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La ténosynovite de De quervain

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La ténosynovite de De quervain

De Quervain’s tenosynovitis

Salma Ksir, Nessrine Akasbi, Taoufik Harzy

Service de Rhumatologie, CHU Hassan II, Fès - Maroc.

Résumé

La ténosynovite de De Quervain résulte d’une inadéquation entre les tendons du long abducteur et du court extenseur du pouce et le tunnel ostéofibreux dans le premier compartiment dorsal du poignet. Elle se caractérise par une douleur sur le versant radial du poignet, accentuée par les mouvements du pouce lors de l’inclinaison ulnaire. Le diagnostic est clinique. L’échographie confirme le diagnostic clinique en cas de doute et à précise les variantes anatomiques. Elle guide les infiltrations de corticoïdes et permet le suivi lésionnel. Le traitement est avant tout conservateur consistant à une immobilisation et un traitement symptomatique. Les infiltrations de corticoïdes sont indiquées en cas d’échec ou composante inflammatoire majeure. L’indication chirurgicale est considérée lorsque les douleurs sont persistantes malgré un traitement médical bien conduit.

Mots clés :

Ténosynovite de De Quervain; Court extenseur du pouce; Long abducteur du pouce;

infiltrations.

Abstract

De Quervain’s tenosynovitis is an inadequacy between the abductor pollicis longus and extensor pollicis brevis tendons and the osteo-fibrous tunnel in the first extensor compartment of the wrist. The main clinical feature is pain around the radial styloid process, exacerbed by movements of the thumb and by passive ulnar deviation of the wrist with the thumb flexed maximally.

The diagnosis is clinical. ultrasound aid to to confirm the suspected diagnosis , the presence of anatomic variants, provide guidance at the time of steroid injection and supply the follow-up of lesions. The treatment is essentially conservative and combined immobilization to symptomatic drugs. Corticoids infilrations are indicated in case of persistant pain or important inflammation.

The surgical approach is considered with the recurrence of the painful symptoms in spite of a welldone medical management.

Key words :

De quervain’s tenosynovitis;

abductor pollicis longus; Extensor pollicis brevis;

infiltrations.

Rev Mar Rhum 2019; 50:3-9 DOI: 10.24398/A.364.2020;

La ténosynovite de De Quervain (De Quervain’s Disease, DQD) est la plus fréquente des ténosynovites du poignet.

La ténosynovite est l’inflammation du tendon et de sa gaine synoviale. Cette affection a été rapportée pour la première fois par Tillaux en 1892 [1]. Elle a été ensuite décrite par Fritz de Quervain en 1985 [2]. La DQD est une ténosynovite constrictive du 1er compartiment dorsal des extenseurs par inadéquation de rapport entre le contenant, la gaine fibreuse, et son contenu, les tendons du long abducteur du

pouce (LAP) et du court extenseur du pouce (CEP). Il s’agit d’une tendinite auto-entretenue à étiologie mal définie. Le frottement répétitif des tendons entraine progressivement un épaississement de la gaine. La coulisse fibreuse devient de plus en plus étroite et les structures tendineuses s’usent davantage. Le but de ce travail est de mettre le point autant sur le plan diagnostique que thérapeutique de cette affection qui reste un motif fréquent de consultation en rhumatologie.

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RAPPEL ANATOMIQUE

Le poignet comporte six compartiments dorsaux [3]. Chaque compartiment contient un ou plusieurs tendons extenseurs entourés par une gaine synoviale. Le rétinaculum des extenseurs est cette structure qui forme la partie fibreuse ou ligamentaire de ces gaines synoviales. Le 1er compartiment est commun aux tendons LAP et CEP (Figure 1). Chaque tendon est entouré d’une gaine synoviale propre. Ces deux gaines sont communicantes dans 81% des cas [4].

Le tendon LAP contribue au mouvement d’abduction, d’opposition et d’extension de l’articulation carpométacarpienne. Il est également considéré comme un stabilisateur de l’articulation trapézométacarpienne.

Le tendon CEP contribue à réaliser l’extension de l’articulation carpométacarpienne et des articulations métacarpophalangienne et interphalangienne du pouce par son attachement sur l’appareil extenseur du pouce [5].

Les muscles LAP et CEP sont innervés par la branche interosseuse postérieure du nerf radial qui prend son origine dans les racines C6, C7 et C8.

EPIDÉMIOLOGIE

La ténosynovite de De Quervain est la plus fréquente des ténosynovites qui affectent les gaines dorsales des tendons du poignet. Elle touche les deux sexes entre 40 et 50 ans avec une prédominance féminine. Sa prévalence est de 1.3% chez les femmes et 0.5% chez les hommes [6].

Le statut hormonal semble incriminé puisqu’elle touche particulièrement les femmes ménopausées [7], enceintes surtout au dernier trimestre, et en post-partum [8]. Bien que son étiologie reste mal élucidée, la survenue de cette affection est associée à une activité manuelle répétitive responsable de microtraumatismes répétés [2]. Les personnes qui effectuent des mouvements du poignet tout en maintenant une prise de pince digitale avec les doigts ou qui travaillent souvent en flexion du poignet avec abduction du pouce sont plus susceptibles d’être affectés. Les résultats des études épidémiologiques ont révélé que l’exposition à une répétitivité élevée donne un excès de risque de 3,3 fois, cet excès est de 6,1 pour l’exposition à une force élevée.

Si l’exposition combine répétitivité élevée et force élevée, l’excès de risque s’élève à 29 fois [9]. Plusieurs professions sont à risque : ménagères, couturières, musiciens, kinésithérapeutes, etc. Quelques sports sont également concernés : volley Ball, golf, sport de raquette, canoë-

kayak, etc. Par contre, il n’y a pas de lien apparent entre la dominance de la main et la survenue de la pathologie [10].

PATHOGÉNIE

Il existe deux types de ténosynovites des tendons dorsaux du poignet : les ténosynovites avec épanchement (infection, polyarthrite rhumatoïde) et les ténosynovites sténosantes sèches. La DQD est la plus fréquente des ténosynovites sténosantes. L’atteinte est le plus souvent unilatérale. Elle représente un processus inflammatoire qui affecte la gaine synoviale des tendons LAP et CEP. Une sollicitation prolongée et excessive du pouce et du poignet entraine un excès de friction entre les structures tendineuses rigides et la gaine synoviale. Une inflammation locale s’installe et les feuillets synoviaux s’épaississent témoignant de la chronicité de la tendinite. Cet épaississement est responsable d’une sténose qui s’intensifie à mesure que l’inflammation perdure. Macroscopiquement, deux données histologiques s’associent : un épaississement avec une sténose de l’étui fibreux au point où les tendons passent sur la styloïde radiale dans le tunnel ostéo-fibreux. Ils coulissent alors difficilement dans leur gaine. Et une hypertrophie du ligament annulaire dorsal du carpe au niveau de la styloïde radiale [11].

DIAGNOSTIC POSITIF

Diagnostic clinique Signes cliniques

Le patient consulte principalement pour la douleur du versant radial du poignet. Cette douleur s’installe progressivement ou soudainement et peut irradier vers le pouce ou la région latérale de l’avant-bras. Elle s’aggrave à l’effort lors de la mobilisation du pouce et peut s’accompagner d’une Figure 1 : Inflammation des tendons du premier compartiment dorsal du poignet.

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sensation de faiblesse distale lors de la préhension. A un stade plus avancée, la douleur devient vive, permanente et parfois invalidante. Une dysesthésie et une hypoesthésie de la face dorsale du pouce peuvent se surajouter en cas d’atteinte par contiguïté de la branche sensitive du nerf radial passant à ce niveau (syndrome de wartenberg) [12].

Signes physiques

L’intérêt de l’examen clinique est de diagnostiquer une DQD et éliminer les autres diagnostiques différentiels.

L’inspection permet d’objectiver une déviation radiale antalgique de la main, une tuméfaction de la tabatière anatomique, ou des signes locaux d’inflammation.

La douleur est reproduite par la palpation des tendons du 1er compartiment en regard de la styloïde radiale.

Cette douleur augmente lors de la mobilisation du pouce et de l’inclinaison ulnaire du poignet. Les manoeuvres de Finkelstein et Brunelli qui mettent sous tension les tendons du premier compartiment dorsal sont positives et reproduisent la douleur avec une spécificité meilleure pour le test de Brunelli (Figure 2). En effet, avec le test de Finkelstein, on provoque un frottement des tendons du 1er compartiment contre le radius tandis que l’inflammation et le conflit se produisent primitivement entre les tendons et la poulie. Le test de Brunelli provoque la friction des tendons contre la poulie et il est donc pathognomonique [13,14].

Examens paracliniques

Le diagnostic de la DQD est avant tout clinique. Dans les formes typiques aucun examen complémentaire n’est indispensable. Dans les cas douteux, Les examens complémentaires, en particulier l’échographie, permettent de compléter la démarche diagnostique, de détecter

L’échographie

L’échographie objective un épaississement hypoéchogène de la gaine synoviale entourant les tendons des muscles LAP et CEP ou seulement un seul de ces deux tendons.

En mode doppler couleur, il existe fréquemment une hyperhémie péritendineuse et/ou intratendineuse (Figure 3). Un épanchement liquidien peut être présent dans la gaine synoviale (Figure 4), mieux visible en dessous du rétinaculum des extenseurs. Plus tardivement, les tendons des muscles LAP et CEP apparaissent hétérogènes et/ou augmentés de volume par comparaison au côté opposé et il peut être difficile de les discerner.

De plus de son intérêt diagnostic, l’échographie peut être utile pour guider une infiltration locale de corticoïdes surtout en cas de septum fibreux.

Les autres examens complémentaires

L’intérêt diagnostique des autres bilans radiologiques Figure 2 : Tests de provocation utilisés lors de la ténosynovite

de De Quervain [15] (Iconographie du service de rhumatologie du CHU hassan II-Fès).

Figure 3 : Coupe transversale en mode Doppler puissance.

Ténosynovite du court extenseur du pouce avec hyperhémie au doppler (Iconographie du service de rhumatologie du CHU HASSAN II fès).

Figure 4 : Coupe longitudinale du premier compartiment dorsal du poignet un Epanchement échogène de la gaine du court extenseur et du long abducteur du pouce avec hyperhémie au doppler couleur ( Iconographie du service de rhumatologie du CHU HASSAN II fès).

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habituellement normale, parfois on observe une érosion osseuse sur le versant radiale de la corticale du radius.

La TDM, quand les coupes sont fines, permet d’étudier la morphologie des tendons, des gaines synoviales et des parties molles environnantes de façon comparative et bilatérale. L’IRM peut objectiver un rehaussement de la gaine synoviale et des tissus sous-cutanés après injection intraveineuse de gadolinium [17].

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Quoi que le diagnostic de la DQD reste clinique et confirmé à l’échographie en cas de doute, nous distinguons brièvement:

certains diagnostics différentiels qui peuvent aussi coexister avec la DQD :

La styloïdite radiale (tendinite d’insertion du long supinateur)

La douleur siège au niveau de la styloïde radiale lorsqu’une pression locale est exercée et elle se manifeste au moment de la flexion contrariée du coude.

La rhizarthrose

Il s’agit de l’arthrose de l’articulation trapézo-métacarpienne.

Elle touche principalement la femme ménauposée et de façon bilatérale [18]. La douleur est présente à l’utilisation de la pince pollici-digitale. La déformation et la subluxation du pouce s’installent progressivement. Le Diagnostic est clinique et radiographique.

Le syndrome de WARTENBERG

Il s’agit de d’un syndrome de compression de la branche sensitive du nerf radial (BSR) au poignet. Il associe des douleurs du bord radial de la main, des troubles de la sensibilité dans le territoire sensitif du radial, un “pseudo- Tinel” au point d’émergence du nerf. Les douleurs sont aggravées par l’hyperextension, la pronation et la déviation cubitale du poignet. Le test de Finkelstein qui peut se révéler positif prête à confusion avec la ténosynovite De Quervain.

Par ailleurs ces deux affections peuvent être présentes simultanément et même plus, la ténosynovite sténosante peut provoquer une irritation de la branche sensitive du radial.

Cependant, il existe un vrai signe irritatif local: la percussion de la BSR provoque des paresthésies dans le territoire cutané correspondant [19].

Le syndrome de croisement

Il correspond à une inflammation qui se situe au croisement des tendons des muscles premier et deuxième radial du

deuxième compartiment des extenseurs avec les gaines des muscles LAP et CEP. Sa survenue est brutale au décours d’un effort sportif inhabituel ou répétitif sollicitant les tendons à la face d’extension du poignet (tennis, golf, etc.) Son diagnostic est clinique. La palpation met en évidence un point douloureux électif situé à la face postéro externe de l’avant-bras à environ 4 cm en amont de la styloïde radiale et à hauteur du croisement entre le long abducteur et les extenseurs radiaux du carpe, accompagné d’un œdème et d’une sensation de crépitation. Un œdème péritendineux peut s’objectiver en échographie si réalisée [15].

TRAITEMENT

Buts

La ténosynovite de De Quervain peut guérir spontanément au bout de quelques semaines. Or, pour éviter le passage à la chronicité, un traitement s’avère nécessaire dans le but d’assurer la guérison et l’indolence et par conséquent rétablir une fonction normale du poignet.

Moyens thérapeutiques

Le traitement de la DQD est toujours médical au début associant une prescription médicale à des mesures non pharmacologiques.

Traitement médical

a) Mesures non pharmacologiques

Le repos avec immobilisation par attelle et arrêt de toute activité manuelle censée être nocive sont recommandés pendant au moins 2 à 4 semaines jusqu’à 3 mois [16].

Pour l’attelle de repos, il faut, que la position du poignet et du pouce, à l’intérieur de l’orthèse, permette d’aligner le contenant avec le contenu, ceci, aussi bien dans le plan frontal que dans le plan sagittal. Il est nécessaire également de bloquer le pouce jusqu’à la première phalange pour ne pas permettre à l’extenseur ulnaire du pouce de coulisser et de créer des frottements. C’est ainsi que l’orthèse que l’on doit être fabriquée sur mesure. L’orthèse doit placer le poignet non pas en extension mais en très légère flexion de 0° à 10°, avec une inclinaison ulnaire d’environ 20° [20].

Les compresses chaudes, les applications de glace, l’utilisation alternée de chaud et de froid peuvent soulager le patient. Les traitements physiques connaissent des résultats variables. La rééducation a une place dans le traitement de la DQD aux différents stades du traitement. Les méthodes actuellement proposées sont plutôt des techniques de physiothérapie

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à visée de réduction de l’inflammation péri tendineuse et des symptômes douloureux. Les ultrasons sont utiles pour aider la résorption de l’œdème. Les ondes courtes pulsées atténuent les phénomènes inflammatoires. Les ionisations peuvent aider à réduire les réactions douloureuses [16].

b) Traitement pharmacologique - Les antalgiques paliers I ou II

L’objectif est d’atténuer la douleur. Pas de données de littérature à ce propos.

- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Les AINS dans le traitement de la DQD peuvent être administrés par voie locale ou orale. L’efficacité de ces traitements reste difficile à apprécier puisqu’ils sont généralement associés aux autres moyens non pharmacologiques. Les AINS topiques peuvent améliorer les symptômes. Les AINS par voie générale, quoi qu’ils n’apportent d’amélioration que dans peu de cas, reste largement utilisés à la phase aigüe [21].

Une étude [22] a évaluée La combinaison des AINS et de l’orthèse avec une amélioration de 88% chez les patients aux symptômes minimes et seulement 32% chez ceux ayant des symptômes modérés à sévères. Une autre étude [23] montre, quant à elle, une meilleure amélioration lors d’administration d’AINS seuls plutôt que d’AINS associés à l’immobilisation.

- Les infiltrations de corticoïdes

En 2003, Ritchie et al. ont sélectionné sept études parmi 35 de la littérature évaluant les différents traitements de la ténosynovite de De Quervain [24]. Le taux de guérison était de 83 % après infiltration seule, 14 % avec attelle seule, 0 % avec repos seul ou AINS seuls. La meilleure thérapeutique semble donc être les infiltrations. L’infiltration peut être reprise au maximum trois fois, tout en respectant un délai minimum d’une semaine entre chaque infiltration. L’utilisation d’une attelle de posture pendant 3 semaines après infiltration peut dans certains cas apporter un bénéfice, bien qu’à ce sujet les résultats semblent être plus mitigés [22, 25-7].

La technique d’infiltration [28]

Le patient est assis ou en décubitus dorsal, la main et le poignet de profil, la partie cubitale sur la table. Le point de ponction se situe à la partie proximale de la tabatière anatomique. Après désinfection soigneuse et une courte anesthésie, le geste consiste à remonter tangentiellement à la peau vers l’avant-bras entre les deux tendons dans la

gaine, sur environ deux centimètres. Ensuite, la bonne place de l’aiguille est assurée lorsque l’anesthésique injecté n’a pas tendance à « gonfler » les parties molles. Cette injection ne doit pas rencontrer de résistance (qui signalerait le positionnement de l’aiguille dans un tendon). L’infiltration consiste en l’injection de 1 à 1,5 mL de produit cortisoné immédiat retard. L’échographie est d’une aide précieuse au guidage de l’infiltration (Figure 5). En cas de cloison du compartiment fibreux, elle permet de choisir le compartiment pathologique (le compartiment le seul long extenseur du pouce peut être le seul pathologique) et d’éviter certains échecs qui pourraient être expliqués par le positionnement de l’aiguille dans le compartiment sain [29].

Les infiltrations de corticostéroïdes ne sont pas dénuées de complications. En effet, elles peuvent entraîner, surtout si elles sont répétées, une atrophie de la couverture cutanée, des névrites des branches sensitives du nerf radial [30], des troubles de la pigmentation cutanée [31].

Traitement chirurgical

Lorsque le traitement médical ne suffit pas la chirurgie devient nécessaire. Son but est la libération des tendons court extenseur du pouce et long abducteur du pouce en sectionnant la poulie sténosante associée pour certains auteurs à une plastie d’agrandissement. Plusieurs méthodes ont été proposées: incision longitudinale, transversale, oblique, en S, endoscopique… Aucune n’a prouvé sa supériorité, et les résultats s’avèrent globalement bons (aux alentours de 90% de succès) [36]. Une immobilisation rigide pour 15 jours à trois semaines est mise en place poignet en rectitude pouce en abduction.

Figure 5 : Simulation de la technique d’infiltration des corticoïdes du 1er compartiment dorsal du poignet. (iconographie du service de rhumatologie CHU hassan II fès).

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Indications

Au stade précoce, l’attitude thérapeutique est conservatrice.

Nous associons un traitement pharmacologique (Antalgiques, AINS local et orale) à des mesures non pharmacologiques à savoir une attelle d’immobilisation adaptée pendant 1 à 3 mois, une physiothérapie et des mesures préventives avec réduction des sollicitations de la gestuelle . En cas d’échec, de récidive ou si le tableau inflammatoire est très manifeste, une infiltration de corticoïdes est envisagée. Si pas d’amélioration, une 2ème infiltration voire même une 3ème au maximum peut être réalisée, avec un intervalle minimum d’une semaine. L’attelle de repos est utilisée après l’infiltration pendant 3 semaines. La kinésithérapie offre un bon complément à l’infiltration. L’utilisation d’ultrasons (3MHz pulsés) a démontré son efficacité [32] [33], tout comme les massages en regard du premier compartiment [34, 35]. En cas de persistance des symptômes ou de récidive précoce, l’intervention chirurgicale est réalisée suivie de séances de rééducation et de physiothérapie pour une reprise progressive des gestes avec éducation du geste.

CONCLUSION

La ténosynovite de dequervain est la plus fréquente des ténosynovites du poignet. Son diagnostic est clinique.

L’échographie trouve sa place dans les doutes diagnostiques et pour évaluer les variantes anatomiques. Le traitement est d’abord médical associant une attelle d’immobilisation à un traitement pharmacologique à visée antalgique et antiinflammatoire. En cas de persistance des symptômes ou de récidive précoce, l’intervention chirurgicale est réalisée.

Le traitement médical ou chirurgical doit conduire à une disparition des phénomènes douloureux.

CONFLIT D’INTÉRÊT

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt.

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