HAL Id: tel-00011879
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Laser LNA de puissance, application au pompage
optique de l’hélium-3 et des mélanges hélium-3/hélium-4
Christian Larat
To cite this version:
Christian Larat. Laser LNA de puissance, application au pompage optique de l’hélium-3 et des mélanges hélium-3/hélium-4. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1991. Français. �tel-00011879�
THESE
DEDOCTORAT
DEL’UNIVERSITE PARIS
VIspécialité : Physique Quantique
présentée
parChristian
LARATpour obtenir le titre de
Docteur en Sciences de l’Université Paris VI
Sujet
LASER LNA DE
PUISSANCE ;
APPLICATION
AU POMPAGEOPTIQUE
DE L’HELIUM-3ET DES MELANGES
HELIUM-3/HELIUM-4
soutenue le 25
octobre
1991devant
laCommission d’Examen :
M. J.
HAMEL,
Président
M me M.LEDUC
MM.D. KAPLAN
E. OTTEN
D. VIVIEN1
PLAN
INTRODUCTION ... p.
PRELIMINAIRE -
Principe
duPompage Optique
dans l’hélium ... p.CHAPITRE I - Un laser pour le
Pompage
Optique
de l’hélium ... p.I-1)
Présentation du matériau LNA ... p.I-2)
Cavité laser et zones de stabilité ... p.I-2-1)
Présentation d’une zone de stabilité ... p.I-2-2)
Influence du rayon de courbure du barreau ... p.I-2-3)
Influence du rayon de courbure d’un miroir ... p.I-2-4)
Forme du mode laser intracavité ... p.I-3)
Performances du laser LNA ... p.I-3-1)
Echauffement du barreau et focalethermique ...
p.I-3-1-1)
Mesure de la distance de focalisation du barreau ... p.I-3-1-2)
Evaluation de l’échauffement ... p.1-3-2)
Seuil de l’effetlaser,
zones de stabilité et évaluation des pertes ... p.I-3-2-1)
Seuil,
évaluation despertes
etpremière
zone de stabilité ... p.I-3-2-2)
Première et deuxième zone de stabilité ... p.I-3-2-3)
Conclusion ...
p.I-3-3)
Affinement et accordspectral ...
p.I-3-3-1)
Affinement et accord avec deux étalons solides ... p.I-3-3-2)
Diminution despertes
depuissance
parchauffage
des étalons ... p.I-4)
Essai d’un nouveau matériau laser : leLMA:Cr,Nd
... p.I-4-1)
Caractérisation
etpropriétés
lasers du LMA:Cr,Nd(article)
... p.I-4-2)
Compléments
à l’articleprécédent ...
p.I-4-2-1)
Principe
du transfertd’énergie
dans les matériauxcodopés
... p.I-4-2-2)
Echauffement dans leLMA:Cr,Nd ; comparaison
de l’effet laser dans leLMA:Cr,Nd
et le LNA ... p.I-4-3)
ConclusionI-5)
Bilan etperspectives
pour le LNA ... p.CHAPITRE II - Efficacité du
Pompage
Optique
par laser dans l’hélium-3 pur et dansles
mélanges hélium-3/hélium-4
... p.II-1)
Modélisation du pompageoptique
dans lesmélanges hélium-3/hélium-4
. p.II-1-1)
Notations2
II-1-3)
Couplage des atomes avec lechamp
laser ... p.II-1-4)
Relaxations ... p.II-1-5)
Equations
d’évolutionglobales
et résolution ... p.II-2)
Valeurs dequelques paramètres
II-2-1)
Tempsd’échange
de métastabilité ... p.II-2-2)
Temps de relaxation ... p.II-3) Décharge
et densité de métastable ... p.II-3-1)
Laser monomode et mesuresd’absorptions ...
p.II-3-2)
Absorption et densité de métastables ... p.II-3-3)
Résultats ...
p.II-4)
Mesure de lapolarisation
nucléaire ... p.II-4-1)
Calibration de la détectionoptique ...
p.II-4-2)
Lechamp magnétique ...
p.II-4-3)
RésonanceMagnétique Nucléaire ...
p.II-5)
Résultatsnumériques
etexpérimentaux
dans lerégime
linéaire ... p.II-5-1)
Dispositif expérimental
etprocédure ...
p.II-5-2)
Limites durégime
linéaire : effet de x= n*
4
n
4
;
puissance
laser absorbée .... p.II-5-3)
Evaluation durapport
dep
pour l’hélium-3
pur ... p.II-5-4)
Résultatsexpérimentaux ...
p.II-6)
Résultatsnumériques
etexpérimentaux
à fortepuissance
laser ... p.II-6-1)
Dispositif expérimental ...
p.II-6-2)
Influence des paramètres du pompage mal connus sur les résultatsnumériques .
p.II-6-3)
Effet du tauxde polarisation
circulaire du faisceau laser ... p.II-6-4)
Temps de construction de la polarisation nucléaire ... p.II-6-5)
Quelques
résultatsexpérimentaux ...
p.II-7)
Conclusion ...
p.CONCLUSION ...
p.APPENDICE A : Calcul de la distance de focalisation d’un barreau avec des faces
courbes ...
p.APPENDICE B : Détermination
géométrique
des zones de stabilité d’une cavitésim-ple ...
p.APPENDICE C : Calcul de la relation entre densité de métastables et
absorption
dufaisceau ... p.
APPENDICE D :
Principe
du calcul de l’intensité transmise par un ensemble depolariseurs
et de lames03BB/4 imparfaits
... p.3
4
INTRODUCTION
Les deux
isotopes
de l’hélium ont despropriétés
macroscopiques
trèsparticulières
à bassetempérature
largement
étudiéesdepuis
la découverte de lasuperfluidité
de l’hélium-4 dans les années 30. Deplus,
l’hélium-3 étant un fermion(spin
nucléaire I =1 2)
et l’hélium-4 un boson(I
=0),
ils ne sont pasrégis
par les mêmes lois destatistique quantique.
Leurspropriétés
peuvent
ainsi différer de
façon spectaculaire
(température
desuperfluidité,
diagramme
dephase, ...).
Depuis
un peu
plus
d’unedécennie,
un nouvel état de l’hélium est venu enrichir la famille des fluidesquantiques :
l’hélium-3 nucléairementpolarisé,
le taux depolarisation
M(-1 ~
M ~
1)
desspins
nucléairespouvant
être considéré comme une nouvellegrandeur
thermodynamique
pour ce fluide.Depuis
lepremier
congrès
consacré auxsystèmes quantiques
despins polarisés
("Spins
Polar-ized
Quantum System",
J.Physique
Coll.41,
(1980))
à Aussois en1980,
la recherche sur l’hélium-3polarisé
à bassetempérature
s’estbeaucoup
enrichiegrâce
au travail deplusieurs équipes
tant enEurope
qu’aux
Etats-Unis. Cesdéveloppements
ont été rendupossibles
par lesprogrès
desméth-odes de
polarisation
desspins
nucléaires de l’hélium-3.La méthode la
plus
couramment utilisée pourpolariser
l’hélium-3 est celle dite "bruteforce",
consistant à
placer
l’échantillon dans unchamp magnétique
intense à bassetempérature.
Ceprocédé
n’est efficace que pour l’hélium-3 solide(M ~
70%
à unetempérature
de 10mK dans unchamp
magnétique
de 7T et sous unepression
de 36atm~)
ou en solution dans l’hélium-4. Suiteà une
suggestion
deCastaing
et Nozières[Castaing
etal,
79],
unerapide
décompression
du solidepolarisé
permet
defabriquer
transitoirement de l’hélium-3liquide
polarisé.
Desphénomènes
très variés ont ainsi étéétudiés,
comme lediagramme d’équilibre
solide/liquide
ou la viscosité dansl’hélium-3
liquide
ou en solution dans de l’hélium-4superfluide
(voir
parexemple
lecompte-rendu
de la troisième conférence
"Spin
PolarizedQuantum
Systems"
à Turin en 1988[Stringari, 89]).
Le
principe
du pompageoptique
inventé par Kastler a étéappliqué
au cas de l’hélium par[Colegrove
etal.,
63],
le pompageoptique
ayant lieu àpartir
d’un niveau métastable. Notreéquipe
à l’ENS s’est alors attachée àdévelopper
unetechnique
permettant
deporter
à bassetempérature
des échantillons d’hélium-3
polarisés
àtempérature
ambiante par pompageoptique.
Certainespropriétés
detransport
ont été étudiées dans le gaz(ondes
despin
[Tastevin, 87],
conduction de la chaleur[Larat
etal.,
90]).
D’autresexpériences
sont menées actuellement : étude dudiagramme
d’équilibre
liquide/gaz
de l’hélium-3 pur ; étude des solutions diluées d’hélium-3 dansl’hélium-4 ;
extension de la gamme de
température
accessible par la construction d’uncryostat
amagnétique,
permettant
ainsi deporter
leliquide
à unetempérature
inférieure à latempérature
de Fermi(régime
dégénéré).
Notons que l’intérêt de l’hélium-3
polarisé
débordelargement
duchamp
des bassestempéra-tures.
Ainsi,
lesmagnétomètres
à hélium sont utilisés pour mesurer de très faibles variations duchamp
magnétique
terrestre ouspatial
[Schearer, 85].
Cesmagnétomètres
fonctionnent à toutestempératures,
consomment peud’énergie
et sont commercialisés aux Etats-Unis par TexasIn-strument. De
même,
enphysique
nucléaire l’hélium-3polarisé
àtempérature
ambiante est utilisé comme cible pour desexpériences
de collisions("scattering")
destinées parexemple
à mesurer lafonction d’onde des trois nucléons ou la structure
électrique
etmagnétique
du neutron[Woodward,
90].
L’hélium-3polarisé
peut
également
servir enphysique
nucléaire de filtre à état despin
duneutron pour
polariser
des faisceaux de neutron[Coulter
etal.,
90].
Pour une revueplus
détaillédes
applications
de l’hélium-3polarisé,
sereporter
à[Schearer, 85]
et[Leduc, 90].
Le but de mon travail a été d’améliorer les conditions du pompage
optique
de l’hélium pourpouvoir
obtenir les fortespolarisations
nucléaires nécessaires tant pour lesexpériences
à bassestempératures
en cours au laboratoire que pour les diversesapplications
de l’héliumpolarisé
à5 *
développement
d’un laser bienadapté
au pompageoptique
del’hélium ;
ils’agissait
ainsi de construire un laser à solide à la foispratique
d’emploi,
de fortepuissance
(plusieurs
watts encontinu à
1,0803BCm)
etpossédant
descaractéristiques
spectrales (longueur
d’onde et structure demode)
requises
par le pompageoptique
del’hélium ;
* amélioration des
taux de
polarisation
nucléaire par pompageoptique ;
ceci acomporté
uneétude des
polarisations
obtenues dans desmélanges
hélium-3/hélium-4,
avec une extension à ce casd’un modèle existant rendant
compte
de lacinétique
du pompage dans l’hélium-3 pur[Nacher
etal,
85].
Ce mémoire se
décompose
ainsi en deuxparties.
Lepremier
chapitre
décrit le laser à LNApompé
transversalement parlampes
et lescaractéristiques
de la cavité laser. Il exposeégalement
lespremiers
résultats relatifs à un nouveau matériau laser : le LMA :Cr,
Nd. Le deuxièmechapitre
présente
des résultatsexpérimentaux
etnumériques
sur le pompageoptique
dans lesmélanges
hélium-3/hélium-4
et dans l’hélium-3 pur. Deuxrégimes
sontexplorés :
faiblepuissance
laser(quelques milliwatts)
et fortespuissances
laser(quelques watts).
Avant de commencer le
chapitre I,
nous avonsjugé
utile derédiger
un courtpréliminaire
rappelant
leprincipe
du pompageoptique
dans l’hélium et lescaractéristiques
spectrales
devant être vérifiées par le laser.PRELIMINAIRE
6
Il existe
plusieurs
méthodes pourpolariser
nucléairement l’hélium-3 gazeux dans son étatfon-damental
1
1
S
0
(F
=1/2).
Laplus simple conceptuellement
est deplacer
le gaz dans unchamp
magnétique
intense(méthode
dite "bruteforce").
Mais,
pour unchamp
de 10T et à unetempéra-ture de
1K,
lapolarisation
nucléaire àl’équilibre
n’est que de l’ordre de1%.
Pour destempératures
plus
basses,
lapression
de vapeur saturante de l’hélium-3 devient très faible. Il n’est donc paspos-sible
d’obtenir,
par cetteméthode,
de l’hélium-3 gazeux fortementpolarisé.
La méthode "bruteforce" est
également
inefficace pour leliquide :
pourT ~
0,4K,
leliquide
forme unsystème
deFermi
dégénéré
de relativement faiblesusceptibilité
magnétique,
imposant
unepolarisation
nu-cléaire d’environ
2%
pour unchamp
de 10T.La
technique
du pompageoptique,
inventée par Kastler[Cohen-Tannoudji
etal,
66], [Happer,
72],
permet
d’obtenir,
enchamp
magnétique
faible,
despolarisations électroniques
pour denom-breux atomes et éventuellement une
polarisation
nucléaire dans leur état fondamental. Dans le cas del’hélium-3,
cettetechnique
peut
êtreappliquée
à deuxsystèmes :
d’une part lesmélanges
hélium/alcalins
et d’autrepart
pour l’hélium pur ou unmélange
des deuxisotopes.
Dans lepre-mier
système,
le pompageoptique
est effectué surl’alcalin,
lapolarisation
étant transférée lors decollisions
d’échanges
despins
entre alcalins et hélium[Bouchiat
etal,
60].
Despolarisations
de60%
ont ainsi été obtenues[Coulter
etal,
90].
Pour le deuxièmesystème
(hélium
pur oumélangé
avec sonisotope)
le pompageoptique
est effectué àpartir
du niveau métastable de l’hélium2
3
S
1
,
d’après
une idée deColegrove,
Schearer et Walters[Colegrove
etal,
63].
Nous allons décrireplus
en détail lesprincipes
de cettetechnique
dans la suite de cepréliminaire.
P.1 - Structure de l’hélium-3 et de l’hélium-4,
paramètres,
ordres degrandeur
Les
premiers
niveaux de l’hélium sontportés
sur lafigure
P-1 ainsi que leur durée de vie. Lepompage
optique
est effectué à unelongueur
d’onde de1,0803BCm
entre le niveau métastable2
3
S
1
et le niveau excité
2
3
P
1
.
Le niveau2
3
S
1
est métastable car la transition3
S
1
~1S
0
est interditepar les
règles
de sélection sur les nombresquantiques.
Defait,
dans un gazd’hélium,
les atomesmétastables sont détruits soit sur les
parois
de lacellule,
soit lors d’une collision avec uneimpureté.
En
prenant
suffisamment deprécautions
lors duremplissage
des cellules pour lesdégazer,
onpeut
estimer que la durée de vie des métastables est de l’ordre de
grandeur
dutemps
de diffusion deces atomes vers la
paroi
de la cellule).
1
(
Les atomes métastables sont créés par unedécharge
radiodréquence.
Sur la
figure
P-2 sontreportés
les niveauxS
1
3
2
et2
3
P
0,1,2
pour l’hélium-4 et les trois raies(Do,
D
1
,
D
2
)
correspondantes,
ainsi que la structurehyperfine
de ces mêmes niveaux pour l’hélium-3 et les 9 raies(C
1
àC
9
)
s’y rattachant,
l’hélium-3ayant
unspin
nucléaire non-nul(I
=1/2).
Les
positions
et intensités relatives de ces douzes raies sont détailléesfigure
P-3,
leurs écarts enfréquence
étantregroupés
dans le tableau P-1. On remarque ainsi que ledéplacement isotopique
met
quasiment
en coïncidence les raiesD
1
de l’hélium-4 etC
9
de l’hélium-3. Leslargeurs
Doppler
d’absorption
pour les deuxisotopes
sont détaillées dans le tableau P-2.Donc,
dans le gaz àtempérature
ambiante,
les groupes de raiesD
1
, D
2
pour l’hélium-4 etC
2
àC
5
etC
6
, C
7
pourl’hélium-3 ne sont pas entièrement résolues.
P.2 -
Pompage
optique de l’hélium-3La
polarisation
du fondamental1
1
S
0
(F
=1/2)
de l’hélium-3 obtenue directement par pompageoptique
vers le niveau2
1
P
1
(F
=1/2,3/2)
n’est paspraticable
pour deux raisons : lalongueur
(
1
)
Parexemple,
dans une cellulecylindrique
de 5cm de diamètre et 5cm delongueur,
letemps
caracteristique
du mode de diffusion leplus
lent(
11
)
est de1,5ms
pour unepression
de 1torr6
Figure P-1
Schéma des
premiers
niveaux de l’hélium. On aindiqué
leur durée de vie et lalongueur
d’onde dequelques
transitions.6
Figure
P-2Niveaux
2
3
S
et2
3
P
de l’hélium : structure fine et transitionD
0
,D
1
,D
2
pour l’hélium-4.6
Figure P-3
7
d’onde de la transition est de
58, 5nm
et la structurehyperfine
est troppetite
pour créer uneorientation nucléaire de l’état excité
pendant
sa durée de vie.La méthode
développée
par F.D.Colegrove,
L.D. Schearer et G.K. Walters[Colegrove
etal,
63]
peut
êtrequalifiée
de pompageoptique
"indirect" car elle utilise comme relais le niveau métastable.Les atomes métastables sont
polarisés
par pompageoptique
sur la transition1
2
S
3
~2
3
P
et leurorientation est transférée à l’état fondamental lors de collisions dites
"d’échange
de métastabilité"(cf.
figure
P-1).
Cetéchange
de métastabilité intervient lors de collisions mettant enjeu
un atomedans l’état fondamental et un atome dans l’état métastable. Les noyaux des deux atomes
peuvent
alors
échanger
leur nuageélectronique.
Le résultat est que le noyau de l’atome sortant de la collision dans l’état fondamentalprovient
de l’atome métastablequi
étaitpolarisé
par le pompageoptique.
Cettedescription
suppose que letemps
d’interaction est très court(~
10
-13
s) :
dans cesconditions,
<I
z
> est conservée et <J
z
> est transférée à l’autre atome[Dupont-Roc
etal,
73].
Ce processus devient inefficace à basse
température,
letemps
caracteristique
entre deux collisionsde ce
type
devenant trèslong
devant lestemps
de relaxation(de
l’ordre de laseconde).
Ce pompage
optique,
initialement réalisé avec deslampes
àdécharges
d’hélium,
est maintenant effectué avec des lasers. Eneffet,
si unepolarisation
nucléaire de20%
de l’hélium-3 dans son étatfondamental
peut
aisément être obtenue avec unepuissance
de l’ordre dumilliwatt,
il faut despuissances
deplusieurs
watts pour obtenir despolarisations
supérieures
à75%
(cf.
figure P-4)
[Nacher
etal,
85].
Cette saturation est dû essentiellement au caractère indirect du pompage8 Tableau P-1
Ecart
énergétique
(en GHz)
entrequelques
transitions de l’hélium-3et de l’hélium-4
(cf. figure P-3).
Tableau P-2
Largeur Doppler d’absorption
de l’hélium-3 et de l’hélium-4(D
enGHz)
pour diversestempératures.
Cettelargeur
est lademi-largeur
à 1 e
de la distribution des vitesses : D =~2kT M03BB
2
0
,
avec :03BB
0
:
longueur
d’onde dans le videde latransition
pour un atome au repos ; M : masse del’atome ; k :
Figure
P-4Calcul de la
polarisation
nucléaire de l’hélium-3 en fonction de lapuissance
laser incidente9
CHAPITRE
I
10
Au début des années
80,
le lancement despremières expériences
sur l’hélium-3polarisé
àbasse
température
a clairement faitapparaitre
la nécessité d’un laser à1.0803BCm.
Eneffet,
le pompageoptique
del’hélium,
initialement réalisé avec deslampes
àdécharges
[Colegrove
etal,
89],
nepermettait
pas d’atteindre despolarisations
nucléaires pour l’hélium-3supérieures
à20%
[Happer, 72],
[Timsit
etal,
71].
Cette situation arapidement
évolué au début des années 80 lors del’apparition
despremiers
lasersopérant
en continu à lalongueur
d’onde nécessaire[Mollenauer,
80],
[Trenec
etal,
82].
Eneffet,
l’hélium-3 a pu alors êtrepolarisé
nucléairementjusqu’à
70%
[Nacher
etal,
82]
grâce
à un laser à centres colorés2
*
+
(F
dansNaF)
avec 300mW sur trois modeslongitudinaux
consécutifs. Ce laser était d’une utilisation très
astreignante
car les centres colorés devaient être créés avec un accélérateur Van de Graff et ils avaient une durée de vie courte(quelques
jours).
Lemontage
nécessitait deplus
l’alignement
de trois lasers successifs. Le besoin d’un matériaud’emploi
plus
aisé se fit alors très nettement ressentir. Le YAG:Nd(grenat
d’yttrium
et d’aluminium :Y
3
Al
5
O
12
)
connaissaitdéjà
ungrand
succèsgrâce
notamment à une transition intense à1,06403BCm
entre le niveau métastable
4
F
3/2
et le niveau11/2
4
I
de l’ionnéodyme.
Laproximité
de cettelongueur
d’onde et de celle de la transition de l’hélium incita alors à rechercher d’autres cristauxpouvant supporter
undopage
ennéodyme.
Eneffet,
pourchaque
type
dematrice,
l’ionnéodyme
voit un
champ
cristallinqui
dépend
de sesplus proches voisins,
cequi
déplace
différemment sesniveaux
d’énergie.
Parexemple
dans le niobate de lithium(LiNbO
3
),
lecomposé
LuAlO
3
et le YAP(YAlO
3
),
lenéodyme présente
entre autres une bande d’émission à1,08403BCm, 1,08303BCm
et1,08003BCm respectivement
[Kaminskii, 81],
pouvant
apriori
convenir pour le pompageoptique
del’hélium. Un barreau de YAP fut
essayé
dans une tête laser YAG commerciale en pompage continutransversal par
lampes
[Bohler
etal,
88].
L’accord enfréquence
étaitdifficile,
lalongueur
d’ondesouhaitée se trouvant dans le
pied
de la bande degain.
Sur les transitions del’hélium,
ce laserdélivra une
puissance
500mW avec unelargeur
supérieure
à4GHz,
à comparer avec lalargeur
Doppler d’absorption
de l’hélium-3qui
est de l’ordre de1,2GHz
(cf. Préliminaire).
Lapolarisation
nucléaire de l’hélium-3 nedépassa
pas55%
avec ce laser YAP dans notre laboratoire. Demême,
le niobate de lithium futessayé
en pompage continu par un laser Kr+[Schearer
etal,
87]
cequi
donna une
puissance
laser d’environ 60mW centrée sur la raie de l’hélium.Malheureusement,
cematériau ne se trouva pas
disponible
engrands
barreaux pour un pompage parlampes.
Un nouveau matériau
apparut
alors et fut testé en pompage continu par laser àKr
+
ouAr
+
:
le LNA(LaMgAl
11
O
19
dopé
aunéodyme)
[Vivien
etal,
84], [Schearer
etal,
86]
fabriqué
auLETI
(CEA
CENG,
Grenoble).
Pour unepuissance
de 300mWrépartie
sur deux modes(séparés
de200MHz),
on obtenait unepolarisation
nucléaire de l’hélium-3 de60%.
Bien que ces résultats soient un peu moins bons que ceux du laser à centrescolorés,
lasimplicité
d’emploi apportée
par la stabilité dans letemps
despropriétés
du matériau fit utiliser ce laser defaçon
routinière pour desexpériences
nécessitant de l’hélium-3
polarisé.
Le LNAput
également
êtrepompé longitudinalement
par unediode
laser,
cequi permit
de réaliser depetits
lasers utilisables parexemple
pour lamagnétométrie
[Aubert
etal,
89], [Hamel
etal,
87],
ou pour mesurer des taux depolarisation
ou des densités demétastables par
absorption.
Il est clair que la solution d’avenir pour obtenir de fortes
puissances
réside dans les lasers à solidepompés
transversalement parlampes,
selon le modèle du laser à YAG. Celui-ci en effetdélivre couramment des
puissances
de 500 W. Pour transposer ces résultats au cas duLNA,
leproblème
a étépendant plusieurs
années la difficulté d’obtenir partirage
des cristaux à la fois degrande
dimension et de bonnequalité optique.
Au début de mathèse,
des échantillonsrépondant
à ces critères commencèrent à êtredisponibles :
tout d’abord des barreaux de 6cm delong
en provenance du L.E.T.I. et ensuite de 10cm delong
en provenance de Union CarbideCorporation
(San Diego,
Californie,
U.S.A.).
Nous nous sommes donc d’abord attachés à la mise aupoint
de ce nouveau laser en tenantcompte
des difficultésd’emploi
de ce matériau : mauvaise11
conductivité
thermique
de la matricequi
produit
des effets de focalisation par le barreaugênants
à fortepuissance,
ainsiqu’une
tendance à la rupture. Nous avonségalement
conduit une étudepréliminaire
sur un nouveau matériau laser : leLMA:Cr,Nd,
qui
est du LNAdopé
non seulement avec dunéodyme
maiségalement
avec du chrome. De telsdopages,
déjà
réalisés pour d’autrestypes
de matrices
(par
exemple
legrenat
degadolinium
scandiumgallium GSGG:Cr,Nd
[Prus
etal,
82],
[Lundt
etal,
90]),
ont pour but d’améliorer le pompage parlampes
de ces matériaux notammentgrâce
à une meilleureabsorption
deslampes
(bandes
d’absorption
du chromeplus
larges
que cellesdu
néodyme)
et à un transfertd’énergie
entreespèces dopantes.
Après
uneprésentation
rapide
du matériau(dopage
élevé,
conductivitéthermique
faible),
je
décrirai l’influence de divers
paramètres
(longueur
de lacavité,
rayons de courbure et transmission desmiroirs)
sur la stabilité d’une cavité laser contenant un barreausiège
d’un effet de lentillethermique.
J’exposerai
alors lesperformances
du laser LNA construit. Enparticulier, j’évaluerai
les effets d’échauffement et de lentillethermique
ainsi que lespertes
du matériau. Jeprésenterai
également
la méthode utilisée pour l’affinementspectral.
LeLMA:Cr,Nd
a ensuite étécomparé
auLNA pour ses
performances
lasers. L’ensemble de cesrésultats,
encorepréliminaires
car nous nedisposions
que d’un seulbarreau,
sontcependant
trèsprometteurs.
Ils ont étérapportés
dans un article(
1
).
Celui-ci estrepris
enintégralité
dans cechapitre
I avecquelques compléments
sur letransfert
d’énergie
dans les matériauxcodopés
ainsiqu’un
essai decomparaison
de seuil durupture
du LNA et duLMA:Cr,Nd
en terme d’échauffement.I-1)
Présentation du matériau LNAAujourd’hui,
le meilleur cristal dans le domaine des lasers à solides est incontestablement le YAGdopé néodyme qui,
par pompage continu parlampes,
délivre actuellement des centaines dewatts. L’effet laser pour les matériaux
dopés
aunéodyme
s’effectue du niveau métastable4
F
3/2
vers les niveaux4
I
9/2
,
4
I
11/2
,
13/2
I
4
et4
I
15/2
,
cequi correspond
à des émissions autour de0,903BCm,
1,0503BCm,
1,3503BCm
et1,803BCm respectivement.
Le LNA a été découvert récemment[Kahn
etal,
81].
Dans le
YAG,
lenéodyme
seplace
en surnombre dans la structure cristalline alors que dans le LNA il se substitue à laplace
du lanthane. Le LNAsupporte
ainsi des taux dedopage
ennéodyme plus
élevé
(de
l’ordre de15%
par maillecristalline)
contre environ1%
pour leYAG,
cequi correspond
à des concentrations de
5,1
10
20
cm
-3
contre1,4
-3
20
cm
10
[Kahn
etal,
81].
Nousdisposons
ainsid’un matériau
qui,
toutes choseségales
parailleurs,
apotentiellement
unplus
fortgain
à volumedonné que le YAG. Il faut évidemment nuancer cette affirmation en termes d’efficacité de
couplage
entre les
lampes
d’excitation et lenéodyme,
depuissance
maximale d’excitationsupportée
parle
matériau,
de force d’oscillateur de latransition,
depertes
dans lebarreau,
etc... Deplus,
le LNA a des bandes d’émission(centrées
sur1.0503BCm,
1,0603BCm
et1,0803BCm)
qui
sont trèsélargies
car lenéodyme
peut
occuper trois sites différents dans la matricecorrespondant
à deschamps
cristallinsdifférents. L’accordabilité du LNA est ainsi
potentiellement plus
grande
que celle du YAG.Enfin,
son
point
de fusionplus
bas que celui YAG facilite sa fabrication. Notons pour finir que le LNAfait
l’objet
d’une étude dans le cadre du programmeeuropéen
"lasers depuissance".
Contrairement au
YAG,
le LNA estanisotrope.
Il a une structure de typemagnétoplumbite
[Kahn
etal,
81]
(cf.
figure
I-1).
On définit ainsi l’axe c du cristal comme étantperpendiculaire
auplan
miroir de la structure(axe extraordinaire)
et l’axe aperpendiculairement
àc (
1
).
Sous(
1
)
"Characterization and laserproperties
of lanthanummagnesium
hexaaluminate activatedby
neodymium
andchronium",
AminoffC.G.,
LaratC.,
LeducM.,
VianaB.,
VivienD.,
J. Lumin.50, 21
(1991).
(
1
)
na =1,7767±0,0010
et nc =1,7692±0,0010
à 03BB=1,06403BCm
[Bagdasarov et
al,
83] (n=indice
Figure I-1
Cellule unité du LNA
Al
),
19
O
(La
11
g
M
x
Nd
1-x
structure de typemagnétoplumbite.
Les trois axescristallographiques
a, b et c sontégalement
représentés.
Onpeut
également
définir l’axe a*perpendiculairement
auplan
défini par a et c.12
excitation
longitudinale
par un laser à argon, l’effet laser estplus
intense dans la direction de l’axec
[Vivien
etal,
84].
Leslongs
barreauxdisponibles
sont taillés selon l’axe a, latechnologie
actuelle(méthode
deCzochralski)
nepermettant
pas d’obtenir delong
barreaux taillés suivant l’axe c avec unequalité optique
suffisante.Aussi,
apriori,
ne réunissons-nous pas les conditionsoptimales
pouravoir un effet laser le
plus
intensepossible.
Une autre
particularité
du LNA est sa conductivitéthermique qui
est deux à trois foisplus
faible que celle duYAG,
et de surcroîtanisotrope
(
2
).
Ainsi,
comme environ7%
(cf § I-3-1-2)
dela
puissance
électrique
fournie auxlampes
(P
elec
~
2kW)
estdissipée
sous forme de chaleur dansle
barreau,
il se crée ungradient
radial detempérature
qui
induit à son tour ungradient
radial d’indice. Le barreau secomporte
alors comme une sorte de lentilleépaisse
dont la distance focalevarirait avec la
puissance
d’excitation deslampes.
Ces effets de lentillethermique
sont évidemmentdéterminants pour le choix de la cavité laser
(cf. § I-3-1).
Il estpossible
de les réduire enajoutant
du chrome dans la matrice
précédente.
Eneffet,
la densitéoptique
du milieu devenant alorsimportante
(plusieurs
cm
-1
,
cf.§ I-4-1)
la chaleur estprincipalement
dissipée près
de la surface dubarreau,
cequi
diminue d’autant legradient
thermique
au centre du barreau où passe le faisceau laser.Mais,
si l’effet de lentillethermique
peut
êtrecompensé
par un choixjudicieux
des élémentsde la cavité
optique,
nous n’avons pas encore trouvé laparade
(pour
le pompage parlampes)
auxcontraintes
infligées
au matériau par effet de dilatation différentielle.Ainsi, plusieurs
barreaux sesont clivés de
façon
tout à faitanalogue
selon unplan perpendiculaire
à l’axe c : sur uneprofondeur
de deux à trois millimètres à
partir
de la surface et sur unegrande
partie
de lalongueur
du barreau.On
peut
penser que cesclivages
sont initiés à la surface du barreau par desmicrocraquelures
résultant du
carrotage
de la boule de Czochralski. Nous avons voulu faire traiter un de nosbarreaux suivant la
procédure
utilisée pour le YAG[Leroux, 91],
maisl’attaque chimique
futinopérante
(ce
traitement avait pour but d’éliminer la couchesuperficielle
du barreau où se trouveces
microcraquelures).
Lapuissance
laser est ainsi limitée par le seuil derupture
du barreauqui
interdit d’utiliser toute lapuissance
disponible
deslampes
d’excitation.I-2)
Cavité laser et zones de stabilitéUn formalisme a été
développé
au laboratoire[Metcalf et
al,
87]
pour calculer le modegaussien
TEM
00
d’une cavité contenant un élémentcylindrique
qui
présente
ungradient
radial d’indicelinéaire
(dn dr
= rcste).
C’estprécisément
le cas pour un barreau laserpompé
transversalementpar
lampes
si on suppose que l’échauffement du barreau est uniforme. Un programmenumérique,
basé sur ces
calculs,
permet
de simuler une cavité laser et d’en faire varier diversparamètres :
rayon de courbure des
miroirs,
distancesintracavité,
échauffement du barreau. Nous avons ainsila
possibilité
de savoir si telleconfiguration
de cavité est stable ou non et de connaître la forme du faisceau en toutpoint.
Il faut noter que ce formalisme décrit
uniquement
la stabilité d’un modeTEM
00
dans unecavité donnée. Il ne
prend
pas encompte
les autres modes transversauxpossibles,
nil’aspect
spectral
du laser(la
cavité forme un interféromètre deFabry-Perot),
ni le caractèreamplificateur
du barreau laser. Aussi ce modèle permetuniquement
d’affirmerqu’en
dehors des zones de stabilitéle laser ne fonctionne pas. Ce modèle ne
prend
pas nonplus
en compte le caractèreanisotrope
duLNA,
tant pour sa conductivitéthermique
que pour son indice de réfraction.L’échauffement du barreau est caractérisé par une
grandeur
sans dimensiono
.
P
/P
a
P
a
est lapuissance
absorbée etdissipée
dans le barreau sous forme d’un flux de chaleur et est directement(
2
)
03BAa =60mW K
-1
cm
-1
;
03BA
13
reliée à la
puissance
électrique
fournie auxlampes.
P
0
est unparamètre
qui
dépend
descarac-téristiques physiques
etgéométriques
du matériau. Il donne l’ordre degrandeur
de lapuissance
thermique
qu’il
fautdissiper
dans le barreau pourqu’apparaisse
lephénomène
de focalethermique.
Seul l’ordre degrandeur
de la variation de l’indice avec latempérature
(dn dT)
est connu pour le LNA(
1
),
de même que lerapport
entre lapuissance électrique
fournie auxlampes
et lapuissance
ab-sorbée effectivementdissipée
sous forme de chaleur.Néanmoins,
pour unepuissance
électrique
de
2,2kW
(équivalent
à un courant dans leslampes
I =10A),
cequi correspond
à une valeurexpérimentale typique,
lerapport
P
a
/P
o
peut
être estimé à environ0,5
(cf.
§
I-3-1).
Après
avoir défini la notion de zone de stabilité pour une cavitélaser,
nous exposerons lesprévisions
du modèle pour des valeurs deparamètre correspondant
aux conditionsexpérimentales
du§
I-3.I-2-1)
Présentation d’une zone de stabilitéSuivant les valeurs des
paramètres
caractéristiques
(longueur,
élémentsoptiques,
etc...),
unecavité laser
peut
être stable ou instable. Il est commode dereprésenter
la stabilité d’une cavitédans un
diagramme
où l’on fait varier en abscisse et en ordonnée deuxparamètres
de la cavité.Nous pouvons alors délimiter dans ce
diagramme
les endroits où la cavité est stable. C’est ce que nousappellerons
zone de stabilité. Parexemple,
dans lafigure
I-3a sontprésentées
deux zones destabilité pour une cavité
composée
de deux miroirsplans
et d’un barreau à facesplanes.
Les deuxparamètres
variables sont l’échauffementP
a
/P
o
en abscisse et lalongueur
d’un bras de la cavitéen ordonnée. Leur gamme de variation est
compatible
avec nos donnéesexpérimentales.
Le modegaussien
de lacavité,
si elle eststable, présente
un "waist" surchaque miroir,
ces derniers étantplans.
Sur lafigure
I-3a nous observons deux zones de stabilité(A
etB).
A faible échauffement(zone
A,
P
a
/P
o
<0,1),
la cavité eststable,
l’effet de lentillethermique
estpetit.
A fort échauffement(zone
C,
P
a
/P
o
~
1),
la cavité devient instable : la lentillethermique
esttrop
importante
etvoudrait
imposer
un "waist" à l’intérieur de la cavité(de
fait,
même pourP
a
/P
o
~
1,
la cavitéest stable pour une
longueur
suffisammentcourte).
Les zones instables D etE,
qui
partagent
lazone de stabilité en
deux,
peuvent
s’expliquer
par des considérationsgéométriques
exposées
dansl’appendice
B.D’autres zones stables existent pour des valeurs d’échauffement
plus
grandes
(P
a
/P
o
~
10, ~
40,
...)
qui correspondent
à des modesprésentant
des "waists" à l’intérieur du barreau(respective-ment un et deux dans les deux cas
évoqués).
I-2-2)
Influence du rayon de courbure des faces du barreauReprenons
laconfiguration
précédente
en donnant cette fois un rayon de courbure aux faces dubarreau
(r
c
=45,5cm
commepour le barreau
C).
Nous obtenons ainsi(figure I-3b)
deux zones destabilité
identiques
à celles du barreau à facesplanes,
mais décalées d’une valeur de l’échauffementP
a
/P
o
~ 0,2 (P
a
/P
o
varie de 0 à 1 sur nosdessins).
Eneffet,
pour une valeur d’échauffementtrop
faible,
la lentillethermique
du barreau est insuffisante pour compenser ladivergence
due auxfaces concaves. Le barreau est alors
globalement équivalent
à une lentilledivergente,
cequi
rendinstable la
cavité, quelle
que soit lalongueur
de ses bras.Ainsi,
en allant à l’encontre de la lentillethermique,
les faces concaves du barreau décalent en bloc les zones de stabilité de la cavité vers des échauffementsplus
grands.
Despuissances
d’excitations de
plus
forte valeur sont alorsdisponibles
pour l’effetlaser,
cequi
n’estplus
le caspour des
puissances
d’excitations trop faibles. Dans ce dernier cas, même si legain
estsupérieur
(
1
)
dn dT
=9,86.10
-6
K
-1
pour
le YAG et13
Figure I-3
Zones de stabilité d’une cavité laser formée de deux miroirs
plans
et d’un barreau soumis à un échauffementP
a
/P
o
(en abscisse).
Enordonnée,
longueur
L d’un des bras de lacavité,
l’autre bras ayant une valeur fixe ~=12cm(cf. schéma).
En a : barreau à faces14
aux pertes, l’effet laser n’aura pas lieu : nous sommes en
présence
d’un seuil de stabilité. Ce seuilde stabilité sera d’autant
plus
élevé que le rayon de courbure des faces du barreau serapetit.
Pour décaler les zones de stabilité vers des
puissances
d’excitationplus
élevée,
on peutégale-ment
remplacer
les miroirsplans
par des miroirs convexes.I-2-3)
Influence du rayon de courbure d’un miroirPour diminuer le seuil de stabilité minimal
imposé
par la concavité des faces ducristal,
on peututiliser un miroir concave
(cf. figure
I-4).
Plus la courbure du miroir estgrande,
plus
il compense ladivergence
des faces dubarreau,
cequi
diminue le seuil de stabilité(en
terme d’échauffement :courbe
(AB)
de lafigure
I-4).
La cavitépeut
même redevenir stable à échauffement nul(BC).
Lafigure
I-5présente
les résultats similaires à lafigure
I-3(paramètres :
échauffement etlongueur
d’un bras de lacavité)
pour différents rayons de courbure du miroir. On voit ainsil’évolution des zones de stabilité : elles sont essentiellement déformées et
déplacées
vers deséchauf-fements
plus
faibles. Deplus apparaît
une troisième zone dont l’existences’explique
par desconsidérations
géométriques (Appendice B).
Donc,
il sera à peuprès
toujours
possible
suivant lesimpératifs
d’échauffement etd’encombrement,
de choisir lesparamètres
pour que lepoint
de fonctionnement désiré du lasercorresponde
à une cavité stable.I-2-4)
Forme du mode laser intracavitéNous
présentons
la formegénérale
du mode laser intracavité pour les deux zones de stabilitéd’une cavité contenant un barreau avec des faces concaves
(r
c
=45,5cm)
et un miroir concaveégalement (r
c
=50cm).
Dans tous les cas, le miroir degauche
étantplan,
ilimpose
un "waist"sur sa surface. Dans la
première
zone de stabilité(cf. figure I-6a),
le mode laser neprésente
pasd’autres
"waists",
ladivergence
due aux faces du barreau étantjuste compensée
par la courburedu miroir. Par contre, dans la deuxième zone de
stabilité,
la lentillethermique
estplus
forte quela
divergence
des faces du barreau etimpose
ainsi un "waist" dans la cavité(cf. figure I-6b).
Ainsi,
dans lapremière
version du laser[Aminoff
etal,
89],
voulant utiliser un filtre deLyot
à incidence de Brewster dans la
cavité,
nous avions choisi de nousplacer
dans la deuxième zonede stabilité et de mettre le filtre à l’endroit du
"waist",
pourqu’il
travaille dans les meilleures conditionspossibles.
En utilisant deux miroirs concaves, nous pouvonsimposer
deux "waists"dans la cavité si nécessaire.
Lorsque
l’on serapproche
du bord de la zone destabilité,
la taille du modediverge
pourdevenir infinie à la limite de la zone. Il faut ainsi éviter de se
placer
en limite de zone de stabilitéà cause des instabilités de modes très
importantes
pouvant
survenir en cas delégère
fluctuation del’un des
paramètres
de la cavité.I-3)
Performances du laser LNAPour
coupler
le barreau de LNA aux deuxlampes
excitatrices,
nous utilisons une tête lasercommerciale
(YAG
910 deMicrocontrole).
Le barreau et les deuxlampes
sontplacés
dans uneenceinte diffusante réalisant une
répartition
laplus
homogène
possible
de l’éclairement deslampes
sur le barreau(cf. figure I-2).
Barreau etlampes
sont refroidis par un circuit fermé d’eaupermutée.
Les
lampes
sontremplies
dekrypton
sous fortepression
et sontfabriquées
par Heraeus(n°4718).
Les résultats de cettepartie
ont été obtenus avec deux barreaux carrotés dans une même bouleréalisée par Union Carbide. Ils font 105mm de
longueur
et 5mm de diamètre et sont taillés selon l’axe a. Pour compenserpartiellement
l’effet de lentillethermique
(cf
§ I-1),
nous avons faitpolir
14
Figure
1-4Zones de stabilité d’une cavité laser comprenant un miroir
plan ;
un barreau à faces concaves(r
c
=45,5cm)
soumis à un échauffementP
a
/P
o
(en abscisse),
et d’un miroirconcave de rayon de courbure
R
c
variable(en ordonnée).
Les deux bras de la cavité ontFigure
I-5Zones de stabilité d’une cavité laser dans les mêmes conditions que la
figure
I-3b. Lecalcul est mené pour diverses valeurs du rayon de courbure
R
c
du deuxième miroir(cf.
14
Figure
I-6Mode laser d’une cavité comprenant un miroir
plan,
un barreau à faces concaves(r
c
=
45,5cm)
et un miroir concave(R
c
=50cm).
~=12cm. En a : cavité "courte"(L=12cm),
première
zone de stabilité. En b : cavité"longue"
(L=50cm),
deuxième zone de stabilitéFigure
1-2Schéma de la tête laser : le barreau laser A et les deux
lampes
B sontplacés
dans uneenceinte diffusante C servant à
coupler
le barreau auxlampes.
Ces éléments sont refroidis15
et C
respectivement).
Ces faces ont ensuite été traitées antireflet. Le barreau B s’étant cassé à unepuissance électrique
de2,5kW
(I=11A),
nous avons restreint le domaine d’utilisation du barreauC à
2,2kW électrique
(I=10A).
I-3-1)
Echauffement du barreau et focale thermiqueNotre but est de déterminer l’ordre de
grandeur
de l’échauffement du barreau. Pourcela,
nous avons mesuré la distance de focalisation d’un faisceau lumineux par le barreau et calculé l’échauffement
correspondant
en tenantcompte
des faces concaves du barreau(cf.
Appendice
A).
Le
gradient
detempérature
entre le coeur du barreau et sapériphérie
en est alors déduit.I-3-1-1)
Mesure de la distance de focalisation du barreauLe barreau est
placé
dans la tête laser et soumis à un certain échauffement par leslampes
d’excitation. Un faisceau issu d’un laser
(He 2014
Ne)
étendu et collimaté par untélescope,
traversele barreau et vient converger à une distance d de la face de sortie du barreau
(cf.
figure
I-17).
L’anisotropie
du milieuimpose
en fait deux distances de focalisation d’ et d". Le barreau étantorienté avec l’axe c
vertical,
le faisceau converge horizontalement et verticalement à des endroits différents.Or,
le modèle utilisé pour calculer l’échauffement suppose un milieuisotrope.
Deplus,
seul l’ordre de
grandeur
de la variation de l’indice du milieu avec latempérature
est connu ; enparticulier,
la différence entre axe ordinaire et axe extraordinaire(d dT(n
o
-n
e
))
n’est pas déterminée.Enfin,
la localisation dupoint
de focalisationpeut
être entachée d’une certaine erreur étant faite"à l’oeil". Pour toutes ces
raisons,
nous avons choisi de définir la distance de focalisation commeétant la moyenne
arithmétique
des deux distances d’ et d". L’erreur relative sur dpeut
être estiméeà environ
10%.
Les mesures ont été faites pour les deux barreaux de LNA
(B
etC)
et pourplusieurs
puis-sances d’excitation
(cf. figure
I-18).
Commeprévu,
l’effet de lentillethermique
augmentant
avecl’échauffement,
la distance de focalisation des deux barreaux diminue pour despuissances
d’excitation croissantes. A faibleéchauffement,
le faisceau estdivergent :
l’effet de lentillether-mique
esttrop
faible pour compenser ladivergence
des faces des barreaux. Cettedivergence
étantplus
forte pour le barreauC
(r
c
=45,5cm)
que pour le barreau B(r
c
=60cm),
la distance defocalisation pour C est
plus grande
que pour B.I-3-1-2)
Evaluation de l’échauffementLe calcul de la distance de focalisation pour un barreau
présentant
ungradient
detempérature
radial linéaire et deux faces courbes est
présenté
dansl’Appendice
A. Dans les conditions décritesci-dessus,
le résultat se met sous la forme :avec
où n est l’indice du
matériau,
~ lalongueur
dubarreau,
rc le rayon de courbure des faces du barreau(r
c
Figure
I-17Schéma de
principe
de la mesure de la distance de focalisationthermique
d d’un barreau15
Figure
1-18Distance de focalisation
thermique
d(cm)
pour diverses valeurs de lapuissance
d’excitation