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Un critère de tension dans les espaces de Besov-Orlicz et applications au problème du temps d’occupation

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

BLAISE PASCAL

Mohamed Ait Ouahra, Abdelghani Kissami & Aissa Sghir Un critère de tension dans les espaces de Besov-Orlicz et applications au problème du temps d’occupation

Volume 18, no2 (2011), p. 301-321.

<http://ambp.cedram.org/item?id=AMBP_2011__18_2_301_0>

© Annales mathématiques Blaise Pascal, 2011, tous droits réservés.

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Publication éditée par le laboratoire de mathématiques de l’université Blaise-Pascal, UMR 6620 du CNRS

Clermont-Ferrand — France

cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

Centre de diffusion des revues académiques de mathématiques

(2)

Un critère de tension dans les espaces de Besov-Orlicz et applications au problème du

temps d’occupation

Mohamed Ait Ouahra Abdelghani Kissami

Aissa Sghir

Résumé

Dans ce travail, nous présentons une nouvelle caractérisation de la norme des espaces de Besov-Orlicz associés à la N-fonction exponentielle Mβ pour β > 0.

Nous utilisons cette nouvelle norme et un lemme de Marcus et Pisier [15], pour démontrer un critère de tension et de régularité dans les espaces de Besov-Orlicz pour β1. Nous étudions ensuite dans les espaces de Besov-Orlicz pourβ= 1, des théorèmes limites pour les mesures d’occupations du temps local du processus stable symétrique d’indice 1 < α 2, ce qui présente une généralisation des résultats de Ait Ouahra etal.[1] dans les espaces de Besov standards.

1. Introduction

La relative compacité dans les espaces probabilisés est la clé de l’étude de la convergence faible. Une famille F des mesures de probabilités dans un espace métrique (S,B(S)) est dite tendue si pour tout > 0,il existe un compact KStel que P(K)≥1−, pour touteP ∈ F. Le théorème de Prohorov (voir Billingsly [5]) affirme que si (S,B(S)) est un espace mé- trique complet et séparable, alors la relative compacité est une condition nécessaire et suffisante pour la tension.

Nous nous intéressons aux théorèmes limites des processus de la forme 1

λα−1α γα Z λt

0

f(Xs)ds, (1.1)

Mots-clés : Espace de Besov-Orlicz, Théorèmes limites, Tension, Processus stables, Temps local, Dérivée fractionnaire.

Classification math. :46E30, 60F17.

(3)

f est la dérivée fractionnaire d’ordreγ d’une certaine fonctionghölde- rienne d’ordreδet à support compact, etX={Xt, t≥0}est un processus stable symétrique d’indice 1< α≤2. Ce genre de théorèmes limites a été étudié par Yamada [21], [22] dans le cas α= 2, (i.e.X est un mouvement Brownien), et Fitzsimmons et Getoor [10] pour le processus stable symé- trique d’indice 1 < α ≤2. Tous ces résultats sont obtenus dans l’espace des fonctions continues. Dans un autre point de vue de généralisation, Ait Ouahra et Eddahbi [2] ont étudié les résultats de Fitzsimmons et Getoor [10] dans l’espace de Hölder et Ait Ouahra et al. [1] dans les espaces de Besov standards.

Soit δ > 0 et considérons l’espace Cδ des fonctions localement hölde- riennes d’ordreδ. Pourγ ∈]0, δ[, on définit la dérivée fractionnaire d’ordre γ d’une fonction f appartenant àCδL1(R) par

D±γf(x) := 1 Γ(−γ)

Z +∞

0

f(x±y)f(x) y1+γ dy, et on définit l’opérateurDγ par

Dγ :=D+γDγ.

Puisque la fonction y1y n’est pas intégrable à l’infini, la définition de Dγ± doit être modifiée pourγ = 0, à savoir

D0±f(x) :=− Z +∞

0

f(x±y)f(x)1]0,1[(y)

y1+γ dy,

pour toute fonction f ∈ CδL1(R) et δ >0.

On note aussi

D0:=D0+D0,

qui est, à une constante près, la transformée de Hilbert.

Remarque 1.1. (1) Dγ+ etDγ vérifient l’identité de dualité suivante Z

R

f(x)Dγg(x)dx= Z

R

g(x)D+γf(x)dx,

pour toutes fonctionsf, g ∈ CδL1(R), etγ ∈[0, δ[.

(2) Sih:R→R eta >0, alors

Dγ±(ha) =aγ(Dγ±h)a, ∀γ >0.

D±0(ha) = (D±0h)a+halog(a), où ha est la fonction définie par ha(x) =h(ax).

(4)

(3) Sif ∈ CδL1(R) alorsDf ∈ Cδ−γ, avec D∈ {Dγ, Dγ+, Dγ}pour tout 0≤γ < δ.

Pour plus de détails sur les dérivées fractionnaires, nous renvoyons le lecteur à Hardy et Littlewood [12], Titchmarsh [19], Yamada [20] et Samko et al.[18].

Soit la N-fonction Mβ définie par Mβ(x) =

(

e|x|β −1 siβ ≥1, Eβ(x)−Eβ(0) si 0< β <1,

Eβ(x) =Eβ(−x) est le prolongement de la partie convexe de e|x|β sur [xβ,+∞[ par sa tangente au point xβ > 0. e|x|β change de concavité en xβ. Pour tout x ∈ R et 0 < β ≤ 1, il existe une constante Cβ > 0 telle que,

e|x|βEβ(x)≤Cβe|x|β.

Le reste de ce papier est organisé comme suit : Dans la deuxième partie, nous présentons quelques notions de base sur la théorie des espaces de Besov-Orlicz, associés à la N-fonction exponentielleMβ,β > 0. Dans la troisième partie, nous démontrons un critère de tension dans les espaces de Besov-Orlicz pourβ ≥1. La quatrième partie est consacrée à la présen- tation d’un critère de régularité Besov-Orlicz, avec quelques applications pour certains processus gaussiens, ainsi que le temps local et sa dérivée fractionnaire du processus stable symétrique d’indice 1 < α≤2. La der- nière partie est réservée à l’étude des théorèmes limites pour les processus de la forme (1.1), dans les espaces de Besov-Orlicz pour β = 1.

2. Espaces de Besov-Orlicz

Pour la théorie de base des espaces de Besov-Orlicz, nous renvoyons le lecteur à Boufoussi [6], Ciesielski [8] et Ciesielski et al. [9]. Cependant, nous présentons un bref aperçu sur ces espaces.

Définition 2.1. Soit (Ω,Σ, µ) un espace de mesure fini. L’espace d’Orlicz LM

β(dµ)(Ω) associé à laN-fonctionMβ, pourβ >0, est l’espace de Banach des fonctions f : Ω→Rmesurables muni de la norme

kfkMβ(dµ) = inf

λ>0

Z

Mβ(| f(.)

λ |)dµ(.)<1

.

(5)

Cette norme est équivalente à la norme de Luxemburg [14] donnée par kfkMβ = inf

λ>0

1 λ

1 +

Z

Mβ(|λf(.)|)dµ(.)

.

L’espace d’Orlicz associé à laN-fonctionM(x) = |x|pp, p≥1, est l’espace de Lebesgue ordinaire Lp(Ω), muni de la normek.kpp=R|.|pdµ.

Le théorème suivant nous donne une caractérisation de la norme d’Or- liczk.kMβ en terme de la normek.kp, p≥1. (Voir par exemple Ciesielski et al.[9]).

Théorème 2.2. Pour toutβ >0, il existe une constanteCβ >0telle que pour toute fonction fLMβ(dµ), on ait

1 Cβ sup

p≥1

kfkp pβ1

≤ kfkM

β(dµ)Cβsup

p≥1

kfkp p1β

.

Le lemme suivant et sa démonstration se trouvent dans Benchekroun et Benkirane [4].

Lemme 2.3. Soit M une N-fonction définie sur un espace de mesure fini (Ω,Σ, µ) et soit A un ouvert de Ω. Alors, pour toute fonction fLM(dµ)(A) et gL(A), on a

kf.gkM(dµ)≤ kfkM(dµ)kgk, avec kgk= supx∈A|g(x)|.

Le module de continuité d’une fonction f définie sur [0,1] en norme d’Orlicz est défini pour tout h∈Rpar

ωMβ(f, t) = sup

|h|≤t

k∆hfkM

β(dx),

dxest la mesure de Lesbegue sur [0,1] et ∆hf(x) = 1[0,1−h](x)[f(x+ h)f(x)].

Définition 2.4. Pour tout 0 < µ < 1 et ν > 0, l’espace de Besov- Orlicz noté BωMµ,ν

β,∞, est l’espace de Banach des fonctions continues fLMβ(dx)([0,1]) muni de la norme

kfkωMµ,ν

β,∞=kfkM

β(dx)+ sup

0<t≤1

ωMβ(f, t) ωµ,ν(t) ,

(6)

ωµ,ν(t) =tµ(1 + log(1 t))ν. Muni de cette norme, l’espace BωMµ,ν

β,∞ n’est pas séparable. Par contre, il contient un sous espace fermé et séparable noté BωMµ,ν,0

β,∞ qui correspond aux fonctionsf telles queωMβ(f, t) =o(ωµ,ν(t)), quandt→0.

Remarque 2.5. (1) L’espace d’Orlicz associé à la N-fonction M(x) =

|x|p

p , p≥1, est l’espace de Lebesgue ordinaireLp[0,1] muni de la normek.kp, et nous retrouvons l’espace de Besov Standard Bωp,∞µ,ν

muni de la norme

kfkωp,∞µ,ν =kfkp+ sup

0<t≤1

ωp(f, t) ωµ,ν(t).

(2) Si p = +∞ et f ∈ C([0,1]) où C([0,1]) est l’espace des fonctions continues, alors Bω∞,∞µ,ν est l’espace des fonctions de Hölder Cωµ,ν, muni de la norme

kfkωµ,ν = sup

0≤x≤1

|f(x)|+ sup

0≤x6=y≤1

|f(x)−f(y)|

ωµ,ν(|x−y|).

Le système de fonctions de Schauder{ϕj,k, j ≥0, k= 1, ...,2j}sur [0,1]

est défini par

ϕ0(t) =1[0,1](t), ϕ1(t) =t1[0,1](t), n= 2j+k, j≥0, k= 1, ...,2j, ϕj,k(t) =ϕn(t) = 2.22jΦ(2jtk), avec Φ(u) =u1[0,1

2](u) + (1−u)1]1

2,1](u).

Nous savons que toute fonctionf continue sur [0,1], se décompose dans la base de Schauder

f(t) =

X

n=0

Cn(f)ϕn(t),

où la convergence est uniforme et les coefficients dans cette base sont donnés par

C0(f) =f(0), C1(f) =f(1)−f(0), n= 2j+k, j≥0 , k= 1, ...,2j, Cn(f) =fj,k= 2j2 2f(2k−12j+1)−f(2k−2

2j+1)−f( 2k

2j+1).

(7)

Le théorème suivant qui est dû à Ciesielski et al. [9] caractérise la norme de Besov-Orlicz d’une fonction à l’aide de ses coefficients dans sa décom- position dans la base de Schauder.

Théorème 2.6.

kfkωMµ,ν

β,∞∼max

|C0(f)|,|C1(f)|,sup

j≥0

sup

p≥1

2−j(12−µ+p1) p1β(1 +j)ν

[

2j

X

k=1

|fj,k|p]1p

,

fBωMµ,ν,0

β,∞⇐⇒ lim

j→+∞

2−j(12−µ+1p) pβ1(1 +j)ν

[

2j

X

k=1

|fj,k|p]1p = 0.

Nous allons construire une norme équivalente à la normek.kωMµ,ν

β,∞. Pour chaque j ≥0, on définit sur T ={1, ...,2j} la variable aléatoire réelle fj,.

définie par

fj,.(k) =fj,kkT,

telle quefj,. prend chacune des valeurs{fj,1, fj,2, .., fj,2j}avec la probabi- lité 21j. Donc, fj,. suit la loi uniforme discrète θdéfinie surT par

θ(k) :=θ(fj,.=fj,k) = 1

2jkT.

Le résultat principal de cette partie est le suivant.

Théorème 2.7.

kfkωMµ,ν

β,∞∼max (

|C0(f)|,|C1(f)|,sup

j≥0

2−j(12−µ)

(1 +j)ν kfj,.kMβ(dθ) )

,

fBωMµ,ν,0

β,∞⇐⇒ lim

j→+∞

2−j(12−µ)

(1 +j)ν kfj,.kMβ(dθ)= 0.

Démonstration. On note Eθ l’espérance sous la mesure de probabilité θ, kfj,.kp := (Eθ|fj,.|p)p1 =

2j

X

k=1

|fj,k|pθ(k)

1 p

= 2

−j p

2j

X

k=1

|fj,k|p

1 p

.

Du Théorème 2.2, nous déduisons que kfj,.kMβ(dθ)∼sup

p≥1

kfj,.kp pβ1

= sup

p≥1

2

−j p

pβ1

2j

X

k=1

|fj,k|p

1 p

.

(8)

Donc, sup

j≥0

sup

p≥1

2−j(12−µ+1p) pβ1(1 +j)ν

[

2j

X

k=1

|fj,k|p]p1 ∼sup

j≥0

2−j(12−µ)

(1 +j)ν kfj,.kM

β(dθ).

La preuve du Théorème 2.7 est ainsi achevée.

3. Tension dans les espaces de Besov-Orlicz

Nous allons établir un critère de tension dans les espaces de Besov- Orlicz BωMµ,ν,0

β,∞,β ≥ 1. On va suivre la même technique utilisée dans Ait Ouahra et al. [1] dans le cas des espaces de Besov standards. Le théorème de Prohorov (voir Billingsly [5]), implique que la convergence faible d’une suite de processus stochastiques dans BωMµ,ν,0

β,∞, β ≥ 1, est équivalente à la tension plus la convergence des lois fini-dimensionnelles de cette suite dans BωMµ,ν,0

β,∞ qui est séparable, et l’injection de BωMµ,ν,0

β,∞ vers BωMµ,ν

β,∞ est continue. Donc, la convergence faible dansBωMµ,ν,0

β,∞implique la convergence faible dans BωMµ,ν

β,∞.

Lemme 3.1. Soit β >0, ε >0, 0< µ <1 etν >0. On note Hε(f, µ, ν, Mβ) = sup

0<t≤ε

ωMβ(f, t) ωµ,ν(t) .

Soit A un espace des fonctions mesurables f : [0,1]→Rtelles que sup

f∈A

kfkωMµ,ν

β,∞<∞, (3.1)

lim sup

ε→0

sup

f∈A

Hε(f, µ, ν, Mβ) = 0. (3.2) Alors A est relativement compact dans BωMµ,ν,0

β,∞.

On a besoin du théorème suivant dont la preuve se trouve dans Kras- nosel’skii et Rutickii [13] (Théorème 11.4 - pp. 100). Ce théorème est une extension du théorème de Kolmogorov-Riesz dans les espaces d’Orlicz. Il a été generalisé par Goes et Welland [11] dans le cas des espaces de Khöte.

Théorème 3.2. On note parEMβ([0,1])la fermeture dansLMβ([0,1])de l’espace des fonctions bornées. Soit A une partie bornée dans EMβ([0,1]) satisfaisant :

(9)

Pour tout ε > 0, il existe δ > 0 tel que pour toute fonction f ∈ A,

|h|< δimplique que kf(x+h)f(x)kMβ < ε. AlorsA est compacte dans EMβ([0,1]).

Démonstration du Lemme 3.1. D’après le Théorème 3.2, les conditions (3.1) et (3.2) impliquent queAest relativement compacte dansEMβ([0,1]).

Donc, pour toute suite (fn)n d’éléments de A, on peut extraire une sous suite, notée aussi (fn)n, qui converge vers fEMβ([0,1]). Maintenant pour achever la preuve, on montre les deux points suivants

fBωMµ,ν,0

β,∞, (3.3)

(fn)nest une suite de Cauchy dans fBωMµ,ν,0

β,∞. (3.4) Démontrons (3.3). Puisque (fn)n converge dans EMβ([0,1]) versf, alors (fn)n converge vers f en norme de Luxemburg (voir Luxemburg [14]) et donc (fn)n converge en mesure vers f. Par conséquent, on peut choisir une sous suite, notée aussi (fn)n, qui converge vers f presque partout.

Par application simple du lemme de Fatou, on obtient kf(.+h)f(.)kMβ ≤ lim

n→∞infkfn(.+h)fn(.)kMβ

≤sup

n≥1

kfn(.+h)fn(.)kMβ. Donc, pour tout t∈]0,1], nous avons

ωMβ(f, t)≤sup

n≥1

ωMβ(fn, t), et par (3.1), on a

sup

0<t≤1

ωMβ(f, t) ωµ,ν(t) ≤sup

n≥1

sup

0<t≤1

ωMβ(fn, t) ωµ,ν(t) <∞.

De plus, (3.2) implique que pour tout ε >0, il existeε0 >0 tel que pour tout n≥1,

sup

0<t<ε0

ωMβ(fn, t) ωµ,ν(t) < ε.

Donc, ωMβ(f, t) =o(ωµ,ν(t)), quand t→ 0. Ce qui complète la preuve de (3.3).

Montrons maintenant (3.4). Soit n, m≥0, on a kfnfmkωMµ,ν

β,∞=kfnfmkMβ+ sup

0<t≤1

ωMβ(fnfm, t) ωµ,ν(t) .

(10)

Comme kfnfmkMβ → 0, lorsque n, m → +∞, alors pour tout ε0 >0 assez petit,

sup

0<t≤1

ωMβ((fnfm), t) ωµ,ν(t)

≤ sup

0<t≤ε0

ωMβ((fnfm), t)

ωµ,ν(t) + sup

ε0≤t≤1

ωMβ((fnfm), t) ωµ,ν(t)

Hε0(fnfm, µ, ν, Mβ) + 2kfnfmkMβ minε0≤t≤1ωµ,ν(t)

Hε0(fn, µ, ν, Mβ) +Hε0(fm, µ, ν, Mβ) +C(µ, ν, ε0)kfnfmkMβ

≤3ε.

Ce qui complète la preuve du lemme.

Lemme 3.3. Soit β > 0, 0 < µ < 1 et 0 < ν < ν0. Alors, toute partie bornée de BωMµ,ν

β,∞ est relativement compacte dans BωMµ,ν0,0

β,∞.

Démonstration. Ce lemme est une conséquence immédiate des conditions (3.1) et (3.2) du lemme 3.1. Soit Aune partie bornée de BωMµ,ν

β,∞. Il est clair que si 0< ν < ν0, alorskfkωMµ,ν0

β,∞≤ kfkωMµ,ν

β,∞ce qui implique (3.1).

Pour (3.2), on a

Hε(f, µ, ν0, Mβ) = sup

0<t≤ε

ωMβ(f, t)

ωµ,ν0(t) ≤ sup

0<t≤ε

ωMβ(f, t)

ωµ,ν(t) ω0,ν−ν0(t)

Hε(f, µ, ν, Mβ0,ν−ν0(t)≤ kfkωMµ,ν

β,∞ω0,ν−ν0(t), ce qui entraîne que Hε(f, µ, ν0, Mβ) → 0 lorsque ε → 0 car ν0ν > 0 et le lemme précédent implique que A est relativement compacte dans BωMµ,ν0,0

β,∞.

Lemme 3.4. Soit(Xtn:t∈[0,1])n≥1 une suite de processus stochastiques définies sur (Ω,Σ, P) satisfaisant les hypothèses suivantes

(1) X0n= 0, pour tout n≥1.

(2) Il existe une constante C >0 telle que pour tous t, s∈[0,1] on a, kXtnXsnkM

β(dP)C|ts|µ. (3.5)

(11)

Alors, la famille des lois de (Xtn:t∈[0,1]) est tendue dans BωMµ,ν,0

β,∞, pour tous β≥1, 0< µ <1 et ν >1.

La preuve du Lemme 3.4 repose sur le lemme suivant dû à Marcus et Pisier [15].

Lemme 3.5. Soit T = {1,2, ..., N} et soit {Z(t), t ∈ T} un processus stochastique défini sur (Ω,Σ, P) qui satisfait

kZ(t)kM

β(dP)d, ∀t∈T.

Alors, pour tous β etβ0 tels que1≤ββ0 ≤ ∞, on a EkZ(t)kM

β0(dτ)d Cβ (log(N))

1 β1

β0

,

est une mesure de probabilité surT etCβ est une constante positive qui dépend seulement de β.

Démonstration du Lemme 3.4. Nous allons prouver que pour toutν >1, il existe une constante C > 0, telle que pour tout n ≥ 1, λ > 0 et 1< ν0< ν,

PnkX.nkωMµ,ν0

β,∞> λoC λ.

La dernière inégalité entraîne que pour toutε >0, il existeλ0 assez grand tel que

PnkX.nkωMµ,ν0

β,∞> λ0oε, ∀n≥1.

D’après la caractérisation du Théorème 2.7, il suffit de prouver que I=P

( sup

j≥0

2−j(12−µ)

(1 +j)ν0kXj,.nkMβ(dθ)> λ )

C

λ, ∀n≥1, avec

Xj,.n(k) =Xj,kn = 2j2{2Xn2k−1 2j+1

Xn2k−2 2j+1

Xn2k 2j+1

}.

Par application de l’inégalité de Tchebeshev, on a I≤ 1

λ X

j≥0

2−j(12−µ)

(1 +j)ν0EkXj,.kMβ(dθ).

La condition (3.5) du Lemme 3.4 implique que pour touth∈Rett∈[0,1]

tel que t+hetthrestent dans [0,1], il existe une constanteC >0 telle que,

k2XtXt+hXt−hkM

β(dP)Chµ.

(12)

En particulier, pour t= 2k−12j+1 eth= 2j+11 , on obtient kXj,kkMβ(dP)C2j(12−µ).

Le Lemme 3.5 appliqué au processus {Z(k) = Xj,k, kT} pour T = {1, ...,2j}, β = β0 et d = C2j(12−µ), implique qu’il existe une constante Cβ >0 telle que

EkXj,.kMβ(dθ)Cβ2j(12−µ). Donc,

ICβ λ

X

j≥0

1

(1 +j)ν0C

λ, ∀ν0 >1.

Ce qui termine la preuve du lemme.

4. Régularités Besov-Orlicz

Le résultat suivant caractérise la régularité des processus dans les espaces de Besov-Orlicz. Il se démontre avec la même technique utilisé dans la preuve du Lemme 3.4.

Lemme 4.1. Soit {Xt, t ∈ [0,1]} un processus stochastique défini sur (Ω,Σ, P). Supposons qu’il existe une constante C >0 telle que pour tous t, s∈[0,1] et β≥1 on ait,

kXtXskM

β(dP)C|ts|µ.

Alors, la trajectoire tXt appartient p.s à l’espace de Besov-Orlicz BωMµ,ν,0

β,∞ pour tout ν >1.

Nous présentons par la suite quelques applications du Lemme 4.1.

4.1. Régularité des processus gaussiens

Lemme 4.2. Soit {Xt, t∈[0,1]} un processus gaussien centré tel que, E(XtXs)2C|ts|.

Alors, la trajectoire tXt appartient p.s à l’espace de Besov-Orlicz BωMµ,ν,0

2,∞, ∀ν >1.

(13)

Démonstration. D’après Lemme 4.1, il suffit de montrer qu’il existe une constante C >0 telle que

kXtXskM2(dP)C|ts|µ.

D’après la Remarque 3.2 de Marcus et Pisier [15], si{Xt, t∈[0,1]}est un processus gaussien centré, alors il existe une constante C >0 telle que

kXtXskM2(dP)C(E|XtXs|2)12. Donc,

kXtXskM2(dP)C|ts|µ.

4.2. Cas particuliers

(1) Dans le cas d’un mouvement Brownien fractionnaire {BtH, t ∈ [0,1]}de paramètre de HurstH ∈]0,1[, on a

E(BtHBsH)2 =C|ts|2H.

Donc, la trajectoire tBtH appartient p.s à l’espace de Besov- OrliczBωMH,ν,0

2,∞, ∀ν >1.

(2) Pour H = 12, B12 est un mouvement Brownien standard. Donc, la trajectoire tBt appartient p.s à l’espace de Besov-Orlicz B

ω1 2,0

M2,∞, ∀ν >1.

4.3. Régularité du temps local

Soit X = {Xt, t ≥ 0} un processus stable symétrique d’indice 1 <

α ≤2, issu de 0, i.e. le processus càdlàg à accroissements indépendants et stationnaires, de fonction caractéristique définie par

Eexp(iλXt) = exp(−t|λ|α), ∀t≥0, λ∈R. Pour α= 2 , X est un mouvement Brownien.

Pour tout t >0, on définit la mesure d’occupation µt(.) par µt(A) =

Z t 0

1A(Xs)ds,

A∈Rest un borélien deRet 1Aest la fonction indicatrice deA. Il est bien connu d’après Boylan [7] et Barlow [3], que la mesureµt(.) admet, par

(14)

rapport à la mesure de Lebesgue, une densité notée L(t, x). Le processus {L(t, x), t≥0, x∈R} est appelé le temps local du processusX. De plus, L(t, x) possède une version p.s continue entetx qui vérifie la formule de densité d’occupation

Z t 0

f(Xs)ds= Z

R

f(x)L(t, x)dx,

pour toute fonction borélienne bornée, et la propriété de scaling nL(λt, xλα1)o

t≥0 L nλ1−α1L(t, x)o

t≥0,λ >0.

Lemme 4.3. Pour tous x, y∈R+, t, s∈[0,1] etp≥1, on a kL(t, x)−L(t, y)k2pCα((2p)!)2p1 tα−1 |x−y|α−12 , kL(t, x)−L(s, x)kpCα0((p)!)1p|t−s|α−1α ,

où, Cα et Cα0 sont deux constantes positives et k.kp= (Ep|.|p)1p.

Lemme 4.4. La trajectoire tL(t, x) appartient p.s à l’espace de Be- sov standard B

ωα−1 α ,0

p,∞ pour tout ν > 1p et tout |x| ≤ M, où M est une constante positive.

Lemme 4.3 est dû à Marcus et Rosen [16], et Lemme 4.4 est dû à Ait Ouahra et al. [17]. Nous allons démontrer le résultat suivant.

Lemme 4.5. La trajectoiretL(t, x)appartient p.s à l’espace de Besov- Orlicz B

ωα−1 α ,0

M1,∞ pour tout ν > 1 et |x| ≤ M, où M est une constante positive.

Démonstration. D’après Lemme 4.1, il suffit de montrer que pour tous x∈R, 0≤t, s≤1, il existe une constante C(α)>0 telle que,

kL(t, x)−L(s, x)kM1(dP)C(α)|ts|α−1α (4.1) En effet, d’après Théorème 2.2 et Lemme 4.3, il existe Cβ >0 telle que

kL(t, x)−L(s, x)kMβ(dP)Cβsup

p≥1

kL(t, x)−L(s, x)kp pβ1

C(α, β) sup

p≥1

((p)!)1p pβ1

|t−s|α−1α .

(15)

Or, p!pp. Donc, ((p)!)1pp, ce qui implique que ((p)!)

1p

p

1 β

p1−1β. Par, conséquent, pour tout 0< β≤1, on a

kL(t, x)−L(s, x)kMβ(dP)C(α, β)|ts|α−1α ,

et puisque Lemme 3.5 s’applique pour tout β ≥1, et comme on a trouvé 0< β≤1, alors, β = 1 et dans ce cas, on trouve que

kL(t, x)−L(s, x)kM1(dP)C(α)|ts|α−1α .

4.4. Régularité de la dérivée fractionnaire

Lemme 4.6. Soit 0≤γ < α−12 . Alors, pour tous 0≤t, s≤1, x ∈R, et p≥1, on a

kDγL(t, .)(x)DγL(s, .)(x)k2pC(α, γ)((2p)!)2p1 |t−s|α−1α αγ, C(α, γ) est une constante positive qui dépend seulement de α etγ. Lemme 4.7. Soit 0 ≤ γ < α−12 et D ∈ {Dγ, D0, D+γ, Dγ}. Alors, la trajectoire tDL(t, .)(x) appartient p.s à l’espace de Besov Standard

B

ωα−1 α γ

α ,ν

,0 p,∞

pour tout ν > 1p et|x| ≤M, où M est une constante positive.

La preuve du Lemme 4.6 se trouve dans Ait Ouahra et Eddahbi [2] et celle du Lemme 4.7 dans Ait Ouahra et al. [1]. Nous allons démontrer le lemme suivant.

Lemme 4.8. Soit 0 ≤ γ < α−12 et D ∈ {Dγ, D0, D+γ, Dγ}. Alors, la trajectoire tDL(t, .)(x) appartient p.s à l’espace de Besov-Orlicz

B

ωα−1 α γ

α ,ν

,0 M1,∞

pour tout ν >1 et |x| ≤M, oùM est une constante positive.

Démonstration. On va traîter seulement le cas de D=Dγ. Les autres cas se traîtent de la même façon. D’après Lemme 4.1, il suffit de montrer que pour tous 0≤t, s≤1 et x ∈R, il existe une constante C0(α, γ)>0 telle que,

kDγL(t, .)(x)DγL(s, .)(x)kM1(dP)C0(α, γ)|t−s|α−1α γα (4.2)

(16)

On va suivre la même technique utilisée dans la preuve du Lemme 4.5. En effet, d’après Lemme 4.6 et puisque la normek.kp est croissante enp, alors Théorème 2.2 implique que pour tout 0 < β ≤1, il existe une constante Cβ >0 telle que

kDγL(t, .)(x)DγL(s, .)(x)kMβ(dP)

Cβsup

p≥1

kDγL(t, .)(x)DγL(s, .)(x)kp pβ1

C(α, γ) sup

p≥1

((2p)!)2p1 p1β

|t−s|α−1α αγ

C0(α, γ)|t−s|α−1α γα.

Or, Lemme 3.5 est appliqué pour tout β ≥ 1, et comme on a trouvé 0< β≤1, alors β = 1, et dans ce cas, on trouve que

kDγL(t, .)(x)DγL(s, .)(x)kM1(dP)C0(α, γ)|t−s|α−1α αγ.

5. Théorèmes limites

Dans cette section, nous allons étudier, dans la classe des espaces de Besov-OrliczBωMµ,ν,0

1,∞, des théorèmes limites pour les processus de la forme 1

λα−1α γα Z λt

0

f(Xs)ds,

f est une dérivée fractionnaire d’une certaine fonction g hölderienne d’ordre δ et à support compact.

Théorème 5.1. Soit 0 < γ < δ < α−12 et f = D+γg, où g ∈ Cδ est une fonction à support compact. Alors, la suite des processus

1 nα−1α γα

Z nt 0

f(Xs)ds

t≥0

,

converge en loi, lorsque n→+∞, vers le processus

( Z

R

g(x)dx)DγL(t, .)(0)

t≥0

.

La convergence a lieu dans l’espace de Besov-Orlicz B

ωα−1 α γ

α ,ν

,0

M1,∞ ,ν >1.

(17)

Théorème 5.2. Soit δ > 0 et f =D0+g , où g ∈ Cδ est une fonction à support compact. Alors, on a

(1) la suite des processus ( 1

nα−1α log(n) Z nt

0

f(Xs)ds )

t≥0

,

converge en loi, lorsque n→+∞, vers le processus

−α−1( Z

R

g(x)dx)L(t,0)

t≥0

.

(2) la suite des processus 1

nα−1α Z nt

0

(f(Xs) +α−1log(n)g(Xs))ds

t≥0

,

converge en loi, lorsque n→+∞, vers le processus

( Z

R

g(x)dx)D0L(t, .)(0)

t≥0

.

Ces convergences ont lieu dans l’espace de Besov-Orlicz B

ωα−1 α ,0 M1,∞ pour tout ν >1.

Démonstration du Théorème 5.1. Notons Ant = 1

nα−1α αγ Z nt

0

f(Xs)ds.

D’après Fitzsimmons et Getoor [10], la famille{Ant, t≥0}n≥1 converge en loi vers le processus (R

Rg(x)dx)DγL(t, .)(.) t≥0 dans l’espace des fonc- tions continues. Donc, on a la convergence des lois fini-dimensionnelles de {Ant, t ≥ 0}n≥1. Il reste à montrer que cette famille est tendue dans B

ωα−1 α γ

α ,ν

,0

M1,∞ pour tout ν > 1. Pour cela, il suffit d’après Lemme 3.4, de montrer qu’il existe C >0 telle que pour tous 0≤t, s≤1 on ait,

kAntAnskM1(dP)C|ts|α−1α αγ.

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