A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ICHÈLE A UDIN
Exemples de hamiltoniens non intégrables en mécanique analytique réelle
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 12, n
o1 (2003), p. 1-23
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_2003_6_12_1_1_0>
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1
Exemples de hamiltoniens
nonintégrables
en
mécanique analytique réelle(*)
MICHÈLE
AUDIN (~)RÉSUMÉ. - Je donne des applications des théorèmes de non-intégrabilité méromorphe de Ziglin et Morales-Ramis à la non-intégrabilité réelle de
certains systèmes hamiltoniens.
ABSTRACT. - I show some ways of applying the meromorphic non- integability theorems of Ziglin and Morales-Ramis to the real non-inte-
grability of some Hamiltonian systems.
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. XII, n° 1, 2003
Introduction
Dans cet
article, je
donne desexemples d’applications
des théorèmes denon-intégrabilité méromorphes
deZiglin [13]
et de Morales etRamis [10], [9]
à la
non-intégrabilité
réelle de certainssystèmes
hamiltoniens.La
non-intégrabilité
à laZiglin
utilise le groupe de monodromie del’équation
linéarisée lelong
d’unetrajectoire,
donc le groupe fondamental d’une courbecomplexe, susceptible
de recélerplus
de non-commutativité que celui d’une courbe réelle.La
non-intégrabilité
à la Morales-Ramisutilise, elle,
la théorie de Galoisdifférentielle,
ou dePicard-Vessiot, qui
ne fonctionne vraiment bien que sur un corpsalgébriquement
clos.(*) Reçu le 22 octobre 2002, accepté le 27 mars 2003
(~) Institut de Recherche Mathématique Avancée, Université Louis Pasteur et CNRS,
7 rue René Descartes, 67084 Strasbourg Cedex, France.
E-mail : Michele.Audin@math.u-strasbg.fr
http://www-irma.u-stra.sbg.fr/~maudin
Voilà donc deux raisons pour
lesquelles
les résultats denon-intégrabilité
sont en
général complexes.
Je vais illustrer le fait que le caractère « local » du groupe de Galois per- met souvent de conclure à la
non-intégrabilité
réelle. D’autrepart,
certaines courbes ont un groupe fondamental très concentréprès
de leurpartie réelle,
ce
qui peut
aussipermettre
de conclure(cette
idée adéjà
été utilisée parZiglin
dans[15]).
Dans la
plupart
de cesexemples,
lestrajectoires
considérées sont des courbeselliptiques
et leséquations
aux variations normales sont deséquations
« de Lamé ». J’ai donc consacré un
paragraphe, généralisant
des méthodesde
[6]
et[15],
à l’étude de ceséquations.
Je remercie tous ceux
qui
m’ont fait découvrir des fautes defrappe
ou deserreurs dans une version
préliminaire
de cet article et notammentAndrzej Maciejewski qui
l’a lueparticulièrement
attentivement.1. Du réel au
complexe
et retourOn étudie ici un hamiltonien
analytique réel,
c’est-à-dire une fonctionanalytique
réelledéfinie sur une variété
analytique
réelle W munie d’une formesymplectique
w, elle aussi
analytique
réelle. Lechamp
hamiltonienXH
associé à H par la relationest un
champ
de vecteursanalytique
réel. Lesystème
différentielqu’il
définitest le
système
hamiltonien dont on souhaite étudierl’intégrabilité :
on diraqu’il
estintégrable
s’il estintégrable
au sens de Liouville avec desintégrales premières analytiques
réelles.Les théorèmes de
non-intégrabilité
queje
veux illustrer ici sont des théorèmesanalytiques.
On ne sait pas les faire fonctionner dans un cadre eoo. Ce sont aussi des théorèmescomplexes,
ils utilisent soit lamonodromie,
soit le groupe de Galois différentiel. Cet
aspect complexe
est moins strict :on
peut espérer
en tirer des résultats encomplexifiant
des données réelles.1.1.
Complexification
Il n’est pas très difficile de construire une
complexification
W* d’unevariété
analytique
réelle W. C’est une variétéanalytique complexe
munied’un
isomorphisme analytique
réel de W sur une sous-variétéanalytique
réelle de W*. On
peut
même construire W* defaçon qu’elle
soit munie d’une involutionanti-holomorphe
dont l’ensemble despoints
fixes soitisomorphe
à W. De
plus,
le germe de W* lelong
de W estunique
- iln’y
a pas d’unicitéglobale,
bien entendu.Voir,
parexemple, [11].
Pour la
construction,
onpeut
utiliser un atlasanalytique
réel identifiant les ouverts d’un recouvrement de W à des ouverts de R’. Leschangements
de cartes sont
prolongés analytiquement
enisomorphismes
d’ouverts deCm, qu’on
utilise pour construire W*.Dans le cas où
W est,
enplus,
une variétésymplectique,
onpeut partir
d’un atlas dont les
applications
« cartes » identifient la formesymplectique
w sur les ouverts de cartes à la forme
symplectique standard E dpi
Adqi
de
R2n .
L’existence de telles cartes est assurée par le théorème de Dar- boux - un théorème dont laplupart
des démonstrations fonctionnent dans lacatégorie analytique
réelle. La variétéanalytique complexe
W* construitepar la méthode de
[11]
estautomatiquement
munie d’une formesymplec- tique complexe qui prolonge
la forme w. Le hamiltonien H seprolonge
à unvoisinage
convenable de W dans W * en une fonctionanalytique complexe, laquelle
fonction a unchamp hamiltonien,
unchamp
de vecteurscomplexes qui prolonge X H .
Tra j ect oire
deXH.
Pourappliquer
les théorèmesde [13], [10],
lapremière
chose à faire est de choisir une
trajectoire
non stationnaire deXH.
Ilimporte
ici de
préciser
ce que « non stationnaire » veut dire :je
vaisutiliser,
dans lesexemples,
destrajectoires qui
ont bien l’air d’être stationnaires ! Ils’agira
ici de
trajectoires complexes
duchamp complexe X H
sur W *qui
ne sontpas réduites à un
point (ce qui n’empêchera
pas leursparties
réelles d’avoir descomposantes
réduites à unpoint).
Attention donc : ce
qu’on complexifie,
c’est la variété W et la fonctionH,
pas la
trajectoire
réellerR. Rappelons
que latrajectoire
réelle d’unpoint
xoest la courbe
intégrale
deXH passant
par xo, enparticulier
lestrajectoires
réelles sont connexes.1.2. Théorèmes de
non-intégrabilité
On utilise deux corollaires immédiats des théorèmes de Morales-Ramis et
Ziglin.
Ils’agit
bien icid’intégrabilité analytique
réelle. Les théorèmescomplexes
interdisent lesintégrales méromorphes complexes,
mais n’inter-disent pas des
intégrales analytiques
réellesqui
auraient dessingularités
essentielles non réelles. Dans cet
article,
nous dironsqu’un système
hamil-tonien est
intégrable
au sensanalytique (resp. méromorphe)
réel s’il admetn
= 2
dim Wintégrales premières analytiques (resp. méromorphes)
réellesen involution.
PROPOSITION 1.1. - Soit x un
point
réel d’unetrajectoire
r duchamp complexifié XH
sur unecomplexification
W* de W. Si le groupe de Ga- lois local en x del’équation
aux variations normales lelong
de 0393 n’est pasvirtuellementtl
)abélien,
lesystème
réel n’est pasintégrable.
PROPOSITION 1.2. -
Si,
pour toutecomplexification
W* deW, il
exis-te une
trajectoire
duchamp complexifié XH
telleque la
monodromie del’équation
aux variations lelong
de cettetrajectoire
contienne deux élémentsnon résonants
qui
ne commutent pas, lesystème
réel n’est pasintégrable.
Remarque
1.3. - Cespropositions
donnent lanon-intégrabilité
du hamil-tonien H
- sur la variété
analytique
W- voire sur un
voisinage
de lapartie
réelle du niveau de Hcomplexifié
dans
lequel
se trouve latrajectoire
considérée- ou encore sur un
voisinage
de lapartie
réelle de latrajectoire complexe de XH
suivant
qu’on applique
une versionglobale,
locale(voire rationnelle)
duthéorème de Morales-Ramis
(voir [10], [9], [1], [2]).
Mais elles ne donnentpas forcément le résultat
analogue
auvoisinage
du niveau réel de H ou de latrajectoire
réelle deXH. À
propos de cette remarque, voirl’exemple
traitéau §
2.2.a.1.3. Les
exemples
Dans les
exemples
queje
vaisconsidérer,
la variétésymplectique
est toutsimplement
W =R4 (ou
un ouvert deR4)
avec la formesymplectique w
=dp1 ^ dql
+dp2
Adq2.
Onpeut
donc utilisern’importe quel voisinage
deR4
dans
C4
commecomplexifiée
W* . On considère un hamiltonien« classique
»,c’est-à-dire de la forme
(on peut
penser àl’énergie totale, énergie cinétique, plus énergie potentielle,
en considérant
les qi
comme despositions
et les pi comme desimpulsions).
(1) On appelle groupe virtuellement abélien un groupe de Lie dont la composante neutre est un groupe abélien.
Le
système
hamiltonien estDans cette théorie
(et
c’est une de sesdifficultés),
lapremière
chose àfaire est de choisir une
trajectoire
convenable. Pourspécifier
lestrajectoires utilisées, je
vais supposer que lechamp XH
a unplan symplectique invariant,
le
plan
Pd’équations
qi = pl = 0. Cette condition d’invariance s’écritc’est-à-dire
qu’on
doit avoirEn
développant
V comme fonctionanalytique
de ql, c’est encore dire quepour certaines fonctions
analytiques a, b
et c. Lestrajectoires
contenuesdans le
plan
P ont poursupports
les courbesd’équations
Remarque 1.4.
- Si a est unpolynôme,
ils’agit
d’une famille de courbeshyperelliptiques.
Si sondegré
est au moins3,
le groupe fondamental deces courbes
complexes
n’est pas commutatif et onpeut espérer
obtenir des groupes de monodromie assez non abéliens.Le
système
hamiltonien est de la forme1
La réduction
symplectique
du fibré normal est identifiée au fibré trivial(C2
x{0})
xCh. Appelons (Q, P)
les variables« tangentes » correspondant
à
(q1,p1). L’équation
aux variationsnormales (2)
estl’équation
différentielle linéaire du second ordrepour
q2 (t)
solution dusystème
(2) Je renvoie aux articles et ouvrages originaux
[13], [10], [9]
et à[1], [2],
dont j’utiliseles notations, pour cette notion.
Les
sous-exemples
queje
vais considérer sont les suivants :- Les
potentiels
où m et k sont à
préciser
et où il y a,parmi
lestrajectoires
contenuesdans le
plan P,
unetrajectoire
réelle réduite à unpoint (§3.1) .
- Cette famille contient un des
potentiels
étudiés parZiglin [14]
sousle nom de
« Yang-Mills
avec groupede jauge SU(2) »,
où la famillede courbes
Ch
est une famille de courbeselliptiques
etl’équation
auxvariations normales une
équation
« de Lamé »(§2.2.b).
- Je considérerai aussi les
potentiels
de Hénon-Heiles’
correspondant
àqui
donnentlieu,
euxaussi,
à une famille de courbeselliptiques
età des
équations
de Lamé(§2.2.a).
Cetexemple
est traitédans [15],
essentiellement par la même méthode. Je le
reprends
ici pour illustrer la remarque 1.3.- Je montrerai aussi
(§ 2.2.d)
que les méthodes utilisées ici ne donnent rien pour lespotentiels
dits « de Hénon-Heileshomogènes
», oùUn autre
problème
danslequel
les méthodesprésentées
icipermettent
de conclure à lanon-intégrabilité
réelle est celui des oscillations d’un satellitesur une orbite circulaire
(voir [3]).
2. Courbes
elliptiques
lisses etéquations
de Lamé2.1.
Groupes
de Galois de certaineséquations
de Lamé réelles Leséquations
de Lamé sont étudiéesdepuis
le dix-neuvièmesiècle,
voir
[12].
Unrappel
exhaustif despropriétés
de leurs groupes de Galois est fait dans lechapitre
2 du livre de Morales[9]. Ici, je
vaism’inspirer
desméthodes utilisées dans les articles de
Ziglin [14]
et Ito[6]
pour démontrerquelques
résultatssimples
sur certaineséquations
de Lamé réellesqui
suff-isent à calculer les groupes de Galois dans les
exemples
ci-dessous(§§2.2.a
et
2.2.b).
Soit P un
polynôme
dedegré
3dont les racines sont
supposées simples,
de sorte la courbe Cd’équation y2
=P(x)
est une courbeelliptique
lisse(privée
d’unpoint).
On considèrel’équation
différentielle linéaireoù A et B sont des
paramètres. Appelons p
la fonction de Weierstrass associée à la courbe C et faisons lechangement
de variable x =p(t).
Notreéquation
devient(les
coefficientsdépendent
dupolynôme
P à travers la fonctionp).
Ceséquations (sous
l’une ou l’autreforme)
sontappelées « équations
de Lamé ».Notons que la
singularité
en t = 0(ou
x =oo)
estrégulière
enapplication
du critère de Fuchs
(la fonction p
a unpôle
double en0).
Le groupe deGalois de
l’équation (2.1)
est donc l’adhérence de Zariski de son groupe de monodromie. D’autrepart,
lechangement
de variable x =p(t)
induit unrevêtement double
(t
~x)
ramifié en les trois racines de P et à l’infini. Ainsi lescomposantes
neutres des groupes de Galois de nos deux
équations
sontisomorphes.
Le groupe fondamental de la courbe affine C est
engendré
par les classesd’homotopie
de deux lacets 03B1 et/3 -
une base duparallélogramme
despériodes
- leur commutateur03B103B203B1-103B2-1
est unlacet "Y
autour dupoint
àl’infini
(t
=0).
Ici, je
vais supposer quel’équation
estréelle,
c’est-à-dire que les coeffi- cients dupolynôme P,
ainsi que lesparamètres
A etB,
sont des nombres réels.La monodromie autour de 0
Remarquons
d’abord :PROPOSITION 2.1.2013 La monodromie autour de 0 ne
dépend
que de A(et
pas de B ni deP).
Si A n’est pas de laforme m2-1 4 (m
EZ)
elle estdiagonalisable
et ses valeurs propres sont -exp(±i03C0~1+4A).
Remarque
2.2. - Si 1 + 4A0,
les valeurs propres sont donc réelles etnégatives.
Remarque
2.3. -Quand ~1+4A Q,
la monodromie en 0 est unélément non résonant de
SL(2; C).
Démonstration. - On cherche des solutions de la forme
ts f (t)
pour un certain s 6 C et une fonctionf analytique
auvoisinage
de 0. Enreportant
Q(t)
=ts f (t)
dansl’équation différentielle,
on voit que s doit être solution del’équation
du seconddegré
(ici
A =limt~0 t2(Ap(t)
+B)).
Si la différence~1
+ 4A entre les deux racines SI et 82 de cetteéquation
n’est pas un nombreentier,
onpeut
déterminer lesdéveloppements convergents
en 0 de deux fonctions ana-lytiques f1
etf2 (voir [12, p.~198]
pour ces résultatsclassiques
sur leséquations différentielles).
On a ainsi deux solutionsindépendantes ts1 f1 (t)
et ts2
f2(t).
La monodromie lelong
d’un lacet -03B3 faisant le tour del’origine
transforme ces solutions par
Elle est donc
diagonale
dans cette base et ses valeurs propres sontu
La monodromie le
long
d’un lacet réelRappelons
quel’équation
estréelle,
c’est-à-dire queA,
B E R et que P ER[x]. Supposons
deplus (voir
lafigure 1)
que- les coefficients
92 et
g3 sont des fonctionsanalytiques
réelles d’unparamètre h,
-
pour h
dans un intervalle ouvert I deR,
lapartie
réelle de la courbeelliptique
réelle a deuxcomposantes
connexes(le polynôme
P =Ph
a trois racines réelles el e2
e3),
- la fonction Ax
+ B
est strictementpositive
sur l’ovale(composante
compacte)
de cettecourbe,
c’est-à-direA>0et-B A e1 ou A0
et -B A
> e2(le
cas où A = 0 n’est pasintéressant).
Figure 1
On
peut choisir,
pourreprésenter
un desgénérateurs,
disons 03B1, du groupefondamental,
l’ovale de cette courbe. Un théorèmeclassique
deLiapounov ([7],
voir aussi[5,
p.383])
affirme alors :PROPOSITION 2.4. - Pour tout h E
I,
la monodromie lelong
de 03B1 ades valeurs propres réelles
positives
et distinctes.Démonstration.
- Rappelons
la démonstrationélégante
de ce résultatqui s’applique
à touteéquation
de la formeoù
f
estpériodique
réelle depériode
2w etpositive
sur[0, 2w]. Appelons
Fet G une base de
solutions, spécifiée
parOn résout
l’équation
en en cherchant les solutions sous la forme
Les fonctions
Fn
etGn
doivent alors satisfairede sorte
qu’on
aavec
F"
= 1 etG0 (t)
=- t. Commef
estpositive,
on voit deproche
enproche
que
Fn, Gn
etGn
sont strictementpositives pour t
réel strictementpositif.
La monodromie 5 le
long
de a s’obtient en calculantF(2w)
etG(2w) :
en t =
0,
on obtient 03B11,1 =F(2w),
a2,2 =G(2w)
et la trace de â s’écritDonc les valeurs propres de 5 sont
réelles, positives (leur produit
est1)
etdistinctes. 0
COROLLAIRE 2.5. - Pour tout h E
I,
S est d’ordreinfini.
Démonstration. - C’est une matrice
diagonalisable
dont les valeurs pro-pres À
et1/A
sont réelles différentes de ±1. 0COROLLAIRE 2.6. - Si
~1+4A Q,
pour presque toute valeur réelle deh,
le groupe de Galois del’équation
de Lamé(2.1)
estSL(2; C)
toutentier.
Démonstration. - La liste des sous-groupes
algébriques
deSL(2; C)
estassez courte
(voir
parexemple [9,
p.9]).
Le nôtre contient uncommutateur,
lamonodromie
lelong
d’un lacet 03B3 autour de0, qui
est d’ordre infini(pour 1+4A Q).
Il n’est donc pas abélien et contient un tore. Àpart
le groupeSL(2; C)
toutentier,
les deux seulespossibilités
pour le groupe G sont :- le cas où la
composante
neutre est un tore et où G estconjugué
à- le cas où G est résoluble non
abélien, conjugué
àRemarquons
d’abord que la matrice( 0 -a a-1 0) a pour valeurs propres
i et -i. La trace du
polynôme caractéristique
de a est une fonctionanaly- tique
de h. Les valeurs propres de 5 sontdonc,
soit constantesréelles,
soitnon constantes et différentes de ±i pour presque toutes les valeurs de h. On
peut
donc supposer que â0 0 Appelons (3 un autre générateur
du groupe
fondamental,
choisi defaçon
que =03B103B203B1-103B2-1 Si ff
étaitdiago-
nalisable dans la même
base,
elle commuterait avec 5 et onaurait
=Id,
ce
qui
n’est pas le cas. Donc/3
est de la forme(
0 -a a-1 0a -1
. Mais alorsLes valeurs propres
de
nedépendent
pas de h. Si ce sont les carrés de celles de5,
celles-ci nedépendent
pas nonplus de h,
donc elles sont réellespositives,
mais alors cellesde 00FF
aussi. Maisl’égalité - exp(i03C0~1+4A)=03BB2
n’est
possible
que si~1+4A
= 2k + 1 EZ,
cequi
est interdit. On exclut ainsi lepremier
cas.Supposons
enfin que G soit un groupe résoluble non abélien etplaçons-
nous dans une base dans
laquelle
5 estdiagonale.
Alorsde sorte
que , qui
estdiagonalisable,
devrait êtreégale
àl’identité,
cequi
n’est pas. Ceci finit la démonstration du corollaire 2.6. 0
Remarque
2.7.2013 Pour lesapplications
auxsystèmes hamiltoniens,
leparamètre
h sera, comme son nom le laissedeviner,
une valeur du hamil- tonienH,
de sorte que l’existence d’une seule valeur de h donnant un groupe de Galois virtuellement non abélien suffit pour lesapplications
que nousavons en vue. Il n’est donc pas nécessaire ici de rechercher un énoncé
plus précis.
On
peut préciser
la démonstration du corollaire 2.6 pour obtenir : COROLLAIRE 2.8.2013 Pour tout h EI, le
groupe de Galois est un sous-tore de
SL(2; C)
ouSL(2; C)
tout entier.Démonstration. - Comme h
~ I,
S estdiagonalisable
et ses valeurspropres sont réelles
positives,
ilengendre
un sous-tore deSL(2; C).
Les seulespossibilités
pour le groupe de Galois G sont- G est un
tore,
- G est
conjugué
à un des deux sous-groupes de la démonstration du corollaire2.6,
- G =
SL(2; C).
Soit comme
plus
haut/3
un autregénérateur
du groupefondamental,
avec ’Y =
03B103B203B1-103B2-1. Si /3
estdiagonalisable
dans la même base quea,
5 etcommutent,
le groupe estabélien, c’est
donc un tore. Si = ( -a 0
’
on doit avoir -
exp(i03C01+4A)= À 2,
cequi oblige À
à êtreégal
à±1,
maisalors 5 =
±Id,
cequi
n’est paspossible puisque h
E I. Il reste à exclurele fait que G soit un groupe résoluble non abélien. On ne suppose
plus
que1+4A Q
et on nepeut
doncplus
utiliser le faitque
estdiagonalisable.
C’est
quand
même un commutateuret,
commeplus haut,
il est de la forme- 1 0 . Quand
on cherche les solutions de la formets f (t)
oùf
estholomorphe
non nulle auvoisinage
de0,
on trouve une solution avec s =2 (si
A =m2-1 4
etf
une fonctionpaire.
La monodromie lelong de 03B3
latransforme en
donc
ei03C0(m+1)
= 1 et m = 2n -1,
notre solution estComme
l’équation
aux variations normales n’a pas de terme enQ,
le wron-skien d’une base de solutions est constant. Si w, est une solution
indépen- dante,
on a doncComme
f
estpaire,
il en est de même deW2 (t)2 ,
doncune fonction invariante par la monodromie autour de 0. La fonction w1 a
la même
propriété,
ce dont on déduitque ;y
=Id,
donc que le groupe G est abélien. D2.2.
Exemples d’applications
2.2. a.
Hénon-Heiles,
encoreSans
beaucoup d’originalité,
considérons le hamiltonien de Hénon- Heilesc’est-à-dire le
potentiel
Les
trajectoires
contenues dans leplan
ci = pi = 0 sont les courbes(des courbes de genre 1 privees d’un point). Le parametrage par le temps s’obtient en résolvant
l’équation
différentielledont une solution est
où p
est la fonction de Weierstrass associée à la courbeelliptique
L’équation
aux variations normales est alorsune
équation
de Lamé. C’est un desexemples
où les méthodes deZiglin et/ou
de Morales et Ramis donnent très
classiquement (voir [14], [6], [9], [1], [2])
des résultats de
non-intégrabilité méromorphe complexe (le
hamiltonien n’estintégrable
pour presque aucune valeur de A etB)
ou réelle[15].
Je m’intéresse ici à une illustration de la remarque 1.3. Je vais donc étudier la
partie
réelle de cette famille de courbes un peuplus
en détail.Pour
simplifier, supposons(3) À
> 0. Lepolynôme
(3) Le cas où 03BB = 0 est intéressant aussi, voir
[1], [2].
a trois racines réelles pour h 6
0, B3 603BB2 (pour
B > 0) ou h ëB3 603BB2,
0(pour B 0). La fonction 1 - 2q2 est strictement négative pour q2 > 1 2.
L’ovale de la courbe Ch n’est jamais complètement contenu dans ce demi- plan. Mais l’« autre » générateur du groupe fondamental est porté par la composante compacte de la courbe (ZZ)2 = P(x) (x, z ~ R), représentée en pointillés sur la figure 2.
Figure 2
Pour que cet ovale soit contenu dans le demi-plan q2 > 1 2, il suffit que l’on ait P(1 2) > 0 et P’(1 2) > 0, c’est-à-dire que h > B 8-03BB12 et B 0.
Supposons donc 0 03BB 2B. On applique directement le corollaire 2.6 :
PROPOSITION 2.9. - Sz 0 03BB 2B et si 1+48 03BB ~ Q, pour presque tout h, le groupe de Galozs de l’équatzon aux vanattons normales le long de la trajectoare H = h, ql = pl = 0 est SL(2; C) tout entzer.
On en déduit notamment la non-intégrabilité (méromorphe) complexe du système de Hénon-Heiles sous les hypothèses 0 03BB 2B et
1+48 03BB ~ Q.
Venons-en maintenant à la non-intégrabilité réelle. Le groupe fondamen- tal de la courbe Ch est le groupe libre engendré par un lacet a porté par l’ovale réel et un lacet /3 porté par l’ovale de la courbe y2 = -P(x) (figure 2).
Il est clair qu’en choisissant h assez proche de B3 603BB2, on arrive à rendre cet ovale aussi petit qu’on veut. On en déduit la non-intégrabilité réelle du système sur R4 et même au voisinage de la partie réelle de la courbe Ch, mais pas voisinage de la trajectoire de XH portée
Montrons maintenant que,
pour h
> 0 assezpetit,
le niveau réel H = hlui-même n’est pas connexe. En
effet,
H = h donnedonc
Pour h > 0 assez
petit,
l’ovale de la courbe réelle est contenu dans le demi-plan
q21 2,
de sorte que laprojection
du niveau réel H = h sur leplan
des(qi, q2) a
deuxcomposantes
connexes. Le niveau H = h n’est donc pas con- nexe. C’est unexemple
où l’on conclut à lanon-intégrabilité (méromorphe réelle)
- sur
R4,
- au
voisinage
del’hypersurface
H =h,
mais pas auvoisinage
de lacomposante
connexe de cettehypersurface qui
contient latrajectoire de XH,
- au
voisinage
de lapartie
réelle de lacomplexifiée
de latrajectoire
deX H
mais pas auvoisinage
de latrajectoire
deXH.
2.2.b. Un
champ
deYang-Mills
Suivant
Ziglin dans [13],
considérons lehamiltonien (4)
On utilise
toujours
les courbes duplan
ql = pl =0, qui
ont pouréquations
Ce sont encore des courbes de genre 1. Si h >
0, Ch
estlisse,
avec unecomposante
réelle et deuxpoints
à l’infini(non réels).
Poursimplifier
etn’avoir à considérer
qu’un point
àl’infini,
onpeut
utiliser l’involutionqui préserve
la formesymplectique
deR4
et n’a aucunpoint
fixe sur la courbeCh (pour h ~ 0).
On a hor = H. Si K est uneintégrale première
deH, alors 1 2 (K
+ K or)
est uneintégrale première
invariante. Pour montrer(4) Le système hamiltonien associé est un cas particulier d’équation de Yang-Mills
(voir [13]).
que H n’est pas
intégrable,
il suffit donc de montrer quefi, l’application quotient
de H par T, n’est pasintégrable.
La nouvelle variété
symplectique
estR 2
x(R2 - {0})/T.
Le deuxièmefacteur s’identifie au
complémentaire
de 0 dans le cônequadratique Y2 =
XZ de
R3 (en posant X
=q22 ,
y = q2P2 et Z =p2 ) .
En d’autrestermes,
on
peut
écrirel’équation
deCh
sous la formece
qui
montreCh
comme un revêtement double(étale)
de la courbeLa
partie
réelle de celle-ci a deuxcomposantes
connexes et elle n’aqu’un point
à l’infini. Le groupe fondamental de la courbe affine estengendré
par les classesd’homotopie
de deux lacets a et03B2 2013
une base duparallélogramme
des
périodes
- leur commutateura{3a-l {3-l
est unlacet ’Y
autour dupoint
à l’infini
(t
=0).
On vérifie immédiatement que, si q2 et p2 satisfont au
système
hamil-tonien associé à
H,
les fonctions X et Y sont solutions dusystème
différentielOn
peut
donc choisiroù p
est la fonction de Weierstrass associée à la courbeCh d’équation y’ = 4x -
2hx.L’équation
aux variations normales lelong
deCh
està nouveau une
équation
de Lamé réellequi
satisfait auxhypothèses
du§ 2.1 puisque
- la fonction
1 q2
estpositive
pour tout t réel-
l’équation
indicielles2 - s -I- 2 = 0 a
deux racinesdistinctes, 2
dont la différence n’est pas un nombre entier.
On en
déduit,
en utilisant le corollaire2.6,
que le groupe de Galois estSL(2; C)
tout entier et enparticulier
n’est pas virtuellement abélien. Lesystème
n’a donc pas de deuxièmeintégrale première qui
soitméromorphe
(complexe).
Non-intégrabilité
réelleElle est
conséquence
du théorème deZiglin
réel(ici
laproposition 1.2).
En
effet,
la courbeCh
est un revêtement double deP1 (C)
ramifié en les qua-tre racines du
polynôme h-1 8q42,
c’est-à-dire lesik 4 8h.
Le groupe fondamen- tal estengendré
par les lacets au-dessus dessegments
03B11 et a2représentés
sur la
figure
3 etqui peuvent
être rendus aussiproches qu’on
veut de 0(et
donc des
réels)
en choisissant h assezpetit.
Figure 3
Ici encore, la
partie
réelle deCh
est connexe, on conclut à l’absence d’une deuxièmeintégrale première analytique (et
mêmeméromorphe)
réelleau
voisinage
de latrajectoire
choisie.2.2.c. Le
problème
du satelliteCe nom
désigne
unsystème
hamiltonien décrivant le mouvement d’un satellite en orbite(circulaire)
autour de son centre degravité.
C’estun
problème
à troisdegrés
de liberté. On sait démontrer[4], [3] qu’il
n’estpas
intégrable (par
desintégrales méromorphes complexes).
La méthodeprésentée
ici(c’est-à-dire
laproposition 1.2) permet
aussi de démontrer quece
système
n’est pasintégrable
par desintégrales premières méromorphes
réelles
(voir [3]).
2.2.d. Un échec : Hénon-Heiles
homogène
Considérons maintenant le cas du hamiltonien
obtenu en ne
gardant
que lapartie homogène
dedegré
3 dupotentiel
deHénon-Heiles et
dit,
donc « de Hénon-Heileshomogène ».
Lestrajectoires
duplan
qi = pi = 0 sont les courbeselliptiques
(privées
dupoint
àl’infini).
Ici la courbeCh
est lissepour h =/:. 0,
sapartie
réelle n’aqu’une composante
connexe(pour
toutes les valeurs deh),
iln’y
apas
d’ovale,
donc les méthodesprécédentes
nes’appliquent
pas.L’équation
aux variations normales est
(pour h ~ 0)
commeci-dessus,
uneéquation
de
Lamé,
dont on montre(voir [9, Prop.
5.4 etProp. 6.4])
que l’adhérence de Zariski du groupe de monodromie n’est un groupe abélien que pour des valeursexceptionnelles
duparamètre
À.Non-intégrabilité
réelle.Malheureusement,
cettefois,
le groupe fonda- mental de la courbecomplexe
n’est pasengendré
par descycles proches
desréels et on ne
peut
pas conclure à lanon-intégrabilité
réelle.L’approche
par le groupe de Galois ne donne pasplus
de résultats. Pourh ~ 0, l’équation
aux variations normales a unesingularité régulière
ent =
0,
donc le groupe de monodromieengendre
tout le groupe de Galois.Pour h ~ 0,
la courbeacquiert
unesingularité
et devientrationnelle,
maisl’équation
aux variations normales est de la formeune
équation
deCauchy,
dont le groupe de Galois est abélien. La ques- tion([9,
p.130])
de lanon-intégrabilité
réelle du hamiltonienhomogène
deHénon-Heiles reste ouverte.
3.
Singularités irrégulières
Dans ce
paragraphe, je
vais utiliser unaspect plus
local du groupe de Ga- lois : lestrajectoires
choisies sontsingulières ou/et l’équation
aux variationsnormales a une
singularité irrégulière qui produit
dans le groupe deGalois, grâce
auphénomène
deStokes,
unepartie qui
neprovient
pas du groupe fondamental de la courbe mais vraiment dupoint singulier.
Commeje
l’aisignalé
dans l’énoncé de laproposition 1.1,
l’étude de lanon-intégrabilité
réelle en est facilitée.
3.1.
Singularité
detype
centre On considère ici unpotentiel
où m et k sont des entiers naturels
(avec m ~ 2)
et/3
est une fonctionanalytique
vérifiant{3(0) =1=
0. Lestrajectoires
duplan P
ont pouréquations
P22
+q22m
= 2h.Pour h =1= 0,
lestrajectoires complexes
sont des courbeshyperelliptiques
lisses de genre m - 1(privées
de deuxpoints
àl’infini).
Latrajectoire
réellecorrespondant
à h = 0 est réduite à unpoint,
ils’agit
d’unpoint
double de la courbecomplexifiée
dont les branches sontimaginaires.
Le
champ
hamiltonien a, dans leplan (réel) P,
unesingularité
detype
centre.
Figure 4. - Les parties réelles des courbes Ch.
L’équation
aux variations normales lelong
deCo
estpour
q2 (t)
solution del’équation
différentielleRemarquons
que cette dernièreéquation
a uneunique
solution de la formeq2 (t)
= At-1 m-1
etparamétrons
une des branchescomplexes
de la courbeCo
parCe n’est pas le
paramétrage
par letemps mais,
comme pourcelui-ci,
lepoint singulier
est atteint pour v = oo. Comme leparamètre
v estproportionnel
à
t1 m-1,
on a un revêtementfini,
cequi
nechange
pas lacomposante
neutredu groupe de Galois.
Écrivons
maintenantl’équation
différentielle satisfaite parQ
comme fonction de v. Avec v =1/q2,
on adonc
de sorte que
et que
l’équation
aux variations s’écritOn
supprime
le terme endQ/dv
enposant Q
=Yv m 2-1.
On obtientavec
Exemple
Si 2m - k - 4 = 0 et
/3
est unpolynôme
dedegré 2,
c’est-à-dire si
C’est une
équation
deWhittaker,
avec unpoint singulier irrégulier
pourv = oo
(c’est-à-dire
aupoint singulier
de notretrajectoire).
Le groupe de Galois n’est virtuellement abélien que si les deux nombressont des entiers de
signes opposés (voir
parexemple [9,
p.36]).
Engénéral,
ces
systèmes
ne sont donc pasintégrables.
Remarque
3.1. - Ici lapartie
réelle de latrajectoire complexe
n’aqu’une composante
connexe et le résultat obtenu est leplus
fortpossible,
au sensoù on obtient la
non-intégrabilité
auvoisinage
de latrajectoire
réelle.Remarque
3.2. - Le hamiltonienconsidéré au
§ 2.2.b
est dutype
étudiéci-dessus,
avec m = 2 et k = 2. Enparticulier,
lepoint singulier
à l’infini estrégulier, l’équation
aux variationsnormales le
long
de la courbesingulière
est de la formeune
équation
deCauchy
dont le groupe de Galois est abélien.3.2. Un groupe de Galois résoluble
Dans les
exemples ci-dessus,
le groupe de Galois esttoujours,
soitvirtuellement
abélien,
soitSL(2; C)
tout entier. Enpensant
au faitqu’une équation
différentielle linéaire est« intégrable
parquadratures » (c’est-à-dire
que son extension de Picard-Vessiot est
« liouvillienne » )
si et seulement sison groupe de Galois différentiel est virtuellement résoluble
(voir [8]),
ilm’a semblé intéressant de donner un
exemple
desystème
hamiltonien à deuxdegrés
de liberté dont le groupe de Galois del’équation
aux variationsnormales est résoluble mais pas virtuellement abélien
(de
telle sorte quel’équation
aux variations normales estintégrable
parquadratures
mais que lesystème
n’est pascomplètement intégrable).
Il n’est sans doute paspossi-
ble de construire un
exemple
utilisant des fonctionselliptiques (penser
à ladémonstration du corollaire
2.8),
de toutefaçon je
trouveplus transparent
(et plus simple)
de se contenter de fonctionsrationnelles(5).
Considérons donc le hamiltonien
« classique »
associé au
système
Comme dans tous nos
exemples,
leplan
ql = pl = 0 estinvariant,
lesystème
restreint à ce
plan
estparticulièrement simple
ets’intègre
en(5) C’est aussi une bonne propagande pour le groupe de Galois : le groupe de mono-
dromie est trivial dans cet exemple, la courbe r étant simplement connexe.