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Submitted on 1 Jan 1995
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Qualité de la litière en aviculture. Aliments et
caractéristiques physiques des excretas
B. Carré, F. de Monredon, J.-P. Melcion, J. Gomez
To cite this version:
B.
CARRÉ,
F. DE MONREDON J.-P. MELCION J. GOMEZINRA Station de Recherches Avicoles 37380
Nouzilly
*INRA Laboratoire de
Technologie Appliquée
à la Nutrition, BP 527, 44026 Nantes Cedex
Qualité
de la litière
en
aviculture.
Aliments
et
caractéristiques
physiques
des
excretas
La
qualité
des litières
des oiseaux
d’élevage
encroissance
dépend
enpartie
des
caractéristiques
physiques
des
excretas.
Cette
étude
montre
comment
onpeut
améliorer
le
contrôle de
cescaractéristiques
enmaîtrisant la
composition
de l’aliment
et
sontraitement
technologique.
Les
systèmes
deproductions
avicolesrequièrent
un contrôlesoigneux
de laqualité
des litièresd’élevage.
Cette dernière se défi-nit enpartie
par lescaractéristiques
phy-siques
desexcrétas,
en raison de leurinfluence sur les facilités de manutention des
déjections,
sur lesrisques
d’apparition
de lésions auxpattes
et aubréchet,
et sur larépartition spatiale (air,
surface delitière,
profondeur
delitière)
de l’humidité dansl’éle-vage. Ces
caractéristiques
physiques
peuvent
également
intervenir dansl’apparence
visuelle deslitières,
facteurcapable
d’influen-cer le
jugement
de l’éleveur sur laqualité
de l’aliment.Cet article
complète
l’étudepubliée
précé-demment dans cette revue
(Carré
et al1994),
dans
laquelle
avaient étéprésentés
lesfac-teurs alimentaires
influençant
les consomma-tions et excrétions d’eau chez le dindonneaude chair en croissance. Les résultats
présen-tés ici concernent les
propriétés
decollage
desexcretas et leur note visuelle de
déstructura-tion.
Conditions
expérimentales
L’expérience
est celle décrite dans l’articlede Carré et al
(1994).
Au 34ejour
d’âge,
lesexcretas sont collectés individuellement
pen-dant 24
h,
notés(de
1 à5)
par 3 personnes pour leur état dedéstructuration, puis
homo-généisés
et stockés à + 4 °Cpendant
48h,
et,
enfin,
mesurés pour leurpropriété
collante. La note visuelle de déstructuration desexcretas est établie d’une manière croissante
(de
1 à5)
avec l’étatapparent
dedéstructura-tion,
les notes lesplus
bassescorrespondant
aux excretas lesplus
fermes et lesplus
homo-gènes,
les notes lesplus
élevées concernantles fientes les
plus liquides d’aspect.
Unemoyenne
provenant
des 3 notateurs est attri-buée àchaque
animal.La
propriété
collante des excretas est déter-minée à l’aide d’un rhéomètredigital
conçupour caractériser les matériaux
pâteux
(bre-vetfrançais
85-14-870).
L’appareillage
consiste en un
palpeur
mobilecylindrique
Résumé
-L’article décrit la suite d’une expérience dans
laquelle
avait été établie la prédic-tion des consommaprédic-tions et excrétions d’eau chez les dindonneaux de chair. Les résultatsprésentés
ici sont relatifs à la prédiction de l’étatphysique
des excretas.Les excretas de dindonneaux nourris avec 27 régimes granulés différents sont
caractérisés pour leur pouvoir collant à l’aide d’un rhéomètre destiné aux maté-riaux pâteux. Des notes visuelles de déstructuration sont également attribuées
aux excretas.
Le pouvoir collant et la note de déstructuration des excretas sont positivement
corrélés entre eux (R2 = 0,26 ; n = 216) et sont chacun positivement corrélés à la
teneur en eau des excretas (R2 = 0,23 et R2= 0,55, respectivement ; n = 216). Ces
mesures (valeurs moyennes par régime) sont reliées aux caractéristiques des
régimes
parrégressions
linéairesmultiples.
Les meilleureséquations
comportent les deux variables « viscosité utile réelle " (VUR) et « eau retenue par les parois végétales » (EauPAR.). Les variables VUR et EauPAR sont respectivement affec-tées de coefficients positifs et négatifs. Les R2 des régressions sont de 0,485 et 0,819 pour lepouvoir
collant et la note de déstructuration des excretas, respecti-vement. La rétention d’eau desparois végétales
desrégimes dépend
de la réten-tion d’eau des parois des matières premières utilisées, qui varie dans un rapportde 1 à 4, et de la température en sortie de presse. Les plus fortes températures
actionné par un moteur pas à pas et contrôlé
par un
capteur
de force de 50 N à0,1
N.L’échantillon
(30
g)
de fientehomogénéisé
estplacé
dans unecoupelle
etcompressé
par lepalpeur
à une vitesse de7,5
mm/minjusqu’à
ce que la force decompression atteigne
12N. A cepoint,
lepalpeur
est arrêtépuis
actionné en traction à la mêmevitesse,
avec mesure en continue de la force de traction. La force maximum de traction(N)
estenregistrée
etprésentée
comme lepouvoir
collant del’échantillon.
Résultats
et
discussion
Les valeurs individuelles des notes de
déstructuration et du
pouvoir
collant desexcretas sont
positivement
corrélées entreelles
(R
2
=0,261)
et sont chacunepositive-ment corrélées à la teneur en eau des
excre-tas
(R
2
=0,553
et R2=0,227,
respectivement).
La teneur en eau des excretas
dépend
positi-vement de la « Viscosité Utile Réelle
» (VUR)
(P =
0,0001)
etnégativement,
de la teneur enparois végétales
(PAR)
desrégimes
(P
=0,0231),
unpoint
supplémentaire
de
pour-centage
de PAR dans lesrégimes
entraînant en moyenne une réduction de undemi-point
depourcentage
d’eau dans les excretas. Lesparois
végétales
interviennentprobablement
ici comme des diluants de l’eau excrétée.L’analyse
de variance montre un effetsignificatif
desrégimes
(tableau 1)
sur lepourcentage
d’eau dans lesexcretas,
la notede déstructuration et le
pouvoir
collant desexcretas.
Les moyennes par
régime
ont étéanalysées
par
régression
linéairemultiple
enutilisant,
pour variables
explicatives,
lescaractéris-tiques physico-chimiques
desrégimes
présen-tées dans l’article
précédent
(Carré
et al 1994). Lesrégressions
lesplus précises
sontprésentées
au tableau 2. La variable VUR intervient dans toutes leséquations,
cequi
n’est passurprenant
puisque
les variables àexpliquer
sont liées à la teneur en eau desVUR. Les teneurs en
parois
végétales
et en « eau retenue par lesparois
» (EauPAR)
inter-viennentégalement
mais dans le sens inverse de la VUR(tableau 2,
figure
1).
En d’autrestermes,
plus
les aliments renferment deparois
végétales
ou « d’eau retenue par lesparois
»,plus
les fientes sont sèches etparaissent cohérentes,
etplus
leurpouvoir
collant est faible. Ce résultat est relativementlogique
compte
tenu du fait que lesparois
végétales
ne sont pasdigérées
par lepoulet
(Carré
et al1990),
elles conservent donc leurspropriétés
physiques
dans les excretas. Vis-à-vis del’eau,
cesparois végétales
vontagir
comme un buvard et donc diminuer l’eau
cir-culante dans les excretas
qui
auront ainsi unaspect
moinsliquéfié,
et unpouvoir
collantplus
faible du fait de la réduction de la sur-face de contact assurée par l’eau circulante.Il est
probable
que l’état de l’eau dans lesexcretas
peut
aussi avoir une influence sur larépartition
spatiale
de l’humidité dansl’éle-vage. En
effet,
si l’eau excrétée est peu liéedans les excretas du fait d’une faible réten-tion
pariétale,
elle va avoir tendance à couler au fond de la litière ou às’évaporer
facile-ment. A
l’inverse,
des excretas où l’effet« buvard » des
parois
seraitimportant
vontprobablement
retenir l’eau en surface de litière d’une manièreplus importante.
L’impact probable
desparois végétales
etde leur rétention d’eau sur la
qualité
deslitières mérite un examen
précis
des matièrespremières
entrant dans la confection desrégimes.
Le tableau 3présente
les résultatsdes mesures effectuées sur 26 matières
pre-mières. Les
parois
végétales
dont les réten-tions d’eau sont lesplus
élevées serencon-trent dans les
dicotylédones, probablement
du fait de laprésence
de substancespectiques
dans ces
parois
(Carré
et Brillouet1986).
Le maniocpossède
lesparois
dont lepouvoir
derétention est le
plus
élevé,
mais sa teneur enparois
végétales
est trèsfaible,
ainsi laquan-tité « d’eau retenue par les
parois
» nedépasse
celle du blé que de 16 %. Enfait,
lesquantités
« d’eau retenue par lesparois
»vont être les
plus
élevées,
en ordredécrois-sant,
pour laluzerne,
les tourteaux detour-nesol,
colza etsoja,
le corngluten feed,
leremoulage
de blé et lepois.
Parrapport
à cesdernières matières
premières,
les céréalesusuelles maïs et blé se trouvent à des niveaux
beaucoup plus
faibles.L’excellente additivité de la mesure de
« l’eau retenue par les
parois
»permet
au for-mulateur d’utiliser ceparamètre.
Leformula-teur doit
cependant
tenircompte
dutraite-ment
technologique appliqué
à l’aliment. Eneffet,
les 27 alimentsgranulés
utilisés dansl’expérience
nutritionnelleprésentaient
des différences entre les valeurs calculées paradditivité et les valeurs
mesurées,
qui
variaient en fonction de latempérature
en sortie de presse(figure
2).
En d’autrestermes,
les fortestempératures
degranula-tion réduisent le
pouvoir
de rétention d’eau desparois
végétales,
cette diminutionattei-gnant
environ 20 % des valeursd’origine
pour une
température
de 100°C en sortie defilière. Cet effet
s’explique probablement
parla modification des espaces entre les
polysac-charides des
parois
due à l’élimination des moléculesd’eau,
provoquée
par laSi les
quantités
d’eau excrétées et lescarac-téristiques physiques
des excretaspeuvent
jouer
un rôle dans laqualité
deslitières,
il ne faut pas pour autant minimiser l’effet dusup-port
de la litière(paille,
copeaux,etc.)
et dusol
qui,
euxaussi,
possèdent
leurs proprespropriétés
de rétention d’eau.Remerciements
La présente étude a été réalisée avec le soutien financier du Fonds SYPRAM (fonds constitués par les adhérents de l’Association pour le Maintien de l’Elevage en Bre-tagne (AMEB), du Syndicat National des Industriels de
la Nutrition Animale (SNIA), et de la Fédération Natio-nale des Coopératives de Production et d’Alimentation Animales (SYNCOPAC)) et du CRITT Valicentre (Projet
SYPRAM n°11, Mars 1992 - Mars 1994), commandi-taires du projet.
Nous remercions les représentants des firmes et coopé-ratives de fabrication d’aliment participant au Fonds SYPRAM pour leurs rôles de conseil. Nous adressons
également nos remerciements à D. Guibert (L.T.A.N., INRA de Nantes) pour sa participation dans les travaux concernant l’évaluation des propriétés de collage des
excretas. Toute reproduction totale ou partielle doit faire mention des commanditaires de l’étude et de l’origine de
son financement.
Références
bibliographiques
Carré B., Brillouet J.M., 1986. Yield and
composi-tion of cell wall residues isolated from various feed-stuffs used for non-ruminant farm animals. J. Sci.
Food Agric.,
37, 341-351.Carré B., Derouet L.,
Leclercq
B., 1990.Digestibility
of cell wall
polysaccharides
from wheat (bran orwhole grain),
soybean
and whitelupin
meal incoc-kerels,
Muscovy
ducks and rats. Poult. Sci., 69, 623-633.Carré B., Gomez J., Melcion J.P, Giboulot B., 1994. La viscosité des aliments destinés à l’aviculture.
Utilisation pour
prédire
la consommation et l’excré-tion d’eau. INRA Prod. Anim., 7, 369-379.Abstract
Litter
quality
inpoultry
production.
Relation-ship
between thefeeds
and thephysical
cha-racteristicsof excreta.
The current paper contains further results of a
previous experiment
in whichpredictions
ofwater
consumption
and excretion were establi-shed for meatturkey-poults.
Theresults, here,
concern theprediction
of thephysical
aspect
ofexcreta. The excreta of
turkey poults
fed on 27 differentpelleted
diets wereanalyzed
for theirsticky properties using
a rheometerdesigned
forpastes.
Visual scores for structural defects were alsoassigned
to the excreta. Thesticking
level and the visual score werepositively
correlated(R2 =
0.26 ;
n = 216) betweenthemselves,
andwere each
positively
correlated to the water content of the excreta (R2 = 0.23 and R2 =0.55,
respectively ;
n =216).
These measurements(mean values per
diet)
were related to the dietanalyse using multiple
linearregressions.
Thebest
equations
were obtained with the variables « realapplied viscosity
» (RAV)
and « cell wallretained water
» (Watercw).
The coefficients of RAV and Watercw variables werepositive
andnegative,
respectively.
The R2 values of regres-sion lines were 0.485 and 0.819 for thesticking
level and the visual score,respectively.
The waterretention
capacity
of cell walls from dietsdepen-ded on those of the raw materials introduced in diets and on the outlet
pelleting
temperature.
Thehighest
temperatures
led to a reduction in the water retentioncapacity
of cell walls. Thelat-ter