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VALBONNE Les chemins de la Foi

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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VALBONNE

Les chemins de la Foi

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Philadelphe et Albert D e l o r d

VALBONNE Les chemins de la Foi

SANATORIUM DE VALBONNE

30130 Pont Saint-Esprit

Diffusion en Suisse : Labor et Fides

1, rue Beauregard — CH 1204 Genève

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Une histoire extraordinaire... et pourtant vraie

LES ORIGINES

Faut-il remonter aux toutes premières origines ? Au léger tressaillement de l'enfant dans le sein de sa mère ?

Dieu fait passer l'homme qui veut Le suivre par des sen- tiers mystérieux et parfois bien difficiles ; si le chemin fait de nombreux détours, c'est sans doute parce que notre volonté s'obstine à des tracés qui ne sont pas les Siens.

Pourquoi l'un des pasteurs de Marseille (c'était en 1897) devait-il quitter la cité populeuse où le retenaient pourtant une œuvre très attachante et des amis précieux ?

Pourquoi Dieu l'envoyerait-Il vers une île minuscule et pres- que inconnue de l'Océan Pacifique ? (1).

Mystères...

Il lui fut répondu, comme le Seigneur Jésus le fit à Pierre :

« Tu ne comprends pas pour l'instant, tu comprendras plus tard... » obéis simplement et sans aucun retard.

Le texte du jour, dans le livre quotidien des Frères Moraves portait ces mots : « Jésus les appela et eux, aussitôt, quittant tout, Le suivirent. »

Sans aucun doute, la raison première qui nécessitait ce départ était celle-ci : l'œuvre missionnaire poursuivie dans l'île de Maré était depuis près de dix ans en détresse ; les jeu- nes églises récemment sorties du paganisme étaient livrées à elles-mêmes et comme abandonnées ; l'alcoolisme des Euro- péens faisait rage parmi de pauvres Noirs à la volonté faible et non avertis ; une œuvre d'évangélisation commençait parmi les Canaques de la Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)... qui donc allait s'en occuper, l'orienter, la diriger ?

Hélas, personne !

Mais une autre raison encore motivait la présence d'un missionnaire, et cela à son insu, car il était loin de s'en dou- ter : il y avait des lépreux à Maré.

(1) L'île de Maré, dans le groupe des Iles de la Loyauté, dépendances de la Nouvelle-Calédonie.

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Un jour que notre Maître et Sauveur s'en allait de Jérusa- lem en Galilée, il nous est dit « qu'il fallait qu'Il passât par la Samarie». Mais pourquoi donc passer par là, puisque tout Juif qui se respectait suivait la vallée du Jourdain, évitant ainsi tout contact avec les Samaritains exécrés ?

N'était-ce pas parce qu'il y avait sur le chemin qu'allait sui- vre le Christ, là-bas, près du puits de Sychar, une femme de réputation plus que douteuse, et que cette pauvre créature était comme une terre altérée, crevassée par le brûlant soleil de l'été ? Elle avait soif de pardon et de vie nouvelle...

Il y avait de même, là-bas, dans la petite île perdue au sein du grand océan, des lépreux qui attendaient le secours. Il fallait que le message du Dieu miséricordieux leur fût envoyé.

... Mais il n'y a pas lieu de raconter ici les hésitations, les objections qui précédèrent le départ du missionnaire ; ni plus tard son activité ; qu'il nous suffise de détacher deux simples faits qui pourraient se résumer ainsi : une émotion profonde, un engagement.

Une émotion

Voici la scène : un coin perdu dans la forêt tropicale, un misérable ramassis de huttes où languissent et achèvent de s'éteindre des vies de lépreux ; des hommes, des femmes, des enfants.

Une question posée à une fillette dont les mains et le visage sont rongés, mutilés par le mal implacable :

— Mon enfant, dis-moi, qui donc s'occupe de toi ? Qui t'ap- porte ici nourriture et vêtements ?

Et l'enfant de répondre : « Moi, je n'ai personne ! » Il fut saisi — le missionnaire — saisi d'une émotion qui le prit tout entier. Aussi, lorsqu'il quitta ces malheureux — ce groupe de la mort, selon leur propre expression — et qu'Il retourna vers la vie et vers les vivants, il avait reçu au cœur un choc, une émotion telle... qu'elle devait ne jamais s'effacer.

Et il entend aujourd'hui encore cette voix dolente et les simples mots (mais combien tragiques !) prononcés par une voix d'enfant : « Moi, je n'ai personne ! »

Dans le premier cas, ce fut le cœur qui s'ouvrit à la pitié ! dans le second cas, ce fut la volonté qui s'offrit.

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Un engagement

Un riant village, habité par des noirs, anciens anthropo- phages mais devenus chrétiens.

Une petite baie encadrée de hauts pins colonnaires (des araucarias), une plage de sable d'une blancheur immaculée.

Le temple est là, tout près, avec ses murs blancs ; un peu plus haut se trouve la maison si simple, recouverte de chau- me, du pasteur Rarona.

Il y a grande affluence depuis deux jours au village de Mé- bouet, car c'est l'assemblée annuelle des membres des So- ciétés d'Activité Chrétienne. Ils sont là près de trois cents, des jeunes, des vieux, hommes et femmes, l'élite de nos pa- roisses.

Mais voici, le soir approche, ce sera bientôt la dispersion.

Aussi, dans le temple, la table a-t-elle été dressée en vue de la célébration de la Sainte-Cène.

Tout à coup, un homme se lève, il s'approche de la table ; de son bras levé il décrit un grand cercle de gauche à droite, puis de l'autre bras — mais cette fois de droite à gauche — il fait de même... comme pour embrasser tout l'horizon.

Il se tait, il nous regarde, puis... recommence le même geste et enfin laisse retomber son bras et nous dit :

« Frères et sœurs, la voyez-vous, l'horrible lèpre ! Elle s'é- tend, elle s'étend sur notre peuple ! Rien ne l'arrête. Bientôt dans toutes nos maisons il y aura un lépreux...

« Eh bien, moi je vous dis que ce démon ne sera chassé que par l'humiliation, le jeûne et la prière.

« Il faut que nous nous prosternions devant Dieu dans une profonde humiliation... »

Ainsi fut décidé.

Le second dimanche de septembre 1907 serait un jour de jeûne absolu et tous, d'un même cœur, demanderaient à Dieu Son pardon et feraient appel à Sa miséricorde...

Seigneur ! Aie pitié de nous !

Ce fut vraiment beau et combien émouvant ! Tout un peuple à genoux, dans le jeûne, dans l'humiliation, avec d'instantes prières :

Seigneur, aie pitié !

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Le missionnaire, à cheval, avait successivement visité cinq des dix-huit petites paroisses de l'île. Il s'en revenait chez lui, le cœur tout remué par ce qu'Il avait vu et entendu...

Subitement une pensée s'imposa à son esprit : Prier n'est pas tout...

Prier... c'est s'engager d'honneur à agir. Tu as joint tes prières à celles de ce peuple ; et maintenant, que vas-tu faire ? Cette question ainsi posée avait quelque chose de si solennel, qu'il arrêta son cheval, se découvrit et là — en cette clairière de la grande forêt sur laquelle le soleil couchant jetait ses rayons d'or — il répondit simplement: « J'agirai ».

Comment ? Quand ?... il ne le savait certes pas encore; mais il savait qu'il s'était engagé à porter secours aux lépreux.

Si Valbonne existe, c'est que là-bas, dans la brousse d'une petite île lointaine, une pauvre fillette lépreuse a dit, de façon simple et poignante, son tragique abandon.

Si le Sanatorium pour les lépreux français a pu être créé, c'est que là-bas, en leurs temples de chaume, des Canaques ont prié.

Premiers efforts

Passons maintenant très rapidement sur les années qui sui- virent. Elles virent successivement :

1° Le missionnaire de Maré s'occuper plus activement que par le passé des lépreux qui se trouvaient dans l'île, les grou- per en deux villages de ségrégation, leur préparer des médi- caments, etc... (il nous faut seulement noter ici qu'après expériences et tâtonnements, il put préparer à ses malades un médicament à base d'huile de chaulmoogra qui leur fit le plus grand bien, l'Aïouni, ce qui signifie exaucé. Il fit aussi une vaste enquête dans l'archipel pour connaître autant que pos- sible le problème de la lèpre, sa contagion, ses manifestations, son traitement. )

2° Son retour en France et en Suisse ; ses causeries et con- férences en vue de créer un mouvement de sympathie en faveur des lépreux de nos colonies ; ses rapports avec un certain nombre de personnes et groupements s'occupant déjà de la question ; mais surtout son entrée en contact avec des malades européens, et les soins qu'il leur donna...

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Mais tout cela pouvait poser la question dans le cœur et l'esprit de nombreux amis ou auditeurs, cela ne la résolvait pas. Il fallait autre chose.

Voici alors qu'intervint un ami des lépreux : M. Justin Abbott

Nous inscrivons ici ce nom avec une gratitude profonde et un respect filial. Littérateur d'une grande érudition, ayant vécu longtemps aux Indes, il consacrait sa vieillesse à plaider la cause des lépreux. Plaider, non... mieux que cela ; il agissait et il savait faire agir. Il allait d'un pays à l'autre, il cherchait des hommes de bonne volonté et il les poussait à l'action. Il intervenait auprès des gouvernements, il leur montrait leurs devoirs et leurs responsabilités vis-à-vis des infortunés at- teints de lèpre.

Il vint des Etats-Unis en Europe, s'arrêta à Paris, interro- gea diverses personnalités du monde religieux et des Missions étrangères...

« Oh ! disait-on, les lépreux... » Et l'on pensait en soi-même :

« C'est très loin ! Cela ne nous concerne guère, et puis, que voulez-vous ? On ne peut tout entreprendre ni tout faire...

Mais, ajoutait-on, il y a quelqu'un parmi nous qui s'intéresse aux lépreux, c'est M. Delord ; voyez M. Delord. »

... Et M. Abbott s'en fut à la recherche du missionnaire qui s'intéressait aux lépreux. Il le trouva.

C'était par un bel après-midi de juillet, en 1922. La nature était en fête ; tout chantait la joie de vivre.

— M. Delord, il faut prendre en mains cette cause.

— C'est ce que j'ai fait...

— Vous êtes seul ? fondez-donc un Comité !

— Un Comité! Il y en a tant !... et puis, savez-vous que toutes nos œuvres traînent après elles de lourds déficits ?

— M. Delord, je vous le dis : allez de l'avant, on vous ai- dera...

Appuyé sur cette promesse, fortifié par cette injonction, le missionnaire réussit à grouper à Paris quelques personnalités et à jeter les premières bases de

L'Œuvre de Secours aux Lépreux

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C'était en novembre 1922, dans le bureau du Directeur de la Société des Missions Evangéliques, M. Jean Bianquis.

Que d'hésitations encore, que de craintes ! Mais à un mo- ment donné, les sept personnes présentes fléchirent les ge- noux, disant à Dieu :

— Tu nous contrains, ce n'est plus notre volonté, c'est la Tienne... Nous obéirons, mais Tu y pourvoiras.

Il n'entrait nullement dans la pensée du Comité qui fut fondé peu après, qu'il aurait un jour à s'occuper des lépreux français. Toute son attention était fixée sur un seul et unique but — assez grand, certes ! — porter secours aux lépreux de nos colonies, particulièrement sur les points où nous pour- suivions une œuvre de mission évangélique.

L'appel d'un inconnu

Le missionnaire reprit donc son bâton de pélerin, ses con- férences, mais cette fois envoyé, épaulé, soutenu par un groupe d'hommes et de femmes convaincus de la nécessité d'agir. En France comme en Suisse, partout où on l'appelait, le commis-voyageur (disons plutôt l'ami) des lépreux, plaidait la sainte cause, « parler pour les muets ».

Or, un soir qu'il avait donné dans un ciné-théâtre d'une grande ville, une conférence avec projections lumineuses sur

« la grande pitié des lépreux », se produisit un fait qui devait avoir sur l'orientation future de son activité une très grande influence.

L'auditoire se retirait, quelques personnes s'étaient appro- chées du conférencier pour le saluer ou lui poser des ques- tions. Et, le dernier de tous, il sortait. Sur le seuil il vit tout à coup, à sa droite, un homme surgir de l'ombre et lui dire à peu près ceci :

— Alors, Monsieur le conférencier, il n'y en a plus mainte- nant que pour les Nègres ? Nous les pauvres b... de Français coloniaux on peut crever... On n'est pas intéressants !

Quel était cet homme ? D'où venait-il ? Pourquoi apostro- phait-il ainsi le conférencier ?

Sans doute parce que, lépreux lui-même, il avait été attiré par le titre de la conférence... Et maintenant, déçu, il allait

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Imprimé en France par IMEAF, 26160 La Bégude de Mazenc Dépôt légal 4e trimestre 1980 N° d'impression 8086

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