HAL Id: jpa-00208231
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Relaxations vibrationnelle et rotationnelle dans un laser a CO-N2
R. Charneau, F. Legay, N. Legay-Sommaire, G. Taieb
To cite this version:
R. Charneau, F. Legay, N. Legay-Sommaire, G. Taieb. Relaxations vibrationnelle et rotationnelle dans
un laser a CO-N2. Journal de Physique, 1975, 36 (1), pp.7-16. �10.1051/jphys:019750036010700�. �jpa-
00208231�
7
RELAXATIONS VIBRATIONNELLE ET ROTATIONNELLE
DANS UN LASER A CO-N2
R.
CHARNEAU,
F.LEGAY,
N. LEGAY-SOMMAIRE et G. TAIEBLaboratoire de
Photophysique
Moléculaire duC.N.R.S.,
Bâtiment213,
UniversitéParis-Sud,
91405
Orsay,
France(Reçu
le I S mai1974)
Résumé. 2014 Une méthode de double résonance à l’intérieur de la cavité optique d’un laser à
CO-N2 a été utilisée dans le but de suivre les processus de relaxations vibrationnelle et rotationnelle dans le milieu amplificateur. Les mesures de relaxation rotationnelle de CO donnent des résultats
en accord avec d’autres auteurs et sont en faveur de la
règle
de sélection 0394J = ± 1 pour les trans- ferts collisionnels. Les mesures des vitesses d’échange V- Ventre deux molécules de CO portées surdes hauts niveaux de vibration (v ~ 10) indiquent des valeurs plus
grandes
que celles calculées par les théories deSchwartz-Slawsky-Herzfeld
et de Sharma-Brau à partir des mesures faites sur lesbas niveaux.
Abstract. 2014 A double resonance method inside the
optical
cavity of aCO-N2
laser has been used to study vibrational and rotational relaxation processes in theamplifying
medium. Measure- ments of rotational relaxation of CO are in agreement with other authors and support the 0394J = ± 1 selection rules for the collisional processes. Measurements ofthe
V-Vexchange
rates between twomolecules in a
high
vibrational state (v ~ 10) suggesthigher
values than those calculated by the Schwartz-Slawsky-Herzfeld and Sharma-Brau theories from measurements carried out on the low vibrational levels.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 36, JANVIER 1975,
Classification Physics Abstracts
5.484
1. Introduction. - Les
phénomènes
de relaxation vibrationnelle et rotationnelle ont été étudiés dans un assezgrand
nombre de moléculessimples [1]. Cepen-
dant il existe peu de données sur les transferts
d’énergie
vibrationnelle et rotationnelle entre les niveaux de nombres
quantiques
vibrationnels élevés et les théories actuelles donnent des résultats variantbeaucoup
suivant les
approximations
que l’on estobligé
de faire.Le milieu
amplificateur
d’un laser àCO-N2,
étudiédepuis quelques
années[2, 3, 4],
contient ungrand
nombre de molécules vibrationnellement très excitées
et permet donc l’étude des relaxations à
partir
desniveaux à v élevés. Il est
possible
de mettre àprofit
l’effet laser pour suivre avec
beaucoup
de sensibilité les effets d’uneperturbation
despopulations
d’unniveau de vibration-rotation sur les
populations
desniveaux
voisins,
suivant une méthode de double résonance à l’intérieur de la cavité laser.2.
Dispositif expérimental
etprincipe
des mesures. -Le laser à
CO-N2
utilisé adéjà
été décrit par ailleurs[2].
L’oxyde
decarbone,
à latempérature ordinaire,
est excité dans le tube laser parmélange
avec de l’azoteactivé par
décharge
hautefréquence.
Leslongueurs
d’onde sont sélectionnées par un train de deux
prismes placés
dans la cavitélaser,
suivant le montage de lafigure
1. FIG. 1. - Dispositif expérimental.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019750036010700
Un miroir tournant
Mo
déclenche l’oscillation lasersur une
longueur
d’ondeÂo,
tandisqu’un
miroir fixeMi
assure le fonctionnement en continu des oscillations laser sur unelongueur
d’ondeÂ,,
distinctede
Âo.
Une lameséparatrice
L envoie unepartie
dufaisceau dans deux
monochromateurs ;
l’unréglé
surÂo,
estéquipé
d’un détecteurHgCdTe
de temps deréponse
inférieur à lananoseconde,
l’autreréglé
sur/Li
estéquipé
d’un détecteur GeAu de temps deréponse
de l’ordre de la microseconde. Les
signaux
des deuxdétecteurs sont
envoyés après amplification
sur unoscilloscope
double trace(Tektronix 555). L’impulsion
sur
à
induit uneperturbation
despopulations
sur lesdeux niveaux entre
lesquels
l’effet laser a lieu. Cetteperturbation
diffuse sur les niveaux de vibration- rotation voisins etlorsqu’elle
atteint un des niveaux de la transitionqui
donne naissance aux oscillationsÀ,1,
elle provoque une variation de l’intensité de l’émission
sur
À,1’
Le retard del’apparition
de cette variation par rapport àl’impulsion
surà
est directement lié auxprocessus de transfert
vibration-vibration,
rotation-rotation et rotation-translation dans le
mélange
gazeux. Deux cas sont à
considérer,
suivant queà
et
À,1 appartiennent
à des transitionsqui
ont ou n’ontpas de niveaux vibrationnels en commun. Dans le
premier
cas la diffusion de laperturbation
se faitprincipalement
par l’intermédiaire des niveaux derotation,
cequi
permet d’atteindre les temps de relaxation rotationnelle. Dans le deuxième cas cettediffusion se fait par l’intermédiaire de niveaux vibra- tionnels aussi bien que rotationnels ce
qui
met enjeu
les temps de relaxation vibrationnelle.3. Relaxation rotationnelle. - Le schéma donnant la
disposition
des transitionsimpliquées
dansl’expé-
rience est
représenté figure
2. L’identification des transitions et les retards observés sont donnés dans le tableau I. Unexemple
dessignaux
observés estFIG. 2. - Schéma des niveaux d’énergie pour l’étude de la relaxa- tion rotationnelle.
TABLEAU 1
Retards observés en ilS pour une raie déclenchée
P13
dusystème
v’ = 13 - v" = 12. Lapression
totaleest 3,8 torr.
montré sur la
figure
3. Les retards croissent avec J d’une manièrerégulière.
Laprécision
sur la détermi-nation du maximum des
impulsions réponses
nedépassait
pas0,4
J.1S.FIG. 3. - Oscillogramme montrant la perturbation observée sur
la raie P 21 (v’ = 14 - v" = 13) (trace inférieure) quand la raie p 13(V’ = 13 - v" = 12) est déclenchée (trace supérieure) : :2 us/div.
Les valeurs de J ne couvrant
qu’un
faible intervallenous avons fait
l’hypothèse simplificatrice
que les coefficients de transfert ne varient pas sensiblementavec J. En se limitant aux transitions avec àJ = + 1 et AJ = :t-
2,
leséquations
gouvernant l’évolution dans le temps despopulations
rotationnellesNj
s’écrivent dans ces conditions :
k, 1,
r et m sont les coefficients de transfert depeuple-
ment du niveau J à
partir
des niveaux J - 1 et J -2,
J + 1 et J +
2, s
est le coefficient dedépeuplement
du niveau J vers les niveaux J ± 1 et J ±
2,
y est un coefficient introduit pour tenir compte de la relaxation vibrationnelle de l’ensemble des niveaux de vibration- rotation. Il doit être du même ordre degrandeur
que le coefficient S duparagraphe
suivant. L’influence du rayonnement laser continu a étécomplètement négli- gée.
La validité de cetteapproximation
est discutéedans
l’appendice
A. 2.9
La
température
de rotation est de l’ordre de 350K,
la constante rotationnelle B environ
1,98
cm-1. Le facteur de Boltzmanne 2hcBlkT
est très voisin de1,
e2hcBJkT ~1,016.
Dans cesconditions,
parapplication
du bilan
détaillé,
on peut écrireapproximativement
et
Posons
et
où
N,,,
est lapopulation
enrégime
permanent, avant le déclenchement del’impulsion.
L’équation (1)
s’écrit alors :où a =
m/r.
Soit
Jo
le niveau rotationnel initialementperturbé
par
l’impulsion.
Apartir
de l’instant t = 0 la popu- lationNo Jo
de ce niveau est amenée à la valeurNj.
en un temps suffisamment court
(
1J.1s)
pour que l’onpuisse
assimiler sa variation à une fonctionéchelon.
Les conditions initiales sont donc :
pour
Les
équations
ont été résoluesnumériquement
par la méthode deRunge-Kutta
pour oc =0 et y/s
=0,013 (transitions
à 2 quantanégligées)
et pour a = 1 etyls
=0,030 (transitions
à 2 quanta de mêmeproba-
bilité que les transitions à 1
quantum),
pour les valeurs deJo
et de Jcorrespondant
aux conditionsexpérimentales.
Les valeurs choisies pouryls
sontdéduites des résultats obtenus dans l’étude des transferts V- V et seront
justifiées plus
loin. Surchaque
courbe
théorique
on détermine la valeur um corres-pondant
au maximum de la fonctionx J(u).
Lafigure
4donne um en fonction de J -
Jo
pour différentes valeurs de a.La constantes est alors déterminée en portant
sur un
graphique
les valeurs des retards desimpulsions
observées sur la raie sonde par rapport à
l’impulsion
sur la raie déclenchée en fonction de um. La pente de la droite la
plus probable
donne une estimation de la valeur de s dans le domaine des valeurs de J étu- diées. Les résultats sont donnés sur lafigure
5 etdans le tableau II. Les valeurs de y sont
légèrement supérieures
à la valeur de la constante S obtenue dans l’étude du transfertV V,
commeprévu.
FIG. 4. - Variation de u. en fonction de J - Jo.
TABLEAU Il
Relaxation rotationnelle : Valeurs des constantes y
_
et s obtenues dans les cas a = 0
(collisions
à un seulquantum
efficaces)
et a = 1(collisions
à un et deux quantaégalement efficaces).
D’après
lafigure
4 on voit que le retard croît presque linéairement avec J -Jo
dans le cas où ce = 0(Av
= ±1).
Si oc = 1 le retard est le même pourJ - Jo
= 1 et J -Jo
= 2 pour ensuite croître presque linéairement avec J. Lesexpériences
n’ont pas étéassez
précises
pourpouvoir
déterminer une valeurFIG. 5. - Variation du retard observé entre la raie déclenchée et la perturbation sur la raie sonde, en fonction de la variable um.
de a. Les transitions avec AJ > 2 ne semblent pas intervenir
appréciablement
car elles introduiraient des écarts avec la linéarité en fonction de J -Jo beaucoup plus grands
etn’échapperaient
pas à l’observation.Pour se rendre compte de l’influence de la
largeur
de
l’impulsion excitatrice,
on aporté
sur lafigure
6la
largeur expérimentale
desimpulsions réponses
enfonction de la
largeur théorique
dans les cas a = 0 eta = 1. Les droites
théoriques correspondent
auxvaleurs de s déterminées
précédemment.
On voit quel’accord est assez satisfaisant pour les
largeurs d’impulsions réponses grandes
et que lalargeur
del’impulsion excitatrice,
de l’ordre de 1 J.1S, n’inter-vient,
ens’ajoutant
à lalargeur
del’impulsion réponse,
que pour les valeurs les
plus
faibles de celle-ci. Notonségalement
que le bon accord des résultats obtenus àpartir
de la mesure de deuxparamètres
différents :largeur
et maximum del’impulsion réponse,
fournitune confirmation de la validité des
approximations
faites dans le calcul.
FIG. 6. - Largeur expérimentale At des impulsions réponses
en fonction de la largeur théorique Au dans les cas a = 0 et ce = 1
(relaxation rotationnelle).
Le temps de relaxation
rotationnelle,
ramené à1 torr est, dans le modèle avec a = 1
et le nombre de collisions
efficaces,
à 350 K est :Pour a =
0,
on obtient :et
3.1 DISCUSSION. - La valeur obtenue pour
Zo
est en assez bon accord avec les valeurs obtenues par d’autres méthodes. Les résultats les
plus
sûrssont
probablement
ceux obtenus par Malinauskaset al.
[5]
partranspiration thermique.
A 504 K cesauteurs obtiennent pour CO pur
Zrot = 1,30
etpour
N2
purZrot
=5,97.
En
extrapolant
à 350 K à l’aide de la formule éta- blie par Parker[6]
on obtient :Dans les
présentes expériences
la valeur obtenuereprésente principalement
l’effet des collisionsCO-N2.
En
appliquant
la relation liant les valeursZCO-N2
et
Zco-co
dans le cas des collisionsbinaires,
soit :où x est la fraction molaire de
N2
par rapport aumélange,
on obtient :On peut s’attendre à ce que la valeur de
ZCO-N2
soit intermédiaire entre celle de
Zco - co et ZN2 - N2 puisque
l’intensité de l’interactiondipôle-quadrupôle
est intermédiaire entre les intensités des interactions
dipôle-dipôle (cas
deCO-CO)
et des interactionsquadrupôle-quadrupôle (cas
deN2-N2).
Ceci exclutl’hypothèse
ce = 1 et il semble donc que lesprobabi-
lités des transitions avec AJ = ± 1 soient
beaucoup plus grandes
que lesprobabilités
des transitions avec4,I=
+2.
4. Relaxation vibrationnelle. - Les
expériences
mettant en
jeu
des niveaux tels que la raie déclenchéeappartienne
à une transitionvibrationnelle v§ - v§
et la raie sonde à une transition
vibrationnelle, vs -+ v; avec vd v"s
1 permettent d’étudier les pro-cessus de transfert V-V et V T. On observe alors un
retard entre
l’impulsion
excitatrice etl’impulsion réponse
sur la raie sondebeaucoup plus grand
que dans le casprécédent où vd
=v".
Ceci est conformeau fait que les temps de relaxations vibrationnelles sont
plus longs
que les temps de relaxations rota- tionnelles. Lesexpériences
ont été effectuées pourvd = vg -
1. Leslargeurs
desimpulsions réponses,
de l’ordre de 10 ).1s, sont
beaucoup plus grandes
que dans le cas des mesures du temps de relaxation rota- tionnelle. La détermination du retard estbeaucoup
moins
précise
et peut être estimée à1,5
J.1sprès.
Les résultats sont
représentés
sur lafigure
7 oùen abscisse sont
portés
les nombresquantiques
devibration v"
et en ordonnées les retards en J.1s. Une variationavec vs n’apparaît
pas defaçon significative,
sauf
peut-être
dans le sens d’uneaugmentation
avec v.Il ne semble pas non
plus
que les nombresquantiques
rotationnels aient une influence sur les temps
mesurés,
à la
précision
desexpériences près.
11
FIG. 7. - Retard de la perturbation sur Â,1 par rapport à l’impul-
sion sur Âo en fonction de v’’s.
L’interprétation
repose sur leshypothèses simplifi-
catrices suivantes : on
néglige
la relaxation rotation- nelle et l’on ne considère que leséchanges
V V et Y Tentre niveaux vibrationnels.
Le temps que met la
perturbation
despopulations
pour franchir une dizaine de niveaux rotationnels
adjacents
est du même ordre degrandeur
que le temps mis pour atteindre un niveau vibrationnelvoisin,
soitquelques
J.1s. Lesexpériences
ont été réalisées surdes J entre 14 et
22,
et le temps que met laperturbation
pour se
répartir
suivantl’équilibre
de Boltzmann surtous les niveaux de rotation d’un état vibrationnel donné est donc au moins aussi
grand
que le temps de transfert vibration-vibration. Nous avons pour sim-plifier
faitl’hypothèse
que leséchanges
avec lesautres niveaux de vibration se faisaient à
partir
duniveau rotationnel J = 18.
De
plus
on ne considère que les transitions avecw = ± 1 et on
néglige
commeprécédemment
l’in-fluence du rayonnement laser sur l’évolution des
populations
vibrationnellesaprès
l’établissement de laperturbation.
Leséquations
d’évolution s’écrivent alors :Les coefficients
K, S
et R incluent enprincipe
leseffets
d’échanges
V-V et V-T àpartir
du niveauJ = 18. Pour les valeurs de v de l’ordre de 10 on peut
négliger
la désexcitation V T devant les transfertsV V
[7].
Dans ces conditions :où les
quantités Q)1’
sont les constantes de transferts dans les collisions CO-CO etCO-N2
La méthode suivie pour calculer les constantes de transfert est décrite dans
l’appendice
A. 1.Les
populations Nv(CO)
ont été mesurées dans les conditions desexpériences présentes
par une méthode décrite par ailleurs[2]
pour les valeurs de vcomprises
entre
v = 6 et v = 19 ;
pour v6,
lespopulations
ont été évaluées en raccordant une courbe donnée par la formule de Treanor
[7] :
où Ev
estl’énergie
du niveau v, T latempérature
detranslation et 0 un
paramètre
àajuster.
Dans le cas
présent
T = 350 KLe résultat est
porté
sur lafigure
8. Pour déterminerles
populations
des niveaux del’azote, Nv(N 2),
on atracé une courbe donnée par la formule de Treanor
avec la même
température
de translation et un para- mètreON2
= 1 930 Kqui
se déduit de0co par la
relation :
FIG. 8. - Population des niveaux vibrationnels de CO (en poin-
tillé : courbe de Treanor ajustée aux données expérimentales).
où Fi
etEl représentent
lesénergies
du 1 er niveauvibrationnel de
N2
et de COrespectivement.
Cettecourbe a été
coupée
àpartir
de v > 10. La validité del’expression (6)
a été confirméeexpérimentalement
parYoung
et Horn[8] :
l’erreur commise ennégligeant
les v
plus
élevés est faible car lespopulations
desniveaux élevés de l’azote sont
beaucoup plus
faiblesque les
populations correspondantes
de CO. Au-delà de v = 10 la formule(5) prévoit
une remontée despopulations qui pourraient
donc n’êtreplus négligea-
bles.
Cependant
bien que l’on ne connaisse pas larépartition
despopulations
deN2
pour les v élevés ilparaît
très peuprobable
que la remontée soitimpor-
tante ; suivant
l’analyse théorique
de Brau[9]
ladésexcitation V-T
qui
intervient defaçon
croissantesur les hauts niveaux a pour effet
d’empêcher
unetelle remontée.
On
pourrait
résoudre leséq. (3)
par une méthodenumérique
directe.Cependant
comme la détection desperturbations
despopulations
ne se fait que sur des u voisins de ceux excités on peut résoudreplus
aisément ces
équations
par la méthode des séries auprix
dequelques approximations.
Le calcul desQ)1’
montre que l’on peut pour les v
grands
considérerque les coefficients
K,, Rv
etSv
varient peu avec v.Les
éq. (3)
peuvent alors s’écrire en laissant tomber l’indice v :Supposons
que la raie déclenchée fonctionne sur la transition v - v - 1. Soit d la variationbrusque
depopulation
du niveau v - 1. Le niveau v subit la variation - A. Examinons l’évolution despopula-
tions sur le niveau v + n. Posons :
Ecrivons la solution
Xv + n( - A) correspondant
àune variation - Li de la
population
du niveau vsous la forme d’une série infinie du type :
La résolution par
approximations
successives dusystème :
permet de déterminer les coefficients
a"
iSi la raie sonde
correspond
à la transitionv + n + 1 --+ v + n, la
variation dugain
au temps tsera
proportionnelle
aux différences despopulations
soit :
On obtient :
où u = Rt .
Dans les
éq. (9)
les termesreprésentant
l’effet descollisions
CO-N2
peuvent êtrenégligés
enpremière approximation
devant les termes CO-CO. Eneffet,
bien que le nombre total de molécules de
N2
soit20 fois
plus
élevé que le nombre total de molécules deCO,
les collisions CO-CO sontbeaucoup plus
efficaces que les collisions
CO-N2.
Comme lesexpé-
riences portent sur des niveaux de CO voisins de
v =
10,
les collisions résonnantes avec l’azote n’ont lieu que pour des molécules se trouvant dans des niveaux voisins de v = 16. Ces niveaux sont très faiblementpeuplés,
et ce d’autant moins que le para- mètre 0 de l’azote est inférieur à celui de COd’après l’expression (6).
Les valeurs de
Kv, Rv
etSU
ont été calculées àpartir
des valeurs des
QVV’vv’.
Les rapportsSv/Rv
etKV/RV dépendent
peu deshypothèses
et desapproximations
faites pour le calcul des
Q)1’
et les valeurs obtenues sonttoujours
voisines de :et
Ceci tient au fait que la désexcitation vibrationnelle par processus V T est faible devant les
échanges
V V : une molécule de CO sur un niveau vibra- tionnel donné
reçoit
àchaque
instant autant de quanta de vibrationqu’elle
en cède.La résolution
numérique
deséq. (9)
permet de déterminer la valeur u. de u donnant le maximum de la courbe Zn fonction de u.L’expérience
donnele
retard tm
du maximum del’impulsion réponse
par rapport au maximum del’impulsion
pompe, d’où :FIG. 9. - Valeurs de la constante Rv en fonction de v. En trait
plein courbe théorique.
13
Sur la
figure
9 sontportés
lesRU
ainsi déterminésen fonction de v. La courbe en trait
plein
est la courbecalculée par la théorie : interaction à court rayon d’action
plus
interactiondipôle-dipôle.
Lespoints expérimentaux
sont tous bien au-dessus de cette courbe : ceciindique
que les processus V V seraientplus rapides
que ceux calculés par la théorie.4. 1 DIscussION. - La
divergence
entre la théorieet
l’expérience pourrait s’expliquer
par une inter-prétation
erronée des résultatsexpérimentaux. L’ap- proximation
laplus critiquable
est d’avoirnégligé
le
champ
de radiation laser dans leséquations
d’évo-lution des
populations,
et d’avoir admis que le maximum dusignal
sonde ’ observé coïncidait avecle maximum des variations de
populations
ainsicalculées. Ces
approximations
discutées dansl’appen-
dice A. 2 ne peuvent
cependant
pas introduire deserreurs
correspondant
àplus
d’une centaine de nano-secondes sur les retards mesurés. En
effet,
les mêmesapproximations
dans les mesures de temps de rela- xation rotationnelle conduisent à des résultats enbon accord avec d’autres mesures, ce
qui
ne seraitpas le cas si les erreurs excédaient
plusieurs
centainesde nanosecondes. La
grande dispersion
despoints expérimentaux pourrait s’expliquer
par le caractère oscillatoire de laréponse
du laser auxperturbations
de la raie pompe, ce
qui
entraîne uneimprécision
sur la
position
des maxima. Lespoints expérimentaux
sont
cependant
tous au-dessus de la courbethéorique.
La valeur moyenne de
Rv expérimental
est environdeux fois
plus grande
que la valeurthéorique.
Lathéorie donne donc un ordre de
grandeur voisin,
mais elle est insuffisante pour
expliquer
avecprécision
la valeur élevée de la vitesse de transfert
observée,
et les termes de
l’éq. (4) correspondant
à des transi- tions loin de la résonance sontprobablement
sous-estimés
[16] [18].
Lev-On et al.[10]
ontenvisagé
lapossibilité
de transitions avec AJ > 1. Le défautd’énergie
dans unéchange
vibrationnel non résonnant est alors comblé par une transition rotationnelle àplusieurs
quanta.D’autre part l’existence de transitions à
plusieurs
quanta vibrationnels est à considérer car laproba-
bilité de ces transitions doit croître
rapidement
avec vet peut devenir du même ordre que celles à un quantum pour v ~ 10. De
précédentes expériences [11]
surla vitesse de
peuplement
des niveaux vibrationnelsont donné des résultats en contradiction avec des récentes mesures effectuées par pompage laser
[12]
qui
ne font intervenir que lespremiers
niveaux vibra-tionnels. Il est très
probable
que dans ce cas aussi. la contradiction
pourrait
être levée à l’aide d’une théorie conduisant à un transfertplus rapide
dansles cas où les hauts niveaux interviennent. Hancock
et Smith
[13]
donnent des valeurs pour les constantes de transfertQii)i(CO, CO)
en assez bon accordavec la théorie et la référence
[12], cependant
ilsn’ont pu atteindre les constantes
Qv v li’’
où v et Vont simultanément des valeurs élevées de l’ordre de 10
comme dans nos
expériences.
5. Conclusion. - La méthode de mesure des trans- ferts rotation-rotation et vibration-vibration
présentée
ici a
l’avantage
d’être extrêmementsensible, puisqu’il s’agit
d’une double résonance à l’intérieur d’une cavité laser. Un inconvénient sérieux tient à la diffi- cultéd’interprétation
et aux erreurs dues à la non-linéarité des
phénomènes
de résonance dansl’ampli-
ficateur laser.
Cependant
les résultats donnent l’ordre degrandeur
desphénomènes
detransfert,
mettenten évidence l’insuffisance des théories actuelles sur
les
échanges
V V entre les hauts niveaux vibra-tionnels,
et montrent la nécessité depoursuivre
desrecherches dans cette
direction,
tant dupoint
de vueexpérimental
que dupoint
de vuethéorique.
APPENDICE A 1 . Calcul des
probabilités
de transfert. - Nous avonsétudié les
probabilités
de transfertcorrespondant
aux
échanges
suivants :Pour
interpréter
lesexpériences précédemment
décrites nous avons besoin de connaître la
proba-
bilité pour
qu’une
molécule passe de l’état(v, Ji)
à l’état
(v - 1, J’
=J,
±1)
par collision avec unemolécule
qui
passe du niveau V au niveau V +1,
il faut donc sommer sur tous les
J2 possibles (en
tenant compte de la
probabilité d’occupation
dechaque
niveau derotation) avec J2’
=J2
± 1 pourv
donné,
et cela pour tous les v. On obtient alors lesprobabilités P’,v+l
en supposant que la distributionsur les niveaux de rotation dans un niveau de vibra-
tion V est en
équilibre
de Boltzmann rotationnel à latempérature
desexpériences
T = 350 K.Les
étapes
du calcul peuvent sedécomposer
commesuit :
1)
Calcul desénergies E( V, J)
des niveaux de vibration-rotation de CO avec2)
Pourchaque
collision décrite parl’éq. (A.l)
nous considérerons toutes les molécules de
CO(V, J2)
pour
lesquelles :
la
quantité d’énergie
AE estéchangée
avec la trans-lation.
Remarquons
que nous n’avons considéréque les
échanges
avec dv = ± 1 et àJ = ±1,
ce
qui
n’estprobablement qu’une approximation
médiocre.
3)
Pourchaque échange
nous avons calculé laprobabilité
par la méthodeproposée
pourCO2
par Sharma et Brau
[14] (que
nous noteronsSB).
Si la
pulsation
est w = 2 yccAE,
b leparamètre d’impact,
v la vitesse relative des 2particules
encollision,
laprobabilité
de transfert par interactiondipôle-dipôle
estd’après
SB à latempérature
T :d étant le diamètre de collision
(d
=3,7 À
pourCO-CO)
dans P le facteur
kif
nedépend
que des niveauximpliqués
dans la transition :où les
(R )
sont les éléments de matrice duvibrateur,
lesC,
les coefficients de Clebsch-Gordonet
où
K,
est la fonction de Bessel modifiée d’ordre u.SB donnent un
développement approché
de J2qu’on
autilisé;
on moyenne ensuiteP(b,
u,T)
sur les vitesses en supposant une distribution de Maxwell des
vitesses,
on obtient :avec oc =
M/2
kT(M
masse réduite des 2espèces
en
collision)
etPm
doit ensuite êtremoyenné
sur toutes les valeurspossibles
duparamètre d’impact
b et on obtient :SB font
l’approximation
suivante que nous avonsgardée
pour 0 b ddans ces conditions :
Pour b
> d,
SB fontl’approximation
afin de
simplifier l’éq. (A. .10) ;
nous n’avons pas fait cetteapproximation qui
ne serait pas bonne dans le cas deCO,
car elle est d’autantplus
mauvaiseque AE est
plus grand,
et ici AE peut atteindre 150cm-1;
les relations(A. 5)
et(A. 6)
montrentque
I(b,
cv,T ) =1(d, wb/d, T),
cequi
permet très facilement de calculernumériquement l’intégrale
del’éq. (A. 10).
P
>/kif
nedépend
pas des niveaux mis enjeu
mais seulement de AE aussi avons-nous calculé cette
expression
pour AE variant de0,2
en0,2
cm-’ 1 de 0 à 60cm-1,
et de 2 cm-’ 1 en 2 cm-1 de 60 à150
cm-1.
Entre ces valeurs on ainterpolé
linéaire-ment et on a ensuite
multiplié
parkif
pourchaque
échange.
On a ensuite sommé sur lesJ2 possibles
en tenant compte des
populations
relatives des niveauxJ2
dans le niveau V commeexpliqué précé-
demment.
Notons que le calcul des
probabilités
de transitions par interactiondipôle-dipôle d’après
la théorie de SB a été fait pour CO-CO par Jeffers etKelley [15]
et Tam
[16]
mais ces auteurs n’ont calculé que lesprobabilités Pf§- moyennées
sur la rotation et pour notre travail il fallait que la molécule deCO(v, J,)
soit dans un niveau de rotation donné J du niveau de vibration v et que la molécule de
CO(V, J2) puisse
être dans un état excité.
Nous avons
également
calculé par la même méthode lesprobabilités
de transfertCO-N2
par interactiondipôle-quadrupôle
en utilisant lesprobabilités
detransitions
quadrupolaires
de Thrular[17] ;
l’en-semble de ces calculs nous a
permis
de tracer la courbe15
théorique
se rapportant auxexpériences
décritesprécédemment (Fig. 9).
Cettecomparaison
avecles
expériences
montre que lesprobabilités
calculéessont trop faibles en moyenne par rapport à celles observées. Ceci peut
s’expliquer
par lesapproxima-
tions faites dans le calcul
d’après
la théorie deSB,
en effet cette théorie suppose des
trajectoires
linéaireset des
échanges
avec Av = ± 1. Dillon etStephen-
son
[18]
ont montré que cesapproximations
ten-daient à surestimer les valeurs de la
probabilité
à larésonance et à les sous-estimer
quand
la résonanceest mauvaise
(dE grand) ;
ils ont fait des calculsavec la
trajectoire classique
et en supposantpossibles
des sauts à
plusieurs
quanta mais ne donnent mal-heureusement que des
exemples
de résultats calculés dans des conditions très différentes des nôtres. Il semblecependant
que la théorie de l’interactiondipôle-dipôle
devrait être totalementreprise
avecla méthode de calcul de ces auteurs mais ceci est un
travail de
longue
haleine ne pouvant êtreentrepris
dans le cadre de cette étude. Les calculs des
proba-
bilités de transition par interaction à court rayon d’action ont été effectués pour les oscillateurs de Morse et un
potentiel exponentiel répulsif
en suivantla méthode de Jackson et Mott. Les résultats diffèrent peu de ceux obtenus pour un oscillateur
harmonique
par la méthode de Schwartz et al.
[19]
et nous nedévelopperons
donc pas cette méthode ici.APPENDICE A 2 Influence du
champ
de rayonnement laser. - Uncalcul
complet
de l’évolution despopulations
et dela forme exacte de
l’impulsion réponse
dusignal
laser en tenant compte du
champ
de rayonnement n’a pas étéentrepris.
Il aurait fallu pour cela connaître le coefficient de perte dans la cavitélaser,
cequi
estdifficile dans le montage utilisé où
plusieurs
dia-phragmes
étaient insérés dans la cavité pour mieux isoler les raies.Cependant
il estpossible
dejustifier
la validité du traitement
simplifié
utilisé ici en sebasant sur le fait que le
signal
observé sur le faisceausonde avait une
amplitude
maximum de l’ordre dequelques
pour cent de la valeur de l’intensité continue du faisceau. De même la variation relative dugain
sous l’influence de la
perturbation
de la pompe nedépasse
pas 10%
de sa valeur àl’équilibre.
On peut alors considérer que pour cespetites
variationsla
réponse
estproportionnelle
ausignal,
c’est-à-dire que la variation de l’intensité de la raie sonderepré-
sente bien la variation des
populations
des niveauxde la transition. On peut rendre ces considérations
plus précises
en écrivant leséquations
d’évolution d’unsystème
à deux niveaux :où
NI
etNo
sont lespopulations (nombre
de molé-cules par unité de
volume)
des niveauxsupérieur
etinférieur
respectivement, Bl o
etBo
1 les coefficientsd’Einstein d’émission induite et
d’absorption, 3(v)
lefacteur de forme normalisé de la transition considérée à la
fréquence
vexprimée
en nombred’onde,
W estla
puissance
du rayonnement laser par unité de sur-face, f (t)
est une fonction du tempsreprésentant
l’influence de la
perturbation apportée
par la raie pompe, y est le coefficient d’amortissement de la cavitéoptique
donné par :où L est la
longueur
de la cavité et a son coefficient de perte.Les
équations
peuvent s’écrire :où l’on a
posé :
En l’absence de
perturbation
etlorsque
lerégime
eststationnaire la
puissance Wo et le gain
xo sont obtenusen annulant les deuxièmes membres des
éq. (A. 12),
d’où :
Exprimons
leséq. (A .12)
à l’aide de nouvelles varia- blesexprimant
les écarts relatifs des anciennes varia- bles par rapport aux valeurs àl’équilibre,
en posant :LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 36, N° 1, JANVIER 1975