HAL Id: jpa-00207005
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Submitted on 1 Jan 1970
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Probabilité d’émission de particules alpha au cours de la fission
T.P. Doan, M. Asghar, C. Carles, R. Chastel
To cite this version:
T.P. Doan, M. Asghar, C. Carles, R. Chastel. Probabilité d’émission de particules alpha au cours de la fission. Journal de Physique, 1970, 31 (11-12), pp.929-932. �10.1051/jphys:019700031011-12092900�.
�jpa-00207005�
PROBABILITÉ D’ÉMISSION DE PARTICULES ALPHA AU COURS DE LA FISSION
par
T. P.
DOAN,
M.ASGHAR,
C. CARLES et R. CHASTEL Laboratoire dePhysique
NucléaireFaculté des Sciences de Bordeaux Le
Haut-Vigneau, 33, Gradignan (Reçu
le17 février 1970,
révisé le 1 er août1970)
Résumé. 2014 Ce travail montre que la connaissance de la déformation des
fragments
detriparti-
tion permet de retrouver par le calcul les résultats
expérimentaux
concernant laprobabilité
d’émis-sion de
particules alpha
au cours de la fission en fonction de la masse desfragments.
Il montre enplus
que vraisemblablement la décroissance de laprobabilité
d’émission pour la fission trèsasymé- trique (R ~ 1,8)
est peut-être due à la déformation permanente dufragment
lourd.Abstract. 2014 The
alpha-particle
emissionprobability
in ternary fission of different nuclei has beencalculated ;
these calculated values comparereasonably
well with theexperimental
data.It is shown that the decrease in the
experimental
value of thisprobability
observed for thefrag-
ment mass ration R ~ 1,8 may be due to the permanent deformation of the
heavy fragment.
1. Introduction. - L’influence de la déformation des
fragments
de fission sur le taux deproduction
departicules alpha
a été examinée par Loveland[1].
L’auteur a montré que le rendement de la
production
de
particules
a estproportionnel
àl’énergie
maximalede déformation des
fragments
de fission. Une étuderécente de la
tripartition
de235U
induite par des neutronsthermiques [2]
montre que laprobabilité
d’émission de
particules
a, déduite àpartir
des résul-tats
expérimentaux
suivant la méthode donnée par Schmitt et Feather[3], présente
une décroissance dans larégion
où la masse dufragment
lourd estsupérieure
à 150. Cette décroissance se
produit
dans unerégion
de masse où les noyaux
possèdent
une déformationpermanente,
cequi
semble montrer que la déforma- tion desfragments joue
un rôleimportant
dans ladétermination de la
probabilité
d’émission departi-
cules a.
Dans ce
travail,
nous essayons de calculer laproba-
bilité d’émission de
particules
a àpartir
d’un modèlesimplifié
de latripartition,
ensupposant
notammentque la
particule
a est émise àpartir
dupoint
de scis-sion et à un instant très
proche
à l’instant de la scis- sion.II. Méthode de calcul. - La
configuration
dunoyau au moment de l’émission de la
particule
aest
représentée
par lafigure
1. Lesfragments
defission sont assimilés à des
ellipsoïdes
de révolutionchargés
uniformément envolume.
Lepoint
d’émis-sion de la
particule
oc se trouve à une distancedjo (ou d2o)
dufragment léger (ou lourd) qui possède
unedéformation
Dl (ou D2)-
FIG. 1. - Configuration du noyau au moment de l’émission de la particule a.
Nous admettons que la
probabilité
d’émission a est donnée par les relations suivantesP,(Ml)
etPa(M2) représentent respectivement
laprobabilité
d’émission a àpartir
dufragment
1 ou dufragment
2. Laquantité d représente
la distance entre les centres des deuxellipsoïdes
de révolution.Il est certain que la
probabilité
d’émission adépend
de très nombreux
paramètres qui
ne sont pas tousArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031011-12092900
930
connus ou éclaircis. Dans ce
travail,
nous voudrionsessayer
simplement
de voir dansquelle
mesure cesdeux
paramètres
interviennent dans le processus de la fission.La
simplicité
de ces relations(formulées
defaçon
très
arbitraire) n’implique
pas nécessairement que laprobabilité
d’émission adépend uniquement
de deuxparamètres
D etd,ol,.
Cette
probabilité
estproportionnelle
àDl
car, en faisant uneanalogie
avec l’émission des neutrons,on écrit que
plus
la déformation estimportante, plus
la
probabilité
d’émission a estgrande.
Lerapport
d,Old
tientcompte
de laportion
relative de matière nucléaire contenue dans lapartie
du colqui, après
lascission,
ferapartie
dufragment
1.Remarquons,
parconséquent,
quedjo représente
une extension de la matière nucléaire dans le col et passimplement
unedistance.
Les
quantités Di
etdiold
sont calculées selon uneméthode
indiquée
dans une étude antérieure[4
et5]
dont nous
rappelons
brièvement les relations utilisées.Dans le cas où les
fragments
detripartition
sontassimilés à des
ellipsoïdes
de révolution dont lescharges
sont distribuées de manière uniforme dans tout levolume, l’énergie cinétique
de laparticule légère (E3)
et celle des deuxfragments (EKT)
sontdonnées par les relations suivantes :
Les
expressions
deS(2 y), S(2 x)
etF(x, y)
sontdonnées par Cohen et Swiatecki
[6].
Nous avons utiliséune
expression analytique
deF(x, y) [7] qui
seprête
facilement au calcul
numérique.
Le
paramètre x
ou y est relié auparamètre
de défor-mation D par la relation :
où D =
a/b ; a
et breprésentent respectivement
legrand
axe et lepetit
axe del’ellipsoïde ;
la valeur de ro étantprise égale
à1,216
fm.En accord avec les résultats
expérimentaux
anté-rieurs nous avons admis que les
relations
3 et 4 véri- fient la condition suivante :où
EKB représente l’énergie cinétique
totale desfrag-
ments de fission binaire. Les valeurs
expérimentales
de
EKB
sont tirées des travaux de Schmitt et ses colla- borateurs[8].
Nous avons montré
(5)
que la déformation desfragments peut
s’écrire sous la forme.avec
et
Mi
+M2
= A - 4 où A est la masse du noyau fissionnant.Le choix de deux valeurs de références
(Mi
= 82et
M2
=132)
est basé sur le faitexpérimental
que lesfragments
de fissioncorrespondant
à ces deux valeursont des
propriétés
trèscaractéristiques (faible
nombrede neutrons de
fission, grande
résistance à la déforma-tion, etc...).
Un choixlégèrement
différent de cesdeux
quantités
ne modifie pas defaçon
très sensiblela fonction
D(M).
Nous pouvons déterminer les valeurs des para- mètres a et d pour
chaque couple
defragments
defaçon
que la valeur del’énergie cinétique
de laparti-
cule a soit celle fournie par
l’expérience
ainsi que lasomme des
énergies cinétiques
des deux grosfragments.
Les valeurs de a ainsi obtenues pour le
fragment
lourdsont
portées
sur lafigure
2.FIG. 2. - Variation du paramètre a (Mi, M2).
Ayant
alors les valeurs duparamètre
a nous pou-vons déterminer la déformation des
fragments
pourchaque couple
de valeurs de masses en utilisant les relations 5 et 6.Nous avons ainsi
calculé,
pourchaque événement,
lesquantités Dl, D2
et d ensupposant
que laparti-
cule a est située à
égale
distance des centres des char-ges des deux
fragments.
Dans une deuxièmeétape,
nous déterminons la
position Xl
de laparticule
adans le col à l’aide de la relation :
où
Xi représente
la distance entre le centre de la par- ticulelégère
et la surface dufragment léger.
Nous étudions la dérivée
partielle
deE3
par rap-port
àXlo
car les valeurs des autresparamètres
sontfixées
(d, D 1
etD2) ;
enplus
si nous fixons la valeurdu
paramètre Dl,
la valeur dugrand
axe del’ellip-
soïde de révolution est aussi fixée.
En effet :
En tenant
compte
des restrictionsci-dessus,
la relation 7 nousrenseigne
sur la variation de laposition
de la
particule
a entre lespoints
A et B(Fig. 1).
La modification de la
position
de laparticule
aqui
en résulte nechange
que très peu les valeurspré-
cédemment déterminées de
D 1, D2
et d.Si nous
désignons
parX 10
la valeur de Xqui
vérifiela relation
7,
la distance relative est donnée par :où al
= legrand
axe del’ellipsoïde
1.III. Résultats. - Nous allons examiner tout d’abord la variation de la déformation et de la dis- tance relative de la
particule
a parrapport
aufrag-
ment
léger
en fonction de la masse desfragments.
FIG. 3. - Variation de la déformation des fragments en fonc-
tion de leur masse.
La
figure
3représente
la variation de la déforma- tion desfragments
pour252Cf
et236 U.
L’alluregéné-
rale de la fonction
D ;(M)
est à peuprès
la mêmepour les noyaux considérés. Nous observons en
plus
des mininums dus à l’influence des couches
magiques
N = 82 et N =
50 ;
des minimums autour de lamasse M = 100 pour
l’236U
et de M 166 pour le2s2Cf
que nous attribuons à l’influence dufragment
lourd
complémentaire qui possède
une couchemagi-
que
(N
= 82 et Z =50).
La
figure
4représente
la variation ded10ld
enfonction du
rapport
de masses desfragments.
La fonc-FIG. 4. - Variation de la distance relative de la particule a
par rapport au fragment léger en fonction du rapport des masses des fragments.
tion
d,old
décroît engénéral quand
la masse dufrag-
ment lourd
augmente,
c’est-à-dire que le centre de laparticule
a serapproche
du centre decharges
dufrag-
ment
léger
à mesure que la fission devientplus asymé- trique.
La
figure
5représente
la variation de la fonctionP(Y.(M)
calculée selon la relation 1. Sur la mêmefigure,
nous avons
reporté
les valeurs dePa(M)
données par Schmitt et Feather[3]. Soulignons
que les auteurs ont calculé la fonctionPa(M) d’après
la relation suivante :FIG. 5. - Variation de la probabilité d’émission de la particule a
en fonction de la masse du fragment.
La courbe 1 : Résultats de Schmitt et Feather [3].
La courbe 2 : Nos résultats. Ellipsoïdes chargées en volume.
932
Ya,(M - 4)
etYB(M) représentent respectivement
lesdistributions en masse des
fragments
entripartition
et en fission binaire.
L’accord entre les valeurs
théoriques
et celles don- nées par Schmitt et Feather est très satisfaisant.Cepen- dant,
une étude récente effectuée par C. Carles et sescollaborateurs
[2]
montre que laprobabilité Pa(M)
décroît
lorsque
la masse dufragment
estsupérieure
à150.
FIG. 6. - Variation de la probabilité d’émission de la particule a
en fonction du rapport de masses des fragments.
1) Résultats de C. Carles.
2) Valeurs calculées Pa(R) = Dl
* -T
d + D2d2o .
dSur la
figure
6 nous avonsreporté
les résultatsobtenus par C. Carles et ses collaborateurs ainsi que les valeurs
théoriques
dePa(R) qui
estégale
à la sommede
Prx(M1)
et dePa(M2).
L’accord entre les valeursthéoriques
et les valeursexpérimentales
est satisfai-sant dans un très
grand
domaine de masse.Cependant
pour des valeurs du
rapport
de massesupérieure
à1,8
les valeursthéoriques
dePa(R)
sontplus
élevéesque celles déduites à
partir
des résultatsexpérimentaux.
Ce désaccord
(pour R > 1,8) provient peut-être
dunombre limité de
paramètres qui
interviennent dans la définition dePrx(M) (relation 1).
Il estpossible
quece
léger
désaccordprovient
du fait que nous n’avons pas tenucompte
de l’état final desfragments,
il fau-drait introduire un facteur
qui
tiennecompte
de la déformationpermanente
des noyaux. Eneffet,
àl’instant de l’émission de la
particule légère,
lesfrag-
ments
possèdent
leurdéformation ; mais,
pour lesfragments qui
sont déformés à l’état fondamental(ceux qui
ont une massesupérieure
à150),
unepartie
del’énergie
de déformation n’est pasrécupérable.
Or,
c’est seulement lapartie récupérable
de cetteénergie (correspondant
à’ lapartie dynamique
de la déforma-tion) qui
intervient dans le mécanisme de l’émission de laparticule légère.
Cependant,
l’accordgénéral
assez satisfaisant entre les valeursthéoriques
et les valeursexpérimentales
montre que la déformation des
fragments
et laposi-
tion de la
particule
a dans le coljouent
un rôleimpor-
tant dans la détermination de la
probabilité
d’émis-sion de
particules
oc. En utilisant la même méthode decalcul,
nous avons ainsi calculé la fonctionPa(M)
pour différents noyaux fissionnants.
Il est intéressant de noter que la forme et
l’amplitude
de la fonction
Pa(M)
ne varient pas defaçon
sensibleen fonction de
l’énergie
d’excitation du noyau(Fig. 7).
Les travaux
expérimentaux
montrent aussi que la variation du taux deproduction
departicules
a enfonction de
l’énergie
d’excitation est assez faible.FIG. 7. - Variation de la probabilité d’émission de la parti- cule a en fonction de la masse du fragment pour deux valeurs
différentes de l’énergie l’exci iation de 234Np.
L’ensemble de nos résultats montre que la défor- mation des
fragments joue
un rôleimportant
dans leprocessus de la
tripartition
et nous avons fait iciune
première
tentative pour la faire intervenir dansun modèle
simple.
Bibliographie [1]
LOVELAND(W. D.),
Thèse 1966(Doctor
of Philoso-phy)
Université deWashington.
[2] ASGHAR
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CARLES(C.),
CHASTEL(R.)
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DOAN(T. P.),
CARLES(C.),
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