A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ICHEL L AZARUS
Fermeture intégrale et changement de base
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 6, n
o2 (1984), p. 103-120
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1984_5_6_2_103_0>
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FERMETURE INTEGRALE ET CHANGEMENT DE BASE
Michel Lazarus
(1)
Annales Faculté des Sciences Toulouse Vol
VI,1984,
P.103 à 120(1)
Laboratoire deMathématiques Fondamentales,
U.E.R.48,
Université Pierre et MarieCurie, 4, place Jussieu,
75230 Paris Cédex 05 - France.Résumé : Cet article contient
quelques
résultats liés au comportement des éléments entiers parchangement
de base. On montre d’abord que si A est un anneau localnoethérien,
A’ un anneaulocal et f : A -~ A’ un
morphisme
localplat
tel que pour toutmorphisme
A ~ k où k est un corps, les anneaux locaux de A’ k soientintègres,
alors l’ensemble des idéauxpremiers
minimaux deA’ est
fini ;
on en déduit que si f estnormal,
lesA-algèbres intègres
etintégralement
closes secomportent bien par le
changement
de base f. On étend aussi le résultat de([5])
au cas où A n’estplus noethérien,
mais où f est essentiellement de type fini.Enfin,
la recherche de contreexemples
nous amène à montrer
qu’un
module estplat
si et seulement si il est universellement sans torsion.Summary :
This paper contains some results linked with the behaviour ofintegral
elementsthrough
basechange. First,
we show that if A is a local noetherianring,
A’ a localring
andf : A -~ A’ a flat local
morphism
such that for everymorphism
A -~ k where k is a field the localrings
of A’ k aredomains,
then the set of minimalprime
ideals of A’ isfinite ;
as a conse-quence we show that if f is
normal,
theintegrally
closedA-algebras
have agood
behaviourthrough
the base
change
f. We extend the result of([5])
too, to the case where A is no more noetherian but where f isessentially
of finite type.Finally, seeking counterexamples bring
us to show thata module is flat if and
only
if it isuniversally
torsion free.104
INTRODUCTION
La
première partie
est consacrée à la démonstration du théorème(1.2) ;
on y utilise lestechniques
habituelles des E.G.A.. Dans la deuxièmepartie,
on étudiequelques
corollaires du théorème(1.2)
ainsi que diverscompléments.
La troisièmepartie
est consacrée aux relationsentre la
platitude,
les élémentsnilpotents
et les éléments entiers dans unchangement
de base et àquelques contre-exemples lorsqu’on supprime
leshypothèses
noethériennes ouqu’on
affaiblitles
hypothèses
sur les fibres.Je
remercie Daniel FERRAND pour son aide et ses conseils.Tous les anneaux sont
supposés
commutatifs et unitaires. Nous dironsqu’un
anneauest normal si ses anneaux locaux sont
intègres
etintégralement
clos. Nous dironsqu’un morphisme
f : A -~ A’ est réduit
(resp. intègre,
resp.normal)
si f estplat
et si pour toutmorphisme
A -~ koù k est un corps, les anneaux locaux de
A’ A k
sont réduits(resp. intègres,
resp.normaux) ;
ces dernières
propriétés
sont stables parchangement
debase,
par localisation et par limite induc- tive. On noteBC
la fermetureintégrale
de B dans C.1. - FINITUDE DE MIN A’
(1.1) - Commençons
parindiquer
trois énoncés permettant deconclure qu’un changement
debase conserve la fermeture
intégrale.
Soit f : A -~ A’ unmorphisme (le changement
debase),
B ~ C un
morphisme
deA-algèbres
et notons D =BC,
B’ = B8 A A’, C’ = C A A’,
D’ = D A’.THEOREME
([3]).
Si f estnormal et si A etA’sontnoethériens,
alors D’ =B’C .
.THEOREME
([6]).
Si f est absolumentplat,
alors D’ =THEOREME
([5]).
Si f est réduit et si A estnoethérien,
alors D’ =B’C .
Sous certaines
hypothèses,
lespropriétés
de A liées aux éléments entiers se trans- mettent bien à A’ :THEOREME
([3]).
Si f est normal et siA,
A’ sontnoethériens,
pour touteA-algèbre
Bnormale,
B
8 A
A’ est normal.THEOREME
([6]).
Si f est absolumentplat
et si A estnormal,
alors A’ est normal.On se propose de démontrer le
THEOREME. Si f est
normal,
Anoethérien,
et si B est uneA-algèbre normale,
alors A’ estnormal.
Ceci sera fait dans la seconde
partie
et se déduira du résultatsuivant, qui
estplus
intéressant :
THEOREME
(1.2).
Soit f : A -~ A’ unmorphisme.
On suppose A localnoethérien,
A’local,
flocal et
intègre.
Alors M in A’ est un ensemble fini.Démonstration.
Rappelons
que Min A’désigne
l’ensemble des idéauxpremiers
minimaux de A’.La démonstration se fera par récurrence sur la dimension de A.
Si A est
artinien,
m = Rad A estnilpotent
et parhypothèse
la fibreA’/m A’ ,
étantlocale,
estintègre ;
on en déduit que Min A’ n’aqu’un
élément.(1.3.1).
Dim A =1.Nous aurons besoin du
LEMME
(1.3.2).
Soit A un anneau, t EA,
a un idéal premier de A ne contenant pas t,03B2
un idéaltel que
~i
C Siat
+at
=At
alors a +~i
= A.Démonstration.
L’hypothèse ’entraîne qu’il
existe un entier p tel quetP
soit un élément de a +~i.
On va démontrer le lemme par récurrence sur p. Le cas p = 0 étant
trivial,
supposonsp > 1 ;
on peut écrirecomme (3
C on a b = ct avec cE ~i,
d’où(tp 1 - c)t
= aE a,
mais parhypothèse
a estpremier
et ne contient pas t,donc
cE a,
, d’où E a+ (3
donc a+ ~i
= A parhypothèse
de récu rrence.(1.3.3).
A de valuation discrète. Soit 7r une uniformisante deA,
K =A
son corps des fractions.Par
hypothèse,
la fibre étantlocale
’ estintègre,
donc TrA’ est un idéalpremier
deA’ ;
’soit
po
C TrA’ un idéalpremier
minimal de A’. Montrons que 7rpo ; sinon po
= TrA’ serait unidéal
premier
minimal de A’ et f étantplat, (1TA’) n
A = Rad A devrait être aussiminimal,
cequi
n’est pas. Soit x E alors x = et
puisque
1T on doit avoir a’E p
ainsip
C 03C0po.Supposons qu’il
existe dans A’ un idéal premier minimal p distinct depo ;
naturellement 7T%p ,
,donc
po A~
etpA~
sont deux idéaux premiers minimaux distincts deA~ . Or,
parhypothèse
sur les
fibres,
les anneaux locaux deA1T’
sontintègres,
parconséquent po
+ p =A~ ;
ondéduit alors du lemme
(1.3.2)
quepo
+ p =A’,
cequi
estimpossible puisque
A’ est local. Doncpo
est le seul idéalpremier
minimal de A’.(1.3.4).
Aintègre.
Soit A la clôtureintégrale
de A. On sait([2], § 23) qu’il
existe une sous A-algèbre
B deA,
finie surA,
et telle que A soit radiciel surB ;
deplus
A étant local noethérien de dimension1, A
est un anneau de Dedekind semi local.Désignons
par B’ et A’ les anneaux obtenuspar
changement
de base àpartir
de B et A. f étantplat,
A’ est inclus dans B’ et comme B’ est fini surA’,
tout élément de Min A’ est la trace d’un élément de Min B’. D’autre part,A’
étant radiciel surB’,
Min A’ estisomorphe
à Min B’ : on voit que pour montrer que Min A’ estfini,
il suffit de le faire pour A’.Soit
p’
un idéal maximal deA’
et p =p’
flA,
alors lemorphisme
de A dans Apl vérifie leshypothèses
du théorème et deplus A p
est un anneau de valuationdiscrète,
doncd’après (1.3.3)
Min A’ , estfini ;
doncchaque
idéal maximal de A’ ne contientqu’un
nombre fini d’idéauxpremiers
minimaux.Or,
A’ étantlocal,
B’ fini sur A’ et A’ radiciel surB;
A’ estsemi-local,
doncMin A’ est fini.
(1.3.5).
A réduit. les éléments de MinA ; l’homomorphisme canonique
de A dansle
produit
desA/
1est fini et
injectif,
il en est donc de même dumorphisme
A’ -~ II ; donc il suffit demontrer
que pourchaque i,
Min~)
estfini ;
or estintègre
dedimen-
sion au
plus égale
à 1 et on conclue à l’aide de(1.3.4).
(1.3.6).
Enfin si on ne supposeplus
Aréduit,
il suffit de voir que Min(A’/(Nil A)A’)
estfini,
cequi
nous ramène à l’anneau réduit c’est-à-dire à(1.3.5).
(1.4.1).
Dim A = n > 1.On suppose le théorème démontré
lorsque
dim A n.LEMME
(1.4.2).
Si A est noethérienintégralement
clos de dimension auplus égale à
n -1
alorsA est
intègre.
Démonstration.
Soit K le corps des fractions de A etAk
= A’S A
K. Parplatitude
on aMin
Ak
= Min A’qui
est fini parhypothèse
derécurrence,
et, parhypothèse
surf,
les anneaux locaux deAk
sontintègres ;
on en déduit queAk
est unproduit
fini d’anneauxintègres
maisf,
étant
réduit,
conserve la fermetureintégrale ([5]),
donc A’ estintégralement
fermé dansAk
doncles
idempotents
deAk appartiennent
à A’qui
estlocal,
donc en faitA~
estintègre,
donc A’ aussi.On suppose maintenant que dim A = n.
(1.4.3).
A local noethériencomplet normal,
à corps résiduelalgébriquement
clos.PROPOS I TI ON
(1.4.4).
Il existe ~~A-algèbre
finie B contenantA, intègre, intégralement close,
et t e Rad B B
{0}
queB /tB
soitLa démonstration de cette
proposition
sera donnéeplus loin ;
observons seulement que A étanthensélien,
B est nécessairement local.(1.4.5).
Posons maintenant B’ =A’ ;
; il suffit de voir que Min B’ estfini,
mais B’ est semi local et ses idéaux maximaux sont au-dessus de RadB,
donc il suffit de le voir pour les localisés de B’ en ses idéaux maximaux et,finalement,
on peut supposer B’ local. Comme net que
B’/tB’
esttoca!,
on voit par récurrence que estfini,
doncqui! n’y
aqu’un
nombre fini d’idéaux
premiers ~,...,~
de B’ minimauxparmi
ceux contenant t et on a~
r... =rac(tB’)
= tB’puisque
A est noethérien et que et f sont réduits.Posons,
pour i =1,...,r,qi = q’i
nB ; comme
C parplatitude
tesqi.
sontdes idéaux
premiers
de B minimauxparmi
ceux contenant t, donc de hauteur1,
et comme B estintégralement clos,
les localisésB qi
sont des anneaux de valuationdiscrète,
cequi
entraîne que lesB~
soientintègres (lemme (1.4.2)). Ainsi, chaque ~
contient ununique p’
C Min B’ et on vamontrer que Min B’ =
{ p’,,...~~. {
. Parplatitude p~
n B = 0 donc t% p’
or on a... ~ p’r ~ q’1 ~ ... ~
q’r
" tB’ d’où on déduit ...~p’r). Suppo-
sons
qu’il existe p’
C MinB’,
distinct on atoujours t%p’
sont dans MinBi
. Comme dimBt
n et queBt
estintégralement clos,
le lemme(1.4.2)
montre que lesanneaux locaux de
Bi
sontintègres,
donc deux idéauxpremiers
minimaux distincts deBi
sontétrangers ; ainsi,
dansBi
on a, pour i =1,...,r~
+/~
=Bi
d’où/~
+(p~
n ... n =Bi .
D’après
te lemme(1.3.2)
on a donc dansB’, p’
+Wj
n ... np’r)
= B’ cequi
estimpossible puis-
que B’ est local.
(1.4.6).
A local noethériencomplet
à corps résiduelalgébriquement
clos. Soient leséléments de Min
A ; toujours
parplatitude,
tout élément de Min A’ est au-dessus de l’un despi ,
onpeut
donc remplacer
A parA lpi
et supposer Aintègre.
On sait alors que si A est la clotureintégrale
de
A, A
estlocal,
fini surA,
a même corps résiduel(algébriquement clos)
que A et est encorecomplet ;
cecidit,
il suffit de montrer queMin(A 8 A A’)
est fini et çaprovient,
parlocalisation,
de
(1.4.3) puisque A A
A’ est semi local.(1.4.7).
A local noethérien. On sait que si k est le corps résiduel de A et k’ sa cloturealgébrique,
il existe une
A-algèbre
locale etplate B, noethérienne,
telle que Rad B =(Rad A)B
et de corps résiduelisomorphe
à k’. Ceshypothèses
entraînent que dim A = dim B. En composant avec lemorphisme canonique
de B dans soncomplété C, qui
est à extension résiduelle triviale et conservela
dimension,
on en déduit que C est uneA-algèbre plate
de dimension n vérifiant leshypothèses
de
(1.4.6).
D’autre part, si C’ =C A A’,
il existeq’
E Max C’ telque q’ ~
C = Rad C etA’ = Rad A’. Alors
d’après (1.4.6),
MinCi,
estfini ;
maisCi,
est fidèlementplat
surA’,
donc tout élément de Min A’ est la trace d’un élément de Min
Cq’ ,
donc Min A’ est bien fini.(1.5.1).
Revenons maintenant à la démonstration de laproposition (1.4.4).
Le résultat est clair si dim A = 1 car alors A est de valuation discrète et on peutprendre
B =A ;
on suppose désormais que dim A=>2.LEMME
(1.5.2).
Soit A un anneau local noethérienrégulier
de dimension au moinségale
à 2 etK son corps des fractions. Soit L une extension finie
séparable
de K et B =AL.
Alors il existe t E Radtel
queB/tB
soit réduit.Démonstration. Comme le
morphisme
de A dans B est fini et que sa fibregénérique
est parhypo-
thèse
étale,
on saitqu’il
existe u E A1 ~ 0 ~ , qu’on
peut supposer dans RadA,
tel queAu -+ B
soit étale. B étant
intégralement clos,
les idéauxpremiers q1 ,...,qr
de B associés à u sont de hauteur 1. Posonspi
=qi n A,
alors lespi
sont encore de hauteur 1 et comme dim A >2,
il existeP E Spec
A distinct dede
hauteur 1 et ne contenant pas u. Comme A estrégulier p est
un idéal
principal
tA. Montrons queB/tB
est réduit. Commeu %p, (A/tA)u
estintègre,
donc(B/tB)u
est réduit et il ne resteplus qu’à
constater queB/tB s’injecte
dans(B/tB)u,
or tn’appar-
tenant pas aux idéaux
premiers
associés à u dansB,
un’appartient
pas aux idéauxpremiers
associésà t dans B
puisque
ceux-ci sont de hauteur 1.Le lemme
(1.5.2)
étantdémontré,
soit K le corps des fractions de A.(1.5.3).
Sic(K)
=0,
on saitqu’il
existe un anneaurégulier A
et unmorphisme injectif de A
dansA faisant de A une
Ao-algèbre finie ;
alors K est une extensionséparable
finie du corps des frac- tions deA
et on conclue enappliquant
le lemme(1.5.2).
(1.5.4).
Sic(K)
= p >0,
alors on sait que, k étant le corps résiduelalgébriquement
clos deA,
ilexiste un
homomorphisme
finiinjectif
deAo =
k[[X1,...,Xn]]
dans A. SoitKo
le corps des frac-tions de
Ao ,
alors A =AK ; soit,
dansK,
une extension normale finie L deKo ,
contenantK,
etK1
la fermeture radicielle deKo
dans L. L est doncséparable
surK1
et on aK1
CK2
oùq est une
puissance
convenable de p. SiL2
est l’extensionengendrée
par L etK~ , L2
est uneextension finie
séparable
deK2 .
Supposons
démontré queAK2o
est un anneaurégulier
et queK2
est une extension finie deK,
alorsd’après
le lemme_L (1 .5.2) il
existera t E RadAL2B 1
0f
tel queAL2/tAL2 /
soit réduit.Comme
AQ
estjaponais,
A 2 sera uneA-algèbre finie,
cequi
achèvera la démonstration de laproposition (1.4.4),
donc du théorème(1.2).
Reste leLEMME
(1.5.5). AK2 estrégulier et K
est une extension finie deK
.Démonstration. Soient
Y1,...,Yn
desindéterminées,
posonsA1
= k[[Y1,...,YnJ]
et soit wl’unique
k-homomorphisme
local deAo
dansA1
tel que =Yq
pour i=1,...,n.
~p estinjectif,
cequi
permet de considérer
Ao
comme un sous anneau de On voit que si x E alorsxq
EAo
et que
A1
est de type fini surA , engendré
par lesY i
pour 1 i n et 1 rq-1,
doncA1
estfini sur
Ao ’
donc le corps des fractionsK 3
deA 1
est fini surK 0
etA 1
=Enfin,
k étantalgébriquement clos
on voit que si x EK ,
il existe y EK
tel que x =yq,
doncK
= =K .
°Remarque (1.6).
La conclusion du théorème(1.2)
reste vraie si on affaiblit leshypothèses
de lafaçon
suivante : A est noethérien(non
nécessairementlocal),
f estintègre
et A’ est semi local.2. COROLLAIRES ET COMPLEMENT
(2.1 ).
Etablissons d’abordquelques conséquences
du théorème(1.2).
COROLLAI RE
(2.1.1 ).
Soit f : A -~ A’ unmorphisme intègre
avec Anoethérien,
B uneA-algèbre
locale
intègre géométriquement
unibranche et n’un idéal premier de B’ =B A
A’ relevant le radical de B. AlorsBn~
estintègre.
Démonstration.
Supposons
d’abord B normal. Par limiteinductive,
on peut supposer que B est la fermetureintégrale
d’uneA-algèbre intègre
de typefini,
doncnoethérienne,
et parlocalisation,
onpeut supposer que
A,
A’ et f sont locaux et que B est la clotureintégrale
deA,
de corps des frac- tions K.On sait
qu’il
existe une sousA-algèbre
finie C de B telle que B soit radiciel sur C.C
~A
A’ étant semilocal,
on déduit du théorème(1.2)
queMin(C ~A A’)
est fini et B’ étantradiciel sur
A’,
min B’ est aussi fini. Soit C’ un anneau local de B’ etCk
= C’~B K,
Min
Ck
est donc aussi fini or, parhypothèse,
les anneaux locaux deCK
sontintègres,
doncCk
est un
produit
finiC~
X ... XCn
d’anneauxintègres ;
B étantintégralement
fermé dans K et fréduit,
C’ estintégralement
fermé dansCk
donc contient lesidempotents
deCk
et comme C’est
local,
on voit que n= 1 ;
doncCk
estintègre
et, parplatitude,
C’ est aussiintègre.
Passons au cas où B est
géométriquement
unibranche. Soit B la clotureintégrale
deB,
k(resp. k’,
resp.k )
le corps résiduel de B(resp. Bn~ ,
resp.B ) ;
comme k est une extensionradicielle de
k,
l’anneau k’~k
k estlocal,
orsi q
est un idéal maximal de D’ =B~, ~B
B il relèvenécessairement le radical de
Bn~ (puisque
D’ est entier surB’ ,)
et comme Rad(B’ ~)
relève RadB,
on voit que q relève aussi Rad B donc q E
Spec (k’ ~k k),
donc D’ est local. D’autre part on a vu que les anneaux locaux de B’ = A’ sontintègres ;
comme D’ est un localisé de B’ etqu’il
est
local,
c’est un anneau local deB’ ,
donc D’ estintègre,
doncBn~
aussi.COROLLAI RE
(2.1.2).
Soit f : A ~ A’ unmorphisme
normal avec Anoethérien,
B uneA-algèbre
locale
intègre géométriquement
unibranche(resp, normale)
et n’un idéal premier de B A’relevant le radical de B. Alors
Bn~
estgéométriquement
unibranche(resp. normale).
Démonstration. Notons d’abord que cet énoncé contient le théorème annoncé au début de la
première partie. Supposons
maintenant que B estgéométriquement
unibranche. Ongarde
lesnotations de
(2.1.1 )
et ondésigne
par L le corps des fractions de B. On a vu que D’ est un anneaulocal
intègre ;
montrons que D’ estintégralement
clos. B étantintégralement
fermé dans L et fréduit,
B’ estintégralement
fermé dansBL
= B’~B
L et, parlocalisation,
D’ estintégralement
fermé dans
DL
= D’8g
L ;mais par
hypothèse
surf, B~
est un anneaunormal,
il en est donc de même deDL ’
donc D’ estintégralement clos,
donc c’est la clotureintégrale
deBn~
et il reste à voit que l’extension résiduellecorrespondante
estradicielle ;
or le corps résiduel de D’ est aussi celui de k’t8)k k, qui
est radicielsur k’
puisque
k est radiciel sur k parhypothèse.
Si on suppose deplus
que B estnormale,
alorsB = B et D’ =
Bn~ qui
est bien normale.COROLLAIRE
(2.1.3).
Soient f : A ~ B et g : B - C deuxmorphismes
normaux avec A et B noethériens. Alorsg o f
est normal.Démonstration. Soit k un corps et A - k un
morphisme.
Parhypothèse
surf,
B k est normalet par le corollaire
(2.1.2)
C8g (B k)
= Ct8)A
k est aussinormal ;
il ne resteplus qu’à
remar-quer que f et g étant
plats,
il en est de même degof.
Remarque (2.1.4~.
Il n’est pas difficile de construire unmorphisme
fini étale(donc normal)
A -~ A’ avec A local noéthérien
intègre unibranche,
A’local,
etcependant
A’ nonintègre ([3], 6.15.11).
Remarque (2.1.5).
Cequi précède
amène à poser laquestion
suivante : soit f : A ~ A’ unmorphis-
me à fibres
géométriquement
connexes. On suppose que A est noethérienintègre
et que f est,disons,
normal. Les anneaux locaux de A’ sont-ilsintègres ?
(2.2).
Commecomplément,
montronsqu’on
peut libérer deshypothèses
noethériennes dans le théorème de([5]) lorsqu’on
suppose que f est essentiellement de type fini : iPROPOSITION
(2.2.1 ).
Soit f : A -~ A’ unmorphisme
essentiellement de type fini et réduit. Alorspour tout
morphisme
B - C deA-algèbres,
si D est la fermetureintégrale de
B dansC,
D A’est la fermeture
intégrale de
B A A dans C A A’. .Démonstration. On peut supposer A = D et se ramener ainsi à montrer que si A est un sous-anneau
intégralement
fermé deB,
alors A’ estintégralement
ferme dans B’ =A’ ;
nous allons pour cela utiliser les résultats de([6])
et traiter d’abord le cas où A est un anneau de valuation.LEMME
(2.2.2).
Soit f A -~ Amorphisme plat,
essentiellement de type fini avec A de tion. il existe une locale essentiellement de type finiA ,
unmorphisme
localAo
A et uneplate de
type finiA~
tels que A’ s’identifie à un anneau de fractionso A.
.Démonstration. Ecrivons A’ =
S-11 A1
oùA1
=A[xl ,...,xn]
est uneA-algèbre
de type fini etS1
une
partie multiplicative
deAi .
SoitA~ l’image,
par lemorphisme S~
de etS~
celle deA~
est donc une sousA-algèbre
de type fini deA’, S~
unepartie multiplicative
de
A~ ,
et A’ =S~ A~ .
CommeA~
est incluse dans laA-algèbre plate
A’ et que A est de valua-tion, A~
est aussi uneA.algèbre plate.
Comme elle est aussi de typefini,
on sait([7]) qu’elle
est de
présentation
finie. On termine alors la démonstration du lemmegrâce
aux résultats de([4]. §11).
(2.2.3). Revenons, lorsque
A est devaluation,
à laproposition (2.2.1).
On peut supposer A’ et f locaux.D’après
le lemme(2.2.2)
on a undiagramme
où
A
est un anneau localnoethérien, Aô
uneAo-algèbre plate
de typefini, Ao
A un homo-morphisme local, Ai
= 0 A etmi
un idéalpremier
deAi
au-dessus du radical m de A.Si
m
= RadA
etmô
=mi n
lemorphisme fo : Ao est local, plat
et sa fibrespéciale
estgéométriquement
réduitepuisque
c’est le cas pour A -~ A’([3], 4.6.10).
LEMME
(2.2.4).
Soit A un anneau localnoethérien,
B uneA-algèbre
localeplate
essentiellement de typefini,
telle que lemorphisme
f A ~ B soit local. Si la fibrespéciale
de f estgéométrique-
ment réduite alors toutes les fibres le sont, autrement dit f est réduit.
Démonstration. On peut écrire B =
Cp
où C est uneA-algèbre
de type fini et p ESpec
C.Quitte
à modifier
C,
on peut supposer que C estplat
sur A. Le lemme découle alors de([4], 12.1.1).
(2.2.5). D’après
le lemme(2.2.4) fo
estréduit,
il ne reste doncplus qu’à appliquer
le théorèmede
([5])
avechypothèse
noethérienne.(2.2.6).
Laproposition (2.2.1 )
étant démontréelorsque
A est devaluation,
passons au casgénéral.
A étant
intégralement
fermé dansB,
il existed’après ([6])
un carré cartésienoù V est semi-hériditaire d’anneau total des fractions K.
En tensorisant ce carré par
A’,
on en déduit parplatitude
un carré cartésienet pour
que
A’ soitintégralement
fermé dans B’ il suffit que V’ le soit dans K’. On est donc ramenéau cas où
À
=V,
B = K = où S est l’ensemble des élémentsréguliers
de V(et
où A’ =V’)
et il faut montrer que V’ est
intégralement
fermé dans K’ ou, cequi
estéquivalent,
que pour tout idéalpremier
p deV, Vp
estintégralement
fermé dansKp
orV
est un anneau de valuationou un corps et il est
intégralement
fermé dansKp
=S - 1 Vp , p on est
donc ramené au cas où A est
un anneau de valuation (ou
un corps),
cas qui
a été traité plus
haut.
Remarque (2.2.7). Lorsqu’on
ne supposeplus
A noethérien mais f essentiellement de typefini,
la conclusion du théorème
(1.2)
est vraie dès que Min A est fini et ses corollaires sont des consé- quences faciles de laproposition (2.2.1 ).
Remarque (2.3).
Les définitions et les résultats des deuxpremières parties
s’étendent sans pro- blème aux schémas.3. - PLATITUDE ET CONTRE-EXEMPLES
THEOREME
(3.1 ).
Soit A un anneau(resp.
un anneauréduit)
et M un A-module. Lespropriétés
suivantes sont
équivalentes
:(i)
M estplat.
(ii)
Pour touteA-algèbre
B de type fini(resp.
de type fini etréduite),
le B-moduleB
!~A
M est sans torsion.Démonstration. Si M est
plat,
pour touteA-algèbre
B, B M est un B-moduleplat,
donc sanstorsion d’où
(i)
~(ii) ;
montrons maintenant laréciproque.
Pour cela nous allons montrer que si 1 est un idéal de type fini de A, alorsl’application canonique
f :8A
M -~ M estinjective.
Consi-dérons le sous ensemble B de l’anneau de
polynômes A[T,U]
dont les éléments sont lespolynômes
E
T~ U~
tels que si i> j
alors EI~ ~.
II est immédiat que B est une sousA-algèbre
deA[T,U] ]
et on voit que si est
engendré
par alors B est de typefini, engendrée
parx.T,...,x T,U
et TU. Soient t : I -~
B, applications
A-linéairestelles que
t(x) =
xT,Uy (multiplication
par U dans le B-module BM)
etVi(m)
= TU m. On a’P(t
8idM)
et pour montrer que f estinjective,
il suffit de montrer que 03C6 et t 8idM
le sont. Or par construction t identifie 1 à un sous A-module de Bqui
en estfacteur
direct ;
autrement dit t est scindée et par suite t 8idM
est aussiscindée,
dontinjective ;
d’autre part U est non diviseur de zéro dans B
(puisque
c’est le cas dansA[T,U])
donc ~p estinjec-
tive par
hypothèse. Enfin,
il reste à constater que si A estréduit,
il en est de même de B.Remarque (3.1.1).
Une section de t n’est autre que la restriction à B del’application
P -PT(o,o)
définie sur
A[T,U].
Remarque (3.1.2).
Le théorème(3.1 )
sespécialise
de lafaçon
suivante : si A est local(resp.
localet
réduit)
on peut, dansl’énoncé,
supposer que B est local(resp.
local etréduit)
et essentiellement de type fini sur A. De même si A estintègre,
on peut supposer Bintègre...
PROPOSITION
(3.2).
Soit f : A - A’ unmorphisme.
Si f estréduit,
alors pour touteA-algèbre
réduite B, B
A
A’ est réduit.Réciproquement,
si A estréduit,
cette dernièrepropriété
entraîneque f est plat, donc réduit.
Démonstration.
Supposons
d’abord f réduit et soit B uneA-algèbre réduite,
K leproduit
des corpsrésiduels de B en ses
points génériques,
B’ = B 8 A A’ et K’ = B’~B K ;
B est inclus dans Kdonc,
par
platitude,
B’ est inclus dansK’ ;
il suffit donc de montrer que K’ est réduit et pour cela que siq’
ESpec K’,
alorsK’ ,
estréduit ;
or K étant absolumentplat, q
= K est un idéal maximal de K etKg
est un corps. Parhypothèse K’
est doncréduit,
doncKq’
aussi.Supposons
maintenantque A est
réduit,
et que pour touteA-algèbre
réduiteB, B 8 A
A’ soit réduit. Pour montrer que f estplat,
ilsuffit, d’après
le théorème(3.1 ),
de montrer que pour touteA-algèbre
réduiteB,
B ~A
A’ est sans B-torsion. On peut donc supposer B = A et on est ramené à montrer que A’ est sans A-torsion. Soit S l’ensemble des élémentsréguliers
de A, a E S et t’ E A’ tels que at’ = 0.A[X,Y]
~ ~ ~ -1Posons B
=~-2014~"’~ ;
comme B est un A-modulelibre,
il est sans torsion, donc B - S B est(Y2-aX)
injective ;
orS 1
B ~S 1 A[Y] puisque
a est alorsinversible,
donc B est réduit donc parhypo-
thèseréduit,
mais dans B’ on a, endésignant
par x et y lesimages
deX et Y,
y2
= ax, d’où(yt’)2
=0,
d’oùyt’
= 0 c’est-à-dire que t’Y E(Y2 - aX)
dansA’[X,Y],
donc t’ = 0.COROLLAI RE
(3.2.1 ).
Soit f : A ~ A’ unmorphisme
danslequel
on suppose que est noe- thérien ou que f est essentiellement de type fini. Lespropriétés
suivantes sontéquivalentes
:(i)
Pour toutmorphisme
B ~ C deA-algèbres,
si D =BC,
B> =A’,
C’ =
C A
A’ et D’ =D A A’,
alorsB’"
estl’image
de D’ par lemorphisme canonique
D’ ~ C’.(ii)
Pour touteA-algèbre
réduiteB,
B’ =B A
A est réduite.Démonstration. Montrons d’abord que
(i)
~(ii) :
soit B uneA-algèbre réduite,
alors(cf. [5])
B estalgébriquement
fermée dans doncl’image
dumorphisme
B’ -~B’[T]
est la fermeture inté-grale
de B’ dansB’[T] ,
autrement dit B’ estalgébriquement
fermée dansB’[T],
donc B’ est rédui-te. Passons maintenant à
l’implication (ii)
=~(i) ;
pour montrer(i)
il suffit de montrer que si C est uneA-algèbre
et B une sousA-algèbre
de Cintégralement
fermée dansC,
alors tout élément deC’ entier sur B’