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Itor
A l' é troit dan s
IIOSchal/ ssl/res, n os ceilltl/re s, n os v oitl/res, n os aut ocars, nous arrivon s ell class e.
Et c'est parti pOl/r un e journ ée coin cée
- dan s le s aUiludes cO'1Jorell es (assis, d ebout) ; - dan s les relation s adult es- enfants ;
- dan s le lang a ge (qu elle lan g ue allons-n o us parler
?) ;n os m ot s se ront-il s habit és par n o tre én er g ie
0 1/simple m ent les m o ts cada vres d'éc hange s f ort em ent n orm és
?Et
sice matin la class e allait re spirer
111/p eu, s'é tirer, cra ch er les halein es d e la nuit? M êm e dans cet es pa ce étroit qu 'es t la c la sse on p eut le fair e; le C OlpS, p etit
àp et it se ra co nsc i ent qu ' il es t é veillé.
Et
sion f ermait le /IIanl/ el sc olaire et qu ' on in C ORPOrait le s t e xt e s, les m éc anism e s hist oriql/ es et les rapports
social/x, on Il 'e nt endrait p e ut- ê tr e pll/s le garç on dl/
premier rang dire:
«l'y comprends rien; ça veut riendire ... »
Allez ! jouon s l'é v eil d e Croc Blan c
àla II/mière et
à
la chalel/r, la vent e d es es clm'es, l'ell g renage ... '
Et
sion apprenait
àre gard er son corps ...
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Q uand j'ai el/ enfin co mpri s co mm ent chaql/ e m embre, chaqu e partie vivant e en m oi était
d é p endant e d e chaqu e al/tre, j'ai sO l/dain miel/x compri s le langa ge , j'ai sO l/dain
SI/ql/ e la phras e était I/nil é m O l/vmlt e et pa s se l/l em ent grol/p e sujet
+ group e v erb e.
Et s i on t ra vaillait ense mble
às e dir e CO /llm ent , ell j O l/allt au x a ve u g les o u au tria li gie d es B ermudes,
0 11a p erçu
cequ 'o n f aisait et ce qu e les autres faisai ent.
Et si , I/Il e fois l'habitude prise , la cla sse d e venait
1/11corps
àallalys er, et l'éco le av ec ses contraillt es , et la famill e, et le monde du travail, alors on p o urrait
apprelldre
, ,. à s e dé f elldre e t apprelldre à elltre prelldre, a co nql/ enr ...
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Et si, en connaissant mieux cet habitat qu'est
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notre corps, on parvenait a nI/eux se nournr, se reposer, à mieux vivre et s'approprier le monde pour en jouir?
Puisqu'on nous a construit une école à l'image de la cité, pleine de bruits, de lieux
inhabitables, et peuplée de corps conditionnés, nous en lézarderons les murs.
Parce que c'est de ce corps impliqué dans la vie du groupe' classe que procèdent tous nos outils d'apprentissage = tâtonnemellt, raisonnement, coopération, esprit de lutte.
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Parce que la connaissance et la jouissance de cet outil seront un moyen de trouver les modes ,
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d'expression qui ne nous enfermeront pas dans les lieux aseptisés oû on les revendique
actuellement = c0'1JS à la mode, cOlïJS dans le stade, au ciné, au théâtre, machine passive à améliorer en vue d 'IIII rendement meilleur.
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-A faire tomber les barrières du toucher, du
parler, à laisser errer les regards sur nos corps désachélémisés, désupermarchéisés,
déculpabilisés, en 11/1 mot désaliénés, nous
gagnerions la liberté de multiplier les plaisirs possibles,
Alors, si je saute une souche de bois, si je
touche sans cogller, si je sens mon corps et celui des voisins avec ses IimÎles et ses possibles, me voilà homme ou fenllne social(e}, bien loin des hiérarchies sexistes, II/orales ou religieuses.
Et puis, parce que j'aurai pu dire en jouant: «TaiseZ-VOlis, c'est moi le chef», parce que j'aurai vidé ce qu'il y a de brouillon dans ma révolte et parce que les enfants auront fait le tri dans leur colère, je pourrai, ils pourront entrevoir quels sont les pouvoirs à prendre et à laisser.
Cet éditorial en forme de cri peut surprendre : il n'est que le point de départ d'une série d'articles, comptes rendus de travail, fiches technologiques, résumés de livres qui s'échelonneront cette année dans les numéros de L'Educateur à venir.
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Un dossier «éducation corporelle» est prêt; d'ores et déjà, la rencontre «expression dramatique» dont le reportage suit est en elle· même une étape dans la conquête par les enfants et les adolescents d'un langage où l'être tout entier s'exprime,
Le corps est devenu un sujet qui fait couler beaucoup d'encre; ce n'est pas pour sacrifier à une mode que nous nous en préoccupons: nous avons toujours pratiqué dans nos classes des formes diverses de travail corporel; simplement le temps est venu, plus que jamais, d'en parler.
Cet éditorial peut être l'occasion d'ouvrir le dialogue.
SECTEUR "EDUCA TlON CORPORELLE"
L'Educateur 2
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