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Préparation de substances luminescentes
particulièrement sensibles à l’action des champs
électriques
G. Destriau, J. Saddy
To cite this version:
Les résultats des mesures
d’ellipticité
sontégale-ment
représentés
par lafigure
.~, où 1"on a tracéen trait
plein
la courbe dedispersion
de labiréfrin-gence
électrique
dans lespectre
visible. ()n voitqu’il
n’est pas douteux que la constante de Kerrdu sulfure de carbone a des
signes
différentsdes deux cotes de la bande
d’absorption
située> ~, el 1 que sa
dispersion
doit avoir uneallure semblable à celle que
figure
la courbeponctuée,
analogue
à celle de ladispersion,
auvoisinage
d’unebande
d’absorption,
de l’indice de réfraction oudu
pouvoir
rotatoire naturel.Manuscrit reçu IC 20 avril
BIBLIOGB,XPHIE’.
[1] R. GUILLIEN, Ann. de Phys., 1937, 8, p. 555.
[2] G. BRUHAT et M. PAUTHINIER, Journ. de Phys., 1925,
6, p. 287.
[3] J. SCHILTZ, Diplôme d’Études supérieures, Paris, 1939.
[1] G. BRUHAT et M. PAUTHENIER, Journ. de Phys., 1925,
6, p. 36.
[5] Revue d’Optique, 1938, 17, p. 362.
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[9] G. BRUHAT et J. THOUVENIN, Journal de Physique, 1932, 3, p. 1.
[10] C. HAGENOW, Phys. Rev., 1908, 27, p. 336.
[11] H. E. MAC COULOMB, Phys. Rev., 1909, 29, p. 525.
[12] LYON, Ann. Phys., 1915, 46, p. 758.
[13] L. CHAUMONT, Ann. de Phys., 1916, 5, p. 18.
PRÉPARATION
DE SUBSTANCES LUMINESCENTESPARTICULIÈREMENT
SENSIBLESA L’ACTION DES CHAMPS
ÉLECTRIQUES
Par MM. G. DESTRIAU et J. SADDY.
Laboratoire de
Physique
du P. C. B. de la Faculté des Sciences de Paris.Sommaire. 2014 Les auteurs montrent
qu’il y a intérêt à supprimer l’addition fusible dans la préparation des substances s’illuminant facilement sous l’action des champs électriques et cela, peut-être, en consé-quence d’une diminution de la conductibilité au voisinage des centres phosphorogènes. Les meilleurs
produits obtenus jusqu’ici sont des mélanges à 75 pour 100 de Zn 0 et à 25 pour 100 de S Zn activés par
du cuivre (1/500 du poids de S Zn). On montre enfin que l’effet optimum est obtenu avec des cellules
électrophotoluminescentes d’épaisseur aussi faible que possible.
Introduction. - L’un de
nous a
déjà signalé
depuis quelques
années que sous l’action deschamps
électriques
variables,
il étaitpossible
de provoquerl’illumination de la
plupart
des substancesphoto-luminescentes,
et ses travaux dans ces dernières années se sontprincipalement
attachés à déterminer les diversesparticularités
duphénomène.
Lessubstances se montrent toutefois très
inégalement
sensibles; ainsi,
enopérant
avec deschamps
sinu-soidaux à lafréquence
industrielle de 50p/sec,
certains sulfures de zinc et même certaines
willé-mites naturelles
présentent
un seuil de luminescencevisible pour des valeurs du
champ
de l’ordre de 5000 BT efficaces parcentimètre,
correspondant,
pour des cellules facilement réalisables de8/looe
de millimètre
d’épaisseur,
à une différence depotentiel
entre les électrodes de seulement.En dehors de ces cas limites
avantageux
laplupart
des substances
exigent
deschamps
bienplus
intenses,
o etparfois 20
foisplus
élevés.On
conçoit
l’intérêt queprésente
la recherche de substances trèssensibles;
outre l’intérêtpurement
scientifique
présenté
par une étudeplus
commode duphénomène,
il n’est pas exclud’espérer
quelques
applications pratiques.
Épaisseur
optimum
des cellulesélectropho-tolurninescentes. - Le
phénomène
s’observe enenrobant la substance luminescente dans une
pellicule
d’huile isolantedisposée
elle-même entre deux électrodes conductrices dont l’une esttrans-parente.
Dans cetteétude,
où nous désirions obtenirde belles
luminescences,
il était naturel de rechercher s’il n’existe pas une couche sensibled’épaisseur
optimum.
Plus,
eneffet,
la couche luminescenteest
épaisse
etplus.
dans certaineslimites,
on-peut
espérer,
pour une même valeur duchamp,
une brillanceélevée;
parcontre,
pour une même valeurde la différence de
potentiel,
lechamp
intérieur,
donc l’émission parunité
devolume,
décroissent
lorsque
l’épaisacur
de la cellule croît : il y a là deuxactions
opposées.
Supposons
d’abord que la substance sensiblesoit
complètement incorporée
dans l’isolan l etsoit
le coefficientd’absorption
lnoyen de lapellicule
ainsiconstituée,
soient de même sl’épais-seur de la
pellicule
et ’ la dinérence dej>ol.niit>1
ellicaceappliquée.
Le flux lumineux élémentaire
dtt- 0
émis par unitésde surface d’une couche mince
d’épaisseur
dx à laprofondeur
;rest,
d’après
la loi d’émission enélcctrophotoluminescence,
de la formeY
champ électrique
= cl
et b deux constanteset, par
suite,
le fluxémergeant
est donne parl’expression
Le flux lumineux total
émergeant
I- émis par unité de surface de la cellule est doncCe flux est évidemment fonction de V et de E.
Cherchons la valeur
optimum
de s pour unediffé-rence de
potentiel
donnée,
nous obtenonsLe crochet est
toujours
négatif
car~
et
~ est donc une fonction
régulièrement
décroissantede ê, si bien
qu’il
y a intérêt à réaliser despellicules
aussi minces quepossible.
On est ainsi naturellementconduit à
n’opérer
que sur des couches monocris-tallines aussirégulières
quepossible,
de manière àréduire les intervalles entre les cristaux.
Si la substance sensible n’est que
partiellement
incorporée
àl’isolant,
cequi
est notamment le caslorsqu’on
utilise une lamelle deprotection
de micad’épaisseur
constanteh,
le calcul fournitimmédia-tement
d’oÙ
li. et z sont faibles
et,
parsuite,
pour V élevé (excita-tionJntense dé:
s’annule pour une valeur de ids
voisine de
h;
pour une valeur de Vplus
faible,
l’optimum
de s croîtlégèrement
au-dessus de cettevaleur.
1)onc,
en gros, onpeut
dire que si lapellicule
sensible est
protégée
par uneépaisseur
h demica,
son
épaisseur optimum
est de l’ordre de li. On est finalementconduit,
dans l’une ou l’autre des éventua-litésenvisagées,
à confectionner des cellules sensibles très minces.Nous nous sommes tenus ici à la confection de
cellules
protégées
par une lamelle demica;
elles sepréparent plus
rapidement
et l’utilisation de lamême lamelle
permet
d’obtenir uneplus grande
régularité
dansl’épaisseur
totale des cellules(8/ 1 ooe
de millimètred’épaisseur).
Pour des réalisationspratiques.
nousenvisageons
au contraire d’enroberles substances sensibles dans des résines
méthyl-acryliques
oupolymères
dustyrolène,
cequi
permet-trait d’atteindre des
épaisseurs plus
faibles etpartant
des émissionsplus
intenses.Préparation
des substances sans addition fusible. - Les sulfures de zinc luminescentspeuvent
être obtenus àpartir
du sulfure purauquel
onajoute
l’impureté
phosphorogène,
parexemple
lecuivre,
sous forme de sel
soluble
en solution. La bouillieainsi obtenue est séchée
puis
portée
au four à 12000pendant
i h. Pour avoir des substances douéesd’une belle
phosphorescence,
on doitajouter
à lapâte,
avantdessiccation,
2 à 3 pour ioo d’unesubstance,
CINa parexemple,
dite « additionfusible ~;. Le rôle de cette substance a fait
l’objet
d’un
grand
nombre derecherches,
il semblequ’il
faille lui attribuer la formation de
complexes
danslesquels
se trouveengagé
lephosphorogène.
Le nombre de variables est
élevé,
toutefois il a étéremarqué,
dèsl’origine,
que les substances douées desplus
bellesphosphorescences
n’étaient pas nécessairement cellesqui
étaient lesplus
sensibles à l’action deschamps électriques
et même certaines, substances sensibles sont peu ou presque pas
phosphorescentes.
Par ailleurs il ne faut pasperdre
de vue que c’est le
champ
intérieurqui
est seulactif,
or cechamp
intérieurpeut
être nettementest tant soit peu
conductrice,
même localement autour du centrephosphorogène
qui
se trouve ainsiprotégé
par une véritable cage deFaraday;
le calcul duchamp
actif a été réalisé dans unepublication
précédente
[i].
Il nous aprécisément
semblé quel’addition
fusible,
nécessaire à l’obtention de belles substancesphosphorescentes,
devait par contreproduire
une conductibilitéappréciable
etnéfaste,
d’après
ce que nous avons vu, pour l’excitationpar les
champs
électriques.
Ces considérations nous ont conduits à
préparer
des substances sans addition fusible. Dans cesconditions le
produit
est assezhétérogène,
assez luminescent en surface mais peu enprofondeur;
la sensibilité aux
champs électriques
est de mêmeplus
forte pour les cristaux des couchessuper-ficielles. On améliore le
produit
enmélangeant
intimement les diverses couches et
recommencant
une
cuisson,
onpeut
mêmeopérer
une troisième cuissonaprès
nouveaumélange,
et ainsi de suite. Cette sensibilitésuperficielle
nous a fait penser àune action
possible
del’oxygène
de l’airqui
produirait
dans les cristaux des
hétérogénéités
dues à laprésence
d’oxysulfures.
Nous avons doncopéré
en couchesminces pour faciliter
l’oxydation
duproduit
au cours de la cuisson. D’une manièregénérale
les substances obtenues sontdéjà
assez sensibles àl’action des
champs électriques;
la sensibilités’amé-liore à la deuxième cuisson
puis
à latroisième,
mais au delà la sensibilité décroît.Nous nous sommes donc astreints dans nos
premiers
essais à faire varier seulement la teneuren cuivre et nous déterminions la sensibilité moyenne
de 1a masse
après
trois cuissons. La sensibilité étaitrepérée
par lechamp,
en volts efficaces parcen-timètre,
nécessaire pourproduire
le seuil de lu-minescence visible. Nous avons obtenu lesrésul-tats suivants :
Il est difficile de traduire l’ensemble de ces
résul-tats par un seul
graphique,
les concentrations encuivre variant de
1/>50
ooo ài/5oo,
c’est-à-dire dans laproportion
de i à 5oo. Lafigure
i fournit lesFig. 1.
o
résultats pour les concentrations inférieures à On obtient une meilleure
représentation
enportant
en abscisses lelogarithme
décimal de la concentration encuivre,
ouplus
exactement,
par unetranslation,
la
quantité
6 ~
log c (fig. 2).
La sensibilité de la substance ne varie pas
régu-liérement,
on trouve d’abord unpremier
minimumrelatif du seuil
(maximum
relatif desensibilité)
pour une concentration de
50
oooe de cuivre(point A), puis
un maximum relatif en B pour laconcentration de
1/20
oooe; àpartir
de cetteconcen-tration le seuil de tension nécessaire décroît et il
paraît
peu variable entre1/9500e
et1/500e
de Cu. L’allure de ces courbesparaît
assez tourmentée. on se serait attenduplutôt
à une courberégulière
neprésentant qu’un
seulminimum,
mais il faut tenircompte
aussi des variations de conductibilitéqui
viennent modifier lechamp agissant,
le minimum relatif de sensibilité aupoint
B doit êtrevraisem-.
blablement la
conséquence
d’une conductibilitéparticulièrement
élevée autour des centresLa vérification
expérimentale
de cettehypothèse
reste aléatoire car ils’agit
non pas de la conductibilitémoyenne du
cristal,
mais seulement d’uneconduc-tibilité locale à
proximité
des centresluminogènes.
Onpeut
toutefois se rendre facilementcompte
dela
présence possible
des deux maxima de sensibilité et du minimum. L’émissiond’électrophotolumi-nescence
est,
nous l’avons vu, de la formec’est-à-dire en
première approximation,
ennégligeant
les variations de & 2 devant celles de
l’exponentielle
b est une fonction de la concentration c en cuivre
qui
doit nécessairementprésenter
un minimum(concentration
optimum), pareillement
larésis-tivité p est une fonction de cette concentration
qui présente
elle-même un minimum pour une valeurde c diff érente.
Or,
il a été montré dans unepubli-cation antérieure
(loc.
cit.)
que lechamp agissant e,
se trouve relié au
champ
extérieurappliqué
60
par la relation
-v,
fréquence;
K,
pouvoir
inducteurspécifique.
Si p est
suffisamment faible on a sensiblementc’est-à-dire
La sensibilité
apparente
de la substance se trouveainsi caractérisée par le
rapport y ==b,
or pet cette dérivée s’annule pour trois concentra-tions e 1, c~, Cg
( fig. 3)
si les courbesreprésentatives
des variations de b et
de ?
en fonction de c, bien que neprésentant qu’un
seulminimum,
ontl’aspect
indiqué,
c’est-à-dire si l’une au moinsprésente
deux
points
d’inflexion.Les résultats ci-dessus
concernent,
nous l’avonsdit,
desproduits
ayant
subi troiscuissons;
onobtient des courbes
identiques
maisplus
élevéesavec les
produits n’ayant
subi que deux ou mêmequ’une
seule cuisson. A titred’exemple,
pour la concentration de1/2500
encuivre,
nous obtenonsles seuils d’excitation suivants :
et
pour
la concentration dePar ailleurs nous avons
essayé
d’apporter
le cuivre nonplus
sous forme de sulfate mais sousforme de
nitrate;
les seuils obtenus sont les mêmes.Fig.3.
L’inconvénient de la
préparation
des substancesprécédentes
réside surtout dans la nécessité derépéter plusieurs
cuissons avecl’obligation
de bienmélanger
la masse avant chacuned’elle,
en outre cette actionsuperficielle
del’oxygène
de l’air nousparaît
peupropice
à la réalisation de substancesde
composition
absolument bien définie. M. MauriceCurie nous a
suggéré
d’apporter l’oxygène
néces-saire en chauffant au four unmélange
de sulfureet
d’oxyde
de zinc;
la cuissons’opère
alors à l’abri de l’air et en une seulefois;
on obtient en i h à 12000 desproduits
homogènes
peuphosphorescents
mais très sensibles auxchamps électriques.
Nous obtenonspar
exemple
avec la même teneur en cuivre16
Ces résultats sont traduits par la courbe de la
figure’ 4,
les meilleursproduits
sont donc obtenusavec des teneurs en ZnO
comprises
entre .10 et go pour ioo et nous remarquons quel’oxyde
pur,
bien moins luminescent que le sulfure pur, estcependant
plus
sensible à l’action duchamp.
Fig. 4.
’
En nous limitant aux
mélanges
à7~
pour 100d’oxyde
de zinc et à 2 pour 100 de sulfure dezinc,
nous avons modifié la teneur en
cuivre;
la sensibilitédes substances obtenues varie relativement peu
pour des teneurs en cuivre variant de
I jzoo
ày25oo
dupoids
deSZn;
§l’optimum
a lieu pour une teneur de le seuil de luminescencevisible se
produit
alors avec unchamp
de B’ efficaces parcentimètre,
cequi correspond
à unetension efficace de 28 Y seulement pour une cellule
de
8 10o
de millimètred"épaisseur.
Cette substanceest la
plus
sensible que nous ayons obtenuejusqu’ici.
Nous avons tenté divers essais avec les
mélanges
de SZn et
cl’oxydes
divers,
magnésie
etoxyde
deglucinium;
nous avons de mêmeremplacé
le cuivre par lemanganèse.
Tous cesproduits
sont moinssensibles;
bien quesusceptibles
malgré
tout d’êtreavantageusement
utilisés pour l’étude del’électro-photoluminescence.
Conclusion. - On obtienu des substances suscep-tibles de s’illuminer facilement par l’action des
champs électriques
variables ensupprimant
l’addi-tion
fusible,
lesproduits
obtenus sont de ce faitpeu
phosphorescents.
La substance laplus
remar-quable
préparée jusqu’ici
fut obtenue par calcinatiou à 1,),ooopendant
i h d’unmélange
à73
pour oude ZnO et de 25 pour oo de SZn contenant en
cuivre
/500
de sonpoids
en SZn. Il n’est pasexclu
d’espérer
pouvoir préparer
unjour
avec d’autresmélanges
et d’autresphosphorogènes
dessubstances
plus
sensibles
encore. Enfinl’incor-poration
directe de ces substances à des isolantsplastiques
doitpermettre
lapréparation
de cellulesplus
mincessusceptibles
de s’illuminer pour des tensionstoujours plus
faibles,
si bienqu’en
dehorsde l’intérèt
purement
scientifique
de ces recherchesil n’est pas
impossible qu’on puisse
obtenir unjour
des résultats
pratiques
intéressants. La confectionde cellules
électrophotoluminescentcs
degrande
brillance
permettra
l’étude durendement,
lequel
paraît
vraisemblablement élevé. Nous avons montréque pour ces réalisations il est nécessaire
d’opé-rer sur des cellules
d’épaisseur
aussi faible quepossible.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] G. DESTRIAU, Journal de Chim. Phys., 1937, 34, p. 462.
Autres publications sur le sujet :
G. DESTRIAU, Journal de Chim. Phys., 1937, p. 117 et 327;
Trans. Faraday Soc., 1939, p. 227; C. R. Acad. des
Sciences, 1939, 209, p. 36; 1940, 211, p. 555; Journal de Phys., 1943, p. 32 et 77.
G. DESTRIAU et P. LOUDETTE, C. R. Acad. Sciences, 1939,
208, p. 891; Journal de Phys., 1940, p. 51.