UED 27 (L1, 2016-2017)
Anglais philosophique, A. Thébert
Hume, An Enquiry Concerning Human Understanding
« Je crois qu'on peut établir en toute sûreté, comme une maxime générale, qu'aucun objet ne se présente aux sens et qu'aucune image ne se forme dans la fantaisie qui ne soient accompagnés de quelque émotion »
TNH II, 2, 8, p. 202
« Rien n'est plus susceptible de nous faire prendre une idée pour une autre qu'une relation entre elles qui les associe toutes deux dans l'imagination et la fait passer de l'une à l'autre avec facilité. De toutes les relations, celle de ressemblance est à cet égard la plus effcace et cela, non seulement parce qu'elle produit une association d'idées, mais aussi une association de dispositions, et fait que nous concevons l'une des idées par un acte ou une opération de l'esprit semblable à ce que nous ferions pour l'autre. J'ai fait remarquer que cette circonstance avait d'importantes conséquences, et nous pouvons admettre comme principe général que toutes les idées qui placent l'esprit dans des dispositions identiques ou semblables sont très facilement confondues. L'esprit passe sans diffculté de l'une à l'autre et ne perçoit pas le changement sans une stricte attention, dont il est, en général, totalement incapable. »
TNH I, 4, 2, p. 287
« la nature a conféré à certaines de nos impressions et idées une sorte d'attraction par laquelle aucune d'entre elles n'apparaît sans introduire naturellement sa corrélative »
TNH II, 1, 5, p. 115
« Il y a, d'un bout à l'autre de ce livre, de grandes prétentions à apporter des découvertes nouvelles en philosophie ; mais si quelque chose peut donner droit à l'auteur à un nom aussi glorieux que celui d'inventeur, c'est l'usage qu'il fait du principe de l'association des idées, lequel entre dans la plus grande partie de sa philosophie. Notre imagination a une grande autorité sur nos idées ; et il n'est point d'idées, si différentes soient-elles les unes des autres, qu'elle ne puisse séparer, unir et arranger en toutes sortes de fctions. Mais, nonobstant l'empire de l'imagination, il existe un lien secret ou union secrète entre certaines idées, qui fait que l'esprit les conjoint plus fréquemment ensemble et que l'une, sitôt qu'elle apparaît, amène l'autre. De là naît ce que nous appelons l'à propos dans la conversation ; de là la liaison dans les écrits ; et de là ce fl ou cette chaîne de la pensée qu'un homme entretient naturellement même dans la rêverie la plus décousue. Ces principes d'association se réduisent à trois, à savoir : la ressemblance : un portrait nous fait naturellement penser à l'homme qui y a été représenté. La contiguïté : quand on parle de Saint Denis, l'idée de Paris vient naturellement à l'esprit. La causalité : quand nous pensons au fls, nous sommes enclin à porter notre attention sur le père. On concevra facilement de quelle immense conséquence doivent être ces principes dans la science de la nature humaine, si nous considérons que, si loin que regarde l'esprit, ces principes sont les seuls liens qui relient ensemble les parties de l'univers, ou qui nous rattachent à toute personne et à tout objet qui nous sont extérieurs. Car, puisque c'est seulement par le moyen de la pensée qu'une chose, quelle qu'elle soit, agit sur nos passions, et puisque ces principes sont les seuls liens de nos pensées, il sont vraiment pour nous le ciment de l'univers, et toutes les opérations de l'esprit doivent, dans une large mesure, en dépendre. »
Hume, Abrégé (trad. Deleule, Aubier, 1971, p. 85-7)