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L INGÉNIERIE DE LA SURVIE

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Academic year: 2022

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Aqui Infos Ihedn 11 N°7 Juillet 2020

L’INGÉNIERIE DE LA SURVIE

L’annonce de la publication de cet article dans le bulletin du mois de juin a valeur d’introduction. Nous commencerons donc directement par le thème de sa dernière question :

Faut-il vraiment être cartésien aujourd’hui ?

Qui n’a jamais entendu « moi, je suis cartésien » pour justifier la qualité irréfutable d’un raisonnement ? « J’ai raison, puisque je suis cartésien », une maladie bien française ? Nous pouvons (devons !) être fiers de notre philosophe-mathématicien1, mais il n’est plus de notre époque. Dans le Discours de la Méthode, DESCARTES propose quatre préceptes pour guider sa pensée dont : « Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre. »2

Richard BELLMANN3 nous a appris que « la réunion de sous-systèmes optimisés ne constitue pas un système optimisé ». Autrement dit, quand nous aurons fini d’optimiser les parcelles de DESCARTES, l’ensemble de sera pas optimisé. Il faut donc commencer “par le haut” et descendre vers les éléments inférieurs.

Chaque sous-ensemble sera optimisé, mais pas autant que si chacun d’eux l’avait été individuellement, l’avantage est une meilleure performance de l’ensemble.

L’auteur laisse le soin à des spécialistes plus compétents d’argumenter pour ou contre ce qui vient d’être affirmé et demande le renfort du projet ARIANE pour progresser vers le concept de système.

La France avait réussi à se hisser au niveau des puissances spatiales avec le lanceur Diamant A. Amélioré, il devint Diamant B, puis Diamant B P44. L’ambition spatiale conduisit la France à étudier un lanceur plus lourd pour avoir la capacité de mettre sur orbite de transfert géostationnaire nos satellites que les Américains lançaient pour nous, moyennant finance et surtout restrictions sur le choix des positions. Ce nouveau lanceur, c’était le L3S (Lanceur de 3e génération de Substitution). Le coût du programme ne pouvant pas être supporté par la France seule, il a été fait appel à l’Europe. C’est ainsi que L3S est devenu

« ARIANE »5. Nous connaissons tous le succès des différentes versions de ce lanceur6.

Le lanceur ARIANE n’était pas le premier projet européen : il y avait eu auparavant le Lanceur EUROPA (versions I, II et III). EUROPA a commencé sa carrière sur la base de Woomera, en Australie pour la terminer au Centre Spatial Guyanais. À son actif : aucune réussite. L’ELA17, utilisé pour le lancement des trois premières versions D’ARIANE, est une modernisation des installations construites pour EUROPA II

1 René DESCARTES (1596 - 1650).

2 Les quatre préceptes du discours de la méthode sont donnés page 21.

3 Richard BELLMANN (1920 – 1984), mathématicien américain.

4 Les premiers lancements ont eu lieu à Hammaguir, les derniers à Kourou. Contrairement à Diamant B, la version B P4 utilise un deuxième étage à poudre, le P4, issu de la technologie militaire.

5 Les négociations ont été difficiles. Pour faire aboutir le projet, la France s’était engagée à supporter tous les dépassements de budgets !

6 Entendu à l’époque : « pourquoi faire ARIANE, les Américains ont la navette ! ».

7 ELA = Ensemble de lancement.

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qui a quitté Kourou lors de son unique tentative de vol, avant de rejoindre l’Océan8. EUROPA III a été abandonné.

EUROPA I était une fusée à trois étages : premier étage, le missile « Blue Streak » des Britanniques ; deuxième étage

« Coralie », français ; troisième étage « Astris », construit par les Allemands.

Un quatrième étage, français, a été ajouté pour EUROPA II. Chaque étage d'EUROPA existait antérieu- rement au projet européen. EUROPA était donc une réunion de sous-ensembles individuellement optimisés.

Dès sa naissance avec L3S, ARIANE est un projet de lanceur à plusieurs étages dont la mission est bien définie9. Sa conception est centralisée, un architecte industriel coordonne les sous-traitances et l’intégration des systèmes. C’est la démarche inverse de celle d’EUROPA.

Si, à ce stade, le lecteur est convaincu qu’il faut œuvrer « dans l’esprit du théorème de Bellmann », il doit aussi être conscient qu’un problème majeur subsiste quand il s’agit de sortir du domaine purement technique. Il est fréquent d’entendre que les dysfonctionnements dans la lutte contre la pandémie en France sont liés au fait que l’organisation politique y est trop centralisée, contrairement à l’Allemagne qui est une République fédérale. Pourtant, l’autonomie régionale est aussi plus forte en Espagne et en Italie que chez nous. La prise en charge des malades et la prévention sont loin de pouvoir y être citées en exemples. La question est : à quel niveau faut-il optimiser le fonctionnement d’une organisation administrative et politique ?

L’optimisation est l’action qui permet d’améliorer le rendement, l’efficacité10, d’une activité pour atteindre le niveau optimal souhaité. Ce niveau n’est jamais unique, comme les paramètres de contrainte, il résulte d’un choix politique. Le lecteur est invité à lire la « parabole de l’orchestre symphonique », page 22. Une optimisation purement numérique est bien une stupidité si elle fait perdre ce qui est la raison d’être d’une organisation : sa finalité.

Ne pas confondre système et système

Qu’est-ce qu’un système ? Après nous être posé cette question, la réaction normale est de consulter le dictionnaire pour trouver la réponse. Déception, aucune des définitions proposées n’est satisfaisante pour les besoins de notre raisonnement. Dans les dictionnaires encyclopédiques, la longueur des articles est impressionnante11, mais “système” n’y est qu’un mot au sein d’une expression. Dans les généralités, on retrouve la notion d’ensemble, de réunion d’éléments, il manque l’essentiel : les interactions, les

8 Problème d’électricité statique sur la coiffe ? Les ingénieurs ont énormément souffert avec le L3S et ARIANE pour maîtriser

« l’effet pogo » (vibrations dans la structure).

9 ARIANE ne met pas de satellites en orbite géostationnaire, elle « livre » un satellite sur une orbite de transfert, c’est ensuite le satellite qui rejoint sa position finale. Tous les échecs ne sont donc pas systématiquement imputables à un lanceur.

10 Voir également le mot efficience.

11 45 pages dans l’Encyclopédie de DIDEROT et D’ALEMBERT.

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relations – éventuellement en boucle – qui donnent une forme de vie. Le corps humain est une excellente illustration d’un système, chaque organe étant relié à tous les autres (système nerveux, action des hormones) ; avec le cerveau, nous disposons aussi d’un centre de traitement des informations et de pilotage. Est-ce pour cela qu’il faudra attendre un biologiste, Ludwig von BERTALANFFY (1901-1972), pour qu’une théorie générale du système soit proposée12 ?

« Un système est un ensemble d’éléments matériels, logiciels et humains, en interaction, organisés pour remplir une mission déterminée. Ce qui est extérieur au système est son environnement13 ». Il est possible d’être plus précis, en y définissant l’environnement spécifique, sélectionné en fonction de son influence sur le système ou de sa sujétion au système. Ce dernier comprend :

- L’environnement actif susceptible d’influencer le système.

- L’environnement passif pouvant être influencé par le système.

Même si l’homme y trouve sa place, un tel système est avant tout une conception « technique »14. Conçu pour assurer une ou plusieurs fonctions, il peut être qualifié de trivial. Les entrées étant connues, on sait ce qui en sort (sauf en cas de défaillances qu’il convient d’identifier).

Un système non trivial est plus complexe, plus naturel aussi, car « il n’a pas été conçu pour » : il existe.

Ses composants sont connus ou inconnus. Il y a des finalités, des relations internes et des relations avec l’environnement, mais certaines données échappent à la connaissance immédiate. Les sorties peuvent être inattendues, car il n’a pas une fonction permanente permettant de connaître les sorties en connaissant (partiellement !) les entrées. Il est toujours rassurant de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets ou que les effets sont proportionnels aux causes. Ce n’est plus vrai dans un système non trivial. Il y aurait des heures de discussions sur le sujet. Ici, un coup de pied dans la fourmilière suffit pour lancer le message : il faut penser autrement ! (Ce qui ne signifie pas gagner la maîtrise de tout).

Une description de « L’objet système » est proposée par Jean-Louis LE MOIGNE : - quelque chose (n’importe quoi, présumé identifiable),

- qui dans quelque chose (environnement), - pour quelque chose (finalité ou projet),

- fait quelque chose (activité = fonctionnement), - par quelque chose (structure = forme stable), - qui se transforme dans le temps (évolution).

La modélisation d’un système est une étape importante qui dépend de l’objectif de l’étude, chaque modélisation est le résultat d’une décision. Il n’y a jamais « un » modèle unique, mais « le » modèle qui correspond le mieux aux besoins.

12 Voir BERTALANFFY (von) Ludwig, théorie générale des systèmes, DUNOD, Paris, 1973 (la thèse est parue en 1968).

13 D’après la première édition de la terminologie de la sécurité des systèmes (01/02/1979), éditée par la 3SF (Société pour l’avancement de la Sécurité des Systèmes en France).

14 Avion, train, tunnel, bâtiment, le lecteur peut réfléchir à des exemples pour appliquer ces définitions.

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Le lecteur est maintenant armé pour passer à la pratique et imaginer son modèle en rapport avec la crise de la Covid-19 : système-hôpital, système de santé, système hospitalier, système de pilotage, etc.

Quelles limites, quelles fonctions, quelles organisations ? Quels flux, entrant, sortant ?

Un régiment est fait pour combattre, c’est sa finalité, sa fonction principale. Lorsque des régiments ont été dissouts après la chute du mur de Berlin, la réaction de nombreux maires et de la population a démontré qu’un régiment avait aussi des fonctions secondaires importantes : fonction économique locale, fonction de porteur d’image pour faire connaître la ville de garnison. Il avait aussi une fonction irremplaçable de cohésion sociale pour les jeunes appelés de diverses origines.

La cindynique et l’hyperespace du danger

L’auteur espère ne pas perdre trop de lecteurs en écrivant qu’un hyperespace est un espace euclidien à plus de trois dimensions... Rassurons-nous, il ne s’agit que d’une représentation très accessible pour mieux aborder l’étude globale du danger15.

Après chaque catastrophe les discussions vont bon train, pour expliquer et accuser : « c’est la faute de la direction qui ne pense qu’aux bénéfices, c’est la faute des opérateurs qui n’ont pas respecté les consignes, il faut changer la loi ». Il est clair que nous ne sommes pas dans un domaine strictement technique.

Il y a longtemps que l’auteur a ouvert un concours : le gagnant sera celui qui proposera un accident provoqué par l’insuffisance de formation du personnel. Naturellement, il ne s’agit pas d’appuyer la démonstration sur les résultats d’une enquête, mais sur ce qui est déclaré avant : « notre personnel est formé et nous appliquons la réglementation ».

La représentation graphique de l’hyperespace du danger montre le lien entre tout ce qui participe à la réalisation du danger. Pour plus d’information, le lecteur doit se

reporter à la page 20 où il trouvera des définitions et à la page 21 pour comparer les préceptes de la méthode de Descartes à ceux de la « nouvelle méthode ».

Un bon exercice est conseillé : analyser la crise de la covid-19, les propositions pour en sortir et éviter le retour d’une telle crise, en utilisant le cadre d’étude suggéré par la cindynique. En attendant, intéressons-nous à l’axe « statistique et mnésique ». Tout événement signifie d’abord +1 dans les statistiques, mais surtout c’est à partir des analyses statistiques que seront construits nos modèles d’interprétation et d’action. Un modèle n’est pas nécessairement « informatique ». Nous avons tous en

15 Georges-Yves KERVERN (1935-2008), ingénieur X-Mines, voir par exemple : éléments fondamentaux des cindyniques, Economica, Paris, 1995.

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tête des modèles sur nos capacités ou celles de la voiture que nous conduisons (ou conduisions avant l’accident).

Quelle place faut-il donner à l’approche cindynique ? L’auteur s’est souvent posé la question : en qualité de consultant il serait difficile d’obtenir un contrat en évoquant l’hyperespace, mais c’est un outil structurant et pédagogique qu’il ne faut pas négliger. Universel dans ses applications, il ne peut pas supprimer le risque zéro, pour la simple raison que l’homme ne maîtrise pas (et ne maîtrisera jamais) toutes les connaissances et les causalités16.

L’accident recule, mais ne disparaîtra pas. Une chance pour l’homme ?

Nos modèles dépendent de notre expérience, de nos vécus, de la fréquence de « rencontres significatives pour nous". Sans mémoire et sans retour d’expérience, une organisation n’a pas d’avenir.

Les statistiques

Après plusieurs mois de lutte contre la pandémie, personne ne peut prétendre ignorer l’existence du mot “statistique”, il est omniprésent dans les médias. Des chiffres et des graphiques sont quotidiennement proposés pour mieux comprendre. Mieux comprendre ? Est-ce si simple ? Non, si on se réfère aux trois citations suivantes :

• « Il y a trois sortes de mensonges : les petits mensonges, les gros mensonges et les statistiques » [attribué à Benjamin DISRAELI, 1804 - 1881]

• « Le lit est l'endroit le plus dangereux du monde : 99 % des gens y meurent. »

« Les faits sont têtus. Il est plus facile de s'arranger avec les statistiques. » [Mark TWAIN, 1835 - 1910]

Si nous éliminons le cas de manipulation volontaire des données, ce ne sont pas les statistiques qui sont en cause, mais l’utilisateur des informations, quand il n’est pas suffisamment informé et critique.

Dire que le lit est dangereux parce que 99% des gens y meurent, montre bien que les chiffres n’ont de valeur que s’ils sont associés à une étude précise du problème qui les motive. La différence de courbes sur le dessin ci-contre est une réalité qu’il faut expliquer.

Qu’est-ce qu’un mort dans un accident de circulation ? Longtemps, il s’agissait des accidentés décédés sur les lieux de l’accident ou pendant le transport à l’hôpital. Aujourd’hui il s’agit des accidentés décédés dans les six jours qui suivent la date de l’accident. Cohérence difficile au sein d’un même pays, mais tout se complique quand il s’agit de comparer des statistiques issues de divers pays ou d’organismes qui n’ont pas de définitions communes.

Que signifie un « nombre de morts » lié à la covid-19 ?

Au moment où ces lignes sont publiées, nous venons d’atteindre les 30 000 décès. Ce dernier chiffre est de l’ordre de grandeur des décès attribués à la grippe de Hong Kong et à la grippe asiatique en France,

16 Le monde déterministe est aussi chaotique.

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alors que rien n’avait été fait contre ces dernières. La grande grippe de 1918 est la pandémie la plus meurtrière de l’humanité, le nombre de victimes atteignant, voire dépassant, celui des victimes cumulées (civiles et militaires) des deux Guerres mondiales. À lui seul, le nombre de décès – qui sera certainement revu à la hausse – n’est pas suffisant pour prendre une décision, par comparaison avec d’autres causes de décès (tabagisme, canicule, AVC, accidents de la circulation, etc.) : il faut l’associer à ce qu’il serait sans mesures préventives17.

Le nombre de lits de réanimation diminue quand les patients sortent rétablis, mais il diminue aussi lorsqu’ils décèdent. Ce nombre est donc un bon indicateur, mais uniquement pour connaître la disponibilité des lits. Il faudra répondre aux questions : combien de lits de réanimation faut-il en période normale ? Combien en faut-il en réserve mobilisable ? Combien de temps faut-il pour atteindre un niveau opérationnel ?18

Les statistiques sont des outils indispensables pour la connaissance objective. Elles nécessitent une grande rigueur dans la définition des termes, des règles de traitement, de la définition des échantillons d’étude. Tout citoyen doit être vigilant sur ces points et s’assurer qu’il sait interpréter les résultats.

Dans le cas de la pandémie, nous retrouvons les mêmes difficultés : ainsi, la France et l’Allemagne sont souvent comparées, mais le statut des hôpitaux est passé sous silence. En Allemagne l’hôpital est plus souvent privé que public. Le nombre de contaminations ou de décès par pays est intéressant, mais perd sa valeur s’il n’est pas tenu compte du nombre d’habitants dans le pays, du rapport entre le nombre de contaminés et le nombre de décès.

Des statistiques aux probabilités

Probabilité : « Nombre par lequel on exprime les chances qu’a un événement soumis au hasard de se réaliser, et qui est égal au rapport du nombre de cas favorables au nombre de cas possibles. […]. »19 Des méthodes de calcul élaborées permettent de calculer les probabilités des cas plus complexes. La connaissance de la fréquence d’observation d’un événement permet d’extrapoler sa probabilité d’apparition, même par la connaissance de l’intervalle de temps pendant lequel un événement (possible) ne s’est pas produit. La sécurité des systèmes techniques est une sécurité probabiliste (aéronautique, spatial, nucléaire). Un risque est accepté ou refusé en fonction de son appartenance à une classe caractérisée par le couple probabilité-gravité.

Le jugement de l’accident du Rio-Paris d’AIR FRANCE a été une surprise : en simplifiant à l’extrême, il n’était pas possible de le prévoir, la cause principale n’ayant jamais été « rencontrée » auparavant ! Les études de risques, plus précisément de « sûreté de fonctionnement », identifient heureusement des accidents, dont les causes, ou scénarios, sont inédits.

Probabilité a aussi un sens plus subjectif, non calculé, voire non calculable : « il est probable de le rencontrer ici (par hasard) », c’est un plus ou moins probable qui ne s’exprime pas par un p=10-n d’ingénieur20. Dans la crise de la covid-19, nous trouvons l’usage de « probabilité » ou « probable » dans

17 Voir l’exemple des États-Unis d’Amérique et du Brésil.

18 Ce qui sera rassurant pour une pandémie aux effets comparables. Quid d’une attaque rénale ?

19 Dictionnaire de l’Académie française.

20 Un système est sûr si la probabilité d’accident est suffisamment faible, l’accident étant toujours possible. Le droit (la justice) est déterministe, la sécurité des systèmes techniques est essentiellement probabiliste.

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les deux sens évoqués ci-dessus : est-ce qu’une deuxième vague est probable ? Est-ce que le transport des patients en cours de réanimation par TGV est dangereux ?

Le transfert des patients entre hôpitaux a été critiqué, pour d’autres motifs. Les transferts ont été effectués par voie aérienne ou par TGV. La sécurité aérienne est connue, elle n’augmente pas le risque global (hypothèse de travail), car en cas d’incident soit l’avion volera en situation dégradée jusqu’à l’aéroport de destination, soit il sera dérouté vers un autre aéroport. Dès l’atterrissage, les patients peuvent être secourus par des moyens terrestres. Les mésaventures des TGV font souvent la une des médias, les causes sont techniques (coupure générale d’alimentation électrique, panne de motrice, rupture de caténaire …). La probabilité de ces incidents est plus grande que ceux de l’aviation. Hors cas de panne en gare, le TGV sera arrêté en pleine campagne, dans un lieu d’accès difficile. Quelle serait l’autonomie de traitement des victimes sans alimentation électrique extérieure, sans climatisation ? Est- ce que ce type de scénario est étudié ? Qui serait responsable en cas de décès dans un TGV en panne ? Quelle forme d’assistance serait-il possible d’envoyer ? Combien de temps faudra-t-il attendre ?21

Le bogue de l’an 2000, quel rapport ?

Le bogue de l’an 2000 était prévu pour l’an 2000, depuis longtemps ! Et pourtant, il a fallu attendre le dernier moment, l’urgence donc, pour vraiment prendre des mesures de protection. Pourquoi ? Je pars à la retraite, les jeunes verront ? Des mesures ont été prises, il n’y a pas eu d’accident, fallait-il donc en faire autant ? C’est du même niveau que de dire qu’il n’y a pas suffisamment de morts pour réagir. Le dessin ci-contre rappelle qu’il y a eu les tempêtes de 1999. De nombreux cadres étaient d’astreinte pour faire face à une défaillance de l’informatique qui n’a pas eu lieu, mais ils étaient joignables et disponibles pour la « crise tempête »22. La mobilisation des personnels est importante, elle est d’autant plus efficace si elle est anticipée. Comme le bogue, la pandémie était possible et non anticipée, c’est ce qui a conduit à la destruction du stock de masques. Comme le disent des politiciens partisans de cette destruction, le cas du H1N1 était différent ! Où est la prévision ? Dès que le stockage des masques a été décidé, les conditions d’utilisation et de maintien à niveau du stock devaient être élaborés simultanément. Il est normal de déléguer, comme des tâches industrielles sont déléguées à des sous-traitants. Délégation n’est jamais synonyme d’abandon de responsabilité et d’obligation de suivi.

C’est le problème des limites administratives.

Retournons vers l’industrie aérospatiale pour réfléchir à la disparition du stock de masques (le stock est nécessairement composé de masques en cours de validité). En premier, il y a un objectif de sécurité sanitaire et le masque n’est qu’un des moyens d’atteindre cet objectif, son importance est cependant critique. Le volume et la qualité du stock sont des paramètres qui ne devraient pas être modifiables sans l’approbation de l’autorité qui a la vision nationale de la situation. Il était de tradition (il est ?) de

21 Comme disait un président de société : « un ingénieur de sécurité est un ingénieur mal câblé ». Le commentaire résume bien le rôle de la fonction sécurité dans laquelle le manque de questionnement serait une faute professionnelle grave. Les métiers sont aussi très différents suivant le profil de l’organisation (approche plus ou moins globale).

22 Ce n’était pas le cas en 2003 pour le blocage de l’autoroute A10 par la neige et le verglas.

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distinguer les objectifs de sécurité (concept, expression abstraite sous forme de probabilité), les paramètres de sécurité (expression plus concrète, par exemple des marques de masques homologuées) et enfin, les dispositions pratiques, facilement contrôlables par le gestionnaire de terrain (nombre de masques en stock par exemple23).

Les limites

Ce schéma est utilisé comme support de conférence sur les exercices et l’intervention en cas d’accident majeur24. Trop souvent, les exercices se déroulent sur un territoire administratif, département ou commune, ce qui ne met pas en évidence des difficultés qui seraient liées à la répartition des responsabilités territoriales. Les tunnels sont généralement sous le territoire de deux départements : deux préfets sont compétents, mais un seul préfet est désigné pour la sécurité du tunnel. Deux tunnels internationaux sont bien connus : le tunnel sous la Manche et le tunnel du Mont- Blanc. EUROTUNNEL bénéfice d’une forme d’exterritorialité en étant placé sous le contrôle d’une Commission intergouvernementale franco-britannique. L’exploitation du tunnel du Mont-Blanc était plus nettement “coupée” en deux parties : l’une française, l’autre italienne. Cette organisation explique en partie le lourd bilan de l’incendie du 24 mars 1999. L’incendie du Munich-Paris (6 novembre 2010) est un autre exemple de frontière meurtrière (dans un train !).

D’autres limites sont celles des organigrammes, des structures étatiques ou de collectivités territoriales.

Le danger et le même : les événements ont leur propre vie qui ignore les découpages administratifs.

Le point de départ, c’est l’observation de l’événement, pas la compétence d’une entité quelconque.

23 À débattre, il ne s’agit que d’illustrer les propos.

24 Une variante consiste à “jeter” des carrés sur la carte et de faire une étude approfondie de ce qui se passe à l’intérieur d’un carré (fonctions, réseaux, flux, responsabilités, etc.)

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En jouant sur les mots, c’est le moment d’évoquer les limites numériques, les limites temporelles, les limites de compétences et les limites de maîtrise.

Les limites numériques résultent de calculs précis ou d’expérimentations, mais le plus souvent le choix, argumenté, conserve une part d’arbitraire, surtout pour les opposants à la décision prise : pourquoi se déplacer à moins de cent kilomètres du domicile, et pas à cent dix ? Il faut pourtant donner une limite.

Les limites de temps sont trop souvent passées sous silence. Combien de temps faut-il pour […] ? Combien de temps est-il possible d’attendre ? Combien de temps faudra-t-il pour qu’une mesure de sauvegarde soit efficace ? Pendant combien de temps la mesure préconisée restera-t-elle pertinente ? Les limites de compétences sont les limites territoriales déjà évoquées, les limites de responsabilité associées aux postes occupés, mais aussi des limites liées aux capacités des personnes. Récemment, un expert internationalement reconnu a déclaré qu’il était impossible de prévoir les effets de la mondialisation sur l’approvisionnement en masques. Inquiétant ! Ceux qui ont une idée des risques projets ou de la sécurité des flux logistiques comprendront. Est-ce que l’expert ne serait pas sorti de ses limites de compétence d’expertise (c’est-à-dire être devenu un simple commentateur) ?

La mondialisation à outrance est un exemple de limites de maîtrise : nous avons optimisé le coût de production, autant pour que les acheteurs puissent acheter que pour faire plaisir aux investisseurs. La crise réveille les perceptions, mais des analyses de risques auraient permis d’anticiper les difficultés du présent. Aujourd’hui nous voulons rapatrier. Très bien, si nous avons conscience qu’il nous manquera toujours l’essentiel : les matières premières. Quid de notre Zone économique exclusive ?

Les mots de la fin

Les propos ci-dessus n’engagent que l’auteur. Ils ne constituent pas une collection de recettes miracles, mais une invitation à l’effort, pour se documenter et forger sa propre pensée afin d’agir autrement. Faudrait-il donc rejeter tout ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui ?

Non, heureusement.

Mais, si « un problème bien posé est un problème à moitié résolu », c’est en amont qu’il faut un esprit nouveau et une culture managériale nouvelle. Ce sont les indispensables de la survie dans un monde complexe par nature. Il y a urgence. Il ne suffit donc pas de l’écrire, il faudrait maintenant passer à l’action, en permettant à chacun d’apporter sa contribution sur son vécu de la pandémie et sa vision de l’avenir, sans pour cela reproduire le travail de l’administration sur ce thème. Échanger, n’est-ce pas la raison d’être d’une association ?

Comme toute maladie contagieuse, la covid-19 a un temps d’incubation. L’étude des accidents, des crises et des catastrophes nous apprend qu’il y a également un temps d’incubation avant l’apparition de l’événement redouté : c’est celui pendant lequel il suffisait d’observer pour mieux comprendre et d’anticiper pour être prêt. Nous sommes déjà dans la période d’incubation de « la prochaine ».

Jean-Claude DÉRANLOT , Auditeur IHEDN, SR114, Versailles, 1993.

codivfr@gmail.com [pour échanger sur la pandémie]

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Axiomes cindynique

AXIOME DE RELATIVITÉ

La perception et l’estimation du danger par un acteur sont relatives à une situation délimitée par :

• Le nombre de réseaux considérés et leurs limites.

• La position de l’acteur dans le réseau concerné.

• Les horizons chronologiques.

AXIOME DE CONVENTIONALITÉ

• Les mesures du risque ont un caractère de convention entre les acteurs.

• Les dimensions classiques du risque (gravité et probabilité) sont le résultat de négociations entre les experts et les parties prenantes.

AXIOME DE TÉLÉOLOGIE

• Les finalités des acteurs sont contradictoires. L’organisation des réseaux consiste à expliciter et hiérarchiser les finalités des acteurs.

AXIOME D’AMBIGUÏTÉ

• Les perceptions et estimations du danger sont sujettes à des ambiguïtés d’ordre :

• Téléologique.

• Épistémique.

• Statistique.

• Déontologique.

• Axiologique.

AXIOME DE TRANSFORMATION

• Les incidents, accidents et catastrophes sont des symptômes révélateurs des ambiguïtés.

• L’étude des accidents permet de réduire les ambiguïtés par une organisation des réseaux sur eux-mêmes.

AXIOME DE CRISE

• La crise est une désorganisation des réseaux d’acteurs.

AXIOME D’AGO-ANTAGONICITÉ

Toute interaction ou intervention sur un système comporte deux composantes d’effets opposés :

• Une composante réductrice du risque (cindynolytique).

• Une composante créatrice de danger (cindynogène).

Déficits cindyniques

Les déficits sont des ambiguïtés ou des incohérences au sein d’un hyperespace du danger. Exemples :

• Absence d’un espace

• Lacune au sein d’un espace

• Disjonction entre 2 espaces

• Absence d’ordre dans un espace

DÉFICITS CULTURELS

• DSC1 : culture d’infaillibilité.

• DSC2 : culture de simplisme.

• DSC3 : culture de non-communication.

• DSC4 : culture nombriliste.

DÉFICITS ORGANISATIONNELS

• DSC5 : domination du critère productiviste sur les aspects sécurité et sûreté.

• DSC6 : dilution des responsabilités.

DÉFICITS MANAGÉRIAUX

• DSC7 : absence de retour d’expérience.

• DSC8 : absence de procédures écrites déduites des cindyniques.

• DSC9 : absence de formation du personnel aux cindyniques.

• DSC10 : absence de préparation aux situations de crise.

Dissonances cindyniques

• Différences entre les hyperespaces des différents réseaux.

• Différences entre les espaces tels qu’ils sont, tels qu’ils sont perçus et/ou tels qu’ils sont voulus.

Situation cindynique

Une situation cindynique est définie par :

• Un ensemble de réseaux (d’acteurs).

• Un ensemble d’hyperespaces cindyniques.

• Un ensemble d’horizons limitant la situation dans le temps et dans l’espace.

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Aqui Infos Ihedn 21 N°7 Juillet 2020

LES QUATRE PRÉCEPTES DU

« DISCOURS DE LA MÉTHODE »

« Ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j’aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.

« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle, c’est-à-dire d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n’eusse aucune occasion de la mettre en doute.

« Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre.

« Le troisième, de conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusque à la connaissance des plus composés, et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres.

« Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales que je fusse assuré de ne rien omettre.

« Ces longues chaînes de raisons toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes s’entre-suivent en même façon, et que, pourvu seulement qu’on s’abstienne d’en recevoir aucune pour vraie qui ne le soit, et qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes des autres, il n’y en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu’on ne découvre. »

LES QUATRE PRÉCEPTES DU

« NOUVEAU DISCOURS DE LA MÉTHODE » Le précepte de pertinence : Convenir que tout objet que nous considérerons se définit par rapport aux intentions implicites ou explicites du modélisateur. Ne jamais s’interdire de mettre en doute cette définition si, nos intentions se modifiant, la perception que nous avions de cet objet se modifie.

Le précepte du globalisme : Considérer toujours l’objet à connaître par notre intelligence comme une partie immergée et active au sein d’un plus grand tout. Le percevoir d’abord globalement, dans sa relation fonctionnelle avec son environnement sans se soucier outre mesure d’établir une image fidèle de sa structure interne, dont l’existence et l’unicité ne seront jamais tenues pour acquises.

Le précepte téléologique : Interpréter l’objet non pas en lui-même, mais par son comportement, sans chercher à expliquer a priori ce comportement par quelque loi impliquée dans une éventuelle structure. Comprendre en revanche ce comportement et les ressources qu’il mobilise par rapport aux projets que, librement, le modélisateur attribue à l’objet. Tenir l’identification de ces hypothétiques projets pour un acte rationnel de l’intelligence et convenir que leur démonstration sera bien rarement possible.

Le précepte de l’agrégativité : Convenir que toute représentation est partisane, non pas par oubli du modélisateur, mais délibérément. Chercher en conséquence quelques recettes susceptibles de guider la sélection d’agrégats tenus pour pertinents et exclure l’illusoire objectivité d’un recensement exhaustif des éléments à considérer.

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Aqui Infos Ihedn 22 N°7 Juillet 2020

L A PARABOLE DE L ORCHESTRE SYMPHONIQUE

Il était une fois un analyste-conseil-en-organisation, dont on louait le goût pour l'efficacité organisationnelle. En temps de crise, il était volontiers sollicité pour ses diagnostics en dégraissage de structure et son habileté dans la chasse aux cocottes en papier. Aussi, nul ne fut surpris lorsque le nouveau manager d'un opéra réputé pour ses crises de gestion autant que pour son orchestre l'invita à ausculter scientifiquement son entreprise.

Consciencieux, notre conseil commença par un examen du train, en assistant incognito à une représentation du vendredi. L'expérience lui parut suffisante pour rédiger pendant le week-end un bref rapport qu'il adressa promptement, avec sa note d'honoraires, à la Direction de l'entreprise. Ce document ayant curieusement échappé aux usuelles corbeilles à papiers (les pires adversaires, on le sait, des historiens), nous parvient aujourd'hui, quasi intact.

« On observe que les quatre joueurs de hautbois sont pratiquement inoccupés pendant les neuf dixièmes du temps.

Il importe donc de réduire leur nombre et de répartir leurs interventions plus régulièrement sur la durée du concert, de façon à éviter ces pointes toujours coûteuses.

De même les douze violons jouent manifestement exactement les mêmes notes au même moment. Il y a là une duplication intolérable. L'effectif de cette section doit être réduit drastiquement. Si un grand volume sonore est réellement nécessaire, il sera bien plus économique de l'obtenir à l'aide d'amplificateurs électroniques (disponibles aujourd'hui à des prix très raisonnables).

Les musiciens consacrent beaucoup d'efforts pour jouer les demi-croches. N’y-a-t-il pas là un raffinement perfectionniste ? Je recommande que toutes les notes soient arrondies à la croche la plus proche. Il serait alors possible de faire appel à des personnels moins qualifiés et donc moins onéreux.

Il semble que l'on abuse des répétitions pour certains motifs musicaux. Ne pourrait-on pas émondé un peu cela.

Est-il utile de faire répéter par les cuivres ce que l'on vient d'entendre par les cordes ? J’estime que l'on pourrait réduire de deux heures à vingt minutes la durée totale du concert en éliminant ces répétitions. Notons incidemment que cela permettrait de supprimer l'entracte qui s'avère onéreux compte tenu du tarif de l'éclairage de la salle du foyer.

Remarquons par ailleurs que, dans bien des cas, les musiciens utilisent une main uniquement pour tenir leur instrument. Ne pourrait-on introduire un dispositif de fixation mécanique pour ce faire. Ceci libérerait des mains qui pourraient alors être utilisées pour autre chose. De même, il semble anormal de demander aux musiciens d'instruments à vent des efforts par moment excessif. Ne serait-il pas plus judicieux de doter l'orchestre d'un compresseur qui distribuerait l'air sous pression adéquate et plus précisément régulée aux instruments concernés ? Dernier point, l'obsolence des équipements mérite d'être examiné de près. Le programme du concert précisait que l'instrument du premier violon était vieux de plusieurs siècles. En appliquant des échéanciers d'amortissement raisonnables, la valeur de cet instrument doit être quasiment nulle aujourd’hui. N'est-il pas nécessaire de prévoir l'investissement d'équipements plus modernes et donc plus efficaces ? »

Précisons que toute ressemblance avec des situations observées ne serait nullement fortuite.

Extrait de : Jean-Louis LE MOIGNE, la modélisation des systèmes complexes, Bordas, Paris, 1990.

L’auteur y précise : « le thème et les détails de ce fabliau me sont donnés par un article américain dont je ne connais pas l'auteur ».

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