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Propriétés des composés ferromagnétiques non
métalliques
André Michel, Georges Chaudron, Jacques Bénard
To cite this version:
PROPRIÉTÉS
DESCOMPOSÉS
FERROMAGNÉTIQUES
NONMÉTALLIQUES
Par MM. ANDRÉ MICHEL, GEORGES CHAUDRON et JACQUES BÉNARD.
Sommaire. 2014 A côté de l’intérêt
qu’elle présente au point de vue de la connaissance des phéno-mènes magnétiques, l’étude des composés ferromagnétiques non métalliques revêt une grande
impor-tance du fait de leurs applications pratiques où interviennent, soit les propriétés physiques, soit les
propriétés chimiques. La revue des caractères physicochimiques des dérivés ferromagnétiques du fer,
du nickel, du cobalt et du chrome met en évidence le rôle primordial joué par les phénomènes de solubilité clans l’état solide.
La formation des solutions solides, quel que soit le mécanisme qui y préside (substitution,
inser-tion, etc.) apporte des modifications profondes dans les propriétés : caractères magnétiques (loi de variation de l’aimantation en fonction de la température, point de Curie, moment de saturation, etc.)
caractères structuraux (paramètres cristallins, intensité des rayons X diffractés, etc.) caractères,
chimiques (réactions, stabilité, activité catalytique). L’étude approfondie des différents groupes de solutions solides dérivant des différents composés ferromagnétiques permet d’établir un répertoire
exact des entités chimiques et de rejeter l’existence de « variétés nouvelles », de tel oxyde ou sulfure. L’examen critique des documents bibliographiques a été fait pour les oxydes, sulfures, nitrures et carbures de fer, les carbures et nitrures de nickel, les carbures de cobalt, le bioxyde et le tellurure de chrome.
JOURNAL
1~,
Ce
rapport
se propose de faire lepoint
des donnéesacquises
à cejour
dans le domaine despropriétés
magnétiques
et structurales descomposés
ferro-magnétiques
nonmétallique.
Comme d’autresrap-ports
présentés,
enparticulier
ceux de MM.Snoek,
Guillaud et
Chevallier,
ont trait àquelques-uns
deces corps, il pourra sembler que certains d’entre eux ont été omis ou
trop
rapidement
étudiés.Le
plan
de cerapport
sera le suivant :1 °
Propriétés
des dérivésferromagnétiques
du f er :-
sesquioxydes,
-- magnétite,
- f errites,
- nitrures,
-carbures;
2°
Propriétés
des carbures et nitrures denickel;
3°
Propriétés
des carbures decobalt;
Lio 1
Propriétés
dubioxyde
et du tellurure dechrome.
Ces différentes
parties
seront trèsinégales
envolume,
car lescomposés
du ferl’emportent
debeaucoup
en nombre et en intérêt sur ceux desautres métaux.
I. -
Propriétés
des
composés ferromagnétiques
du fer.Parmi les dérivés du
fer,
une classe decomposés
apparaît
douée d’uneimportance
capitale
tant dupoint
de vuespéculatif
que dupoint
de vueappli-cation : c’est le groupe des
oxydes.
A. Les
oxydes.
- On apu assister
pendant
plu-sieurs années à unphénomène
assez curieux à savoirla découverte
répétée
de « nouvelles variétés od’oxydes
de ferferromagnétiques :
c’est que lesoxydes
de fer saventcacher,
d’une manière trèssubtile,
leur véritableidentité,
soit en semasquant
dans des solutions
solides,
soit en sedispersant
enmélange
avec d’autresoxydes. Cependant,
dans tousles cas, un examen
approfondi
des faits apermis
de trouver la véritableinterprétation
et ceci en nefaisant intervenir que les
oxydes
connus :FeO,
les deux formes du
sesquioxyde Fe,O,
soit pur, soiten solution solide. Parmi ces
oxydes,
seulsFesO 4’
Fe2O3a
etFe20sy
sontferromagnétiques
etretien-dront notre attention.
60 LE SESQUIOXYDE
RHOMBOÉDRIQUE
ET SESSOLUTIONS SOLIDES. - Le
sesquioxyde
rhom-boédrique
ou étudié unepremière
fois par Honda et Soné[1]
a été classéparmi
lesferro-magnétiques
à la suite des travaux de Chaudronet Forestier
[2]
qui,
paranalyse thermomagnétique
et
dilatométrique
ont fixé à67’o
sonpoint
de Curie :ces mêmes auteurs ont montré que, dans des
mélanges,
lesesquioxyde rhomboédrique
pouvait
être caractérisé par ses anomalies
magnétique
etdilatométrique.
Cet
oxyde
a suscité par la suite de nombreusesrecherches tant dans le domaine
tique [ 3,
3bis]
que dans le domaine deparamagné-tisme situé au-dessus de
[4];
d’autres étudesplus
spéciales
ont été consacrées auxpropriétés
despoudres
d’hématite[5].
Le caractère dominant de cet
oxyde
est la faiblessede son aimantation à saturation : o,5 U.E.M.
[6],
ce
qui
a nécessité la mise surpied d’hypothèse
pourinterpréter
cetteparticularité
[7].
Des recherches sur
Fe20stX je n’exposerai,
avecquelques
détails,
que cellesqui
ont trait auxsolu-tions solides
qu’il
contracte avec d’autresoxydes
de structure voisine. Le tableau suivant résume lesdonnées
acquises
à cejour :
Pour les solutions solides
A1203)
etCrO)
une anomaliedilatométrique
accom-pagne le passage au
point
de Curie[8].
Les essais sur les solutions solidesMn O)
et(Fe2 03,
V 203)
sont trèsdélicats,
car il seproduit
deschangements
de valence : Mn+3 et VT3passent
à l’état Mn-4et V.4 en réduisant le fer
ferrique
à l’état ferreux :il
apparaît
alors desmagnétites
substituées(voir
ci-dessous).
Le cas de la solution solide
Fe.03,
Tio3Fe
est aussi délicat à trancher. Deux mécanismes de substi-tution sontpossibles :
L’analyse chimique
estimpuissante
à résoudre leproblème
car, ensolution,
il s’établit unéquilibre :
Nous pensons que le
mécanisme 2Fe+3 - Ti+4 +
Fe-2est à retenir car l’étude de
Ti03Fe
a montré que : i° Lapréparation
peut
se faire àpartir
d’unmélange
deTi02
etFe,O,
par réduction à unetempérature
oùTi02
estincapable
de se réduire(il
faut 1000 à 1200° pour formerTi203).
2° Son réseau cristallin ne contient pas de
Fe+3,
car il serait alorsferromagnétique
comme l’estFeCr03
(solution
solide à 5o pour ioo mol.Fe,O,,
Cr203)
or il ne l’est pas.
Dans toutes ces solutions
solides,
la structurerhomboédrique
estconservée,
lesparamètres
cris-tallins varient peu et les distances Fe-3-Fe+3 de l’ordre de 2,88, 2,g7 À restent « efficaces » suivant la
conception
de Forrer[14].
Aucunrenseignement
n’existe sur la variation de l’aimantation à satu-ration de ces solutionssolides,
ni évidemment sur le moment du fer.Un travail récent
[1 ~Ol
a établi l’existenced’oxydes
-
mixtes formés de
Fe,O,
et del’oxyde
d’un métal des terres rares. Cesoxydes
sontferromagnétiques :
leur structure n’est pas encore déterminée.Pour le
physicochimiste qui,
parl’analyse
thermo-magnétique pratiquée
dans deschamps
faibles,
essaiede déterminer les constituants dans un
mélange
d’oxydes
defer,
il n’est pas inutile derappeler
queles traitements
thermiques
modifient fortement l’aimantation dusesquioxyde
rhomboédrique
etceci pour diverses raisons :
io On observe que le recuit à des
températures
deplus
enplus
élevées(de
600à 1300°)
d’échan-tillons desesquioxyde rhomboédrique
faitdispa-raître le
phénomène
d’aimantation àchaud,
puis
augmente
l’aimantation dans leschamps
faibles. Vers 1200°, commence la dissociation deFe,O,
enFe,O, [58,
59, 3,
3bis].
Huggett
et Chau-dron[58,
59]
ont établi l’existence d’une courtesolution solide
Fe,O,-Fe,O ;
lepoint
de Curie s’abaisse de675
à 6600, mais il sepourrait
quel’augmentation
d’aimantation que l’on constatesoit due à un
grossissement
desgrains.
L’existence de solution solideFe20S-Fe30 4
à teneur variableen
Fe3O4 avec
latempérature
ayant
été admise parcertains auteurs
[7]
nous avonscomparé
le compor-tement de deux échantillons deFe2O3a
maintenusà 1 250°
pendant
2h,
l’un refroidi brutalement partrempe,
l’autre ramené lentement à latempérature
ordinaire : aucune différence n’a pu être décelée sur
le
cycle thermomagnétique.
2° Les
précipités
d’hydrate ferrique
semblentcontenir,
à côté d’une massemicrocristalline,
depetites
quantités
desesquioxyde cubique.
En effet,lors d’un essai
thermomagnétique,
l’aimantation décroît continûmentjusqu’à
ceque.l’oxyde
crista-tallise
(vers 375°);
cetoxyde
ayant
cristallisé dans lechamp
ne montrant pas, par lasuite,
d’aimantation à chaud[3,
3bis].
3° Certains échantillons de
sesquioxyde
de ferqui paraissent
être duFe2O3a
pur(point
de Curieà
6 7 5°,
diagramme
Xnormal)
sont doués d’une forte aimantation : cesoxydes
sont, enréalité,
desmélanges
de
Fe203oc
et depetites
quantités
deFe,O,y
stabilisé(voir ci-dessous)
dont lepoint
de Curie estproche
de
675°
et nepeut
être décelé àl’analyse
thermo-magnétique [3,
3bis].
L’aimantation revient à uneles
descriptions fréquemment
données de « nouveausesquioxyde ferromagnétique
» et les écartsenre-gistrés
pour lasusceptibilité magnétique
des diverséchantillons
2~ LA 3IAGNÉTITE. - Au
sujet
de lamagnétite,
je
retiendrai seulementquelques
faits,
laissant auProfesseur Snoek le soin de discuter de ses
propriétés
magnétiques
en relation avec sa structure.a.
Hilpert
a mis enévidence,
chimiquement,
l’existence de deux
espèces
demagnétite
[15]
qui
sedistinguent
par la facilité d’additionner ou non duchlore : on obtient dans le
premier
cas uncomposé
(Fe0)
Cl. Forrer[16]
a montré que lesmagnétites
qui
nepeuvent
fixer du chlore sont cellesqui
pré-sentent,
à bassetempérature,
une anomalie desusceptibilité
magnétique
(champs
faibles)
ou unediscontinuité d’aimantation
(champs
forts)
et cefait a été
interprété
comme dû à larupture
d’uneliaison entre deux atomes divalents situés à la distance de
3,64
À.Les anomalies
magnétiques
[17]
ne sont pas lesseules
qui
accompagnent
cepoint
de transition situé vers 1 20° K : dans la même zone detempé-rature, se
produisent
des anomalies de chaleurspécifique,
deparamètre
cristallin,
de conducti-bilitéélectronique [17
à26].
Cesphénomènes
pour-raient être en relation avecl’existence,
à bassetempérature,
d’une variétéquadratique
de lamagné-tite
[52].
A la réaction d’addition du
chlore,
il faut rattacher la formation demagnétites
broméesqu’on
représen-terait par la formule Br et
[27] :
il semble donc bien que certainesmagnétites
soientaptes
à fixerchimiquement
d’une manière assezlâche d’ailleurs certains éléments. A cette
propriété
pourrait
se rattacher un fait que nous avonsobservé,
à savoir que la
magnétite
semble fixer à froid certaines molécules(MnO4K
parexemple).
Dans cesréactions d’addition les
caractéristiques physiques
de la
magnétite
ne semblent pas varier.L’anomalie de basse
température
se retrouve dansFe,O,CoO [28];
il serait intéressant de confirmer que cette anomalie est liée à lapossibilité
d’aug-mentation de la valence du métal M+2 et de voir sice ferrite montre des réactions d’addition.
b. La littérature mentionne l’existence d’une
sulfomagnétite [29],
mais comme le laissait supposerla formule
Fe203’
FeSqu’on
luiattribuait,
cecomposé
n’existe pas : la
préparation indiquée
conduit à lamagnétite.
c. L’existence de
magnétites
hydratées
a étéégalement signalée [30, 31].
d. La
magnétite
tolérerait delégers
écarts à lacomposition
stoechiométrique [3, 24].
3° LES FERRITES. - La
première
étudesystéma-tique
des ferrites est due à Chaudron et Forestier[2[
qui
ont examiné lespropriétés magnétiques,
struc-turales et classé les ferrites en différents groupes.
Cette étude est à la base de tous les
développements
ultérieurs de cettequestion
siimportante.
Je n’en-terai pas dans le détail des relationsqui
lient lespropriétés magnétiques
et larépartition
des cationsentre les différents sites
cristallographiques,
relationsqui
ferontl’objet
d’autresrapports.
Je tiens seulement àsignaler quelques
faits.a. Les
ferrites
cubiques
des métaux divalents[52,
53,
53bis,
147].
- Ces ferritestolèrent,
comme le fait lamagnétite,
des écarts aurapport
caractéris-tique
R = [M+2] = 1,
mais ici point
de Curie et[Fe+3 ]
2
paramètre
cristallinindiquent
cet écart[2,
3,
3bis].
Le tableau suivantdonne,
pourquelques
ferrites,
les variations de
propriétés quand R
devient infé-rieur a 1 :2
Si R est
supérieur
à §
> une même variation existe : un excès de NiOabaisse,
parexemple,
lepoint
de Curie deFe203NiO
à 580°[32],
un excès deMgO
élèvejusqu’à
43oD
lepoint
de Curie du ferrite demagnésium
[32
bisJ.
L’existence de tels écarts à lacomposition Fe2O3MO expliquent
les différences observées pour lespoints
de Curie des divers échan-tillons.b. Les
f errites
alcalino-terreux. --- Onpeut
dis-tinguer :
io Les ferrites stables faiblement
ferromagné-tiques :
Ba, Sr,
Pb noncubiques,
vraisemblablementhexagonaux.
Leurspoints
de Curie sontrespecti-vement situés à
4450
(Ba),
46oo
(Sr),
43oo
(Pb).
Les différences entre lespoints
de Curie observés sontdues ici encore à la
possibilité
d’écartléger
à lacomposition stoechiométrique Fe2O3MO.
Ces troisferrites
présentent
lephénomène
d’aimantation à chaud[2, 3].
2° Les ferrites de
Ca,
Cd et Sn sontparamagné-tiques,
hexagonaux.
L’évolutionthermique
des ferrites de Ca et de Cd estlongtemps
restéemysté-rieuse : voici l’énoncé des faits et leur
interpré-tation
[33].
Laprécipitation
d’un selferrique
etd’un sel de Ca
(ou
deCd)
dans les conditions habi-tuelles de formation desferrites,
conduit à unmélange
d’oxydes hydratés
au nombredesquels
sel’hydrate ¡Fe203’ H,O
donneferromagné--tique
qui
est stabilisé parl’oxyde
MO etprésente,
de ce
fait,
unpoint
de Curie à bassetempérature,
150° par
exemple
[3,
3bis].
Par recuit àtempé-rature
élevée,
le ferrite se forme :Fe2ol,
CaOou
Fe20l,
CdO,
paramagnétique, qui,
finalement,
subsiste
seul;
cetteinterprétation
s’accorde bienavec le fait que CaO est libre tant que le recuit vers 8ooO n’est pas intervenu.
Le ferrite d’étain
Fe,O,,
SnO secomporte
demanière
analogue :
il a été mis en évidence[33]
que la formation de
yFe2o,, H20,
doncl’apparition
transitoire de
Fe20,y
n’a pas lieu si laprécipita-tion des
hydrates
se fait en l’absence d’eau.3° Le ferrite de Zn se forme directement à
partir
desoxydes précipités
sansqu’il n’y
aitjamais
appa-rition,
mêmetransitoire,
decomposé
ferromagné-tique.
Il est dutype
spinelle, paramagnétique.
c. Les
f errites
instables ethydrolysables.
- Il seraitindiqué
de traiterici,
pourrespecter
un ordrerigou-reux, des ferrites instables
(Ag,
Be,
Hg)
ethydro-lysables
(Na,
K,
etc.),
mais il estplus logique
de les étudier à la suite de l’examen despropriétés
dusesquioxyde cubique,
car cetoxyde apparaît
tran-sitoirement au cours de leur histoire.
/j°
LES MAGNÉTITES SUBSTITUÉES. - Lasubsti-tution dans la
magnétite,
des cations par des cationsde même
valence,
ou de valences différentes a donnélieu à de nombreux travaux
[34,
3,
3bis,
35 à41,
42
bis].
a. Substitution par un ion monovalent. - La
réduction de
F’e203 imprégné
d’une base monovalente(soude, potasse,
etc.),
lechauffage
à l’abri de l’airde
magnétite
etd’oxyde
monovalent(Li20)
donnenaissance à une «
magnétite spéciale
». Avec lasoude,
parexemple,
pour des teneurscroissantes,
on note une diminution
régulière
dupoint
de Curiede
575
à 5350 et uneaugmentation
deparamètre
de
8,q
1 à8,43 A
[3,
3bis].
Ledosage
de Fe+2 et Fe+3Fe+2
conduit à un
rapport
inférieur à la valeuro,5
Fe+3 .>
qui
caractériseOn
peut
rendrecompte
des faits observés en admettant le mécanismesuivant: 2 Fe+2-+Fe+3Na+l,
ce
qui
conduit à noter lamagnétite
substituée par la formuleCette substitution laisse intact le réseau
d’oxygène,
sauvegarde
la neutralitéélectrique
de l’édifice cris-tallin : deplus,
le nombre des cations resteinchangé.
On voit que la stabilité du réseau des ionsélectron-
1négatifs
que Bénard considère commecaractéris-tique
des substitutions d’ions divalents dans lamagnétite [35]
se retrouvelorsque
le substituant estmonovalent.
Lorsque
le substituant esttoEa-i, K-1,
etc. ions àrayon
important,
la limite de substitution estrapi-dement atteinte
0, l J),
mais dans le casde Li-’
[42
à42 ter]
le mécanisme sepoursuit
jusqu’à disparition
totale du Fe+2(x
=0,5)
et ilapparaît
uncomposé
de formule :soit Fe5LjOs
:",.5 0,.) 4
du
type
spinelle
(a=8,31)
ferromagnétique (0c=620°).
b. Substitution par un ion divalent, - Bénard
[35]
a étudié très
complètement
la substitution des ions ferreux par des ions divalents :Ni+2,
Mg-2,
Mn+2,
Cu+2. Sa substitution se fait facilement paraction de
l’oxyde
MO sur lamagnétite :
Fe3 01 -~[Fet3
] Oy’
+ x Fe 0 lesoxydes
FeO et MOpouvant
d’ailleursréagir
en mêmetemps
pour donner unprotoxyde
mixte. La substitution totale ou limitéesuivant,
semble-t-il,
les dimensions de l’ionsubstituant,
provoque unevariation du
point
de Curie et une modification deparamètre
cristallin. Le tableau suivant extrait de la thèse de Bénard[35]
résume les résultats obtenus :Composition
Ces mêmes
magnétites
substituéespeuvent
s’ob-tenir
également
par réductionménagée d’oxydes
Fe,O,
etMO,
coprécipités,
à condition toutefois que MO soit stable dans les conditions de la réduc-tion.Récemment,
nous avons mis en oeuvre unenouvelle
technique
depréparation
desmagnétites
substituées : on faitagir
FeO enquantité
calculée sur unmélange
deFe,O,
etFe,O,,
MOpréala-blement recuit. On
peut
écrireLes
produits
obtenus sontidentiques
à ceux quedonnent les autres
méthodes,
mais cettetechnique
paraît
d’uneapplication plus générale
(cas
deM = Ca- 2)
c. Substitution par un ion trivalent. - Comme l’a
montré Bénard
[35],
l’action directed’oxyde
de métaux trivalents(AI,O,,
surFe3O4
estfaible ou nulle
(voir
aussi 3 bis et43).
La substi-tution des ions Fe +3 par AI+3 et Cr+3 a été obtenuepar réduction à basse
température
des solutions solides(Fe.03, A1203)
et(Fe,O,, Cr 203)
rhomboé-driques
obtenuespar, recuit
à l’air à 8ocod’oxydes
coprécipités [43, 13, 13 bis~.
L’action deFeO,
enquantité
calculée,
sur une solution solide desesqui-oxyde
Fe-Al ou Fe-Cr est une autre méthode depréparation.
L’analyse chimique
montre que la substitutionpeut
s’écrire : Fe~2013~M~ : cesmagnétites
peuvent
donc se
représenter
par la formule[Fe+32-xM+3xFe+2]O-21.
Le tableau suivant
indique,
dans le cas de l’alu-minium et duchrome,
les résultats obtenusjusqu’à
la limite de substitution :
Il semble que, de
même,
V-, 3puisse
se substituer à Fe-3[45];
on aparlé également
de solution solideFe3Û 4-Mn30 4
[46,
47],
sans donnergrande
précision,
car dans l’un et l’autre cas, leschan-gements
de valencepossibles
du vanadium et dumanganèse
rendent lesinvestigations
difficiles etles conclusions peu assurées.
d. Substitution par un ion tétravalent. - Le
pro-blème
posé
par la constitution destitanomagnétites
naturelles a retenudepuis longtemps
l’attention des chercheursphysiciens,
chimistes etminéralo-gistes
[48
à50].
Dans le cadre d’une étude du
système
ter-naire
Ti02-Fe203-FeO,
cettequestion
a étérécem-ment
reprise , [13,
13bis].
Lestitanomagnétites
sont obtenues par deux
techniques
différentes : action directe deTi02
surFe3o4,
réduction demélanges
Fe2Û3- Ti02.
Il semble bienqu’il
yait,
entre
Fe104
etTiFe2o.,
une série continue desolu-tions solides. Le tableau suivant extrait de la thèse
de Pouillard
[13 bis]
résume les résultats :La
question
se pose de savoir comment l’on doitrendre
compte
de la formation de ces solutionssolides :
- ou bien le titane
garde
sa valence +4
et le mécanisme est- ou bien le titane devient trivalent et l’on écrit
l’un et l’autre de ces mécanismes
respectant
lesconditions énoncées ci-dessus
(p. oo).
L’analyse chimique
estimpuissante
à résoudre leproblème,
car le fait de ne pas trouver en solution d’ion Ti+3 ne suflit pas pour faireadopter
lepremier
mécanisme. En
effet,
on sait que, en solution :Il semble que le
premier
mécanisme sejustifie
parles considérations suivantes :
a. On
peut
invoquer
une raisonchimique :
comme dans le cas de
TiFeO3
lapréparation
se faitici par réduction dans une zone de
température
oû Ti+4 nepeut
être ramené àTi+3,
carTiO,
nedonne
Ti,O, qu’au
delà de 1000~;b. On
peut
invoquer
une raisoncristallographique :
lecomposé TiFe,04
seplace parmi
une séried’oxydes
mixtes de structurespinelle
où,
de touteévidence,
le titane est tétravalent :
TiMg2O4, TiZn2O4 [51];
On voit que toutes cesmagnétites
substituées seforment par des mécanismes
analogues
en respec-tant les trois conditions énoncées ci-dessus. Il est bien évident queplusieurs
substitutionsdifférentes,
soit par des ions de mêmevalence,
soit par des ions devalences différentes
peuvent
se superposer et donnerainsi naissance à des
magnétites complexes
poly-substituées. Il en serait ainsi d’ailleurs dans lessolutions solides que
Fe3O4
donne avecMn304
etCo3O4
où lemanganèse
et le cobaltprésentent
deux états d’ionisation différents[46,
47].
J’ajouterai
ici que, au cours de l’étude duter-naire
Ti02-FeÛ-:Fe203’
un nouveaucomposé
ferro-magnétique
a été découvert[13,
13bis].
Ils’agit
d’un véritable titanate
ferrique
de formule(TiO 4)3Fe4’
Sonpoint
de Curie est240°.
Sa structure a pu êtredéterminée : il est
tétragonal
à facescentrées,
voisin del’Eulytine [55]
avec unrapports
proche
del’unité.
5° LE SESQUIOXYDE CUBIQUE
[56
à64].
- Cetoxyde ferromagnétique
très instablelorsqu’il
estpur,
possède
uneaptitude
remarquable
à former dessolutions solides avec des
oxydes métalliques.
Cettemise en solution solide modifie sa
stabilité,
sespropriétés magnétiques
enparticulier
sonpoint
deauteurs ont été amenés à décrire de nouvelles formes
de
sesquioxyde
defer,
car ils n’ont pas su déceler lesesquioxyde cubique
seul ou enmélange
avecd’autres
oxydes
parcequ’il
était doué depropriétés
magnétiques
vraiment inattendues et parce que biendes méthodes
(rayons
X parexemple)
étaientimpuis-santes à le caractériser.
La
préparation
laplus
courante dusesquioxyde
cubique
ouFe203Y
estl’oxydation
de lamagnétite
à bassetempérature (18o-~zo~).
Si lamagnétite
debase est pure,
exempte
de toutoxyde
métallique
étranger,
lesesquioxyde cubique
montre, àl’analyse
thermomagnétique (courbe 1),
une chute lente deFig. I. ---
Sesquioxyde cubique pur.
Fig. 2. -
(Fe203Y) stabilisé par Na, hydrolysé. Fig. 3. -
(Fe302, à 7 pour 100 A1203’ 4. ~ à 4o pour oo A’20, trempé.
Fig. 5. -
(FeS + 3 pour 10o S) recuit; -
Fig. 6. -
(FeS + 3 pour i oo S) trempé 600°.
l’aimantation,
suivie d’une décroissancerapide :
vers 300°, la forte aimantation a
disparu
et neréapparaît plus
par refroidissement. Unetransfor-mation irréversible s’est
produite :
-,, -~
~,e~0;x-~.
évolution mise en évidence par
l’analyse
thermique
diff érentielle et par les examens de structure.
On constate facilement que le
sesquioxyde
rhom-boédrique
provenant
de la destruction depossède
une aimantationplus
forte que la normale :nous donnerons, de ce
fait,
uneinterprétation
(voir ci-dessous).
Si la
magnétite
initiale contient depetites
quan-tités
d’oxyde
étranger
en solution solide(magnétites
substituées),
on constate leplus
souvent comme l’afait
Huggett
[59];
que latempérature
dedestruc-tion de
Fe203 ;
est fortement relevée. Une étudesystématique
de l’influence des additions sur lespropriétés
deFe203Y
a été faite : en voici lesprin-cipaux
résultats[3
bis,
60].
L’oxydation
demagnétites
substituées par IVTa+1conduit à des «
sesquioxydes
cubiques
stabilisés ndont les
caractéristiques
sont les suivantes :Ces
oxydes présentent
un véritablepoint
de Curie exactement réversible. Par tracé de la courbe0,. - i (x)
et
extrapolation
à x = o ou de la courbefJ,.
= f
(a)
etextrapolation
à a =8,32,
nous avons fixé à675°,
la
température
dupoint
de Curie de pur,point qu’on
nepeut
observer directement du fait de la destruction à bassetempérature.
Le passageau
point
de Curies’accompagne
d’une anomaliedilatométrique
comme pour tous lesferromagné-tiques.
Cepoint
de Curie de6750
deFe203’Y
pur aété vérifié de nombreuses fois dans le cas de
sesqui-oxydes
stabilisés par des ionsmonovalents,
parexemple [3 bis],
par des ions divalents[62]
et tri-valents[63,
64].
La formation de telles solutions solides rendcompte
de l’existence d’échantillons desesquioxyde cubique
doués depoint
de Curie situéentre i5o et
fi~5°.
Avant
d’appliquer
ces données àl’interprétation
des
phénomènes présentés
par les ferritesinstables,
par les ferrites alcalines et leshydrates
FeO-OH,
nous allons
signaler
certainesparticularités
de cessesquioxydes
stabilisés et discuter de leur structure. Lessesquioxydes
stabilisés par Na+1peuvent
subirun
phénomène d’hydrolyse.
Par action de l’eau oud’un acide
faible,
il y adépart
d’ions N a+1 sans que ni lepoint
deCurie,
ni leparamètre
ne soient modifiés : ilapparaît
donc un édifice réellementlacunaire,
où certains sites ne sontplus
occupés.
Il faut unchauffage
vers 5oo-55oo(courbe 2)
pourrestituer à
l’oxyde
unparamètre
et unpoint
de Curieen accord avec sa
composition [3 bis] (p.
50).
Lessesquioxydes
stabilisés parpeuvent
êtreobtenus directement par calcination de
mélange
de selsferrique
et d’aluminium.L’analyse
thermo-magnétique
apermis
de mettre en évidence que lasolubilité de
AI,O,
dansFe203Y
variait avec la195
de
phénomène
d’hystérèse,
detrempe,
desursatu-ration,
de revenu[63, 64] (courbes
3 et4).
Le
sesquioxyde cubique
possède
encore une autrepropriété
qui
permet
de l’identifier dans certainsmélanges :
il estsusceptible
de sedissocier,
parchauffage
dans levide,
par un processus inverse decelui de sa formation aux
dépens
de lamagnétite :
Plusieurs auteurs ont contesté l’exactitude de ce
phénomène
[65];
nous l’avonscependant
observéen l’absence de toute trace de réducteur
(graisses, etc.)
sur de très nombreux échantillons de
Fe203y
d’ori-gines
différentes,
alors que lesesquioxyde
rhom-boédrique
restait inerte à cet essai. Cettetechnique
nous a
permis
de déceler laprésence
deFe203y,
quand
les autres méthodes s’avéraient incertaines. C’est par cephénomène
de dissociation que nous avons montré que des échantillons deFe,O,cc
douésd’une forte aimantation étaient en réalité un
mélange
de
Fe,O,y
stabilisé àpoint
de Curie voisin de6 ~ ~~
avec une
grande
quantité,
deLa structure du
sesquioxyde cubique
en relation avec sespropriétés magnétiques
a faitl’objet
de
nombreux articles dans les revues
scientifiques.
Hâgg [66]
etVerwey [67]
sont d’accord pourvoir,
dans
Fe,O,y,
unexemple
d’une solution solide parsoustraction
(Leerstellen). L’oxydation
deFe,04
seferait par un
départ
d’ions Fe : il y auraitdonc,
dans le réseau de
Fe203Y’
desplaces
normalementoccupées
par les ions Fequi
seraient vacantes. La valeur des densitésserait
unappui
à cetteinter-prétation.
Nous avions émis
l’hypothèse [3 bis]
quel’oxy-dation de
Fe,04
se faisait par insertiond’oxygène
dans le réseau cristallin.
L’argument
leplus
impor-tant en faveur de cette
interprétation
est que, vue lapossibilité
de dissociation sousvide,
il faut attribueraux
oxygènes
supplémentaires
un rôleparticulier,
mais on se trouve devant uneimpossibilité
si l’on essaie deplacer
cesoxygènes
supplémentaires.
Il semble que ni l’une ni l’autre de ces deux
hypothèses
ne soient à retenir. Des essais récents[68]
tendent à prouverqu’on
nepeut
pasinterpréter
lediagramme
X deFe,O,y
par un réseauspinelle
deparamètre
8,32
A. Il fautenvisager :
-
ou une
symétrie
moindre,
cubique
simple
oucentrée en
0-2;
-- ou une maille cristalline de dimensions
plus
grandes.
Un
problème
analogue
se pose d’ailleurs pourAl2Ü3y [69].
Un
argument
en faveur de la nécessitéd’aban-donner les deux
premières
hypothèses
ressort de l’étudedilatométrique
ducycle
La réduction de
s’accompagne
d’unedila-tation,
l’oxydation
deFe304
enFe203Y
se traduitpar une contraction
[70].
Il est bien évident que la structure exacte des
sesquioxydes
stabilisésest,
elleaussi,
inconnue :on n’a pu que noter les différences de
paramètre
cristallin entre le
sesquioxyde
et sessolutions _
solides.
60 LES FERRITES INSTABLES. - Les ferrites
d’argent,
deglucinium,
de mercure, tous trois nonferromagnétiques,
se forment par recuit à bassetempérature
desoxydes coprécipités.
Ils sedécom-posent
quand
latempérature
s’élève en donnantdu
sesquioxyde cubique qui
est stabilisé parl’oxyde
(cas
deAg
etBe)
etqui présente,
de cefait,
unpoint
de Curie à
z~5~
(Ag)
et 22oo(Be).
Un recuit àplus
haute
température
détruitFe203!
stabilisé[71
à73].
7°
LES FERRITES ALCALINS -FeOCl-yFeOOH
[74
à76].
- Les ferrites alcalins ne sontpas
ferro-magnétiques.
Les ferrites deNa, K,
Rb sontrhom-boédriques.
Seul le ferrite de lithiumFe,O,Li,O
estcubique
type
NaCl[151] :
l’examen desdiagrammes
permettait
de penser que,hypothétiquement
dumoins,
onpouvait
faire dériverFe203Li20
dupro-toxyde
de fer FeO par la substitutionCette liaison a cessé d’être
hypothétique depuis
qu’une
étude récente[42
bis]
a montré l’existenced’une gamme continue de solutions solides entre FeO
et
Fe203Li20,
avec maintien dutype
NaCI et varia-tion continue duparamètre
de4,9,8
à4, l 4 Â.
Iciencore, la
possibilité
de substitution totale doit êtreattribuée au fait que Li" est doué d’un faible rayon
ionique.
Les ferrites alcalins
s’hydrolysent [74
à76]
sui-vant l’une des deux réactions suivantes :
a. Réaction
type
« ferrite depotassium »
(cas
des ferrites deK, Rb,
Ni).
b. Réaction
type «
ferrite de sodium >a :Cet
hydrate
yFeO
OH dit de « van Bemmelen »est
identique
à lalépidocrocite.
L’examen
thermomagnétique
duproduit
d’hydro-lyse
montre :- dans le
premier
cas l’existence desesquioxyde
cubique
stabilisé par depetites quantités
d’alcalin,
doué d’un
point
de Curie réversible et biendéfini;
- dans le deuxième
cas, l’évolution de
l’hydrate
Cet
hydrate,
nonferromagnétique,
seavec
apparition
d’une forte aimantation : lesesqui-oxyde cubique
est stabilisé par depetites
quantités
de soude[77].
L’allure des courbes montre que lesesquioxyde
est microcristallin. A ces ferritesalca-lins,
onpeut
rattacherl’oxychlorure
FEOCIqui,
parhydrolyse
en milieualcalin,
donnel’hydrate
yFeO
OH[78, 79].
Cet
hydrate
estidentique
à celuiqui provient
duferrite de sodium : il y a une évolution semblable.
Dans ses autres
préparations :
oxydation d’hydrate
ferreux
précipité, oxydation
lente en milieu aqueux,l’hydrate
yFeO
OHapparaît toujours
avec la même évolutionthermique
et il esttoujours possible
de caractériser saprésence.
B. Le sulfure ferreux et ses solutions solides.
- Des deux sulfures de fer FeS et
FeS,,
seul lepremier
estferromagnétique.
La troïlite(de
compo-sition très voisine deFeS),
lespyrrhotines (qui
présentent
un excès de S parrapport
àFeS)
sont des minéraux naturelsqui
ont été souvent étudiéstant du
point
de vuemagnétique [80
à86]
que dupoint
de vue structure[86
à90].
Lesinvestigations
ont
également porté
sur des sulfuressynthé-tiques
[86]..
Le sulfure ferreux pur FeS est un
ferromagnétique
faible dont le
point
de Curie est à 6000. Sa structuresemble
correspondre
assez bien autype
NiAs.La mise en solution solide de S en
petite
quan-tité
(FeS
+ 0,01 I pour iooS)
abaisse lepoint
deCurie
jusqu’à
5ooo. Puisbrusquement
pour des teneurs en S excédentairesupérieures
à o,01 pour 100,le sulfure
acquiert
une forte aimantation etmontre,
vers 2ooO, une transformation réversible avec
hystérésis,
à la suite delaquelle
il devientpara-magnétique
constant(courbe 5).
Quand
la teneur en Scroît,
lepoint
de transformation s’élèvepro-gressivement jusqu’à
32oo(solution
solide limite FeS + 6 pour Ioo S ou 6FeS +S).
Cettetransforma-tion à basse
température
estmarquée
par des effetsthermiques, dilatométriques,
par une anomalie derésistance
électrique :
un refroidissement brutalpermet
de maintenir par un eff et detrempe,
l’étatparamagnétique
stable à chaud : le retour à l’état stable se fait facilement(courbe 6).
Entre l’étattrempé
(paramagnétique)
et l’état recuit(ferromagné-tique),
iln’y
a pas dechangement
detype
cristallin : lesdiagrammes
X ne montrent que des modificationsde détail et une variation de
paramètres,
faible d’ailleurs[86].
Nous avionségalement
montré que le soufre excédentaire parrapport
à la formule FeSpouvait
êtreremplacé
parSe, As, Te, Ti,
W : leslimites de solubilité se mettent en
général
sous la forme 6 Fe S-~- ~.
Le sulfure ferreux
peut également prendre
ensolution solide un excès de Fe par
rapport
à laformule FeS. Le fer se dissout dans FeS
jusqu’à
lateneur de I 1 pour oo et abaisse
progressivement
lepoint
de Curie de 600jusqu’à
5Qo°
enprovoquant
une variation deparamètre
cristallin. De nombreuxmétaux
jouissent
depropriétés analogues
à celle dufer :
Mn, Co, Ni, Cu, Cd,
etc. La limite de solubilitése met aussi en
général
sous la forme 6FeS+ M
[86].
Le sulfure FeS
présente
donc comme bon nombre decomposés
dutype
NiAs,
uneremarquable aptitude
à dissoudre un excès de l’un ou de l’autre des élémentsconstituants,
voire même d’autresmétal-loïdes et métaux.
Si ces études ont
permis
de rendrecompte,
parl’existence d’un état
trempé,
de la classification enpyrrhotines
réversibles etirréversibles,
il n’en estpas moins vrai que le sulfure ferreux et ses
solu-tions solides
posent
unproblème
délicat tant aupoint
de vuemagnétisme
qu’au point
de vue struc-ture. Dans l’édifice cristallin dutype NiAs,
les ionsmétalliques
sontdisposés
en chaînesparallèles
à l’axecristallographique
principal : chaque
ionmétallique,
le fer dans le casprésent,
possède
donc deux voisins à2,8:.)
1 et six voisins à3,43
~;
on reconnaît à l’examen de ces chiffres que le fer a
ici deux voisins à « distance efficace ». On
s’atten-drait à ce que la transformation de la
pyrrhotine
provoque une forte variation de distance
parallè-lement à l’axe : or, c’est dans une direction
perpen-diculaire que la variation est forte
[86].
Les différents auteurs ne se sont pas encore mis
d’accord sur le mécanisme de la solution
solide,
ni sur la modification
d’organisation
qui
accom-pagne la transformation des
pyrrhotines
avec passagedu ferro au
paramagnétisme :
certains auteurs vontmême
jusqu’à
nierl’appartenance
de FeS autype
NiAs[91]. L’hypothèse
a été émise[88]
quela solution de S dans FeS se ferait par « Leerstellen »,
certaines
places
normales de Fe devenant vacantes : les densités mesurées confirmeraient cepoint
de vue. Ilparaît cependant impossible
de se ranger à cettethéorie
quand
on sait que les solutions solides FeS-Seet FeS-As se dissocient par
chauffage
sous videaprès départ
de Se ou de As[86].
Quelques
auteurs ont mis en évidence[88,
89,
90],
dans le domaine des
pyrrhotines,
l’existence d’unesurstructure
qui disparaît quand
la teneur en Sexcédentaire
augmente,
mais aucune relation ne. semble exister entre la
présence
de cette surstructure et la modification despropriétés magnétiques.
Les faits bien établis
peuvent
se résumer ainsi :1° Le sulfure ferreux est un
ferromagnétique
faible
qui
a unpoint
deturie
à 600°.2° Le sulfure ferreux
peut
donner,
avec les élé-mentsmétalliques,
des solutions solides faiblementferromagnétiques
affectées d’unpoint
de Curiecompris
entre 5oo et 600°.transforment dans la zone 200-320° en une variété
douée d’un
paramagnétisme
constant(antiferro-magnétisme),
à la suite d’une transformation réver-sible avechystérèse :
cette transformations’accom-pagne d’une anomalie
positive
de volume(due
à la variation duparamètre a),
et d’une anomalie derésistance
électrique.
Cette transformation de «
pyrrhotines
» semble êtredu même
type
que cellequi
a été décrite pour CrAs et MnAs[92, 93].
Le sulfure ferreux FeS doit
pouvoir
donner des solutions solides avec des sulfures de structureanalogue,
mais aucune indication à cesujet
n’a pu être relevée.Les données relatives aux
composés
du fer et desautres métalloïdes divalents
(Se, Te)
sont rares.FeSe,
de même structure que FeS[87]
aurait unpoint
de Curie vers170°.
FeTe est connu, maisn’est pas
ferromagnétique.
C. Les nitrures de fer
[95
à100].
- Hormisune faible solution solide d’insertion d’azote dans le
fer oc, les
phases qui
apparaissent
par nitruration du fer sont :- une
phase
ycubique
à faces centrées(nitro-austénite),
insertion d’azote dans le fer y, nonferromagnétique,
stable au-dessus de591°
(teneur
limite en azote2,75
pour100);
.
- une
phase y’,
ferromagnétique
dont la teneuren
N2
estcomprise
entre5,6
et5,95
pour 100. C’estle nitrure
Fe~ N
qui présente
delégers
écarts decomposition :
il résulte de l’insertionrégulière
de N dans les lacunesoctaédriques
d’un réseaucubique
à faces centrées de fer deparamètre
3, ~ 8-3, 80 ~ .
La distance Fe-Fe est de
2,67
A « distance efficacedu
ferromagnétisme.
Lepoint
de Curie est situéà
480’-4880C;
le moment est de I 1 élw pourFe,
commepour le Fex
[101];
- une
phase qui
s’étend de lacomposition
Fe,N
(25
pour 100 at.N2)
àFe,N
(33
pour 10o at.N3).
La
structure
hexagonale
compacte
pourFe3N
(a
=2,69,
c =4,36)
se déformeprogressivement
jusqu’à Fe2N
(orthorhombique).
Fe,N
estferro-magnétique,
sonpoint
de Curie est situé à2750
[98].
Cepoint
s’abaisserait au fur et à mesure que la teneur enN, augmente.
L’évolution
thermique
de ces diff érentesphases
~ a été récemmentprécisée
[102].
L’existence de carbonitrures a étésignalée
mais lespropriétés
magnétiques
n’ont pas été étudiées[103].
Parmi les
composés
du fer avec les métalloïdestrivalents,
il faut citer :a. l’arséniure FeAs du
type
NiAs déforméqui
pourrait
êtreferromagnétique
(distance
Fe-Fe =
2,72
A)
[104, 105];
b. l’antimoniure FeSb du
type
NiAs[104
et106];
c. le borure
Fe,B
bien connu tant aupoint
de vue structurequ’au
point
de vueferromagnétisme :
sonpoint
de Curie està 7’-)5-73oo C [107
à110].
D. Les carbures de fer. - Pendantlongtemps,
le seul carbure de fer connu fut la cémentite. De très nombreuses recherches ont été consacrées à l’étude
de sa structure
[111
à114],
de sespropriétés
magné-tiques [115
à117]
et à l’évolution de ses caractèressous l’influence des substitutions
[119, 120].
La cémentite est de structureorthorhombique :
les
paramètres
ont été déterminés avecbeaucoup
deprécision a =
4, 5 I 5, b
=5, 4~ 8,
c= 6, ~ 2 8.
Parmi les distancesqui séparent
un Fe de ses voisinsfigurent
des valeursqui
sont bien de l’ordre des« distances efficaces » : :
2,66
à-2,73 ~.
Le
point
de Curie est situé dans la zone 210-2150; il est modifié par substitution de métaux ou demétalloïdes
[120,
119] ;
le moment du fer estde
[121].
’
Une récente étude de cémentites
synthétiques
de hautepureté [118, 119]
aétabli,
entre autresfaits,
que la cémentite tolérait de
légers
écarts à lacompo-Fe
sition
Fe,C,
lerapport C
pouvant
s’écarter de 3. Cet écart entraîne une variation dupoint
de Curiede
quelques degrés (2I0
à215°).
Cette même étudea
précisé
l’influence du Ni sur lespropriétés
de lacémentite : la substitution de Ni au Fe dans
Fe3C
fait monter tout d’abord le
point
de Curiejusqu’à
235~(25
pour 100 at.Ni) qui
s’abaisse ensuitejusqu’à
150°(substitution
limitée à4o
pour 10o at.Ni).
Le cobalta une action
analogue
[152].
Deux autres carbures
ferromagnétiques
ont étésignalés, puis
étudiés[122
à125].
1. Le
premier
désigné
sous le nom de « carburede
Hâgg )
» aurait une teneur en Ccomprise
entre 33 at. pour I oo et 5o at. pour i oo : on l’obtient parcarburation du fer ou des
oxydes
de fer vers 3ooo : sonpoint
de Curie est situé entre247
et 2560 C. Sa structure n’est pas encore étudiée : unchauffage
le détruit en
Fe3C
et carbone.2. Le second a pour formule
Fe.C.
Sonpoint
de Curie est à 38oo. Sa structure esthexagonale.
Ce carbure évolue facilement par
chauffage
endonnant cémentite et
carbone,
avec passageinter-médiaire par le « carbure de
Hâgg
».Ces deux carbures
peuvent
se former au cours dela
catalyse
Fischer par action deCO +
~H2
sur lesoxydes
de fer[126].
Parmi les siliciures de
fer,
il faut citer[127
à 130bis] :
--
Fe3Si2 ferromagnétique (~J,.
=9 1 °
C) :
le moment du fer y est de5,72
Fo’;-