
nereprésentent
pas la croissance d’un arbreréel,
mais lacroissance
de l’arbre moyen,fictif, produit
du calcul. Ce dernierchange
au cours de la vie d’unpeuplement,
dans sa grosseur et dans sahauteur,
surtout enrapport
avec la modifica- tion de la densité et de la distribution des classes dediamètre,
le toutdépendant
à lafois de l’évolution naturelle et des
opérations sylvicoles.
Rappelons enfin,
que nous considérons une seulequalité
stationnelle(site index)
pour l’ensemble du massif étudié.
3. Résultats et discussion
3.1. Croissance et accroissement du diamètre
L’examen des données sur la croissance en
diamètre,
àpartir
desfigures
2a et2b, indique
que la croissance est sensiblement la même pour les deux essences dans lapremière
classe.Cependant,
il faut noter que la différenciation entre lapremière
et la deuxième classe s’est faiteplus rapidement
chez l’érable à sucre, soit versl’âge
de 24ans, ou en
1964,
alors que chez lehêtre,
elle estplus
lente à seproduire,
soit versl’âge
moyen de 32 ans, ou en 1972.Quant
à la différenciation entre la deuxième et la troisièmeclasse,
elle semble avoir la même durée pour les deux essences et versl’âge
de 26 ans, elle est
déjà
réalisée. Cette constatation est encoreplus
évidenteaprès l’analyse
des accroissements annuels courants desfigures
2c et 2d.En
effet,
onpeut
observer le maintien de la vitesse de croissance pour lespremières
classes et une diminution soutenue pour les autres classes sociales. Deplus,
on
peut signaler,
pour la deuxièmeclasse,
une meilleureproductivité
chez le hêtre que chez l’érable.3.2. Croissance et accroissement en hauteur
La
principale
tendance observée pour l’accroissement en diamètre se vérifie à l’examen deshauteurs ;
selon lesfigures
3a et3b,
la hauteur de l’arbre moyen de troisième classe sedistingue
de celle de la deuxième dèsl’âge
de 20 ans et ceci, pour les deux essences. La distinction entre les deux classessupérieures
ne se fait auplus
tôt, que 10 ansplus
tard. Deplus,
lacompétition
en hauteur sepoursuit,
bien que les différences de diamètre soientdéjà significatives.
Ce dernierphénomène
est encoreplus
évident à l’examen
comparatif
des accroissements courants en diamètre et enhauteur ;
le déclin de l’accroissement en diamètre de la troisième classe estdéjà
amorcé au débutde la
période
à l’étude tandis que l’accroissement en hauteur se maintienttoujours vingt
ansplus
tard(fig. 2c, 2d, 3c, 3d).
Les individusdominés,
avec unpotentiel
decroissance
plus
réduit que lesplus
forts, sacrifieraient donc leur croissance en diamètreau
profit
d’uneplace
ausoleil ;
cefaisant,
les individus des classes inférieuresacquére-
raient une forme
plus
élancée et donc, des rapports hauteur/diamètresupérieurs
à ceuxde leurs dominants
(tabl. 1).
Les accroissements des deux
espèces
sontcomparables
tant en hauteurqu’en
diamètre
indiquant qu’aucune
des deuxespèces
ne domine l’autre dans unpeuplement mélangé
constitué par ces deuxespèces.
3.3. Croissance et accroissements en volume
La croissance en volume d’un
arbre,
comme d’unpeuplement,
résulte deschange-
ments en
diamètre,
en hauteur et en coefficient de forme dans le temps. Pour visualiser l’effet de laposition
sociale sur la croissance en volume, nous avonsrapporté
sur lesfigures
4a et 4b les intervalles de confiancequi
délimitent la croissance moyenne en volume de trois classes sociales pour les deux essences. L’examen des courbes fait ressortir clairement àquel point
l’effet de laposition
sociale estgrand
sur laproduction
en volume. On peut donc dire que la hiérarchie sociale reflète des différences considé- rables dans la
productivité
des arbres au sein d’unpeuplement.
D’après l’analyse
des données sur la croissance en volume des deux essences, l’individualisation des classes d’arbres seproduit
assez tôt. Eneffet,
lapremière
classese
distingue
de la deuxième chez l’érable à sucre vers1963,
ou àl’âge
de 23 ans, c’est-à-dire à une hauteur dominante d’environ 7 mètres et la deuxième de la troisième classe à
l’âge
de 25 ans. Chez le hêtre àgrandes feuilles,
lapremière
classe sedistingue
de la deuxième bien
plus
tard, soit àl’âge
de 30 ans, ou à une hauteur dominanted’environ 9 mètres alors que la deuxième se
démarque plus
tôt de latroisième,
soit àl’âge
de 25 ans.L’analyse
des accroissements en volume(fig.
4c et4d) indique qu’ils
sont sensible-ment les mêmes entre l’érable à sucre et le hêtre à
grandes
feuilles par classe d’arbres pour lapériode
étudiée. Cette mêmeanalyse
montre aussi que la hiérarchie au sein dupeuplement,
tellequ’exprimée
par laproductivité
des différentes classes d’arbres semble être fixée d’unefaçon
définitive. Onpeut
remarquer sur cesfigures
que la culmination des accroissements en volume seproduit
d’abord dans la troisièmeclasse, plus
tarddans la deuxième et
enfin,
dans lapremière
classe. Ces données nouspermettent
d’apprécier
aussi lavigueur
et la sensibilité des arbres de différentes classes. Eneffet,
si lapremière
classe est enpleine
croissance etsusceptible
encore deréagir
auxopéra-
tions
sylvicoles,
le vieillissement accéléré des arbres de la deuxième et surtout de la troisième classe nepermet
à ces derniersqu’un
rôlepassif
deremplissage.
Pour mieux visualiser
l’importance
de la différence entre laproducti.ité
desprincipales
classesd’arbres,
nous avonsexprimé
laproportion
de la deuxième et de la troisième classe enpourcentage
de lapremière
classe au tableau 2. Onpeut
y remarquer que ces différences sont relativement faibles dans l’accroissement enhauteur,
alorsqu’elles
sont trèsprononcées
dans le cas d’accroissements en diamètre et envolume. En
effet,
si en 1980 laproduction
en volume de lapremière
classe est de100 p.
100,
celui de la deuxième est de 25 p.100,
alors que celui de la troisième classe est de 7 p. 100 seulement parrapport
à lapremière classe,
indifféremment pour l’érable à sucre et pour le hêtre àgrandes
feuilles.Ces résultats démontrent à
quel point
il est nécessaire de connaître lacapacité
deproduction
desarbres,
afin d’être en mesure de favoriser les individus avec le meilleurpotentiel
de croissance.Cependant,
pour lepraticien
à cause del’impossibilité
de mesurer l’accroissementen volume directement sur le
terrain,
il faut considérer une autregrandeur
dendromé-trique
toute aussi indicatrice dupotentiel
de croissance. Selon les résultats du tableau2,
la meilleuregrandeur
pour le faire est l’accroissement en diamètre. Grâce à sa mesuredirecte sur le
terrain,
l’accroissement en diamètrepermet
au forestierd’apprécier
lepotentiel
de la croissance des arbres et d’établir leur classification fonctionnelle.4. Conclusion
L’étude de la croissance et du
développement
de l’érable à sucre et du hêtre àgrandes
feuilles fait ressortir les différences trèsimportantes
entre les classes d’arbres.En
effet,
la différenciationsociale, déjà
amorcée àl’âge
de 20 ans, s’accentue deplus
en
plus
avecl’âge
pour être fixée dans les dix années suivantes. Lesplus
faiblesindividus activent leur accroissement en hauteur au détriment du diamètre. En
s’épui-
sant ainsi
rapidement,
ils sont éliminés de la course.La
position
sociale de l’arbre se reflète surtout dans lavigueur
de la croissance et dans la culmination de l’accroissement courant. Selon les résultatsobtenus,
lagrandeur dendrométrique
laplus
sensible à laposition
sociale dans lepeuplement
est le volumede l’arbre et en
particulier
son accroissement annuel courant. Mesure de laproducti- vité,
cet accroissement est un bon indicateur de laposition
sociale de l’arbre dans lepeuplement.
L’examen des données des deux essences montrequ’à
la fin de lapériode
de
comparaison,
l’accroissement de lapremière
classe est 4 foisplus grand
que celui de la deuxième et 14 foisplus grand
que celui de la troisième classe.Cependant,
le diamètre(ou
la grosseurrelative)
de l’arbrereprésente
lagrandeur
directement mesurable la
plus représentative
de la classe sociale.Quant au comportement
spécifique,
rienn’indique
pour le momentqu’une
desdeux
espèces
dominera éventuellement l’autrepuisque
les derniers accroissements courants restentcomparables.
Compte
tenu de sonimportance,
la notion deposition
mériterait d’êtredavantage précisée. D’abord,
les niveaux deproduction
des individuspourraient
être définis par des dimensions de cime absolues ou relatives telles que cellesproposées
par l’IUFRO(S CHOBER
, 1967).
Oncompléterait
aussil’image
de la différenciation sociale au sein d’unpeuplement
en établissant laproportion
d’individus dechaque
classe sociale pour différentesépoques
de la vie d’unpeuplement. Enfin,
l’effet des éclaircies sur la différenciation en classes sociales ne sera connuequ’en
observant les distributions des arbres selon laposition
sociale dans lespeuplements
traités.Summary
Growth
of
sugarmaple
and beechaccording
to social classes
of
the standFollowing
anexperimental thinning,
2o sugarmaples
and 33 beeches weresampled
anddivided into three social classes The
study
was carried out in a mixed hardwoodseedling
stand inthe
Temi!cou..:a-Restigouche
section(L.6,
RowE,1972)
of the Quebecprovince
in Canada.Diameter,
height
and volumegrowth
measuredby
stemanalysis
are described here. Mean ages for the three classes defined arecomprised
between 40 and 43 years at the time ofthinning,
butsignificant
differences in diameter andheight already
exist. In fact, differentiation of trees into classes(and
therefore standhierarchy)
are fixed after 30 years, i.e. when the stand reaches adominant
height
of 10 meters.Height competition, mostly
between the first 2 classes, still existslong
after the best classes dominate the weakest ones in diameter or volumegrowth.
Relativeincrements are
expressed
as ratios of the first class for the lowest two classes. It can be noticed that, while relativeheight
increment for class three still has a value of at least 68 p. 100, relative diameter and volume increments are as low as 22 and 7 p. 100respectively. Consequently,
the bestdendrometrical indicator found for
expressing
the social class of a tree is volume. Relative diameter of lower classes(two
andthree)
decreases more than relativeheight, probably
as a resultof
competition
forlight.
Therefore, diameter is moreappropriate
thanheight
forpractical
differentiation of trees social classes.
Height
and diameter increments for the first classes of the twospecies
are similar from 20 to 40 years of age. Volume growth for bothspecies
is alsocomparable
up to 40 years.Further studies are
proposed
to relateyield
classes to crown dimensions, to establish relativeimportance
of the 3 classes at different ages of the stands, and tostudy
distribution of trees in thinned stands.Key
words : Tree clas.ses, stemanalysis,
Acer saccharum,Fagus grandifolia.
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