Peter et Emmanuelle DeVonck, un couple de scientifiques, se voient confier par la Com- mission européenne une mission dont ils ignorent tout. Mais un commanditaire aussi important a de quoi attiser leur curiosité.
Lui, généticien, est envoyé à l’observatoire du Pic du Midi pour découvrir ce que cachent les travaux d’un scientifique pati- bulaire et de son équipe qui se sont accaparé le site. Elle, paléoanthropologue, se retrouve sur Fatu Hiva, une des îles de l’archipel des Marquises. Ces deux lieux, isolés et situés aux antipodes de la planète, sont cités dans une note retrouvée par les instances euro- péennes : des fonds de l’Union, détournés par un fonctionnaire, y serviraient à des tra- vaux de recherche et les deux scientifiques sont chargés d’en découvrir la finalité. Mais ce qu’ils prenaient pour une mission de rou- tine, et surtout sans risque, se transforme en véritable machination... et même en cauchemar.
Dans le futur que dépeint Maxime Chattam, bien proche à la lecture, la nature, malmenée par l’homme,
La théorie Gaïa
semble devoir reprendre ses droits à grand renfort de typhons, tsunamis et autres cataclysmes naturels. L’au- teur s’appuie pour cela sur la théorie Gaïa, la vraie, développée en 1974 par le chimiste britannique James Lovelock et la microbiologiste américaine Lynn Margulis : une Terre à l’image de celle des grecs anciens, ni bonne ni mauvaise mais qui se comporte comme un être vivant et se défend donc contre ses agresseurs, les hommes. Une biosphère qui s’autorégule pour, au final, maintenir la vie. Toute explosion démographique, toute extinction massive ne seraient donc que les résultats d’un élan de la vie pour subsister et se répandre. Dans son nouveau thriller sur fond de dérèglement clima- tique, Maxime Chattam va bien au-delà de l’hypothèse première et nous emmène dans les tréfonds de la géné- tique et du comportement humains. Car selon lui, c’est dans le génome de l’homme que se cachent les terribles causes de son extinction prochaine.G
La théorie Gaïa Maxime Chattam Albin Michel 978-2-2261-8643-0
• 22 €
BIOFUTUR 290 • JUILLET-AOÛT 2008 72
Quelques pages
Quel peut bien être le point commun entre l’antimatière et la mayonnaise ? « C’est bizarre », répondent les auteurs de ce livre.
Sous la direction d’Etienne Klein, physicien au CEA et docteur en philosophie des sciences, cinq scientifiques se sont penchés sur huit cas concrets de bizarrerie. Des séries mathématiques au phlogistique, en passant par le vide, qui, s’il « ne contient rien doit contenir quand même au moins…de l’espace vide », cet ouvrage interroge les rencontres de la science avec le bizarre. Une réflexion pleine d’humour, portée par des exemples bien documentés tant sur le plan his- torique que scientifique. G
Quand la science a dit…
c’est Bizarre !
Quand la science a dit… c’est Bizarre !
Gabriel Chardin, Gilles Dowek, Marc Lachièze-Rey, Hervé This et Georges Bram
Sous la direction d’Etienne Klein Editions Le Pommier
978-2-7465-0333-5
• 6 €
En 63 pages, ce petit livre lève les idées reçues sur les espèces introduites, souvent diabolisées à coup de voca- bulaire martial et xéno- phobe.
Après un point de séman- tique pour bien distinguer ce qu’on nomme espèces indigènes et introduites, transfert, acclimatation et naturalisation, l’auteur pose le débat de société qui fonde son ouvrage.
Des raisons historiques pour lesquelles les hommes ont été amenés à introduire volontairement des espèces, à la nécessité de ses invasions naturelles pour reconstruire les biodiversités à la suite de grands chan- gements climatiques, il propose un autre regard sur les « envahisseurs ».G
Faut-il avoir peur
des introductions d’espèces ?
Faut-il avoir peur des introductions d’espèces ? Christian Lévêque
Collection Les petites pommes du savoir Le Pommier
978-2-7465-0365-6
• 4.60 € 11-livre290 4/07/08 11:27 Page 72
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur biofutur.revuesonline.com
¢Quand la science a dit…
c’est Impossible ! Nayla Farouki (coord.) Le Pommier
978-2-7465-0332-8
• 6 €
Reçus également à la rédaction
¢• Appareils et méthodes en biochimie et biologie moléculaire
Bernard Hainque, Bruno Baudin et Philippe Lefebvre
Collection Médecine-Sciences Flammarion
978-2-2571-6545-9
• 75 €
¢• Travailler pour le développement durable Carine Guicheteau
Collection Guides j Jeunes Editions 978-2-7590-0407-2
• 15 €
BIOFUTUR 290 • JUILLET-AOÛT 200873 Deuxième réédition de ce titre paru en 2002, et qui fait
suite à L’homme neuronal, paru en 1998, cet ouvrage fait un nouveau point sur l’évolution des connaissances en sciences cognitives. Au cours des dernières décennies les sciences du cerveau ont accompli des progrès spec- taculaires, du séquençage du génome en 2002 à la connaissance du protéome qui se complète de jour en jour. Cependant, et malgré le développement simultané des sciences cognitives, ce savoir ne suffit pas à définir et comprendre ce que sont la pensée et la nature humaines.
Et notamment la capacité à reconnaître et dire le vrai.
Une physiologie de la vérité est-elle possible ? Après avoir présenté dans un premier chapitre les consti- tuants de base du cerveau et leur fonctionnement, Jean- Pierre Changeux, neurobiologiste, professeur honoraire au collège de France et à l’institut Pasteur et membre de l’Académie des sciences, entre dans le vif de sa réflexion.
Jeux cognitifs et sélection des connaissances, états de conscience, connaissance et vie sociale, ces trois cha- pitres s’attachent à comprendre comment se fait l’ac- cord entre les objets du monde extérieur et les objets de pensée. Les deux chapitres suivants s’intéressent res- pectivement aux liens entre gènes et fonctionnement du
L’homme de vérité
cerveau, et à l’épigenèse neuronale et l’évo- lution culturelle. L’auteur défend ici l’hypo- thèse que si les gènes créent « une sorte d’ ‘enveloppe génétique’ à l’intérieur de laquelle intervient le développement[…] du cerveau », la mise en place des réseaux neu- ronaux « échappe dans une certaine mesure au contrôle absolu des gènes ». La fin de l’ou- vrage ouvre sur la quête de vérité de la recherche scientifique et pose la question de l’humanisme de la science.
Schémas, diagrammes, et plus de 500 réfé- rences bibliographiques viennent docu- menter le propos, parfois un peu ardu à suivre. Cependant, la maîtrise de l’auteur sur son sujet est sensible et les concepts abor- dés ouvrent le débat sur la possibilité d’épui- ser le réel par l’explication scientifique. G
L’homme de vérité Jean-Pierre Changeux Odile Jacob 978-2-7381-1950-6
• 21 €
Longtemps dans l’ombre de Bacillus anthracis, car moins menaçant, Bacillus Cereusa pris de l’impor- tance ces dix dernières années. Jusqu’à prendre la tête du groupe Bacillus Cereus sensu lato. Il se voit aujourd’hui consacrer une monographie par Eric Dromigny, docteur vétérinaire et maître de conférence à l’Ecole nationale vétérinaire de Nantes.
Riche de plus de 500 références, et reprenant certains élé- ments du chapitre « Bacillus cereus» d’un précédent livre collectif (Dromigny, 1996), cet ouvrage fait la synthèse des connaissances actuelles sur le sujet. En six chapitres bien documentés, il traite de Bacillus cereusen tant que groupe, en mettant l’accent sur la bactérie éponyme.
Le premier chapitre fait le point sur la taxonomie du groupe. Les deux suivants développent la mor- phologie, et la physiologie de la bactérie Bacillus cereus. Les quatrième et cinquième chapitres s’at- tardent sur les pathologies humaines et animales, et leur épidémiologie, avec des exemples concrets dans la restauration, la cuisine domestique et la filière laitière notamment.
Enfin, le dernier chapitre de l’ouvrage s’intéresse à la réglementation et la prévention relatives à Bacillus Cereusainsi que sur les méthodes utili- sées pour sa détection et son identification.G
Bacillus Cereus Eric Dromigny
Editions Tec & Doc – Lavoisier 978-2-7430-1073-7 • 100 €
Bacillus Cereus
11-livre290 4/07/08 11:27 Page 73
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