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Des raisons d’y croire! CO-PSY

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Supplément au n° 674 du 22 novembre 2008

S O M M A I R E

PAGE2

• Quel pilotage de l’orientation ?

• Orientation tout au long de la vie : que défend le SNES ?

PAGE3

• Quelle est la meilleure manière de défendre les CIO ?

PAGES4-5

• Affiche : Ouvrir les discussions PAGE6

• Le cœur du métier

• Onisep : une bataille pour le service public PAGE7

• Qu’est-ce qui se trame dans l’orientation ?

• L’orientation réduite à une évaluation scolaire ? PAGE8

• Assez de réformes à marches forcées ! Pour l’ouverture de véritables discussions sur l’orientation dans le second degré

Pour nous contacter

www.snes.edu

CO-PSY

Des raisons d’y croire !

Désormais, il ne s’écoule pas un trimestre sans que l’on assiste à la publication d’un ou deux rapports sur l’orientation ou à la création d’un groupe de travail prenant le sujet pour thème de réflexion.

Dernier en date, le Conseil d’orientation pour l’emploi a constitué, à la demande des ministres de l’Économie et du Travail, un groupe de travail dont seule la FSU est écartée. Sa toute récente initiative a consisté à lancer sur internet un appel à témoignages sur l’orientation auprès des élèves, des parents et des autres membres de la communauté éducative afin de recueillir leurs avis sur la pertinence des conseils donnés ! Après la phase des rapports téléguidés, entrons-nous dans la période du micro-trottoir ?(1)

Il est vrai que les résultats d’au moins deux études, menées par des chercheurs du CEREQ(2)et publiées récemment, balayent d’un revers de main les neuf rapports précédents ! Les auteurs soulignent en effet les contradictions entre les représentations, les discours, les préconisations des décideurs et les résultats des enquêtes scientifiques de terrain (voir encadré) !

On peut donc considérer ces résultats comme positifs ! Ils mettent une nouvelle fois en évidence les subterfuges utilisés par ce gouvernement pour faire passer ses réformes impopulaires. Ils montrent aussi que, sur le terrain, des alliances sont effectivement possibles. Des évolutions sont nécessaires s’agissant de

l’orientation en formation initiale mais elles doivent réellement correspondre aux besoins de formation et de qualification de la jeunesse.

Que vont en effet demander les jeunes et les parents ? Des coaches ? Des « conseillers » improvisés dont les compétences professionnelles et les principes déontologiques ne seront pas validés ou des conseillers d’orientation-psychologues dûment formés et qualifiés, soucieux de la dynamique de développement

des jeunes, des valeurs du service public d’éducation et qui ne confondent pas conseils et manipulations ? La politique qu’on veut nous imposer se décline selon trois axes : il s’agit pour ce gouvernement à la fois de faire des économies en transférant sur les

enseignants la majeure partie de l’accompagnement et du conseil, d’externaliser tout ce qui peut l’être et de redéployer le potentiel des CIO sur le public adulte.

Tout ceci s’organise aussi par une fragilisation des personnels : il manque aujourd’hui au moins 200 titulaires pour couvrir les postes vacants et effectuer les remplacements.

Le 20 novembre, l’ensemble des personnels du premier comme du second degré seront dans l’action pour s’opposer à cette politique globalement néfaste. C’est un nouveau temps fort pour faire connaître nos revendications ! Les affiches et les pétitions qui arrivent dans les établissements en sont un premier support.

Marie-Agnès Monnier, Catherine Remermier

(1) Voir article de L’US MAGn° 673, page 28.

(2) Orientation : la parole aux élèves, T. Berthet (coord.), NEF n° 34, septembre 2008 ; les acteurs locaux de l’orientation : un exemple aquitain, T. Berthet (coord.), NEF n° 35, septembre 2008 (rapports consultables sur www.cereq.fr).

Les politiques et les décideurs

ne sont pas à l’abri des stéréotypes !

C’est ce que soulignent les auteurs de l’étude du CEREQ : « Orientation : la parole des élèves », page 204. « Loin d’être cantonnés aux échelons locaux de l’action publique et de la décision, ces représentations nour- rissent parfois des états des lieux destinés à la représentation nationale ou au gouvernement. La confrontation à d’autres études, bénéficiant quant à elles d’une moindre publicité (rapports commandités par les col- lectivités locales, circuits internes de la recherche..) laisse pourtant voir des divergences assez importantes. Il en est ainsi par exemple du rapport Reiss de 2007 sur l’orientation scolaire, au regard de la présente enquête.

En effet, ce rapport (le 7edepuis 2004 !)… relève « la mauvaise image » des services de l’orientation scolaire et des conseillers d’orientation-psy- chologues (CO-Psy) auprès du public et des parents d’élèves. De ce constat découle un certain nombre de préconisations comme la révision des conditions horaires de travail et le nombre de CIO. Or, il apparaît que ce rapport est en contradiction, au moins partielle, avec ce que l’enquête présentée ici a pu montrer (cf.invalidation de l’hypothèse de l’inutilité des CO-Psy).

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C O - P S Y

Quel pilotage de l’orientation ?

Depuis la création de la délégation interministérielle à l’orientation en 2005, l’orientation a changé de sens.

Ainsi que le montre très bien la pre- mière partie du rapport du CEREQ(1), il s’agit d’amener les individus à prendre les « bonnes décisions » en terme de formation et d’emploi, dans un marché du travail présenté comme mar- qué de manière irréversible par le chô- mage et l’emploi précaire. Comment fournir un accompagnement indivi- dualisé, nécessairement coûteux, tout en faisant des économies ? Les rapporteurs de l’étude indiquent deux pistes qui correspondent aux recommandations européennes :

• la territorialisation de l’action publique impliquant la décentralisation des res- ponsabilités vers les collectivités locales et ouvrant la possibilité de finance- ments locaux ;

• le pilotage de la qualité et la mise en place d’outils de contrôle de presta- tions externalisées. Ainsi, en se parant de la toge immaculée du garant de la qualité, l’État pourra-t-il s’autoriser « une externalisation de la délivrance des prestations publiques ou privées et l’introduction d’une concurrence entre ces partenaires ».

L’enjeu est ici d’identifier les points communs du conseil en orientation tout au long de la vie « qui transcende les spécificités de ciblage par publics (sco- laires, jeunes, chômeurs salariés) et qui prenne mieux en compte le nouveau paysage du marché de l’emploi et les transformations irréversibles du mar- ché du travail ».

QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES CIO ET LES PERSONNELS ? Le schéma qui se dessine dans diffé- rents rapports (rapport du HCE, rapport du Conseil économique et social) est celui de plateforme « d’accueil, d’infor- mation et d’orientation » où intervien- draient toutes les structures chargées de l’AIO.

Ces structures seraient organisées et financées par les Régions. L’objectif serait d’y accueillir à moyens constants, tous types de publics, salariés, chômeurs, jeunes à la recherche d’une insertion et public en formation initiale :

• dans le contexte de pénurie drastique qui est celui de nos services, quel temps resterait-il pour le travail en établisse- ments scolaires ? Nul doute que très rapidement le rôle des CO-Psy serait réduit aux élèves décrocheurs et en

grandes difficultés. Ce serait ainsi la porte ouverte aux cabinets de coaching ou aux associations qui seraient « accré- dités » par les rectorats pour peu qu’ils satisfassent aux prétendues normes de qualité !

• dans ces plateformes d’accueil, quelle spécificité resterait-il aux CIO ? Il est clair que les CIO se verront « proposer » un rapatriement géographique vers ces structures régionales communes. L’expé- rience des CIO hébergés par les maisons de l’emploi n’est pas encourageante.

Alors qu’il n’était pas encore officielle- ment question de « décloisonner », les CIO ont eu bien du mal à conserver leur

accueil, leur documentation, et leur orga- nisation spécifique. On peut largement craindre que dans ce nouveau contexte, le maintien de ces exigences ne soit encore plus difficile à tenir !

• enfin, ce glissement de nos missions vers l’adaptation à l’emploi aurait éga- lement des conséquences sur la fonc- tion des directeurs (que deviendraient- ils dans une structure régionale ? responsable d’un pôle « éducation » ?), ainsi que sur notre statut et nos condi- tions de travail (horaires, congés, critères d’évaluation de la rentabilité de nos activités en terme de remplissage ?).

Cette réforme ne va décidément pas dans le bon sens ! Ni pour les élèves en formation initiale, ni pour les équipes d’établissements, ni pour la catégorie.

Les suppressions massives de postes qui sont actuellement annoncées à l’ANPE et à l’AFPA laissent penser qu’elle ne sera pas non plus positive pour les salariés.

(1) Pilotage de l’orientation tout au long de la vie : le sens des réformes, I. Borras, T. Berthet, E. Campens, C. Romani, NEF, juillet 2008.

O R I E N T A T I O N T O U T A U L O N G D E L A V I E

Que défend le SNES ?

Pour le SNES, l’orientation tout au long de la vie est à prendre très au sérieux. Le service public doit y prendre, voire reprendre, toute

sa place dans un contexte marqué par la marchandisation. Mais ceci ne peut conduire à un amalgame, ni à une confusion des rôles.

Au sein de la FSU, avec les autres syndicats du champ du travail et de l’insertion, le SNES propose une déclinaison du service public d’orien- tation tout au long de la vie selon deux pôles qui devront nouer des relations régulières dans le cadre de dispositifs institutionnalisés :

• l’un chargé de la formation initiale (scolaires, étudiants, jeunes sortants sans diplômes ni qualification) où interviendraient les CO-Psy, comme aujourd’hui, et dont les CIO seraient les pivots indispensables ;

• l’autre concernant les salariés, les jeunes adultes et adultes à la recherche d’une formation, d’une vali-

dation des acquis, d’un emploi où pourraient intervenir des enseignants, des CFC, des psychologues de l’AFPA et des conseillers d’orientation-psy- chologues volontaires.

À la différence de ce qui nous est proposé aujourd’hui, l’objectif majeur d’un tel service public serait de mettre au centre non pas l’intériorisation par les personnes, jeunes ou adultes, des contraintes du marché et de la pré- carité, mais le développement pour tous de possibilités de formations nouvelles et d’accès à la qualification dont on sait bien qu’elles restent les meilleures garanties contre le chô- mage et la précarité.

©Thierry Nectoux

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CO-Psy • Supplément au no674 de L’US• 22 novembre 2008 3

C O - P S Y

Qu’est-ce

qui se trame dans l’orientation ?

L’orientation réduite à une évaluation scolaire ?

Dans le point d’étape du 21 octobre, le ministre a présenté l’architecture de la nouvelle Seconde.

Contrairement à ce que certains déplorent(1), les chan- gements loin d’être de détail et vont mettre à mal, le principe même de la Seconde de détermination.

Le fait d’introduire des enseignements généraux dans les enseignements complémentaires (modules) ouverts aux choix risquent de signer le retour aux Secondes des années 70. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir quels modules seront choisis par les élèves envisageant une série scientifique ! Où est donc la découverte sur laquelle le ministre dit vouloir baser sa réforme ? Où est la remise en cause de la hiérarchie des baccalauréats ? On voit très bien également que la concurrence sera rude pour les enseignements technologiques déjà réduits de moitié (un module de trois heures au lieu de deux EDD) dans certaines spécialités (STI, STL, ST2S, arts appliqués). Ces disci- plines risquent de pâtir d’une survalorisation de l’utilitarisme au détriment de la curiosité. Que vau- dront alors les grandes déclarations du ministre sur le maintien des filières technologiques ?

Quant à la série ES, très en disgrâce pour non-confor- mité à l’économiquement correct, elle est bien mena- cée de fusion avec la série STG dont les enseigne- ments spécifiques n’apparaissent plus dans les modules technologiques.

Mais surtout, l’instauration d’une semaine de bilans personnalisés d’orientation entre les deux semestres interroge. Qu’elle est donc sa fonction ? Valider ou infirmer le projet des élèves ? Faire des suggestions pour des choix de modules différents ? D’autant que les CO-Psy ne sont évidemment pas évoqués par un ministre qui continue à déclarer en toutes occasions que les professeurs sont ceux qui peuvent le mieux conseiller car connaissant le mieux les élèves ! On peut donc légitimement craindre que ce bilan ne se transforme en bilan exclusivement scolaire fondé éventuellement sur des évaluations communes. Bien loin de la Seconde de découverte que le ministère se plaît à dessiner aux médias, la réforme risque fort d’instaurer une sélection encore plus précoce puisqu’au bout de quatre à cinq mois, alors qu’ils se sont à peine familiarisés avec les exigences du lycée, les élèves seraient mis en situation de modifier leurs projets ! On peut sans être devin prédire quelles caté- gories d’élèves y renonceront le plus facilement ! Ce sont justement ceux-là qui d’après l’étude du Cereq consacrée à « la parole des élèves » disent avoir le plus bénéficié de l’aide des CO-Psy ! Le SNES continue à intervenir auprès du ministère et dans l’opinion(2) pour dénoncer les risques majeurs pour la démo- cratisation de l’enseignement et pour la conception même de l’orientation. Avec les enseignants, avec les parents, il faut faire la clarté sur tous ces enjeux qui dépassent de loin la catégorie des CO-Psy et des directeurs de CIO.

(1) Le SGEN et l’UNSA ont regretté que les enseignements proposés pour la Seconde ne soient pas complètement modulaires.

(2) Voir communiqué de presse du 23 octobre sur les annonces de X. Darcos sur la réforme du lycée.

Depuis 2005, le MEN a défini pour le système éducatif une nouvelle poli- tique qui se décline à l’économie : sup- pressions massives de postes bien sûr, mais aussi limitation des ambitions de formation pour la jeunesse à un socle d’enseignements fondamentaux d’abord au collège puis peut-être bientôt au lycée ; transformation du cycle profes- sionnel en trois ans au lieu de quatre ans, au risque d’écarter les élèves les plus fragiles, resserrement du nombre de séries de bac au détriment, en particulier, de la voie technologique. Dans le même temps, insidieusement se met en place une autre conception de l’orientation largement pilotée par l’adaptation de la formation aux contraintes de l’emploi.

Sous prétexte de mettre en place l’orien- tation tout au long de la vie et de décloi- sonner formation initiale et formation continue, la dilution du service public d’orientation de l’Éducation nationale dans un service global destiné à tous publics est en marche.

Ses conséquences seront immédiates pour les établissements scolaires. Le MEN l’a déjà anticipé en organisant progressivement le transfert d’une par- tie des fonctions des CO-Psy sur les enseignants, qui d’après le ministre

« connaissent le mieux les élèves et sont les mieux placés pour les informer et les conseiller ».

D’abord limités aux classes de Troi- sième, les entretiens systématiques d’orientation avec les parents sont désormais étendus aux classes de Pre- mière, de Terminale et de Seconde professionnelle.

Dans son projet de réforme sur le lycée, le ministre prévoit d’instaurer entre les deux semestres une semaine de bilans personnalisés d’orientation afin de faire le point avec chaque élève sur son pro- jet. La participation des CO-Psy n’est évidemment pas évoquée !

Parallèlement, des organismes liés au monde économique et au monde du tra- vail(1)se prévalent d’une légitimité pour avancer des propositions dans le domaine de l’orientation scolaire. Sans rien connaître du contexte scolaire, de la particularité de la période de l’adoles- cence et du sens qu’y prennent les pro- jets d’avenir, divers experts font des pré-

conisations dont l’esprit est toujours le même : repérer dès la Cinquième les élèves en difficulté, bien informer sur les métiers porteurs (en feignant de croire qu’une prospective sérieuse en matière de débouchés est encore possible), développer l’apprentissage, transférer tout le travail d’accompagnement aux choix d’orientation sur les enseignants, tandis que les CO-Psy pourraient se consacrer à d’autres publics.

Le centre de gravité du métier de CO-Psy serait ainsi déplacé vers l’aide à l’inser- tion professionnelle voire la reconversion des demandeurs d’emploi.

Prévoyant malgré tout des difficultés dans les établissements scolaires, cer- taines études n’hésitent pas, dans le cadre de la Nouvelle gestion publique (NGP), à recommander le recours à des prestataires extérieurs du monde asso- ciatif ou marchand (cabinets de coa- ching en orientation par exemple), que les rectorats pourraient accréditer pour qu’ils interviennent dans les collèges ou les lycées ! Où seront les compétences professionnelles, le respect des prin- cipes déontologiques, de confidentia- lité, la promotion des valeurs du service public d’éducation portées aujourd’hui par les conseillers d’orientation-psycho- logues et les directeurs de CIO ? Toutes ces transformations se préparent sans que les organisations syndicales représentatives des personnels du second degré ne soient associées aux réflexions, aux décisions.

Ce sont pourtant nos métiers, nos mis- sions et nos conditions d’exercices qui sont en jeu. À Rennes, aujourd’hui, le rectorat demande à des enseignants d’effectuer des remplacements de CO- Psy dans les CIO et les établissements ! Il faut exiger l’ouverture de discussions sérieuses sur la question de l’orientation dans le second degré. Il n’est pas admissible que le MEN laisse les milieux économiques et de l’emploi imposer leurs propositions sur l’orien- tation scolaire.

Exprimons-le fortement en signant la pétition.

(1) Conseil d’orientation pour l’emploi (COE).

Conseil économique, social et environne- mental (CSEE).

(4)

Non au transfert des missions Oui à l’ouverture

de réelles discussions sur l’orientation

On ne peut s’improviser enseignant

Conseiller

d’orientation-psychologue non plus

On ne peut s’improviser enseignant

Conseiller

d’orientation-psychologue non plus

©PHOTOSTHIERRY NECTOUX

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C O - P S Y

A S S E Z D E R É F O R M E S À M A R C H E S F O R C É E S !

Pour l’ouverture de véritables discussions sur l’orientation

dans le second degré

Plusieurs mesures concernant l’orientation des collégiens et des lycéens ont été prises, ces deux dernières années, contre l’avis des personnels et contre l’intérêt des jeunes et des parents.

La mise en place des entretiens systématiques d’orientation n’organise nullement un travail en complémentarité entre enseignants et conseillers d’orientation-psychologues mais ces entretiens conçus dans une logique de substitution et de confusion des rôles.

Les propositions du ministre pour la mise en place d’une semaine de bilan personnalisé d’orientation entre les deux semestres de la nouvelle Seconde vont dans le même sens.

Tout ceci répond aux recommandations européennes qui visent à utiliser l’orientation pour réguler les flux d’élèves et faire de l’accès à l’emploi l’unique moteur de la construction des projets et des parcours de formation. Cette vision de l’adé- quation formation-emploi est non seulement illusoire mais dangereuse pour l’avenir des jeunes qui ont surtout besoin d’une élévation de leur niveau de formation et de qualifica- tion pour préparer une insertion professionnelle durable et ouverte.

Les personnels soussignés refusent :

• le transfert du pilotage de l’orientation aux Régions, au

risque d’un assujettissement des flux d’élèves aux débouchés locaux à court terme ;

• la fermeture des CIO et leur dilution dans des plate- formes régionales d’accueil, d’information et d’orientation qui recevraient indistinctement collégiens, lycéens, chômeurs et salariés ;

• le transfert sur les enseignants de l’accompagnement, du suivi et du conseil assurés aujourd’hui par les CO-Psy.

Ne laissons pas le secteur marchand entrer dans l’École pour conseiller les élèves.

Ne tolérons pas que tout un chacun puisse s’improviser conseiller d’orientation-psychologue.

N’acceptons pas que le principal critère pour l’orientation des jeunes soit celui de l’employabilité à court terme.

Exigeons :

• l’ouverture de discussions pour une autre conception de l’orientation tenant compte du développement des jeunes et du caractère évolutif de leurs projets ;

• l’engagement d’une véritable réflexion sur le travail en complémentarité respectant les métiers de chacun ;

• une reprise des recrutements qui assure à tous les conditions d’un travail de qualité.

NOM Prénom Établissement

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C O - P S Y

Quelle est la meilleure manière de défendre les CIO ?

Les CIO ont un rôle essentiel à jouer au sein de l’Éducation nationale pour promouvoir une politique de formation et de qualification ambi- tieuse pour tous, produire un autre éclairage et une autre compréhen- sion du fonctionnement des établis- sements scolaires, offrir une ouver- ture sur ce qui se joue après la formation initiale, en collaboration avec d’autres structures, apporter une expertise sur les processus d’orien- tation en particulier, mais non exclu- sivement, pour les élèves et étudiants à besoins éducatifs particuliers. Ceci suppose qu’on affirme clairement nos objectifs prioritaires :

le périmètre du champ d’inter- vention : la définition du champ d’intervention des CIO est centré prioritairement sur celui de la for- mation initiale puisque ce public représente largement plus des trois quarts des activités des CIO ;

la contribution des CIO aux objectifs de l’orientation tout au long de la vie : pour les CIO, elle consiste principalement à éviter les décrochages et les abandons, et de permettre à tous les élèves d’acqué- rir une formation et une qualifica- tion avant leur sortie de l’École. Ceci passe nécessairement par un apport spécifique pour favoriser la réussite scolaire, effectuer un suivi plus atten- tif des élèves à besoin éducatifs par- ticuliers (handicapés, élèves en rup-

ture, élèves en difficultés durables ou transitoires, élèves nouvellement arrivés en France...), faciliter les tran- sitions entre cycles, permettre le développement des ambitions et l’élévation du niveau de formation pour tous, en prenant appui sur les projets d’avenir ;

les activités proposées par les CIO: étant services publics de l’Édu- cation nationale, les CIO peuvent permettre l’accès à une information gratuite, fiable, pluraliste. Le CO-Psy, en tant que psychologue, peut en faciliter l’appropriation en fonction de l’âge et de la demande singulière de chaque consultant. Lieux neutres, bénéficiant d’une certaine « extrater- ritorialité », les CIO sont aussi une res- source importante pour les parents et pour les élèves. L’organisation d’ate- liers d’orientation, de groupes de paroles trouve particulièrement bien sa place au CIO, plus distant des enjeux de l’établissement ;

la formation des enseignants: il ne s’agit pas bien entendu de former les professeurs à l’entretien ni à l’uti- lisation de nos démarches et de nos outils spécifiques mais d’apporter des éléments de réflexion sur la connais-

sance du système éducatif et les pro- cédures d’orientation, sur le parcours des élèves y compris à leur entrée dans la vie professionnelle ;

• le rôle d’observatoire local: ana- lyser la carte des formations scolaires et universitaires et ses manques, ainsi que les dysfonctionnements de l’orien- tation et de l’affectation afin d’en faire bénéficier les établissements, l’inspec- tion académique et le rectorat ;

le travail avec les autres parte- naires: participer à la coordination avec les autres structures, en particulier les missions locales avec lesquelles des modalités de travail et de rencontres existent déjà sur le terrain ;

le développement du travail en équipe et des ressources profes- sionnelles de chaque CO-Psy: les objectifs fixés pour les CIO sont déclinés sur le terrain par l’action des CO-Psy qui sont les vecteurs de sa politique. Celui-ci reste le lieu privilégié du travail en équipe, du développement au quotidien de la professionnalité par la mise en com- mun des informations, des réflexions, des démarches, des outils spécifiques.

Le rôle du directeur dans ce domaine est essentiel.

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©Thierry Nectoux ©Thierry Nectoux

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8 CO-Psy • Supplément au no674 de L’US• 22 novembre 2008 L’Université Syndicaliste, suppl. au n°674 du 19 novembre 2008, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 – Directeur de la publication: Serge Chatelain – Compogravure: C.A.G., Paris – Imprimerie: SIPE, Paris – N°CP 0108 S 06386 – ISSN n°0751-5839

C O - P S Y

Le cœur du métier

Selon certains, l’évolution deman- dée aux services d’orientation reviendrait à leur demander de se recentrer sur l’information et le conseil en orientation, qui constitueraient le cœur du métier.

MAIS DE QUEL « CONSEIL » PARLE-T-ON DANS CE NOUVEAU CADRE DE L’ORIENTATION TOUT AU LONG DE LA VIE ? Depuis 1998, les instances euro- péennes ont progressivement affirmé le rôle de l’orientation dans les poli- tiques de l’emploi et de formation tout au long de la vie. Dans la résolution de mai 2004, l’orientation est définie comme une série d’activités s’adressant à toute personne quels que soient son âge et son parcours. Ne retenant nul- lement la spécificité de la période de l’adolescence pour l’élaboration des projets d’avenir, cette définition laisse de côté l’importance du développe- ment et de la place qu’y prennent la formation et la socialisation.

Pourtant, les appels à un « décloi- sonnement » entre formation initiale et continue, à une harmonisation

des pratiques entre différents « pro- fessionnels de l’orientation » sont récurrents.

QUELLES FINALITÉS POUR LE « CONSEIL EN

ORIENTATION » ?

L’étude réalisée par le CEREQ pour la région Aquitaine(1) met à jour des logiques contradictoires voire anta- gonistes entre les professionnels de l’Éducation nationale et ceux chargés de l’emploi et de l’insertion. En effet,

« pour les acteurs de l’environnement de l’école, l’orientation à court terme est privilégiée, orientation contrainte par le marché du travail. Les conseils sont centrés sur l’insertion profes- sionnelle. Logique en tension, voire en percussion avec celle des profession- nels de l’Éducation nationale dont les conseils se centrent sur les résultats scolaires et visent à travers le déve- loppement personnel, une orienta- tion à plus long terme » (p. 21).

Au-delà de la question de la tempo- ralité dans laquelle se situe le

« conseil », il est clair que sa finalité est aussi mise en cause. Ainsi que le dit

très clairement une chargée de mission territoriale de la région Aquitaine, à propos des stagiaires : « l’idée c’est de faire entrer dans le champ de vision, les contraintes du marché du travail et de l’offre de formation locale. L’acte d’orientation se décline selon le trip- tyque : information-conseil-prescrip- tion », « l’apport d’une information puis après... l’objectif serait plutôt de transgresser les a priori de la personne » (...) « Il s’agit de les orienter vers des métiers en tension »(p. 22).

Ainsi, selon les auteurs de l’étude,

« dans les discours des acteurs “ hors institution scolaire ”, les besoins de main-d’œuvre du territoire indiquent la direction, flèchent les parcours. Du désirable vers le souhaitable, l’orien- tation est pilotée par l’offre d’emploi disponible sur la zone » (p. 28).

La question du conseil ne peut donc être appréhendée dans l’absolu. Le conseil semble en effet pour nos déci- deurs la capacité la plus répandue puisque tout le monde pourrait s’improviser « conseiller » !

Or, ce qui leste l’activité des conseillers d’orientation-psychologues c’est bien leur capacité à référer le conseil sur la scolarité et l’orientation aux connais- sances théoriques, pratiques et à la déontologie des psychologues. Tant l’étude du CEREQ, que l’avis du conseil économique, social et envi- ronnemental montrent que sans cet ancrage fort, le conseil dérive très rapi- dement vers la manipulation douce ! C’est même ce qu’implicitement les tenants de conseillers d’orientation non-psychologues attendent ! Pour les conseillers d’orientation-psychologues, la finalité première du conseil, c’est la personne : le développement maxi- mum de la personnalité, l’accès à l’autonomie, l’élaboration progressive et non linéaire de projets d’avenir débouchant sur un diplôme reconnu, l’intégration le moment venu d’élé- ments liés aux débouchés profession- nels afin d’éclairer les choix. Ce qui n’a pas grand-chose à voir avec une ges- tion des parcours des élèves au plus tôt, par l’accès à l’emploi.

C’est bien pourquoi le cœur de notre métier est, et doit rester, la psychologie !

(1) Les acteurs locaux de l’orientation : un exemple aquitain, T. Berthet (coord.), NEF,septembre 2008.

O N I S E P

Une bataille

pour le service public

sans véritable réflexion sur le sys- tème auto-documentaire pose pro- blème. D’autant que nous avons dû nous opposer aux projets d’installa- tion de kiosques dans différents lieux publics sans accompagnement indi- vidualisé et qualifié.

Le nouveau président, M. Jean-Fran- çois Bernardin, chef d’entreprise et président de la chambre de com- merce du Val-d’Oise et des Yvelines, de l’Assemblée des chambres fran- çaises de commerce et d’industrie (ACFCI), bénéficiant du soutien des deux ministres de tutelle et du direc- teur de l’ONISEP, semble avoir des idées sur une réforme nécessaire du système d’orientation(1). Le SNES l’a interrogé sur le sens de ses propos.

Nous attendons encore la réponse ! (1) Dépêche AEF du 17 mars.

Lors des conseils d’administration de l’ONISEP, le SNES intervient régu- lièrement à propos de l’évolution de l’Office. Ainsi, le développement de partenariats tous azimuts et la pro- duction de documents émanant de fédérations professionnelles et d’entre- prises privées labellisés « ONISEP » sans contrôle, nous interrogent sur les objectifs de la politique de l’ONISEP.

Nous avons condamné le parti pris de l’ONISEP de préparer la disparition des conseillers d’orientation-psycho- logues en s’adressant prioritairement aux équipes éducatives et en ne tra- vaillant pas suffisamment en concer- tation avec les services. Il a fallu notre intervention pour que les CIO soient de nouveau destinataires de toutes les brochures destinées aux établis- sements ! Le développement du kiosque en établissement scolaire

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