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Les monocristaux filamentaires métalliques

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publics ou privés.

Les monocristaux filamentaires métalliques

R. Jouty, M. Régis

To cite this version:

(2)

208 A.

EXPOSÉ

ET

MISE

AU

POINT

BIBLIOGRAPHIQUE

LES MONOCRISTAUX FILAMENTAIRES

MÉTALLIQUES

Par R. JOUTY et M.

RÉGIS,

Laboratoire de

Physique

des

Métaux,

Faculté des Sciences de

Montpellier.

Résumé. 2014 Nous étudions successivement les différents

types

de trichites ou « whiskers »

métalliques

qu’on

peut

fabriquer

par

plusieurs

méthodes. Les

propriétés

de ces monocristaux sont

exposées

ensuite ainsi que les

principales

théories

proposées

pour

expliquer

leur formation.

Abstract 2014 We shall

study

different

types

of metal whiskers which can be grown

by

several methods. The

properties

of these

monocrystals

and theories of whisker

growth

are discussed.

PHYSIQUE

PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME

25,

NOVEMBRE 1964, PAGE

I. Introduction. - Ces cristaux sont

plus

connus sous les noms de

c trichites

», «

poils

», « barbes » ou « whiskers ». Ils sont intéressants pour deux raisons :

ce sont des échantillons cristallins très

proches

de l’état

parfait ;

ils

possèdent

des

propriétés mécaniques

remarquables.

Bien

qu’on

connaisse leur existence

depuis

fort

longtemps,

les mécanismes de croissance en sont encore

inexpliqués

dans la

plupart

des cas. On les classe suivant leur provenance :

a)

Les «

proper-whiskers

»

poussent spontanément,

sur des

supports

métalliques,

en

général.

b)

Les «

squeeze-whiskers

» ressemblent

beaucoup

aux «

proper-whiskers

». On les obtient en

exerçant

une très forte

pression

sur une

pièce

métallique.

Ce

procédé

permet

d’obtenir des trichites

rapidement,

en

parti-culier pour l’étain.

c)

Les «

électrolytic-whiskers

»,. comme leur nom

l’indique,

se forment au cours

d’électrolyses.

d)

Les « chemical-whiskers » sont obtenus par

dé-composition chimique.

Ils

comprennent :

les

poils

métalliques

provenant

d’halogénures

ou de

sulfures ;

les

poils d’oxydes,

d’hydrexydes,

ou autres

composés,

formés sur le métal.

e)

On a pu aussi

préparer

des

poils

par condensation de vapeur. Ce

procédé,

utilisé pour

fabriquer

des

poils

de mercure et de

graphite,

a été utilisé

plus

récemment pour obtenir des

poils

de différents métaux. Les tri-chites ainsi formées sont en

général

minuscules. Leurs vitesses de croissance sont

comparables

à celles des «

chemical-whiskers

».

f )

Un dernier groupe de

poils comprend

ceux

pous-sant à l’intérieur des

liquides

et des solides et ceux formés par cristallisation des solutions. Ce groupe se compose en

majorité

de cristaux non

métalliques.

Ils

poussent

en forme de

fibres,

c’est

pourquoi

on les assimile à des

whiskers,

au moins en

première

approxi-mation.

Tous ces whiskers sont des monocristaux

plus

ou

moins

parfaits.

Nous étudierons les différentes

mé-thodes de

préparation

de ces cristaux

(en

nous limitant

aux whiskers

métalliques)

leurs

propriétés,

et enfin les

principaux

mécanismes de croissance

proposés.

II. Méthodes de

préparation

des whiskers.

Caracté-ristiques générales.

-

a)

LES « PROPER-WHISKERS » ET « SQUEEZE-WHISKERS ». - Les

proper-whiskers

pous-sent à

partir

du

solide,

sans que les atomes

qui

cons-tituent les

poils

passent

par une

phase

intermédiaire.

Ils

poussent

soit sur le métal

brut,

soit sur des métaux

plaqués

en minces couches sur d’autres métaux.

On

a pu vérifier

[1], [2], [3]

que les whiskers

pous-sent facilement sur des couches très minces

(0,25

mi-cron),

moins bien sur des couches

plus épaisses

(10

mi-crons)

et avec

plus

de difficultés encore sur le métal brut

(en

masse).

Ils né

poussent jamais

sur les mono-cristaux à moins

qu’on

ne soumette le monocristal à de très fortes contraintes

mécaniques (1).

Leur

crois-sance est influencée par la nature du

support.

Ainsi, les

poils

d’étain

poussent

très facilement sur du fer

plaqué

d’étain,

et très difficilement sur de l’or ou du cuivre

plaqué

d’étain. Leur croissance s’accélère

lorsqu’on

augmente

la

température,

et aussi en

présence

d’oxy-gène

atmosphérique

et de vapeur d’eau

[1], [4].

Les trichites ne

poussent

pas avec une vitesse

uni-forme.

Après

la

période Il

d’induction

",

la croissance

devient

rapide

dans la seconde

période, puis

la

vitesse diminue

progressivement

et s’annule

[1].

Les

proper-whiskers

sont normalement droits mais

pré-sentent

quelquefois

des coudes ou des branches. Il faut noter deux curieuses observations.

Lapre-mière est due à Baker et Koelher

[4], [5].

Un

poil

peut

avoir une section

beaucoup plus grande

que la taille

du

grain

de la couche mince sur

laquelle

il pousse. Le

diamètre du

poil

peut

être

supérieur

à

l’épaisseur

de

la couche mince.

(1)

Pourtant, un article de

Edwards [8]

décrit la crois-sance de whiskers d’alumine sur un

support

d’alumine monocristallin. Ces trichites

qui

poussent

dans des direc-tions bien déterminées, sont obtenues par

chauffage

à 1400° de limaille d’aluminium

près d’un

monocristal

d’alumine,

en

présence

d’hydrogène

humide.

(3)

209 A

L’autre

expérience

a été faite par J. Franks

[6]

en

étudiant une zone où

poussaient

de nombreux

poils.

A

dçs

intervalles de

temps

réguliers,

Franks essuie

cette

région

à l’aide d’un fin tissu pour faire

disparaître

les whiskers. Il observe que la croissance recommence,

toujours

aux mêmes endroits. Certaines sources rede-viennent actives

après

plusieurs cycles

de repos. Une

seule source

peut

produire

une

longueur

totale de

poil

de 1 cm, bien que la

longueur

totale d’un

poil,

dans ces

expériences,

ne

dépasse jamais

un millimètre.

Fisher

[7]

a montré que la vitesse de croissance

pouvait

être considérablement accrue en

appliquant

une forte

pression

sur la

pièce métallique

poussent

les

poils,

d’où l’intérêt des

squeeze-whiskers qui

se forment très

rapidement.

Peu à peu les squeeze-whiskers ont

remplacé

les

proper-whiskers

comme

’ objets

d’étude,

car on

peut

les obtenir très

rapidement,

ils

possèdent

à peu

près

les mêmes

propriétés

et pous-sent certainement suivant un mécanisme

analogue.

Les vitesses de croissance des

squeeze-whiskers

sont très variables et

peuvent,

dans le cas de whiskers

d’étain,

atteindre

1/2 micron/seconde,

tandis que celles

des

propers-whiskers

atteignent

rarement 1

angstrom

seconde. La

pression

subie par le

support

et la

tempé-rature sont les deux facteurs

qui

influent de

façon

pré-pondérante

sur la vitesse de croissance des

squeeze-whiskers.

b)

ELECTROLYTIC-WHISKERS. - Lès

electrolytic-whiskers furent découverts dans l’étude du

dépôt

élec-trolytique

de

l’argent

à

partir

de solutions concentrées

de

N03Ag,

par Aten et

Boerlage

en 1920

[9].

On a d’abord

supposé

qu’une

densité de courant

élevée était nécessaire à leur formation.

Lorsque

les whiskers commencent à se former sur la

cathode

les

lignes

de courant ont tendance à se concentrer sur eux. La densité de courant sur l’extrémité du whisker est donc

plus

élevée que

partout ailleurs,

les ions

métal-liques s’y

déposeront préférentiellement.

La

vitesse

de croissance des

poils dépend

de la den sité moyenne de courant utilisée. Les

premiers

travaux ont été effectués sur des

poils

de

plomb,

et pour des densités de courant très élevées. Les courbes

expéri-mentales donnant la vitesse de croissance des

poils

de

plomb

en fonction de la densité de courant ont la

FIG. 1.

forme de la courbe de la

figure

1. Il y a une

première

région

pour

laquelle

la vitesse de

croissance

est très faible. Dans la

région

suivante,

la vitesse de croissance

augmente

beaucoup

pour une densité de courant variant peu.

Ensuite,

la croissance

n’augmente

que très lentement pour des densités de courant très élevées. Les courbes

présentent

souvent une inflexion entre la seconde et la troisième

région.

Il faut

donc,

pour obtenir une croissance

appréciable,

ajuster

la densité de courant moyenne de

façon

à se trouver dans la seconde

région,

c’est-à-dire

employer

une densité de courant relativement basse. Les autres

facteurs favorisant la croissance sont : une

concen-tration élevée en ions

métalliques ;

une bonne

agita-tion de la

solution ;

la solution doit être très

conduc-trice ;

la

température

doit être élevée et la viscosité

faible.

On a

produit

par cette

voie,

des

pcils

d’étain et de

cuivre, et,

plus

difficilement,

des

poils

de zinc et de cadmium. Les

poils

de cuivre sont monocristallins ou

polycristallins

suivant les conditions.

Des chercheurs Russes

[10]

ont établi que la vitesse de

dépôt

par unité de surface est une

constante,

et que

le processns de formation des

poils

introduit des varia-tions

périodiques

du

potentiel

des électrodes. Les

tra-vaux de

Price,

Vèrmilea et Webb

[11]

ont montré que

dans des

conditions

déterminées-

d’électrolyse

de solu-tions

contenant

certaines

impuretés spécifiques,

un

métal

peut

se

déposer

sous forme de

poils.

Les

impu-retés sont constituées par de grosses molécules

d’acides

gras.

c)

CHEMICAL-WHISKERS. - Les

premières

obser-vations de chemical-whiskers remontent au siècle dernier. On

a

pu, tout

d’abord,

fabriquer

des

poils

d’argent

et d’étain par des réactions de

plusieurs

types :

décomposition

thermique

ou réduction de divers

composés

métalliques.

La méthode la

plus

utilisée actuellement est celle de Brenner

[12].

Elle

permet

d’obtenir des whiskers de

cuivre,

d’argent,

de

fer,

de

nickel,

de

cobalt,

de

manga-nèse,

à

partir d’halogénures,

par réduction à

l’hydro-gène

à haute

température.

Les whiskers, d’or et de

platine

s’obtiennent par

décomposition thermique

d’un

halogénure.

Brenner a

indiqué

dans

chaque

cas, les domaines de

température

dans

lesquels

la croissance

est favorisée.

On

produit

ainsi des trichites dont la

longueur

va du

millimètre à

plusieurs

centimètres,

et les diamètres de 1 à 100 microns environ. Certaines trichites

présentent

des coudes

brusques.

On a montré dans

plusieurs

cas que l’orientation du cristal est la même au-dessous et

au-dessus du coude. Ce sont donc des monocristaux.

Les

poils

provenant

de

décomposition chimique

pré-sentent

parfois

des structures

exceptionnelles.

Ils

poussent

en

hélices,

, ou bien ils sont

tordus

sur eux

mêmes ;

ils

s’élargissent

quelquefois

en forme de

lames.

Les whiskers

d’oxydes métalliques

poussent

en

général

sur le métal

après

chauffage

dans l’air.

d)

WHISKERS OBTENUS PAR CONDENSATION DE VAPEUR. - Il est très courant d’observer en

chimie,

des cristaux en forme de filaments obtenus

par

sublimation.

On a pu ainsi

préparer

des monocristaux filamentaires

(4)

et de

graphite.

Sears

[13]

a fait pousser des

poils

de

mercure par ce

moyen, le

dispositif expérimental

étant le suivant : Une

enceinte,

dans

laquelle

la

pression

résiduelle est de l’ordre de 10-5 millimètre de mercure,

contient une certaine

quantité

de mercure, maintenu à la

température

TR.

On refroidit la

paroi

opposée

jusqu’à

la

température

Tc

qui

restera constante

pen-dant la durée de

l’expérience ;

les trichites

apparais-sent sur cette

paroi.

La

température

Tv

de la vapeur

est contrôlée aussi

Dans ces

expériences,

le

paramètre

qui joue

un rôle

directeur est le

rapport

de

sursaturation,

défini de la

façon

suivante : soit p la

pression

de vapeur actuelle

du mercure à l’état gazeux ; soit po la

pression

de

vapeur du mercure solide à la

température

des

poils ;

le coefficient de sursaturation a est alors : ,

PIPO

Sears

remarque

que la cristallisation ne se

produit

pas tant que a reste inférieur à 100. Si donc

TR

est tel que la

pression

de vapeur reste inférieure à la

pression

critique,

les

poils n’apparaissent

pas. Si

TR

est

main-tenu fixe

au-dessus

de la

température

critique,

la

popu-lation

,

en

cristaux reste

fixe. Dans l’expérience de

Sears,

la

température

de cristallisation

Tec

est

main-tenue à - 63 °C. Par ce

moyen, Sears obtient des

whiskers de mercure dont la

longueur

atteint le

milli-mètre. Le mécanisme de leur croissance

proposé

par

Sears sera

exposé

plus

loin.

III.

Propriétés

des trlchftes. - 1. PROPRIÉTÉS

MÉ-CANIQUES. -

a)

Essais de

flexion :

Les essais de flexion

ont é é les

premières expériences

effectuées sur des

trichites. Ces essais ont mis en évidence les

propriétés

exceptionnelles

des trichites et sont à

l’origine

de

toutes les études récentes sur ces cristaux.

Ces

expériences

nécessitent un

montage

simple:

il

suffit de courber le cristal à l’aide d’un outil en forme de

tige mince,

dans le

champ

d’un

microscope.

La mesure du rayon de courbure R s’effectue par

photo-graphie,

ainsi que la mesure du rayon de la trichite r.

Cette dernière mesure est entachée d’une erreur

dépas-sant 10

%

lorsqu’on

utilise des trichites dont les dia-mètres sont de l’ordre du micron.

D’après

une formule

classique,

le

rapport

r/R

est

égal

au

pourcentage

d’allongement élastique

correspondant

à la contrainte

imposée.

Galt

et

Herring [14] qui

les

premiers

ont fait cette

expérience

ont trouvé pour des trichites d’étain des

pourcentages

de l’ordre de 2

%.

Par

comparaison,

une

masse mono ou

polycristalline

d’étain

commence

nor-malement à fluer pour une déformation de l’ordre de

0,01

%.

Les essais de flexion effectués sur de nombreuses

trichites de toutes natures ont

permis

de,trouver des valeurs aussi

grandes

que celles données par

Herring

et Galt. Ces valeurs sont

égales,

à moins d’un facteur

dix

près,

aux valeurs

théoriques

estimées pour des cristaux

parfaits.

Ces

expériences

sont facÎ1rs à réaliser mais

pré-sentent

plusieurs

inconvénients : la contrainte

appli-quée

est

inhomogène,

ainsi certains whiskers

d’argent

et d’étain

[15]

ont pu

supporter

des contraintes

beau-coup

plus grandes

par flexion que par

traction,

où le

pourcentage

d’allongement

limite était de l’ordre de

0,3

%.

Par

ailleurs,

on ne

peut

déterminer avec

pré-cision la limite

élastique

de l’échantillon par des

expé-riences de flexion.

Lorsque

la contrainte est telle que

la limite

élastiqne

est

dépasfée,

le cristal se

coude,

les deux

parties

faisant un certain

angle qui

n’est pas

quelconque.

A

partir

de whiskers

coudés,

de cette

façon

ou

naturellement,

Brenner a pu réaliser les curieuses

expériences

de «

dekinking»

que nous verrons

plus

loin. ,

b)

Essais de traction : Les

expériences

de

traction,

plus

délicates à

réaliser,

nécessitent la construction

d’extensomètres

spéciaux.

Certains

appareils

permet-tent de mesurer

uniquement

la force exprcée sur le

cristal,

tandis que d’autres

permettent

d’obtenir à la

fois la force et

l’allongement correspondant

du whisker.

(1)

Domaine

élastique.

- Les

principaux

rensei-gnements

fournis par les essais de traction sont :

-la

limite

élastique

est de 100 à 1 000 fois

sué-rieure à celle du

matériau

brut ;

- la résistance à la traction est

égale,

à un facteur dix

près,

à celle calculée ou estimée pour des cristaux

parfaits ;

- les modules

d’Young

ainsi mesurés pour des whiskers sont en

général égaux

à 20

% près

aux

mo-dules

d’Young

des métaux

polycristallins.

L’incerti-tude

provient

de l’erreur commise sur la mesure de la section du

poil ;

- au-dessus d’une certaine

déformation,

tout en

restant dans un domaine de déformations faibles

(de

l’ordre du

%),

Brenner et al.

[16]

ont observé que

la loi de Hooke n’est

plns

vérifiée dans le cas de cer-tains métaux

(Zn, Fe, Ni).

De

même,

la relation

con-trainte-allongement

n’est

plus

linéaire dans le cas

de

AI,03

pour une déformation

supérieure à

2

%.

La

température

semble avoir une influence sur la limite

élastique

des whiskers. DPs

expériences

de

traction à basse

température (160 °K)

réalisées sur des

poils

de cadmium

[17]

ont montré que la limites

élas-tique

est

environ

le double de

celle

à

température

ambiante.

D’autre

part,

la

charge

de

rupture

obsPrvée à 150 °C

pour des trichites de fer

est,

dans un

grand

nombre de

cas,

beaucoup plus

faible que celle observée à

tempé-rature ambiante.

Si, après rupture à

cette

température,

on soumet les deux moitiés de la trichite à des essais de

traction,

il faut atteindre des

températures

beau-coup

plus

élevées pour que la

rupture

se

produise.

Il semble donc que les défauts

responsables

de la

rupture

soient assez clairsemés dans le cristal et que leur action

dépende

fortement de la

température.

(2)

Propriétés plastiques.

- Dans certaines

expé.

riences de traction nous avons vu

qu’au-dessus

d’une

certaine

contrainte,

en restant toutefois dans le

do-maine

élastique,

la loi de Hooke n’est

plus

vérifiée. Ce

fluage

se

produit à

température

ambiante et Cabrera a

remarqué

que la déformation maximum due au

fluage

est

égale à

20 d

(d

est le

diamètre

du

poil).

Si on

augmente

ensuite la

contrainte,

le

fluage

n’augmente

pas. Ce

phénomène

semble

indiquer

que les trichitps étudiées contiennent un

grand

nombre de dislocations. En

général, lorsque

la

limite

élastique

est

dépassée

à

température

ambiante,

il y a trois

comportements

possibles

pour les whiskers :

rupture

du

type

clivage.

Elle se

produit

si le matériau est normalement

fragile ;

déformation

plastique,

avec

allongement

pouvant

atteindre 30

%

(10 %

seulement dans le cas du

fer) ;

(5)

211 A

Lorsque

la déformation

plastique

a

lieu,

on observe

parfois

une bande de Luders. Si la bande de Lüders

peut

se propager sans obstacle la contrainte reste

pratiquement

constante dans la

région qui

a

glissé.

On a observé au cours de déformations

plastiques

sur des

poils

de

cuivre,

que,

lorsque

les dimensions des

whiskers

augmentent,

il y a formation de

plusieurs

bandes de Lüders

c)

Essais de torsion : Le moment M du

couple

de torsion est

proportionnel

à la contrainte de

cisail-lement y

à

la surface. Aussi

Eshelby [18]

a

prédit

que

si une trichite contient initialement une seule dislo-cation vis

axiale,

la courbe reliant M

et y

doit devenir

asymétrique,

la force

appliquée

tendant à faire sortir la dislocation du cristal. La

précision

des

expériences

n’a pas

permis

jusqu’à

présent

de vérifier

cette

-asymé-trie.

Des

expériences

de torsion sur des

poils

mono-cristallins de fer et de cuivre ont été effectuées par R. Conte

[19].

Les valeurs du module de

rigidité

trouvées dans le cas des trichites de fer varient de

1 000 à 5 000

kg/mm2,

tandis que la même mesure dans le cas de trichites de fer irradiées aux neutrons

rapides

(1018

neutrons/cm2)

fournit des valeurs beau-coup

plus proches

de celles

prévues théoriquement.

Ces valeurs

dispersées

trouvées dans le cas des

échan-tillons non irradiés

peuvent

s’expliquer

en

supposant

que, dans ces

monocristaux,

les dislocations sont

sus-ceptibles

de mouvements réversibles. Les défauts ou les

impuretés

influent très peu sur ces mouvements.

Au

contraire,

après

irradiation,

l’influence des dé-fauts

l’emporte

et

gêne

ces mouvements

réversibles,

’ce

qui

a pour effet

d’augmenter.

le module de

rigi-dité.

Il faut noter aussi les

expériences

de Eisner

[39]

sur des trichites de

silicium,

dont les résultats sont en mauvais accord avec ceux de

Pearson,

Read et

Feldman

[25]

qui

ont aussi étudié des whiskers de silicium.

Les résultats

apparemment

contradictoires entre

dif-férents auteurs

peuvent

peut-être s’expliquer

par une attention insuffisante

apportée

au

degré

de

perfection

des

poils

étudiés. Il

faudrait,

à notre

avis,

réserver la

dénomination de «

whiskers

» ou de « trichites » aux

poils

ayant

une structure interne

exempte

ou

quasi-exempte

de défauts.

2. PROPRIÉTÉS

MAGNÉTIQUES.

- De Blois et al.

[20],

[21]

ont

étudié,

sur des trichites de

fer,

les structures

des domaines

magnétiques

ainsi que le mouvement

des

parois,

en utilisant la

magnétite

colloïdale pour

faire

apparaître

les domaines.

Ils ont vérifié la réversibilité des mouvements des

parois

tant

qu’on applique

des

champs

faibles,

et là

formation de domaines

magnétiques

aux sites où ont

été créés des défauts.

D’autre

part,

la théorie

prévoit qu’un

cristal

parfait

idéal,

après

aimantation à saturation

(dans

une direc-tion de facile

aimantation)

conserve une aimantation rémanente tant

qu’on

n’exerce pas, dans la direction

opposée,

un

champ

coercitif dont la valeur calculée

est,

dans le cas du fer :

Hk

= 560 oersteds à 25 OC.

Or,

dans les échantillons de fer pur

employés

habi-tuellement,

on observe couramment des

champs

coer-citifs de l’ordre de 1 à 10-2 oersted. Cette valeur très

faible est attribuée à la formation de domaines aux

sites contenant des défauts

(impuretés, joints

de

grains,

irrégularités

de

surface, etc...).

Il était donc intéressant de mesurer le

champ

coer-citif dans le cas des trichites de

fer,

étant donné leur

perfection

apparente

et leur

petit

nombre de domaines

(en

général,

les trichites les

plus

minces constituent un seul domaine

magnétique).

Les

expériences

de De Blois ont

permis

de

localiser,

sur des trichites de

fer,

des

régions

dans

lesquelles

l’aimantation rémanente ne

disparaît

que

lorsqu’on applique

des

champs

de l’ordre de 500 oersteds. En

général,

le

champ

coercitif atteint des valeurs aussi

grandes

dans la

partie

centrale de

chaque whisker,

moins

endommagée

par

manipulation

que les extrémités. Un tel résultat confirme à 15

%

près

la valeur

prévue

théoriquement

pour le

champ

coercitif dans le cas d’un cristal

parfait.

On a pu aussi effectuer des

expériences

de résonance

ferromagnétique

sur des trichites formées par réduc-tion de

FeBr2..

L’expérience

de résonances

peut

s’effectuer en

lais-sant constante la

fréquence

du

champ

alternatif haute

fréquence

et en faisant varier le

champ

statique.

Ces

expériences

permettent

de mesurer le

rapport

entre la

fréquence

de résonance et

l’amplitude

du

champ

sta-tique,

et d’autre

part

la

largeur

de la bande

d’absorp-tion à la résonance.

Les

expériences

de Rodbell

[22]

réalisées sur des

trichites de fer sélectionnées pour leur

perfection,

ont

permis

de trouver que la

largeur

de la bande

d’absorp-tion à la résonance est

beaucoup

plus

faible que celle

trouvée pour d’autres cristaux de fer. Ceci

suggère

que

la

largeur

de la bande

d’absorption

est sensible à la

perfection

cristalline et

donc,

que les whiskers de fer utilisés étaient des cristaux «

parfaits ».

Rodbell a établi d’autre

part

que la

largeur

de bande

augmente,

énormément

lorsqu’on

dépasse

le

point

de

Curie

Tc

et,

au-dessus,

devient

proportionnelle

à

( T -

Tc).

3. CHANGEMENT DE PHASE. - Dans les

poils

de

fer,

la transformation de la

phase

oc en

phase

y, à 910

OC,

s’accompagne

de distorsions et de

brusques

formations de

coudes,

sans doute dus à une

transformation

loca-lisée. En refroidissant au-dessous de la

température

de

transition,

de nouvelles distorsions

apparaissent.

Pourtant des whiskers très fins

(diamètre = 0,1

mi-cron)

formés à 950 °C par condensation de vapeur de

fer

peuvent

être refroidis sans subir aucune des

défor-mations

qui

accompagnent

en

général

le

changement

de

phase.

On suppose que ces whiskers formés au-dessus de la

température

de

transition,

ont

cependant

,

poussé

dans la

phase

cubique

centrée.

Dans le cas du

cobalt,

le

changement

de

phase

se

produit

à 420 °C. A

température ambiante,

Brenner

a-observé la

présence

simultanée des deux

phases,

cu-bique

à faces centrées et

hexagonal

compact

sur des

whiskers de .cobalt. L’existence des deux

phases

n’affecte pas la résistance

mécanique

de ces

whiskers,

qui

correspond

à une limite

élastique

de l’ordre de 1

%.

Par

ailleurs, Bibby,

McMullen et Gordon Parr

[23]

ont étudié le

changement

de

phase

dans les whiskers de

cobalt en mesurant les variations de résistance

élec-trique

de ces cristaux en fonction de la

température.

Ils ont ainsi pu tracer des courbes

correspondant

à des

whiskers se

comportant

de deux

façons

différentes.

(6)

comprenant

un

palier,

la résistance ne variant pas dans un

petit

intervalle de

température,

autour de la

tempé-rature de transition. Les whiskers du second

type,

qui

sont les

plus nombreux,

donnent des courbes

résistance-température

sans

palier,

mais

présentant

un

brusque

changement

de

pente

au passage du

point

de transition. De

plus,

la courbe obtenue par refroidissement ne coïncide pas avec la

première

courbe obtenue par

chauffage.

Elle

indique

des valeurs

plus

élevées de la résistance.

Après

plusieurs cycles

thermiques,

les échan-tillons ont une

plus

grande

résistance

électrique.

Cette résistance accrue

peut

être attribuée à une

augmentation

du nombre des défauts réticulaires

pro-voquée

par

chaque

cycle

thermique.

4. PROPRIÉTÉS

SPÉCIFIQUES. - a)

« Dekinking».

-Très

souvent,

les whiskers se coudent

lorsqu’on dépasse

leur limite

élastique

au cours d’essais de flexion.

Gyulai,

en

1954,

a montré

qu’ils

peuvent

retrouver leur forme

rectiligne

primitive

si on les soumet à des recuits

pro-longés

à haute

température.

. On a ainsi observé le redressement

(ou

«

dekinking » )

de trichites déformées de chlorure de

sodium,

de

cuivre,

silicium, fer,

et

plus

récemment,

de cobalt.

Brenner

[24]

a étudié la vitesse de redressement des

trichites de cuivre en mesurant les variations de

l’angle

formé par les deux

portions rectilignes

du whisker

coudé en fonction du

temps,

au cours de recuits à

diverses

températures.

Cette vitesse de redressement

semble constante sauf aux tous

premiers

et derniers stades du

phénomène.

Une

première

théorie donnée par Nabarro

(1956)

attribue la constance de cette

vitesse de redressement à la montée des dislocations.

causée par la diffusion des lacunes.

Le redressement des trichites de silicium a été

observé par

Pearson,

Reed et Feldmann à 1 320°C

[25].

Ce redressement n’est que

partiel

et s’effectue à vitesse

très

lente, approximativement proportionnelle

à Ln t.

Dans le cas des

trichites

de fer étudiées par

Brenner,

il n’a pas été

possible

de trouver une relation

simple

entre la vitesse de redressement et le

temps.

La théorie

donnée par Nabarro ne

s’applique

pas. Il semble

qu’il

n’y

ait pas non

plus

de relation

simple

entre la varia-tion

d’angle

et le coefficient d’auto-diffusion.

Dragsdorf

et Johnson

[26]

ont étudié des whiskers

de cobalt formés par réduction de chlorure à une

tem-pérature supérieure

à celle du

changement

de

phase

dans

le cobalt.

Après

refroidissement

lent,

l’examen

aux

rayons-X

montre que tous les

poils

obtenus ne

sont pas des monocristaux. Sur certains

poils

mono-cristallins,

des coudes ont été

formés,

par déformation

plastique.

Un traitement à 400

oC,

c’est-à-dire

au-dessous de la

température

de transition

(410°), pendant

plusieurs

heures,

n’a rien modifié. Au

contraire,

un recuit d’une heure à 825°C a

permis

à ces whiskers de

retrouver leur forme

rectiligne.

Dragsdorf

et Johnson

ont vérifié que les trichites ainsi «

régénérées»

étaient

polycristallines

après

ce traitement. On ne

possède

pas

encore de théorie satisfaisante pour

expliquer

ce

phéno-mène.

b)

Résistance à

l’oxydation.

- Contrairement

aux

observations faites par

Sears,

Gatti et Fullmann

[27],

nous avons vérifié que des trichites de fer obtenues par

réduction

d’halogénures

à des

températures

relati-vement

basses,

pouvaient

,se conserver

plusieurs

mois en

atmosphère

saturée

d’humidité,

tout en

gardant

un

aspect

très brillant et des

propriétés mécaniques

re-marquables

[281.

Il semble très

improbable

que cette

résistance soit due à un film

d’oxyde

protecteur,

formé

au cours de la réduction. On pense

plutôt

que les

whiskers ne

s’oxydent

pas car ce sont des cristaux de

grande perfection,

aux surfaces très lisses et sans

défauts. Les whiskers

qui

résistent le mieux sont les

plus petits (diamètre

inférieur à 10

microns),

qui

doivent

statistiquement

posséder

le

plus petit

nombre

de dislocations ou

autres

défauts.

c) .Influence

de L’irradiation sur la croissance.

-L’irradiation aux neutrons a pour

effet,

en

général,

de

produire

une croissance

beaucoup

plus

dense et

plus

rapide

de whiskers. Les

principales

observations ont

été faites dans le cas de

proper-whiskers

d’étain

(Arnold,

1956) [291.

Le bombardement de neutrons

augmente

le nombre de défauts dans le

métal,

et il est

possible

que la croissance se

produise

au cours de

l’élimination de ces défauts.

Toutefois,

en ne sait pas si la croissance

accélérée

est due au bombardement de neutrons ou aux rayons-y

produits

au cours des mutations de

radio-isotopes

formés. Il est

possible

que les rayons-y aient une

influence,

car on a observé une croissance

préférentielle

sur des échantillons

exposas

aux

rayons-X.

On pense

cependant

que les

rayons-X

ou les rayons-y n’influent pas sur la croissance des

poils

par le même mécanisme que dans le cas des neutrons. Les

rayons-X produisent

peu de

déplacements

atomiques importants.

Il y a donc peu de défauts créés par eux à l’intérieur du

métal,

mais

plutôt

ionisation de l’air entourant

l’échantillon

et d’un film

d’oxyde

superficiel.

La modification de ce film

peut

localement accroître la contrainte sur la couche. d’étain et ainsi

produire

une

germination

accélérée.

Arnold

(1958)

a vérifié que l’humidité a une influence

tout à fait

parallèle

à celle des

rayons-X

sur la crois-sance des trichites. L’humidité accélère la formation du film

d’oxyde

et corrode localement le

métal ;

ainsi,

sur le même

échantillon,

on observe simultanément la croissance de très nombreux whiskers.

IV. Mécanismes de croissance

proposés

- Comme la

plupart

des mécanismes de croissance

proposés

pour

expliquer

la formation de ces filaments mettent en cause les

dislocations,

il est

important

de

pouvoir

mettre

expérimentalement

en évidence la

présence

ou

l’absence de dislocations dans les trichites.

Pour

cela,

on

dispose

des

techniques

de décoration

et

d’attaque chimique

suivies d’observations en

micro-scopie métallographique,

ou encore d’étude aux

rayons-X

en utilisant la méthode de

Lang.

Malheu-reusement,

ces

techniques

(la

décoration mise à

part)

ne sont actuellement

applicables qu’aux

whiskers les

plus

gros. Par

contre,

la

plupart

des dislocations

éven-tuelles devraient être visibles en

microscopie

électro-nique,

comme pour les métaux en lames

minces,

moyennant

une orientation

convenable

du cristal.

La mise en évidence

des

dislocations dans les

tri-chites

d’halogénures

d’alcalins a été faite par

Amelinckx

[30],

par une méthode de « décoration »

(diffusion

d’or colloïdal à l’intérieur du

whisker ;

cet

or a tendance à

précipiter

le

long

des

dislocations),

Amelinckx trouve que ces whiskers contiennent en

général

un assez

grand

nombre de

dislocations,

et que,

(7)

213 A

20

microns,

on rencontre

parfois

une seule dislocation

axiale. La

technique

de « décoration » n’est pas utilisée pour les trichites

métalliques,

mais Coleman

[31]

a pu

employer

un autre

procédé,

l’attaque chimique.

Les

figures

de corrosion formées

après

attaque

du whisker

par un réactif acide se

répartissent suivant,

les

lignes

de dislocations. Pai ce moyen,

Coleman a

étudié le

comportement

des dislocations dans les trichites de

fer,

et leurs mouvements

lorsqu’on

déforme ou recuit le cristal.

Cependant,

comme nous l’avons

déjà signalé,

ce, pro-cédé ne

s’applique

qu’à

des trichites relativement

volu-mineuses

(diamètre

de l’ordre de 50

microns) qui

dans le cas des

chemical-whiskers,

poussent

en même

temps

que les whiskers

plus

minces,

mais ont des

propriétés

mécaniques

beaucoup

plus

médiocres. Les

rensei-gnements

qu’on

peut

tirer de cette recherche des dislo-cations sur des trichites de

grandes

dimensions ne

per-mettent pas de s’assurer de leur

présence

dans les monocristaux filamentaires plus

petits

et de résis-tance

mécanique

élevée.

La méthode de

Lang,

appliquée

par W. W. Webb

[32]

à l’étude des dislocations dans les whiskers de

diffé-rents métaux n’a pas

permis,

sauf dans le cas de

whiskers de

palladium

de vérifier l’existence d’une dis-location axiale

unique.

A cause des difficultés

expérimentales

rencontrées,

on ne

possède

pas encore de certitiide sur le rôle

joué

par les dislocations dans la croissance des

poils.

Les mécanismes de croissance

proposés

théoriquement

varient

suivant

l’origine

des trichites. Nous verrons

simplement

les

principaux

d’entre eux.

a)

PROPER-WHISKERS. - Plusieurs théories ont été

successivement formulées par Peach

(1952),

F. C.

Frank,

Eshelby

(1953),

Amelinckx

(1957)

et

J. Franks

(1958).

Le inécanisme fourni par Peach a dû être écarté à la suite d’observations montrant que les

proper-whiskers

poussent

par la base et non par le

sommet comme le

prévoyait

cette théorie. 1. Mécanisme

d’Eshelby.

-

Eshelby

[33]

suppose

qu’une

minuscule bosse existe sur la surface

métal-lique.

Sur cette

bosse,

par suite

d’oxydation,

l’énergie

libre de surface

peut

être

négative.

Les contraintes

superficielles

tendent donc à arracher la bosse de la surface tandis

qu’autour

elles sont

dirigées

en sens inverse et tendent à

empêcher

le diamètre de la bosse

d’augmenter.

Ces forces auront donc tendance à faire sortir un whisker à condition

qu’il

y ait

apport

de matière. Pour

cela,

Eshelby

fait

l’hypothèse

qu’il

existe une source de Frank-Read dans un

plan

paral-lèle à la surface avec son vecteur de

Burgers

normal

à ce

plan.

Sous l’influence de la contrainte

superficielle,

la source forme dans son propre

plan

des nappes d’atomes interstitiels. La contrainte de cisaillement due aux forces

dirigées

en sens inverse autour de la base de la bosse

permet

à ces nappes de monter

jusqu’à

la

sur-face. Elles

s’empilent

les

unes sur les autres pour former la

trichite.

Les contraintes dont on fait

l’hypo-thèse sont très

supérieures

à celles nécessaires pour

rendre active une source de Frank-Read. La vitesse de croissance du whisker est fonction de la vitesse de

migration

des lacunes. La vitesse de croissance est

’ proportionnelle

à :

y est la valeur abaolue de

l’énergie

libre de surface sur la

bosse ;

D est le coefficient

d’autodiffusion ; ti

est le vecteur de

Burgers

de la source ; R est le rayon du

whiuker ;

kT eit

l’énergie

thermique.

En

appliquant

cette

équation

au cas de l’étain à

température ambiante,

Eshelby

trouve une valeur

théorique

de la vitesse de croissance en bon accord avec la valeur trouvée

expérimentalement.

Les esti-mations de la valeur de

l’énergie

libre de surface sont

faites à

partir

de la chaleur

d’oxydation

du métal

considéré.

2. Mécanisme de F. C. Frank. - La théorie

pro-posée

par Frank

[40J

en 1953 admet aussi que

l’énergie

libre de surface ,doit être

négative

pour déterminer la croissance des whiskers. Le modèle

qu’iltutilise

est un peu différent de celui

d’Eshelby.

Une dislocation se terminant à la surface d’un cristal se

déplace

jusqu’à

ce

qu’elle

trouve une

position

d’équi-libre. Si elle rencontre une rainure sur la

surface,

elle

poursuivra

son

déplacement

le

long

de cette rainure.

Si

la rainure est en circuit

fermé,

elle en fera le tour

indéfiniment. Cette rainure

peut

être constituée par le bord d’une

petite

saillie sur une surface

parfaitement

lisse. A

chaque

tour de la dislocation cette saillie sera

déplacée

dans la direction du vecteur de

Burgers

de la

dislocation. Ceci

permet

de

prédire

que l’axe d’un

whisker sera

parallèle

à une direction

possible

du

vecteur de

Burgers

d’une dislocation

(direction

de bas

indice en

général).

Frank suppose que la

ligne

de dislocation est ancrée au

point

d’intersection de l’axe du

cylindre

avec le

plan

de la surface du

cristal.

Le bras

mobile

de la dislo-cation est une

composante purement

coin et se

déplace

dans un

plan.

L’autre

partie

de la dislocation est pure-ment

vis,

parallèle

à l’axe du

cylindre,

mais située à

l’intérieur de la masse cristalline. Le processus

d’oxy-dation de surface se

produit

rapidement

et entraîne

l’extrémité de la dislocation

qui

se met à tourner. La dislocation

prend

alors une forme

spirale

mais reste

pratiquement

dans son

plan.

Le whisker

qui

prend

naissance à

partir

de ce méca-nisme sera donc

exempt

de défauts.

3. Mécanisme d’Amelinckx. - La théorie

déve-loppée

par Amelinckx en 1957

[34]

est basée sur une

observation

expérimentale

de dislocations hélicoïdales

dans un cristal de fluorine. La théorie montre

qu’une

dislocation-vis n’est pas en

équilibre

en

présence

d’un excès ou d’un manque de lacunes. Elle a tendance à

prendre

une forme

hélicoidale

l’hélice étant inscrite sur un

cylindre

ou un cône de

petit angle.

Le cristal entourant

l’hélice,

c’est-à-dire la matière extérieure au

cylindre,

est constitué par une seule

nappe hélicoïdale d’atomes.

Le

cristal

à l’intérieur du

cylindre

est sans défauts mais subit des contraintes

élastiques.

La liaison entre le bon et le mauvais cristal

est défectueuse presque

partout. Chaque

disque

de

bonne matière doit pour

s’adapter,

s’incliner d’un

angle

b/27c

R

(par

rapport

à l’axe du

cylindre

de rayon

R)

et il reste

toujours

une

partie

de sa

circon-férence

qui

ne rencontre pas la dislocation. Si tous les

disques

ont même

inclinaison,

la

ligne

qui joint

les

parties

libres du bord de

chaque disque

est

parallèle

à b

(vecteur

de

Burgers),

et est l’axe d’une

dislocation-vis pure. Si la normale au

plan

de

chaque

disque ,

(8)

214 A

maintenant une hélice. Le centre de

chaque disque

est

à la distance

b(1

-

~/203C0

du centre du

disque

suivant. Si maintenant l’hélice de dislocation

tourne,

le réseau

extérieur du

cylindre

lui restant

lié,

les

disques

vont monter dans

l’hélicoïde

avec

lequel

ils sont en

contact,

,

et pour

chaque

tour de

l’hélice,

un

disque

de bonne matière est

éjecté

à la surface et contribue à former un

poil

«

parfait

», tandis

qu’une

nappe de lacunes est

formée à la

base

de la dislocation.

FiG. 2.

4. Mécanisme de J. Franks. - Franks

[6]

a

déve-loppé

une théorie de croissance des proper et des

squeeze-whiskers qui

semble très

proche

de celle

d’Amelinckx,

et

qui explique

aussi la formation d’un cristal ne contenant aucune dislocation. Il suppose

qu’il préexiste

dans la

couche

mince une source de

boucles

de dislocations

qui

ont leur vecteur de

Burgers

perpendiculaire

au

plan

dans

lequel

opère

la source.

Quand

une boucle se trouve tout entière dans un

plan

de

glissement facile,

elle

peut

glisser jusqu’à

la

surface. Dans ce

déplacement,

il

peut

lui arriver de

couper un

segment

de dislocation du réseau

ayant

même vecteur de

Burgers,

et de

produire

un cran. Si le

cran a une orientation

convenable,

il

peut

favoriser la croissance du whisker.

Les

boucles montant vers la

surface

peuvent

donc

s’empiler jusqu’à

ce que leur

champ

de contrainte suffise à vaincre les contraintes

superficielles (période

d’induction).

Ensuite une marche fermée

apparaît

sur la surface

métallique.

Les con-traintes étant annulées

localement,

la croissance

peut

se

poursuivre

plus

librement

(période

où la vitesse de croissance est la

plus rapide).

Franks suppose que la formation de fautes

d’empi-lement finit par arrêter la croissance soit en

déplaçant,

soit en immobilisant la source de boucles de dislo-cations.

Il

interprète

les divers

cycles

d’activité des sources en faisant

l’hypothèse

que

lorsque

les whiskers ont été

otés,

les fautes

d’empilement peuvent s’éloigner

ou

s’éliminer,

tandis que la source se remet à fonctionner.

5. Discussion. - Ces

quatre

théories

permettent

de

prévoir

la formation de

cylindres

constitués de matière «

parfaite )).

Les

systèmes

de dislocations

qui

sont suppo-sées être à

l’origine

des whiskers restent ancrées dans la masse

métallique

et ne se retrouvent pas dans la tri-chite.

Donc,

théoriquement,

un

proper-whisker

ne devrait même pas contenir de dislocation axiale. Ce n’est pas en contradiction avec

l’expérience, qui

n’a

pas encore

permis

de s’assurer de la

présence

ou de

l’absence de dislocations dans les

proper-whiskers.

Considérons d’abord les

quatre

modèles au

point

de vue

géométrique.

Ils sont

équiprobables a priori

puisqu’on

ne s’est pas assuré

expérimentalement

de

leur

présence

en tant que « source » de whiskers. En

particulier,

la dislocation

spirale

de Frank et la dislo-cation en hélice d’Amelinckx sont deux notions très voisines.

Chaque

tour de l’hélice ou de la

spirale

libère un

disque

de « bonne » matière à la surface du métal.

En

outre,

le mécanisme d’Amelinckx

permet

seul de

prévoir

la formation de coudes

(ou

« kinks

»)

dans les

proper-whiskers

en

supposant

que la dislocation

géné-ratrice n’est pas

isolée,

mais fait

partie

d’un réseau de dislocations. Si un noeud de ce réseau atteint la surface

libre,

la croissance

peut

se

poursuivre, dirigée

par une dislocation de direction différente.

Par

ailleurs,

la nécessité d’une

énergie

libre de sur-face

négative

pour former un whisker

n’apparaît

pas dans

l’expérience.

Au

contraire,

on a obtenu

(Arnold

et

Koonce, 1956)

des trichites à

partir

de métaux tels que le

platine

et

l’or,

qui

ne

s’oxydent

pas directement. On

peut

penser que la formation d’une trichite relâche les contraintes du réseau

cristallin,

il n’est donc pas

nécessaire de faire

l’hypothèse

d’un

apport

d’énergie

supplémentaire

pour

expliquer

cette croissance. En

effet,

la croissance

préférentielle

des whiskers à

partir

d’un réseau cristallin fortement

perturbé

suggère

que

l’énergie

nécessaire à amorcer la

croissance

existe

déjà

dans le cristal sous forme

d’énergie

de défauts. Il én est de même pour les trichites

poussant

par

pression :

le réseau est soumis à de fortes contraintes

élastiques

qui

travaillent lors de la pousse du whisker. Dans le cas

des

proper-whiskers,

le métal laissé à

lui-même,

évolue vers un état

d’équilibre

en formant des whiskers.

Il est bien évident

toutefois,

que

lorsqu’on produit

une

énergie

libre de surface

négative (par

exemple

en

opérant

en

atmosphère

humide pour obtenir une

légère

oxydation)

on accélère la croissance des trichites.

En

conclusion,

les mécanismes d’Amelinckx et de

J.

Franks,

qui

ne font pas

appel

à un

apport

d’énergie

extérieure, paraissent

préférables

aux deux autres.

Il reste toutefois des

phénomènes

encore mal

expli-qués,

comme l’arrêt de la

croissance,

la différence de dimensions entre le

grain

du métal

support

et le dia-mètre du

whisker,

et

aussi,

la curieuse observation de Franks

(voir II, a).

b)

SQUEEZE-WHISK.ERS.

- La différence entre

proper-whiskers

et

squeeze-whiskers

est essentiellement

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