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La surélévation des toits de Paris, quel impact sur le paysage urbain ?

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02377415

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02377415

Submitted on 23 Nov 2019

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La surélévation des toits de Paris, quel impact sur le paysage urbain ?

Cedissia About

To cite this version:

Cedissia About. La surélévation des toits de Paris, quel impact sur le paysage urbain ?. 2014. �hal- 02377415�

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Cedissia ABOUT-de CHASTENET, Architecte voyer de la ville de Paris

Docteur en urbanisme, rattachée au Laboratoire de Géographie Physique (LGP) de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UMR 8591)

Port. 06 20 47 15 23

Mails : cedissia.dechastenet@paris.fr / cedissia.about@orange.fr

La surélévation des toits de Paris, quel impact sur le paysage urbain ?

1. Quelques notions de paysage

Le paysage, c’est la réalité ou les « choses » de l’environnement (l’eau, la terre, le ciel, les arbres, etc.) ; c’est le « paysage » des géographes, des géologues, des botanistes, etc.

Le paysage, c’est aussi l’apparence de la réalité ou la représentation des choses ; c’est le « paysage » des peintres ou des photographes.

Le paysage, c’est enfin une perception d’un espace qui est regardé, senti, entendu de manière variable suivant les individus ; c’est le « paysage » des paysagistes.

Ainsi, le paysage a bien deux sens distincts : celui d’une vaste étendue visible d’un territoire et celui d’une image artistique. Le regard porté sur l’espace se chargeant de significations et d’une appréciation esthétique et culturelle, la notion de qualité paysagère d’un espace ne peut être que subjective.

La convention européenne du paysage, premier traité international dédié au paysage et inscrit dans le cadre du Conseil de l’Europe, a été adopté en 2000 et est entré en vigueur en France le 1er juillet 2006. Elle fournit une définition officielle du terme « paysage », qui désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. La Convention a pour objet de promouvoir la protection, la gestion et l’aménagement des paysages européens et d’organiser la coopération européenne dans ce domaine. Il s’agit également, dans un souci du développement durable, de donner au paysage une place essentielle entre un patrimoine naturel et culturel, et une ressource économique créatrice d'emplois et liée à l'essor d'un tourisme durable.

2. Les hauteurs dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Paris

Les documents d’urbanisme définissent les règles communales en termes de construction et d’aménagement urbain. Depuis la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), votée en 2000, les PLU sont également assortis d’un Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) présentant les grands objectifs urbains au prisme du développement durable.

Le PLU de Paris, voté en 2006, définit quatre grandes zones urbaines : La zone urbaine générale, la zone de grands services urbains (gares, hôpitaux, déchetterie, etc.), la zone urbaine verte (squares, parcs et jardins) et la zone naturelle (bois de Vincennes et bois de Boulogne). Dans la zone urbaine générale, les autorisations relatives aux hauteurs de construction varient de 18 à 37 mètres suivant les secteurs de Paris ; elles sont calculées en fonction de la surface de la parcelle. Les hauteurs des gabarits, en revanche, sont calculées en fonction de la hauteur de la façade et de la largeur des voies, avec un plafond à 25 mètres. Par modification du PLU, des outils permettent de déroger à ces règles pour atteindre des hauteurs de 50, 180 ou 200 mètres (tour Triangle dans le 15ème ou quartier Clichy-Batignolles dans le 17ème).

La ville de Paris étant soumise à de nombreuses contraintes patrimoniales (bâtiments/sites inscrits ou classés, protection ville de Paris), plus des deux tiers du territoire sont protégés. Dans ces secteurs, l’instruction d’un permis de construire nécessite des autorisations croisées entre les architectes voyers de la ville de Paris et les architectes des bâtiments de France.

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3. Le bonus de Coefficient de Sol (COS)

La loi du 12 juillet 2010, dite Grenelle 2, avait modifié certaines dispositions du code de l’urbanisme.

Notamment, un bonus de COS de 20% était octroyé aux bâtiments à usage principal d’habitation performants et/ou comportant des énergies renouvelables. Ce bonus pouvait être complété d’un second bonus de 20%, si la partie construite est prévue pour des logements sociaux.

A Paris, cette mesure n’était pas applicable dans les secteurs sauvegardés, en sites inscrits ou classés, dans les périmètres de protection des immeubles classés ou inscrits, sur le bâti protégé par le PLU et dans les secteurs sans COS. Ainsi, seules une quarantaine d’autorisations de bonus de COS ont été accordées entre septembre 2006 et 2013.

Depuis le 27 février 2014, la loi ALUR fait disparaitre les COS pour faciliter la densification des villes.

4. La surélévation et la reconversion de bâtiments à Paris

Depuis 2006, les permis de construire comprenant une surélévation représentent un peu moins de 1% des dossiers instruits à la ville de Paris. Néanmoins, avec la crise économique de 2009, nous constatons une augmentation de ce type de demandes avec environ 100 dossiers par an et une forte prédominance dans les 15, 16 et 20ème arrondissement de Paris.

Les opérations d’aménagement, représentant environ 10% du territoire parisien, sont considérées comme les laboratoires urbains de la ville de Paris. Dans le cadre du secteur Paris Nord Est, couvrant près de 200 hectares, les entrepôts Macdonald sont réutilisés, surélevés et traversés par le tramway. C’est un exemple unique de reconversion d’un immense bâtiment en un véritable morceau de ville.

7. Actualités

L’Unesco a rendu un avis négatif sur les projets de tours à Paris (Le Moniteur, daté du 13/12/2013), en soulignant notamment son désaccord avec le projet de la Tour Triangle. Francesco Bandarin, sous-directeur général de l’Unesco pour la Culture, s’exprime ainsi : (Paris est) « l’une des rares villes horizontales préservées (…) Paris est une ville qui s'est établie au XIXe siècle comme une ville à six étages (…) C'est la ville la plus dense : c'est plus dense qu'à New York grâce à cette formule à six étages. (…) L'idée de densifier en hauteur, c'est une fausse idée. (…) Une tour, parce qu'elle a besoin de beaucoup de services, de parkings, n'est pas plus dense qu'une ville compacte. Une tour c'est quand même une machine qui consomme beaucoup d'énergie : les ascenseurs, l'eau qu'on pompe: vous ouvrez un robinet au 180e étage et l'eau doit être pompée. Ce n'est pas un bon modèle. Ce n'est pas le futur. »

La question de la silhouette de la ville, ou encore de son skyline, est souvent associée à sa densité, avec le préjugé selon lequel une ville « verticale », majoritairement constituée de tours, serait plus dense qu’une ville « horizontale » composée d’un tissu urbain resserré et d’une hauteur moyenne de six étages, soit environ 20 mètres. Il n’en est rien comme le souligne justement F. Bandarin.

Si la surélévation de la hauteur des bâtiments ne répond plus à l’objectif d’optimiser la densité d’une ville, parfois sous de faux prétextes de développement durable, que justifie encore la construction d’immeubles de grandes hauteurs ou de gratte-ciel ? Lla raréfaction du foncier est-elle une raison suffisante pour rendre la ville de Paris plus dense qu’elle ne l’est déjà ? Les effets de ce type de constructions sur le paysage urbain et le cadre de vie ne sont pas non plus à négliger, d’autant que les parisiens se sont exprimés à près de 80%

contre la construction de tours à Paris montrant ainsi une forte opposition sociale et culturelle à ce modèle urbain. Et si la réponse à la crise du logement se trouvait aux portes de Paris, dans une première couronne morcelée, mais néanmoins proche du cœur économique de la métropole ?

Mots-clés : Paysage urbain, règlement d’urbanisme, surélévation, reconversion, écoquartier, paysages imaginaires.

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