HAL Id: jpa-00207028
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Structure de bandes du magnésium dans le métal et l’oxyde MgO par spectroscopie X
C. Senemaud
To cite this version:
C. Senemaud. Structure de bandes du magnésium dans le métal et l’oxyde MgO par spectroscopie X.
Journal de Physique, 1971, 32 (1), pp.89-94. �10.1051/jphys:0197100320108900�. �jpa-00207028�
STRUCTURE DE BANDES DU MAGNÉSIUM
DANS LE MÉTAL ET L’OXYDE MgO
PAR SPECTROSCOPIE X
par C. SENEMAUD
Laboratoire de Chimie
Physique
de la Faculté des Sciences de Paris(Reçu
le 3 août1970,
révisé le 7 octobre1970)
Résumé. - Les spectres X d’émission et d’absorption K du magnésium à l’état métallique et
à l’état d’oxyde ont été observés pour différentes conditions expérimentales. Les résultats sont discutés. Des informations concernant la structure de bandes du magnésium sont déduites et comparées à celles données par le spectre d’émission L ainsi qu’aux résultats de calculs théoriques.
Abstract. 2014 The K emission and absorption X-ray spectra of metallic magnesium and magne- sium oxide have been observed with different experimental conditions. The results are discussed.
Informations are deduced on the band structure of magnesium ; they are compared to those given by L spectrum and also to the results of theoretical calculations.
Introduction. - La
spectroscopie
X est une méthodetrès directe pour étudier les distributions
électroniques occupées
ou non dans un solide. Son intérêt résideprincipalement
dans la diversité des informationsqu’elle
peutfournir,
dans laprécision
des donnéesobtenues, particulièrement
dans le domaine des rayons X mous, et dans la sensibilité des mesuresqui
permettent de mettre en évidence le rôle des trans-
formations
physicochimiques
de la substance étudiée.De nombreux travaux
théoriques
ontporté
surl’interprétation
des bandes d’émission et discutentplus particulièrement
les déformations éventuelles du spectre dues à laprésence
de la lacune X et desphénomènes
secondaires. Mais cesinterprétations
ne sont
significatives
que si le spectre Xanalysé
a étéobtenu dans des conditions
expérimentales rigou-
reusement
définies,
enparticulier
quant à la nature de la surface émissive.Lorsque
l’excitation du spectre d’émission se fait par bombardementélectronique
d’une cible constituée du métal ou du
composé
à étu-dier,
on peut craindre une transformationphysico- chimique partielle
de la substance sousl’impact
des électrons. C’estpourquoi,
lors de l’étude de substancesréactives,
il est souhaitable d’utiliser l’excitation secondaire(ou
defluorescence), malgré
les difficultésexpérimentales qu’elle présente
dans le domaine desgrandes longueurs
d’onde par suite de la faible inten- sité du rayonnement X excitateur.Dès 1965
[1]
nous avionsobservé,
pour lapremière
fois par
fluorescence,
le spectre d’émission K de l’alu- minium situé auvoisinage
de 8Á,
mettant ainsi enévidence le rôle
important
del’oxydation superfi-
cielle sur les
caractéristiques
de ce spectre. Certaines améliorations du montageexpérimental
nous ontLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 32, N° 1, JANVIER 1971.
permis
depoursuivre
nos études par excitation secon-daire
[2] [3].
Nousprésentons
ici les résultats relatifsau spectre K du
magnésium
à l’étatmétallique
et àl’état
d’oxyde,
auvoisinage
de la bande d’émissionKp
et de la discontinuitéd’absorption
K. Nous compa-rerons les spectres d’émission observés à
partir
des deux modes d’excitation. Nous les discuterons enessayant de
dégager
les informations que l’on peut en déduire quant à la structure de bandes dumagnésium.
I. Méthodes
expérimentales.
- Lespectrographe
à rayons X sous vide de Y. Cauchois
[4]
a été utilisépour nos
expériences.
Leprincipe
de fonctionnementen est
rappelé figure
lalorsqu’il
est utilisé par excita-tion directe. La
figure
1 b montre le schéma deprincipe
du montage réalisé pour les études par fluorescence : Principe du montage T tube à rayons x
C cristal D. détecteur
FiG. 1. - Principe du montage.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197100320108900
90
Pour permettre cette mise en
place,
nous avons rendupossible
la rotation du tube à rayons X autour de son axe vertical fixe d’unangle
iquelconque repérable.
L’échantillon est
placé
dans un support fixé au tube.Sa distance au
foyer
du tube peut êtrevariée,
ainsi queson orientation par rapport à la direction moyenne du faisceau X
primaire.
Dans les deux cas le rayonnement émis par la cible A ou l’échantillon E estrepris
sousl’angle
deBragg
ç par le cristalanalyseur placé
en C.Nous
présentons
les résultats obtenus avec, commesystème dispersif,
des lames de gypse(S04Ca, 2 H20)
taillées
parallèlement
auplan
declivage (020).
Ladispersion
obtenue sur le détecteurphotographique placé
enD, tangentiellement
aucylindre
de focalisa-tion,
est alors de6,4 eV/mm
auvoisinage
de la dis-continuité K du
magnésium.
Laprécision
est donc del’ordre
de0,5
eV.ECHANTILLONS. - Pour les spectres d’émission du
métal,
des cibles massives ont étépréparées
àpartir
de souches de
magnésium
depureté 99,99 %.
Nousles avons
polies
à l’aide depoudre
de diamant.Le spectre d’émission de
l’oxyde
a été observé àpartir
d’unepoudre
deMgO
depureté 99,99 %
finementbroyée, déposée
sur une anticathode de cuivre fortement refroidie lors de l’excitation directe ouagglomérée
sous forme de
pastille
pour l’excitation secondaire.Notons que la
poudre
devient luminescente sous le bombardement X.Les spectres
d’absorption
ont été obtenus endispo-
sant un écran absorbant de
Mg
ouMgO
sur letrajet
du rayonnement X continu émis par une cible d’un élément lourd
(W ou Pt).
Les écrans de métal ont étépréparés
parévaporation thermique
sous ultra-videde couches « sandwich »
Al-Mg-Al
sur makrofol de2 g d’épaisseur,
le métal étudié ne se trouve ainsi àaucun moment en contact direct avec l’air. Ceux
d’oxyde
sont obtenus pardépôt
d’unesuspension
de la
poudre
dans l’alcool sur un support de mêmenature.
L’épaisseur
de ces écrans étaitcomprise
entre0,2 p
et 1 J.1.Dans tous les cas, des contrôles de
pureté
des échan- tillons ont été effectués par diffractionélectronique.
DÉPOUILLEMENT DES SPECTRES. - Les spectres ont été
enregistrés
sur filmphotographique
Kodak Diffrax utilisé dans sa zone de linéarité deréponse [5].
L’em-ploi
d’un microdensitomètreJoyce-Loebl
permet donc d’obtenir les courbes de variation de l’intensité X enfonction de la
longueur
d’onde.Ces courbes résultent en fait de la
composition
de laforme vraie de l’émission avec la fonction instrumentale propre à
l’appareillage. D’après
une étude détaillée des différentes causes de déformation[6],
la valeurmaximum de
l’élargissement
serait de0,2
mm sur le filmoriginal.
La déformationqui
peut en résultern’affecte
que les structures fines des spectres et restepratiquement négligeable
ici. Un rayonnement diffusé peut se superposer aux émissions observées et lesdéformer si son intensité n’est pas
rigoureusement
constante. Nous nous sommes efforcés de l’éliminer.
Nous
présentons
les courbes de variation de l’in- tensité X émise et celles duproduit
ujc du coefficient linéaired’absorption photoélectrique
p parl’épais-
seur x de l’absorbant. Ces courbes sont obtenues en
tenant compte de la distribution du rayonnement
enregistré
en l’absence du spectrecaractéristique
étudié. Elles ne sont pas
corrigées
pour les effetsinstrumentaux et sont données en échelle arbitraire.
II. Résultats. - L’une des données
importantes
que l’on peut déduire de nos spectres est la
largeur
dela distribution des états de conductibilité
occupés.
Elle
correspond
à lalargeur
totale de la bande d’émis- sioncorrigée
pour les effets secondaires etl’élargisse-
ment dû au niveau
profond.
Cettelargeur
totaled’une bande X est mesurée habituellement entre la limite de faible
énergie
obtenue parextrapolation
linéaire de la
partie
de la bandeprésentant
une penterégulière
et lepoint
d’inflexion de la discontinuité d’émission. Elle estappelée largeur « extrapolée
».Nous la noterons
LT.
Nous discuterons au para-graphe
III une autre méthode pour déterminer lalargeur
de la distributionoccupée
àpartir
des courbesexpérimentales.
Nous avons aussi mesuré la
largeur
à mi-hauteurde la bande notée 1. Cette
valeur,
bien quen’ayant
pas de sensphysique
permet de caractériser la forme des émissions.Quant
aux discontinuités d’émission etd’absorption présentées ici,
elles ont une forme assimilable à unecourbe en arctangente. Leur
largeur
« a » mesuréeentre le quart et les trois quarts de la hauteur totale de la chute d’intensité
correspond
alors à lalargeur
du niveau interne en
jeu [7], après
correction pour les effets instrumentaux.BANDE D’ÉMISSION
KP-INFLUENCE
DES CONDITIONSD’EXCITATION. - Excitée par un faisceau d’électrons accélérés sous une tension de
2,5 kV,
la bandeKp
du
magnésium métallique
est caractérisée par leslargeurs LT
=9,1
eV et 1 =4,5
±0,1
eV. Sa formeest fortement
asymétrique
avec, du côté desgrandes énergies,
une chuteabrupte
d’intensité(discontinuité d’émission)
delargeur corrigée : a
=0,4 ± 0,1
eV.Du côté des faibles
énergies,
la décroissance estrégulière
sur environ 3eV, puis
la courbeprésente l’apparence
de deux structures situéesrespectivement
àenviron 4 et 6 eV du maximum d’intensité.
Si nous portons la tension d’excitation à 5
kV,
la
première
structuredisparaît,
celle située à 6 eVdu sommet est très atténuée
(Fig. 2) ; LT
et 1 diminuent nettement et deviennentégales respectivement
à7,0
eVet
3,6
eV.Excitée par un faisceau de rayons X
primaires [2]
l’émission
Kp
estplus
étroite que celle excitée par unfaisceau
d’électrons,
même sous 5 kV(Fig. 2).
Onmesure alors 1 =
3,4
±0,1
eV. Les structures misesFIG. 2. - Spectre d’émission K du magnésium dans Mg et MgO.
en évidence par excitation directe ont totalement
disparu.
Nous avons
analysé comparativement
le spectre émis parl’oxyde MgO (Fig. 2).
La bandeKp présente
dans cecomposé
une forme très différente de celle observée àpartir
du métal. Elle n’aplus
de discon-tinuité du côté des
grandes énergies :
sa forme estquasi symétrique
avec deux maximums situés respec-tivement à
4,7
et6,7
eV du sommet de l’émission dumétal,
lepremier
étant leplus
intense. Les carac-téristiques
de cette émission restent sensiblement les mêmes que le spectre soit excité par un faisceau d’électrons ou par un faisceau X, avec toutefois uneséparation plus
nette des deux maximums dans cedernier cas.
Par
analogie
avecl’interprétation proposée
pour l’aluminium[1] ] [8],
nous pensons que la variation de forme observée pour la bandeKp
du métal peuts’expliquer
par la contributionplus
ou moinsimpor-
tante lors de l’émission d’une couche
superficielle d’oxyde [9].
Pourchaque
casd’expérience
nous avonsévalué
l’épaisseur
d’échantillon contribuant effective- ment à l’émission du rayonnement Xanalysé.
Dans le cas de l’excitation
électronique,
la relationempirique
de Feldman[10] :
où
permet d’estimer le parcours d’électrons
d’énergie
initiale
Eo
dans un élément de numéroatomique
Z, de masseatomique
A, de densité p.L’épaisseur e
dela cible
qui
contribue à l’émission est donnée par la relationR(Eo) - R(EK),
oùEK
estl’énergie
d’ionisation du niveau K si l’on suppose le parcours des électronsrectiligne
dans la direction d’incidence[5].
Pour le
magnésium EK = 1,303
keV[11],
nousobtenons
Lors de l’excitation par un faisceau X
primaire, qui
est ici Al Ka,
l’épaisseur
enjeu
n’est limitée comptetenu de la
géométrie/que
parl’absorption photoélec- trique
du rayonnementprimaire ;
elle atteint 40 p.On sait que la formation d’une couche
d’oxyde
àla surface du
magnésium métallique
est trèsrapide
dans l’air. La
présence
de cette couchesuperficielle,
difficile à éviter lors de la mise en
place
del’échantillon,
va donc
perturber
le spectrecorrespondant
aumétal,
ceci d’autantplus
quel’épaisseur participant
à l’émis-sion X est
plus
faible. C’est bien ce que l’on observelorsque l’énergie
des électrons excitateurs passe de 5 à2,5
kV. Dans le cas de l’excitation par un faisceauX,
la contribution de la couchesuperficielle d’oxyde
devientnégligeable,
et la bande observée doitreprésenter
l’émission du métal pur.SATELLITE
Kp’.
- Une émission satellite est obser- vable du côté des faiblesénergies
de la bandeKp
de
MgO.
Elle avaitdéjà
été mise en évidence parH. Karlsson et M.
Siegbahn [12].
Nous avons recher-ché sa
présence
éventuelle sur le spectre du métal.La
figure
2 montre les résultats obtenus par excitation directe : nous observons effectivement une émission située à environ - 20 eV du sommet deKp.
Son inten-sité varie notablement en fonction de l’état
chimique
de la surface émissive.
Ainsi,
tandis que pourl’oxyde
elle atteint
16 %
de l’intensité maximale deKp,
pour le métal elle n’est que d’environ 5
%
mais il fautnoter que la
présence
d’une émission satellite de Ka notée alo[12],
touteproche
deKP’ gêne
les obser-vations et les mesures.
Par excitation
secondaire,
nous n’observons pas le satellite alo car l’excitation a été faite à l’aide du rayon- nementcaractéristique
AlKa, d’énergie
voisine de1,5
keVseulement,
valeur trop faible pour permettreson excitation. Nous n’avons pas mis en évidence
KP’
par ce mode d’excitation. Il faut remarquer que la limite de détection est alorsplus
élevée : nous l’esti-mons à 3
%.
Aucune autre émission satelliteplus proche
deKp
n’a été mise en évidence sur nos clichés.Nous reviendrons sur
l’interprétation
deKfl’
au pro-chain
paragraphe.
SPECTRE D’ABSORPTION. - La variation du
produit
J1X au
voisinage
de la discontinuité K dumagnésium
est
portée figure 3, comparativement
au spectre d’émis- sion pour le métal etl’oxyde.
92
FIG. 3. - Emission et absorption K du magnésium dans Mg
et MgO ; structure de bandes d’après Falicov (Mg) et Cohen
et al. (MgO).
Pour le métal les
points
d’inflexion des discontinuités d’émission etd’absorption coïncident,
à laprécision expérimentale,
et leslargeurs
des sauts sont très voisines. Du côté desgrandes énergies i de
la disconti-nuité,
la variation de yxprésente
des fluctuationsplus
ou moins
marquées (structures d’absorption) qui
traduisent les distributions d’étatsinoccupés permis
pour le
photoélectron [13].
La discontinuité
d’absorption
deMgO
se trouvedéplacée
vers lesgrandes énergies
par rapport à celle dumétal,
d’environ5,5
eV. Les structuresd’absorption
sont très
marquées.
La distance entre le bord degrande énergie
dela
bande d’émission et la discon- tinuitéd’absorption
est d’environ 9 eV.III. Discussion. - La
largeur
du niveau K dumagnésium
est,d’après
nos résultatsexpérimentaux : 0,4 ± 0,1
eV. Cette valeur reste faible devant lalargeur
totale de la bande
Kp.
Nous montrerons que cet élar-gissement
peutgêner
les observationslorsque
lacourbe de densité d’états
présente
debrusques
varia-tions.
D’après
les calculs de structure de bandes dumagnésium [14]
on sait que les électrons de conduc-tibilité de ce métal se comportent comme des électrons presque libres dans une
grande partie
de lapremière
zone de Brillouin. Tenant compte des
probabilités
detransition, Jones,
Mott et Skinner[15]
ont montréqu’alors
la variation d’intensité au début des bandes d’émission doit être de la forme(E - Eo)3/2
pour labande K et
(È - Eo)1f2
pour la bandeLII,IIII E0
cor-respondant
au centre r de lapremière
zone de Bril- louin. Nous avons fait leproduit
deconvolution,
entreEo
etEF (énergie
du niveau de Fermipris
commeorigine),
d’une courbe(E - Eo)3/2
avec une fonctionde Lorentz de
largeur 0,4
eVreprésentant
la contribu- tion du niveauprofond
K. Ceci revient ànégliger
leseffets instrumentaux. Nous avons effectué le calcul pour différentes valeurs de
Eo.
Le résultat obtenu pourEo
= -6,75
eV estporté figure
4. L’accord avecFIG. 4. - Spectreg d’émission K et L du magnésium, compa- raison avec les courbes calculées.
la courbe
expérimentale
est bon entre environ - 5 et -2,5 eV ;
cette dernière valeurcorrespond approxi-
mativement à la
position
despoints
M de lapremière
zone
(Fig. 3).
C’estprécisément l’énergie
au-delàde
laquelle
on peut attendre des écarts par rapport à la courbe de densité des électrons libres.Inversement,
on
pourrait
estimer àpartir
de lafigure
4 la distanceentre le centre de la zone et les limites de zone les
plus proches.
Sur les spectres L obtenus par T.
Sagawa [16]
etpar V. A. Fomichev
[17]
dans des conditionsparti-
culièrement
soignées,
la contribution de la contamina- tionsuperficielle
semble rester faible. Ces auteurs trouvent d’ailleurs un bon accord entre leurs courbesexpérimentales
et une loi(E - Eo)’/2 en
prenantEo
à -
6,5
eV del’énergie
de Fermi. Nous avonsreporté
sur la
figure
4 la courbeexpérimentale I(v)/v2
obtenuepar
Sagawa,
ainsi que la courbe calculée en effectuant leproduit
deconvolution
d’une loi(E - Eo)1f2
avecune courbe de Lorentz de
largeur 0,1
eVreprésentant
le niveauprofond L ;
nous avonspris,
là encore, pourEo, - 6,75
eV. L’accord est ici moinsbon,
maison retrouve pour les courbes
expérimentale
et calculéeune forme
analogue
entre - 6 et -2,5
eV.Quant
à l’écart observé au bas de labande,
il estplus impor-
tant que pour le spectre K.
De l’ensemble de ces
résultats,
il estpossible
dedéduire une
largeur
totale de la distributionoccupée
de6,75
eV. Nous la comparons tableau 1 aux données déduites des travauxthéoriques.
TABLEAU 1
Le calcul de Falicov effectué dans
l’approximation
des ondes
planes orthogonalisées,
en introduisant dansl’expression
dupotentiel
un terme de corrélation de Bohm etPines,
conduit à une valeur nettementsupérieure
à notre valeurexpérimentale.
Par contrecelle-ci est en accord avec ce calcul si l’on
néglige
le terme de corrélation et ce sont ces derniers résultats que nous avons
portés figure
3.Nous discuterons maintenant les écarts observés entre les courbes
expérimentales
et calculées au bas de bande d’une part, auvoisinage
du niveau de Fermi d’autre part.Nous observons un
élargissement
du bas de labande,
d’ailleurs nettement
plus
faible pourKp
que pourLII,III.
Cetélargissement
a été attribué[18-20]
à deseffets de corrélation et à des transitions
Auger qui
conduisent à
l’élargissement
des niveaux de basseénergie.
Ces effetspourraient
rendre compte de la forme de la bandeLI,,,,, puisque
les termes de corré-lation de Bohm et Pines laissent attendre un étalement d’environ 2 eV de la bande. Mais il semble bien que leur
importance
soitlargement
surestimée dans le casde
Kp.
Il faut remarquer que la durée de vie de l’état excité K est environ 4 foisplus
faible que celle de l’étatL,
et donc que la contribution d’effets secondaires peut être nettement moinsimportante
dans l’émissioncorrespondante.
Du côté des
grandes énergies
on constate une diffé-rence de forme
importante
entre les bandes K et L.La chute d’intensité de la bande
L,
trèsabrupte,
estprécédée
d’unpic
intense et étroitqui n’apparaît
passur la bande K. Ce maximum ne doit donc pas tra- duire une structure dans la courbe de densité d’états.
On sait que des
perturbations
des spectres X peuvent intervenir par suite de l’interaction entre les électrons de conductibilité et le trouprofond
loca-lisé
[21].
Des étudesthéoriques
récentes[22] [23]
ont montré que l’on doit attendre une variation d’in-
tensité,
auvoisinage
des limites d’émission et d’ab-sorption
de la forme(E - EF)-". L’expression
de aa été donnée
[24] [25]
en fonction desdéphasages
del’électron de conduction lors de sa difflusion par le trou
profond ;
a seraitpositif
pour le spectre L,négatif
pour le spectre K[26]
cequi expliquerait
ainsila différence de forme des bandes K et L au
voisinage
immédiat du saut d’émission. Cette
perturbation pourrait peut-être
entacher d’unelégère
erreur lamesure de a.
Nous avons effectué le
produit
de convolution de la bande Lexpérimentale
avec une courbe de DorcntzCK figurant
la distribution du niveau interne K(Fig. 4).
La courbe obtenue ne
présente plus,
auvoisinage
dela
limite, qu’une
structure assez peumarquée. Cepen-
dant il semble bien que si un tel détail était observable dans l’émission K, nous aurions pu le mettre en évi- dence. Ceci semble confirmer lesprévisions théoriques
quant aux formes des émissions K et L.Enfin il faut
rappeler
que G. A. Rooke[27]
avaitobservé,
sur le spectre L dumagnésium métallique,
une émission satellite située à -
10,6
eV de la bandeprincipale
et dont l’intensité relative était de1,2
±0,5 %.
Il l’avait attribuée à l’excitation simul- tanée d’unplasmon.
Nous n’avons pas observé cesatellite mais sa mise en évidence est rendue difficile par la
présence
d’émissions dues soit à des contami- nations(Kp’
dansMgO)
soit à des transitions ato-miques (celo).
La différence entre les dutées de vie des états excités K et Lpourrait peut-être expliquer,
làencore, la différence observé.
L’oxyde MgO
est un isolant à caractère fortementionique.
Les niveauxélectroniques
lesplus
faiblementliés, correspondant
à la bande devalence,
sont doncformés des orbitales 3 sp de l’ion
magnésium
mélan-gées
aux orbitales 2 p de l’ionoxygène
et l’émissionKfl
deMgO
résulte de toutes les transitionsélectroniques possibles
àpartir
de ces orbitales vers la couche 1 s dumagnésium.
Les émissions K del’oxygène
et de l’ionmétallique
dans cecomposé
devraient alorsprésenter
une forme
analogue.
H. M.O’Bryan
et H. W. B.Skinner
[28]
avaient mis en évidence unegrande
similitude de forme entre les bandes
LII,III
dumagné-
sium et K de
l’oxygène
dansMgO.
Il semble que la bancle K del’oxygène
dansMgO
étudiée récemment par D. W. Fisher[29]
ait une formesymétrique
compa- rable à celle que nous avons observée pourKfl
dumagnésium
dans cecomposé.
Mais il serait nécessaire d’effectuer une nouvellecomparaison
àpartir
desspectres obtenus dans des conditions
expérimentales identiques.
Le spectre
d’absorption K
traduit . la transition d’électrons 1 s dumagnésium
vers lespremiers
étatsinoccupés qui
sont ici les états à caractère 3 sp de l’ionmétallique.
D’après
nosrésultats,
laséparation
entre niveauxélectroniques occupés
etinoccupés
dansMgO
estde l’ordre de 9
eV,
valeur en accord avec les mesuresoptiques qui
laissent attendre unelargeur
de bandeinterdite de l’ordre de
7,5
à 8 eV suivant les auteurs[30]
94
[31 J.
Un calcul de structure de bandes a été fait pourMgO
par Cohen et al.[31]
par une méthode de pseudopotentiel (E.
P.M.).
Nous avons portéfigure
3 leursrésultats
comparativement
à nos courbesexpérimen-
tales d’émission etd’absorption.
Il y a bon accord.L’émission
KP’ qui apparaît
sur le spectre del’oxyde MgO
à environ - 20 eV deKp pourrait
aussi êtreinterprétée
par une transition «croisée» d’électrons 2 sde
l’oxygène
vers les lacunes 1 s des ionsmétalliques.
Cette
interprétation
seraitcompatible
avec la valeurthéorique
de20,5
eV obtenue par Clementi[32]
pourla distance entre les orbitales 2 s et 2 p de l’ion
oxygène
deux foischargé.
Rappelons
que différents auteurs[28], [33]
avaientenvisagé
lapossibilité
de telles transitions « croisées » pourinterpréter
certaines structures observables dans les spectres X. Dès 1965 uneinterprétation analogue
à celleprésentée
ici avait étésuggérée
pourA’203
dans notre Laboratoire[1 ], [34].
Différentstravaux ont été
repris depuis
lors en vue d’étudier les satellites de basseénergie
observés auvoisinage
desbandes K des
composés
d’élémentslégers [35
à37].
Ilsemble bien que les divers résultats
expérimentaux
soient en accord avecl’interprétation déjà
proposéepour
A’203
etreprise
ici pourMgO,
mais lesproba-
bilités de telles transitions devraient être calculées pour confirmer cettehypothèse.
Remerciements. - Je tiens à
exprimer
à Mademoi-selle Y.
Cauchois,
Professeur à la Faculté des Sciences deParis,
magratitude
pour l’intérêtqu’elle
aporté
à ces recherches. J’adresse à Madame C.
Bonnelle,
Professeur à la Faculté des Sciences deParis,
mes vifs remerciements pour son aide tout aulong
de ce travail et pour ses nombreux conseils lors de la rédaction.Je remercie enfin Monsieur le Professeur Friedel des
suggestions qu’il
m’a faites à la lecture de cetexte.
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